1
sixième année.
TV. 34.
16 Juin 1871.
L’ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
€oysaerée aux intéréls matériels et spirituels
de la Famille Vandoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.....occupent
vos pensées — ( PhiHppiens., IV. 8.)
PRIX d’abonmeheiit :
Italie, ^ domicile (un an) Fr. 3
Suisse.................*5
France.......................
Allemagne..............»6
Angleterre, Pays-Bas , * 8
TJn numéro separé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D’aBOHVEMEMT
Torrr-Pelmce : Via Maestra,
N.tó, (Agenzia bibliografica)
PjGNERoL : J. Chianiore Irapr.
Turin :J.J. Tro«, via Lagrange
près le N. 23.
Florence : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
I
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligue.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l’administration
au Bureau d Torr.e’PelHce ,
via Maestra N. 42 ^ pour la
rédaction; à Mr-IÆ". Malan
Prof, à Torre-Pel ice.
Sommalr'e.
Le D' îtevel. — Le Collège au Synode. —
Lettres d'Ecosse. — Nouvelles religieuses. —
Variétés. — Chronique vaudoise. — Chronique
politique.
LE D' RËV'EL
Nous apprenons avec douleur la
mort inattendue du D'’ Revel, professeur de Théologie à Florence.
Né le 9 décembre 1810, il a rendu
son âme à Dieu dimanche 11 juin
à 3 heures de l’après midi. D’autres raconteront sa vie active dans
l’œuvre du Seigneur et au service
de son Eglise; sous le coup de
l’épreuve, nous annonçons une
triste nouvelle aux nombreux amis
du défunt. La perte du D'Revel sera
vivement sentie dans l’Evangélisa*
tion, qui était en grande partie
son œuvre, et dans l’Ecole de théologie qu'il a fondée et dont il a
été, avec M. Geymonat, le premier
professeur. Ainsi qu’il l’avait souvent désiré, il est mort à l’œuvre,
ayant donné sa dernière leçon mercredi 7 courant. Ouvrier intrépide.
il n’a jamais reculé devant le travail , et quoiqu’il fût à bout de
forces, ce n’est pas sans peine que
ses amis , au dernier synode l’ont
persuadé à prendre quelque repos,
en ne faisant plus partie de la
Commission d’Evangélisation. On
peut bien dire qu’il a fallu lui
faire violence en vue de prolonger
une vie précieuse. Hélas, c’était
trop tard! Une maladie lente avait
épuisé sa forte constitution et
Dieu a voulu que notre Eglise fît
cette nouvelle perte, peut-être
afin qu’elle apprît à marcher toujours plus par elle-même. Car le
crédit que le D'' Revel avait su
inspirer à l’étranger était très
grand, comme aussi il avait une
confiance illimitée dans ses collègues ou dans ses subordonnés
quand une fois ils avaient su la
mériter.
Les évangélistes étaient presque
tous ses amis intimes, ses disciples,
presque ses enfants; et quoiqu’il
leur laissât une très grande indépendance, leur œuvre en général
portait le cachet de la personnalité
du président. Aussi le vide que
2
J86
laisse la mort du D' Revel serat-il d’autant plus sensible, car quoiqu’il ne fût plus membre de la
Commission, chacun sentait qu’il
en était le président honoraire,
et que le nouveau Comité composé
de ses disciples et de ses amis
ne ferait rien que d’après ses
conseils.
Seigneur pourquoi?... Mais qui
a connu la pensée du Seigneur
pour le pouvoir instruire ? 1 Coa.
2, 16.
E. Malan.
LE COLLÈGE AU SYNODE
Le Collège Vaudois de la Tour a été
l’objet de bien des observations depuis
quelque temps, les unes bienveillantes,
d’autres malveillantes. On lui a reproché
de n’èlre pas un établissement assimilé à
ceux de l’Etat; et ce reproche, nous le
considérons comme bienveillant, soit qu’il
nous vienne de nos autorités gouvernementales , soit d'autres personnes qui voudraient faciliter, par l’assimilalion, à nos
jeunes gens l’entrée dans les écoles nationales; nous savons par notre propre expérience ce qu’il en coûte, dans de certaines circonstances, à avoir fait ses études
dans un Collège privé, sans lien aucun
avec ceux de l’Etat; mais le Synode, mis
en mesure de se prononcer, il y a quelques années, Ta fait, et a déclaré qu’il
préférait à l'assimilation la liberté et l’indépendance avec tous ses inconvénients.
