1
Année XXXYII.
Í8 Avril 1902.
N. 14.
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L’ÉCHO DES VALLÉES
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Fini. IV, 8).
SOMMAIRE:
O La Paix — Victor Hugo et Alexis Muston
Missions — Carte. posiOe de Turin^
— La crùa.'té à l’égard dès Missionnaires — Questions morales et sociales — A propos des Anglais et des
Boers — A la réception d’un catéchumène -4- Chronique — Bibliogra
*
L'tîf'
phie — Nouvelles et fp,its divers —
Revue Politique — Annonces.
3L.A.
C’est encore un désir, mais, grâce
à Dieu, c’est déjà une espérance.
Ah 1 comme nos cœurs ont battu
fort à la première nouvelle des pour,'^àrlers initiés entre les divers' chefs
Boers pour amener une parfaite en1^ "; tente entre les représentants des deux
S^républiuues (Transvaal eit Orang^j sup „
es conditions à proposer aux Anglais
ou à accepter d’eux ! Et comnœ nous
avons prié Dieu de les incliner tous
vers des propositions de paix!
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Av
Et voilà, la nouvelle est venue
qu’ ils se sont mis d’accord pour
traiter de la paix et sont entrés en
pourparlers avec les Anglais à ce
sujet ! C’est un grand pas de fait, et
nous ouvrons avec impatience çhaq’œ matin le journal priant dans
nhdre cœur qu’ il contienne la nouv.àùe « La paix est conclue ». Certes
il faudra un peu de temps pour cela.
Pour le quart d’heure le télégraphe
joue nuit et jour entre Pretoria et
Londres. Que dit-il aux ministres du
roi Edouard ? Et que répond-il aux
chefs des Boers? Nous le saurons
bientôt. En attendant redoublons
d’instance auprès du trône de Dieu
afin que le résultat des pourparlers
'■^"soit la paix.
On frémit à la seule pensée de ce
qui suivrait s’il devait en être autrement.
Non cette guerre ne continuera
pas ; cela ne se peut pas.
De part et d’autre l’on cédera jusqu’à ce que l’on s’entende pour faire
une paix honorable, équitable et durable.
Cette guerre a déjà faj^ assez de
victimes, elle en a fait trop, hélas!
Elle a fait un mal affreux à deux
peuples frères en la foi; que dis-je?
elle a mis en désarroi notre monde
protestant dans sa belle Alliance
évangélique, en empêchant celle-ci
de tenir cette année son congrès
universel déjà convoqué à Hambourg;
bien pis, elle à fait un mal incalcul§^ble au monde entier en nuisant aux
progrès de l’évangile par le scandale
quelle a causé.
Nous avons jusqu’ici assisté aux
ravages faits par l’esprit malin ; nous
assisterons bientôt, avec l’aide de
‘Dieu, au triomphe de l’Esprit de la
paix, d’autant plus éclatant qu’ il
semble plus difficile à vues humaines.
Dieu est celui qui peut incliner les
cœurs comme des ruisseaux d’eau ;
croyons et prions ; prions et espérons.
Teofilo Gay.
VICTOR HUGO ET ALEXIS MOSTO»
La revue mensuelle « La Drôme littéraire'» année i886, contient, sous le
titre < Souvenirs inédits sur Victor
Hugo », une série d’articles dus à la
plume de notre historien et poète Alexis
Muston. Quelques courts extraits de
ces souvenirs seront sans doute lus avec
plaisir par les lecteurs de VEcho. Ils
se rapportent au temps où le grand
écrivain était à Guernesey, exilé à la
suite de ses écrits contre Napoléon III.
« Après avoir renouvelé connaissance
avec Victor Hugo, il m’invita à déjeuner pour le lendemain.
C’était peut-être afin d’abréger ma
visite ; mais avant de le quitter, je le
priai de vouloir bien me prêter le volume des Châtiments, dont je ne connaissais que des fragments.
Il se leva, passa dans une pièce
voisine, et revint en tenant le volume
sur la page de garde, où brillaient
quelques mots d’écriture toute fraîche.
C’était une dédicace à mon nom,
suivie de ces trois mots latins : exilium
vita est.
Quand je les eus lus il me dit : C’est
pour vous, aussi bien que pour moi,
que j’ai écrit ces pétroles ; car vous
êtes aussi un exilé....
— J’avais eu d’abord l’intention d’écrire sur le livre que je vous offre:
Exul, exuli, un exilé à un autre ; mais
comme pour tous deux, l’exil est devenu notre vie actuelle, j’ai préféré vous
le rappeler.
— C’est tout ce que nous pouvons
avoir de commun, lui dis-je
— Et l’amour pour la France et
pour la liberté ?... reprit-il..
N’ayant pu, ce jour-là, lire à mon
aise le précieux exemplaire des Châtiments, que j’avais reçu de la main de
l’auteur, je me promis d’y consacrer
en entier la matinée suivante.
Quel livre enchanteur et formidable !
C’est de tous les ouvrages de Victor
Hugo, celui dont la lecture peut être
reprise avec le plus d’intérêt, constamment profitable et nouveau ; c’est peutêtre même le plus vrai, le plus fort
et le plus simple d’un bout à l’autre.
J’arrivai chez l’auteur, tenant encore
le volume à la main.
Eh bien, vous l’avez lu ? me dit-il.
— Oui Monsieur, tout entier ; et j’en
suis encore ébloui.
Quelle impression vous a-t-il laissée ?
Les éloges se pressaient sur mes lèvres ;
mais c’eût été banal ; on ne disait que
ça. J’eus l’idée de lui exprimer une
impression fugitive, et un peu paradoxale, que j’avais eue, un instant,
vers la fin de cette lecture exterminatrice d’une seule individualité.
— Eh bien, lui dis-je, je vous avoue
qu’à vous voir prendre à partie d’un
bout à l’autre du volume, toujours le
mêtne individu, avec un agonisement
d’avanies inépuisable, on finit par s’intéresser à lui.
