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_Vimp. Beeson à Tovre Peîliee.
li) Septembre 1901
?
Année XXXYI. N. 38.
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DES. VATJJ5ES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi.
Vuii., iiiBserenlômijinH. Aul.l.il Siiivanlla vérité avao laoliaril.é. Kph. IV, 15. Qna ton régne vienne. Matt.VI, 10.
Somniair-e :
Cliêiie.5 de Justice — Le Synode ^ A propos
de la fulaire '' Maison des Diaconesses „
— Pour la morale — liibliograpliie —
Eeviie Politique — A un on ces.
CIÊIIS BIJBSTICI
Esaïe Cl,
Le chêne, entre tous les arbres,
se distingue pat* sa force de résistance, sa fermeté, sa durée, son élévation. I^e prophète le choisit comme
terme de comparaison pour représenter les -membres du peuple de
Dieu. L’Oint de l’Eternel accomplit
en leur faveur et en eux une œuvre
si profonde « qu’on les appelle des
chênes de justice, que l’Eternel a
plantés pour sa gloire ».
Il les a délivrés de l’oppression,
de l'affliction, de l’abattement, de
l’esclavage dans lesquels ils se trouvaient, et les a transplantés dans le
sol de sa grâce, où le pécheur renonce à sa propre justice qu’il confesse n’être qu’un linge souillé, ou des
ordures,, pour être revêtu de la justice de Dieu, par la foi en JésusChrist. «Je re.gai'dc foiite.s choses
Comme de la boue aün de g'agner
Christ, et d’être trouvé en lui, non
avec ma justice, celle qui vient de
la loi, mais avec celle qui s’obtient
par la foi en Christ, la justice qui
vient de Dieu par la ¡foi». L’apôtre
Paul, et tous ceux qui comme lui
plong-cnt leurs racines dans « l’Eternel notre justice » sont des chênes en fait de fermeté inébranlable
dans la justice de Dieu qui leur
donne la vie, et en fait de force et
de puissance pour faire ce qui est
droit, et combattre et renverser ce
qui tient de l’injustice et de l’iniquité. Ils glorifient Dieu de deux
manières, en ne voulant être justes
que de la justice de Dieu par la
foi, et en vivant justement.
Tels sont ceux qui, comme Luther, font des trous aux tambours
des charlatans et des trafiquants de
la religion, et .mettent en lumière,
la parole de vérité ; comme Wilberforce, s’élèvent contre les iniquités
de la traite et de l’esclavage ; com■ me les missionnaires, rénversent les
superstitions et les pratiques cruelles
des païens'; comme tous les vrais
disciples de Christ, s’appliquent à
faire ce qui est juste et droit, à
garder les commandements de leur
Sauveur, à aimer.
C) Eternel, multiplie les chênes
de justice, J. D. IJ,
2
293
LE SYNODE
[suité]
Délégations étrangères.
Les délégations de Sociétés et
d’Eglises sœurs, toujours si bienvenues
à notre Synode, ont été moins nombreuses que les années passées.
Pour la première, fois depuis une
longue série d’années nous n’avons
pas eu de représentants des Eglises
d’Ecosse. Mais une lettre du président
du Comité de correspondance avec les
Eglises réformées a apporté au Synode
les salutations de ce généreux paya
qui figure toujours en tête des soutiens des œuvres de l’Eglise vaudoise.
Voici les noms des délégués qui
ont été successivement présentés à
l’Assemblée par M. le président ;
Le Rév. James Christie, pasteur
à Carlyle, modérateur de 1’ Eglise
presbytérienne d’Angleterre;
Le Docteur Lang, chapelain de
1’ ambassade d’Allemagne à Rome,
représentant du Comité central de la
Société Gustave Adolphe;
M. le pasteur Alfred Bœgner,
directeur de la Maison des Missions '
de Paris;
M. le missionnaire Ad. Jalla ;
MM. les candidats Schlunk et Rüger, représentants du Domkandidatenstift de Berlin ;
M. le pasteur Em. Dietz, président
du Consistoire de Rothau en Alsace.
