1
Année Seplième.
r Avril mi
N, IS
LE TÉMOIN;
£CHO DES VALLÉES VAUDOISE& >
Paraissant chaque Vendredi
c/
■JdÀ
PRIX D'ABBONNBMENT P.tR AN Italie . .. L. 3 Tous las pays d« l'Ünlon de poste ... p d Amérique , . * 9 On s'abonné : Pour rjfwtêrtetti' chez MM. leu pasteurs et tes libraires de Terre PoJlice. Pour l'Æ'aî/erietir au Bureau d’Ad- miuistiation. Un ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés avant )e ti- rape 10 cent chacun. Annonces: 25 centimes parligne. Les envois d'argënt se font par lettre recommandée ou par ■mau'iats sur le Bureau de Ps‘ rosa Argentina,
Pour la RÉDACTION adresser ainsi : A la Direciiou du Témoin , Pomaretio ( Pinerolo) Italie. Pour r ADMINISTRATION adresser ainsi ; A l'AdininistratioTi du 2’eruotri, Pemaretto i Î^inerolo) Italie
«ommalï'o.
1' Avril. — Répons® h mes critiques
luochant nos origines. — Correspondance.
t)n® épingle, — Un cœur emlurci. —
Nouvelles religieuses. — Revue polüique.
V AVRIL
L’imprimërie Chianlore el Masca^
relli de Pjgnerol, avantageusement
connue de nos lecteurs par le Valdo
et les Pauvres de Lyon de M. le
prof. B. Tron et une nouvelle édi*
lion de la Glorieuse Rentrée des
Vaudois dans leur patrie, va mettre
sous presse l’ouvrage capital sur
notre histoire, devenu si rare qu’il
est à peu près introuvalile. Notre
vieux Gilles mérite mieux que l’ou
bli auquel il serait fatalement condamné,' s’il continuait à n’exister
que dans quelques bibliothèques
publiques. C’est à Genève, chez
Jacques Rérwoodet, que le livre de
Gilles a paru en 1655 sous le litre
suivant; ÏHstoire Èodésiastîque des
Eglises Reformées reet^Um en
ques Valées du Piedmont et circón ■
voisines autrefois appelées Eglises
vaudoises, par Pierre Gilles, pasleur de l’Eglise Réformée de La
Tour.
L’auteur a soin de rappeler que,
ayant été officiellement chargé de
ce travail, il s’y est appliqué de tout
son pouvoir, n’épargnant ni peines
ni dépenses pour le faire tel qu’on
le souhaitait. S’il n’a pas réussi à
satisfaire de tout point la légitime
attente de ses frères, c’est d'abord
« parceqiie, dit-il, nos pères ont
toujours eu plus de soin de bien
faire en toutes sortes que d’écrire
el conserver la mémoire de leurs
faiels » ; — c’est ensuite pareeque,
« parmi leurs grandes calqmilés,
leurs ennemis el.quelques faux-frères
ont fait perdre de leurs anciennes
écritures tout ce qu’ils ont pu pour
abolir la mémoire des grâces de
Rieu envers eux, el des choses notables qui ont été faites enlr’eux ».
Ce qui distingue à un haut degré
notre historien de la plupart de
ceux qui ont écrit après lui l’histoire des Vaudois (nous ne parlons
pas de ceux qui appartiennent â la
2
„102~
seconde moitié de notre siècle) c'est
la simplicité et la sobriété du style,
le calme, et la modération dû récit,
l’absence de toute prétention à produire de l’effet. Gilles possède évidemment les qualités essentielles
de l’historien, et c’est parceque ses
collègues les lui reconnaissaient
qu’ils-lui ont conféré l’honorable
mandat de préparer une histoire
authentique de leurs Eglises.