— Oui, c’est vrai, fit le grand homme,
d’une voix très douce ; on a l’air d’être
toujciurs en colère, tandis que ce livre
n’est en réalité qu’un recueil de moments d’irritation et de colère sans
durée*. Il faudrait le lire comme il a
ete écrit : chaque morceau isolément,
à distance les uns des autres ; tandis
que vous avez tout avalé à la fois ;
vous en avez pris une indigestion.
Mais j’espère que cela ne vous empochera pas de faire honneur au déjeuner. — Allons nous mettre à table.
On était en famille. La conversation
roula d’abord sur Shakespeare dont
François Hugo, le plus jeune des fils
du grand Poète, faisait alors une traduction. Son père en quelques traits
rapides mais éclatants, et d’autant mieux
écoutés qu’en général il parlait peu,
nous fit entendre un splendide et saisissant parallèle, entre le dramaturge
anglais et Eschyle, l’initiateur de l’art
dramatique en Grèce. Après le repas,
M. Charles Hugo, me fit voir un exemplaire unique des œuvres de son père,
en grand format compacte, enrichi
d’autographes, de dessins, de découpures ingénieuses et d’autres raretés.
— Mais le déjeuner ne s’était pas terminé, sans qu’il eût été question encore du héros des Châtiments, dont le
souvenir s’évoquait de lui-même dans
toutes les réunions de proscrits.
Il faut avouer, dit un de ces messieurs,
qu’il a su faire florir les lettres, puisque
son règne aura doté la littérature française d’un chef-d’œuvre sans pareil,
auprès duquel Juvénal n’est plus qu’un
simple prédécesseur de Boileau.
C’est qu’aussi, dit un autre, les règnes
de Vespasien et de Domitien, n’offraient
pas d’aussi riche matière à la satire
que celui de Badinguet.
— Est-il possible que la France se
courbe sous le joug de ce récidiviste,
fourbe, cruel et corrompu ?
— Elle le v.omira comme une ordure.
— Et nul pays ne voudra recevoir
cet opprobre vivant.
Eh bien, Messieurs, dit alors Victor
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Hugo, (et c’est pour rapporter ces paroles que j’ai cité ce fragment d’agressive conversation), le maître en même
temps se redressa au milieu de la
table : si ce criminel dit-il avait ce
qu’il mérite, qu’il fût chassé de France,
errant et repoussé de partout, et qu’il
vînt se réfugier sous mon toit, il n’y
aurait pas dans le monde d’asile plus
assuré, plus compatissant et plus doux
pour lui, que dans cette maison.
L’auteur des Châtiments se rassit ;
tout le monde se tut. Moi, j'avais des
larmes dans les yeux, causées par cette
émotion particulière, qu’ excite toute
action ou parole inattendue, grande,
noble et généreuse».
Alexis Muston.
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Grâce à un effort extraordinaire des
amis de cette œuvre, le Comité a pu
terminer sou exercice sans déficit, voire
meme avec un petit encaisse sauf pour
le bilan spécial des constructions de Madagascar, où il manque 42.000 francs.
M. J. Schultz, vient de mourir dans
sa 78e année. II s’était occupé des comptes de la Société depuis 1858 et en fut
le trésorier de 1875 à 1901.
Le n® d’avril du Journal des Missions
parle longuement de la belle réunion d’adieux, qui a eu lieu à Paris à l’occasion
du départ pour l’Afrique de l’expédition
Voila.
A lire aussi une importante étude comparée de M. F. Vernier sur la psychologie religieuse et ethnographie des Hovas
et des Maoris, où il fait ressortir de curieux rapprochements entre la race, la
langue, les coutumes des habitants des
îles de Madagascar et de Taïti, bien que
séparées par les Océans Indien et Pacifique. — M. Siegrist nous fait assister à
un splendide élan de reconnaissance d’un
district malgache, qui en une semaine,
verse 2816 francs à la Société. L’art, de
M. Georges Appia sur quelques fruits de
la crise chinoise est comme la suite de
son opuscule, palpitant d’intérêt, sur les
martyrs de Chine.
La description que fait M.He Glauser
de l’ecole de Sesheke dont elle a la cha,rge
est pleine de vie et bien propre à
nous faire sympatliiaer avec les missionnaires qui assument la lourde tâche de
développer des intelligences qui n’ont
jamais fait un effort pour apprendre
quoi que ce soit.
La station de Sesheke est maintenant
sous la direction de M. Lageard, aidé de
M. Coïsson, M. Jalla en est parti le 7
janvier pour aller organiser l’expédition
Voila. Son voyage a été très accidenté
“Aux rapides, écrit-il, un de mes
canots coulait et je perdis un sac de nour-
2
riture pour le voyage. Pour gagner du
temps je fis à pied les 68 kilom. de Kazoungoula aux Chutes par des sentiers
boueux et une pluie diluvienne. Quatre
fois je dus être porté pour traverser des
ruisseaux débordés; le dernier, il fallut
le traverser à la nage et lancer tout mon
bagage d’un bord à l’autre, un ebjet à la
fois. Je passai quatre délicieuses journées
avec les chers Coïsson ; leur station est
une vraie retraite après Sesheke. Depuis
ma dernière visite, en mai 1901, M. Coïsson a bâti une coquette petite chapelle.
Le 16 jrnvier je traversai le fleuve,
fis une courte visite au Mosioathouuya
qu’on ne se lasse jamais de revoir, et
partis le soir même avec deux wagons
qui rentraient vides à Boulawayo. La première partie de cette route de 450 kilom.
est abominable, il y a telle descente où
l’on ferme involontairement les yeux, et
on est ensuite tout étonné d’avoir atteint
le bas sans accident.
Un de nos compagnons a tué une magnifique lionne qui nous guettait au passage, en plein jour.
Je visitai les mines de charbon de
Wankie, qui ne tarderont pas à être le
principal centre mineur de l’Afrique méridionale, dès que le chemin de fer lesatteindra.
Les chars à bœufs allant trop lentement, à mon gré, je devançai la famille
de M. Baldwin, missionnaire au moshikolumbo, avec qui je voyageais après avoir
empaqueté mes effets, le 13 février, je
pris les devants avec quatre porteurs et
fis à pied lés 190 derniers kilomètres
jusqu’à Boulawayo, où je ne fus pas
fâché d’arrivej- le 19. Lorsque mes compagnons de route arrivèrent, le 24, j’avais
déjà accompli mon mandat dans cette ville.