Le Rév. David Strang, missionnaire américain en Egypte ;
M. J. H. Jeheber, éditeur à Genève,
membre de 1’ Association évangélique fondée par M. Frank Thomas.
M. Ern. Filippini, secrétaire du
Comité national des Ecoles du dimanche.
L’assemblée était encore plus nombreuse que les autres années à pareille séance, et la salle offrait un
aspect vraiment imposant. Non seulement le public se massait sur les
galeries et sur le.s degrés à lui réservés, mais il occupait en bonne
partie les bancs réservés aux membres
du Synode, très heureux de se serrer
un peu plus pour faire place. Chose
fort louable, tous les délégués ont
parlé en français ou en italien évitant les longueurs de l’interprétation
et la perte d’un temps précieux pour
1’ Assemblée. Nous avons admiré la
facilité et la correction avec lesquelles
les deux jeunes candidats allemands
s’ exprimaient, l’un en italien, et
l’autre en français. Ajoutons que les
allocutions ont été en général plus
courtes que d’habitude et n’ en ont
été écoutée qu’ avec plus d’intérêt.
M. Filippini, très connu parmi nous,
puisqu’ il est des nôtres par « sa
meilleure moitié » a renoncé a prendre
la parole. Le compte-rendu du Synode,
qui va paraître, donnera comme
d’habitude un résumé fidèle des allocutions. Nous nous bornons à rappeler ici quelques-unes des idées
exprimées par les divers orateurs.
M. Christie. J’éprouve beaucoup
de plaisir à vous voir face à face.
Comme Anglais, je suis heureux de
vous compter parmi nos amis fidèles.
Pendant., ces deux ans nous n’avons
pas eu beaucoup d’amis sur le continent, mais nous avons eu beaucoup
d’amis en Italie. L’entente cordiale
continuera et ne cessera jamais. Comme pasteur je suis heureux de me
trouver au milieu d’un peuple de
frères en la Toi et je remercie M.
Appia de sa bonne prédication de
dimanche. J’ai été a Rorà. J’ ai
visité votre hôpital, le Refuge pour
incurables — Je compte visiter demain les cavernes d’Angrogne. Nous
avons connu vos suffrances, mais
tout cela est passé et nous espérons
que vous irez de force en. force.
Nou.s sommes une grande armée
qui marchera en avant sous le grand
Capitaine. Joignons nos prières. Que
le grand Dieu de Jésus-Christ vous
bénisse.
M. ¡jmçc. La Société Gustave Adolphe, que je représente, a une grande
œuvre. En elle bat le cœur d’unegrande partie de 1’ Allemagne pro-
3
testante. Votre œuvre est une do
celles auxquelles elle s’intéresse le
plus, Vous avez une grande mission
non seulement dans le champ de
l’Evangélisation mais aussi dans les
Vallées. Dans chaque pag'c du rapport de la Table je vois la préoccupation de donner l’Evangile aux
jeunes et aux vieux. J’espère que
votre Eglise sera de plus en plus
non une église de pasteurs, mais où
chaque membre sente sa responsabilité personnelle. Votre synode a
toujours été oecuménique. Conservez
toujours cet esprit. J’ai été a Sibaud
et j’ai senti l’importance du moment
où les Vaudois prêtèrent le serment.
Que chaque synode ' vaudois soit un
Sibaud où l’on jure fidélité à Dieu
et à Jésus Christ, jusqu’à la mort.
M. Bœgncr. Je me trouve au milieu
de vous pour la troisième fois et
j’éprouve une joie et une reconnaissance profondes. J’ai un sentiment
si profond des liens qui nous unissent, que je me sens comme un des
vôtres. Dieu a établi un lien entre
r Eglise vaudoise et la Société des
Missions. Je demande à Dieu que
ce lien, né de l’histoire, subsiste, pour
votre bien et pour le nôtre. T.e
principe qui inspire notre œuvre
est celui-ci: Premièrement le royaume
de Dieu et sa justice. Nous avons
une immense responsabilité. Nous
vous demandons votre sympathie non
seulement pour le Zambèze, qui nous
unit plus particulièrement,, mais aussi
pour l’œuvre des Colonies françaises.
