1
Compte-courant avec la Poste.
Prix d’abonnement par an
Italie . . . . Fr. 3
Ktratiger ... „6
AlleììiagiiB, Ail triiïhe-Hon grie.
Belgique, Danemark,
Egypte, Hollande, Suède,
Suisse, par (thonff*>w«ni
postal selon \'Anrord de
Vittine . , . Fr. 3
Ou s’abonne :
Au bureau d’Admiiiistration ;
Chez MM. les Pasteurs ; et à
l’imp. Besson à Torre Pellice.
L’abonnement se paye d’avance^
Année XXXIV. N. 13.
30 Mars 1899
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chaoun.
Afifionces: 20 centimes par espace
de ligne pour 1 fois —* 15 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus.
S'adresser pour la Rédaction à M.
N. Tourn, prof., Toffe i'elUce et
Jour rAdimnistration à M. Jean
alla, prof., Torre Vellice.
Tout changement d’adresse coûte
15 centimes, sauf ceux du corn'
mencement de l'année.
L’BOHO
DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi.
Vuus me serez témoins. Aot. F, 3. Suivaut lu. véritC avec la charité. Eph. IV, 15. tjiic tou règne vîenné. Matt. VI lü.
Sommaire :
Vemh'edi Saint,. — Notice autobiugriipliiqno.
— Les Viiudois et Paul Sabatier. —
Nouvelles de M. li. Trou. — ('hrouiqae
A'aiidoise. — Nouvelles et faits divers. —
üiivrag-es rec;us.— Juforraations. — Revue
Politique. — Aiinouces.
ye:^dredi saint
s. Jean XIX, JO
«Tant est accompli». Cette parole
du .Sauveur est tout d’abord un cri
de soulagement et de bonheur « C’est
fini ; » oh ! que ce mot est beau quand
après une longue et douloureuse opération il retentit aux oreilles du malade que l’on remet sur son lit pour
l’y laisser désormai.s en repos! Depuis
plu.s de 12 heures toutes les douleurs
imaginables de l’âme et du corps
s’étaient concentrées sur la sainte
victime de Golgotha. Chacune des
minutes qu’ il avait vécues depuis la
veille au soir étaient de celles qui
paraissent des siècles. Enfin ! enfin
la délivrance approchait et Jésus la
.salue avec transports !
Mais il y a plus que cela dans
ces trois mots ou plutôt dans ce mot,
(par en grec il n’y en a qu’un). Il y
a un témoignage de fidélité, l’attestation d’une grande victoire rem
portée, le sceau mis à une œuv're
achevée avec succès ! Il y a des vies
qui sont ßnles sans être achevées. Une
chose achevée c’est une chose complète, parfois même parfaite. Dans
l’atelier du grand peintre genevois
Calarne, atelier que l’on a conservé
tel quel depuis sa mort, on admire un
grand tableau qui révèle les qualités
puissantes de son auteur mais qui
est resté inachevé. I.a maladie et la
mort sont venues interrompre le travail si bien commencé. De telles interruptions trop fréquentes ici bas
sont toujours tristes. Mais quand il
ne s’agit que d’entreprises industrielles, commerciales, politiques, d’œuvres littéraires ou artistiques, on peut
s’en consoler. Ce qui est plus triste,
plus grave encore c’ est une tâche
morale inachevée, une vocation manquée ou à moitié remplie, ou, pis
encore, une vie défigurée, souillée,
ruinée. Dieu avait donné à tel homme,
à telle femme un beavt jardin à cultiver et à garder, le jardin de sa
famille ou le jardin de son cœur.
Mais par sa paresse, sa négligence,
ses vices il l’a laissé fouler, piétiner,
envahir par les épines et les orties.
Puis il meurt avant d’avoir réparé
tous ces dégâts. Dieu avait donné à
cet homme, à cette femme un temple
à bâtir pour sa gloire, une âme qui
2
— 98 —
devait lui être consacrée, d’autres
âmes qui devaient être converties,
instruites, transformées en « pierres
vivantes s> de l’édifice éternel. Au
lieu de cela, cette personne ne laisse
derrière elle qu’une ruine lamentable.
Combien different est le cas de
l’Homme qui meurt sur le Calvaire,
pendu entre deux brigands et envisicgé
comme un malfaiteur. Sa vie n’est
pas seulement finie ¡Darce que l’on
en coupe le fil d’une main cruelle.
