1
Neuvième année
N. 46.
Vendredi S7 Novembre 18'74
a
Ô5'
L'ÉCHO DES VALLEES
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FEUILLE HEBDOMADAIRE
SpécialemeDl consacrée anx intérêts matériels et spirituelsj
de la Famille \aadoise.
Que toutes les choses qui soot véritables........
vos pensées — { Philipy>iens., IV. 8.) Q
PRIX d’abovhimest :
Italie, h domicile (un an) Fr. 3
Suisse.................»5
Praune..................» 6
•Vllenia^'oe 6
Angleterre , Pays-Bas . • 8
Un numéro separé : 5 ceut
Dn numero arriéré : 10 cent.
«nBEA0X d’aboiinehent
PiGNEROL : Chez Cfiianfore et
MascarelH Imprimeurs.
Pi.ORENCK : Libreria Evange.
lica, via de’Panzani.
ANNON(ÎES:20 cent, la lign^
ou portion de ligne,
l.eltres et envois franco. S'h
dresser pour l'arlministraliot'
et la rédai'tinn k la r}irecti»>i
de l'Echo des Vaffees, Torre
Pelliie.
i^ommai t*e.
Remèdes à apporter à la pénurie des
pasteurs. — Lettre aux Réffeuts et aux
Régeutes des écoles de quartier. — Correspondance. — Poéde: La chûte du Géant
de la plaine. — Les réunions de consécration à Paris. — Nouvelles religieuses et laits
divers. — Chronique politique.
REIHËDES A APPORTER
à la pénurie des Pasteurs
rSuite, voir numéro précédent).
Ces remèdes sont proposés par
M. Recôlin dans sa relation aux
conférences évangéliques de Montpellier.
Il ne faut pas oublier, dit-il,
que Dieu seul crée les vocations.
Mais il appartient à l’Eglise de les
préparer, de les reconnaître et de
les encourager.Le meilleur moyen;
c’est tout d'abord le réveil de l’Eglise, son triple relèfrement spirituel, ecclésiastiqueet théologique.
Une Eglise indéterminée ne peut
faire que des pasteurs indéterminés.
Le relèvement de la vio spirituelle serait le remède le plus efficace , surtout parmi les jeunes
gens. Il a pour premier ellet de
produire des vocations pastorales,
cela s’est vu en .Amérique et eu
Ecosse.
Un devoir spécial incombe aux
familles protestantes év;ffigéli(iucs,
aux mères, surtout, qui, sans forcer
les vocations, peuvent diriger les
enfants vers le ministère. Les pastêurs Xf^^^^Hvent mettre en œuvre d’actiou particu
lier^^^OÂ^iiant recommander
i^rVavx jeunes
le nqnisœré ai
;eus, d’a
bord.'Y»a.rlIfi^-^xpmD]e entraînant,
ensuite par des paroles dites à
propos avec la prudence convenable. Il faut s’abstenir des plaintes vives que l’on entend surtout
dans les familles des pasteurs au
sujet des difficultés de la tâche.
Il faut, au contraire, parler avechardiesse de la beauté du ministère, des nobles satisfactions qu’il
procure.
"Les écoles du dimanche et le
catéchuraénat peuvent faire aussi
c
C*:
25
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2
.m.
découvrir des aptitudes pastorales ou des aides intelligents et
pieux pour le ministère. Mais c’est,
ajoute M. Recolin, à condition que
l’Eglise tout entière fasse son de"
voir et qu’elle sache préparer
entretenir ses ouvriers.
Parmi les mesures recommandées par le rapporteur nous extrayons les suivantes:
1® Augmenter le traitement des
pasteurs ;
2“ Offrir des garanties d’avenir
par des caisses de retraite et de
secours aux veuves et aux orphelins :
:i* Faciliter, rendre possiblel’instruction des enfants des pasteurs.
En attendant, sur la proposition
de M. Recolin , la conférence a
nommé un Comité qui doit aviser
au moyen de fonder une Société
(Vencouragement du ministère évangélique.
(Extrait de l’Eglise libre).
