1
f
Seixante-aixiême année - Annrí vm».
25 Juillet 1930
N® 28
e
L ECHO DES VALLEES
V
^.^;\>AEAISSANT CHAQUE VENDREDI
PRIX D'ABONNEMENT;
Italie (y compris les Vallées et Colonies) .
Etranger (y compris les deux Amériqaes)
Plusieurs abonnements à la même adresse ,
Par an
L. lU,—
. 24,. 22,—
Poor 6 moia
ó| —
12,
On s'abonne: à TorrePelUce, au Bureau d’Administration de l’EcAo
(Via Arnaud, 31); dans toutes les Paroisses, chez MM. les Pasteurs.
L'ABONNEMENT SB PAYE D'AVANCE.
S’adresser : pour 1a Rédaction, à M. le Pasteur Jules Thon - Torre PeUice
— pour l’Administration, au Bureau du lournal, Via Arnaud, N" 31
- Torre PeUice.
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Tout changement d’adresse coûte $o centimes, sauf ceux du commencement
de l’année.
w Le numéro: 35 centimes ‘w
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables..., dignes de louanges, occupent vos pensées (Phil. IV, 8).
Fête du 15 Août.
iÿ On ctrKHonce dès maintenant au* publie
vaudois du Val Pélis que la traditiarmelle
fête du 15 .août oiura lieu, cette année, à
Bobi, sous les châtaigniers du Laue qui
abritèrent, l’été dernier, les troupes de
. 5. A. R. le Prince de Piémont.
’*■ La réunion traditionnelle du 15 aoiit
‘ mira lieu, D. V-, pour le Val Pérouse, à
: Laâ Arà ; le culte commencera à 10 h. 30
bien prédseis.
nnnannnnnnnnnannnnnnnn
fOUB U VIE IHTÊBIEÜIIE
Le frère aîné.
«Qui est-il donc, ce fils aîné de lia parabole de l’enfant prodigue ? ». Telle était
la question qu’on discutait un jour, dans
un « cercle de l’Evangile ». Un jeune
homme, connu pour sa piété, répondit ;
— Je te connais bien. Pas plus tard qiue
hier, je l’ai rencontré.
— Dites-nous donc qui c’est.
— C’est mcd-même.
Et le jeune homme sc mit à raconter
’ comment il n’avait pu s’empêcher, la veille,
d’éprouver une certaine irritation en apnrenant qiue lie SeLgueur avait visité d une
façon toute miséricordieuse un homme de
mauvaise réputation. Exactement comme
te fils aîné.
« * «
La leçon que Jésus donne dans cette incomparable parabole est susceptible de diverses applications. Il était facile d’y reçonnaître les scribes et les pharisiens qui
se railHaient du Seigneur et 1e méprisaient
parce qu’il recevait les'pécheurs, les péagers et les gens de mauvaise vie. Tous les
juifs, en général, ijouvaient en faire aussi
leur profit. On Sait comment, au temps des
■ apôtres, ceux d’entre eux qui avaient em* brassé la foi, regardaient d!e travers l’entrée (des gentils dans l’Eglise chrétienne,
et queles froideurs eut à endurer, de la
part des disciples de Jérusalem, l’ancien
persécuteur Saul, lorsque la grande crise
morale du chemin de Damas en eut faut
un homme nouveau, un vaincu de JésusChrist.
4! A
Voici ce que raconte un paSbeur :
« J’avais été prié d’aUer voir un malade
que j’avais fréquemment visité et qui était
mourant. Pendant longtemps cet homme
s’était montré complètement indifférent
aux choses religieuses, mais. peu à peu
un changement s’était opéré en ldi. Je
n’avais perdu aucune occasion de lui parler de l’amotur de Dieu en Jésus-Ghrist et
diu salut gratuitement offert au pécheur.
Al l'a fin, à ma grande joie, cet homme
avait été touché. L’œuvre de la grâce
s’étmt faite en son cœur et il avait donné
tous les signes d’une siurère repentance et
d’une conversion véritable.
« Ce jour, en entrant dans sa chambre,
je 1e trouvai dans une très grande joie.
Il avait l’air parfaitement heureux à la
perspective d’être bientôt avec le Seigneur. Nous nous entretînmes quelques
moments des choses du royaume de Dieu,
puis nous priâmes ensemble, (temme je
me retirais, te beau-frère du malade vint
m’accompagner jusqtue sur l’escalier et me
dit ; « Je n’y comprends plus rien du tout.
Voilà vingt ans que je sers le Seigneur,
et je n’ai jamais éprouvé la joie qu’il ne
cesse d’exprimer. Et pourtant, il n’y a
que quelques semaines qp’il est converti ;
...s'il l’est véritablement ! ».
« C’était, à ne pas s’y tromper, le frère
aîné. J’en fis franchement l’observatian à
ce chrétien. A la lumière de la parabole,
je lui montrai 1e triste état de son «eur.
Il s'en humilia, confessa son péché, et fut
délivré de cette coupabte irritation».
* « 4:
Tel homme mûri à la tâche, se laisse
aller au découragement parce qu’ïl' ne vdt
point de fruit à son travad et il est tenté
de demander à Dieu pourquoi son voisin,
qui n’a pas son expérience, ni son talent,
obtient de plus beaux succès. Tel autre est
blessé dans son amour-propre en voyant
son collègue avoir une plus grande influence. TeHte personne qui s’emploie dems
une œuvre de bienfaisance, voyant une autre réussir mieux qu’elle, la prend en mauvaise part, se pique et lâche tout. Tel
chrétien. Susceptible à l’excès, voit des offenses directes où personne n’en a mis,
et Se retire de telle société, parce qu’îl estime qu’on ne reconnaît pas, comme il te
faudrait, ses mérites. Tous ceuxdà ne tiennent-ils pas 'du frère aîné die la parabole ?
S’Ss pouvaient le reconnaître, au moins, et
s’en humilier !
« « *
S'ils le font, qu’ils in’aillent pas s’imaginer qu’il n’y ait plus pour eux d’espoir
d’être accueillis auprès de Dieu. Voyez plutôt comme te père est sorti de la salle du
festin, comme il invite son fils aîné, comme
il le presse d’entrer et de prendre part à
la fête joyeuse. C’est ainsi que Dieiu appelte encore les chrétiens mécontents, les
aigris, les envieux, les jalolux qui boudent
dehors. La porte est ouverte pour eux,
s’ils veulent bien entrer. Et s’ils consentent à te faire en fils et non comme escla^
ves, dans l’humilité et non avec orgueâl,
par amour et non domme des meroanaires,
alors ils se réjouiront eux auSsi. Le bonheur des autres, loin d’irriter leur amourpropre, les remplira de reconnaissance.
Assis avec eux, au banquet du Père, ils
jouiront de leur bonheur et du sien.
Que Dieu nous délivre de nos jalousies,
dO'i’enyie que nous portons tes uns aux
autres et qui nous font tant souffrir. Qu’îl
nous accorde d’en être tellement dépouillés que nous puissions le bénir, alors même
Qlj’il ferait passer avant nous las derniers
vomis:!
e. s.
Les jeunes qu’il faut conquérir.
C’est cette partie de la jeunesse de nos
églises qui échappe encore à l’influence
d’une action religieuse directe et continue
— et à laquelle û est nécessaire, il est urgent que nous pensions avec une sérieuse
préoccupation.
En écrivant les lignes suivantes, j’ai devant moi la vision du champ d’action d'ans
lequel nos 'Associations chrétiennes des Vallées sont appelées à travailler — donc un
champ chrétien évangélique, mais dans lequel bien des cœurs jeunes n’ont pas en»core été conquis pour le Christ.
Mon intention, en écrivant cet article,
n’est pas die traiter à fond ce 'sujet, mais
d’énoncer quelques idées qui pourraient
être des points de départ pour de plus
complètes discussions.
1'. Ce que nous voulons.