De Boulawayo à Port Elisabeth le train
a mis sept jours au lieu de quatre, et
nous avons eu pour escorte deux trains
cuirassés ouvrant la marche et un la fermant. La ligne est protégée sur tout son
parcours, depuis peu au sud de Palachwe
par des fortifications, une barrière en fil
de fer à épines, et des militaires tout du
long, avec tentes, camps de réfugiés,
camps de prisonniers; on se sent constamment sur le qui vive. Hélas ! de nouveaux cimitières, des tombes isolées, mais
non oubliées, bien des personnes portant
le deuil, disent à eux seuls les douleurs
et les misères causées par cette guerre
interminable ».
De Port Elisabeth, M. Jalla s’est rendu
au Cap à la rencontre de M. Yolla et de
ses collègues, qui entreront. Dieu voulant,
la semaine prochaine dans le désert.
Le voyage du roi Léoanika en Europe
est décidé. Il quittera probablement le
Zambèze en mai ou juin avec Mr. et
Mme Boiteux, qui partent en congé régulier.
CARTES POSTALES DE TÖRIN
14. Avril 1902.
Nous venons d’accompagner à sa dernière demeure la dépouille mortelle d’un
humble serviteur de Dieu dont la vie
laisse une trace bénie au milieu de toute
la société évangélique de Turin. — Le
cortège imposant qui se rendit à pied
depuis la maison mortuaire au cimetière,
les paroles émues prononcées par divers
orateurs, parmi lesquels se trouvaient
de simples ouvriers sans études, mais,
ce qui vaut mieux, dont l’accent démontrait une profonde conviction, prouvèrent, combien le cher défunt était aimé
de tous,
Benedetto Beruatto était né à Turin en
1849. Ses parents furent parmi les pre
miers de nos concitoyens qui embrassèrent l’évangile, et notre frère dut ses impressions religieuses à sa pieuse mère. Ce
fut à sa mort qu’il se convertit. Il se consacra dès ce moment au service du Seigneur.
— Sa vie nous prouve qu’il n’est pas
nécessaire de devenir pasteur consacré
pour exercer un ministère béni. Comme
S. Paul, Beruatto travailla pour gagner
sa vie, non pas à faire des tentes, mais
comme imprimeur et correcteur de la
Gazzetta di Torino. — Il occupait cette
place depuis 33 ans, ce qui prouve
combien il était apprécié par ses chefs.
Jamais il ne cacha ses convictions, au
contraire il en parlait à chaque instant,
sans pédanterie mais avec un cœur vibrant d’amour pour le salut des âmes.
Ses compagnons de travail le nommaient
“ ministre evangelico „. Il travaillait le
jour pour pouvoir le soir annoncer aux
ouvriers, aux petits, l’Evangile. Qu’il
faisait bon de l’entendre parler si simplement, mais d’une manière propre à
persuader dans la salle dé la “ Fratellanza Evangelica „. dont il fut le fondateur. — D’abord à Porte-Palais, puis
dans le local de Via Barbaroux, des
centaines d’âmes angoissées, travaillées
et chargées purent entendre de ses
lèvres le glorieux message de relèvement, de pardon, de paix et de vie.
Un jour, nous n’en doutons pas, un
bon nombre de rachetés se lèveront en
rendant témoignage que c’est par lui
qu’ils ont été conduits au Sauveur.' —
Son cœur plein de l’amour du Seigneur
était trop large pour se laisser emprisonner par les murs d’une dénomination spéciale. Bien que se rattachant
par son frère, qui est pasteur méthodiste épiscopal, à cette dernière dénomination, il appartenait dé fait à toutes
les congrégations évangéliques de la ville.
Les grands du monde manquaient à
sa sépulture; on n’y voyait aucune représentation du municipe, aucune pompe
militaire; — et cependent nous avions
la profonde impression que cet humble
frère, ce «petit» d’ici bas auquel le Seigneur a dit: «Monte plus haut» était
un des grands dans le royaume des
deux, et qu’aucun plus grand honneur
ne peut être rendu à la mémoire d’un
défunt que celui du témoignage unanime de ceux qui lui donnèrent hier le
dernier adieu. — Puissions-nous avoir
beaucoup d’ouvriers semblables à lui
dans nos vallées et dans nos églises
d’Italie. — Notre sympathie et notre
affection entourent la veuve du défunt
(qui est vaudoise) et, son fils unique
auquel nous souhaitons de marcher sur
les traces de son père.
Ce soir a eu lieu VAssemblée Générale
des bienfaiteurs de l’Institut Artigianelli Valdesi, dans laquelle furent approuvés le rapport et les comptes de
l’année 1901, et renommés à l’unanimité pour les années 1902 à 1905
Messieurs les conseillers Chev. J. Charbonier et Gustave Turin. —Nous vous
donnerons plus de détails dans une
, prochaine carte. D. P.
La cruauté à l’égard des missionnaires
Ne vous alarmez pas, lecteurs, il ne
s’agit nullement, comme le titre pourrait le faire supposer, de scènes de
sauvagerie telles que celles qui se sont
passées en Chine, et dont M. G. Appia
a retracé dernièrement dans le «Journal des Missions » de Paris le navrant
souvenir. Les cruautés dont il s’agit,
elles se commettent journellement, et
les coupables c’est vous, c’est moi, ce
sont les Sociétés elles-mêmes qui envoient les missionnaires.
Eh quoi ! Sommes-nous donc cruels
envers nos missionnaires ? et si nous
le sommes, en quoi le sommes-nous ?
Voici la réponse d’après un article du
Baptist missionary magazine, reproduit
par le Courrier Missionnaire.
1. Nous ne restons pas suffisamment en contact avec nos missionnaires ;
nous ne savons pas nous mettre à leur
place, sentir leur isolement et les privations qu’ils acceptent joyeusement ;
prendre notre part de leur labeur, bien
rude parfois, et souvent sans résultat
apparent. Et ce manque de sympathie
fait que nous ne prions pas pour eux,
comme nous le devrions. Le succès du
travail des missionnaires dépend en
grande partie des prières d’intercession des Eglises et des amis des Missions. Sont-ils atteints dans leur santé ?