LETTRE AUX RÉGENTS
et aux Régentes des écoles de quartier
f Continuation e fin V. N. 4S J.
Deux mots, maintenant, sur une
question assez importante. Certes
elle est pénible, souvent dure et
ingrate, la tâche du régent ou de
la régente de quartier. Aussi, nobles travailleurs, vous m’inspirez
une grande sympathie. Vous voilà
pendant cinq ou six heures enfermés dans votre école, occupés à
travailler des enfants désobéissants,
fatigants, qui parfois prennent plaisir à vous faire sortir des gonds.
Que de patience il vous faudra
pour maintenir la discipline ! Quel
redoublement de prudence I La
gent trotte-menu ne saura jamais
combien elle vous aura coûté de
luttes. Je dis luttes^ car je suppose
que vous ne vous laisserez jamais
emporter par la colère à frapper
ces enfants. Le régime de la terreur que certains esprits moroses
regrettent quelquefois, a heureusement fait son temps et la férule
a été détrônée. On me dit que,
dans quelques écoles de quartier,
les soufflets, les coups donnés sur
les doigts avec une verge sont encore à la mode. Est-ce bien vrai?
— Il y aune punition qui rappelle
presque les tortures du moyenâge. Elle consiste à faire agenouiller le coupable pendant une heure
sur un morceau de bois taillé à
angle aigu. Si cette punition est
encore infligée dans quelque école
laissée sans surveillance, je propose de fonder une société pour
la protection des enfants. Il y en
a bien une pour la protection des
animaux II Je vous conseille beaucoup, chersamis, de laisser de côté
tout châtiment qui consiste à
faire de l’enfant un objet de risée
ou de mépris. Loin de produire
le bon résiiltat qu’on ,en attend,
cette punition humilie le jeune
coupable et peut éteindre en lui
le sentiment de dignité. Aimez
beaucoup et vous apprendrez, à
l’école du cœur, comment il faut
punir. Puissiez-vous , quand vos
petits élèves vous font céder à
l’impatience, dire avec un poète:
coquins d'enfants! mais en ajoutant
comme lui: chers petits bien-aimésU
3
-STO
Je voudrais surtout vous mettre
en garde contre une tentation qui
pourrait paralyser vos forces. L’instruction de l'enfance est, dit-on,
quelque chose de vulgaire. Non,
mes amis ; vous pouvez restituer
il votre tâche, toute sa beauté et
toute sa dignité, mais à une^condition: il faut viser haut; il faut
vouloir beaucoup. Plusieurs d’entre vous, peut-être, se fabriqueront un idéal qu’ils ne placeront
pas sur les grandes cimes.
Knseigner à lire, à écrire et à
compter, c’est-là, pour eux, l'essentiel. Viser plus haut, à quoi cela
sert-il? — Placez-vous sous le regard de Dieu et vous apprendrez,
alors, que vous devez être des missionnaires, si vous ne voulez pas
vous classer parmi les mercenaires. Sans le reflet céleste, sans
le regard en haut, votre vocation
qui est si belle deviendra un métier ingrat. Dans vos écoles. Dieu
ne vous confie pas seulement des
intelligences, il vous confie aussi
des âmes immortelles. Ne l’oubliez jamais.
Un de vos AMIS.
Correspondance
Monsieur le Directeur,
Il est une chose qui m’a toujours surpris , c’est que les brevets que la Table délivre aux
nouveaux instituteurs ne soient
pas formulés en langue italienne.
Ces brevets n’ont d’importance,
tels qu’ils sont aujourd’hui, qu’aux
Vallées. Or, pour qui doit chaque
année (on ne sait trop pourquoi),
présenter ses documents au Préfet
président du Conseil provincial ,
ou à qui pour lui, il est fort désagréable de n’avoir à faire valoir,
de la part de notre église, qu’un
brevet écrit en langue française,
dans le quel d’ailleurs on rencontre
certaines expressions qui sont passées de mode.
La Table ne pourrait-elle pas
imprimer de beaux diplômes , en
imitant le formulaire de ceux du
Gouvernement, et indiquant particulièrementles matières qui furent
l'objet de l’examen du candidat ?