1“ Nous voulons faire la conquête de la
jeunesse — notre plus chère espérance —
notre plus sainte ambition.
Nous endormir sur un héritage spirituel qui .nous a été transmis par d’autres, saltó chercher de l’enrichir, c'est végéter, c’est se préparer un avenir immédiat de décadence et de ruine.
La vie est une ascension constante. Pour
vivre il faut un continuel renouvellement,
non pas de lia foi, qui est le roc immuable
sur lequel une association chrétienne se
fonde, mlais des applications de cette foi
aux .besoins anciens et nouveaux des générations qui se succèdent.
Avoir implique donner. Pour recevoir il
faut donner. Une foi vivante ne peut pas
ne pas se répandre. On peut juger de la
vitalité d’une association par son besoin
de sortir d’elle-même. A l’œuvre, nécessaire, de conservation, il faut ajouter une
œuvre d’expansion, de conquête.
2“ Je précise nos aspirations : conquête
pour Christ. L’œuvre de nos Associations
est éminemment d’ordre spirituel. Que ce
soit celui-là le but de toutes. Qu’on commence une campagne avec les moyens que
l’on croit les plus efficaces, mais qu’on
tende incessamment vers ce but. C’est ici
qu’est leur raison d’être, ici leur force, la
vie réelle, profonde. Nous devons vouloir
faire une vraie œuvre d’évangéliSation,
donnant à ce mot le sens d’une application
intégrale de la foi évangélique et de ses
principes à tout être humain et à toutes
les formes d’activité
Il ne s’agit pas d’inventer quoi que ce
soit. Mais seulement de mettre la jeunesse avec ses besoins, ses 'aspirations, ses
maladies, l’homme, tout l’homme, en contact avec Dieu, en qui æulement l’âme
trouve le vrai repos.
L’impulsion nouvelle que nous voulons
forte, plus forte que dans le passé, obligera plus d’un Unioni'ste à sacrifier la douceur dé l’intimité de la famille unioniste,
convaincus', comme .nous le sommes, que le
règne de Christ c’est plus que la vie chrétienne établie dans une Société limitée,
c’est toutes les créatures transfigurées par
l'amour divin, la sainteté.
Nous 'voulons dire à la jeunesse qui s’eïi
reste encore sur le Seuil indécise : nous venons à vous pour vous aider à chercher
et à trouver 'la voie qui conduit à Dieu.
Nous voulons faire de toute la jeunesse
une association de combattants guerroyant
tous sous le drapeau du même Chef.
Le christianisme est force intérieure,
est puissance de transformation morale,
sociale, économique et politique. Une association chrétienne qui ait l’esprit de Christ
ne peut pas ne pas être une puissance
conquérante. i.
IL La nôtre est donc une cause dont il
vaut la peine que nous nous fassions les
défenseurs et les propagandistes ; mais il
faut une campagne qui soit digne de la
cause.
1“ La préparation.
a) Prenons conscience de .nous-mêmes.
Quant au nombre, nous sommes 'une minorité. Quelques unités, quelques dizaines,
suivant la population des différentes paroisses. Cela nous le savons et dé cela nous
avons peut-être trop conscience. N’ayons
pas la superstition du grand nombre. Ne
savons-nous pas cfue ce sont les minorités
qui mè.nent le monde ? Que ce sont les minorités conscientes, actives, qui entrainent
les masses ? Si nous sommes le petit nombre, sentons davantage le lien de la
solidarité.
Ce qui nous doit préoccuper c’est une
force d’un autre ordre que celui qui 's’ex- ^
prime par des chiffres ; la puissance de
l’esprit. Quand une minorité possède l’esprit, elle devient majorité.
« En principe » nous représentons la
plus grande puissance spirituelle qui ait
Jamais paru dans le monde dans la personne de Jésus. Et personne n’ignore les
miracles qu’elle a accomplis. Voici rjotre
richesse : la puissance de Dieu manifestée
en Christ ; voilà ce que nous, associations
chrétiennes, nous représentons. Celle-ci
doit être notre foi, la foi grâce à laquelle
nous vaincrons les saintes batailles.
b) Prenons conscience de notre responsabilité.
Pas n’est besoin de faire un exposé deS
maladies dont souffre notre je-unei^. La
cause? Le sentiment religieux qui est en
baisse. Le remède à ces mialadies ? Le retour pur et simple à l’Evanigüe, pui^nce '
de vie, créatrice d’un mondé ,nouveau,
parce que régénération des cœurs.
Le point du problème est d'ans le « tu
dois » impératif qui nous oblige.. Un chrétien est un. homme qui doit. Nous avons,
en ta.nt qu’associations chrétiennes, une
dette de reconnaissance envers Dieu qui
nous a fait œ que nous sommes, mais qui
veut que nous nous acquittions de notre
dette par une activité au bien de nos
frèrœ.
A-vons-nous, comme Unionistes, toujours
suffisamment présente notre responsabilité
envers ceux qui se tiennent encore en
marge de 'notre mouvement ? Ne l’oublions
jamais : nous avons un programme moral,
social et religieux capable de satisfaire les
besOinB profonds de la jeunesse de notre
génération.
c) Il faut que nos associations aient
l’esprit de conquête. Je veux dire que
chaque homme sente en lui la vocation
d’apôtre.
Nous réclamons des associations d’un
type nouveau, c’est-à-dire non, du type
plus ancien, des associations du type de
l’association dés premiers chrétiens, remr
plis d’ardeur missionnaire, des jeunes qui
aient la passion de leur fdi, de leur idéal.
Nous réclamons des jeunes, convertis ; la
conversion radicale implique le don complet de soi aux autres.
Quiconque a goûté le bien que Christ
donne ne peut pas s’empêcher d’aller vers
d’autres et raconter ce que le Seigneur
lui a fait.
Commençons donc par mettre nos associations dans les conditions voulues. 'Avant
d’organiser, ij faut vivre. Quand la vie
existe, eUe sort, elle sème tout autour la
vie.
—
Un renou'yeau spirituel de nœ associations est la condition première de conquête siur la masse de jeunes qui restent
indifférents ou regardent, suspects, notre
mouvement.
d) Tout Unioniste a le devoir de prendre conscience de ses dons personnels, de
ses aptitudes, pour 'les cultiver, dans la
2
pensée de les mettre au service de la cause
que r,association soutient et défend.
e) Toute association a le dfevoir de
faire valoir les talents les plus divers qui
se manifestent dans, les membres.
Parce que chaque don est un appe¡l de
Dieu. Il y a donc «devoir» de la part
de celui qui a reçu Un talent de le faire
valoir. Il y a un « droit » de mettre an
exercice une faculté qu’otn a reçue.
Il est des associations qui végètent non
pas parce qu’elles manquent des moyens
pour vivre, mais parce qu’elles tiennent
cachés les talents qu’eUes possèdent. Partant pas d’apostolat.
Parce que le moment actuel lie réclame impérieu^ment. U est des paroisses très étendues qui n’ont qu’un
seul pasteur, impossible à lui d’être partout où fl Bient que sa présence serait pourtant nécessaire. L’Eglise souffre. OserionsnouS, nous les Uinionistes, rester 'indifférents, éloignés alors que nous pouvons être
d’un très grand appui ?
La sympathie dont jouissent les Unions
Chrétiennes auprès du public doit nous
encouriager à nofUs donner. Le travail unioniste est apprécié, réclamé. Le bien que
nous pouvons faire réel. (A suivre).
LE JUDAÏSME.
Poursuivant la série des études sur la
situation actuelle des principales religions
dans le monde, la Revue de Paris publie
un 'article diu rabbin Maurice Liber, qui
tend à fixer où en est le judaïsme. M. Maurice Liber constate d’abord que le judaïsme moderne, qui a un peu ^ plus d’un
EÉècle, est le produit de l’émancipation
intellectuele inaugurée par Moïse Mendelsohn et de rémancipation politique proclamée par la Eévolution française.
