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Annìe XXXIV. N. 18.
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le tirage, 10 centimes chacun.
4 Mai 1899
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S'adresser pour la Rédaction à M.
N. ToiU'il, prof., 7'ort'e Vellice et
pour PA d ministration à M. Jean
Jalla, prof., 7brre i'ellice.
Tout, changement d’adresse coûte
i; lf> centimes, sauf ceux du coin't mencement de l'année._________
L’EOHO
DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi.
Vous me SBrez l.fimoiiia. Aot. 1,3. Suivant la vérité avec la chavité. Epb. IV, 15. Que ton règne vienne. Matt. VI 10.
Sommaire :
Avis — Echos (1(1 la semaine — Pour conclure
—■ ('orrcsiioudauce — L’autre côté d’une
(luestiüu — J.’ armée du Salut eu recul
— Informations —- Annonces.
.A.'V’XS
Dans le oourant du mois de Juillet
prooliain il y iiura, à Torre Pellice,
une session d’examens pour l’obtention du hravet de /’ Eglise (ou do la
Table).
Les Institiitoni's et Institutrices,
déjà munis du dlpbime supérieur du
gouvernomont, (pii désirent .se présenter à cet examen, sont priés de
faire p.irvtîiiir leur demande à l’administration avant la fin du mois de
Juin.
L’histoire biblique, le chant et, pour
ceux qui veulent enseigner dans les
Vallées, la langue française et P histoire vaudnisc, .sont les brandies sur
lesquelles les candidats seront examinés. Il y a do môme, pour tons, un
examen de convictions religieuses.
Le jour où 1» Session s’ouvrira, sera
fixé plus tard et porte à la connaissance des intéressés.
Torre Pellice, le 2 Mai 1899.
Pour la Table :
J.-P. POX8, modérateur.
Echos de la semaine
I.e I mai était passé, et je pensais à cette « fête du travail » où les
ouvriers « bien pensants » se font un
devoir de chômer et, pour peu qu’ils
le puissent, d’empêcher les autres
de travailler ; je faisais des réflexions
sur cette multiplication des fêtes qui,
surtout dans notre pays, devient de
plus en plus une véritable plaie —
quand je reçus un article publié dans
un journal de Cagliari, la Volontà, à
l’occasion de la visite de Leurs Majestés,
On sait avec quel enthousiasme
nos bien-aimés Souverains ont été
accueillis, et l’on ne peut que se réjouir en voyant partout l'amour du
peuple pour son roi se manifester
d’une manièro si sincère. Mais quel
contraste entre ces fêtes brillantes et
les conditions de cette malheureuse
île, dont ledit journal nous donne
une peinture des plus sombres ! Le
2
138 —
triste état de l’agriculture, le manque
de sécurité, les impôts écrasants, l’usure et ' beaucoup d’autres causes
encore, ont plongé le pays dans la
plus profonde misère. Dans un seul
village près de Sassari 228 petits
propriétaires ont été expropriés le
même jour pour n’avoir pas pu payer
leurs iinpôts. Les paysans qui se
trouvent dans la nécessité d’emprunter de l’argent sont à la merci
des usuriers, qui leur font payer le
50, le 75 et jusqu’au 100 pour 100
d’intérêt — Tout le reste à l’avenant.
En présence d’un tel état de choses,
que dire des fêtes enthousiastes auxquelles on vient de se livrer, si ce
n’est ce qu’en dit l’article cité ; «Les
familles des petits bourgeois qui manquent souvent du nécessaire, ont recours à tous les moyens, dépensent
le dernier franc, font des dettes, quand
ils veulent donner quelque fête ,
poussés par le stupide orgueil de
faire les grands sans le pouvoir. Il
en est ainsi de nous autres Sardes.
On annonce la visite du roi, et nous
voilà aussitôt à dépenser follement.
I.es rues sont dépavées en toute
hâte ; des milliers de maçons travaillent avec ardeur, sans relâche; illumination, drapeaux à profusion, soirées
de gala et tant d’autres choses».