Elle est achevée parce que son œuvre
est faite et parfaitement bien faite.
Se souvenant du commandemant
divin ; « Tu travaillera six jours et
tu feras tout ton ouvrage,, — il avait
dit ; “Fendant qu’il fait jour il me faut
faire les œuvres de Celui qui m’ a envogé; la nuit vient dans laquelle personne ne peut travailler Il ne s’est
pas laissé .surprendre par la nuit
avant d’avoir achevé tout son ouvrage. Il s’est montré le fidèle et
loyal Serviteur de l’Eternel sous les
traits duquel le livre d’Esaïe le décrit par avance. Il en a accompli
parfaitement les deux fonctions : servir
d’abord, puis souffrir. Une obéissance
n’est parfaite que quand elle réunit
ces deux choses et ne se dément
pas un instant jusqu’à la fin. Voilà
ce que Jésus a fait ; il ne s’est jamais
prévalu de sa dignité et de ses privilèges de naissance pour se dispenser de quelque devoir ou de quelque souffrance. « Quoiqu’ il fût Fils,
U a appris V ohélssanee par les choses
qn’il a souffertes». Il a pris d'une
main ferme la coupe amère qui lui
étiüt présentée et il ne l’a pas posée
avant de l’avoir vidée jusqu’à la lie.
Le .serviteur fidèle, le bon Berger
s’est fait agneau et comme tel il a
pris sur lui et « ôté le péché du monde».
Il en a aboli la culpabilité et brisé
le pouvoir pour tous ceux qui désormais accepteront sa grâce et entreront en communion de vie avec
lui par la foi.
Et voilà pourquoi ces fêtes chrétiennes viennent redire à tout pé. cheur, quelle que soit sa culpabilité.
quelle que soit sa misère spirituelle:
<5. Vois, écoute, tout est accompli ! la
paix est faite, la réconciliation est
opérée, tu n’ as plus qu’ à accepter,
qu’à mettre la signature ou le sceau
de ta foi au bas de l’acte du pardon.
Sans doute, en toi, tout est encore
à faire, mais Dieu lui-même s’offre
à le faire par son Esprit. Il ne te
demande pour le moment que de
saisir ce qui a été fait et parfaitement accompli en ta faveur par un
Sauveur « mort à cause de nos offenses
et ressuscité à cause de notre Justification ».
IL A.
loÜGB auiobiograplii(|UG
V.
Le moment approche où M. Lantaret pourra enfin « remettre avec
confiance le journal vaudois aux mains
d’un homme capable et sûr » comme
il le désirait depuis plusieurs années.
Déjà à la fin de 1883 il annonçait
que la Rédaction se transporterait à
.Saint Germain, .où la proximité de
l’imprimerie permettrait au Rédacteur
« de corriger les épreuves jùsqu’ à la
dernière heure et d'ajouter quelques
nouvelles un peu plus fraîches que
celles dont il fallait se contenter
jusqu’ici». Le journal, cependant,
« conserve provisoirement son vieux
directeur », et F on continue à faire
adresser au Pomaret tout ce qui
concerne, soit la rédaction, soit l’administration.
Nous ne pouvons croire que l’œuvre
de M. Bosio se bornât à un travail
plus ou moins matériel, et nous
soupçpnnons fort qu’ il fût F auteur
de plus d’un de ces nombreux articles
de fond qui paraissaient sans signature.
Quoi qu’ il en soit, l'année suivante
le Témoin fait un pas de plus vers
.Saint Germain, et F on invite à
adresser les communications et les
manuscrits « soit à la Direction au
3
- Ô9
Pomaret, soit à M. H. Bosio, pasteur
à Saint Germain ». M. Bosio devient,
de faitj le principal rédacteur du
journal et beaucouj) d’articles sont
signés de ses initiales, sans compter
ceux qu’ il publie sans signature et
qui sont sans doute plus nombreux
que les premiers.
