1
Olnqulème année.
IV. 43.
21 Ottobre 18TO.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialefflenl consacrée aux intérêts matériels et spirituels
(le la Famille Yaudoise. ‘
Que toutes les choses qui soat-véritables. occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABONNEMENT :
Italie, & domicile (xin an] Fr, 3
Suisse.......................
France................» 6
Allemagne................fi
Angleterre, Pays-Bas . • 8
Un numéro séparé : 5 cent.
XJn numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D AB0NNEHENT
Torrr-Pet.i.ìce : Via Maestra,
N.42, {Agenzia bibliografica)
PtONRRoL : J. Chiantore Impr.
Turin r»*£»n, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica. via de’Pan^ani.
ANNON<’ES : 5 cent, la ligne
ou pirrtion de ligne.
Lettres et envois franco. S'a*
dresser pour l’administration
au Bureau d Torre-Pelllce ,
via Maestra N. 42. — pour U
rédaction : â Mr. A. Revel
Prof, ii Torre-Pellice.
SomTnaife.
Avis important. — Un faux Bourdon. —
Beccavi, — Petite boîte aux lettres. — Annonces.
Avis important
Nous regrettons de no pouvoir
satisfaire aux nombreuses demandes
qui nous sont faites de YEcho. Les
N"® 38, 39, 40 et 41 sont complètement épuisés. Nous avons déjà
dû augmenter le tirage, mais cela
ne suffit pas. II nous est impossible, malheureusement, de l’augmenter encore.
UN FAUX BOURDON.
Nous devons déclarer à nos lecteurs que nous ne pouvons en aucune façon nous expliquer, dans
le N. 40, la présence des trois petits articles sous la rubrique Pen-.
■sées. Ils n’ont été envoyés à l’imprimerie ni par nous, ni par nos
collaborateurs. Nous désavuons totalement ces articles, surtout le
second; L'homme a trois amis, etc.
Nous ne savons pas qui s’est permis de nous jouer un pareil tour.
Nos amis savent d’ailleurs que
nous sommes loin de professer de
semblables principes.
PECCAVI.
Dans ce même N. 40 nous avons
commis une grande faute, c’est
d avoir, sans nous en àpercevoir,
devancé notre epoque de 50 ans
pour le moins. C’est là d’ailleurs
la faute qu’ont commise les Jean
Huss , les. Savonarola , aussi bien
que les SAvet (*) et les Pellico.
Seulement/c’est aux Vallées Vaudoises et en 1870 que nous avons
fait cette imprudence. Notre peuple
n’est pas encore mûr pour la vérité
pure et entière. 11 faut la lui distribuer par miettes, sous forme de
fable, d’allégorie, de bonbon, si
non il la rejette avec dégoût. C’est
un principe de la médecine moderne de rendre les remèdes aussi
(*) Nous ne sommes pas de ses disciples.
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doux et faciles à prendre que possible. C’en est un autre de n e jamais
contraindre un malade de prendre
un remède qu’il ne veut pas absolument avaler , quand même on
aurait l’intime conviction qu’il n’y
a que ce remède qui puisse le
sauver de la mort. Les répugnances
d’un estomac délabré et la liberté
d’un agonisant doivent être reli
gieusement respectées. Voilà deux
principes que nous avons méconnus.
Nous en demandons pardon au
monde entier. Pour nous être permis de faire une piqûre très-légère après tout, car nous n’avons
pas encore vu bien clairement ce
qu’il y a de si féroce à dire que
le pasteur de La Tour ne visite
guère sa paroisse et qu’à Marguerite il n’a pas exprimé trèsclairement ses vues sur le Dimanche, pour nous être permis, dis-je,
de faire cette piqûre sans avoir
auparavant administré le chloroforme à grands Ilots, nous en avons
vu de belles ! Si nos amis de la
Suisse, d’Allemagne , d’Ecosse ,
qui nous connaissent bien après
tout et savent s’il y a quelqu’un
moins disposé que nous à la méchanceté et à l’hypocondrie [risum
teneatis), avaient pu voir comme
on nous l’a fait payer cher, et
comme on nous a traité! De mémoire d’homme si effroyable tempête n’a éclaté dans nos beaucoup
trop paisibles Vallées. On s’en est
même pris à nos meilleurs amis ,
malgré leur totale innocence ; ce
n’était plus de la colère, c’était
de la rage.
