1
Année Huitième.
PRIX D’ABBOS.NEMENT PAR AN
Italie . , .. L. :î
rous leS' pHVK de rUnion
de poste - . ’ G ,
.AinêiMqiie ... ' Î>
On »’«bornie :
l'tMjr i*intfiriet(r ühejï MM. Ioh
pststeurs ei les libraires de ü
Corre Peilice. I'
Pour Hureaud'Ad
ininistia'Jun. il
30
28 Juillel 1882
Uî' mi plusieurs niinîêr<»‘- séparés, demandé» avani le ti*
raire 10 oeuf rbamtn.
Annonces; 25 ceniintes par lifrne.
lies envuif! d'arp^nt se font par
lettre recomninml^e ou par
mandata sur i» bmean de l eroSit ,\rgeniina.
f-’our la RÉDACTION arire'-sei
’ ainsi r A lu Direr, ion du Témoin^
i Pomaretlo (Piner lo) Italie,
jl'our I'ADMINISTRATION adresj serainsi; A l'Adminislration du
Témoin , Pomaretto [ Pinerolo)
Italie.
LE
ËCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant cheque Vendredi
Kot** me .ieres té^oint. Actbs I,.6.
Sti -van/irt vérité aViec ta ctiarHe. Kp. 1,15
î^oiïiinair*e,
28 Juillel. U propagan.ie prolesUnlo
eu llalip. ~ Du devoir do lire la Bible.
(siiitej. — Quelques noies sur rhistoire
lies CoinmuiiBiilés du Val Luserne (Pélis)
fsuilej, — Priseille el Aquilas. — Woiixtellés religieuses. — Annonce.
■'*’ “’./ J
38 Juillet
■;îI!
U l'KOPAGAniDB PROIBSTANTB
en Italie
Tell est le titre de deux articles
que vient de publier Le Chrétien
Evangélique de Lausanne et que
nous avons lus avec le plus vif
intérêt. 11 ne s’agit pas ici de l’un
de ces rapports adressés aux journaux religieux des Etats-Unis, ou
de la Grande Bretagne , par des
hommes d’ailleurs très-bienveillants et amis de l’Evangile, qui
ont parcouru en huit ou dix jours
riialie dans toute sa longueur,
consacrant même 24 heures au^
Vallées Vaudpises et qui;s’en sont
allés parfaitement renseignés, à
ce qu’ils pensent, non Seulumeul
sur ce qui se fait, mais üiéme sur
tout ce qui pourra se faire encore
dans ce pays pour l’avancement
du règne de Dieu. M' J. Peter,
l’auteur de ces articles, parle
bien du passé, du présent et quelque peu au.ssi de l’avenir probable
de l’évangélisation en Italie; mais
il en,parle comme un homme parfaitement-renseigné , au courant
de tout ce qui se publie, de tout
ce qui se fait dans ce pays qu’il
habite depuis seize ans, qu’il a
étudié avec soin et qu’i! connaît
mieux que pas un, peut être, des
étrangers qui s’y sont fixés. H
parle surtout d.e l’Evangélisation ,
comme un ministre de l'Evangile,
qui sait par expérience combien,
en tout pays, en Italie en particulier, le sérieux et la simplicité
du pj’ôtèstantisme ont d’obstacles
à vaincre, et coml^iqn il serait insensé d’attendre que le règne de
Dieu y vînt avec éclat.
M. t’eter en écrivant ces articles
auxquels nous voudrions qu’il fût
possible de donner la plus grande
publicité , n’a été préoccupé d’aucun intérêt ecclésiastique, puisque
en sa qualité de pasteur de l’église
de langue française à Naples,^il
■ne se rattache à aucune des nombreuses Eglises qui travaillent en
2
-----------------------------------„.034„
Italie. S’il ne cache pas sa préférence pour l'Kglise Vaudoise' et
s’il en indique le.s principaux motifs, il rend pleine justice ii toutes
les autres, parlant de chacune avec
une grande bienveillance et n’épargnant, pas plus à la première
qu’à aucune des autre.? denomina,tions, ses franches critiques et
les conseils que lui suggère sa
longue expérience.