Le moyen âge, à son déclin, avait refoulé les juifs des pays chrétiens en Pologne et de 'la péninsule ibérique en Turquie, d’où la constitution de dieux blocs :
en Europe orientale, celui des « Achkenazim», dans le sud-iest de l’Europe et en
Asie Mineure, celui" des « Sefardim »,
ceux-ci beaucoup plus cultivés que ceux-là.
Ce sont 'lés minorités de « Sefardim » restées en Europe qui subirent le premier
choc de rémancipation et qui ont pris la
tête du judaïsme moderne en Occident et
en Amérique. Mais cœ minorités n’auraient pu se maintenir et se reconstituer
Sans l’appoint presque continu des réserves de l’Est. Les juifs d'Alsace et de Lorraine furent déclarés citoyens actifs le 27
septembre 1791, un an après leurs coreligionnaires Sefardim. Les juifs d’Allemagne gagnèrent la liberté en trois étapes
successives — 1830, 1848, 1871, — mais
en fait ils ne jorsissent de tous les droits
civiques que depuis 1918. De même les
juifs de Roumanlie et des pays balkaniques, théoriquement libérés par le traité
de Berlin de 1875, ne joui^nt réellement
des droits iwlitiques que depuis les traités
de 1919. On compte actuellement 295.000
juifs en Angleterre, 175.000 en France,
615.000 en Allemagne, 300.000 en Autriche. Il y a 3 millions et demi de juifs aux
Etats-Unis, dont 1.635.000 à New-York ; il
y en a 125.000 au Canada, 100.000 en Argentine et 300.000 au Brésfl ; on en compte
60.000 en Afrique du Sud et environ 20.000
an Australie. Mais les grandes mas^ juives restent en Europe orientale : 2.525.000
en Russie, 2.850.000 en Pologne, 875.000
en Roumanie, 360.000 en Tchécoslovaquie.
Quant au sionisme, il n’a ramené qu’en-,
virón 150.000 juifs en Palestine.
Si le judaïsme est toujours obligé de se
défendre contre la propagande des autres
reh’gions, et si dans la première moitié du
dix-neuvième siècle les conversions furent
nombreuses dans la société jui"ve éclairée
d’AUemagnie, ce n’est pluis le cas. Actuellement, ce ne sont pas les Eglises chrétieones qui recueillent principalement les
traWsfuges du judaïsme : c’est l’irréligion.
M. Maurice Liber ajoute d’aifleurs que,
tout compte fait, le déchet du judaïsme
n’est pias plus comsidêrâble que celui d'autax(3 religions, mais il pense que le ju
diaïsme Se fût mieux défendu, peut-être,
contre les forces dissolvantes s’il avait eu
une véritable organiisatiOn religieuse, dont
les chefs auraient eu plrK de culture générale dans l’Europe orientale et plus de
culture juive en Oocident. Ma's l’émancipation et l’assimilation ont surpris la synagogue à une époque de décadence.
« Quand les juifs entrèrent en contact avec
la civüisation moderne, qui est à moitié^
ehrétienlnie et à moitié païenne, il se produisit une rupture d’équilibre et une série
de crises' dont la gravité ne fut atténuée
que par l’inidafférence du public pour les
grandes questions doctrinialtes ». En Europe orientale le rabbinisme continua à
se confiiner dans la casuistique talmudique
et il fut combattu par les «maskilim»,
fils spirituels die Mendelsohn et de Voltaire,
dont les tendances prévalurent également
chez les libéraux et les réformistes allemands. En France, la stagnation favorisa
le conservatisme, comme en Angleterre,
tandis qu’en Amérique, le réformisme,
après avoir été pousiæ jusqu’à la déjudaïSation, est obliigé aujourd’hui de faire des
concessions à la tradition,.
Une crise plus grave pour l’unité du
judaïsme résulte de ce qu’on appelle 'le
« judaïsme national », qui s’affirme par
imitation d’autres nationalités « réveillées »
dans certains pays où l'es juifs constituent
d’importantes minorités. La question se
pose : les juifs forment-ils aujourd’hui une
nation ou uine religion ? On a proposé de
reconstituer en Palestine une nation juive
avec sa lanigue, l’hébreu ; mais des théoriciens soutiennent que le judaïsme peut
se mainteniT dispersé dans le monde en
conservant une certaine autonomie à titre
de minorité nationale dans le cadre des
Etats. M. Maurice Liber note que si cette
forme de judaïsme devait finir par s’imposer, le judaïsme risquerait d’être coupé
en deux : d’une part, les juifs de confession intégrés dans les nationalités respectives, et, d’autre part, les juifs de natior
nalité groupés au milieu d’Etats allogènes ou reconstitués dans un Etat palestinien. « La Palestine elle-même, dit-fl, ne
suffirait sans doute pas à rétablir Funité
du juldaïsme, et Jérusalem, la cité de la
paix, risquerait de symboliser le plus grave
des schismes ».
M. Maurice Liber conclut que le judaïsme, ayant repris conscience de sa valeur, n’a pas dit son dernier mot, qu'il peut
prouver sa yltaMté et 'son rayonnement en
collaborant, dam la dignité, à l’œuvre de
la civilisation humaine.
Preuves douteuses.
De récentes découvertes permettent
d’établir d’une manière toujours plus sûre
que les faits' bibliques sont du dbmaine de
Thistoire et non pas de la mythologie. Nous
saluons donc avec jqie l’aide que la science
porte à là, foi, mais' nous pensons, d’autre
part, qu'il faut se tenir à l’écart de 'toute
exagération, pour éviter de nuire à la cause
que l’on veut Servir. Certaines preuves
sont trop recherchées pour aider à croire
et ü vaudrait mieux les laisser dans
l’ombre.
En voici un exemple qui m’a intéressé,
tout en ne lui donnant aucune yaloor probatoire ; il s’iagit de l’endurcissement du
coeur de Pharaon, celui qui ne voulait pas
laisser sortir d’Egypte les enfants d’Israël.
A ce qu’ü paraît, la momie de ce souvœ
rain fut trouvée en 1898, et en 1907 on
enleva les bandelettes qui l’envdloppaient :
■il serait trop lOng de décrire l'analyse minutieuse qui fut faite de la momie ; chirurgiens de premier ordre et luminaires des
Sciences chimiques l’étUidièrent dans tous
les détails.
Quelques conclusions méritent d'être
relevées.
On a établi que le Pharaon était atteint
d’athérome artérid, maladie qui rend l’artère rigide et sans élasticité par le dépôt de sels die calcium ; la chose est très
VTfdsemblable, mais l’affirmation d’un savant qu'on aurait ainsi la preuve de l’authenticité de l’Ancien Testament est ha
sardée, pour ne pas en dire davantage.
L’endurcissemant dii cœur de Pharaon
n’a rien à voir avec cette maladie d’ordre physique, elle riest pas nécessaire, en
tous cas, pour l’expliquer. Admettons pourtant que les conditions physiques influent
sur les dispositions morales et viceversa
et que le monarque égyptien fût victime
d’une maladie qui troublait ses facultés;
mais dans ce cas il nous paraîtrait digne
dé la compassion plutôt que du courroux
de Dieu. « L’Etemel éndureit le coeur de
Pharaon » est unie expression assez claire
pour que :nous ayons à aller à la recherche de notions anatomiques qui laissent le
temps qu’elles trouvent ; c’est un endurcissement moral', c’est la révolte à la volonté
de Dieu teflle qu’ellé lui était faite connaître par ses messagers. Moïse et Aaron ;
l’homme le plus Saint aurait pu être aveuglé et endurci de la même manière. La
preuve de l’authënticité n’iest donc pas à
chercher dans ce détail anatomique quelque intêreœant qu’il puisse être.