Dieu nous a fortement éprouvés.
Des dix-sept ouvriers partis il y a
trois ans pour le Zambèze, il n’en
reste que quatre à l’œuvre. Nous
sommes éprouvés à Madagascar,
nous le sommes à Paris. Que ces
afflictions vous attachent davantage
à nous. Nous avons eu longtemps
la joie d’avoir des élèves vaudois à
la Maison des Missions. A la prochaine rentrée nous n’en aurons pas,
et une certaine, chambre que nous
appelons la chambre vaudoise restera
vide. Que ce ne soit pas pour long
temps. Envoyez-nous des élèves ;
ils seront reçus avec la plus cordiale affection.
M. Jalla. La mission du Zambèze
vous est connue. Vous savez“ dans
quel état nous avons trouvé le pays
et combien les choses ont changé.
Aujourd’hui les meurtres sont plus
rares au Zambèze qu’en Italie ; l’ivrogrierie a disparu; il n’y a plus de
guerres civiles. Des conversions merveilleuses se sont opérées. Ce n’est
pas l’homme qui a pu faire cela.
Nous sommes durement éprouvés, ‘
mais nous savons qu'en raison même
de ces épreuves la mission du Zambèze est de plus en plus aimée. J’ai
pu voir dans mes visites à diverses
églises que la partie la. plus vivante
de chaque église est celle qui s’intéresse aux missions. Cela dépend
beaucoup des pasteurs. Je vais maintenant visiter les églises d’Italie et
je me mets dès à présent à la disposition des pasteurs qui voudront
bien m’inviter.
M, Schlunk, Je vous apporte les
cordiales salutations deM. Dryander,
premier prédicateur de la Cour à
Berlin, qui aurait bien désiré pouvoir venir lui-même. Je vous apporte aussi les salutations du Domkandidatemsiift, que des liens d’affection unissent aux Vaudois depuis
plus de trente ans. Notre église est
considérée comme riche, grande et
forte. Au sens spirituel tous ces privilèges appartiennent aussi à l’Eglise Vaudoise. C'est pour cela que
nous avons été envoyés ici pour
apprendre. Nous vous remercions
de nous avoir reçus avec amabilité
et accompagnés avec affection. Vous
avez pour devise : « Lux lucet in
tenehris » Mon vœu est : Luceai in
aeternum ; luceat iîi iotam Italiam,
etiam in Vaticanuni.
M. Rüger. Nous éprouvons une
profonde émotion en nous trouvant
dans les lieux de la glorieuse histoire des Vaudois. Vous êtes et
resterez toujours dans notre cœur.
Vous êtes une église militante, dans
4
80U
un sens plus élevé qu’on ne l’entend
communément. Nous sommes heureux d’emporter la ferme assurance
que vous combattez un bon combat,
dont le succès est assuré, car vous
avez une bonne armure et un bon
compagnon d’armes, qui a dit ; Toute
puissance m’est donnée au ciel et
sur la terre. Combattez, nous combattrons avec vous. « Lé royaume
est à nous. »
. M. Dietz. Sans mandiit spécial, je
vous apporte les salutations de vos
amis d’Alsace. Vous avez beaucoup
d’amis dans nos cg'lises, vos colporteurs le savent. J’ai été ici il y
trente-trois ans. Invité par M. B.
Malan, j’ai prêché à la Tour, et je
me souviens d’avoir annoncé l’ouverture du temple du Ciabas pour
ce Dimanche là à 3 heures. C’était
le 30 Août 1868. Plus tard j’ai
voyagé en Italie ; j’ai vu M. Prochet
à Gênes, puis à Rxune. J’ai retrouvé
ici bien des visages connus. Je suis
pasteur depuis 37 ans dans la région
rendue célèbre par Oberlin. Notre
contrée a aussi fourni des missionnaires. Cela aussi est un lien entre
nous. Nos populations ne sont pas
bien riches, mais elles aiment l’Evangile et le pratiquent ; le pasteur
est encouragé. Nous avons cependant à craindre le laisser aller, le
formalisme. Ne nous contentons pas
de la gloire du passé ; soyons remplis de l’esprit de nos ancêtres.