be premier article, paru dans
le numéro de juin du Chrétien
Evangélique, raconte très-brièvement l'origine et les premiers commencement.s de.s différentes œuvres
fondées en Italie en vue de son
évangélisation et qu’il énumère
dans l’ordre suivant ; Vaudois ,
Wesleyens, Plglise libre d’Italie,
Eglise chrétienne libre, (restes du
plymouthisme), baptistes . étroits
et larges ('mission baptiste, et Eglise
chrétienne apostolique). Eglise méthodiste épiscopale et enfin sabbaiistes, que M. Péter appelle une
curiosité ecclésiastique. Comme
parmi nous tous ceux qui prennent intérêt à l’évangélisation connaissent suffisamment l’origine et
les progrès de la mission de notre
Eglise et les causes qui ont amené
la première division, nous n'emprunterons à ce premier article
que la statistique approximative
qu’il hasarde sur les résultats de
l’œuvre d’évangélisation.« Je crois,
dit M. Peter, n’être pas loin de la
'vérité en portant à neuf mille le
nombre de ceux qui, hors des
'Vallées, fréquentent régulièrement
le culte d’une église italienne et
à deux cent les lietwc de culte où
ils .se rassemblent. Près de cinq
mille enfants suivent les écoles du
jour et trois mille environ, les
écoles du dimanche. Les Vaudois
comptent dans cet acquit pour
les 4[9; puis viennent, d’après
leurs rapport.?, l’Eglise libre et les
w,.esleyens ».
A cette .statistique dont la rigoureu.se exactitude ne saurait être
ni démontrée ni révoquée en
doute, mais que nous sommes
plutôt disposé à trouver trop modeste, nous voulons ajouter encore
l’introduction au second article,
de beaucoup le plus important et
que nous étudierons dans notre
prochain numéro.
La propagande protestante, y estil dit, n’a pas en une forte prise
sur les italiens. « On ne peut pas
appeler grand le résultat des efforts et des sacrifices que nous
constations précédemment. L’évangélisation dispose en effet de
moyens considérables; un grand
nombre de prédicateurs, deux
écoles de théologie, quantité de
feuilles périodique.?, des écoles,
des orphelinats et d'autres œuvres
de bienfaisance, do nombreux édifices pour le culte dont quelques
uns fort beaux. Et ce n’est pas
aller trop'- loin que d’évaluer à
prés d’un million ce qu’elle coûte
annuellement au monde protestant »,
Do devoir de lire la Bible
■ n
fSuite et finj.
4-). Lisons la Bible à nos semblables
si nous voulons réellement les déler-miner à l’aimer et à la lire. Pourquoi
chacun de nous ne s’engagerail-il pas
à la lire de plus en plus régnlièremenl pour son propre compte, et
aussi à ses semblables dans toutes les
occasions que le Seigneur lui fournira ? Et les occasions sont toutes
trouvées, le dimanche, les longues
veillées de l’hiver, les écoles des
quartiers qui pourraient s’ouvrir deux
ou trois fois par semaine, les visites
au voisin malade que le pasteur ne
peut voir aussi souvent qu’il le voudrait et qui aurait un cœur ouvert
à la vérité. Les occasions ne rtianquent donc pas; et les anciens, les
régents, les autres fidèles, même les
enfants quelque peu in.slriiils seraient
là pour profiler des occasions que
3
Dion leur offre pour faire du bien à
leurs frères. Nous aurons à rendj'e
compte à Dieu de l’emploi de noli'e
leinps, et de tous les talents ensevelis;
l’un des plus lourds pliant à la responsabilité qu’il occasionne, sera sans
doute une Bible négligée.