Et ce n’est pas tout : un savant aurait
découvert que la momie était incrustée de
cristaux de sel marin et en aurait conclu,
ou d’autres en 'auraient conclu, qu’on avait
enfin la confirmiation de l’épisode de la
Mer Rouge:!
Arrivés à ce point on est sérieusement
tentés d’exclamer : Pas trop de preuves,
s’il vous plaît !
Depuis quelque temps il se manifeste
une manie de tout prouver, même dans les
détails et par des preuves matériellés' :
c’est peut-être un noble eSsai et un effort
sincère, mlais c’est aussi du matérialisme
appliqué aux choses de la foi, et nous ne
nous sentons pas de le suivre en tout et
partout. Les vraies preuves de la parole
divine ne sont pas à chercher dans ces détails d’ordre matériel : si nous n'avionS
d’autre fondement, cette parole même deviendrait stérile et inefficace. Cela ne veut
pas dire que nous n’apprécions pas les efforts de la science et que nous n’acceptions
pas ses 'lumières lorsqtu’elles sont daires !
Pour mon compte, chers lecteurs, je
vous avoue que pour me convaincre de
l’aiuthenticité dé la Parole de Dieu, je ne
fouille pas les ruines ni de Ninive ni de
Babylone, ni de l’Egypte, je n’envole pas
les bandelettes des momies et n’étudie pas
le cœur physique des hommes qui ont vécu
des miliers d’années avant moi. Je fouille
dans les profondeurs de mon âme, j’enlève
les bandelettes qui recouvrent mes péchés
et leurs ruines, j’étudie mon propre cœur
avec ses aspirations et son besoin de salut,
et alors je me sens dé crier au monde ma
foi, ma certitude, ma science des faits de
l’esprit.
Devant certaines découvertes qui Se suivent, se ressemblent, se multiplient comme
des outils fabriqués en série d’après l’usage
moderne, nous pouvons bien revendiquer
le droit d’être un peai. sceptiques, surtout
après la farce de Glozél, d’amusante
mémoire.
Notre foi doit être fondée Sur le roc et
non pas sur des débris et sur des rœtes
de vieülés briques ou autres matériaux.
L. M.
AttÉilre son lot - Manquer son bot.
Une fâcheuse nouvelle se répandait siubitement en Angleterre, dans l’automne
de 1886, parmi les amateurs de courses
dé chevaux : le plue célèbre, le plus habile
des jockéys anglais, venait de se brûler la
cervelle. Agé de 29 ans seulement, il avait
déjà remporté des prix dans 2.749 courses, et il laissait une fortune de déux millions et demi, gagnée en dix ans. Son
nom seul était un gage de victoire. Aucun jockey n’iavait réuni au même degré
que lui lé courage, l’audace et la connaissance du cheval. Il s’étaat astreint au réîgime le plus sévère afin de dimiuuer constamment de pQiids, et fll oonsajcrait à se
faire maigrir tout le temps qu’il ne passait
pas sur le dos d’un cheval; il Suivait un
traitement si)écial à cet effet, lôTsqu’fl fiut
pris d’un accès de fièvre chaude pend'ant
lequel il se suicida. H avait atteint le but
qu’il avait assigné à son existence, celui
d,e gagner des prix et de l’argent. Il ne
cherchait qjue cela, ü ne voulait que céla, l
et il avait réusisi. Il était en relation avec
une foule de grands personnages : beaucoup dé gens jetaient sur lui des regards
d’envie, et pourtant, malgré tous les applaudisæmenits qui ont retenti à ses oreilles, malgré toutes seS victoires, il a num~
qué le but.
Vous figurez-vous cet homme transporté
subitement devant le tribunal de Dieu,
pour rendre compte de l’emploi de sa vie ?
Où sont, à ce moment-là, ses victoires. Ses
couronnes, ses millions 1 II a gagdté le pràe ,
des courses; ü a manqué le prix de la
course. Il a gagné des couronntes ; mais Ü
a manqué la couronne.
Combien de gens qui courent ainsi sur
orne mauvaise piste, cherchant à se dépasser les* uns les autres, donnant tout, sacrifiant tout, pour atteindre leur but ;
course au plaisir, course à l’argent, course
à la gloire, course à la vanité, course à la
toilette ! C'est à qui arrivera le premier,
à qui devancera lés autres ! Mais s’ils
rient pas succombé en route, s’ils n'ont
pas été broyés dans cette course folié,
quelle effroyable désillusion quand ils arrivent à la fijn de la course et qu’ils croient
tenir le prix ! Ils soint au faîte ide la prospérité, quelquefois de la réputation, de la
gloire ! Il temhle qu’ils ,nie peuvent monter
plus haut ! — Oui, mais voici que pour un
instant le cœur cesse de battre, la respiration s’arrête sur les lèvres ! Le voile qui
les sépare du monde invisible se déchire!
Dieu reprend ses droits, et cette prospérité, ces plaisirs, cette grandeur, ce bienêtre, c’est la plus grande misère morale,
c’est le comble de l’orgueil, de l’égoïsme,
de la vanité ! Ce sommet auquel ils touchaient, c’est le fond du gouffre, c’est l’entrée dé l’enfer !
Les malheureux ! ils se sont trompés !
Ils ont couru sur une mauvaise piste sur
laquelle chaque élan, chaque effort les faisait avancer plus vite vers leur perte. Et
au moment solennel où toutes choses repreninent leur valeur réeUe, non pas celle
que nous leur donnons, mais celle que Dieu
leur donne, ils découvrent que vivre pour
la siatisfaction de ses plaisirs, de ses intérêts, de sa vanité, de son égoïsme, — c’est
une vie manquée. Ils ont, eux aussi, atteint
leur but, — mais mcmqué le but, le but
pour lequel Dieu les avait placés dans le
monde ; ils ont poursuivi un bonheur insaisissable pour manquer le bonheur
éternel I
Mais maintenant lii en est temps encore !
Ils peuvent, vous pouvez, — car c’est de
vous qu’il s’agit, — vous remettre sur la
bonne voie, vous mettre à la poursuite du
vrai but, le seul pour lequel fl vaille là
peine de vivre, le Saul qui n’amène pas de
déception. Dieu vous attend sur ce chemin, qui est celui du salut !
Lettres Bâloises.
Et ainsi de suite : les églises, le clergé,
le peuple, la presse, la palitique de la religion romaine ne cessent de nous apparaître ici sous leur jour meilleur. L’unique ambiant où nous ayons pu retrouver
le catbolicismie tel qu’il se montre chez
nous, est — pardon ! — le Mxisée ethnographique et préhistorique.
Voici. Une Salle de ce beau muséé, qui
peut à plusieurs points de vue rivaliser
victorieusement avec ses confrères dé Rome
et 'de Gênes, est 'dédié à l’ari religieux
populaire. Quand je lus ces trois mots sur
le haut d’une perte, je ne pensais pas dé
me trouver sous peu devant une quantité
innombrable d’ecc-wfo, de pieux tableaux,
depièces anatomiques (comme vous le sa- ‘
vez, ce sont là aussi des ex-voto...), des |
prières adressées à la Vierge et aux saints, <
des crèches mignonines (il paraît qu’fl y a
des gens qui employent d’entières années ,
à construire de tels bibebts), de madones
et de 'douces figures àngéliques.
Aurais-je enfin aperçu l’autre 'visage du
colosse? Oui. Mais c’est dans un Musée
que je l'ai aperçu, reJegué dians un miusée, |
pour le bonheur spirituel du cathohcisme
suisse. Chez nous, on le trouve encore
ailleurs...
3
w
*»*
Faut-il conclure avec un cri d’alarme,
faut-il parler d'Un «danger» cathoili<iae,
tout comme l’archevêquie Gamba parlait à
■ Turin d’un « danger probebtant »? -i
Nous ne le croyons pas. Comme l'a bien
remarqué tout récemment xine haute personnalité du catboiül'.isme italien, l'Europe
ne marche pas vers une renaissance catholique. A ce témoignage mon Suspect,
nous nous permettrons d’ajouter nos
impressioinis.