En présence donc de pareilles
persécutions en plein 1870 et aux
Vallées Vaudoises, commençant à
craindre sérieusement de compromettre encore le peu de bien qui
se trouve parmi nous , nous désavouons , mais pour ce qui concerne
la forme seulement, les deux articles à l’adresse du pasteur de
La Tour dans notre N. 40. Quant
au fond nous le maintenons tel
quel ; seulement , pour être plus
complet, nous ajouterons que le
nombre des familles qui attendent
des visites du pasteur de La Tour
depuis de longues années, va terriblement au de là de de^ix. 11 paraît en outre que le second de
nos interlocuteurs exagérait un
peu en soutenant qu’il n’y avait
pas à La Tour une seule maison
où il y eût un culte de famille régulier. On en a compté , dit-on ,
quinze ou vingt. C’est certes bien
beau. Malheuresement ce n’est pas
le pasteur lui-même qui nous l’a
dit et nous pensons qu’il n’y a
guère que lui qui puisse connaître
exactement ces choses. La question
reste donc pendante.
C’est par amour pour les quelques vrais chrétiens que nous avons
encore parmi nous , que nous en
sommes venu à cette sorte de rétractation. Ils sont si doux, si inoffensifs, si patients, que nous pourrions presque les appeler des saints.
Malheureusement ce sont des saints
qui ont peur. Ils tremblent. Mais
après tout nous commençons à comprendre pourquoi. Quelle terrible
chose que d’aller toucher un pasteur vaudois ! (horresco refer eus)
Eh bien ! pour ne faire de la peinf
à aucun de ces petits que nous vé
nérons et que nous aimons de tou
notre cœur, nous ferons même ui
sacrifice à notre personnalité et notr
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caractère et nous ne dirons plus
rien de ce que nous voyons et nous
savons. Exactement comme si nous
étions en Espagne avant la révolution , ou à Rome avant l’écroulement de la baracca et la dissolution de la consorteria. Que nos
lecteurs donc ne s’étonnent pas si
nous ne leur servons plus désormais que des potées de tisane et
de l’eau de mauves. C’est là ce
que veut notre mâle et énergique
peuple et c’est là ce que nous lui
verserons à grands flots. Toutefois nous ne pouvons pas toujours
répondre de nous. S’il nous arrivait de voir encore quelque chose
de trop criant, il est possible que
nous ne puissions pas nous contenir.
Mais nous le roulerons dans tant
de sucre et de cannelle, nous le
ferons dissoudre dans tant de sirop
de gomme , que tout le monde l’avalera sans se douter qu’il avale
une vérité.
Une chose seulement. Nous devons d’avance le dire à nos lecteurs , un métier aussi répugnant
et aussi nauséabond n’est pas fait
pour nous. Nous voyons venir le
jour où nous dirons un dernier
adieu à nos pauvres Vallées pour
aller chercher sous d’autres deux
ce qui nous manque totalement ici,
un peu de vie, d’aflection et de
liberté. Si l’on pouvait voir comme
nous avons le cœur serré en traçant ces lignes! Nous sommes seul,
tout seul!
Maintenant nous allons donner
à nos lecteurs un échantillon de
la manière dont on s’y prend pour
nous enseigner à respecter la vérité,
à être charitable et à ne point faire
des personnalités. C’est à regret que
nous le faisons, car nous n’ignorons pas que l’impression produite
par ces lettres sur tous ceux qui
veulent sérieusement le bien de nos
Vallées, sera bien diflierente de
celle que s’en promettent les auteurs. Mais ils l’ont voulu. Qu’on
leur pardonne toutefois d’ignorer
pour la plupart ce que c’est que
la publicité. Ces lettres viendront
confirmer une grande vérité. C’est
que tous les Vaudois reconnaissent
qu’il y a du mal dans nos Vallées,
mais n’entendent à aucun prixqu’on
se permette de le dire sérieusement
et d’y toucher. C’est un mal sacré.