5) , Prions toujours avant de lire,
car nue liumble prière jelle plus de
lumière sur une portion de l'Écriture
que l’on va lire que n’en IbuniissenI
les plus savants coiiimenlaires. Si Bézaléel avait besoin d’être rempli de
l’Kspril de Dieu pour construire le
tabernacle maténel, combien plus
avons-nous besoin des lumières de
riispril Saint pour comprendre les
choses merveilleuses du grand temple
de la vérité révélée. Dessille mes yeux
afin que je regarde aux merveilles
de la loi. (Psaume cxix, 18). Quand
noms prions nous parlons à Dieu, et
qiiaml nous lisons la Bible Dieu parle
il no-s cœurs. Que nos cœurs donc
lui disent: parle. Seigneur, ton serviteur écoule.
6) . Méditons ce que nous lisons,
car une lecture superficielle et‘faite
en mtmnt, comme l’on dit à l’école,
n’aboutirait pas à grand chose. Suspendons de temps à autre la lecture
pour penser au contenu des précieuses
déclarations de notre Dieu , et que
nos âmes boivent à longs traits ces
eaux rafraîchissantes, limpides et claires.
7) . Choisissons un moment fixe dans
la journée et rneUons-le à paî t pour
lire le Saint Livre, car ce que l’on
lait tantôt à une heure, tantôt à l’autre
finit souvent par être négligé. Que
chaque famille choisisse l’heure qui
lui convient le mieux, puis qu’elle
Y tienne aussi fermement que possible, et celle heure bénie finira par
être la plus agréable de toute la journée.
8) . Lisons d’après im plan déterminé ^fin que tout se fasse par ordre.
Savez-vous combien de chapitrés il
faudrait lire par jour pour avoir parcouru tout le volume sacré en un an?
II suffirait d’en lire trois. Voici le
plan adopté par M’ Geo. Muller de
Bristol que plusieurs parmi nous con
naissent : ïje lis conlemporaincment
i’.âiicien et te Nouveau Testament,
un peu l’un et un peu l’anti o jusqu'à
la fin des deux. J’ai essayé ce plan
pendant iO ans et quoique j’aie lu
une centaine de fois ma Bible en son
enliei', je suis loin d’en être faligué.
Plus je la lis et plus elle est précieu.sf! à mon cœur. Elle e.sl toujours
un livre noiivcaii pour moi quand je
recommence à le lire. Lire la Bible
c’est le grand moyen de nourrir l’âme.
Si vous la négligez, résignez-vous à
ne faire aucun pmgi'ès Ne vous découragez pas si dès l’abord vous ne
comprenez pas tout ; vous comprendrez de mieux en mieux en persévéraitf dans la lecture a.
Nous avons indiqué quelques moyens
que nous croyons propres à faire'lire
la Bible par notre peuple. Peut-être
bien que dans le siècle des inventions
on attendrait du nouvean, quelque
secret, quelque stratagème qui fasse
que le devoir de lire la Bible s’accomplisse tout seul. Quant à nous,
nous croyons aux vieux irioj'ens el
nous croyons aussi à leur efficacité.
Veuillez excuser, chers lecteurs, si
nous avons dû employer tant de mots
pour dire si peu dè choses. Nous
n’avons fait qu’ouvrir la discussion
sur un sujet d’une importance vitale
Eour l’avenir de noire église. Elle est
¡en faible à l’endroit où nous avons
touché; mais nous avons de l’espoir
pour le plus grand pécheur aussi
longtemps qu’il lira la Bible, comme
nous avons de la crainte pour le
meilleur d’entre les hommes qui en
négligerait la lecture. Il est presque
sûr de tomber dans les pièges de
l’ennemi. Dieu nous a donné sa Parole
pour nous rendre sages à salut el
pour nous guider dans ic chemin du
ciel. Puisse notre chère Eglise apprendre à ne pas négliger un don si
précieux.
E. Bonnet, -past.
4
-»236
QUELQUES NOTES
sur riiisloire des (jonHiimiaolés
(lu Val Uscriie (l'Èlis).
VII.
Bobi,
Par sa siluation au fond du la vallée, Bobi n’a pas été comme les ati(res paroisses, le champ do grandes
balailles. Cependant elle a eu sa
de luttes, de persécutions et de souifrances.
En dans l’espoir d’oblenir la
paix, les vaudois avaient décidé de
laisser sortir leurs pasteurs. Ceux-ci
se rassemblèrent au Puy, pour passer
la montagne et se rendre en Pragela.