On peut lui reprocher certains
détails dont la connaissance nous
importe peu aujourd’hui. — Mais
si Gilles n’a fourni à l’auteur de
VIsraël des 4i;)es,^que la matière
. de trois chapitres et de sept demichapitres de son grand ouvrage,
nous osons promettre aux futurs
lecteurs de notre vieil historien,
qu’ils résisteront sans peine à la
tentation de passer rapidement sur
ces détails, quelquefois minutieux,
mais toujours instructifs et pleins
d’intérêt ‘pour le patriote comme
pour le chrétien.
C’est donc une nouvelle édition
de l’histoire de Gilles qui se prépare dès maintenant et qui sera
terminée dans le courant du mois
d’août prochain , — édition populaire que l’on désire mettre à la
portée de tout vaudois désireux de
connaître sa propre histoire, aussi
bien que des amis si nombreux
que dans sa grâce Dieu leur a suscités en tous lieux. Deux volumes,
d’environ 500 pages chacun, format
et caractères de la Glorieuse Rentrée,
sont offerts aux souscripteurs au
prix de quatre francs, — pour les
pays de FUnion postale, le port
en sus. Le Témoin unira en supplément à quelques-uns de ses prochains
numéros un bulletin de souscription
qui en précisera les conditions.
C’est de tout notre cœur que nous
nous unissons au vœu et sans doute
aussi à la prière de notre historien ;
«que nous soyons aussi instruments
de la grâce de Dieu pour conserver
à nous-mêmes et à notre postérité
cet héritage inestimable qu’ils nous
ont laissé , à l’honneur de Dieu ,
édification du prochain et salut de
nos âmes, qui est l'intention principale de cet (cuvre.
RÉPONSE
à mes crllipes louchaQt nos origines
II.
Où est la question %
On l’a cherchée et il paraît qu’on
ne la trouvait pas clairement énoncée
jusqu’ici, puisque la Rédaction du Témoin intervient ostensiblement dans
le but de ,1a définir. Je suis bien aise
de pouvoir emprunter ses paroles et
commencer par elles. Voici comment*
elle pose la question :
Au moment où une colonie de disante de Valdo vint se réfugier • dans
m Yallées que nous habitons depuis
br$, y a-t-elle trouvé une population,
non seulement bienveillante pour ces
proscrits, mais animée d’un esprit
pareil d’opposition à ta suprématie papale et auæ innovations ae Romef
Voilà qui est clair. Là est la question .
et pas aitlem's. C’est là que Vaudês
devrait diriger, je ne dirai pas son
téléphone, mais bien son pince-nez
ou ses lunettes d’occasion. Et je l’engage beaucoup à les fixer sur le plus
petit mot, savoir sur l’adverbe y, car
il importe plus que tous les autres.
11 vaut trois mots qu’il ne faut pas
perdre de vue, savoir; dans les Vallées.
En outre, comme on m’a fait l’honneur de rattacher la discussion à mon
étude Valdo ed i Valdesi ecc., il init
porte que je dise comment j’y ai répondu , c’est-à-dire quelle est ce qu'on
appelle ma thèse.
3
^103^
È noto come fino dall’età de’ Romani
queste Alpi — les Alpes Cottiennes —
fossero già state baluardo ad un re,
da cui ebbero il nome, e ai tempi di
Claudio favorissero le scorrerie dei Saraceni. Èra perciò naturale che anche
gente inerme, fuggiasca per ragione
di fede, vi riparasse per sfuggire alla
morie; il che, se non erriamo, sarà
anche avvenuto, almeno occasionalmente. Ma perciò, vediamo noi ivi agglomerarsi una popolazione non ben
cattolica, 0 di protestanti ? No davvero, nè dopo Vigilanzio, nè dopo
Claudio, checché si astrologhi dagli
storici di « buona volontà ; » neppure
di Catari, benché sia ammissibile che
essi avvicinassero da varie parti quei
luoghi alpestri o vi penetrassero. Quel
che non si può negare e che, a nostro
credere, basta per la retta intelligenza
de’ fatti storici concernenti la venuta
de’ Valdesi, si è che l’ambiente ove
stanno per condursi è favorevole perchè
vi perviene il soffio di libertà, or da
levante e or da ponente, come da due
m,ari di reazioni.