Demandons pour eux un renouvellement de forces corporelles. Sont-ils
découragés ? demandons pour eux un
nouveau courage. Sont-ils dans la joie ?
réjouissons-nous avec eux.
2. N’est-ce pas cruel de laisser
nos missionnaires trop longtemps à
r œuvre, sans vacances ? En faisant
ainsi, il leur faut ensuite trois ou quatre ans, souvent même plus pour rétablir la santé, si tant est qu’ils se
rétablissent toujours.
3. N’est-il pas cruel de permettre
que des missionnaires vivent des années et des années dans des maisons
non seulement insuffisantes, mais positivement malsaines, on soient forcés
d’enseigner dans des locaux trop petits, où les élèves qui ne sont pas toujours des modèles de propreté, s’entassent, ce qui devrait être absolument
évité, en particulier dans les régions
tropicales ?
4. Les Eglises ne sont-elles pas
cruelles quand elles accablent les missionnaires en congé *de demandes de
discours, de conférences, avec ou sans
projections, au lieu de les laisser se
reposer ? Beaucoup de nos missionnaires sont ainsi obligés de consacrer
leurs vacances à voyager de ville en
ville, en toute saison et par tous les
temps, pour intéresser et stimuler les
chrétiens paresseux ; tellement que pour
avoir un peu de repos, ils seraient plus
d’une fois sur le point de prier leur
Comité de les renvoyer dans leur champ
de travail.
Nous pourrions continuer aisément
l’énumération des cruautés qui se commettent envers ces ouvriers de l’Eglise.
Mais nous estimons que cela peut suffire pour que chaque lecteurs de l’Echo
se demande : et toi, n’aurais-tu rien
à te reprocher ? ne serais-tu pas coupable, toi aussi, de l’un ou de l’autre
de ces actes de cruauté ?
B. G.
QUESTIONS MORALES ET SOCIALES
Pi‘o Infantia.
Alliance des mères : tel est le titre
d’une nouvelle Société qui vient de
se former, en France, dans le but de
combattre l’alcool, le tabac, le cabaret,
le jeu, la débauche chez les jeunes filles.
Le programme de cette Association
est : guérir les maux de la société qui
atteignent directement la femme dans
ses affections et dans son bonheur.
Nous souhaitons bon succès, action
profonde et bienfaisante à cette jeune
Société.
Ce n’est pas seulement du bien-être
moral de leurs semblables que s’occupent les hommes de cœur, mais aussi
de leur bien-être matériel. Jugez-en par
le fait suivant :
L’inspecteur primaire de Confolens
était navré de voir les petits villageois
des Charantes (France) venir de loin
à l’école sans y apporter de déjeuner
passable, surtout de déjeuner chaud,
pour se sustenter entre les deux classes ;
ils résistaient mal à la double fatigue
des leçons et des courses. Nul conseil
municipal, nul gros personnage n’était
là pour instituer des cantines scolaires,
il fallait donc ou laisser les choses en
l’état, ou s’ingénier, M. l’inspecteur
s’ingénia et imagina un système qu’il
mit aussitôt à l’essai et qui réussit
parfaitement ; il fonctionne depuis. Voici
en quoi il consiste, d’après son propre
récit :
« Les élèves des villages éloignés apportent tous les matins, dans leurs
paniers, une poignée de légumes tout
épluchés; pommes de terre, raves, navets, poireaux, haricots, carottes, oignons. Tous cela est jeté en arrivant
dans un seau placé à la porte de la
classe. Un élève pris parmi les grands
lave ces légumes tout préparés déjà,
les met dans une marmite avec de l’eau,
du sel et de la graisse. La cuisson a
lieu pendant la classe. A onze heures
et demie, une excellente julienne est
prête. L’élève prend le pain dans son
panier, taille sa soupe lui-même dans
son bol, la mange et rince sa petite gamelle pour le lendemain. Le maître n’a
ainsi rien à faire. Pour couvrir la dépense de la graisse et du chauffage,
chaque mangeur, de soupe apporte par.
mois de 20 à 25 centimes, ce qui met
la ration à i centime. Toutes les familles (de l’arrondissement) même les
plus pauvres, ont adhéré à cette institution et, en un mois, j ’ ai pu créer de
cette façon 140 cantines rurales, presque
une par école, qui donnent 4.000 soupes
ou rations par jour, soit 100.000 par
mois e 500,000 dans les cinq mois d’hiver. Résultat: réconfort physique, assiduité plus grande, partant élévation du
niveau des études, leçon permanente de
solidarité ».
{Relèvement Social).
A propos des Anglais et des Boers
CV. N. du 28 Mars).
Serait-il vrai que nous touchons à
l’exaucement de tant de prières et que
la paix est sur le point de se conclure
au Sud de l’Afrique ? Nous sommes,
nous Vaudois, de ceux qui s’en réjouiraient le plus après les belligérants
eux-mêmes, et cela pour les raisons de
sentiment aussi bien que d’intérêt, qui
nous ont fait dès le commencement,
considérer cette guerre comme particulièrement « horrible » et néfaste.
Quel repos pour nos esprits, quel
soulagement pour nos cœurs, je dirai
même quelle édification pour nos âmes,
que de n’avoir plus, jour après jour,
à nous demander lesquels de ceux qui
invoquent le même Dieu, qui est aussi
le nôtre, ont succombé, lesquels de
nos amis, de nos frères, lesquels de
nos bienfaiteurs ont eu plus de sang
versé sur le champ de bataille, plus
de deuils et de larmes répandus dans
leurs demeures et de quel nouvel avan
-1
:
a
3
tage. au contraire, peuvent se réjouir
les vilipendeurs du nom Protestant, les
epnemis du Christianisme Evangélique
et les détracteurs de la Bible ?
S’il en était ainsi, l’exposé que je
me proposais de faire n’aurait plus sa
raison d’être, car le but qu’il devait
chercher à atteindre — celui de faire
mieux connaître « le mur de séparation » qui s’est élevé jusqu’ici entre
les deux peuples — afin de mieux demander au Seigneur de l’abattre —
pourrait bien se trouver sur le point
d’être atteint.