L'ennemi accourut aussitôt pour les
surprendre, mais il arriva deux beures trop tard. Pour se dédommager
de cette proie (jui lui échappait des
mains, il se mit à ravagci- plusieurs
maisons, sous prétexte d’y chercher
les ministres, — Lorsqu’il devînt évident qu’on ne pouvait obtenir aucune
paix, les pasteurs furent rappelés, et
le îi de janvier 1561, quelques pas
teurs et quelques-uns des principaux
du Val-Cluson étant arrivés au Puy
avec les députés du val-Luserne, le
peuple s’ÿ assembla, et après avoir
constaté la .situation qui leur était
feite, « tous jurèrent la main levée au
ciel, qu’ils ne consentiraient jamais
à la religion du Pape, mais qu’ils
persévéreraient tous jusques à la fin,
en leur vraie et ancienne religion
selon la parole de Dieu...... Le jour
suivant, «le peuple accourut de tous
côtés au temple de Bobi, tous les
hommes armés de leurs armes domestiques d. On ôta les images, et après
le sermon, le magistrat qui devait
venir prendre note de ceux qui voudraient aller à messe, n’étant pas
ari'ivé, iiss’acherainèrentvers leVillar.
Chemin faisant, ils rencontrèrent une
bande de soldats qui commencèrent
à se moquer d’eux et à leur tirer
des arquebusades. Mais ils furent si
rudement repoussés qu’ils durent se
retirer dans li ui' forteresse, « où le
peuple les assiégea ». — Bobi ne fu
pas autrement inquiété par les sol
dats du comte de la Trinité, vu que,
ils furent arrêtés au Villar.
Castrocaro malmena ceux de Bobi
aussi bien que les autres habitants
de la vallée. Le 21 août 1565, il
donna ordre au peuple de Bobi de
congédier le sieur liiirnberl leur pasteur, pareequ’ii était étranger, et
qela dans dix jours, sous peine d’être
déclarés rebelles. Le peuple proiesla
assez vivement —En 1.57.1, if voulait
' mettre le curé de la Tour, v. en possession du temple de Bobi........., » il
trouva des opposants; de là grande
fiii’eur contre les habitants de Bobi,
fureur heureusement vaine, gr,lce à
des lettres envoyées à madame la ducliessc. Peu de temps auparavant,
Castrocai'o avait fait Mlir le l'oi’t de
Mirabouc. Adossé à la montagne,
dans un passage étroit, au dessus du
chemin qui conduit au cpl La Croix,
ce petit fort a eu l’honneur d’être
plus d’une fois attaqué et même assiégé. Le sieup de Perde,ypr, gouverneur du Queiras, tâcha de le surprendre en 1591. Au mois d’octobre
1592, un oiïicior de Lesdiguiôi'es,
s’étant emparé du fort de la Tour
« alla incontinent assiéger le fort de
Mirabouc, qui se rendît promptement ». Encore occupé par les français en 1595, quelques milices en
firent le siège, mais sans résultat.
Le duc Carlo Emanuel 1, s y alla en
personne avec une petite armée et
du canon, duquel ayant tiré quelques
volées contre le fort, il se rendit à
composition honorable». Les Vaudois
profitèrent de cette occasion pour attendre le duc au Villar, et lui présenter leurs supplications.
En 1686, il fui fortifié par M. de
la Roche, en vue de la prochaine
guerre d’extermination contre les Vaudois. Les convois qui s’y rendaient
donnèrent souvent lieit à.des combats
entre les Vaudois et leurs ennemis.
Ainsi en 1655, .lanavel arrêta pendant
cinq heures à Marbec, lun convoi de
300 soldats.
En 1793, le fort de Mirabouc avait
deux canons Surpris par les français,
5
il dui SC rendre; l’officier qui le commandail fut fusillé à Turin,
En 1655, Bobi eiil le sort des autres paroisses. D’après une statistique
du H mai, 160 Vaudois furent tues,
et 160 s’élaient çalholisés.