Voilà ce que j’ai écrit et que je
maintiens, sauf une variante duc à
l’imprimeur, qui m’a fait dire percAè
où je disais in quanto che. Je ne l’ai
vu que quelques jours trop tard, savoir en août de l’an passé. Je priai
un journal évangélique italien de signaler ce légei» erratum, ainsi qu’un
autre, ce qui ne me fut pas accordé(*).
La version anglaise, publiée il y a
sept mois, a tenu compte de la petite
rectification, et ne dit ni for, ni because, mais inasmuch, savoir pour
autant que, in quanto che : ce qui
me parait plus exact; car je ne soutiens pas que le milieu des Vallées
fût positivement favorable, mais bien
qu’il ne paraissait l’être qu'en tant
qu’il se trouvait être sur les confins
de deux régions battues l’une plus
que l’autre par l’orage des réactions
antipapales. Ainsi, mon avis est que
jusqu’ici on dit bien, mais on ne voit
pas, moyennant les indices nécessai
(') Qu'on me permette de signaler ici le
second erratum, qui n peut-être plus d'impoiiance. A la page iO, ligne 7; au lieu de
seguente, lire medesimo.
res, qu’avant l’arrivée des proscrits
aux Vallées il y eut là une population, — je ne dis pas quelques individus isolés, — à la fois bienveillante
et animée d’un esprit d’opposition à
la suprématie papale et aux innovations de Rome. A la question : vediamo noi, je n’ai pu en conscience
répondre si davvero; pas même ci par
di si, mais no davvero, nous ne la
voyons pas. Et je pense avoir cherché
et tâtonné autant que des vouants
auxquels il faudra prouver qu’ils ne
voyent pas comme ils s’imaginent. Ils
voyent comme d’autres ont vu avant
de bien regarder. Ai-je besoin de dire
qu’en histoire on ne se borne pas à
raconter ce qui plait ou déplait, —
j’aurais eu moi aussi mes préférences,
'— mais ce que les faits disent ou
amènent rigoureusemçnt à croire?
J’ajoute que ma conviction à ce
sujet ne m’empêche nullement de reconnaître que la réaction vaudoise
soit un anneau de la chaîne plus ou
moins ininterrompue des protestations
qui nous ramènent à l’âge apostolique, .ainsi que savent les lecteurs de
mon opuscule et ceux de mon Intror
dazione alla Storia de' Martiri della
Riforma italiana. Je ne cite que ces
mots qui commencent mon étude sur
nos origines : siccome in una catena
un anello si congiunge ad un altro
anello, è nel mare s’incalzano le onde,
cosi vediamo ne' secoli di mezzo connettersi e sospingersi fra di loro le
reazioni. In quanto ai Valdesi , se attinsero la fede, anzi, le ragioni stesse
della loro esistenza nella parola eterna
di Cristo, però non sorsero se non dopo
altre reazioni, Era inevitabile che, di
fronte alla Chiesa apostata che menava eterno vanto di successione apostolica, sorgesse nuovamente la protesta
di Claudio, di Arnaldo e de’ Patareni
per richiamare le genti alle- tradizioni
perdute ai tempi di Costantino. E
poiché i Valdesi si furono assorti in
quest’opera di restaurazione, riuscirono successori degli Apostoli in ispirito e verità. Autant que quiconque,
plus même que d’autres , j’admets
l’anneau et la chaîne; mais Panneau
n’est pas la chaîne.
4
Monsieur X., dans son article Néan(kr et l’origine des Yaudois, m’a causé
deux jouissances : la première, celle
de le lire, car il écrit autrement que
d’autres; la seconde, de me trouver
en bonne compagnie avec papa Néandcr. j’avoue que, si je n’ignorais pas
la thèse de Néander,' en général, j’avais oublié les termes précis dans
lesquels il l’exprime. Que dit-il ? On
l’a vu : que tous les renseignements
gui nous ramènent à l’origine des Vaudois sont d’accord en ceci, c’est qu’elle
dérive de Petrus Valdus ; et encore ;
Ce riest pas l’œuvre d’un homme unique... elle est comme un anneau de
ta chaîne des réactions de la conscience
chrétienne contre le ssjstème ecclésiastique et théocratique du moyen âge,
une nmnifeslalion entre plusieurs ccc.