Autant M. Lantaret était impatient
de se décharger de la direction,
autant M. Bosio avait de la peine à
se décider à la prendre. 11 s’y décida
cependant à la fin de cette même
année 1885, après s’être assuré la
collaboration régulière de plusieurs
collègues, y compris celle de M. Lantaret lui-même, ■ qui loin de vouloir
prendi'e définitivement congé des
lecteurs du Témoin, lui continuera
son concours « aussi longtemps, dit-il,
que je pourrai tenir la plume et que
la direction du journal jugera que
ce que j’écris peut encore être déchiffré sans trop d’effort, et vaut la
peine d’être publié ».
Il vaudrait la peine de transciire
en entier 1’ article - programme du
nouveau directeur, public dans le
numéro du ii décembre 1885. Après
avoir déclaré que le journal sans être
l’organe officiel de l’Eglise vaudoise,
a pour but « de la servir de tout
son pouvoir en étant, dans son sein,
un témoin fidèle du glorieux évatigile
de Christ», il ajoute:
< Le Témoin désire être le journal
de la famille ruudoise qui habite les
Vallées, mais qui a des membres
répandus en nombre considérable
dans les autre parties de l’Italie, en
France, en Amérique et ailleurs encore. Nous sommes convaincu que,
à côté des rouages de l’administration
ecclésiastique, il est un des moyens
les plus puissants et les plus pratiques
pour maintenir et fortifier l’ancienne
Union Vaudoise, deux fois jurée, à
Bobi, par nos pères. — Une question
importante prcoccupe-t-elle les membres de cette grande famille ? Le
Téin(^n ouvre ses colonnes à ceux
qui désirent la traiter dans un sens
ou dans l’autre. — Une fraction de
la famille est-elle frappée de quelque
fléau ou de quelque désastre ? Le
journal communique la nouvelle aux
autres membres et leur fournit même
l’occasion de témoigner pratiquement
leur sympathie à ceux qui souffrent. —
Y a-t-il dans une paroisse un sujet
de joie ? Toute la famille 1’ apprend
par le journal et se réjouit avec ceux
qui sont dans la joie ».
Le journal, continue M. Bosio,
publiera « des articles sur toute les
(juesUons eedésiastiques à l'ordre du
jour » de courtes éludes bibliques, des
articles de morale ou d’éducation,
avec des anecdotes instructives » ; il
donnera des nouvelles des églises chrétiennes en général et, en particulier,
de l’œuvre des missions et de l’évangélisation; sa Chronique vaudoise « contiendra ce qui arrive de plus notable
dans notre petit monde vaudois ».
Dans les Variétés on trouvera « tantôt
un précepte d’hygiène, tantôt une
expérience d’agriculture, ou bien encore des données statistiques, ou des
faits curieux ». I.a Eevm polUique
tiendra les abonnés qui ne lisent pas
d’autre journal, « au courant de ce qui
se passe d’important dans les différents états ».
Ce qui est encore plus beau que
ce programme, c’est qu’il a été fidèlement observé. Les collaborateurs,
chose rare, ont tenu leur promesse,
et quant au directeur, tous ceux qui
lisaient notre petit journal à cette
époque n’ont pas oublié avec quelle
distinction il s’aquittait de sa tâche.
T.es questions les plus importante
étaient traitées avec une rare compétence, en même temps qu’ avec un
esprit large et indépendant, qui ne
craignait pas de manifester son avis
même quand ce n’était pas celui de
tout le monde. Les lecteurs sont
tenus au courant des nouvelles qui
intéressent la famille vaudoise; les
correspondances sont nombreuses et
paraissent presque toujours avec la
signature de leurs auteurs, ce qui
est aussi un progrès. Le journal est
rédigé avec soin ; il est intéressant
4
— lÜÜ —
et varié, et nous considérons ces
années comme l’époque la plus prospère de la vie du Témoin. Aussi,
lorsqu’il dut se séparer de son directeur
en 1889, pouvait-il par l’organe de
M. H. Melile lui dire avec une entière
vérité :
“.....Vous m’avez rendu de plus eu plus
inténssani. Vrai 1 Si je tarde d’un jour, ou le
rem arque, ou éprouve un vide, on s’en plaint.
On Iti'ouvre avec plaisir; ou me dépose eu
disant: Eh hien! le journal est petit, mais il
y a de la subataiice, il y a de la variété;
voici une question oliscure qui a été, en trois
on quatre alinéas, joliment élucidée: voici un
problème difficile résoulu avec prudence, niais
avec larguer d’esprit....Vous m’avez dirìgi.
