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Neuvième adlige
rv. 4es.
Vendredi 80 Novembre IS'J'4
L'ÉCHO DÉS VAL-LÉÉS
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spiritl^M^
(le la Famille \andoise.
Qua toutes las ohosas qui suoi variUblas.
voK pensées — ( Pftiiippteus., IV. 8.)
.ütioupant
PRIX d'abovrikert :
Italie, k domicile (un ani Kr. 3
Suisse.....................*5
Franile................* ft
\llemapDC..............• ft
Angleterre , Pays-Bas . » 8
Un numéro stipare : 5 cent
Vn numéro arriéré : 10 cent.
BOREAUX D’ABORREttENT
PiGNEROL : Phez Chinntore et
MascareUi Imprimeurs.
Kr.oRKNCB : ti^>reria -Evange.
lira, via de'Panzani.
annoncées 20 cent, la ligof
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S‘à
dresser pour l'administration
et la rédacti»>n a la IHrection
de l'Echo des VaHees, Torre
Pellîce.
îSonimaire.
De la pénurie des pasteurs. — Lettre
aux Régents et aux Régentes des écoles
de quartier. — i^iiuvelles religieuses el faits
divers. — Chronique vaudoise. — Chronique politique. — Annonce.
DE LA PËKIRIE DES PASTEURS
Tel était le sujet pratique dont
M. Kecolin était le rapporteur aux
conférences évangéliques de Mont
pellier. Ce sujet, dit M. Recolin,
préoccupe presque y»dSvre^5teavs
et toutes les égliseafl^^ua^^RMu
du catholicisme.
nombre des étudiants en’tfiéT^^e
a diminué d’un tiers7 en Prusse ,
presque de moitié. En Hollande
il y a 200 places de pa.steurs vacantes , il y en a plusieurs en
Suisse et en France. Les écoles
de théologie lOÙ le rationalisme
règne sont le plus abandonnées,
ain.si celle d’Heidelberg, dans le
Grand-Duché de Bade. M. Recolin
cherche les causes de ce mal et
il les trouve :
f. Dans l’état de la société con.
temporaine qui, par un courant
plus ou moins irrésistible , nous
pousse tous vers les réalités visibles. A moins de vocations bien
positives , parents et enfants recherchent les carrières récemment
ouvertes par l’industrie. Les carrières libérales sont délaissées. Il
manque des médecins aussi bien
que des pasteurs. Le matérialisme a envahi le monde protestant,
comme le monde catholique , et
même là où il y a encore quelques traces du réveil, nos Eglises ,
sur le continent du moins , sont
.sérieusement atteintes du mal géuéral. La vie spirituelle y est
plus ecclésiastique que religieuse,
plus orthodoxe qu’évangélique.
Tel chef de famille, qui se croit
très bon protestant, dans les
classes aisées surtout, serait peiué
de voir son fils se consacrer au
Saint Ministère, '
2. A côté de la plaie du matérialisme, qui nous ronge, il y a celle du
radicalisme religieux, qui est surtout dangereuse en France, en
c;
3
tî
2
-370«
Suisse,en Allemagneet enHollande.
Quelle autorité ^eut-il avoir pour
le recrutement du corps pastoral,
dit M. Recolin, quand il nie la
révélation surnaturelle, la divinité
et la sainteté de Jésus-Christ. —
L’orateur ajoute une quatrième
source du mal, dans l’Eglise réformée de France particulièrement,
c’est la situation ecclésiastique que
le Synode n'a pas faite, mais qu’il
a constatée.
A ces causes il faut en joindre
deux autres:
1. La place du pasteur est moins
grande aujourd’hui que dans notre
ancienne société ;
2. Le traitement des pasteurs
est tout à fait insuffisant. On peut
dire qu’en très grande partie la
disette de pasteurs provient de la
disette des pasteurs.
Les Conditions d’existence ont
bien changé partout, et la vie est
difficile, surtout pour les pasteurs
de villages et de petites villes. —
A cet égard , dit M. Recolin , on
est plutôt étonné qu’il y ait encore des candidats et qu’un plus
grand nombre né dise pas avec
un jeune homme interrogé sur
son goût pour le ministère: «La
famille est en Canaan, demeurons
en Egypte ».