D’accord , c’est précisément ce que
j’ai l’honneur de soutenir. Mais pourquoi être même tenté de voir la une
contradiction , une inconséquence ?
Pourquoi surtout en tirer comme conséquence que, d’après Néander, il
serait possible que dam les contrées des
A Ipes oîi l’Eglise Vaudoise s’est maintenue jusqu’à nos jours, il y ait eu avant
Valâo une tendance bihlique ou évangélique? Serait-on tenté de tirer semblable conséquence de mes paroles ?
Non, certes, et on le montre bien.
Il me sera permis de faire mes réflexions à part sur l’impartialité de la
discussion.
C’est assez dit, je pense, sur la
question.
Maintenant je me propose de prouver que pas uù des arguments de mes
critiques , Vaudès bien compris, n’amène à distinguer dans nos Vallées
ce qu’il prétend y voir.
Em, Coîiba.
-104
Cocr€0pcmbauce
........mars 1881,
Cher monsieur le Directeur,
Ne voyant pas venir une lettre que
je vous ai adressée vers la fin de
l’année, j’ai pensé que vous étiez
riche et que je n’avais pas à me
donner du souci pour vous envoyer
autre chose. Depuis quelque temps
l’idée m’est venue que ma communication ne valait pas la peine d’.être
mise' sous les yeux de vos lecteurs.
Je ne sais pas ce que d’autres ressentent en pareil cas ; moi j’avoue
que j’en suis toujours un peu mortifié;' si l’on savait que de sueurs me
coûte la pioindre page d’écriture!
Mais enfin je me résigne, et pour me
consoler, j’écris une autre lettre qui
aura peut-être le même sort (1).
Sachant que je suis un vaudois do la
vieille roche, vous craignez peut-être
que j’aie la démangeaison de dire
amssimon mot dans la question qui s’agite maintenantentreM. le Prof. Comba
et Validés. Je m’en garderai bien, car
je ne tiens pas à recevoir quelque
bon coup sur les doigts pour m’être
mêlé de choses au dessus de ma
portée. La verge dont je serais frappé
avec raison serait bien plus desaCTéable que ne l’était celle du régent,
bonne mémoire, qui m’a enseigné l’alphabet, ou qui me l’a montré, comme
on disait alors. Non, non, je no m’aventure pas dans des lieux que je
ne connais pas. Il est vrai que j’ai
lu Gilles; Léger, Monastier et Hfuston, mais je ne suis pas sorti de là.
Èn fait de documents je n’ai vu que
la Balsille, Pré-du-tour, la Broua, la
Vachère et Vandalin, et quant aux
sources je ne connais que celle où les
Vaqijdjs allaient chercher de l’eau
lorsqu’ils étaient enfermés dans leur
retranchement de la Balsille.
Et pourquoi me mêlerais-je d’une
question qui est remise, à ce que je
crois, dans des mains très-habiles qui
ne la laisseront pas tomber par terre
avant d’en avoir retiré tons les renseignements qu’elle peut donner? Tout
au plus puis-je esperer qu’en entendant le son pon pas d’une cloche
seulement, mais de toutes celles qui
voudront se faire entendre, je me.
formerai une opinion et je me coin
(l)_.Mêu)e lu premii>re n’est pas perdue; elle
n'éiaitpas opportune alors ; elle le deviendra
plus tard. Itédaehon.
5
-105
poserai, pour ainsi dire, une mélodie
à mon propre usage.
Ce que je voulais dire aujourd’hui,
mon cher monsieur le Directehr, c’est
que par votre article intitulé; « Qui
veut la fin, veut les moyens » vous
avez rendu un fameux service au pasleur de Ville-sèche et à la cause qu’il
est en train de plaider dans nos paroisses. Je ne puis parler que de
la mienne et d’une ou deux autres.