Nous ne reviendrons pas la dessus pour
le moment. En partie comme conséquence
de cette condition particulière du Collège
de la Tour, on lui a reproché, bien à
tort, de n’être qu’un séminaire. Mais cha-'
cun sait qu’il n’y a pas même un internatj
dans notre établissement, et que les élèves!
ou bien viennent de chez eux, de tous
les points de la Vallée, ou vivent en pension
dans les familles de leur choix, soit a la^
Tonr, soit aux environs. — Il est vrai que
l’appellation de séminaire qu’on donne à
notre Collège, dans les régions officielles
et élevées, correspond peut-être, d’une
manière impropre, il est vrai, et par une
analogie plus apparente que réelle avec
ce qu’on appelle de ce nom dans l’Eglise
catholique, à celle de fabrique de Ministres, de pasteurs ou cCévangélistes, qu’on
lui donne dans certaines régions et décidément ennemies et jalouses. — Si
c’est le cas, nous repoussons cette appellation comme la seconde; car comme
nous avons déjà eu l’occasion de le montrer dans ce journal, si le Collège fondé
par des amis de notre Eglise en vue de
lui préparer des ouvriers, fournit un bon
nombre d’élèves qui se vouent à la théologie, ce n’est pas son but unique, et
d’après son règlement et dans la pratique.
II se propose aussi de préparer des jeunes
gens pour les autres carrières, universitaires, au choix des élèves qui sont laissés
à cet égard, entièrement libres. Mais,
nous dira-t-on, cette liberté est illusoire,
parceque la plupart des jeunes gens qui
étudient au Collège, sont dans l’impossibilité, faute de ressources pécuniaires,
d’entreprendre d’autres professions et que
les secours dont dispose l’Ecole de Théologie les attirent naturellement de ce côté.
Nous admettons cet état de choses; mais
est-il en notre pouvoir de le changer? Et
voudrions nous empêcher l’Eglise et ses
amis qui s’intéressent à Tœuvre de l’édification et de la propagation de l’Evangile
dans notre patrie, de faire des efforts pour
atteindre ce but ? Il n’y a pas un seul
bon vaudois qui ait cette pensée. Nous
avons déjà dit, dans cette feuille, ce qu’il
faudrait faire pour que le Collé^ répondît
à tous les besoins de notre pays, en ce
qui concerne la préparation de nos jeunes
gens pour les diverses études libérales.
Qui veut la fin doit employer les moyens.
Que les jeunes vaudois sachent qu’ils ne
seront pas sans secours pendant leurs
études universitaires, et ils fréquenteront
le Collège pour s’y préparer, et notre
Gymnase et notre Lycée ne swent plus
seulement peuplés d’étudiants qui se vouent
au S* Ministère.
H y a eu, ces derniers temps encore,
3
-1»7
d'autres reprpches faits au Collège« celui
de ne pas former des industriels, des
jeunes gens aptes au commerce ou préparés à point pour entrer dans les carrières utiles. Quoiqu’il soit sorti du Collège bon nombre de jeunes gens qui ont
fort bien réussi dans ces professions,
nous n’avons pas de peine à admettre que
qui veut y parvenir en passant par les
classes du Collège, prend un chemin beaucoup trop long, surtout par le temps qui
court. Nous n’hésistons pas à déclarer
que cet établissement ne doit pas prétendre et ne prétend pas préparer directement pour toutes les carrières.
Certaines personnes en outre disent du
mal du Collège et de tous les établissements de ce genre, pareeque ceux qui
les fréquentent un certaine nombre d’années perdent tout goût et toute aptitude
pour les travaux manuels et surtout pour
ceux de la campagne. Quoique nous connaissions d’excellents agriculteurs qui sont
sortis du Collège, nous savons ne pas
faire tort à cet établissement, en déclarant que ce n’est pas sur ses bancs qu’on
peut apprendre l’agriculture et surtout
s’exercer à cette utile et noble profession.