Lettre aux Régeuts et aux Régentes
des écoles de quartier
Chers amis,
La semaine dernière, vous avez
assisté, les uns en amateurs, les
autres avec le sincère désir de
léëcueillir, pour l’occasion, quelque
petit morceau de mouche ou de
vermisseau, aux trente-huit leçons
qui vous ont été données dans la
grande école de Sainte-Marguerite.
Vous allez bientôt mettre la main
à l’œuvre et commencer voire
campagne d’hiver. Me serait-il
permis, pendant que vous êtes
encore sur le seuil de vos écoles,
de vous adresser, par le moyen
de VEcho, quelques conseils et
quelques encouragements?
Il s’agit, d’abord , de la santé
de vos jeunes èleves. N’allez pas
croire que ce soit un objet indigne
de votre attention. Il y a des personnes — même parmi les régents
— qui répéteraient volontiers les
paroles de la Philaminte de Molière :
Le corjjs, cette guenille, e§t il d'une im
[ portance ,
D’un prix à mériter seulement qu'on y
[pense,
Kt ne devonS'Dous pas laisser cela bien
[loin ?
Non, chers amis, on ne doit pas
laisser cela bien loin ; on doit, au
contraire, s’en occuper avec un
très-grand soin. La bonne éducation s’occupe de la partie purement physique de l’enfant, elle ne
néglige jamais cette guenille qui,
selon le mot de l’Evangile , doit
être le temple du Saint-Esprit.
La santé est l'un de nos meilleurs biens. Or, l’air pur est une
condition indispensable à la sauté.
Entrons dans une école où l’air
n’eèt pas suffisamment renouvelé.
On en trouve de ces écoles-là aux
3
Vallées. Mauvai.se graine croît toujours. Dans ce local où la ventilation est plus qu’imparfaite, l’oxygène diminue, l'acide carbonique
augmente, etc. etc et, au bout
de quelques heures, l’airest lourd,
malsain, saturé d’une odeur désagréable que M. Guillaume, docteur
en médecine, a appelée le miasme
scolaire. On pourrait, à juste titre,
l’appeler aussi la malaria de certaines écoles vaudoises.
Pour ne pas faire une dissertation plus ou moins en l’air, je
veux, d’après les résultats d’un
savant, Lavoisier, vous indiquer
comment on est parvenu à déterminer, avec une précision admirable, la détérioration de l’air atmosphérique d’une salle d’école.
Un enfant absorbe, en 24 heures,
25 pieds cubes d’oxygène. Supposons maintenant une salle d’école de forme carrée mesurant 20
pieds de long sur 20 pieds (1) de
large, éclairée par deux fenêtres,
et occupée par 50 enfants pendant
quatre heures, qu’arrivera-t-il?
Une couche d’air de 4 pieds de
haut sur 20 pieds de largeur et
autant de longueur renferme <600
pieds cubes d’air atmosphérique
qui contiennent 336 pieds cubes
d’oxygène. Cinquante enfants absorbent en 24 heures 50 x 26
= 1300 pieds cubes d’oxygène,
par conséquent 216 pieds cubes
en quatre heures. Au bout de ces
quatre heures, il ne resterait donc
dans la salle que 120 pieds cubes
d’oxygène. Dans la salle d’école
Trois piods formoot un nètto.
qui a les dimensions que nous
venons de poser et qui renferme
50 enfants, la couche d’air dans
laquelle ces derniers se trouvent
Contient à peine , après la quatrième heure. 8 pour cent d’oxygène.
♦
Lorsque, ce qui arrive assez fréquemment, vous avez des locaux
trop petits, ouvrez, chaque deux
heures au moins , portes et fenêtres afin que l’air soit purifié et
que les petits poumons de vos
élèves aient une nourriture saine.
Nombre de régents, pour donner
du mouvement aux bras et aux
jambes de ces petits impatients
font lever les enfants et les font
circuler dans l’école. Cette gymnastique élémentaire qui se pratique parfois, surtout dans les
écoles enfantines , est très-nuisible, car elle déplace la poussière.