Les autorités verraient par là que
les matières sur les quelles sont
examinés nos jeunes gens, correspondent à celles sur les quelles
roule l’examen du gouvernement,
pour obtenir le diplôme supérieur. Avec un peu moins de timidité et un peu plus do pratique
de la langue italienne , les élèves
de notre Ecole Normale peuvent
facilement rivaliser avec ceux de.s
écoles du gouvernement. Cette
pratique de la langue italienne, je
ne la crois pas possible, sans l'école préparatoire dont il a été question dans le premier congrès pédagogique. Mais ce n’est pas le
moment de parler de ce sujet, la
commission nommée par le Synode
s’en occupant sérieusement ces
jours-ci. Je reviens à mes moutons ; pour ma part je fais un
grand cas de ce diplôme et aussi
je voudrais pouvoir le présenter
à quelconque autorité, mais, tel
qu’il est, je préféré le tenir caché
4
dans mon portefeuille. Tl a fait
son temps. Cela ne veut pas dire
que, si je pouvais abolir tous les
diplômes, et, établir pour règle de
conduite, l’aptitude et l’activité de
chaque individu , je ne le ferais
pas de grand cœur.
Si mon idée est bonne, veuillez,
monsieur le Directeur, lui accorder
une place dans VEcho et me croire
toujours
Rome, le 17 Dovembre 1874.
Votre reconnaissant
Jean Carnier.
LA CHUTE DU GÊAKT DE LA PLAIDE
Il a fléchi le géant de la plaine !
Il est lomho mon superbe noyer I
l.e deslriicteur, do sa funeste haleine.
Vint, sans pitié, du sol le balayer !
l'ounjuoi faut-il qu’un mortel téméraire,
Se constituant l’arbitre de son sort,
Sans respecter son âge séculaire,
Ail, contre lui, lancé l’arrêt de mort?
Il fut brisé mon noyer magniFiquc 1
l'’rappé des coups de la hache en fureur.
Il eut le prix que la faveur publique
Souvent décerne au plus grand bienfaiteur.
Sois généreux et dépense ta vie
procurer le bipn-étre d’autrui,
C’est le moyen do t’attirer i’envie.
De t’abreuver de dégoûts et d’ennui.
Vois mon noyer: pour payer l’abondance
Que richement il répandait toujours.
On décréta, pour toute récompense.
De violemment mettre un terme à ses jouis
Je u'irai plus m'abriter sous sou ombre ;l
Mon front brûlé par les rayons cuisants,
De la fraîcheur de son feuillage sombre
Sera privé dos effets bieufaisants.
Lorsque du ciel, une pluie glacée.
Se répandra sur mes membres roidis.
Je porterai tristement -ma pensée
Sur lui qui fut mon refuge jadis.
Sans mon noyer, le chemin monotone
Me semble avoir décuplé sa '.ongueur
Mon point d’arrêt sous sa vaste couronne
En pouvait seul adoucir la rigueur.
Naguère encor, sous .son épais ombrage
Venait s’asseoir, pour goûter sa fraîcheur.
Un beau vieillard blanchi par son grand âge
Le vénérable et gracieux Professeur.
Si, parmi nous, l’an prochain le ramène
Pour réjouir et ma vue et mon cœur.
Il n’ira plus sous l’arbre de la plaine
Se reposer de son ancien labeur.
Sous ses rameaux, lorsque le venld’aa
[ lomne
Viendra, soudain, ternir le front des bois.
L’enfant joyeux, parmi la feuille jaune.
Ne viendra plus cueillir ses belles noix.
Les gais oiseaux dans son touffu branchage
Nè viendront plus gazouiller leurs doux
[ chants ;
Ni s’abriter contre le vent d’orage.
Ni se soustraire aux pièges des méchants.
Oh I que de fois, levant mon œitl humide
Pour contempler son aspect harmonieux.
Je ne verrai que le lieu triste et vide
Où son sommet s’élevait dans les deux !
Prenez le deuil, arbres du voisinage 1
Craignez, pour vous, uu sert f>areil au sien!
Pour révitef, ni la force ni l’âge,
Contre ses coups, ne vous servent de rien.