Attendons, par conséquent, ce que
le télégraphe aura charge de nous
communiquer sur les négociations de
la paix, et nous verrons si c’est le cas
d’entonner un alléluia, ou bien de re
doubler d’instances auprès du trône
de grâce, afin que le mur tombe !
J. Weitzecker.
A la réception d’un catéchniène
Nous donnons volontiers une place à
ces épanchements d’un cœur maternel,
certains qu’ils éveilleront un écho dans
le cœur de plus d’une mère. Puissent
leurs vœux s’accomplir et leurs prières
être exaucées.
Béd.
O mon cher fils, par petits élans tu
t’es émancipé du sein maternel. Avec
joie et regret tour à tour ta mère a
suivi tes étapes ! En grandissant l’affection se partage, les amitiés se forment, et le cœur de la mère se serre...
Va quand même, mon cher fils, te
serai-je en exemple d’égoïsme?
Mais aujourd’hui ma joie pour toi
est immense et sans mélange ; ne te
vois-je pas reçu comme un précieux
membre du Saint Corps de Jésus ton
Souveur et mon Sauveur bien-aimé ?
Sache que nion affection quelque
profonde qu’elle soit n’est qu’un point
imperceptible vis-à-vis de 1’ ardent
amour que ton puissant Sauveur te
démontre en ce jour mémorable de ta
vie en te tendant ses bras ! Oh ! reçois-le dans ton âme ce Corps sanglant !
oh ! je t’en supplie avec larmes, reçois
aujourd’hui ce sang versé pour toi !
Deviens, avec tous tes jeunes frères,
un membre vivant, fort, robuste et
heureux dans la vigne de ton cher
Maître, quelle que soit la carrière que
ton Père Céleste ouvrira devant toi I
Evite les mauvaises compagnies avec
la même horreur dont on s’éloigne d’un
serpent vénéneux ! abhorre le mal. O
mon enfant, devenu jeune homme, ne
t’éloigne jamais de ton Dieu, et laissetoi guider par Lui au port éternel !
Souviens-toi que ta mère prie, et
que ses bras ne retomberont vers la
terre qu’à son départ vers le Ciel !
X.
IQtfïl
La Tour. Dimanche matl.i, au culte
de lo h. 1/2 dans le Temple neuf, nous
avons entendu pour la première fois le
son d’un orgue.
Nous ne pouvons pas encore dire de
l’orgue, car il ne s’agit pour le moment
que d’un instrument qu’on nous a envoyé à l’essai, et le sentiment général,
que nous partageons pleinement, est
que ce n’est pas celui qu’il nous faut.
Pour un vase des dimensions du temple
de la Tour il faut décidément un grand
orgue, et l’on aurait tort d’hésiter à
renvoyer celui qu’on voudrait nous faire
acheter, et dont l’insuffisance est manifeste. Après avoir attendu si longtemps,
attendons encore quelques mois s’il le
faut, et s’il faut encore ajouter 500
francs aux 2000 déjà recuellis pour cet
objet, faisons encore un effort pour les
trouver, mais n’allons pas, par une économie mal entendue, nous contenter
d’un instrument qui ne répond pas
au besoin.
Nous sommes aussi d’avis que la place
de l’orgue est bien là où il se trouve dans
toutes les églises qui en ont un, c’està-dire sur la galerie en face de la chaire,
et non pas en bas, dans l’abside — et
cela pour plusieurs raisons qu’il est inutile de développer ici.
Saint Jean. Ecoles de quartier. Notre
école des Gonins qui dessert trois
quartiers, est la dernière à se clore.
Elle vient de le faire après l’examen
passé le 12 courant en présence du pasteur et du diacre Fenouil qui ont félicité la maîtresse Mademoiselle Mathilde
Benech des progrès de ses nombreux
élèves.
Dimanche 13 courant, notre pasteur
appelé à prêcher à Turin a été remplacé par Mr. le prof. Rivoir que la
paroisse écoute toujours avec un vrai
plaisir, et nous l’espérons, avec un réel
profit.
Visite de notre député. Deux fois cette
semaine nous avons eu le plaisir de
voir parmi nous notre député, Mr. le
Commandeur Henri Soulier. Mardi dernier nous l’avons vu chez Mr. Etienne
Albarin en compagnie de deux autres
Commandeurs : Mr. le Colonel Massonat, et Mr. le président de notre Comité d’évangélisation, et il nous a vivement intéressés par l’exposition de sa
manière de voir au sujet des principales
questions à l’ordre du jour. Nous souhaitons de le revoir souvent.
Villar Pélis. — Fête des Promotions.
Dimanche dernier à trois heures de
l’après-midi nous avons eu dans le
Temple Vaudois la fête des promotions.
Mr. le Syndic Talmon présidait et les
membres de la Commission scolaire et
plusieurs conseillers étaient présents.
Après un chant et la prière, Mr. le
pasteur H. Tron lit quelques déclarations
de la Parole de Dieu ; ensuite adressant
la parole aux enfants, il leur recommande d’être soigneux, et ponctuels au
travail comme aux jeux. Parmi vous,
continue Mr. Tron, se trouvent de ceux
qui un jour .seront conseillers et peutêtre même syndics, mais pour pouvoir
commander il faut tout d’abord apprendre à obéir. — MM. le conseiller H. Geymonat, le doct. Gay et l’instituteur J.
Buffa adressent aussi la parole aux
parents des écoliers et à ceux-ci, après
quoi on passe à la distribution des
prix. — On constate aussi que les enfants de nos écoles sont assez assidus
aux leçons. Sur 334, huit seulement ne
se sont pas présentés aux examens. —
Un chant et la prière terminent la fête
qui réussit assez bien; toutefois, nous
aurions désiré que tous les parents des
enfants qui pouvaient le faire fussent
présents.