En 1686, Bobî fut le dernier refuge
des Vaudois. Ils se reli anchèrent d’abord sur les hauteurs de Subiasc,
puis sur les montagnes de la Sarcena
et de Garin.
A la rentrée, les Vaudois réunis à
Sibaoud, le 1' septembre 1689, pré-*
térent serment de fidélité « en levant
la main à Dieu ». Âpres quelques rencontres avec les ennemis dans le va)
Luserne, ils passèrent au val St. Marlin, mais un de leurs détachemenls
resté en arrière dut énormément souffi'ir. Bobi est tout plein des vicissitudes et des luttes des Vaudois de
reîour de l’exil. 11 suffit de lire dans
la Glorieuse vventrée l’iiistoire de ce
petit nombtítfíide nos aïeux, pour savoir ce q-ue c'est qu’être « persécutés
errants dans les déserts et sur le.s
montagnes, dajis les cavernes et les
antres de la terre ».
En septembre 1689, les ennemis
établis à Bobi, craignant que les Vaudois ,ne vinssent les en chasser pour
s’ÿ poster eux mêmes, rasèrent toutes
les maisons de ta ville, « où ils ne
laissèrent pas pierre sur pierre». Ce
village a été souvent en danger des
inondations. Gilles raconte celle du
23 août 1629.
Parmi les pasteurs nous avons déjà
indiqué Humbert Artus « homme docte
et magnanime, » capable de soutenir
une dispute en latin, en grec ou en
hébreu , au choix de l’adversaire. Rappelons Antoine Bonjour, pasteur à
Pravilhelm, arrêté à Revei, le 27 février 1597, échappé à l’inquisition,
et conduit par cent arquebusiers au
val Luserne, «où il a depuis continué
en l’église de Bobi, sa patrie, jusqu’à
l’année 1630 ». Parmi les martyrs citons Jacques Mictielin, dont le fils
était pasteur à Angrogne, Il fut horliblement tourmenté et amené ensuite pi'isonnier à Turin, où il eut la
douleur de voir deux pasteurs venir
l’exhorter à abjurer sa foi 11 mourut
peu de temps après.
En 1698, il y eut à Bobi un synode,
où les six pasteurs d’origine vaudoise,
se répartirent la charge de desservir
leurs quatorze paroisses. Cela ne dura
qu’un an, des renforts arrivèrent de
la Suisse. Dieu nous a maintenant
multipliés dans des temps de paix et
de liberté, que notre travail se multiplie et abonde à la gloire de son
nom.
i*i'isdlie et iqiiiltis
Nous supposons que chacun de nos
lecteurs désire sincèrement le progrès
de l’Eglise à laquelle il appartient.
Chacun souhaite que la Parole de Dieu
soit lue en famille, que la vérité qui
sauve soit universellement connue,
que les fruits de l’esprit se manifestent, que la vie religieuse se développe et que la joie du salut règne,
dans tous les cœurs.
— As-tu jamais pensé, cher lecteur, que ton pasteur pût produire
tout cela sans secours d’aucun, sans
la coopération valide de chacun des
membres du troupeau ? Qu’as-tu fait
loi-même pour aider ton pasteur dans
l’accomplissement de la lourde tâche
qui pèse sur lui? As-tu songé que si
l’église primitive élait si florissante,
c’est pareeque, par la volonté de
Celui qui accomplit tout en tous,
toutes les forces de chacun des membres de cette église étaient actives
pour procurer le bien commun?
Pour engager nos lecteurs a être
le plus actifs possible pour l’avancement du règne de Dieu, nous nous
permettons de leur indiquer un exemple dans la personne de deux époux
chrétiens qui ont aidé l’apôtre Paul
de bien des manières.