Vous, peuple allé, dont le noyer célèbre
Etait l’ami, le coustasst protecteur.
Remplissez l'air d’une plainte funètme
Pour digoemeut lamenter son malheur ’■
Torre Pellice, h gs Novembre 1874.
Il t
.. ,1, ■ .-i.u 1 . -'=v -U
5
-381
NonS empruntons ce qui suit à la Chambre Haute :
Les réonions de consécration a Taris
Paris 6 et 7 novembre 1871.
flan cher ami,
Mon cœur est rempli de joie. Nous
avons eu de très-bonnes, d’excellentes
réunions, des réunions comme je n’en
avais Jamais vu à Paris, impossible île
les décrire, et cependant il faut que j'en
dise quelque chose, tout en regreltaut
de ne pouvoir peindre 1’ entrain , l’animatiou, la vie et la puissance qui les
ont toutes caractérisées. L’Esprit de Dieu
souillait; Il s’est répandu sur les assemblées et II a rempli bien des cœurs.
Gloire soit à Dieu ! gloire soit à JésusChrist! gloire soit au Saiut-Esprit l .4men.
Les réunions de Consécration devaient
commencer le mercredi matin, 4 novembre, mais elles ont réellement commencé
la veille, à 10 heures du matin, à notre
réunion hebdomadaire de prières ; là ,
nous avons déjà senti que Dieu voulait
nous bénir.
Le soir, à 8 heures, avait lieu la réunion mensuelle de l’Alliance Evangélique.
Le sujet à traiter était: La Sancli/icalioa
par la foi. — M.^IIocart a introduit le sujet en lisant plusieurs fragments de la
Parole de Dieu et eu montrant que J.-C.
est venu, non-seulement pour nous pardonner, mais pour nous délivrer de la
puissance du péché. Il a cité, à l’appui,
les témoignages des Paul, des Pierre, des
Jean, etc.
M. Decoppet (nous à transportés à Broadlands. Dans un langage imagé et plein
de vie., il noos à fait parcourir ce parc,
où les bruits de la .terre semblaien t ne
pas pouvoir arriver; il nous a fait assister aux réunions où M. Pearsall Smith
et sa compagne parlaient de la consécratiou à Dieu, et il nous a fait part du
bien qu’il y avait reçu M. Smith, dit-N,
dépeignait la Sanclilicalion par ces deux
mots ; Donnes loiu, et prenez tout ! » I
Après lui, M. le professaur Ro.sseuwSl-Hilairo et M. Dovisma out dit aussi
conaùiea iU avaient été béais à Broad
lands; ces jours ont été les plus heureux
de leur vie — M. A. Fisch parle des bonnes
réunions d’Oxford, où il avait d'abord
voulu assister comme simple spectateur,
mais vaincu par la puissance divine, il
dut, lui aussi, reconnaître que celte oeuvre
était bien l’œuvre du St Esprit. Enfin M.
Théodore Monod, qui a assisté à l’une et
à l’aulro de ces réunions, a montré que
Dieu les avait en quelque sorte Lui-même
imposées. M. Smith disait de celle d’Oxford: * C’est une grande œuvre, mais
Dieu est là ! » En eflel. Il y a été et II y a
manifesté son amour et sa miséricorde.
C’était, comme vous le voyez, un bon
début. La chapelle de la rue Roquépioe
était comble : 4n0 personnes au moins
s’y sont réunies tous les soirs.
Mercredi, 4 novembre.
A neuf heures, réunion de prières bénie. A dix heures, réunion d’entretien
sur la Consécration à Diew, nombreuse
assistance. — M. Th. Monod, qui préside,
paraphrase le chap.jlX' de Daniel, en insistant sur l’humiliation et la prière. —
MM. llocart. Rivier, Sautter, Dugaud ,
Armand-Delille , Fisch père. et autres
prennent successivement la parole pour
prier, exhorter, ou raconter ce que Dieu
a fait pour eux. Nous les avons écoulés
sans fatigue, et nos cœurs ont vibré à
l’ouïe de leurs paroles.