Malheur à celui qui aurait la présomption de vouloir le préciser et
le toucher même du bout du doigt!
Alors vous verrez sortir de terre
par enchantement des légions d’avocats plus ou moins obscurs qui
entreprendront de vous démontrer
que vous n’êtes qu’un impertinent,
un calomniateur, une sorte do
monstre et que tout ce mal après
tout n’est qu’un bien. Puis ils se
recouchent. Voyez les lettres qui
suivent. Mais s’ils savaient le triste
rôle que c’est et que ce fut de tout
temps de porter écrit en larges
lettres sur son front; Persécuteur
de la vérité ! Savent-ils la belle
compagnie dans laquelle ils se trouvent? Et ce sont des Vaudois du
Piémont ! Il sera bon en outre de
remarquer quelque peu l’exégèse
de celui que probablement certains
journaux, un peu à tort sans doute,
ont appelé il Mettore délia chiesa
evangelica (!). Est-il étonnant qu’avec une semblable exégèse il y ait
encore autant de stations qui soient
de véritables stations, c’est-à-dire
des stations stationnaires?
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Monsieur le Rédacteur
de ¿’Echo de Vallées.
Les Monnets le 15 octobre 1870.
Les observations faites par vous, Monsieur , à la lettre que j’eus l’honneur de
vous écrire au sujet d’une indiscrétion,
contiennent de telles absurdités, que malgré moi je me vois forcé d’y répondre,
car je ne voudrais pas laisser votre publie
sous l’impression de vosinouies assertions
qui, si elles n’étaient si virulentes, seraient
parfaitement risibles.
Comment conciliez vous, je vous prie.
Monsieur, le premier paragraphe de votre
réponse, avec ce que vous dites dans
l’article en tête de ce môme journal, où
vous vous plaignez en termes fort peu
mesurés, du caractère des vaudois qui,
dites vous, n’osent dire en face ce qu’ils
disent par derrière, et maintenant que
quelqu’un ose manifester publiquement
l’impression ressentie par votre indiscrétion, vous voilà furieux et menaçant, et
sans plus de façons, vous le renvoyez à
cet article, où vous traitez de lâche le
caractère national et où vous nous rabaissez au niveau de la brute. Oii donc
est votre logique. Monsieur? M’est avis
que vous vous oubliez et que vous feriez
mieux de garder pour vous-même ces
blessantes dénominations, indignes d’être
employées par un homme qui se respecte.
Quant à votre second paragraphe il a
provoqué chez moi une telle hilarité (?)
que je vous pardonne en sa faveur beaucoup des sottises que vous vous permettez
de me dire. Vous parlez de velours et d’or.
Miséricorde, dans quel salon vaudois
avez vous trouvé de telles somptuosités.
Il paraît que vous ne les connaissez guère,
Monsieur.
Passons maintenant. Monsieur, à l’article
sur la charité. Je ne crois guère me tromper, en vous disant ingénument, que
probablement c’est là où le bâtvous blesse.
Si je me trompe, je suis tout disposé
à retracter ce que j”ai dit à ce propos,
dans ma lettre, mais pour cela il faudrait
me convaincre. Monsieur, que comme je
vous l’ai dit, lorsque vous vîntes chez
moi, pour m’engager {*) de retirer m»
lettre, que vous avez employé auparavant tous les autres moyens de persuasion pour avertir M' le pasteur en
question des lacunes de son ministère, au
lieu de cela qu’avez vous fait Monsieur,
s’il est vrai, que vous avez prévenu M.
M. que vous lui tomberiez dessus dans
votre prochain numéro, il est tout aussi
vrai, que votre ou plutôt vos articles étaient déjà faits et je crois même déjà expédiés. lors que vous fîtes cette démarche.
Sur cela votre conscience se sent parfaitement à l’aise, mais Monsieur, est-ce là
la charité que commande S‘ Paul? Vous
me demandez,. Monsieur, en quoi consiste
ma charité, je vous répondrai simplement
au risque de vous paraître encore ingénu
que je l’ai toujours comprise d’après les
instructions que l’apôtre nous a laissées,
sans parler de la charité élémentaire,
qui consiste à ne pas faire à autrui ce
qu’on ne voudrait pas qui nous fôt fait!