Nous n’avons rien à dire à un certain
nombre de personnes qui reprochent au
Collège de ne faire que des paresseux,
pareeque peut-être ils connai.ssent quelques élèves qui ne sont pas des modèles
d’activité, et surtout parce qu’il* n’ont
pas réussi eux-mêmes, quoiqu’ils aient
usé sur les bancs de cet établissement
plus d’habillement qu’il n’auraient dû.
Il n’y a pas de pires juges d’un établissement d’instruction que les jeunes gens
qui ne lui ont pas fait honneur. Ils sont
trop incompétents pour que nous noos arrêtions à examiner leur plaintes et leurs
objéctions.
Venons eu à la Commis.sion examinatrice de la question de la Table et à ses
jugements sur le Collège. Composée d’hommes les plus compétents pour s’occuper
des questions qui se rapportent à cet établissement, la Commission, comme s’il y
avait eu dans l’air, comme on dit, quelque chose qui l’y poussât, s’est occupée
du Collège avec une prédilection toute par
ticulière. Mous avons même cru un moment qu’elle ne verrait dans la gestion
de l’administration pendant la dernière
année que le Collège; peut-être il n’y aurait pas eu de mal à la chose, car elle
aurait approfondi cette question spéciale.
Son rapport prouve qu’elle a vu autre
chose encore; mais ses préoccupations
étaient évidemment pour le Collège. Nous
sommes loin de nous en plaindre, nous
constatons un fait. Et au lieu d’en vouloir
à la Commission nous la féliciterions d’être entrée dans cette voie, si ses efforts
avaient été couronnés de succès. Mais ce
n’est pas sa faute certes, si le Synode ne
s’est pas occupé essentiellement du Collège, et n’a pas pris à son sujet plusieurs
bonnes mesures ; mais c’est celle des orateurs à longs discours, de ceux qui parlent S ou 10 foü sur la même question ,
c’est la faute de la question de Turin qui
n’en était pas une, de celle de Pise qui
n’aurait pas du être soulevée et surtout
de celle de Livourne, dont tout le monde
se serait bien passé.
Voici en quels termes la Commission
examinatrice a introduit la question du
Collège auprès de l’assemblée synodale:
« Le Collège, la plus ancienne des institutions do notre Eglise, en est sans contredit aussi une des plus importantes ; et
par sa nature même, elle est appelée à
lui rendre les services les plus signalés;
elle l’a fait déjà en quelque mesure et le
fera encore et toujours mieux à l’avenir.
Méconnaître cette vérité élémentaire, c’est
faire preuve d’ignorance ou d’aveuglement. Tout bon vaudois ne peut se faire
le détracteur du Collège, il en sera au
contraire le soutien et l’ami; il s’intéressera vivement à sa prospérité; il se réjouira de toute mesure propre è lui imprimer une direction ferme dans les études
et la discipline; il s’associera de cœur à
tous les eft’orts qui pourraient être tentés
dans ce but. C’est dans de telles dispositions que votre Commission vient vous
soumettre quelques observations, vous
signaler quelques lacunes. Elle le fait
d’autant plus librement qu’elles no sont
imputables ni aux individus, ni à l’administration , mais résultent d’un état de
4
-Ï88-.
choses, SOT lequel il faut pourtant ouvrir
les yeux; et nous somtnes persuadés que
la discussion amènera des résultats satisfaisants ».