Nous voulons parier de Priscille et
d’Aquilas
Ils étaient chrétiens l’un et l’autre,
et ce fait élait un encouragement
bien précieux pour l’apôtre Paul au
milieu des débordements et de l’incrédulité dont les villes de Corinthe
6
-238
et d’Ephèse lui fournissaient le specluclé. Deux chrétiens dans une faniille ! deux époux qui ne sont pas
seulement unis par des considérations d’iiUérêl ou de convenance
sociale, mais qui le sont par le cœur
et en Christ c’est un fait précieux et
encourageant. As-tu pensé au bien
immense que peuvent faire un mari,
une femme, chrétiens, par l’influence bénie qu’ils exercent sur la famille cl autour d’eux ? Que sera-ce
.s’ils sont (ous les deux convertis au
Seigneur et travaillent de concert à
la sanctification de tous ceux qui les
approchent ! Heureuse famille que
celle qui possède un père chrétien et
une mère convertie à Dieu! heureux
le pasteur qui possède dans sa paroisse un grand nombre de tels auxiliaires !
Leur maison ¿fait ouverte à Paul
qui logeait chez eux; ils travaillaient
au même métier, étaient tous faiseurs
de tentes, ils avaient la même croyance et chaque jour de sabbat ils
allaient ensemble à la synagogue.
Quelle douce retraite pour'l’apôtre,
quelles heures agréables il passait
en la communion fraternelle après le
travail du jour, après les disputes
avec les juifs ! Cela rappelle l’aftéctueuse hospitalité que trouvait Jésus,
à Béthanie. Aussi c’est avec reconnaissance et affection que Paul lés
fait saluer fi Rome; il n’a pas oublié
le bien que ces époux chrétiens lui
avaient fait.
Ik avaient «■ une église dans leur
m-aison » qui l'eiidait cerle.s de précieux services à l’œuvre d’évangélisation.
Ces faiseurs de lentes savaient trouver le temps pour édifier leurs âmes,
en tenant des réunitms avec leurs
amis, leurs voisins et peut-être leurs
ouvriers. .Qu’ils soient à Corinthe,
qu’ils aillent à Epbèse ou qu’ils relournenL à Rome d’oft les avait bannis
un décret de l’empereur Claude (Actes
18, 2) partout ils ont une église en
leur maison (Actes 18, 1-3; i Cor.
16, 19; Rom. 16, 5). Abraham faisait
de même 2000 ans auparavant en
tant que, à peine avait-il planté ses
lentes en quelque 'lieu, il bâtissait
là un autel à l’Elernol et lui rendait
son culte, (Gen. 13, 18). Qu’il est à
désirer que tous les enfents de Dieu
en fa.ssenl de même partout où ils
vont pour s’établir ou pour gagner
leur pain !
Une église dans la maison, quand
elle ne serait composée que des membres de la famille qui rendent leur
culte à Dieu, n’en est pas moins
« un chandelier, » Apoc. 1, 20, qui
répand lout à l’enlour la lumière de
l’Evangile. As-tu, cher lecteur, une
église dans la maison? Fais-tu chaque
jour le culte domestique avec les
liens? Y a-l-M chez loi un autel stir
le quel brûle matin el soir l’encens
de la prière el de l’action de grâce?
N’oublie pas que si lu veux pouvoir
amener tes enfants à l’obéissance,
être en un mol le roi de ta famille,
tu dois aussi en être le sacrificateur.
Ce n’est pas du temps-perdu pour
ton travail que celui que lu employés
à servir le Seigneur. ObedrEdem a
été abondamment béni lorsqu’il a
reçu l’arche de l’Eternel chez lui, el
Dieu le fera prospérer si tu le sers
loi et toute la maison. ,
Priscille el Aquilas étaient de précieux auxiliaires par l’activité missionnaire qu’ils déployaient. Ils avaient
des connaissances assez étendues puisqu’ils étaient capables « d’expliquer
S lus particulièrement la voie de Dieu »
Apollos, (Actes 18, 26), el cela faisait d’eux des collaborateurs instruits
et efficaces. N’oublions pas qup dans
l’église il y a place pour l’activité
de tous, et que Dieu nous donne à
chacun une tâche sans que nous
soyons ministres, anciens ou instiluleùrs. Examine, cher lecteur, si lu
ne serais pas capable d’être 'moniteur
ou monitrice dans l’école du dimanche de ton village ou dans celle à
fonder dans le quartier où tu habiles.