Ensuite que diriez vous. Monsieur, du
rédacteur d’une feuille, ayant des aspirations religieuses, qui s’oublie au point
de tomber sur une personne respectable
et revêtue d’un caractère respectó dans
deux articles différents du même numéro.
Ce procédé, est-il généreux, noble, permis? et qui de nous deux, Monsieur le
rédacteur, mérite le mieux le titre dont
vous gratifiez les vaudois.
' Pauvre langue française, vous trouvez
donc que- je l’ai tordue en me servant
du mot de cancan? Vous me dites: Pesez
vos expressions: pesons les. Comment?
Le mot de cancan qui est d’un style familier il est vrai, n’est-il pas un diminutif
adouci de calomnie, n’est ce pas l’invention on la répétition de quelque petite
histoire inventée pour nuire à son prochain ? hi.storiette., qui, en ayant les apparences de la vérité, n’est au fond qu’un
mensonge. Je maintiens.donc ce mot, Mon
(*) Ajoutez, par excès de délicatesse et
de loyauté C’est è regret que nous avons
dû lancer une bombe contre votre élégante
cathédrale (style gotique', si elle s'est écroulée avec fracas ne vous en prenez qu’à vouamême. Il fallait la faire plus solide.
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sieur, ne vous en déplaise, et j’affirme
même que vous êtes l’auteur de ce cancan, car vous m’avez avoué chez vous
que ce petit dialogue était entièrement de
votre invention et destiné à mettre M. M.
en scène, pour en venir à vos fins (!!! )
Il n’y a donc de vrai dans ce récit que
la lune, qui rougissant du rôle que vous
lui faitesjouer a fort bien fait de se cacher
derrière ungros nuage. Est-celà, Monsieur,
ce que vous entendez par dire la vérité
toute nue, appeler chat un chat. Vraiment , Monsieur, je vous admire !
Permettez-moi encore de vous demander
avant de finir, et cela fort sérieusement,
de quel droit vous vous faites Vécho de
ce qui peut se dire dans le secret du cabinet et au coin des rues? De qui avez
vous reçu ce mandat d’inquisiteur et de
juge? Arrivé d’hier au milieu de nous,
journaliste de la veille et jeune par dessus
le marché, avez vous vraiment déjà assez
d’expérience des hommes et des choses,
pour le rôle que vous voulez prendre?
Croyez-moi, Monsieur, mêlez un peu d’eau
à votre vin, il n’en sera que plus goûté
et plus sain pour vous et pour les autres,
c’est un conseil d’ami que je vous donne,
quitte à recevoir encore une ondée de
votre fougeuse et peu fraternelle indignation , à la quelle je ne daignerai certainement plus répondre {!).
Agréez, Monsieur, mes salutations.
D. Pellegri.";.
A Monsieur le Rédacteur
de i’Echo de Vallées,
Turin, le 10 octobre 1870.
Les liens de parenté qui m’unissent à
Mr le pasteur Malan, sont trop intimes
pour que je juge convenable de vous dire
tout ce que je pourrais vour dire au sujet
des deux articles du dernier N° de VEcho,
intitulés: Une indiscrétion et Une seconde
réunion à S*‘ Marguerite ( ! ).
Je pourrais vous démontrer que dans le
premier de ces articles l'Echo a foulé aux
^ pieds la discipline de l’Eglise vaudoise qui
établit que la censure en particulier doit
aller avant toBte antre peine infligée au
pasteur qui se rend coupable de c grave
négligence dans l’accomplissement de ses
devoirs » (ce qui parait être selon vous
le cas de le pasteur Malan).
Je pourrais vous démontrer 'que dans
ce même article VEcho a entièrement foulé
aux pieds la discipline évangélique qui
établit que l’on ne doit point recevoir d’accusation contre le pasteur que sur la déposition de deux ou de trois témoins {Ep.
I à Tim. V. 19).