L’on ne retourne point sur ses propres
pas ; et la liberté de conscience est trop
chère au cœur des hommes qui se la sont
acquise pour qu’ils y abdiquient en faveur
d’une hiérarchie ecclésiastique.
Quant à la religion proprement dite, le
protestantisme s’est trop pr^ntê comme
uine croyance où la foi et la raison sont
alliées, pour avoir à craindre d’être un
jour supplanté. Dans un monde où tout
s’examine à l’aide de cette terrible loupe
qu'est la raison, il n’y a pas de doute pdBsMe sur l’issue du combat.
Certes, trouvons-nous, ce n’est pas précisément ce qui nous satisfait : nous aimerions à entendre parler un peu plus de
la foi, de cette foi vivante des pères du
protestantisme, de cette foi à la lettre majuscule... et un peu moins parler théologie
(il n’y a pas que les théologiens qui parlent de théologie ! !) . Mais telle est la réar
lité : et il vaut mieux la regarder en face
avec courage, que de se la cacher.
V,
Jmn 1930.
J’ai souvent entendu un mauvais mot
sur la piété des bâlois : ceux qui ne savent que faire en cette viUe, finissent par
y fonder une nouvelle secte religiieuse dont
ils deAÛendront chefs et apôtres.
Tout en reconnaissant que l’on peut
Taire la même remarque partout où ü y a
des esprits inquiets et rebelles, il est certain que Bâle et ses environs sont particulièrement propices aux ecdêsioles et
aux sectes religieuses.
Nous allons en voir qiuelques-unes, en
commençant par les environs de la ville.
Je dis les environs, parce que la secte
des Anthrojiosophes, à proprement dire,
n’existe pas à Bâle. Il paraît qu’ds n’ont
pas obtenu de construire leur plus grand
temple dans le canton de ce nom, et que
c’est pour cela qu’ils l’ont bâti dans le
canton de Soleure (pour dieux tiers catholique). Mais l’on franchit le trajet de Bâle
à Dörnach, la petite ville des Anthroposophes, en une démi-heure de tram environ.
Le temple des anthroposophes est sans
contredit un bâtiment d’une (beauté grandiose, même si Ton y rencontre dans chaque coin, sous chaque voûte, à chaque esr
calier un style moderne, ultra-moderne :
le style antropoBophe. Il s’agit d’un édifice
— en construction depuis 1925 et dont les
intérieurs ne sont pas encore entièrement
achevés — ayant à peu près la forme
d’uine immense tortue, ou d’un iipmense
éléphant Sans tête, dont les portes et les
fenêtres sont taillées de la façon la plus
bizarre en triângles, en trapèzes, en courbes, en formes géométriques très irrégulières. Tout autour de l’édifice se déroule
un vélodrome — je veux dire unie superbe
terrasse, large comme une grande route,
d’où Ton jouit d’un panorama merveilleux
sur la vallée de la Birse, petit affiuemt du
Rhin.
Mais toute l’irrégularité de T^ifice disparaît à l’intérieur. Le jeune anthroposophe qui ¡noœ y guide nous motnitre l’extrême régularité, la méticuleux symétrie
— au point die vue esthétique, cela frappe
Tœil très agréablement — qui y dominieint
souveraines. A chaque escalier, à chaque
ambient, à chaque fenêtre, et aussi Iqin
que s’étend la construction, Ton retrouve
de pareils escalieis, de pareils ambients,
de pareilles fenêtres. L’on pourrait diviser
l’édifice en deux moitiés parfaitement- égales ; et chacune de ces moitiés, divisée à
son tour, donnerait deux quartiers parfaitement égaux.
Vous avez maintenant devant vos yeux
le Goetheanum, ou école libre des hautes
études anthroposophiques, fondée par Rudolf Stemer. r. b.
Un témoignage.
Un ami, abonné à VEcho, nous envoie
un numéro du Popolo d’Italia, où nous
avons lu quelques souvenirs d’une marche, racontée par un a)Mat. Un paragraphe nous a particulièrement intéressé, et
comme nous croyons qu’il intéressera beaucoup de lecteurs, nous Tavons traduit et
TinXrons dans notre feudle.
« Arrivés aux Boite del Pastore, à plus
de 2.(KX) mètres, où les Alpins s’étaient
arrêtés pour le ranoh, le capitaine Annoni, qui nous Tavait promis durant là
montée rapide, nous parla de son ordonnance du temps de guerre.
«— C’était un alpin très respectueux.
Un vauldods bland, avec moustache et barbe
au menton ; une très belle tête de guerrier qu’on aurait dit prise d’une ancienne
sculpture;. Il parlait peu et était fort religieux ; il avait toujours dans la poche de
son giet l’Evangile, qu’il avait Thabitudle
de lire durant les arrêts du vacarme d’enfer, quand lé canon ne tonnait pas et les
mitrailleuses se taisaient. C’était aussi un
vaillant, et avant de devenir mon ordonnance, il était toujours parmi les premiers
pour toute mission dangereuse.
« Bien des années sont passées, mais je
me souviens très bien dé la dernière fois
que je le vis. H était dlans ma petite ren
doute en train dé préparer le sac, quand
le téléphone sonlnla. Je lui dit d’écouter et
savoir qui piarMt. C’était un capitaine
d’une autre compagnie qui aviait besoin
de moi. Et je vis mon ordonnance se raidir devant, l’appareil et répondre : A vos
ordres. Monsieur le Capitaine.
« Je partais te même soir et lorsque,
après un court congrès je revins au front,
il n’était plus. On me dit qu’un jour où
il montait la glande, une grenade Tavait
frappé en plein. H était entré dans la
Légion dés mort, de nioS Saints décédés,
plusieurs desquels ont laissé leurs dépouilles sur ces montagnes».
Et le capitaine montrait le Monte Cristallo qu’on voyait dominant de sa hauteur
les crêtes neigeuses.
Nous publierons vcttontiers des souyœ
nirs comme celui qu’on vient de lire. Non
par orgueil, mais cela fait du bien d’entendre de bons témoignages rendus à nos
héros de la part d’hommes qui ne nous
connaissent pas autrement que par ce
que les enfants de nos Vallées ont été.
Que cela nous encourage à nous efforcer
dé laisser un bon souvenir, partout où nous
sommes appelés à vivre, par nos paroles
et nos actions, par nos pensées.
AAAAAAAAAAAAAAAAAA
Madame LOUISE GÂRDIOL
Une femme d’élite vient d’être enlevée
à sa famiUe et à notre Eglise toute entière. Louise Albarin était ¡née, le 29 'août
1854, à SaintrJean, où elle commença son
instruction, complétée par la fréquentation
du Pensionnat de La Tour. Elle en sortit
une jeune personne accomplie, douée d’une
grâce et d’une élégance peu communies,
fine de traits, de goûts et de sentiments.
A la cdrmaisaance parfaite du piano elle
ajouta celle de l’anglais par des séjours à
l’étranger.
Tous ces dons Tav)aient préparée à die^
venir la femme de pasteur par excelence,
quand M. Barthélemy Gardiol obtint sa
main en 1876. Elle te Seconda dès lois
dans un ministère béni de 43 'ans, qui a
laissé des traces profondes dans leur chère
paroisse de Bobi.
Les soins et Téducatiqn des quatre enfants qnie Dieu leur accorda, ne l’empêchèrent jamais de pensier aux besoins de
cette vaste paroisse. Elle pénétrait juSqu'aux hameaux les plus' reculés de la'
Combe dos Charbonniers et de celle de la
Ferrière, elle atteignait les nidS d aigle de
la Sarsena et du Serre Cruel. Chaque famille la connaissait, et die ne se présentait jamlais lés mains vides là où elle apportait dies paroles de consolation et
d’encouiiagement.