A 2 heures , réunion d’entretien pour
les pasteurs. A 4 heures, méditations,
et après, entretiens particuliers.
Le soir, à'îS heures, dans le temple
du Saint-Esprit, môme sujet que la veille :
La Sanctification par la foi. Dans cette
soirée, la sainteté chrétienne a été encore
le thème de tous les discours : < La grâce
de Dieu a été depuis.trop longtemps laissée dans l’ombre, dit. M. Recoliuqui présidait; il faut qu’elle soit remise à l’ordre
du jour. »
Jeudi, 5 novembre. •
La réunion de pMèreé et d’humiKàtion
a bien préparé la réunion plus générale
qui l’a suivie. —- M. Théodore Monod, à
propos .d’Ezéehias puriflant tè temple et
célébrant la pâque solenhetle, a rappelé
ce que l’Eteroet a fait pour son peuplé ;
U est avec lui, U le bénit, Il le guérit.
6
-382.
Jésus guérit aussi ; Il ne veut pas un
peuple de malades ni de convalescents,
mais II veut nous guérir tous; Il veut
que, pasteurs et troupeaiu, soient revêtus
de la puissance d’En Haut.
M. Rivier fait un parallèle frappant
entre la consécration par Moïse, d'Aaron
•et de ses fils comme sacrificateurs, et
la consécration du chrétien à Dieu par
J. -C., la Victime sainte. Il nous faut
aussi recevoir l’huile de l’onction que
recevaient les sacrificateurs, c’est-à-dire,
le baptême du St-Esprit.
M. Fisch, père, dit qu’il faut prier pour
que le St-Esprit « souffle des quatre
vents ». Il rappelle comment II a soufflé
en Ecosse, en Angleterre et en Irlande,
en réponse à la prière des enfants de
Dieu. - M. Sam. Bost s’écrie : « Ne roidissons par nos cous, mais laissons-nous
gagner par le Seigneur! Le Seigneur dit
à St-Paul : Ma grâce te suffit ! et Dieu
dit la même chose à tous ses enfants.
Quand nous serons consacrés à Dieu,
nous ferons comme les douze pêcheurs
après la Pentecôte; iis ne craignirent rien
et ils remuèrent le monde. »
M. J-P. Cook parle des bénédictions
que Dieu répand en réponse aux prières
individuelles et collectives, mais il faut
que chacun so consacre au Seigneur inditidueUement.
M. Sautter rappelle que dans ces réunions, il faut rendre témoignage; ces
réunions sont des «réunions de témoignage, » et c’est ce qu’on vient cherche r
ici. — M. Smith disait que, depuis sept
ans qu’il s’était consacré au Seigneur,
Dieu ne s'était pas donné un seul démenti.
M. Àrmand-Delille établit la différence
entre recevoir le St-Esprit et être rempli
ou recevoir le baptême du St-Esprit.
Avant la Pentecôte, les apôtres avaient
reçu le St-Esprit, mais ce jour-là, ils furent
remplis du St-Esprit et allèrent de succès
en succès. - Comment recevoir le StEsprit? Il faut l’attendre en priant, et
croire que Dieu veul nous le donner.
Conducteurs et membres des Eglises en
ont besoin : le moment est venu 1 t
La réunion de 4 heures a été consacrée à rendre témoignage des grâces remues, Les frères Th.- Hoaed, Rivier, et
|i .1 if.-' Il
autres racontent leur conversion et leur
consécration au Seigneur; ils sont heureux et invitent leurs frères à faire les
mêmes expériences qu’eux. Une impression profonde est ressentie par tous les
assistants. — Elle devient plus intense
à la réunion de 8 heures du soir. Après
l’invitation du président à rendre témoignage à la bonté et à la fidélité de Dieu,
on écoute avec un grand recueillement les
frères Gustave Monod, junior, J. P. Cook, Armand Delille , et autres, raconter ce qu’ils
étaient et ce que Dieu a fait en eux, nou
seulement pour les convertir, mais pour
les sanctifier. Ils disent à fous : «Venez
et voyez et goûtez I » — C’était bien le
St-Esprit qui planait sur celle assemblée,
recueillie, pendant plus de deux heures,
pour entendre des frères parler simplement et sans aucune recherche de leur
bonheur et de leur paix.
liouvelUs rdtgteusc0
et faits divers
France. Une délégation des Consistoires libéraux de l’Eglise réformée de
France a eu une entrevue avec le ministre des cultes, M. de Cumont, lequel a promis de soumettre, à bref délai, la question
au gouvernement, sans s’expliquer sur les
mesures qu’il compte proposer à ses collègues.