Je pourrais vous démontrer que dans
l’un et l’autre de ces articles VEcho a fait
preuve d’un manque de charité, qui va,
d’un côté, jusqu’à l’insolence, et qui va,
de l’autre, jusqu’à la calomnie (!ü).
Je pourrais vous démontrer plus d’une
chose encore à ce sujet, mais je le répète
je ne juge pas convenable de vous dire
tout ce que je pourrais vous dire là dessus.
Ce que je désire faire par la présente
c’est uniquement de venir déposer un fait
sur votre conscience, et ce fait le voici :
c’est que moi, Evangéliste Vaudois, j’en suis
venu au point d’avoir honte de VEcho des
Vallées, en face des ennemis de l’Evangile,
c’est que tant que VEcho se montrera animé,
envers ses coréligionnaires eux-mêmes,
de cet esprit de grossière critique qui,
hélas, u’est pas d’hier seulement chez lui,
moi, Evangéliste vaudois, je n’oserai jamais eu proposer l’abonnement à aucune
personne qui ne soit pas plus qu’enracinée
dans l’Evangile.
Et voyez si je m’abondonne à du sentiment; pas plus loin que ce matin je me
trouvais chez une personne qui n’est ni
parente ni en relation particulière avec M.
le pasteur Malan. Nous parlions de différentes choses. Tout à coup la voilà qui
me demande si j’ai lu les deux articlesen question ; et le jugement qu’elle portait sur eux se résumait à ceci; « C’est
une horreur!... Que diraient les catholiques s’ils lisaient de pareilles choses! ».
Et il y a des catholiques qui lisent VEcho !
Sachez le bien !
Je n’ajouterai rien, si ce n’est que VEcho^
qui parait aimer le qu’on se le dise, se
dise quelquefois à lui-même qu’il est écrit
dans l’Evangile ; Malheur à l’homme par
qui le scandale arrive ■*.
6
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Et maintenant, Monsieur le Rédacteur,
croyez moi, malgré tout ce qui précédé,
Votre dévoué en. J. C.
Jaqües Weitzecher Evang.
Monsieur le Rédacteur.
S‘ Jean le !2 octobre 1870.
Les soussignés, pasteur de Pramol et
de S‘ Jean , se sentent pressés de relever
plusieurs inexactitudes dont ils ont été
frappés en lisant les 2 derniers N° de votre
journal. Dans votre N” 39™, à la 1“ page,
vous avancez comme un fait incontestable
que l’oeuvre d’évangélisation est accomplie
par les pasteurs , les évangélistes et les
instituteurs vaudois qui travaillenten Italie,
et que dans nos Vallées vingt ou trente
personnes seulement s’intéressent vraiment à elle, et la sanctionnent. Ces 20 ou
30 chrétiens d’élite se trouvent tous selon
vous à la Tour, ce sont les membres de
la belle réunion en faveur de l’évangélisation en Italie , véritable petite oasis dans
le désert dont vous parlez daus votre dernier numéro.
Grâce à Dieu tous les amis et les soutiens de notre mission italienne dans les
Vallées ne sont pas compris dans la petite
société dont vous parlez. Toutes les fois que
des réunions spéciales ont été annoncées
dans le but de faire des communications
sur notre mission italienne, on s’est partout empressé de s’y rendre. En outre des
centaines de souscripteurs prennent part
à la collecte qui se fait annuellement en
faveur de cette œuvre dans chacune des
paroisses de notre Eglise. Si ce sont là
des indices que dans les Vallées personne
ne s’intéresse à la mission italienne, à
l’exception de la société de La Tour, nous
un appelons au jugement impartial de vos
lecteurs.
Nous ne voulons nullement prétendre
par là que nous n’ayons pas de grands
progrès à faire à cet égard, mais ce que
nous prenons la liberté de vous dire c’est
■que ce n’ést pas ëh suivant le système
de dénigrement, trop commun à votre
journal, que l’on parviendra à réveiller
dans notre Eglise de l’intérêt pour l’évan
gélisation, au Contraire en suivant cette
marche on finira par refroidir ceux qui en
posséderaient encore quelque peu.