Son hospitalité était proverbiale. A quel
conque moment, même inopportun, que
Ton arrivât, et quelque nombreux qu^ Ton
fût, c’était toujours le même sourire aimable et le même accueil ouvert, comme
si chaque visite lui procurait un réel plaisir. Aussi ne faut-ü pas s’étonner si le presbytère de Bobi devint un vrai but dé pèlerinage, tant pour leS habitants des vallées que pour les étrangers de touite p-rovef
niance qu’elle amenait à s’intéresser d’une
manière permanente à sa paroisse, à TElglise Vaudoise dans son ensemble, et en
particulier à nos Œuvres dé Bienfaisance.
C’est ainsi que le ministère de M. et
M.me Gardiol — car on ne saurait les séparer — a été marqué à Bobi par maints progrès matériels, tels que le renouvellement
du temple et la construction de la Maison
Unioniste.
Mais c’était surtout Tœu'vre spirituelle
qu’ils avaient à cœur. En réponse à leur
activité et à leurs prières. Dieu leur accorda de voir un réveil, qui amena plusieurs âmes au pied dé la Croix.
Les conditions morales des jeunes générations, appelées plus que par le passé à
se mêler à la vie des villes, les préoccupait particulièrement. Aussi M.me Gardioi
fut-ieUe heureuse de pouvoir attirer chez
elle 'Mrs. Middleton, à l’aide de laquelle
elle fonda, il y a une trentaine d’années,
la Réunion des Mères, où cefies-ci accouraient nombreuses pour recevoir des directions chrétiennes et pratiques pour
l’éducation de leurs enfants.
Quand la j eunesse des deux sexes s’éloignait du pays pour gagner leur vie moins
péniblement que parmi leuiS rochers, on
ne les perdait pas de vue au presbytère
de Bobi, d’où partait une correspondance
suivie, à laquelle M.me Gardiol participait largement.
Les paroissiens regardaient à leur couple pastoral avec une vénération affectueuse et reconnaissante, qu’ils monitrèrent en particulier lorS de leur 25® anniversaire de mariage. Et quand la loi dés
quatorze ans obligea les vieux pasteurs
<à se soumettre à une réélection, cette
épreuve se changea en une preuve des
sentiments que ses ouaiUes nourrissaient
envers lui et Sa digne compagne.
Lorsque, lenfin, T âge règlementaire amena
la retraite, leur maison de Saint-Jean reçut continuellement des visites de leurs
chers BvMarels.
Mais cette retraite fut loin d’être oisive. Comme présidénte des Comités Réh
gionlaux des Unions Chrétiennles et des
Amies de la Jeune PiUe, M.me Gardiol
poursuivit unie œuvre bénie, qui lui permit de placer avantageusement de nombreuses jeunes personnes, teUes celles qui
depuis plusieurs années honorent le nom
vaudois aujh’ès de l’auguste famille de nos
Princes,.
AuiSsî longtemps qu’elle le put, elle visita les jeunes yaudoises placées à Turin,
comme aussi les réunions des Mères qui,
à l’exemple de celle de Bobi, ont surgi à
La Tour, au Villar et ailleurs.
M. Gardiol étant devenu le chapelain d|u
Refuge, Sa compagne ne cessa de montrer
son intérêt pour le personnel de cette
Institution, ainsi que pour chacun des malheureux qu’éUe abrite, par ses visites et
par des dons que dictait une charité gér
néreuse et d’une délicatesse exquise. Et
que de fois éÜe y présida 1e cujte, quand
son mari était absent.
Elle était donc encore en pleine activité
quand vint la frapper une maladie insidieuse, qui ne tarda pas à devenir aiguë.
De même que Job, M.me Gardiol qui avait
reconnu comme venant de Dieu les biens
qu’il lui avait confiés, accepta avec soumission, et même avec Xrénité, l’épreuve
langue et pénible, au cours de laquelle elle
ne cessa de penser aux autres. Mais te
mal, qui la tenaillait, finit par lui causer
des souffrances telles q)ue, soumise mais
lasse, elle soupirait après la délivranoe.
Dieu Ta accueillie dans son repos dimanche 20 courant, à midi et demi.
Elle se repose désormlais de ses travaux
et ses œuvres la suivent. B nous reste
d’exemple l’exempte d’une épouse et mère
dévouée, d’une amie fidèle et d’une obligeance inlassable, d’une femme de pasteur
incomparable, d’une organisatrice entenldue,
d’une chrétienne humble et convaincue.
C’est donc avec une sympathie profonde
que nous prenions part à la perte qu’xmt
faite le compagnon de sa noble carrière,
leurs deux filles et le fils absent, qui n'a
pas eu la consolation de fermer les yeux
à Sa mère chérie. J. J.
» * *
Le modérateur M. Costabel, bon nombre de Pasteurs et une vraie foule émue
et reconnaissante, prenait part dans le
temple de SaintJean, mardi 22 juillet, aux
funéradlles de M.me Louise Gardiol née
Albarin, depuis 54 ans compagne dévouée
et collaboratrice précieuse de notre vénéré
pasteur émérite Barthélemy Gardiol.
Le temple était bondé, non Xulement
de nos paroissiens, mais aussi die gens venant de Bobi, Villar, Angrogne, de Prarmstin et de La Tour.
M. Marauda prononça uîne efficaee allocution qui émut profondément tout te
monde en éveillant le désir d’aimer et de
suivre Christ comme notre chère sœur Ta
fait. L’assemblée chanta ensuite le cantique <i.Oh! Beau su nel Cielo», avec recueillemeint et émotion.
Le candidat en théologie M. Rivoira déposa sur la dépouilte mortêtle la fleur de
la reconnaissance et du souvenir.
Le pasteur émérite M. Barthélemy Revel, termina par une fervente prière.
Le cortège se dirige ensuite vers le
champ du repos.
La fo(i de notre chère ,sœur, prouvée par
les symptômes les plus précieux devant
Dieu : Thumüité et les bonnes œuvres, ses
prières toxijou.Ts exaucées, la fin chrétienne
de cette épouse, de cette mère, dé cette amie
de tous si aimée et si aimante, sont te baaime le plüs précieux aux blessiures de nos
cœurs, la confiance et Tamour en Dieu qui
ont été la base solide de toute son existence et qu’qle nous a laissé pour devise, nous donne la certitude que nous la
retrouverons.
A M. Qaridiol, aux filles, au fils .nous
renouvelons nos sentiments d’affiection et
de fraternité chrétienne.
Nous adressons au vénéré pàsteuir M. Gardiol et à toute sa famiUe nos vives condoléances. Dam la douleur de la ^paror
tion il fait bon de se sentpr entouré pur
les p&rtsées affectueuses de tant de cœurs
sympathisants qui depumdent à Dieu le
Comolateur pour cetiæ qui souffrent. La
certitude du bonheur et du repos dont
jouissent dès maintenant ceux qui nous
ont précédés, la réalité de la continuité
de la communion entre ceux qui restent
et ceux qui sont partis, communion vivante
spirituelle que la mort, loim de rompre intensifie plus encore, donnent à ceux qui
continuent la course énergie et courage
pour tendre vers le but. j. t.
« « H:
En souvenir de M.me Lcnâse Gardiol, au
lieu de fleurs, la famille du chev. E. AyaSsot donna à TAsile des Vieillards de SaintJean L. 100.
Le pasteur émérite B. GARDIOL et sa
famille, profondément émus, remercient
de cœur toutes les personnes qui, de près
et de loin, leur ont fait parvenir l’expression de leur sympathie; ceux qui ont assisté la chère malade pendant sa longue
épreuve, et d’une manière particulière les
paroissiens de Bobi, accourus on si grand
nombre aux funérailles de œil» qui a passé
au müieu d’eux 43 ans de sa vie, et qu’elle
a portés jusqu’à la fin sur son cœur.