M. Strang. J’ai lu votre histoire
dès mon enfance. Je trouve une
grande ressemblance entre votre église et la nôtre. Notre origine rappelle celle de vos colonies de l’Amérique du Sud. Nous av'ons conservé comme vous, la doctrine.
L’ œuvre missionnaire en Egypte
présente aussi, comme la vôtre en
Italie, plus de difficultés qu’au commencement. Il n’ y a plus 1’ attrait
de la nouveauté. Mais nous croyons
que la tâche du prédicateur de l’Evangile est plus grande que toute
autre. Ayons l’esprit de prière et
nous triompherons de tous les obs
tacles. Soyez assurés de notre affection et de nos prières.
M. Jckeber est membre de la Société des livres l'eligieux. Il s’occupe
en outre de l’œuvre initiée par M.
Frank Thomas. Cette œuvre est très
importante. Les cultes à la Victoria
Hall attirent chaque dimanche de
1500 à 2000 personnes de toutes
classes et nationalités : Polonais, Slaves
Russes. 11 y a aussi beaucoup de
catholiques. On n’y fait pas de controverse; on présente l’Evangile clans
toute sa simialicité. Nous n’empiétons,
pas sur le terrain des autres églises.
Nous nous occupons beaucoup des
ouvriers. Nous avons ouvert une salle
de lecture pour eux. Nous tâchons
de faire du bien aux douaniers, aux
employés des tramways, aux jeunes
filles, allant partout où les autres
ne vont pas. I,’activité de M. Thomas
est énorme et ses écrits sont répandus partout. Que Dieu bénisse
votre Eglise dans son ensemble et
que sa grâce descende dans chaque
cœur,
M. le ])i'ésident répond à chacun
des orateurs avec l’à propos, le tact
et la sobriété qu’ on lui connaît et
ses réponses, très efficaces dans leur
brièveté, fortifient encore l'excellente
impression produite sur l'assemblée
par cette belle séance.
A propos de la Mure
“ Maison des Diaconesses
Torre Pellioe, 17 Septembre 1901.
M. le professeur N. Tourn
Directeur de .!’ “ Ecbo des Vallées „
Torfe Pellice
Cher Monsieur,
' Perraettez-moi de rectifier en partie ce que vous avez eu la bonté
d’écrire dans votre dernier numéro
à propos de la future « Maison des
Diaconesses italiennes ». Ce. n’ est
pas à Turin que l’idée de cette
5
801
maison est née. Elle a été lancée,
il y a deux ans, par V « Union des
Amies de la Jeune Fille », et surtout par Madame Eerdinand Turin
de Rome. Cuique stmm.
Vous êtes dans le vrai, toutefois,
quand vous dites que le projet va
avoir un commencement d’exécution
à Turin. Nous l’espérons vivement,
' et nous espérons que cela arrivera
au plus tôt. Il va sans dire que, pour
cela, avant toute autre chose, nous
nous sommes mis d’accord in massinui avec Madame F. Turin. S’il
plaît à Dieu, j’aurai bientôt l’occasion de vous demander l’hospitalité
dans vos colonnes, pour donner à
vos lecteurs les détails qui pourraient
les intéresser sur cette œuvre.
Je me contente pour le moment
de vous transcrire les premières lignes d’une lettre pleine de conseils
précieux sur ce sujet, que je viens
de recevoir de M. Rau-Vcnicher, le
directeur bien connu de la Maison
des diaconesses de Saint Loup.
«Je ne puis voir, écrit-il, qu’avec
sympathie votre initiative et faire
des vœux sincères pour sa réussite.