Conférences religieuses. — Notre pasteur
Mr. Tron, malgré tout le travail que
demande la vaste paroisse du Villar, a
pourtant encore trouvé le temps de
donner pendant cinq mois une série de
seize conférences sur la Réformàtion
au XVIme siècle. La grande école a
été chaque dimanche soir remplie d’au
3 —
diteurs qui écoutaient attentivement ces
conférences riches de détails. Le conférencier après nous avoir parlé de l’Allemagne et de ses réformateurs, nous
parla de la Réforme en Suisse, en Angleterre et en France toujours avec le
même entrain, intéressant beaucoup
son monde. Dimanche prochain 20 cour,
aura lieu la dernière conférence sur les
relations qu’eurent les Vaudois avec les
Suisses.
X.
Bobi. — Nous avons eu le jour de
Pâques une visite bien agréable, celle de
Mr. Dardier agent de la Société évangélique de Genève. Après avoir présidé
le culte principal au Villar, il a pu
s’adresser l’après-midi à un public nombreux qui remplissait le temple. Il est
naturel que M. Dardier qui nous a souvent visités, et qui a été un instrument
pour la conversion et l’affermissement
de quelques âmes, soit toujours accuelli
avec joie par tous ceux qui aiment le
progrès de la vérité et de la piété parmi
nous. Qu’il reçoive encore ici l’expression de notre reconnaissance.
«
*
Samedi dernier, les deux Unions
Chrétiennes de cette Paroisse ont donné
leur soirée récréative annuelle dans la
grande école qui était littéralement
bondée. Les différent morceaux, dialogues, monologues, poésies, et surtout
les chants, dont le répertoire était passablement varié, ont réussi, croyons-nous
au delà de ce qu’on se serait attendu.
Et on a pu voir encore une fois qu’avec
un peu de bonne volonté et d’entrain
de la part de ceux qui sont à la tête,
nos jeunes gens et nos jeunes filles sont
partout capables de faire quelque chose.
Le produit net de l’encaisse est destiné, croyons-nous, à la caisse du Refuge « Roi Charles Albert ».
*
* *
Le Dimanche après Pâques avait lieu
la visite ordinaire de l’Eglise présidée
par Mr. le Modérateur, accompagné de
Mr. Cougn, membre laïque. Le culte
proprement dit, bien impressif et émouvant dans sa simplicité, a été sensiblement abrégé, afin de laisser plus de
temps à la discussion et au libre entretien sur les différentes branches de
l’activité de l’Eglise, Le public qui était
nombreux a écouté avec recueillement
jusqu’à la fin. Nous aurions préféré que
tout en écoutant, il eût pris une part
plus active à la discussion, au lieu que
huit personnes seulement, des deux sexes,
osèrent exprimer leur opinion sur la
marche de l’Eglise, ainsi que sur les
ouvriers, pasteur, anciens, diacres, maîtres
et maîtresses d’école. Et maintenant à
l’œuvre d’un seul cœur et d’une seule
âme, et que Dieu nous donne de voir
encore, et de voir bientôt ce que nous
avons vu ces quelques dernières années,
une nouvelle action des fruits de l’Esprit
de Dieu, se manifestant par des conversions abondantes, et des vies consacrées au service de Dieu.
*
* *
Dimanche, treize courant, à l’issue du
service, l’assemblée des électeurs de l’Eglise a procédé à l’élection de quatre
anciens, dans les personnes de M.M.
David Geymonat, Jean Daniel Bonjour, Jean Melli et Joseph Duval.
Nous avons lieu d’espérer qu’ils accepteront tous la charge à laquelle l’Eglise
les a appelés, et qu’ainsi le Consistoire,
enrichi de nouveaux membres par la nomination ou la réélection de six diacres
qui se fera dimanche prochain, se trouvera au complet, c’est-à-dire au nombre
de dix-neuf ouvriers. Quelle force si
chacun d’eux était réellement revêtu de
la puissance d’en-Haut!
B. G.
*—' "ô*->—9
Histoire des Vaudois par Em. Comba.
Première partie : de Valdo à la Réforme. Paris, Fischbacher — Lausanne, Bridel — Florence, Claudienne.
Prix : 5 fr. en Italie, 6 fi", à l’étranger.
Voici un des meilleurs livres que la
presse ait mis au jour de notre côté
des Alpes en ces derniers temps. Pour
peu qu’il ait étudié le sujet qui y est
traité, le lecteur est obligé presque à
chaque page de s’arrêter, stupéfié à la
fois et reconnaissant, devant l’abondance
de faits et de données dont l’auteur a
su le parer et l’enrichir. On sent dès
les premiers chapitres qu’on a devant
soi un maître en la matière.
Longtemps si embrouillée que, spécialement dans cette première partie,
on n’y voyait que du feu, à force d’être
tournée et retournée par une main
experte, cette matière est devenue quelque chose d’homogène, qui, au lieu et
place de la confusion d’antan, vous
laisse une reposante idée d’ensemble,
de connexion et de filiation, et qui satisfait agréablement l’esprit si longtemps
péniblement tenu en suspens dans les
ouvrages antérieurs. Les memhra disjecta ont été pieusement et savamment
rapproches, et vous savez un gré infini
a l’auteur de vous avoir finalement mis
sous les yeux quelque chose comme
un corps pourvu des organes les plus
nécessaires à la vie.
Voila enfin mise en pleine lumière
la parente, la fraternité des Vaudois
de deçà et d’au delà des Alpes ; voilà
bien caractérisées les tendances des uns
et des autres ; voilà, des prémisses posées, de l’origine elle-même, source
de patientes recherches et de contestations séculaires, énergiquement tirées
les conséquences qui en découlent naturellement. Eh! quoi? Est-il étonnant
que la première forme de notre église
ait ete un quid simile de celle que prenait au moyen-âge tout mouvement
religieux? L’est-il que les Vaudois de
France fussent plus agressifs que ceux
d’Italie, voisins à le toucher de leur
plus cruel ennemi? L’est-il que, environnés de ténèbres et traqués comme
des fauves, ils se soient par moments
affaissés sur eux-mêmes au lieu de
continuer à s’épandre comme l’eau dans
la plaine ?