Nous vous remercions du conseil que
vous donnez à nos paroisses d’avoir une
réunion mensuelle au sujet de cette œuvre,
mais nous supposons que cela se fait un
peu partout, si ce n’est pas d’une manière
aussi régulière qu’à La Tour, car nous
n’avons pas partout des professurs qui
puissent prendre l’initiative et se bien préparer comme on le fait dans votre véritable petite oasis, cependant quand nous
avons quelques détails intéressants sur
l’évangélisation, nous ne manquons pas,
croyez le, de les communiquer à nos paroissiens.
Tout en acceptant votre conseil avec
reconnaissance, permettez nous de vous
“en donner un aussi à notre tour. Votre
qualité de membre de la Société en faveur
de P Evangélisation en Italie vous met à
même d’entendre de nombreuses et intéressantes communications sur cette œuvre,
rien de plus facile pour vous que de nous
faire part au moyen de VEcho de ce petit
bois si propre à adoucir les eaux amères.
Ce qui vous rafraîchit ne pourra que nous
rafraîchir nous même, et de cette manière qui sait si la petite oasis ne finira pa^
par couvrir tout le désert?
Dans tous les cas, croyez le, de telles
communications intéresseraient beaucoup
plus vos lecteurs que les attaques injustes
et déloyales lancées à tout propos par
votre journal contre In pasteur de La Tour.
Les deux articles intitulés ; Indiscrétion,
et une seconde réunion à S. Marguerite
contenus dans votre dernier N” ont produit, sur tous ceux qui les ont lus sans
esprit de parti, une impression des plus
pénibles. Leur auteur, malgré le ton tranchant avec lequel il parle, nous paraît
être étranger à tout Ce qui se passe au
sein de la paroisse de La Tour (1), sans
cela il n’aurait pàs parlé comme il l’a
fait de son pasteur. Nous connaissons trop
son zèle (2) et son amour des âmes pour
1
(1) Je n’y ai donc pas passé assez d’années?
(2) Voyez oè que l'on entend par zèle aux
Vallées Vaudoisesl
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accepter les injustes et calomnieues accusations lancées contre lui. Nous n’avons
pas été moins blessés en voyant avec
quelle suffisance l’auteur de ces articles
s’est cru appelé à décerner à un ancien
professeur du Collège et à un des plus
respectables pasteurs de notre Eglise un
diplôme d’ignorance et d’incapacité (1).
Les soussignés sont heureux que cette
occasion leur soit offerte pour faire parvenir au Pasteur de La Tour l’expression
de leur profonde sympathie pour la manière dont il a été traité par votre journal.
Nous espérons que l’auteur en question
n’aura pas tardé à reconnaître combien
peu ses deux articles étaient pénétrés d’un
esprit chétien, et qu’à l’avenir le rédacteur de VEcho repoussera de son jonrnal
de semblables attaques personnelles ponr
s’en tenir à la discussion des principes (2)
et à la communication des faits propres
à instruire et à édifier ses lecteurs.
Dans l’espoir que vous voudrez bien insérer notre lettre dans votre prochain N.
nous vous prions de nous croire vos tous
dévoués D. B. Mcston Past.
A. Gaî Pasteur.
(1) On peut être ancien professenr du Collège et un homme respectable, et malgré
cela ne pas visiter sa paroisse et ne pas
exprimer clairement ses vues sur le dimanche.
(2) Quand je vous le disais qu'ils ne les
connaissent pas même ! Mais savez-vous ce
qu’ils voudraient'? C'est nous amener à ne
plus faire de l'Echo qu’une série de discussions
a la Sie Marguerite. Voyez la ruse! Comme
ces Messieurs se frotteraient les mains! Mais,
pas si bêle , allez !
Monsieur le Rédacteur,
La Tour, le 8 octobre 1S70.
La vérité avant tout. Je suis persuadé
que vous le pensez comme moi.. S’il en
est ainsi, j’espère que vous ne vous refuserez pas à accorder l’hospitaiité à ces
quelques lignes dans VEcho des Vallées.