Entre vos main, on sentait que j’allais vera
quelque chose et que j’y allais par le pin,s
court chemin. Que si, ayant recueilli dans
mes voiles quelque rafale aussi impétueuse que
soudaine, j’ai risqué quelquefois de biaiser
quelque peu, vite un coup de tiiiiou, dnimé
avec force et avec houue grâce en môme teuijcs,
a ramené ma prone dans la direction exacte
du port........
(A suivre).
à et
Dans l’ouvrage publié par l’éminent auteur français sur la vie de
St. François d’A.ssise 20.me édition,
nous trouvons ce qui suit concernant
lesVaudois; cela mérite d’être connu;
«Un véritable e.ssai de réforme fut
tenté par les Vaudois ; leur histoire,
quoique plus connue, reste, encore bien
obscure par certains côtés; leur nom de
Pauvres de Lion rappelle celui des
Cathares avec lesquels ils curent d’étroits rapports, ainsi qu’avec les Humiliés. Tous ces noms font involontairement songer à celui que St.
François donnera à son ordre. I.es
analogies d’inspiration entre Pierre
Valdo et St. François sont si nombreuses qu’on pourrait être tenté de
croire à une sorte d’imitation. On
aurait tort: les mêmes causes produisaient de tous côtés les mêmes
effets; les idées de réforme, de retour
à la pauvreté évangélique, étaient
dans l’air, et cela aide à comprendre
le retentissement que la prédication
franciscaine devait avoir en peu d’années dans le monde entier. Si les
débuts de ces deux hommes furent
identiques, la suite de leur vie différa
beaucoup: Valdo, jeté dans 1’héré.sie
presque malgré kii, fut 'obligé de
tirer les con.séquences des prémisses
qu’il avait posées, tandis que François
demeuré fils soumis de l’Eglise, mit
tous ses efforts à développer en lui
et en ses disciples la vie du cœur.
— Du reste, il paraît fort probable
que par son père, François aura été
mis au courant des tentatives des
Pauvres de Lyon; de là la fréquence
de ses conseils sur la soumission que
les frères doivent avoir vi.s à vis du
clergé. — Valdo était venu à Rome
en 1179, ^VGC quelques compagnons,
demander à la fois l’approbation de
leur traduction des Ecritures en langue vulgaire, et la permission de
prêcher. Ils furent exaucés à lit condition d’obtenir pour les prédications
l’autorisation des curés. — Gautier
Map (f 1210), chargé de les examiner
tout en ridiculisant leur simplicité,
ne put s’empêcher d’admirer leur
pauvreté et leur zèle pour la vie
apostolique. Deux ou trois ans plus
tard, ils ne trouvèrent plus le même
accueil à Rome, et en 1184 ils étaient
anathémisés par le Concile de Vérone.
A partir de ce moment, plus rien
ne devait les arrêter, jusqu’à l’établissement d’une Eglise nouvelle. Ils
se multiplièrent avec une rapidité
qui sera à peine dépassée par les
Franciscains. On les trouve dès la
fin du 12.me siècle, répandus depuis
la Hongrie jusqu’au cœur de l’Espagne; c’est dans ce dernier pays
qu’on commença à les traquer. Dans
les autres contrées on se contenta
d’abord de les traiter en excommuniés. Obligés de se cacher, mis
dans l'impossibilité de tenir leurs
chapitres qui devaient avoir lieu une
ou deux fois par an et qui auraient'
pu maintenir parmi eux une certaine
unité de doctrine, les Vaudoi.s se
5
— 101
transformèrent rapidement sniv^ant
les milieux ; les uns s’obstinant à se
croire bons catholiques, les autres
allant jusqu’à prêcher le renversement de la hiérarchie et l’inutilité
des sacrements. De là cette multitude
do rameaux si divers et même ennemis
qui se transformaient d’heure en
heure. — Cependant la persécution
commune les rapprochait des Cathares et favorisait ramalq'ame des
idées. On ne saurait se figurer combien ils étaient actifs. Sous prétexte
de pèlerinage à Rome, ils étaient
toujours en route, simples et insinuants. La façon dont on voyageait
était particulièrement favorable à la
diffusion des idées. Tout en racontant
les nouvelles à ceux dont on recevait
l’hospitalité, on leur parlait du triste
état de 1’ Eglise et de la réforme
'nécessaire. Ces entretiens étaient un
moyen d’apostolat bien plus efficace
que ceux d’aujourd’hui, par le livre
et le journal : rien pour communiquer
la pensée ne vaut la vliui vox.