Puisse la maison qui se fonde être
d’un grand secours aux Eglises Evangéliques italiennes, qui en auront
de plus en plus besoin».
Cela tranquillisera, nous en sommes sûrs, ceux qui craignaient que
le projet d’une Mai.son des Diaconesses italiennes aurait pu nuire aux
, bons rapports de nos Institutions
Hospitalières avec la Maison de
Saint Loup, qui a tant de titres à
notre reconnaissance.
Recevez, cher Monsieur, mes ]affectueuses salutations et croyez-moi,
votre dévoué
Ernesto Giampiccoli.
Pour la morale
[l.r- taikh)
■——
“ Marchons liomiêtemont comme de
jour et non dans les ténèbres et,dans
l’ivrognerie, dans la luxure et dans
les impiidicitca dans les querelles et
dans r envie; mais revotez-vous du
Soigneur Jé.sus Christ, et n’ ayez pas
soin de la cliair pour satisfaire ses
convoitises „ , écrivait l’Apôtre des
Gentils à nos lointains ancêtres les
Romains. — Cette recommandation
devait être bien à propos dans ces
temps où la corruption' du paganisme
menaçait do bien près la pureté et
la sainteté de la famille 1 Elle ne l’est
pas moins de nos jours ou la licence
et l’immoralité ont plus d’une fois
souillé le sanctuairo de la famille
vaudüise !
Ce danger est chaque jour plus
grand et plus terrible comme nous
le verrons si les données statisticjues
nous persuaderont mieux que ne l’aient
lait les beaux discours que nous avons
entendus et approuvés sans y croire.
Je parlerai d’abord — ce sujet est
délicat mais important — des enfants
illégitimes : je parlerai ensuite des
procès discutés devant nos tribunaux,
a) Eûfants illégitimes.
Cette classe de malheureux était
presque inconnue dans les Yallées
Vaudoises dans la première moitié de
ce siècle, soit parce que F opinion
publique était très sévère contre les
filles qui tombaient,; soit parce que
l’idée qu’un enfant né dans ces conditions anormales n’ aurait pu appartenir à la religion de sa mère, rendait
la femme plus forte et plus prudente.
— Perdre tout d’un coup son enfant,
l’affection des siens et la considération
publique c’était la tuer ! Elle se surveillait !.
Les choses ont changé depuis ! De
1866 à 1875 les régistres de F état
civil de 6 communes du Val S.t Martin
parlent de 16 nouveaux-nés dont le
père est inconnu. — De 1876 à 1885
les enfants illégitimes sont au nombre
de 28. De 1886 à 1895 il y en a 23.
Dans les 10 premières années la
proportion était de 1 à 50.
Dans les 10 suivantes la proportion était de 1 à 29.
De 1886 à 1895 la proportion était
de 1 à 36.
6
— Soá —
Ce qui veut dire que sur 50 nouŸeaux-nés li y on avait d’abord un
seul d’illégitime, après sur 29, et sur
36 il y en avait un aussi dont le père
était inconnu. — La proportion a donc
énormément augmenté dans ces dernières années.
Je ne veux pas dire que cette proportion soit plus forte que dans les
autres régions d’Italie. Ce serait faux.
Toutefois si nous continuons sus cette
voie nous n’aurons bientôt plus grand
cliose à envier à nos concitoyens.
Pères et mères do famille, la question est extrêmement grave ! Elle
mérite d’être étudiée sous tous ses
rapports. Cliercliez sous le regard et
avec r aide de Dieu le.s remèdes qui
peuvent guérir cette gangrène qui menace la famille et la vie spirituelle
de nos églises.
J’ aurais plusieurs considérations qui
me sont suggérées par l’examen des,
régistres que j’ai consultés, mais pour
être bref je dois me limiter à dire
que les principales causes de cette
anomalie sont les suivantes *
1'’) Le manque de surveillance
de la part des mères sur leurs tilles.
2®) La manière primitive autant
que barbare et sauvage de faire « all’amore » dans les paroisses et communes de montagne.