Ce que je puis dire c’est qu’avant
qu’on eût lu votre appel, ou votre
recommandation, plusieurs personnes
parmi celles qui donnent le ton, trouvaient que le moment n’était pas
favorable pour collecter, même pour
la construction d’un temple, et que
si M. Micol venait, il recevrait un
accueil assez froid. Il est venu et il a
été bien reçu ; je me garderai bien de
trahir mon domicile en donnant le
chiffre descontributions qu’il a recueillies ici. Ce que je puis dire c’est qu’il
m’a paru très-satisfait lui-même et
que nous avons eu lieu de ne pas être
trop mécontents de nous. Depuis lors
M. Micol a continué sa tournée et je
ne doute pas qu’il ne réussisse ailleurs
mieux encore qu’il ne- l’a fait ici. De
là je tire deux conclusions que je
crois très-naturelles et très-justes.
L’une est que l’on a beau être pauvre; en cherchant bien, l’on trouve
toujours encore quelque chose à donner. Et comme on nous fait quelque
fois plus pauvres que nous ne le
sommes, je suis persuadé que nous
pouvons donner plus qu’on ne nous
a demandé jusqu’ici. — Ma seconde
conclusion est celle-ci. Ce qui vaut
la peine d’être reçu vaut aussi la
peine d’être demandé, et bien demandé. Il y a dans notre patois un dicton,
ou proverbe qui n’exprime pas mal
ma pensée; je le traduis Qui veut va;
qui ne veut pasjnvoie. M. Micol a pensé
avec raison qu’en allant et en payant
largement de sa personne, il obtiendrait bien plus que par tout autre
moyen. C’est ce qui a eu lieu dans la
paroisse à laquelle j’appartiens, et
autant que je puis le voir, personne
ne regrette ce qu’il a été amené à
donner, bien qu’il n’y fût pas d’abord
disposé. ^ Combien je me réjouirai
avec la paroisse de Ville-sèche, et
particulièrement avec son pasteur énci'gique et dévoué, le jour où, passant
aux Clos pour monter ou pour descendre, je verrai s’élever une maison
de prière dont l’extérieur, aussi bien
que l’intérieur, répondra à sa destination !
Toujours votre très-dévoué frère
Jacques.
Luïîei’ne St.-Jean, le ü m»rs IS8I.
Monsieur le Rédacteur,
C’est la première fois, si je ne me
trompe, que la question dite des Appiots a été portée devant le public, par
la correspondance de La Tour insérée
dans le dernier N" du Témoin. Puisque M" Z. a cru devoir en faire mention, peut-être aurait-il dû entrer
dans plus de détails pour que chacun
de vos lecteurs sût de quoi il s’agit.
Pour ce qui me concerne, je voudrais
seulement aujourd’hui vous demander
la permission d’y ajouter quelques
renseignements qui rh’ont parus nécessaires. Votre correspondant se dit
préoccupé de l’état moral et religieux
des habitants yaudois de ce bourg ,
je l’en remercie pour ma part, mais
je ne voudrais pas qu’on crût que
ceux qui devaient les premiers s’en
préoccuper ne Tont pas fait.
Il y a plus de 25 ans que la Commune et le Consistoire de St. Jean
ont établi dans ce bourg une école
annuelle « devenue, dit la délibération prise à cette occasion, nécessaire
vu l’agglomération de population qui
se fait dans ce quartier et celui de
Pralafera ».
Plus tard une école ' du Dimanche
y fut ajoutée; cette école, grâce au
concours de feu M"'- Canton, s’est
beaucoup développée, réunissant de
60 à 80 enfants, et possédant une bibliothèque pour les enfants qui la
fréquentent.