On a parfois répandu sur le compte
dos Vaudois de bien vilains récits;
la calomnie est une arme trop facile
pour ne pas tenter les adversaires
aux abois. Aussi leur a-t-on attribué
les promiscuités immondes dont on
avait accusé jadis les premiers chrétiens. En réalité, leur véritable force
était dans leurs vertus qui faisaient
un si grand contraste avec les vices
du clergé. — « Si les infdtrations du
mouvement vaudois sur sa création
(de St. François) ont été nombreuses,
elle e.st restée totalement étrangère
au Catharisme. »
J’ai encore voulu voir une fois les
documents vaudois soigneusement
gardés à Trinity collège, Dublin, et la
date I loo ans est très lisible. On vient
de découvrir un 7.me volume, bien
vénérable aussi où on peut lire une
date en rouge 1120, mais l’on croit
que c’est 1520 et que le 5 a été transformé ; au moins c’est la manière de
■Voir du bibliothécaire. D.r Barnard
qui m’accompagnait a gardé un profond silence. — M.r le D.r Todd qui
a donné la description des Mss croit
à une falsific¿ltion. Quoi qu’il en soit
notre Eglise a un âge respectable et
un beau passé.
C. A. Trox.
MouvgIîgs de 1. I. Itoii
(d'une lettre à M.mc Tron)
üiienos-AyreH, le 1 Jlars 1899.
.....En partant de Belgrano le
mercredi 75 février je suis descendu
au Rosario. M. B. Tons qui occupe
la place du bienheureux Paul Lantaret n’y était pas. J’ai visité la
maison où ont demeuré les I.antaret
avec le colporteur qui travaille dans
la ville et qui lc.s a connus intimement.
Dans lin hôtel j'ai trouvé une veuve
Costabel née Bcrtinat, du Villar.
Du Rosario j’ai été au Venado
Tuerto, station de chemin de fer, où
se trouvent cpielqucs familles vaiidoises: deux frères Long de l’Envers
Pinache avec leurs familles, des
Rostan de la Tour, une farriille
Léger du Pomaret, des Pcyronel
avec les familles de leurs .filles, —
Je suis ensuite descendu à BuenosA5'res, en passant la nuit dans le
train, J’entrai le dimanche matin
dans la capitale de la République
Argentine. C’est une ville immense,
riche et active, avec une population
de 750,000 habitants. J’ai assisté au
culte de 1’ Eglise Méthodiste le dimanche ig. Il y a ici un certain
nombre de Vaudois, mais il m’a été
impo.ssible de les trouver tous, quelques - uns étant absents. Plusieurs
jeunes gens qu’ on ne sait pas où
trouver, ont occupé une partie de
mon temps.
— Le mercredi 22 février je suis
parti pour Bahia Blanca en passant
par Tandil où il y a deux Roland
père et fils. A Bahia il y a une
fàmille I.ong, le père de ceux de
Venado Tuerto; il y a un immense
ngoulin à vapeur. J’ai vu Paul .Sa-
6
102 —
lomon dont le père est à Garzillane,
un frère à >S. Carlos, un autre à Bobi
et, je crois, un à la Tour. Long et
vSalomon comptent fiiire un voyage
en Europe. — De Bahia Blanca je
me suis rendu à Punta Alta, un pays
encore désert, mai.s où l’on travaille
à faire des fortifications pour protéger
la Bahia, et c’est là que j’ai découvert Paul Arnaud d’une manière
merveilleuse. Je demandais partout
des nouvelles d’Arnaud, tandis que
tout le monde l’appelle « Don Pablo ».
Il a été bien surpris et réjoui de
me voir.
I.e, samedi 25 février je suis reparti de Bahia pour Pigué, station
de chemin de fer, sur une autre
ligne queTandil; j’ai pa.ssé là 24 h. ;
nous avons eu culte et baptême dans
la maison de Mathieu Costabel des
P'assiots, cousin du secrétaire de la
Tour, Il a une très nombreuse famille, trois de ses filles sont mariée.s
avec des français protestants. Il y a
en outre à Pigué, 8 ou g familles
■ protestantes vaudoises, françaises, hollandaises, mais personne ne s’occupe
d’elles; il y a plus de 50 personnes !