Or, le docteur eu médecine dont
nous avons parlé plus haut déclare
que la poussière des salles d’école
n’est pas plus innocente que celle
qui se produit dans certaines manufactures et qui détermine peu
à peu des affections graves dans
les organes de la respiration. —
Donc , de l’air dans vos écoles ,
puis de l’air, et encore de l’air.
♦
De l’air, sans oublier la propreté. Cette propreté doit se trouver. partout. Quand je dis partout,
c’est partout. Figurez-vous qu’il y
a des personnes qui seraient capables de juger d’uqe école d’après
cei endroit-là. Cette branche de
l’architecture est trop souvent,pour
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ne pas dire toujours, traitée avec
une négligence choquante. Cette
négligence est coupable , car elle
nuit à la -santé des élèves et blesse
leur dignité et leur pudeur. Chers
amis, que la dignité et la pudeur
des enfants qui vous sont confiés
ne soient paâ pour vous de vains
mots ! (A suivre).
J{ou0eUed reltgteudce
et faits divers
F*ar*is. — Ihie mnitresse d'école millionnaire. M.'“ de Rotschild a subi, avec
succès, l'exameu de maîtresse élémentaire
et a obtenu le diplôme gouvernemental
de degré supérieur. Kxemple digne d’être
suivi.
AngleterT'o. — L’ancien premier
ministre d’Angleterre, M.'Gladstone , qui
a dê céder sa place à son rival M.' DisraëJi, en partie pour avoir trop favorisé
les catholiques par sa politique libérale,
vient de publier un opuscole, inlilulé : un
appel politique, dans lequel il invite les
catholiques d’Angleterre è démontrer coin
ment l’obéissance qu’ils doivent maintenant au pape est conciliable avec leurs
devoirs do citoyens anglais. Il prouve que
la papauté aspire è la domination universelle et que,quiconque vont lui être soumis,
doit, h sa demande, se mettre en insurrection contre l’aivlorité civile de son
pays.
ffeaval©. — Une lettre adressée è
1,'Eco delta Verilà annonce que Giuseppe
Cereghino est mort dernièrement à l'âge
de 80 ans. Il avait 61 ans ijuandila embrassé l'Evangile parmi les premiers de sa
famiJIe. Il a persévéré dans la profession
de sa foi jusqu’à la Ou de sa carrière
terrestre.
Oenève. — A propos de la prédication d’un des meilleurs prêtres Vieuxoalbolique«, la Stmctine religieuse fait les
ohaervatiqus qui’souvenir-« Le Sauvour
est trop dans la pénombre ; il est trop un
modèle, un sage ; le prototype de toute
sagesse, le grand modèle de toutes les
nations ». Sans doute on ne peut pas
dire tout à la fois, mais il faut que « la
seule chose nécessaire reparaisse partout
et constamment... IJ ne faut pas que la
doctrine évangélique soit noyée dans des
considérations qui relèvent plus de la
philosophie morale que de la foi.
.W.' Gaberel a commencé ses conférences
sur Rome et le père Hyacinthe doit en
donner aussi à la Salle.de ta Réforuiatioo
sur le décalogue.
IVeucliâtel. Comme en Ecosse, en
Irlande et tout'spécialement à Oxford, des
réunions spéciales en vue d’exhorter à la
santification ont eu lieu à Neuchâtel. Voici
ce que le journal national Eglise et Patrie
dit de ces réunions.
* La journée du 3 novembre a été
bonue pour la ville de Neuchâtel. Un
nombreux public. composé de pasteurs
et de laïques accourus de près et de Joiu,
s’est pressé dans les locaux ouverts pour
les réunions prnjelée.s. L’afTrancliisseraent
des âmes de l’esclavage du péché, les
progrès dans la santiflcaiion et l’avancemenl de la gloire de Dieu dans la vie
des croyants ; tels étaient les sujets des
nombreux discours (|ui ont été prononcés.
Lausanne; — Le journal l'Education chrétienne publié par la Société
des Ecoles du Dimanche donne un rapport
sur la marche des diverses parties de
son œuvre, par lequel nous voyons que
le nombre des abonnés aux lectures illustrées s’élève pour 1874 à environ 9513;
celui des abonnés au Messager des écoles
du Dimanche à 24,584, et celui des abonnés à l'Education chrétienne elle-même à
environ 2000. L’Agom^e de la Société publie en outre des vigmttei bibliques destinées aux plus petits enfants des écoles
du Dimauche et trois séries d'étrennies.poor
Nôel et le nouvel an.