Depuis l’année dernière nous y
avons ajouté une S™® école, le Dimanche après-midi, pour les enfants
qui travaillent dans les fabriques dans
6
-106-v
le but de leur enseigner à lire et à
écrire. Mais, dit votre correspondant,
« ce qui risque d’être négligé c’est
la cure d’àrnes. Ici encore, qu’il me
soit permis de le dire; il me semble
qu’aux Appiots, moins qu’ailleurs,
cette partie du ministère n’a pas été
négligée. Les Collègues de la Tour
et de St. Jean ne seront jaloux ni
les uns ni les autres de ce que chacun
l'era en faveur des habitants de ce
bourg. Si quelques familles trouvent
qu’il leur est plus avantageux de se
rattacher à la paroisse de la Tour ,
notre Consistoire leur a fait dire,
non seulement qu’elles pouvaient,
mais même qu’elles devaient le faire.
iS’agit-il de décès, les habitants des
Appiots sont beaucoup plus favorisés
que d’autres, ils peuvent faire ensevelir leurs morts dans l’une ou dans
l’autre des deux paroisses, et avoir
pour présider k leurs ensevelissements
au lieu d’un pasteur deux et même
trois. Pour le culte, lorsque le-teraps
ne leur permet pas de se rendre à
St. Jean, ils ont le temple de La
Tour, et quand le temps est beau et
qu’ils sentent le besoin de faire une
promenade agréable ils ont celui de
St. Jean. Aussi n'ai-je pas compris
ce que votre correspondant a voulu
dire dans cette phrase, un peu énigmatique, par laquelle il termine son
article sur les Appiots : « On s’abstient de faire bien des choses qu’il
faudrait faire, d’empêcher par une
intervention énergique beaucoup de
mal ».
Qui s’abstient ? Les Consistoires ,
les habitants des Appiots ? Qu’il y
ait du mal dans ce bourg', habité par
une population de fabrique essentiellement , j’en conviens, mais qu’il y
en ait plus qu’ailleurs je ne le crois
pas, et surtout qu'on n’ait rien fait
pour s’y opposer, c’est ce que les
faits indiqués plus haut démentent.
Si les habitants des Appiots, selon
la ligure' dont se sert votre correspondant, sont enlre’deux chaînes (1),
le suppose qu’il veut' dire entre deux
bonnes chaînes dont le but est de les
(1) Aurait-il voulu dirè: deux chaises?
attirer dans la voie du bien, sont-ils
donc si à plaindre ? Celui qui ne sera
pas attiré par Tune pourra l’être par
l’autre, [et ainsi il y aura beaucoup
moins de danger qu’il y ait quelqu’un
qui'reste en . arrière. C’est dans tous
les cas le vœu de celui qui vous
adresse ces lignes, que les habitants
des Appiots mettent à profit les nombreux moyens d’instruction et d’édification qui leur ont été et leur sont
offcrls, ainsi le mal, qu’on déplore,
cédera la place au bien, et la vie
chrétienne y produira de bons fruits
à la gloire de Dieu.
Votre tout dévoué
A. Ga.y, pasteur.
Une épingle.
Il y a quelques semaines qu’une
blanchisseuse de Brooklyn fut piquée
au pouce par une épingle laissée par
mégarde dans le linge qu’elle était
en train de laver. La piqûre faite au
pouce pénétra dans les chairs à peine
un demi cenlimêtrc et produisit une
vive douleur qui n’empêcha cependant
pas lu blanchisseusé de continuer son
travail. Le jour suivant, le doigt enfla,
et ensuite le bras, la fièvre s’en mêla
et la pauvre femme éprouva de vives
douleurs. Le mercredi matin l’enflure
s’était étendue à l’épaule, et la douleur avait considérablement augmenté.
Mercredi soir la pauvre blanchisseuse
étàit morte, et après sa mort son corps
devint tout noir. Le médecin constata que son sang était empoisonné.
Le poison qui entre par une petite
blessure faite au doigt et s’étend à
tout le corps est une vive image de
l’action progressive du péché dans
nos âmes. Un péché favori peut endurcir notre cœur contre l’action du
S. Esprit jusqu’à ce que souvent,
repoussé, le S. Esprit abandonne l’amc
à la mort éternelle (Lisez Isaïe I, 6.)