3®) Les germes de corruption qui
se sont un peu à la fois infiltrés dans
le cœur de nos jeunes filles qui ont
habité les grandes villes de France —
surtout Nice et Marseille — où l’exemple des choses observées chaque jour
n’a certes pas contribué à fortifier leur
vertu. Enrico Pons.
Augusto Jahier; Il piccolo compagno della Bibbia. Firenze, Claudiana 1901. 196 p. in ló'*. Prix
I franc ; relié toile et or 2 francs.
Cet excellent petit livre est le
développement de l’opuscule du même
auteur qui a pris sa place, depuis
quelques années, aux Vallées et au
dehors, soins le titre ; « Quelques
explications pour aider à l’étude de
la Bible ». Cette brochure avait atteint, en trois ans, sa quatrième
édition et avait été requise de France
et de Suisse. Elle a même eu l’honneur d’une traduction en langue
bohème. Cela montre quelle lacune
elle cherchait à combler.
T.a lacune, était encore plus grande, à cet égard, dans la littérature
évangélique italienne, et l’ouvrage
que nous annonçons la remplit d’autant mieux qu’ il est plus du double
de celui qui a paru en français. Les
jeunes et les vieux, les ignorants et
les .savants y trouvent, à l’instant,
une riche mine de données utiles et
précieuses, que l’on ne -sait pas souvent où prendre lorsqu’on en a besoin. Il est particulièrement indiqué
pour ceux qui sont appelés à diriger
des écoles du dimanche, ou à donner
des leçons de bible et de catéchisme,
et qui désirent enrichir leur exposition de renseignements intéressants
et pouvant éclaircir les sujets qu’ ils
traitent.
Un copieux index alphabétique
rend très ..facile l’emploi de ce manuel.
Le livre est enrichi de deux cartes... anglaises, l’une de la Palestine
au temps des douze tribus, l’autre
de la Palestine au temps de Jésus ;
d’une chronologie biblique, de la
signification des principaux noms
propres, et autres termes hébreux
et grecs de la Bible, et de bien
d’autres choses encore.
Le lecteur assidu de la Bible y
trouve, en somme, un vrai compagnon, toujours prêt à l’aider de ses
précieuses explications, et il -a sa
place toute faite parmi ceux que l'on
a appelés le peuple de la Bible.
,T. J.
lie vue Politique
Encore ime foia l'œiivre de mort a produit
sou effet. Les premiers jours après l’attentat,
7
303
les médecins espéi-Liieut pouvoir sauver la vie
au président Mao-lvinley. Leurs bulletins
étaient même d’un optimisme qui (miitrastait
avec le fait, nullement rasanraut, qu'une seconde balle était logée dans nue région d'où
on ne pouvait l’extraire. Mais l’illusion u’a pas
duré longtemp.s. Dès le sixième jour après
Fatteiitat, la gra,vité cln mal s’est manifestée
avec une évidence qni ne laissait plus de
doutes sur son issue fatale. Une infection du
sang s’est déolnrée et le président a snecmnbé
samedi matin à 2 heure.s.
Inutile de dire que ce nouvel attentat, amssi
stupide que cruel, de l’anarcliisuie a soulevé
l’indiguation île tout le monde civilisé. Les
souverains et les gouvernements de' tous les
états de l’Europe o>vt exprimé à M.me MacKinley et au gouveniement de.s Etats-Unis
leur très •vive sympathie. En Amérique rindignation ne connait pas de borne et la police a eu à faire à soustraire ra.s3assiii et
les autres anarchistes arrêtés à la fureur de
la foule. On annonce, mais le fait n’est pas
certain, que l’nn d'eux, qui aurait prédit
l’atroce événement, a été lynché. I! est permis de croire que les Etats-Unis seront dorénavant moins indulgents pour les sectaire.s
qui trouvaient vraiment nue liberté exoe.s.sive
sur le libre sol de la grande Confédération.
Aussi est-ce là surtout que se tramaient les
complots de l’anarchisme.