Livourne. — Le rév, M.' James
Collie, pasteur de l’Eglise libre d’Ecosse,
gendre du vénéré D.' Stewart a été retiré auprès de son Sauveur à l'âge de 35
ans à Livourne et après quelques jours
de maladie dont il «vaüapporté te germe
5
de Naples pb il avait fait une série do
prédications. — Nous avons eu le plaisir
de le voir et de l’entendre à notre dernier
Synode; il nous avait quittés, plein de
fraîcheur et de jeunesse, et nous aimions
k penser qu’il nous visiterail, à cette occasion, pendant de longues années. Le
Seigneur « dout ies voies ne sont pas
nos voies » en avait disposé autrement.
Que la famille de notre vénéré ami le
Ü.' Stewart et le D.' Stewart en particulier
et sa fdle M.“' Collie reçoivent le témoignage de nos regrets et de notre sympathie chrétienne
(!rkront(|ue ^aubotse
La ' P O VII •. — L'Ecole de Méthode. —
La section de la Tour de l’Ecale de Méthode pour les régents de quartier a été
réunie pendant la seconde semaine de
novembre. Cinquante six régents ou régentes ( une quinzaine de S. Jean, de
Prarustin', d’Angrogne et île la Tour) y
ont pris part, et, quoique l'atlention de
plusieurs laisse à désirer, nous avons
constaté avec satisfaction ((uo. à peu d’exceptions près, tous lisent la Bible en français du moins, d’une manière intelligente
et de manière à édifier un petit anditoire.
Floi’*à. — Nou.s apprenons que la
question do l’école paroissiale de Borà
est régléo d’une manière satisfaisante.
Le régent communal, M. Poël, a donné
sa démission, et le conseil lui a accordé,
à litre d’indennité , six mois d’honoraires.
Nous félicitons le Conseil et la population
de llorà de ce résultat qui n’a pas été obtenu sans peine ni efforts persévérants.
Arx.gx'Qgixe. — La sûreté publique,
l'absence de délits qui a fait, jusqu’à ces
dernières années, outre gloire bien légitime, a cessé, depuis quelques temps, d’être on privilège de nos tranquilles vallées.
Vendredi dernier, trois propriétaires d’Angregoe, dont deux anciens syQdic.s, se
reliraient tranquillement chez eux, entre 7
et 6 heures do soir, quand ils fureet attaqués, .à t’improviste, par un ou plasleors
individus armés de bAtonsqoi blessèrent
grièvement à la tête deux d’entre e.ux. et
qui, après les avoir renversés à terre
étourdis par les coups, leur enlevèrent
leurs portefeuilles. Les viclimes de celle
agression furent trouvées dans une mare
de sang, et l’une d’elles a été plusieurs
jours|sans reprendre sa pleine connaissance.
E^iCOnE DES ELECTIONS
Dieer offerì par les électeurs
au député Tegas
Mercredi dernier (18 novembre) 150
électeurs de notre Collège se Irouvaient
réunis à firiqnéras , an dîner offert à
notre député M. le Connnandenr Tegas,
à l’occasion de sa réélection. L’entrain,
la franche bonne buineiir qui prési(laienl à ce banque! , la cordialilé de
l’accueil que nous a lait la secliott
principale du collège, l’onl l'ail ressembler plus à une fête de famille
qu’à une manifestation politique. Au
dessert, après un toast porté par M.
Brignone , un des organisateurs de la
fêle, vinrent les discours dont nous
donnons ici nn comple-rendu, aussi
exact qu’il nous a été possible de le
faire, et avec le regret de ne pouvoir
donner texluellc’ment le discours-programme (le notre Député.
M. le Comm. TEGAS Député:
Messieurs les Eleclem s !
Je .suis heureux de me trouver au milieu de vous et de vous remercier personnellement pour avoir confirmé par vos
votes la confiance que vous aviez en
moi, ensorte que ma réélection combattue par des journaux et des comités,
honore à la fois le collège et moi-même.