{Christian Herald).
Un cœnr endurci
Voici, diaprés un journal américain, un incident rapporté par M.
7
Moody dans l’une de ses récentes réunions à San Frapcisco.
Un jour, avant sa conversion, Moody
travaillait avec un jeune homme qui
semblait avoir une grande angoisse
dans le cœur, Le futur évangéliste
demanda à son compagnon la cause
de sa détresse ; et celui-ci répondit
qu’en partant de la maison, sa mère,
qui était une chrétienne vivante, le
prit affectueusement par la main et
lui dit :
— Mon fils, cherche avant tout le
royaume de Dieu et sa justice, et les
autres choses te seront données par
dessus.
Lorsqu’il arriva dans la ville où il
désirait s’établir, il alla au culte, et
le pasteur prit pour texte ces paroles :
Cherchez avant tout le royaume de Dieu
et sa justice. Il pensa que cela était
étrange, mais il résolut de ne chercher le royaume de Dieu que lorsqu’il ferait un peu bien ses affaires ;
cependant le texte le faisait réfléchir
et troublait son rôpos.
Il retourne au temple et à son
grand étonnement le pasteur prêche
encore sur le même texte : Cherchez
avant tout le royaume de Dieu.
Pour quelque temps il n’alla
plus au temple, et quand il y retourna
ce fut encore pour y entendre les
mêmes paroles qui avaient déjà traversé son cœur. Il pensa que décidément Dieu lui parlait. Mais son
amour pour le monde l’emporta encore, et il résolut de ne pas devenir
chrétien avant d’avoir amassé un peu
de fortune.
Quelques années après, Moody retournant chez lui demande des nouvelles de cet homme et il lui fut répondu qu’il avait perdu la raison,
et se trouvait à l’hôpital des fous.
Moody alla lej voir et les premières
paroles que le fou lui adressa furent
les suivantes : — Cherchez avant tout
le royaume de Dieu.
Combien de personnes qui perdent
la raison, et même leur âme, parcequ’elles s’attachent trop' aux choses
matérielles et demeurent sourdes aux
plus solemnels avertissements, de
Celui qui voudrait être leur Sauveur !
Si aujourd’hui vous entendez sa voix,
n’endurcissez point vos cœurs.
iiouii>ellc0 rcliigicueee
Italie. — L'Eglise libre italienne
de Turin, est passée, il y a déjà
quelque semaines, armes et bagages,
c’est-à-dire, pasteur et troupeau à
VEglise méthodiste [épiscopale. Nous
nous confessons assez en arrière sur
l’esprit du siècle pour ne rien trouver d’édifiant dans de telles évolutions,
où certainement la doctrine n’entre
pour aucune partie.
— Un télégramme particulier de la
Capitale, reproduit par presque tous
les journaux, annonçait que le dimanche, 20 mars, à Moltola, ville de 5
à 6000 âmes, dans la province de
Lecce, une troupe'de fanatiques jaloux
des lauriers remportés par les catholiques de Marsala, ont envahi et saccagé
l’église évangélique et la maison du
pasteur.
Le télégramme ne dit pas si là
aussi, comme à Marsala, il s’est
trouvé un corps de musique pour
fêter cet événement, un syndic pour
approuver et un clergé pour bénir.
Ce qui console en face de pareils
exemples d’intolérance et d’ouuli de
sa propre dignité, ce sont des manifestations pareilles à la lettre suivante qu’un dés assesseurs municipaux
adressait avec sa démission, au syndic de Marsala.
AM. le Commandeur Antonino Sarzana, Syndic de la ville de Marsala.