Sachons aussi bon gré à l’auteur du
sage et intelligent parti qu’il a su tirer
des mentions et des témoignages des
adversaires du mouvement opéré par
nos pères, tous indistinctement avant
lui rejetés en bloc, et des nombreux
jets de lumière que, grâce à ce secours
il a pu jeter sur la croisade de Cattanée, les Vaudois de Biolet et de Biétonet et de Pragela, mais surtout sur
l’admirable mission sur le Rhin et le
Danube supérieur, points qui, avec bien
d’autres étaient jusqu’ici restés en un
fâcheux demi-jour
J’aime bien aussi avec le docteur
Grill à constater avec quelle éloquente
insistance et quels solides arguments,
sans pourtant jamais cacher les côtés
faibles de ses héros, M. Comba a réfuté les calomnies contradictoires et
éhontées sur les mœurs et les croyances
des Vaudois. Impossible encore de
passer sous silence, à cause du bienêtre qu’elle procure, la fidèle descrip-
4
tion que l’auteur, d’une main ferme,
nous donne des pays, des mœurs et
des personnages au milieu desquels
les Vaudois se meuvent et souffrent.
Tout en poursuivant obstinément la
vérité historique M. Comba a eu le
viril courage d’émonder son style un
peu trop buissonneux dans les essais
antérieurs, et de lui donner avec la
simplicité et la eleirté, la gravité et
parfois l’élégance du style de l’histoire ;
ce qui certes n’est pas un mince mérite aux yeux de qui sait avec quelle
puissance M. Comba manie notre langue italienne. On peut bien dire que,
sans être, il s’en faut, encouragé par
le milieu où il vit, mais animé par un
pur et ardent amour de la science, il
a élevé un monument qui défie le ravage des années. Il a relégué dans la
pénombre bon nombre de ses prédécesseurs, poussés souvent, sans s’en
rendre compte, plus par l’esprit de
parti que par l’amour de la vérité.
Moins bien armé, qui sait si dans la
lutte il n’aurait, pas dû baisser lui aussi
la tête sous le joug des traditions que
le temps avait rendues maîtresses du
terrain? ...
Mettons-nous donc, Vaudois, avec
une ardeur nouvelle à l’étude de notre histoire, conduits, comme nous le
serons, par un guide aussi sûr qu’aimable et bienveillant. Les étonnements
que nous éprouverons parfois ne tiendront pas longtemps devant la per■ suasion, grandissant à chaque pcis,
que le fil conducteur est trouvé. Ne
marchandons pas notre confiance à
notre guide ; prenons sa main avec
une sécurité, non pas aveugle, qui oserait nous le conseiller ? mais sincère ;
achetons son livre qui sera le plus bel
ornement de notre bibliothèque de famille, et qu’il n’aille au-delà des Alpes
et des mers qu’après que chacun de
nous s’en sera muni. Il n’y a pas longtemps encore nous allions chercher à
grands frais de médiocres histoires à
l’étranger : y laisserons-nous maintenant
aller,; sans nous l’être procurée, celle-ci,
d’un prix modéré et d’une valeur intrinsèque unique, avec la colossale indifférence avec laquelle certains pères
et mères voient partir leurs enfants ?
Je m’assure que non. D. R.
Dott. Giovanni Jalla : Compendio di
Storiti Valdese per le scuole. Con
ventilila illustrazione. Firenze, Claudiana. iqo2. Prezzo L. i.oo. Rilegato
tela, titoli oro L. 2.00.
des Vaudois de Marseille
fin 25 janvier 1901 an 25. mars 1902.
, Baptêmes : Rosalie Roux, Elisa Long,
Marie Pons, Antoinette Pastre, Alexandre Forneron, Elisa Jahier, David Lautaret, Alfred Godin, Antoinette PaStre.
Décès: Firmin Pascal, 34 ans; Madeleine Poët,, 78 ans, épouse de Jean
Poët; Marguerite Blanc, 63 ans; Yvonne
Micol, 16 inois; François Turin, 70 ans;
Louise Rey V.ve Clôt, 76 ans; Felix
Comba, 69 ans ; Fanchette Héritier
V.ve Zimmerman, 33 ans ; Susanne
Grill épouse Peyret, 47 ans ; Madeleine
Roux-Fraissineng épouse Berg, 33 ans;
Hélène Godin, 11 mois ; Màrie Charbonnier V.ve Pontet, 44 ans; Vestard
Bouvier, 33 ans ; Antoine Godin, 3 mois.
Mariages: Isidore Bernard et Jeanne
Barai, Jean Constantin et Marie Rondeau, François Coucourde et-Lucie Faniola, Adrien Giraud et Marie Carlotte,
Jean Jahier et Elise Jahier, à Bandol,
Vax; Louis Constantin et Catherine
Hubac.
— 4
Londra, 29 Marzo 1902.
Preg. Signore,
In seno all’ Associazione Cristiana
della Gioventù di Exeter Hall in Londra si è formata una Sezione Italiana
la quale desidera porsi in contatto con
il maggior numero possibile di Italiani
Evangelici residenti in questa città per
interessarli ài suo lavoro ed avere la
loro efficace cooperazione.
A tal fine il Comitato prega la S. V.
di voler rivolgere cortese invito a quei
lettori del suo giornale i quali hanno
qui 'amici evangelici di comunicargli
i rispettivi indirizzi a mezzo di semplice biglietto di visita o cartolina postale.
Sentiti ringraziamenti.
IL COMITATO.
Sezione Italiana — Exeter Hall —
Strand, Londra.
NouYelles et faits divers
Suèd.e. — Mr. Schulthess, de Stockholm nous communique ce qui suit:
Un médecin suédois, feu le Dr Ad.
Er. Melander, qui était bien connu dans
le monde religieux suédois de l’ancienne
génération par sa foi vivante et son
inépuisable charité, a laissé une jolie
fortune, que les exécuteurs testamentaires viennent d’évaluer à près de
290.000 couronnes (environ 400.000 lires)
Comme il était sans parents le pieux
docteur a tout légué à diverses œuvres
évangéliques, qui recevront de 5 à 10.000
couronnes chacune. Entr’autres, le Comité d’Evangélisation de l’Eglise Vaudoise est l’objet d’un légs de 5.000 couronnes (6963 lires).
M. Melander s’intéressait fort au bon
combat que l’Eglise Vaudoise livre en
Italie pour faire briller la divine lumière de l’Evangile, et il s’en est souvenu dans son testament.