En partant de ces données générales, la
Commission signale différentes lacunes et
propose les mesures propres à les faire
disparaître, Selon elle. ¡La première de
lies lacunes consiste dans la discipline du
Collège inférieur trop assimilée à celle du
Collège supérieur, la seconde, la continuation de l’enseignement du latin et du gree
dans les deux premières années, la troi•sième concerne le mode d'examen et spécialement la trop grande variabilité des
Commissions qui y président, la quatrième se rapporte au delenda Carthago de
la compagnie du Collège ou seulement
ou définitive au réglement trop militaire
et trop draconier qui la régit. — Sur ces
bases la Commission a présenté'une série
de propositions qui pour la plupart pour
tes raisons énoncées plus haut n’out pas
ea l’honneur de la diseossion ou d'une
discussion approfondie, mais oui été momentanément enfouies dans le gouffre-de
l’ordre du jour. — Nous désirons les
passer en revue brièvement dans un prochain article, afin de moiitrer jusqu’à quel
point les mesures proposées peuvent être
réalisées dans lîintérêt du Collège et pour
la bien desélèves. Nous avons si rarement
l’occasion de parier de cet établissement!
que BOUS saisissons avec empcessemeut
üoccasion qui nous est offerte. Nous soufer
mes éloignés de penser qu’il ne faut pas
toucher à l’arche saiol»! et d’au autre
Gôté nous espérons avoir à faire ici avec
une rastitution réformable.
Les Fiusnees de L'EgHse libre diEcesset
FONOS DE CQLLÂfiE
D*CDUCi.TION ET DE HISSIONS,
Nous avons dit dans notre piéoédeat
article que l’Eglise librei possède» trois
écoles, de: Théologie-,, dans les ville* dp
Glascow, d'Edimhuügh et d'Abesdnen. La
première est pourvue d’un, fonfis suffisant
à son entretien; les deux autre* n’ont que
des fonds insuffisants et dépendant en
grande partie ée la collecte »nunetle ihite
dans r%lise et qui se monte à enriren
trois mille livres par an, ce qui, depuis
la séparation à l’an 1869-70 inclusivement,
donnerait un total de L. st. 216.358, soit
fr. 5.408.950.
Reste à pourvoir à l’entretien de 600
et plus de maîtres et maîtresses d’écoles,
ainsi qu’au maiatièn de deux Ecoles normales. Pour ce double objet, il a été
collecté depuis Tau de la séparation à l’ad
1869-70I L. st. 387.044, soit fr. 9.6r76.100.
Tiennent ensuite les Missions en Ecosse,
les ^fissions sur le continent, les Missions
parmis les Juifs et les Pwiens. Poursatisfarr«
à ces besoins, il a été collecté pendant
les 17 années d’existence de l’Eglise librela somme de L. st. 1.022.983 soit francs
25.973.325.
En total, et faisant ta somme de toutes
les collectes, dons et legs versés dans les
caisses de l’Eglise bbre depnis l’an 1843
à l’an 1869-70 , nous trouvons que tous
les membres de cette Eglise ont donné
pour les divers objets suGcessivemeat susmeDtieQnés L. sterl, 8.915.385, soit francs
2fi2.884.875.
Es, ont donné plus encore, ru que dans
ce; calcul nous ne tenons pas compte des
collectes accidentelies et de la charité
privée. Cette somma est énormai et ne
s’explique, que par lea emtsidératiens snitvantes :
I. Bonne volonté et zèk de la part des
donateurs qui savent que> l’existence de
leur Eglise dépend do l'abondcmce de leurs
dons, et qui ont à cœur d’étendre les bUnfaits dei la conamssanco de Ghrkt au près
etiouloin.
U'. Sagesse dans la mamiim de coUBtlBn
Cette sagesse apparaît:
al En ce que- les collectes sont- régulières et périodiquss;
hv! Eb a» qu!on n'attendl pas que les
gens apportent, l’argent, mais qu’on va le
leur demasider.
C'-t Ea> ce. que le» collectes sont faites
par des personnes qui* en ont reçu la
charge de P-Eglifie et qnt,so;oonsacrenld8
tout leur cœur à- eeite^ tâche.
5
-189
En deat mots, les dollectes sont énofmes à cause de la botrae volonté do celui
qui donne et à cause de la sagesse, de là
prudence et du zèle qu’on apporte à lui'
demander.