« Hier, dans un moment malhcu» reux pour notre pays, vous avez
» inconsidérément permis que le corps
» de musique municipal jouât des airs
» de réjouissance sous le coup d’un
)) fait exécrable et incompréhensible,
» puisqu’il était en contradiction avec
!> les sentiments libéraux et pairioti» ques de cette illustre cité. La légenî (faire cité des mille, qui sont morts
» pour la liberté, ne peut aflirmer
» un fait comme celui dont il s’agit,
» pour lequel tout bon citoyen ne
8
-loa
» peut éprouver que de la répugnance,
» comme j'en éprouve moVmême à
» faire encore partie d’une munici» paiité qui vous a pour chef, motif
» pour lequel je vous, présente ma
» démission de la charge d’assesseur
9 municipal.
» Marsala, 4 mars 1884.
» Giuseppe Lipari Cascio ».
France. — La délibération du Conseil municipal de Paris, sur la pétition qui lui avait été adressé par la
Délégation libérale de l’Eglise réformée — de vouloir donner son avis
sur la question mise en avant par
cette dernière de diviser la Paroisse
unique de Paris, en plusieurs paroisses, — a été que « le conseil n’avait
« pas d’avis à formuler sur la de« mande susreîatée ». On ne pouvait
prendre de parti plus raisonnable.
— Elections ‘presbytérales et consistoriales. Si les résultats encore à connaître ressemblent, pour l’ensemble,
h ceux que l’on connaît déjà, la force
respective des deux partis en présence sera, à peu de chose près, les
elections passées, ce qu’elle était avant.
Espagne. — Le Daily News nous
apprend que dimanche dernier le
Conseil des ministres a décidé d’accorder amnistie et mise en liberté à
Martinez, espagnol d’origine qui avait
fait h Lausanne ses éludes tbéologiques, et étant devenu pasteur protestant a Reus, avait été condamné
à. deux mois de prison sous le ministère de M. Canovas pour avoir tenu
des réunions de prières en Catalogne.
Les poursuites judiciaires commencées dans les provinces contre d’autres protestants, seront abandonnées
par ordre du bouveau cabinet. Celuici a déclaré au nonce d,u pápe que
la tolérance à l’égard des espagnols
non cathoüqnes ne viole ni le Concordat, ni la Constitution et que le
Gouvernement ne tolérera aucune atleinle de part des évêques ou du pape
aux droits garantis par la Constitution.
Heimc i^oltttque
âintie. — La Chambre des députés, après avoir voté le projet de
loi présenté par le ministère en faveur de Naples, a commencé l’examen
de la loi de la réforme électorale. Le
nombre des orateurs inscrits pour
parler est si considérable et les questions qui se rattachent à ce projet
si nombreuses que l’on ne pense pas
arriver de longtemps au terme de la
discussion.
Æi’rance. — Le ministère, afin
d’éviler une crise, a résolu de rester
neutre dans la question du scrutin
de liste.
Anffteterfe. — Les conditions
de paix proposées par le gouvernement de la colonie anglaise du Gap
ont été acceptée par les Boërs, de
sorte que la guerre est finie de ce
côté ; mais il y a eu encore une sanglante rencontrcjdes troupes anglaises
avec les Bassoutos.,
Il n’y a plus rien qu dans l’Afghanistan ; mais il faut régler les comptes
qui ne se soldent que moyennant un
demi milliard. — La question d’Irlande semble être entrée dans une
période d’appaisement, surtout d^uis
que Parnell est allé chercher à Paris
pour ses alliés les intransigeants français,
Léon XIII paraît aussi avoir conseillé
la, concorde ou la modération à ses
évêques, ce qui vaut au Vatican un
bon point de la part du gouvernement de Gladstone.
AUemagne. — L’annivetBairé de
l’empereur Guillaume, à la demande
de ce dernier, a été célébrée, à cause
du deuil pour le czar Alexandre, sans
manifestations extérieures.
drèctf*. — Le gouvernement grec
a entonné la trompette guerrière. Espérons qu’il écoutera encore les conseils de la prudence. Abandonné à
lui-même, comme il l’est dans ce moment , il va au devant d’une défaite
certaine.
ErnbsiflOBBRT, Gérant et Administrateuv
Pîgnerol , lmp. Cfeiiolore ¡ti »a*cat«lli.