Vous m’avez vengé des calomnies que,
au dernier moment, on a répandues
contre moi , et, dans ce moment, il
semble circuler entre nous je ne sais
quel courant sympaUiique, comme il
est naturel entre personnes qui aimeln
la .patrie et la liberté, et qui ne veulent pas les voir exposées a des dangers créés par de certaines impatiences,
et qui peuvent être rendus fornvidables
par de certains partis. El qui donc
oserai sQutentr, parmi nous, que tout,
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-S74
est pour le mieux? Mais faut-il pourcela aigrir les plaies et exagérer les
maux ? J’ai été accusé d’ullra-ministérialisme, et même d’ultra-monianisme. Si l’on entend par ministériel, un
homme de gouvernement, un homme
d’oi'dre, alors, oui! je le suis; mais si
l’on entend par là que j’approuverai,
quels qu’ils soient, les actes du ministère, alors, je ne le suis plus ! La première fois que vous m’avez envoyé à
la Chambre, j’ai été partisan du ministère Lanza-Sella et j’ai voté cette
loi dont le rejet par la Chambre a déterminé la chûte du Cabinet, changementqui a coûté à l’ItalieSO millions.—
Je n’ai pas cru devoir faire d’opposition
au Cabinet actuel, en faveur du quel
j’ai, au contraire, prêché la conciliation,
n’étant point partisan d’une [lolitique
de reprè sailles qui peut coûter si cher.
Je suis partisan déclaré de cette saine
politique, continuation de celle de Cavour, qui nous a conduits à Milan à
Venise et à Rome. Je le reconnais. Il
s’est commis beaucoup d’erreurs financières , ce qui fait dire aux étrangers
que les italiens sont un peuple pluspolitique qu’administrateur. Les guerres longues et terribles, les pensions,
les héritages des gouvernements tombés, trop souvent acceptés sans bénéfice d’inventaire , nous ont poussés à
des contrats désastreux , entr’aulres à
l’émission du papier-monnaie, le plus
séduisant et le plus perfide des expédients financiers, excellent dans les
situations normales, parqu’il est l’expression du crédit et la facilitation des
échanges commerciaux , mais désastreux dans une situation embarrassée.
Malgré tout, le pays a été en avant;
le déficit est considérablement diminué.
On me dira, il est vrai: Nihil actum
quum aliqiiod superesl agendum. On
arrivera pourtant à le réduire à zéro,
j’en ai la confiance, avec la paix audehorsel latranquillilé au deaans; en
contenant les depenses du ministère
de la guerre sans amoindrir l’armée,
qui est en même temps une école et
une sauvegarde, en ne marchant pas
plus vile qu’il n’est passible en lait de
travaux publics, en réformant les impôts, les taxes du registre et du tirobre,^
les douanes, et enfin par la perequa‘zione fondiaria qui mettra, nous l’espérons, toutes les provinces à un juste
niveau pour la répartition de l’iinpôt
foncier. Je demanderai aussi une source
d’économies à des réformes administratives, la suppression de quatre Cours
de Cassation , une autre délimitation
des provinces, la suppression des universités sans étudiants, une décentralisation bien entendue , et une meilleure répartition, et une plus simple
exaction des impôts. Il vaut mieux
payer les employés et en diminuer le
nombre. En un mpt, je demanderai
l’équilibre du budget aux économies
dans toutes les branches de l’administration , et non pas à l’augmentation
des impôts actuels, ou à l’établissement
de nouvelles taxes ( applaudissements
répétés ).