J’ai parlé au surintendant de la
Mission Méthodiste afin qu’il tâche
de les faire visiter régulièrement. Il
m’a proposé d’en parler à l’évêque
qui arrive aujourd’hui; nous verrons.
Et maintenant je m’en vais franchir
le Rio de la Plata pour visiter la
plus nombreuse des Colonies Vaudoiscs, car de Colonia Yiildense à
Ombues, le long de la rive gauche
du Rio, il y a plus de 3000 Vaudois !
Cela me prendra au moins deux mois
• à ce que je puis calculer !.....
... La semaine du 19 au 25 mars,
nous aurons, si Dieu nous en fait la
grâce, une conférence à la Paz, formée
par les représentants de nos div'erses
Eglises et Colonies......Par un effet
de la bonté de Dieu et de sa grande
miséricorde, j’ai toujours joui d’une
parfaite santé et Dieu m’ a conduit
partout d’une manière merveilleuse.
Je ne puis assez le louer et le bénir !
\
Distribuez des salutations à tous
ceux qui sont disposés à les accepter (:).
L’Union Chrétienne de la Tour
(Ville) nous prie d’unir à ce numéro
sa circulaire concernant .son projet
d’une Unioniste, ce que nous
faison volontiers, heureuxi- d’offrir à
nos frères ce moyen d’ar iver à un
grand nombre d’adresses par le plus
court chemin.
Eéd.
Lu Tour. — Samedi 25 c. à 8 h.
du .soir a eu lieu à la Maison Vaudoise,
sous les auspices et au profit de
rUnion chrétienne, un concert vocal
et instrumental; auquel M.lles Prochet
. et Roussy de Turin ont prêté leur
précieux concours, secondées par
M.lles Van Aalst, Courdin et Gönnet
et par MM. Trossarelli, Eugène Rével
et !.. A'Ieille, Le programme, trop
long à notre avis, comprenait non
moins de 16 morceaux dont trois
beaux chœurs, très bien exécutés par
l’Echo du Vallon. La réputation de
parfaite pianiste de M.Ue Prochet
n’ est plus à faire, et quand nous
aurons dit qu’ elle a joué comme
toujours, admirablement, nous aurons
tout dit. M.lle Roussy nous a tenus
sous, le charme de sa voix fraîche,
.souple et bien timbrée ; elle a dû
bisser la romance « bonjour Suzon ».
Quant aux dileUaiiU qui tous ont fait
de leur mieux on a particulièrement
remarqué la précision et l’aisance
av^ec laquelle la jeune M.lle Van
Aalst a joué.
(1) H. Trou a reçu d’Etienne Berger, da
ViÙar, deux pesos (.11 francs) pour le Refuge
Cil.-Albert. On 'nous prie de le publier pour
sa décharge.
7
— 103 —
Ifouvolles gì faiis àìms
La .Correi^pondiUìai ìn-maimidle. (organe du Bureau international de
la paix) annonce que M. Stead a dû,
bien à regret, renoncer à son grandiose projet du pèlerinage de la
Paix, dont nous avons parlé dernièrement. Le temps était trop, court
pour que l’on pût organiser la manifestation comme le généreux promoteur l’aurait voulu, et l’on n’a pas
trouvé sur le continent l’enthousiasme
qu’il aurait fallu pour en assurer le
succès. Les délégués anglais se rendront à St. Petersbourg par voie directe.
OUVRAGES REÇUS
G. Rtbetti : Hua Pastorale <li
Monsiiiuor Riehehiiy confuiata
dalla Vergine Maria. — Firenze,
prein. Tip. Olaudianai, fSûS). Pr. 0,05.
C’est une réponse, aussi vigoureuse
dans la substance que nrodérée dans
la forme, à la lettre pastorale par
laquelle Mgr. H.iclieliny, avclievéquo de
Turin, attirant l’attontion de ses tidèles
sur “ le très auguste cœur de Marie ,,
leur recommandait oli-ilourousomont,
avec les arguraonts habituels, le culte
de la Vierge.
Revue du Ciiri.stianisiue social.
Sommaire du Vuniéro de Mars 1899.