Noms ne pouvons retracer ici la vie de
Mac-Kinley. Comme homme politique il a fait
preuve d’une grande énergie de caractère etd’une grande habilité ; et la puissance et la
prospérité des Etats-Unis se .sont grandement
accrues sou.s sa présidence. Il a iiensonnifié
ce qu’ou a appelé la politique de l’impérialisme, par laquelle la grande Itépublique,
abaqdonuant ses traditions a voulu devenir
un état militaire et conquérant. Nous sommes
de ceux qui lu regrettent, mais étant donné
l’entraîneinent général qni gagne les gnuids
et les petits états, qni pourrait s’en étonner '1
Il a aussi personnifié la politique de protectionisme eu opposition avec le libre échange
— erreur presque aussi universelle que la
première.
Dans sa Vie privée,'Mac-Kinley était d’une
conduite exemplaire et jouissait de l’estime
de tout le mondé, même do .ses pins ardents
adversaires. Il est mort en chrétien ; un de.s
derniers mots qu’on lui a entendu prononcer
est : Que ton règne vienne,
Le colonel Roosevelt, vice-président de la
Confédération, qui prendra sa place jusqu’à
l’expiratiou des quatre ans de présidence, a
les mêmes tendances que lui. Un craint même
qu’ il n’ accentue davantage la politique militaire et impérialiste.
C’est anjourd'îini mercredi que S. M. le
Czar de tontes le.a IlusBies doit arriver à
Dunkerke m'i il sera requ par M. Loubet,
président de la. République française, accompagné de M. Waldock-Roussean et de plusieurs antres Ministres. La réception ' qu’on
lui prépare, à Dunkerke, d’abord, puis à Compiègne où il s’arrêtera quelques jours, à
Reims et à Rétbel où il y aura une grande
revue, sera tout ce qu’il il y a de plus grandiose. On ne sait pas encore au juste s’il
visitera Paris ou non. S’il s’y décide, c’est
là qu’il verra l’ontlionsLasme aller jusqu’au
délire. Ce qui nous fait plaisir à nous qui
ne sommes ni français ni russes, mais qui
aimons la paix, c’est que le Czar, en venant
en Erance, a été reçu avec une cordialité
parfaite, à Dantzig, par S. M. l’Empereur
d’Allemagne. Il n’y a donc aucune menace
pour la paix européenne dans cette visite
de l'autocrate russe à sa grande alliée de
l’occident, au contraire. Les sentiments les
plus pacifiques ont été exprimés à Dantzig
et le seront sans doute à Dunkerke, à Compïègne, à Reims, et à Paris si le Czar se
décide à visiter la grande capitale.
Signalons la mort, survenue à, San Martillo
in 'Valle Gaudina le 12 courant, du député
Irabriani, le fongueux orateur que nous étions
habitués, il y a quelques années, à voir donner
du fil à retordre aux ministres par ses contimielks interpellations et au président de
la Chambre par ses interruptions incessante,s
et l’intempérance de son langage. C’était du
reste un homme d’nne grande générosité et
d’une parfaite houué.teté, estimé, pour son
caractère, par les hommes de tous les partis.
Depuis quelques aimées, à la suite d'une
attaque, il s’était retiré de la vie publique,
tout en oontinnant ù être, de nom, représentant du Collège de Bari. U était né à Naples,
en 184,3._________________
Collège et Ecole Supérieure
Les examens de licence et de promotion commenceront D. Y. Mardi
I Octobre à huit heures du matin,
Ceux d’introduction auront lieu
le 7 Octobre (Lundi) à la même
heure.
Par suite du projet de transformation do l’Ecole supérieure,s de
jeunes filles (Pensionnat) voté par
le dernier synode, il n’y aura pas
cette année d’examen d'introduction
à la dite école.
Le Directeur
. O. REVEL,
üno daiiio demeunuit à Gênes, gérait
disposée à recevoir chez elle un ou
plusieurs jeunes gens qui fréipientent
les écoles secondaires. Vie de faniille.
Education s é r i e u s e.
S’adresser à M. E. Meynier pagteur.
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