Ici finit la tâche que je m’étais prescrite,
de rendre un compte aussi exact et aussi
complet que possible des finances de l’Eglise libre d’Ecosse, .\urai-je réussi? Je
l’espère, en un sens du moins, tout en
craignant que mes articles n’aient lassé
la patience déplus d’un lecteur de l’Echo,
à cause surtout de l’aridité que les chiffres
amènent toujours à leur suite. Mais les
chiffres ont pourtant leur éloquence, efc
dans ce cas ils représentent, à ne point
s’y tromper, la vie d’une Eglise. Si quelques uns de mes lecteurs avaient été
induits à méditer sur ces chiffres, j’en
serais très heureux, et si un ou deux seulement s’étaient dit que dans les Vallées
nous sommes bien en arrière encore sous
ce rapport, et qu’il y aurait quelque chose
et même beaucoup à changer, à innover,
à créer, ma satisfaction serait plus grande
encore, et je serais plus que récompensé
de ma peine, Adieu doue, mes chers deux
ou trois auditeurs! Souvenez-vous, mais
souvenez-vous bien qu'aux Vallées les collectes ne sont ni bien régulières y ni bien
fréquentes: qu’on m peu demande)' de l'argent à la maison de chacun', qu'il y a
peu, bien peit de pei'sonaies qui se dévouent
à cette tâche d’une manière suivie et dei
tout leur cœur, comme servant Christ ; et
surtout qu'il y a peu, bien peu, extrême)nent peu de zèle chez les individus pour
le maintien de la cause de Christ dans les
Voilées et pour la propagation de sa cause
en Italie et ailleurs. Ne laissez pas cet argument d’une si vitale importance pour
l’Eglise qui: nous est, également chère*
tomber à plat comme ne tombent que
trop do questions, au milieu de noua; de
l’entretien, de la discussion, nait souvent*
Dieu aidant, l’action, et qui sait?.,,. ,
S, tfEISLE.
Nous remercions M. H. Meille
pour aoa intéressant travail; nous
nous ppooiiettoos bien. <ief revenir
souvent sar la question dont il
nous a entretenu dans nne série
d’articles. La Table, noos le savons , attache une grande importance aux contributions des membres de l’Eglise; c’est pour cela
qu’elle en a fait dans son rapport
au Synode l’objet d’un chapitre
distinct. Aura-t-elle réussi par son
tableau comparatif à exciter dans
nos paroisses une noble émulation?
Red.
Nous apprenons par le Chrétien Evangélique que la session ordinaire du Synode
de l'Eglise libre du Canton de Vaud s’est
ouvert le 8 mai par une prédication de
M. H. Berthoud, pasteur à Morges, sur
ces, paroles : Retenez ce que vous avez jusqu'à ce que je vienne. L’orateur a montré
que le réel avoir, c’est la foi, l’amour et
l’espérance. — Appliquant son texte à l’Eglise libre il a fait voir que ce qu'elle a
à retenir, c’est la souveraineté de Christ,
l’amour fraternel dans le sens le plus
étendu, la saine doctrine que deux dangers menaient : riuvasion du monde et
celle du doctrinarisme théologique. — Pour
retenir cet avoir il faut un effort, user
de viigilance, conserver et communiquer.
Le moyen de retenir ce que nous avons,
c’èst de retenir le Seigneur lui-même,^
dans l’Eglise, dans nos cultes, dans nos
maisons, dans nos cœurs.
Les principales questions qui ont été
trtlHéés sé rapportent à l’esprit des étudiants en Théologie de la faculté Hbr&
sous îa point do' vue de là doctrine. Les
professeurs ont rendu témoignage aux
disposîffons chrétiennes positives de Iteurs’
élèves, ert s’ils ont un reproche'à lenr
faite, c*esl moins l’espHt critique dit
siècle, qtte le manque d’briginalité dansl’expression des ConviCtidnsl religieuses;
ils sfont évaiûgëh'ques, itàîs ün peu iVop
peut-être dans le sens dé là traditioh?'
6
-iSO
!Dne seconde question dont c’est occupée l’assemblée, c’est celle de la nomination des pasteurs, qui relevait bien plus
jusqu’ici de l’initiative des conseils d'églises que de celle de l’assemblée générale des électeurs, ün nouveau réglement
confère maintenant à celle-ci le droit de
présentation par lettres individuelles. Le
conseil donne son préavis; mais c’est
l’assemblée générale qui élit le pasteur
parmi ceux qui sont portés sur la liste
proposée par les divers membres de l’église, sans être liée pour le préavis du
conseil.