Ce langage courageux a sans doute
déplu à beaucoup de gens, mais il
y a quelqu’un qui, s’il en a eu connaissance, l’a certainement approuvé,
c’est le Roi lui-même, qui avait vivement recommandé, comme il le
fait dans tous ses voyages, que l’on
s’abstînt de toutes dépenses. Mais
voilà bien les habitudes du peuple
italien : paraître à tout prix, dût-pn
paj'er par des mois, même des années de privations la folie d’un jour.
Puissions-nous, au moins nous Vaudois, faire tout-à-fait exception, et
prendre toujours pour devise : être,
non paraUre.
N. T.
Pour conclure
Nous avons terminé tant bien que
mal notre Notice antobiographique, trop
longue sans doute au gré des lecteurs, et pourtant bien courte par
rapport au sujet. Que nous a-t-ellc
appris ?
Observons en premier lieu que
depuis nombre d’années T existence
de notre petit journal n’ a plus été
mise en question, comme cela arrivait si souvent les premiers temps;
son utilité n’est plus mise en doute
par personne, et cela est déjà un
progrès.
Ce n’est pas le seul grâce à Dieu.
Le nombre des abonnés est allé en
augmentant, lentement, très lentement même, mais d’une manière
constante. h’Echo est devenu davantage un trait d’union entre les différentes branches de la famille vaudoise;
il s’est répandu dans nos colonies de
l’Amérique, et il se répandra de plus
en plus maintenant que, grâce au
voyage de M. Tron, les liens avec
la mère patrie se sont resserrés davantage. Par contre, nous n’oserions
affirmer que le nombre des lecteurs
se soit considérablement accru aux
Vallées mêmes, où, à part quelques
paroisses, il est toujours beaucoup
trop restreint.
Nous voudrions aus,si qu’ il fût
beaucoup plus répandu parmi les
Vaudois établis en si grand nombre
à Marseille et dans d’autres villes
de Frances, à Genève et ailleurs. Il
se peut que nous nous fassions illusion, mais il nous semble que c’ e.st
un signe d’attachement au pays que
de désirer, quand on est éloigné, recevoir régulièrement ce petit messager, et que si dans une nombreuse
colonie de Vaudois il li’a que peu
ou point de lecteurs, cette colonie
est en voie de se désintéresser de
tout ce qui se fait aux Vallées. Aussi
qu’on ne dise pas que nous parlons
en intéressés si nous désirons que
3
— 139 —
notre feuille se répande de plus en
plus parmi nos frères de l’étranger.
Si nous ajoutons que les abonnements sont peut-être, généralement
parlant, plu.s régulièrement payés que
par le passé et que ses conditions
financières se sont un peu améliorées,
nous aurons à peu près épuisé la
liste des progrès réalisés par notre
petit journal de 1866 au temps où
nous sommes.
Nous pouvons bien dire que l’Echo
doit toujours lutter à peu près contre
les mêmes difficultés. Malgré tous les
efforts cpii ont été faits de tout temps
pour qu' il soit véritablement le joiirnal des Vaudois, que tous s’y intéressent et s’emploient selon leurs
moyens à le rendre toujours plu.s apte
à remplir sa mission, il reste toujours
à la charge presque exclusive de
trois ou quatre personnes, quand ce
n’est pas d’une ou deux seulement. Il
n’est jamais arrivé à avoir un véritable
comité de rédaction dont tous les
membre.s se partag’eassent la responsabilité ; moins encore à obtenir ,
comme il l’a toujours demandé, que
tous ceux qui, aux Vallées ou au
dehors, peuvent contribuer à le rendre intéressant et varié en lui envoyant de.s nouvelles se fassent un
devoir de le faire. Aussi, bon gré,
mal gré, il a toujours un caractère
trop personnel, parce qu’il dépend
trop exclusivement d’une seule personne et que le rédacteur (il faut
employer le singulier) est trop souvent obligé de le nourrir de sa
piiuvreté, tandis que tant d’autres
pourraient le faire profiter de leurs
richesses.