J’admets avec vous que l’Eglise Vaudoise
ne porte pas à l’Evangélisation tout l’entérêt que cette œuvre mérite. le reconnais
qu’il y a beaucoup de vaudois qui y sont
indifferents, et meme, que quelques uns
ne la voient pas de bon œil et en sont
les ennemis. Mais de là à soutenir qu’en
dehors des pasteurs, des évangélistes et
des instituteurs Vaudois qui travaillent en
Italie il n’y a que 20 ou -30 personnes
dans nos vallées qui s’intéressent vrai-i
ment à elle et la soutiennent, et qu’il y
a tout au plus 100 vaudois de la vieille
roche qui ont compris leur tâche, il y a une
très grande distance. L’article tout entiei^
est rempli d’exagérations à côté de queh
ques bonnes vérités. Je désire établir les
laits. Si vous aviez jeté les yeux sur le
rapport de la commission d’Evangélisation
au Synode dernier vous auriez compté,
comnie je viens de le faire. 110 noms de
La Tour et des euvirons qui ont contribué individuellement et volontairement,
j’ajouterai même avec plaisir, à l’entretien
de l’œuvre ; les dons ne sont pas considérables pour la plupart, mais nous n’avons pas le droit de les mépriser. Dans
cette liste ne sont pas compris les dons
collectifs d’écoles, d’établissements, de
paroisses et de stations d’Evangélisation.
Je puis vous dire qu’il y a telle paroisse
de notre Eglise, qui daus l’assemblée générale convoquée pour faire la répartition
des collectes annuelles, outre les diverses
œuvres, a insisté avec force pour que
le Consistoire fit la part la plus large à
l’Evangélisation. Je pourrais en dire autant de plusieurs paroisses, mais non pas
de toutes il est vrai. Pour que ce résultat
fût atteint il faudrait qne tes pasteurs prissent à tâche de faire connaître notre Evangélisation, et, à défant de nouvelles plus
fraîches, que la plupart pourraient du
reste se procurer, s’il le voulaient, auprès
des évangélistes, il suffirait de lire et d’expliquer avec quelque soin le rapport annuel de la commission d’Evangélisation. Je
suis convaincu, par la connaissance que
j’ai de nos paroisses, qu’il n’y eu a point
oii on ne put trouver non pas dans quelques années, mais dans quelques mois , à
l’époque de notre prochain Synode, par exemple, un nombre plus considérable d’amis,
de l’œuvre que vous n’en voyez maintenant dans l’Eglise vaudoise toute entière.
Puisque j’ai la parole, et je n’en abuserai
pas, je passe à autre chose. Vous prétendez dans l’eu’ticle intitulé Non possumus,
que la Table peut ce qu’elle veut, ou k
peu près, et que si nous n’avons pas un
maître de chant, c’eât qu’elle ne le veut pas
ou qu’elle ne s’en soucie pas ; que si le chant
va mal un peu partout, c’est sa faute.
Vous êtes dans l’erreur. La Tahie a voulu
et n’a pas pu. Elle a cherché un maître
de chant et s’est adressée pour cela à des
amis d’outre mont qui, après bien des
recherches, lui ont proposé un régent paroissial pour francs 2500. La ’Table n’a
pas pu accepter la personne proposée
pour des raisonsmajeures.C’estalors qu’elle
a donné à l’Ecole Normale un Directeur
capable d’enseigner le chantetaiitre chose.
Cela ne suffit pas, à ce qu’il paraît. Eh bien !
pour vous prouver notre bonne volonté,
je puis m’engager au nom de la Table à
trouver les fr. 5 ou 600, si, de votre côté
et par le moyen de l'Echo, vous parvenez
à attirer chez nous l’honnête artiste qui
aurait la belle tâche de rétablir l’harmonie
8
-426
au milieu de nous. Je regrette, Monsieur
le rédacteur, que vous sembliez croire,
et que vous contribuiez à faire croire,
que la Table a une baguette magique avec
laquelle elle fait sortir de terre des centaines de francs. C’est un préjugé populaire que ['Echo des Vallées devrait au
contraire s’efforcer de dissiper. Aussi je
me hâte de déclarer que la somme en
question la Table ne veut pas la collecter
à l’étranger, mais compte la faire sortir
des paroisses mêmes et des établissements
qui profiteront directement de ce précieux
avantage. Du reste, à part certains détails, je vous remercie d’avoir appelé l’atterfiion sur cet objet important.