— Tu pourrais peut-être aller lire la
Parole de Dieu à un voisin, ou à
une voisine infirme, vieux ou incapable d’aller au culte, ou aumoins
apprendre à lire à tel enfant pauvre
qui ne va pas à l’école. Que dfe bien
tu le ferais à toi-même, el à d’antres
7
.339
en roccupant de la sorte t aux affaires
de ton Pere » qui devraient aussi être
les tiennes !
Les deux é|Joux chrétiens auxquels
St. Paul était si grandement redevable
ont poussé le dévouement jusqu’à
exposer leur vie pour l’apôlre {Rom.
16, 4). Soit dans l’émeute qui eut
lieu à Ephèse, soit dans celle qui eut
lieu à Corinthe, soit encore dans
d’autres circonstances. Dans les temps
de liberté et de paix dont nous jouiS'*
sons par la grâce de Dieu, votre pas*,
leur n’a pas besoin que vous exposiez
votre vie pour lui; mais il a besoin
de votre sympathie, de vos prières,
de vos encouragements, et de votre
concours actif pour l’œuvre dans laquelle nous sommes tous engagés,
il s’agit non seulement de l’œuvre
du pasteur, mais aussi de la vôtre et
surtout de celle de Celui qui a exposé
sa vie pour nous afin de nous acquérir
le pardon de nos péchés et une vie
éternellement heureuse.
ItomieUcd rcitigteuace
Italie. —La lettre suivante relativcà
un personnage jouissant en Italie, à
Turin surtout, et dans le monde catholique en général, d’une célébrité
hors ligne, était adressée à une grande
dame française hanleiise passionnée
de pélerinagesode tonte espèce, et
collectionneuse non moins ardente de
reliques, en réponse à un sien désir
d’en posséder une du personnage en
question.
PATRONAGE .S' PIEllRB
ŒUVRE BOSCO
NICE
Nice, 3 août ISSI,
Madame la Marquise,
M. Benjamin Bouvier, qui a eu le
bonheur (le faire le pèlerinage à Rome
avec VOUS, m’a parlé, avant son départ pour la montagne, du grand
intérêt que vous portiez à nos oeuvres
et de l’affeclion que vous aviez pour
notre cher et bien-aimé Bosco.
Il m’a dit, en même temps, que
vous aviez vivement désiré quelijue
objet ayant appartenu à Don Bosco,
et qu’il espérait qu’on nous l’aurait
envoyé de Turin.
Je suis lieureux de vous pi'évenir
(¡lie je pourrai moi-même avoir à
votre disposition le chapeau qu’il a
porté pendant les trois mois qu’il est
resté en France cette année, ainsi
qu’un bas en caotchouc qu’il a dû
laisser à Nice. Vous me perrneltez
aussi d’indui‘e dans la présente une
mèche de cheveux de Don Bosco.
Depuis deux ans, j’ai Tliabilude de
lui faire couper les cheveux lorsqu’il
vient nous faire visite, et il me donne
un véritable exemple d’obéissance.
Veuillez bien vous rappeler, dans
vos ferventes prières, de nos chers
orphelins, et en particulier de votre
très-humble serviteur
J. Ronchail
Diraieuv de l'œuoie Don Cizsts.',
Et cela se pratique et s’écrit dans
le dernier quart (lu 19® siècle !
— Une partie de la scolaresca de
(lénes a offert au président de la
Commission d’Evangelisation de l’E
glise Vaudoise, M. le pasteur Prochel,
en signe de reconnaissance, aine bannière, accompagnée d’une adresse
dans laquelle l’Eglise Vaudoise est
remerciée pour • avoir lenn haut élevé
le drapeau du vrai christianisme et
de la vraie liberté» et cela au prix
de souffrances séculaires.