Dans sa dernière séance le Synode a
décidé de célébrer la 25’ année de la fondation de l’Egli.se libre et rinstitutiou
d’un ministère itinérant.
* Quant au ministère itinérant, est-il
dit, la Commission synodale a maintenant
plein droit de l’instituer. Le seul point
dilDcile, c’est de trouver des hommes qui,
nouveaux Jean-Baptiste, soient capables
d’attirer la multitude et de persuader à
plusieurs de se convertir. Ainsi que l’un
de nos frères le faisait remarquer dans
le cours de la discussion, les conducteurs
de nos églises suivent trop les chemins
battus. A temps nouveaux il convient d’appliquer des procédés nouveaux. Les procédés jusqu’ici pratiqués semblent avoir
perdu leur efficacité ; les églises sommeillent et leur sommeil se trahit par la
mort dans les rangs de la multitude qui
les entoure ». Trois délégués d’églises
étrangères seulement ont pris la parole
dans le Synode; MM. les pasteurs Hollard
de Paris, Monnerat de Neuchâtel et Kloinhaus de Berne.
Que de points de contact entre le Synode de l'Eglise libre du Canton de Vaud
et, le nôtre: Ecole de théologie, liberté
des paroisses dans la nomination des pasteurs, besoin d’un ministère itinérant ou
d’une mission intérieure. Mais cette dernière question est plus avancée dans le
Canton de ,Vaud que chez nous. Plus d’un
motif nous ejnpêche de nous approprier
les paroles par lesquelles M. Barnaud
termine son compte-rendu du Synode:
« Prédicateurs populaires, tenez vous donc
prêts à partir, car un appel ne peut tarder
à vous être adressé; et vous. Eglises,
tenez-vous prêtes à seconder par nos prières et par une vie sainte les efforts des
missionaires qui vous seront envoyés.
I>angex* d.e la xtxlssioix é-*
■vangéliq.u.0 ©n. Ohln©. Une
dépêche de Pékin annonce que le gouvernement chinois a fait signifier aux puissances étrangères va volonté : 1. que les
écoles de filles, fondées par les étrangers,
soient supprimées; 2. que les femmes chinoises ne soient plus admises aux servicesreligieux établis par les rois.sioonaires;
3. que les missionnaires soient à l’avenir
considérés partout (sauf dans les ports
désignés par les traités) comme sujets
chinois. L’enseignement contre les doctrines de Confucius sera interdit. — Cette
communication est évidemment une menace à l’adresse des missionnaires et des
étrangers qui pourraient s’aventurer loin
des ports où les navires européens peuvent les protéger.
Ce gouvernement n’a malheureusement
que trop de raison d’en agir de la sorte.
L’Angleterre l’a contraint, à coups de
canon, à laisser importer en Chine le
poison de l’opium ; la France l’a contraint,
par le même procédé, à accorder aux
Jésuites un pouvoir, et à leurs prosélytes
des privilèges exorbitants. Il trouve, daus
les défaites de la France, l’occasion propice de secouer le joug, au moins en
partie, et il en profite. Malheureusement
les missions qui étaient en progrès subiront un temps d’arrêt; bien des œuvres
commencées seront rainées; et l’humble
et fidèle missionnaire, uniquement occupé
à gagner les âmes à Christ, subira le
même sort que l’arrogant prélat jésuite
en quête de domination. — L’œuvre missionnnaire devra probablenient être restreiate aux .seuls ports, et il est fort à
craindre que les chrétiens de l’intérieur
n’aient à subir le sort de ceux de Tientsin.
{Eglise libre J
O©nèvo. — Dans les élections des
membres du Consistoire, ont été nommés
7
-191
en nombre à peu près égal, des libéraux
ou des rationalistes et des orthodoxes.
C’est la liste du parti de la conciliation
qui a passé, de ce parti qui veut conserver à tout l’Eglise nationale et les droits
du peuple protestant. Les orthodoxes et
les libéraux peuvent s’attribuer la victoire.