ISMIMBSSSSSSMMMB*#
HeWVTOHS.
A ,la «Salle Centraleà Genève,
M. Koyré, chargé de cours à l’institut de
hautes études, à Paris, fit une savante conférence Sur Wiclef et Huss. Sa thèse était
que le motif du mouvement déchaîné par
Oxford et Prague était purement d’ordré
philosophique et avait pris naissance dans
de pures querelles théolagiques.
La conférence de M. Koyré a suggéré
à un de ses auditeurs les réflexions
suivantes :
Wiclef à Oxford et son disciple à Pra^
gue ont été autre chose que des philosophes ; il y a en eux une révolte de conscience doublée d’une révolte politique, résultat de leurs études de la Bible. Mais
la part religieuse a été la plus grande. En
entendant M. Koyré on ne se serait jamais douté que les ennemis de Wiclef Tonit
fait exhumer cinquante ans après sa mort,
ont brûlé ses elements et jeté les cendres à la rivière. Non plus la félonie de
Tempereur à Constance en 1415, la âtuar
tion scandaleuse de la papauté, les mau-
4
Â---'
vais traitemeints subis par le martyr, ni
sa fìn totucbante.
Î1 y avait i|.ne autre raison. Widef et
llu^ ont attaqué tous dieux riifôtitutdoin
ecdésiastique de la paplauté et cela oni ne
le leur a pas pardobiné.
Pauvre philosophie devant des hommes
qui ont donné leur vie pour leur foi.
» * «
A Genève, cdntre les représentatdcns
qw perveatissent le sens moral et sont
une offense à la pudeur et au sentimient
redigieiux, æ lèvent avec vigueur les voix
les plus autorisées pour la défense des intérêts moraux de la population.
« C’est toujours, dit l’une d^elte, et toujours le même bolchevisme des moeurs par
lequel on empoisonne la jeunesse, non
^ par visiées politiques ou sociales, ce qui
ne serait déjà pas réjouissant, mais par le
désir sordide de gagner dte l’argent, en
attirant le pubMc par l’appât de spectacles 'les plus faisandéè
» « « ,
La « ¡Massion de Bâle », dont les champs
d'action se trouvent en Afrique et en
Asie, a tenu sa séance annuelle du 29 juin
au 4 juillet. La même semaine tenaient
leurs assises la Massion parmi les Juifs, ia
Société biblique, la Société pour les protestants disiséminiéS. La ville de Bâle fut visitée par des centaiines d’invités venus de
l’Alsace, l’Aflemagne et inatureltement des
autres cantons de la Suisfe. *
La cause missionnaire est visiblement
' au centre des grandes préoccupations de
nos églises. C’est ce qu’on a constaté à
Bâle. De la seule université dé Tubingue
23S étudiants vinrent pour s’occuper de
la cause dies Miissions;. Emouvant fut le
service dé conBécration des nouveaux missionlnaireS qui vont quitter leur pays pour
les postes à l’avantigaride qui leur seront
assignés.
Les rapports' des différents champs furent des plus encourageants ; on a réalisé
à nou'veau que l'Evaingile reste toujours la
puissance dé Salut.
Les dons ordinaires sont en augmentation sur l'an dernier. collecte en Suisse
du sou a produit environ frs. 1(K),000 de
plus que l’année précédente; i’augmentar
tion en AHémàgine a été dé marks 40.000.
Une nouvelle station est en construction
à ia Côte d’Or. Ailleurs les indigènes demandent des missionnaires, s’offrant à couvrir une partie’ des frais. Dans deux seuls
. districts du Camêroun le nombre des candidats ¡au baptême dépasse les 3.000. Les
troubles politiques entravent l’ceuvre aux
Indes, où la condition spirituelle et économique des gens des basses classes est des
plus douloureuses. En Chine l'œuvre doit
faire face à beaucoup de difficultés, biais
avance quand même.
* I» 4;
Le catholicisine en Suisse, dit-on, est tolérant. Pas partout cependant. En voici une
preuve. Un rapport d’une paroisse dé Fribourg dit : « Le dergé romain ne peut pas
abandonner son attitude hostile et haineuse à notre égard ; il semblé même que
depuis un an ü y ait une recrudescence
de fanatisme. Et il n’eSt pas rare du tout
que mous soyons obligés de réclamer l’aide
des autorités civiles pour les enterrements
protestants. Sauvent aussi les prêtres
viennent dire à nos paroisssiens des villages
retirés : « En Angleterre et aux Etatisa
Unis tout le monde vient à nous, dans 10
ans ou 20 ans il n’y aura plus dé protestants ». Ou bien encore : « Dans tel 'village tous les protestants ont reconnu leurs
erreurs et se sont convertis au catholicisme ; vous dévriez en faire de même ».
Et pour ne citer que dés faits récents :
« Une fofai c’est un Conseil communal qui
ne veut pas du concours du pasteur pour
l’enterrement d’un protestant, une autre
fois c’est une tombe creusée en sens inverse dés autres tombes et dams le coin
des réprouvés. Ou bien encore c’est un
jeune homme, depuis deux mois dans un
de nos hôpitaux et qui réclame la visite
de son pasteur, sans que celui-ci soit averti.
Cela est triste, mais cela doit être pour
nous un stimulant à être fidèles jusque
dans les plus petits détails ».
Terreno da vendere, campi, prati,
boschi, 5 giornate circa, casa rustica,
sorgente in località La Maria (Angrogna).
— Per informazioni rivolgersi all’ds/7o
dei Vecchi - Liiserna San Giovanni.
GENOVA. La nuova linea tramviaria
«Le Ville», che passa a pochissima distanza dal Foyer di Genova, conduce direttamente a tutti gli Stabilimenti Balneari
da Sampierdarena a Veltri. - La Direzione
del Foyer concede facilitazioni alle Signore
e Signorine bagnanti. - Approfittatene !
— Scrivere : FOYER - Via Brignole Deferrari, 16/3 - Genova.
CORRESPONDANCE.
A M. le Rédacteur de L'Echo des VaUées.
Torre PeUice.
Monsieur,
Bien qu’il se sait déjà écoulé quelque
temps diepulis que l’article intitulé ; « La
Religion considérée comme moyen thérapeutique » ait paru dans votre estimé journal L’Echo des VaUées, ce n’éSt que maintenatnt que midn attention est attirée par
ce qu’il dît de la Science Chrétienne d’une
manière qui pourrait mal renseigner vos
lecteurs. Je vous prie de bien vouloir m’acoordier uin peu de place dans vos colonnes
pour quelques courtes explications' et corrections. Le 'sujet de la guérison spirituelle
intéresse aujourd’hui bien des penseurs
et votre article est très intéressant, m'ais
j’y vois que la Science Chrétienne est classifiée comme suggestion, autosuggestion ou
autre méthode hypnotique et que ses guérisons sont le résultat de l'a volonté ou
de rimaginatiion ; c’est ceci que je voudrais
corriger.
Jésus-Christ dit : « Non pas ma Volonté,
m^s la tiienne soit faite », démontrant
amsi que la volonté humaine n’avait rien
à faire idans Pacoomplissement de la grande
œuvre. Il faisait une distinction entre
pouvoir spirituel et méthodes suggestives. La Science Chrétienne est un enseignement religieux basé sur la Biblè et surtout sur les paroles et les œuvres de Jésus, et par cela n’a rien de commun avec
aucune autre pratique ou méthode qui soit
basée sur l’action d'une mentalité humaine, sur une autre ou sur soi-même, et
elle ,ne doit pas être confondue avec aucun
autre genre de méthode mentale qui emploie la transmission de la pensée.
Mrs. Mary Baker Eddy, découvreuse et
fondatrice de la Science Chrétienne, dit
à la page 144 de Sdeme et Santé avec la
Clef des Ecritures : « La force dé volonté
humaine n’est pas la Science. La volonté
humaine appartient aux soi-disant sens
matériels, et il faut en condamner l’usage ».