Revue Politique
On a remarqué avec raison que la situation du Cabinet s’est encore consolidée pendant les vacances de Pâques
qui viennent de finir. L’agitation des
paysans de plusieurs provinces de l’Italie
du nord et du centre est en voie de se
calmer; les grèves sont à peu près conjurées, ici parce que les propriétaires ont,
dans une certaine mesure, fait droit aux
esigences légitimes des travailleurs; ailleurs parce que les demandes exorbitantes ont été repoussées avec succès par
les propriétaires coalisés.» Il semble donc
que nos gouvernants n’auront pas trop
à redouter la manifestation du 1er Mai
qu’on commence à organiser et dont le
but sera d’invoquer, par un plébiscité
de tous les socialistes, la réduction des
dépenses militaires et une transformation
radicale de notre système d’impôts. Nous
souhaitons que la campagne soit exempte
•de violences et de troubles et qu’elle
amène quelque bon résultat.
Quatre-vingts députés seulement assistaient mardi 15 à la réouverture de la
Chambre. M. Prinetti présente le livre
vert concernant le conflit diplomatique
avec la Suisse. Suit la- présentation de
quelques projets de lois. A une interpellation du député £)e-Martino, à propos
de la question de Tripoli, le mihistre des
Af. Etrangères déclare que nos rapports
avec la Turquie sont excellents, qu’il est
donc absurde de prêter au gouvernement
l’intention d’invahir une région appartenant à une nation amie. D’autre part,
ajoute-t-il personne ne songera à nous
blâmer, si des événements qu’on ne saurait
trop prévoir ne nous surprendront pas
sans préparation. Quoi qu’on en dise, la
réponse de M. Prinetti ne dit pas grand
chose et ne réussit pas à dissiper les
doutes.
Un incident diplomatique vient d’interrompre, momentanément à n’en pas douter,
nos bonnes relations avec la Suisse. Yoici
en deux mots la cause de l’incident. Une
mauvaise petite feuille anarchiste de Genève, le Eéveil, a publié une série d’articles où entre autres choses, on insultait
à la mémoire du regretté roi Humbert
en exaltant Bresci et en faisant ouvertement l’apologie du régicide. Notre ministre à Berne, M. Silvestfelli s’en plaignit
au gouvernement Suisse en le conjurant
de rappeler le journal à l’ordre, vu que
ses infâmes articles froissaient notre patriotisme et excitaient ouvertement au
crime. Le gouvernement de Berne refuse
et se retranche derrière un article de son
code pénal qui ne permet les poursuites
pour offenses à un souverain ou gouvernement étranger que sur la demande formelle de la puissance offensée. Nouvelles
instances de M. Silvestrelli suivies de la
demande, un peu trop cavalière à notre
avis, du représentant Suisse à Rome, M.
Carlin, de rappeler M. Silvestrelli. Refus
catégorique de M. Prinetti qui, ne croit
pas pouvoir désavouer notre représentant. Résuitat : rupture des relations personnelles entre le gouvernement Suisse et
M. Silvestrelli d’un côté, rupture des relations personnelles entre notre gouvernement et M. Carlin, ce qui ne veut nullement dire rupture des relations diplomatiques. Tout est là. M. Silvestrelli a
peut-être manqué de tact, on le dit cassant,
anguleux. La Suisse aurait de son côté
pu être plus accommodante, j’allais dire
courtoise, et ne pas se, proposer de nous
infliger une humiliation pour quelques
phrases un peu vives de notre représentant. Nul doute que la question ne soit
bientôt réglée à l’aimable, vu que nos 80
mille ouvriers gagnant leur pain en Suisse,
pas plus que les milliers d’industriels, de
commerçants, de banquiers, d’hôteliers, de
commis suisses gagnant leur pain.... et
un peu de beurre avec, chez nous, n’auraient rien de bon à attendre de la
brouille ni d’une guerre de représailles,
que Dieu conjure.
— Le parlement belge ayant repoussé
la loi du suffrage universel, desf roubles fort
graves ont éclaté à Bruxelles, Gand, Anvers, Mons, Charleroi et dans les principaux
centres du petit royaume. On a eu à déplorer des collisions sanglantes, avec morts
et blessés, entre la foule et la troupe.
Des meetings pour le suffrage universel,
organisés par les émeutiers qui protestant de ne pas vouloir mettre en cause
la personne du roi, ont été prohibés ou
dissous par la police, ce qui a provoqué
de nouvelles bagarres. On compte non
moins de 30 mille grévistes dans le seul
bassin du centre;, des milliers ailleurs et
on redoute la grève générale. Le gouvernement compte rétablir l’ordre sans
recourir à l’état de siège ; si les tumultes
augmentent il dissoudra la Chambre, plutôt que de céder, sur la question du
suffrage universel.
— Il n’y a pas lieu de s’abandonner à
l’espoir d’une paix, immédiate dans le
Sud-Africain, malgré les affirmations de
plusieurs journalistes à l’immagination fertile. De positif on ne connait jusqu’ici
que la rencontre des représentants boers
avec lord Kitchenor à Klerksdorp d’abord
à Pretoria ensuite. On prétend que les
Boers seraient disposés à renoncer à l’indépendance absolue en échange d’une foule
de garanties que les Anglais ne leur refuseraient pas. En attendant la guerre
continue et on signale non moins de trois
petits combats dans la dernière huitaine.
— A St. Pétersbourg, le ministre de
l’intérieur Sipiaguine vient d’être assassiné
par un inconnu dans le vestibule du ministère. Les haines de tous les révolutionnaires et des persécutés de la police
s’étaient concènffées sur le ministre dont
la mort violente aura probablement pour
effet d’arracher au czar quelques concessions.... si toutefois elle ne prétendra pas
justifier un redoublement de rigueur.
j- c.
INFORMATIONS.
La foire de Pignerol aura lieu du
28 au 30 c.
La Famille de Mademoiselle Adèle
Lantai*et rappelée à Dieu le 31 Mars, ;
remercie tous les parents et amis qui ;
lui ont témoigné leur précieuse sympathie dans cette douloureuse circonstance, et prie les personnes qui n’auraient pas reçu le faire-part d’excuser
cette omission involontaire.
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