Encore quelques mots à propos de l’article du N. 40 intitulé Une indiscrétion. Je
ne vous parlerai pas des personnalités qui
s’y trouvent, et qui ne peuvent qu’attirer
des sympathies à celui qui en est l’objet;
je ne'veux relever ici qu’une exagération
d’un de vos interlocuteurs. Vous lui faites
dire qu’il n’j[ a pas à La Tour une seule
maison oii il y ait un culte régulier de
famille. Je viens de faire une petite addition, et cette opération mentale m’a donné,
grâce à Dieu, un certain nombre de maisons ( de 15 à 20), oü ce culte se fait régulièrement; je suis sûr qu’il y en a plusieurs autres que votre pasteur et vos
anciens pourraient vous indiquer. Le culte
de famille n’est pas du reste une chose
que l’on publie du haut des toits et sur
l’existence de laquelle vous puissiez avoir
des renseignements suffisants depuis le
peu de temps que vous êtes parmi nous.
'Or ce que vous avancez à cet égard, même
d’une manière hypothétique, vous ne devriez l’avancer que sur des données bien
scertaioes.
Je ne suis certes pas du nombre des
satisfaits, il s’en faut de beaucoup Je ne
le suis ni comme professeur du Collège,
ni comme membre de l’Eglise et de la
paroisse. Nous avons besoin d’un réveil
religieux et nous devons y tendre par tous
les moyens, y compris celui de la presse.
Car c’est là la seule chose nécessaire;
tout le reste ust accessoire à côté de ce
g;rand but Mais si les portraits que vous
faites de notre population étaient vrais,
elle serait si horriblement laide que j’aurais honte d’y appartenir et de travailler
au milieu d’elle (1). La chose serait du
reste inutile, car il s’agit d’une corruption du caractère à laquelle il n’y a guère
de remède.
Malgré toutes nos misères nous ne sommes cependant pas aussi méprisables. Des
timides, des faibles, des lâches même, il
J en a partout ; il y en a aussi chez nous;
(1) Voyez un peu!
mais si vous aviez eu l’occasion d’assister
à certaines visites paroissiales auxquelles
j’ai assisté ces dernières années, vous y
auriez trouvé de la franchise à faire tressaillir d’aise les plus difficiles à contenter. Ainsi à Prali, à Massel, à Rodoret, au
Périer, au Pomaret, à Pramol, à S‘ Germain et dans d’autres paroisses encore.
11 serait à désirer, que VEcho des Vallées,
pour répondre à sop nom et pour être
dans le vrai, ne f^ pas essentiellement
['Echo de quelques manifestations et de
quelques personnes de La Tour et de ses
environs.
Je tiens à déclarer, en finissant, parceque bien des personnes croyent et prétendent le contraire, que la Table n’a,
comme telle, aucune part dans la rédaction de l’Echo des Vallées.
Recevez, Monsieur le Directeur, mes salutations chrétiennes.
Votre très-humble
E. Malan Professeur.
PETITE BOITE AUX LETTRES
M. G. Florence. Merci. Paraîtra incessamment.
M. I. P P. Guastalla. Mille remerciements.
Après l'orage.
B. V H. Potsdam. Nur ein Kinderspiel in
Vergleiche mit dem was schon vorüber ist.
I. P. M. Eplatures. Presque anéanti.
Misses S. Ile. Edimburgh. You will receive
it as soon as possible. Thauk you very much.
M. L. Pomaret. Pour le prochain numéro.
Merci.
AIVIVOIVOES.
Une jeune dame, veuve d’un pasteur, voudrait recevoir en pension
des jeunes filles désireuses de fréquenter l’Ecole supérieure — Leçons
de musique, à part, soins assidus —
Position centrale.
S’adresser à M, le Prof. B. Thon à
Torre-Pellice.
Il vient de paraître la Blocraphle
de !.. De Saueils» se trouve au
bureau dd’Echo des Vallées; au prix
de fr. 0, 50.
A. RSvbl Gérant.
Pignerol, Impr. Ghiantor«.