Les guérisons de la Science Chrétienne
ne reposent paS sux la foi aveugle, mais
elleB sont les résultats de la compréhension
scientifique de la Loi 'Sur la guérison àpirituelle donnée par Dieu, cette même Loi
divine qui a été enseignée et pratiquée par
Jésus-Christ. Par l’étude sérieuse de la. Bible et du livre de texte de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des
Ecritures, les 'scientistes chrétiens apprennent comment appliquer cette loi pour
vaincre toutes les maladies et le péché.
L’application de cette loi est le traitement de la Science Chrétienne, la réalisation de la vérité énoncée dans le premier
chapitre de la Genèse, que Dieu a créé
l’homme à soai image et d’après ceci
l’homme idoit être spirituel et parfait
parce qu’il est l’image de son Créateur,
et parce que Dieu vit tout ce qu’il avait
fait et « c’était très bon ». De ceci la déduction logique que Dieu ne pouvait ni
créer ni permettre le mal', lequel doit alors
n’être que d’utoe existence et d’un pouvoir
suppositifs et le produit de la pensée
erronée.
A propos de guériiSons dans les églises, permettez-moi de citer la suivante :
Le très rév, 'William Temple, archevêque de York, dans Sdn livre ; Essays VU
Christian Polîtias (rédigé lorsqu’il était
évêque de IManchœter), écrit: «Il n’y a
pas de doute que mous autre de l’église
avons néglfeé lè rapport qui existe entre
ia fed et la santé, et c’est aurtout à cause
de cela que la Science Chrétienne, par
exemple, a gagné tant de fidèles ; car la
pratique de la Science Chrétienne a apporté un bienfait incalculable à beaucoup
de monde ».
Chaque semaine, dans le Chrîsticm
Sdeotee Sentinel, et chaque mois, dans le
Christian Sdence Journal, des cas authentiques de guérison sont publiés ; ils démontrent que toutes espèces de m'aladie», organiques aussi bien que fonctionneflies, ont
été guéries et pl'usieurs cas de guérison de
fractures des os sont lè résul'tat du traitement de la Science Chrétienne.
Agréez, Monsieur, l’expriessioin de ma
parfaite considération.
Miss Louise Jackson,
Comndttee onv Publication for Italy.
CHRONIQUE VAUOOISE.
BOBI. Deuils. Pendant la première quinzaine de juillet nous avons dû prendre
trois fois le chemin du cimetière pour y
accompagner les restes de deux sœurs et
d’un frère, décédés à la suite de longues
et pénibles maladies, supportées avec foi
et courage.
C'était d’abord Fostel Marie née Artus,
de Malbec, qui nous quittait à l’âge de
79 ans, ensuite Grand Anne née Bonjawr,
décédée au Lautaret, à l’âge de 88 ans, et,
enfin, Geymonat Jean Daniel, des Courtils,
de la Vide de Bobi, enlevé à l’affection des
siens à l’âge de 69 ans.
Dieu, qui a soutenu ces chers disparus,
soutienne ceux qui restent dans les larmes !
000000.^0<r0^0"0-000 OO-O-OOO
LES LIVRES.
Teofilo G. Pons : Vod e canzoni della 'piccola patria. — Tipografia Alpina - Torre
Pellice. — Prix : L. 5.
La « piceda patria » c’est ce coin de notre grande patrie, que tout Vaudois aime
d'’un amour particulier, l’amour pdur le
eoi qui l’a 'vu naître, pù le rattachent à
Sa terre tant de souvenirs que seul un
être inconscient ou ingrat peut oublier.
C’est notre devoir à tous, nous les habitants dé ces beaux vaHOns, de faire quelque chose qui apporte un bien quelconque
à la « familé », et d’en sauvegarder l’héritage. J’observe que c’est ce désir qui a
inspiré à M. Th. Pons l’idée ■— et l’a conduit à travers les difficultés de tout travail
sérieux — de ce recueil de chansons que
nous présentons à nos lecteurs. Ç’a même
été son seul but. Il déclare dans l’introduction dè n’avoir été poussé à les recueillir que dans « le désir et le but de sauver
de l’oubli quelquœ-unes de nos plus belles
chansons, qui ont fait la joie de plus d’une
génératian et qui, hélas ! semblent m'aintenant vouées à n’être bientôt plus qu’un
souvenir, comme tant d’autres de nos habitudles, de nos costumes caractéristiqgues
et même de nos dialectes».
Justement M. Pons rappelle avec regret
qu’on oublie et que diSparaiissent « tant
de bonnes choses et dè bonnes habitudes
et qu’ellies soient remplacées très souvent
non pas par de meilieures, mais par ce
qui est mauvais, même très mauvais».
Nous devons encourager tout effort qui
tend à faire une œuvre de conservation
de notre héritage dans ce qu’il a 'dè bon
et qui, par ce fait, s’dmi>œe à toute importation indésirable. C’est dans ce but
que nous reoommandans vivement le recueil de chansons fait par M. Pons. Nous
adressons cette recommandation aux jeunes : la jeunesse est 'l’âge surtout où l’on
aime chanter. Et notre jeunesse a besoin
d’avoir un répertoire riche, varié et Sain
surtout,. L’éducation inibire les chants,
mais les chansons peuvent corrompre la
meilleure éducation. Dis-moi ce que tu
chantes et je te dirai ce que tu es.
M. Pons 'avait à sa idîspoBition 19 manuscrits, il a lu plifi de 1.600 chansons
et il lUous donne un recueil qui en contient 104. C’est dire que nous avons le
meilleur de cette remarquable production
qiu’il a examinée avec soin. Notre public,
dès qu’il on aura pris con!nafasance, ne
pourra que lui en être reconnaissant.
Chanisons d’amour — chansons patriotiques — chansons humoristiques — complaintes et rondleS. Différentes donc les
sources qui ont inspiré lès chansons françaises, la plupart, italiennes, quelques-unes
en patois qui ont été réunies dans un volume qui présente bien aussi commie travail typographique, ce qui fait honneur
à l’Imprimerie Alpine.
» « *
Andre’-N. Bertranb : UEvangüe et la vìe.
— 69, Rue Perronet - Neuffly^sur-Seine
(France). — Prix : 5 its.
Poursuivant la réalisation de plus en
plus complète de son plan de diffusion des
vérités chrétiennes évangéliques dans les
miïïieux les pltuB divers, « La Cause » vient
de publier la troisième série des Conférences protestantes qui ont été radio-diffulsées par la Compagnie Française dè
Radiophonie.
C'est un recueil de quatre conférences :
L’Evangile et le travail — L’Evangile et
le ,bonheur — L’Evangilè et la souffrance
—■ L’Evangdile et la mort. Sujets' toujours
actuels, thèmes toujours vivants que l’éminent prédicateur de l’Oratoire de Paris
étudie avec la profondeur et la darté
qu’'0in lui connaît.
» # *
Nous tenons à signaler l’important Cahier que Foi et Vie publie pour le tri-centenaire d’A.grippa d’Aubigné. Dans quel
ques articles d’Aubigné nous est présenté’
comme prosateur, comme poète; dans un
troisième on nous parle des rapports de
d'Aubigné et de la Seigneurie de Genève.
Fort bele i’étudè sur d’Aubigné chrétien.
Dans las extraits de la presse on peut voir
dans quelle haute considération, le héros
est tenu par les critiques des plus grandes
revues françaises et suisses. On peut lire
dans un dernier chapitre quelques extraits
des œuvres de d’Aubigné.
Nous recommandons particulièrement ce
Cahier qu’on peut ^ procurer au Bureau
de la Revue -139, Boulevard Montparnasse
- Paris.
Jules Tren. directeur-responsable
Torre Pellice - Imprimerie Alpine
TIPOGRAFIA ALPINA
TORRE PELLICE - Via Arnaud, 31
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