— Les volants étaient nombreux, plus de
3200 sur 6000 inscrits. Le Consistoire est
composé de 31 membres, dont 6 sont ecclésiastiques. Les ecclésiastiques élus sont
MM. Choisy, Tournier, Bret, Chantre, Cougnard et Viollier: 4 libéraux et 2 orthodoxes. Bizarre assemblage!
01ari0ti0.
Nous recevons d’un de nos compatriotes
établi depuis bien des années en Hollande,
M' E. P., la communication suivante :
» Comme spécimen du langage que tiennent ici les journaux ultramontains à
l’égard de l’Ilalie, je vous envoie les quelques vers ci-joints ; on peut les lire dans
le Tyd ( le Temps) du 14 mars. Ce journal
hollandais qui se publie à Amsterdam, a
ouvert ses colonnes pour une souscription
en faveur du prisonnier volontaire du
Vatican. Je ne sais pas au juste combien
il a déjà recueilli, mais à la date du 14
mars il y avait environ 60,000 florins ou la
bagatelle de 128000 francs». — Voici ces
vers d’un rimeur aux abais, lequel ignore
les premiers éléments de la versiflcation.
Ils ressemblent assez, pour le fanatisme
et pour la stricte orthodoxie du jésuitisme
moderne à d’autres adresses au pape, insérées dans les journaux ultramontains
de France et d’Italie.
Au nom du Saint Patron de l'Eglise entière.
Nous venons offrir nos dons au bon saint
( Père.
Puisse-t-il jouir de la paix de ses états ,
Et en voir partir les plus francs des scélé
( rats I
Voilà nos vœux, nos ardentes prières;
La paix de l'Eglise, la fin des tristes guerres.
Nous la demandons cette paix par saint
(Joseph
Qui l’obtiendra pour l'Eglise et son divin
(Chef.
(¡Throntquc SDaubotse
La Table nous charge d’annoncer à nos
lecteurs que par une dernière délibération
elle a prorogé jusqu’au 1" juillet 1e temps
utile pour se faire inscrire pour les concours destinés à repourvoir les deux postes vacants au Collège de la Tour et qu’elle
a Dxé l’examen, s’il a lieu, aux jour 26
et 27 du mois de juillet prochain. Quant à
nous, nous n’attendons pas mieux de celte
mesure que des autres appels réitérés de
la Table. Pourquoi? .A cause de la diminution des années des études littéraires et
scientifiques et par conséquent de leur
faiblesse toujours plus grande , et surtout
parceque nos jeunes ministres, (car il
n'y a guère qu’eux qûi aient reçu une instruction suffisante pour pouvoir aspirer
à ces places) ne songent pas même à
perdre du temps et à se donner de la
peine pour des concours, quand sans le
retard d’un jour et sans courir le risque
d’un échec, ils ont tous des places plus
faciles dans l’Evangélisation, lesquelles,
en même temps qu’elles leur assurent une
plus grande liberté, sans parler d’autres
avantages, répondent aussi mieux au but
pour lequel ils ont travaillé. Tout cela est
parfaitement naturel et légitime. Nous
ne faisons ici que constater un état de
choses qui aura pour un prochain avenir
des conséquences funestes, si on n’y trouve
pas un remède prompt et efficace. — Nous
nous appauvrissons aux Vallées, dans nos
paroisses, dans nos établissements d’instruction et un peu partout !
(¡rhrontquc plhtqtte.
Italie. La Chambre des députés a
de la peine à se maintenir en nombre.
Elle a commencé la discussion du projet
de loi du chemin ' de fer du S' Gothard
pour lequel l’Italie accorde une subvention de 45 millions et la Suisse et l’Alle-
8
-m
magiifi 40, — Les adversaires da ^ojet
plkQxeàt bíi favear dâiS^iJgpél et èoime
la trop forte cootributiod.
ROME. Le jubilé du pape par lequel il
célèbre le 2ô‘> anniversaire de son pontificat aura lieu le 35 courant. On annonce
de nombreuses députations, vrais pèlerinages, d’Allemagne, de Belgique, d’Angleterre et de France.