Quelle différence y a-t-il donc entre
mon programme et celui de la jeune
Gauche? Je n’en vois point, sauf dans
les moyens d’atteindre le liul. Est-ce
que de bonnes mesures cesseraient de
l’être parcequ’elles seraient appliqués
par Lanza , Sella ou Minglietti ? On
comprend l’opposition de la gauche
historique; elle tend à changer le Statut
du royaume, cette charte si libérale,
en dépit de l’article premier, et sous
lequel l’Italie jouit d’une liberté politique et religieuse si complète! Mais
dans l’opposition presque uniquement
personnelle de ce que l’on pourrait
appeler la gauche ouverte, je vois avec
tristesse un symptôme de rivalités de
clocher, d’opposition régionale qui
pourrait compromettre sérieusement,
si l’on n’y prend garde, l’édifice national. Je lisais, dans un journal, une
curieuse statistique sur la proportion
et la couleur des députés dans les différents provinces. La Sicile , pendant
la dernière législature, avait envoyé au
Parlement 7i "0[0 de députés de la
gauche, Naples 62 0(0, les anciennes
Provinces 42 0[q, la Lombardie 33 Oin,
la Toscane 25 0|0, les Marches 1o,
la Vénétie 8 0|Q seulement. Cette proportion a été encore forcée dans les
dernières élections,, en ce sens que le
Ministère a gagné du terrain au nord,
et qu’il en a perdu au midi. >
7
Nous avons trois ennemis contre qui
nous devons lutter: les municipalistes,
ceux que Gioberli appelait les puritains
( les rouges purs ) et les réactionnaires,
les noirs; contre toutes ces liictions,
seul un ministère appuyé sur le grand
parti libéral constitutionnel peut lutter
avec succès.
■Mais les plaies de l’Italie ne se guériront pas en un jour , et, pour les
guérir, les moyens moraux, l’instruction et l’éducation du peuple, seront
de tous les plus efficaces. Quand nous
les posséderons davantage, nous serons plus patriotes et plus italiens. Et
où ces forces sont-elles plus en honneur qu’ici ? Ici, a ses racines l’arbre
des forces morales et économiques ;
qu’il s’étende sur toute la Péninsule afin
que nous puissions laisser à nos fils
une patrie grande et libre ! ( Applaudissent enls ).
M. C.4FFARATTI stjndic de Briquéms.
.le porte un toast à notre Député. ( Se
lournanl vers lui ). Je me félicite avec
vous, au nom de tout le collège, du renouvellement de votre mandat, car
nous n’aurions pu choisir plus digne
représentant au Parlement. On connail
vos litres à bien mériter de la cause
de l’indépendance italienne. Tout jeune
encore, vous combattiez pour elle de
votre plume, et Cavour mit en vous
toute sa confiance, et vous confia d’importantes missions dans les Romagnes
naguères^ souillées par les hordes de
Lamoricière; vous fûtes préfet à Lucques, à Brescia, à Vérone, et, partout,
vous sûtes rendre cher le nom de Piémonlais, et attacher ces populations à
notre statut et à l’Italie une. Vous
avez déjà représenté une partie de ce
collège en des temps bien divers de
ceux où nous vivons, et vous n’avez
pas hésité l’année dernière à sacrifier
une brillante position pour aller nous
repré.senler sur les lives du Tibre.
Aussi, en vous remeicianl aujourd’hui,
j’interprète le sentiment unanime de la
population. Au nom des presidents des
sections, au nom de tons les électeurs,
je porte un toast à votre santé.
M. Brigxonb, en sa qualité de doyen
des électeurs de Briqueras, croit pouvoir conseiller au député d’écrire sur
sa bannière en grosse» lettres Point
de dépenses nouvelles ! Point i. inivols
nouveaux ! Economies, Economies, Eco-*
nomies!... fino aU’osso. (Rires et applaudissements).
M. le prof. Etienne Malan salue M.
Tégas au nom de la section de TorrePellice. Affection et reconnaissance, tels
sont les sentiments que nos électeurs
éprouvent pour vous, dit-il, en s’adressant au Député; affection bien ancienne
déjà, reconnaissance pour les sacrifices
que vous avez faits, il y a deux ans,
pour notre collège et, mieux, pour
notre chère Italie.
Votre libéralisme n’est pas de date
récente ; vos anciens électeurs de Perosa Argentina le connaissent depuis
longtemps, et nous n’avons pas oublié
les belles relations du préfet de Lucques
de Brescia et de Vérone et l’importance
capitale que vous y donniez non seulement à l’instruclion du peuple, mais
aussi à sa vraie éducation, en vue de
son progrès moral intellectuel et économique. De tels antécédents nous sont
des gages certains de voti’e vrai libéralisme et vous ont assuré votre réélection. Mais un grand grief a été avancé
contre vous, et on l’a fait sonner bien
haut aux oreilles des Vaudois. Vous
avez volé contre l’expulsion de Rome
des individus qui avaient appartenu à
l’ordre des Jésuites dont la suppression
a été étendue à la province de Rome.