Fspagne. La revue politique et littéraire, citée par VEglise libre apprécie,
dans les termes qui suivent, l’état des esprits en Espagne au point de vue religieux : «C’est l’indifférence qui prévaut en
matière de religion. On entend -des gens
vous dire : « Je suis protestant par mes
opinions, je suis libre penseur, je suis
matérialiste. Il faut traduire ces mots par
ceux-ci : je.suis indifférent; car ils ignorent le sens de ces divers noms. Ils expriment tous ensemble uniquement la
désaffection envers l’Eglise catholique.
L’ignorance systématique dans laquelle
ce peuple a été laissé suffit & rendra
.-iii . *'•
7
.383.
comfite de cet état des choses. On ne s’en
étonnera point quand on saura que les
soixante dix centièmes de la population
adulte ne savent point lire et que, dans
l’intérieur, des villes de vingt mille âmes
n’ont souvent pas un seul libraire.
Faut-il désespérer de ce grand peuple ?
Nous ne le croyons pas. Nous avons entendn beaucoup d’espagnols éclairés dire
avec conviction ; « De ce chaos de doute
et ¡de révolte sortira la réforme religieuse
et morale de notre pays. Nous resterons,
on, pour mieux dire', nous deviendrons
chrétiens. — A ce sujet encore les paroles
prononcées par M. Castelar ont rencontré
l’approbation générale. « Je détourne les
yeux , a-t-il dit à la tribune, de ce qui est
dans notre religion d’invention bumaioe
pour les porter sur celui qui est donné en
exemple. Mes yeux se fixent sur le maître,
et c’est de lui que j’attends la grâce dont
j’ai besoin pour le suivre >.
Angleterre. Un congrès international catholique se réunira bientôt à
Londres pour soutenir l’infaillibilité du
pape, son droit au pouvoir temporel et
spirituel. C’est sans doute pour répondre
à M. Gladstone.
Suisse. — Une faculté de théologie
pour les catholiques réformés a été ouverte à Berne. Elle compte 6 professeurs
dont trois donnent leurs cours en langue
allemande et trois en langue françai.se.
Les deux profeseurs les plus connus sont
Friederich de Munich et Hurtauld ci devant curé à Genève.
Rome. — L’Université du Vatican
n’existe plus, elle a été abandonnée par
les étudiants qui la fréquentaient.
La Vedetta Crintiana annonce la mort
de l’évangéliste Gaetano Giannini, depuis
1854, membre de l’Eglise libre de Florence,
évangéliste à Ancone en 1861, puis à Sini
gaglia , à Pesaro, è Fano et à Bàrletta ob
en 1866 il fut soumis à une rude épreuve
et où il n’échappa à la mort, loi et deux
petits enfants, qu’en se sauvant par les
toits. Il était depuis quelques années évan«
géliste à Bologne ob il mourut le dimanche soir 25 octobre, après avoir annoncé
avec énergie, deux fois dans ce jour, l'Evangile de son Sauveur.
Spezia. L’Eglise méthodiste de la
Spezia a une école du soir pour adultes
qui réunit déjà environ 150 ouvriers, et
une' très nombreuse écolo primaire pour
les enfants.
L.aiisanne. — Le père Hyacinthe a
commencé a Lausanne, dans l’Eglise de
Saint François, ses conférences sur le décalogue. Ces conférences gratuites sont suivies ’par un nombre considérable de personnes.