FLORENCE. Les ultramontains ne paraissent rien avoir obtenu contre l’Italie
de M. Thiers et du Gouvernement français. D’après un article de l’Officiel de
Versailles qui rend compte des mesures
prises par notre Ministère à l’égard dos
réfugiés appartenant à la Commune, les
relations entre la France et l’Italie ne
laissent pas à désirer. Nouvel échec pour
les cléricaux des deux côtés des Alpes.
Presque tous nos grands journaux publient une nouvelle encyclique du pape
pour annoncer le 25« anniversaire de son
pontificat. Dans cette pièce, le pontife se
montre toujours également opposé à toute
idée de conciliation avec l’Italie, mais ¡1
emploie à son sujet des termes moins injurieux. Il parle de la nécessité d’un pouvoir temporel pour l’exercjce du pouvoir
spirituel et maudit l’ambition d’un puissant voisin, gui surpassant de beaucoup
l'impudence de Vpifant prodigue et ayant
écoulé tes conseils des sectes de perdition a
porté envie à sa domination. Il dénonce
au monde la criminelle corruption de ceux
qui Contre tout droit ont ôté Rome au
pouvoir temporel. Cependant, le pontifé
a, dit-il, des consolations (jans Ip souvenir du passé et dans fespérapce dp
l’avenir. Il rappelle les principaux faits
do son pontificat.' la proclamation de deux
nouveaux dogmes, celui de l’immaculée
conçeplfgi^ nde ]mafûe
bilité, ia‘ création dé ^ísíeúrá saints et
la convocation du Concile œcuménique.
— Il déplore l’exil de 1849 et la prison
do 1871, l’un et l’autre volontaires; tout
cela dans le bût ^ ptèvoquef dè'la ’réaetion euéopéefjhé «né cfoisiade qui le
itemetté siif le ferteé. il 'èhèWhe surtofit
à se isoneiliei’ lá' France dont i!-déplore
la longue sérié de liMiU!{’e¡lf détalamltós.
ai Âi' , ‘jf. ■■ ■
— Il se monips offensé de ce que le
poojQdo ne fait.plus a|.lentioa à ses paroles
pt ne s’inqnjète plps de ses onatiièmes.
Mais giu milieu de tous les sujets de tristesses quêtai donnent ses propres enfants,
jl a une «insolation, c’est celle de voir
s’accomplir le jour où il se trouvera
pari al beato Pietro nella éurala àell'apostoUco ministero. C’est ici, dit-il, un
nouveau don, don singulier et grand de
la divine providence, don qui dans le
cours de 19 siècles n’a été accordé (ju’à
nous seul — etcela malgré la légende « un
pape ne doit pas régner plus longtemps
que S‘ Pierre: non videbis annos Pétri».
France, ^’abrogation des lois d’exil
contre les Bourbons et les Orléans a été
approuvée par 484 voix contre 103. Les
élections du duc d’Aumale et du prince
de Joinville, fils de L. Philippe, ont été approuvées par 448 voix contre 113. — Ces
princes venus à Versailles ont déclaré
qu’ils renonçaient à la députation et qu’ils
ne se présenteraient plus pour être élus
pendant toute la durée de la Législation
actuelle, afin de ne pas être une cause
ou un prétexte de troubles. Thiers se prononce toujours plus pour le maintien de
la république, plus à cause de la nécessité
du moment que par conviction politique.
Il paraît dominer l’Assemblée de Versailles.
Dans un long discours très applaudi il a
engagé la Chambre à ajourner toutes les
questions irritantes. J’ai reçu', dit-il, là
république en dépôt, jé ne lâ tTaibirai {ias
et je ne tromperai personne.
SOCSCRIPTION
' rOUR Le «onbuent woimEt ^
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Liste précédente . fe. 1 25
DO M. J. Malan » 6
De M. Jeaime de Milan
»0 50
Total fr. 7 75
Lu souscripSon est close.
. E. Màlàn Directeur-iérant.
Pignerbl, Impr. Chiantotc.