Eh bien ! les Vaudois, à votre place
auraient volé comme vous ; ils se refusent à êti'e persécuteurs, et ils savent pourquoi. Vous avez, depuis plus
de vingt ans, avec patience, et avec
Eersévérance uni vos efforts à ceux de
eaucoup de patriotes distingués pour
faire l’Italie, continuez à travailler pour
maintenir son unité, afin que nous
puissions Iransmellre notre belle patrie
plus forte et plus prospère à nos entants. Vive l’Italie !
•V. le chev. A. Bert prie le Comité
de porter à la connaissance du Gén :
Brignone les regrets de l’Assemblée
pour la doulouseuse circonstance, qui
l’empêche de se trouver au milieu de
nous. Il désire voir diminuer le nombre des prétures ; il fait des vœux
pour la séparation effective de l’Eglise
8
él de l’Elat, et tout spècialemenl pour
l’introduction en Italie de l’instruction
gratuite et obligatoire. Il porte un toast
au roi Galcmthomme Victor-Emmanuel II.
M. le prof. NtccoLfNi offre lui aussi
un tribut d’estime à notre représentant.
Il rappelle combien de choses se sont
déjà faites, mais combien il en reste
à faire. Aussi avons nous besoin de
nous voir représentés au Parlement
par des hommes
Pensosi più d’altrui obe di sè stessi
Mais l’Italie, et le noble Piémont
en particulier, ne manqirent pas de
tels hommes, parmi lesquels il est heureux de placer M. le député Tégas.
M. Debernardi de Perosa adre.sse
au Député quelques demandes au
nom de l’industrie locale ; il fait des
vœux pour un meilleur service de
la poste et du télégraphe. Economies!
soit ! Mais non de celles qui épargnent les centimes et coûtent des milliers de francs.
M. J. Vola Avocat lit un discours par
lequel il résume les raisons qui nous
ont fait donner notre vote à M. Tegas
en dépit des efforts de comités dits
centraux et qui seraient plus justement
nommés excentriques ; il résume aussi
les desiderata des électeurs, et fait des
vœux pour la formation d’une majorité compacte au sein du Paiement.
M. Charbonnier, modérateur de la
Table Vaudoise, félicite non M Tegas
mais le collège qui l’a choisi pour son
député.
Enfin, M. Tegas , sans répondre à
chacun eh particalier, se déclare heureux de constater que les opinions de
scs électeurs sont en parfaite harmonie
avec les siennes propres. U remercie le
Syndic lie Briqnéras pour son exceb
lent discbiïrs, et pour les belles dis*
pôsitions du baii(}uet. il remercie tûtrs
les autres orateurs, et prend ncte de
leurs demandes. 11 déclare avoir volé
en son temps l’instruction obligatoire,
et être prêt à la vôler de nouveau ,
ainsi qu’à améliorer la position matérielle de ces utiles soldats que l’on
appelle les maîtres d’école. H déclare
enfin qu’il soutiendra toujours le système des économies, de ces économies
qui consistent à faire plus avec moins.
Il finit par un toast porté aux électeurs
du Collège de Briqueras, toast qui fut
accueilli par les plus vifs applaudissements.
A cinq heures et demie le député
partait de Briqnéras et les électeurs
ne tardaient pas à en faire autant, heureux d’avoir les uns renouvelé, les
autres fait connaissance avec lui, et
d’avoir constaté qu’ils ne s’étaient pas
trompés en lui donnant leure votes.
A. M.
Annonoes.
Il vient de paraître à Florence;
Il CATKGHISNO
ossia
SUNTO DELL4 DOTTRINA CRISTIANA
SECONDO LA PAROLA DI DIO
per G. P. MEILLE Pastore.
A vendre
Une propriété d’environ six
jouriüaui et donai, sitaée an Serre
de la Tour. — Pour les renseignenaents s’adresser à M. Aivtoine
Mônastier.
E. Halan Directeur-Gérant.
Pigoerol, Impr. Chiantore et Mascarelli.