Jacques Bonzon: Crimiiiels, suicidés et buveurs. — VTli.tam C.
Gannett : Béni soit le joug du travail
quotidien. — G. Braemer : Chronique sociale allomaude. -r- O. CuA.sTAND : Choses à faire : les jardins
ouvriers. — E. GouNet.le: L’Etoile
Blanche.
Les Abonnements partent tous du
mois de Janvier.
Eraiieo et étranger ; 5 francs.
Les hillo.ts (f aller et retour seront valahle
du 1 au 4 avril.
— La Sodété du traïuwiiv l’i.gnorol-PérousG
à dtddé de verser U fr. par action sur l'actif
du bilfiii de 1898.
— 8ei'oiit rappelés sous les ariiies : le
Kl juillet, pour 80 jours, lu cla.sse JS71 dJrtillerie de iiionniii’ue ; le 2(i juillet, pour BO
jours, les l'.livsses 181ÍH et 1871 des alpins,
Ï8(i2-(i3-(i4 de l’artillerie de place, 1871 des
sapeurs du génie de 9 districts, 1808-69 des
mineurs du génie de 19 districts. Le 5 août,
pour 25 jours, 1871-72 de rartillerie de place
de 17 di.stricts. Le 17 août, pour 25 jours,
1867-69 d'infantorie de 19 districts et les bersaliers de 24 distric.t.s ; 1868-69 des sapeurs
du génie de 28 districts, l.o 22 août, pour
2U jours, tous 1871 d’infanterie, bersaliers et
mineurs; les coui])agnies de i^ussi/^tcnza n sam'tà
de 12 districts. Le 10 octobre, pour 20 jours,
rartillcrie de ciiiiipagne de lo71 sauf le freno.
Les grandes inamenvres auront Heu en Piémont du '28 août au S .septembre.
Ile vue Politique
La cliambre a pris .se.s vacances et ue .sera
rouverte (jae dans la seconde (ininzaiiio d’avril.
D’ici là M. Ciinevaro espère être en mesure
de répondre aux interpellations concernant la
Imie de San-îliiii, déposées au cours des deriiièrea séances. (,le..s l'enseignenients officiels,
sont attendus avec, une iinpatieuee, bien
iég'itime, vu {ju’on ii’a plus rien su de précis
à l’égard de la question oliinoiso, si ce n'est
que Je repré.sentant italien De Mnrtino se
trouverait actuellement au Japon tandi.s qu'on
le croyait à Pékin.
Ta; voyage des souverains en Sardaigne
e.st définitivement arreté. Le départ est fi.xé
pour le hindi lü avril. LL. M.TI. seront accompagnée.s par le Président du Conseil et par
deux autres ministres.
MM. Turati et De Andreis, deux héros de
la guerre civile do Milan, condamnés par le
conseil de guerre et actnelleiiieut détenus,
ont été éhi.s dé nté.s, le premier iTiiii collège
de Miîan, l’autre-de Tlavenne. Ces élections
de protestation, qui ne seront pas validées et
qui ont réuni pour uii jour tous les intransigeants, clérieanx, socialistes, lamirchistos, nous
rappellent les élections du même genre de
Coccapieller, Sbarbaro et Cipriani. Ce ii’eu est
pas moins une absurdité ; ou est appelé à voter
pour élire un représentant et non pas pour
faire une démomstration dont le.s effets seront
probablement nuis.
Les cinquantenaires de la bataille de Novare
et de Théi'üïquo défense de tlasal ont été
solennellement cuimiiéinorés avec la participation du duc de Gênes, du ministre de la
8
— 104 —
fi'uerrej de idiisionrs dèpntési, des représantii.nls
des écoles secondaires et des universités.
Le pins terrible des Hoanx, la t'uuiino,
afflige aetuellenient la Russie orientale. Vingtcinq'mil lions de personne» répiuidne.9 .sur une
surface de pins d'un million de kiloui. ciirrés
se trouvent dans le plus complet dénuement.
Dana plusieurs cantons le combnstible même
fait défaut. A Sainara 70.000 personnes vivent
de in charité publi(iue. Et dire que ce phénomène se répète au moins tous les dix ans.
et que le Gouvernement qui construit de jmissantes lignes de chemins de fer, qui 6qni])e
des flottes et des armées fonuidadtles, ira
jamais rien fait pour prévenir ces désastres
périodiques !