4TR4\ERS LES JOIRMIX
Revue politique
Lundi, 23 novembre dernier, le Parlement du royaume s’est ouvert par le discours royal. En se rendant au palais de
Monle-Citorio, Sa Majesté a reçu, de la
part du peuple romain, accouru en foule,
de splendides démonstrations qui diminuent beaucoup le sens hostile de l’élection de Garibaldi dans deux collèges de
la Capitale. Voici, en résumé, le discours
d’inauguration prononcé par le roi, qui
avait à ses côtés LL. AA. RR. le prince
de Piémont et le duc d’Aoste, ses fils.
« Messieurs les Sénateurs,
Messieurs les Députés,
* Ma première pensée, en me retrouvant au milieu des représedtants de la
Nation, est de remercier le peuple italien
des témoignages d’affection qu’il m’a
donnés à l’occasion du 25* anniversaire
de mon règne?.'... La législation civile a
V
8
-âM
été renduo uniforme, pour tout le royaume ; il faut' que la législation pénale le
soit aussi, et j’espère que, de vos discussions, sortira un Code digue de la' science
et du nom italien.
» .Mon gouvernement vous proposera
quelques mesures pour rétablir la sécurité dans les provinces où ellejserait gravement compromise. .
» La nouvelle organisation militaire a
déjà fait ses prouves, et je suis heureux
de voir tes progrès de cette armée à laquelle je suis attaché par tant de liens.
U faut pourvoir absolument à la défense
de l’Etat.
» Il vous sera présenté des projets do
lois pour une meilleure organisation et
une plus juste distribution des impôts, et
ce ne sera que le commencement d’une
réforme graduelle de notre système d'impositioD.s.
» En attendant, il faut se garder des
dépenses nouvelles, afin d’atteindre cet
équilibre qui est le plus ardent désir de
la Nation.
» Je suis heureux de pouvoir vous assurer que nous sommes en excellentes
relations avec toutes les puissances étraogères, et j’en reçois de continuels témoignages. C’est là le prix de notre [politique modérée qui a montré au monde
que l’ordre uni avec la liberté peuvent
résoudre les plus difficiles problèmes.
La Providence nous a assistés eu toute
occasion et cette année elle a donné au
paya les copieuses récoltes qui soulager
root les classes les moins aisées, au bien
être des quelles ma pensée est toujours
occupée. Remercions Dieu, et continuons
par nos intentions et par ops actes, à en
mériter la protection ». i
L’Assemblée française ne tardera pas,
elle non plus, à s’ouvrir. On n’est pas
encore au clair du tout sur la Constitution des partis. Les gauches réunies y forment une imposante minorité de 345 vOix.
Les droites 00 ODt davantage, i) est vrai.
mais elles n’opt guère d’autres liens egr
tr’elles que t’épilhète de ‘Conservatrioes
qu’elles se donnent elles-mêmes. Bonapartistes, légitimistes et orléanistes sont
pour le moins au.s.si ennemis enir’eux,
qu’ils le sont des républicains. La grande
affaire du moment c’est l’union des centres,
qui ne peut avoir lieu que par des concessions impossibles de la part dn centre
gauche et du centre droit. Qn parle de
modifications ministérielles et do la retraite do quelques ministres compromis
pour avoir penché un peu trop de ¡leur
côté, CO qui est un crime dans une situation aussi tendue que celle où se trouve le
gouveruemeut français. Les élections municipales, qui se font dans une grande
partie de la France, empruntent aux circonstances aciuelle.s une importance politique particulière. Celles de Paris seront
très accentuées daos le sons républicain ,
voire même radical.
• La guerre d’Espagne qui paraissait engagée dans une phase décisive, par la défaite des Carlistes devant Jrun, redevient
ce (|u’elle était auparavant. Les adversaires s’observent et battent en retraite dès
qu’ils ont obtenu quelques succès. Ils ne
sont pas exigeants. C’est une histoire monotone de villes bloquées et débloquées,
puis assiégées de nouveau, deux jours
après leur délivrance. Les républicains attendent probablement, pour remporter des
succès décisifs, l’arrivée de Serrane , le
chef du gouvernement, comme commandant en chef de l'armée du Nord.
A. «.
E. Maiaîi Directeur-Gérant,
Pignèrpl, Impr. Chiantore et Mascarelli.