Au moment où notre correspondant
le plus fidèle, le frère Jacques - dans
sa dernière lettre, ramenait notre attention sur la mission du Zambèze
et sur la coopération ejue le cher
M. Coillard a bien voulu réclamer
de l’Eglise Vaudoise; il né se doutait
certes pas que cette coopération venait de recevoir un conirnencement
d’exécution. Si dans les Vallées mêmes,
te appels du missionaire ne paraissent pas, jusqu’ici dq moins, avoir
obtenu réffel qu’il en espérait, il
8
...240...
n’en a pas été même à Nice, à ce que
noire frère M' le pasleur Weilzecker
s’est empressé de nous annoncer.
M' Louis Jalla fils, petit fils et frère
de pasteurs vaudois, ancien élève de
notre Collège, qui ne s’était,pas senti
disposé à siTivre la carrière des éludes
et avait embrassé celle de l’industrie,
puis celle du commerce, ayant entendu M' Coillard le printemps dernier
à Nice, -■ a été gagné à la sainte
cause plaidée avec une rare éloquence; i
il s’est offert au Seigneur, sans doute,
tout d’abord, puis la Société des
missions de Paris qui l’a accepté comme
élève de sa maison des missions.
Nous félicitons sincèrement la famillè de ce jeune frère du grand
honneur me Dieu lui fait, et en remerciant Weilzecker de la bonne
nouvelle qu’il a bien voulu nous donner, nous recommandons le jeune
M' Jalla à la simpalhie chrétienne
et aux prières des amis de la mission
que compte, grâce à Dieu, notre petite Eglise.
Autrefois les barbes n’allaient jamais
que deux à deux pour accomplir leurs
missions lointaines — Ne se trouverat-il pas un .second Vuudois disposé à
aller se préparer avec notre jeune
ami ?
Une attire nouvelle nous vient aussi
de Nice — mais an sujet de laquelle
il n’est pas permis’au chrétien de se
réjouir,, bien qu’il éprouve une légîline satisfaction en voyant que, même
de la part des hommes, la justice a
quelquefois son cours.
L’assassin de l’evangélisle monsieur Bonhôlal, Terzano Charles de
Gènes, et non Slranini de Trieste,
comme il voulait le faire croire, a
été condamné, par la "cour d’Assiso
des Alpes jmanlimes, aux travaux
forcé, à vie. Le misérable s’attendait
à être conijamné à la peine de mort;
aussi lorsqu’il entendait la lecture de
la sentence, ses traits s’illurninèrent
et il remercia le président.
Suîssis. — Deux nouveaux ouvriérS
vont partir pour unir leurs clforts à
ceux de MM. Creux et Berthoud dans
la mission vaudoisc du Trqnsvaal,
un ministre, M. Auguste Jacques, et
un agriculteur, M. Henri Mingard.
Allemagne. — On annonce la prochaine publication d’un recueil de
prières que le feu roi de Prusse,
Frédéric-Guillaume IV, avait coutume
de composer avant chacune de ses
comgiunions, et dans les quelles il
épanchait dans le sein de . son Dieu
-les sentiments de piété dont son coeur
était plein.
Espagne — Le roi d’Espagne a révoqué la sentence et payé les frais
du procès intenté, il y a quelque
temps, à l’instigation du clergé,
contre M. Fliedner pasteur à Madrid.
Amérique. — La statistique criminelle de Nevy-York montre, sur 42O0
prisonniers, ât50 catholiques romains , landisque ces derniers ne
forment qu’un septième de la population totale de la ville. :
A IN .X O IN O JB.:
. . yiMijil, .„.I • I i" '
■■ f
Une demoiselle protestante capable
d’enseigner l’allemand, l’anglais et
un peu le français et la musique désire se placer comme insfjlulrice.on
demoiselle de compagnie.. ^ ,
S’adresser à la Direction à\x Témoin.
Impiimcrif rt Librairie Chi^ntorc el Mascarrilv
■ ■ h
A l'IGNUftOL
l'iiiïïiiiiii! 111!$ eaiæ .Vâioisüs
par
P. G 1 L L P,S.
Drax eoi. in /üo ti'cntiron .^00 pfuj. 'rhticun
Prix des dsiix eQlunm .fr. .1
Ehn liST 1, Ctéranl ri Adminiatratruf
l'ignerui, Împ. UliiaiitDre vl Masearelli.