Les députés français jouissent d'un traitement de il.OOO fr. par ¡ni, soit 25 fr. par
jour. Qnehin'un proposait d'élever rhidemnité
à 15.000 fr. ; mais la Oliainbre a repoussé la
proposition i une très grande majorité.
La France et l’Angleterre ont oublié les
vieilles querelle.» et elle.» viennent de .se donner
la main. Une convention récente entre le,s
deux puissances fixe leurs respectives sphères
d’influence eu Afrique, ce qui ne veut nullement dire que les antres nations européennes
soient tenues de In-reapecter. I/Afriquc est
un peu di. (‘hi ne. la ‘piylia-, et nous croyons
que ritalie ne devra juis renoncer à la Tripolitaine, sur laquelle elle a jeté les yeux
depuis hieii longtemps, sous prétexte que la
sphère d'inlluenee française s'étend sur tout
le midi de cet état triimtiürc du Sultan.
Les Ainéiicains avouent enfin nu insnc.cès
aux Philippines. — Dana un combat qui a
eu lieu le 25 c, à llo-llo ils ont eu quelques
centaines de morts. Mais ils supportent cet
échec de gaîté de cœur, en constatant que
les insurgés ont subi do leur côté des pertes
aensibles.
./• c
Service de voitures
à un et à deux chevaux
DOUK TOUTE,S LE.S DIRECTIONS
Voitures remises à neuf
Service spécial pour miiriage.s
et baptêmes
Ohez David Jean à S.te Marguerite
Torre' rdlice
de charbon e
et au détail,
Vente de charbon en gros
LEGGETE
ogni mattina la GAZZETTA DEL POPOLO
die è il ('lioiTialc il. me.ii'lio iiiforinuto
e il più antico del Piemonte
!l suo scrv’z'o telegrafico è il p'ù completo
Coloro che si abbonano alla Uuszefta
•ff'l ropolù direttamente al suo ufficio
LVainmlnistrazione in Turino, o con vaglia o con
cartoliiia-yagUa, liaiino diritto;
1. Alla (iiizzetta del Popolo della Domenica,
settimanale, illustrata;
2. Alia Cronaca A.iirieola, colle lezioni della
fìfutoht Afintrin dell’Università di Torino ;
3. Al Bollettino Ufficiale delle Estrazioni Einanziacio, eolia TuhdU.ihinu-niiiie eorsi (lei principali
valori e titoli quotati alle Borse più importanti
dVRuvopa.
Dox)o i romanzi in corso, la <razznn<t tUi Popolo
pubblicherà un romanzo <li Hovetta e Da Ua.nipana
a martello, roiuamzo interessante di De Uastyne.
Coloro che preuileranno rabbonamento direttamente all’Amministrazione della Gazzetta ilei Popolo
in Torino riceveranno g;iutintameuto i numeri doppi,
colle corrispondenze dei comuni dì tutte le x)i’Oviucie
liiemoutcHi, la Cronjica A.U’ricula, ìe Estrazioni
l'Tiiadiziarie e la (iazzetta ilei Popolo della Doiijenica Uetteraria-iilustraiaì. L’abbousunento per le
(piattro [Hihblicazioui riiiiiite costa L. J,60 al mese,
li. 4,80 per tre mesi, L. 0,80 per sei mesi, L. 19,20
per un anno
Agli abbonati annuali, che ne facciano richiesta
con ietterà o cartolina, sarà spedito in dono l’Album
!llii.strato della EsposizìDiie Generale Italiaiìa del
1 898 e la raccolta dei uiimei-i speciali pubblicatisi
])ev il CiiLqnantemirio dello Statuto, compresi il
('tiMZtmhre PiflrÌKtUico o la IStoiùn StittiKtica dei Collegi
I‘ie>uonte<^ì.
Perssion du Fort
ì'QEEl PILLISI
A IO minutes de la gare — Vue
splendide — Cuisine soignée — Dîners sur commande — Prix modérés
— On parle anglais.
J. GÖNNET, propriétaire.
Avis.
Ve pas confondre la Pension du
Port ( Gönnet propriétaire ') avec le
Port .Santa Maria dont la Villa est
à louer pour la saison.
J. Jalla, gero tt-admimstrateur.
La Tour — Imprimerie Besson,