Par la même raison, le programme
du journal, tel qu’ il a été esquissé
par la plupart des rédacteurs qui
l’ont successivement dirigé, n’a presque jamais pu être appliqué dans
toute son étendue. Il s’ est toujours
proposé de s'intéresser à tous les
besoins du peuple vaudois, à son
bien-être matériel aussi bien qu’ à
ses intérêts spirituels, mais dans la
pratique, sauf de très rares excep
tions, ce sont les questions strictement religieuses qui ont seules occupé
son attention. Les collaborateurs capables de traiter avec compétence
des sujets ayant trait à la prospérité
matérielle de notre peuple ont pre.sque toujours fait défaut. On dira
que le journal est bien petit pour
exécuter un programme si varie. Ñon,
il n’est pas trop petit, si l’on n’y
met que des choses subtancielles visant directement à un but prat que.
Pour conclure, nous croyons pouvoir dire que l’existence de VEeho
est maintenant un peu inoin.s précaire qu’ il y a quelques années,
parce qu’ il est un peu moins éloigné
de pouvoir se suffire à lui-mcme.
Nous croyons qu’ il trouvera toujours
un homme de bonne volonté di.sposé
à lui consacrer gratuitement (condition sine qua non) le peu de temps
que lui lais.seront ses occupations
ordinaires. Mais cela est peu de
chose. Nous souhaiterions qu’ il eût
bientôt un nombre suffisant de collaborateurs réqulie-re:, de compétences
variées, pour qu' U pût développer
son programme dans toutes scs parties, car nous ne voudrions eu supprimer aucune — et nous n’ osons
guère espérer qu’ il soit près d'atteindre ce but. Comme nos prédécesseurs, nous avons fait quelques
efforts dans ce sens, mais sans beaucoup de succès. Nous avons bien
deux ou trois collaborateurs fidèles,
auxquels nous exprimons toute notre
reconnaissance. Nous aurion.s voulu
en accroître le nombre et nous avons
demandéqjugez de notre modération)
à avoir au moins quatre ou cinq
collègues qui nous donnassent un
article chaque deux jjioès. Le croirait-on?
On nous a répondu qu'on ne pouvait
pas s'engager. Cela montre comme il
e.st difficile d’obtenir cette collaboration variée qui est pourtant si nécc.ssaire à un journal. Cela explique
aussi comment la plupart de ceux
qui en ont eu pendant quelques
temps la direction ont fini par céder
au découragement et soupirer après
4
— ití
le moment où ils pourraient en être
délivrés.
Ce n’est cependant pas par urie
parole dë découragement que nous
voulons clore ces réflexions. Nous
voulons au contraire regarder à F a. Venir avec confiance et espérer que
les Vaudois des Vallées et du dehors,
c'omprenant toujours mieux 1’ utilité
de cet organe de la famille vaudoise,
se feront de plus en plus un devoir
de le soutenir, afin qu’ il puisse faire
le plus de bien possible.
N. T.
COHIESPÛIBIICI
Améritiue du Sml, Avril 1899.
Cher Echo,
Ces temps-ci que tu publies ton
autobiographie, et qu'il t’arrive souvent de parler de programmes, ne
seras-tu pas moins indulgent qu’à
l’ordinaire; et ne trouveras-tu pas
que ces lignes ne* sauraient trouver
place dans les colonnes de l'Echo des
Vallées ? En effet, non seulement elles
ne diront rien qui concerne les Vaudois, mais ( ce qui est plus triste
encore ) rien qui intéresse tes lecteurs.
Enfin, qu' elles aillent ; et bonne
chance !
La Semaine Suinte vient de terminer,
et elle est peut-être déjà oubliée
de tout le monde, sauf de moi, qui
me propose tout juste de t’en dire
deux mots. N’oublie pas que c’est
dans une ville de l’Amérique du
Sud que je me trouve. Je fais cette
remarque surtout pour engager tes
lecteurs à me lire.
Je n’ai jamais remarqué qu’elle fût
bien religieuse la ville dont je parle,
oh non ! Mais jeudi et vendredi,
elle avait tout l’air de l’être, et même
beaucoup; au point que j'en étais
tout édifié moi-même. Les magasins
de quelque importance avaient fermé
leurs portes; les cochers de tout
^enre avaient vacance (le vendredi
surtout ), et dans les rues on ne
voyait guère que des gens à pied, se
rendant pour la plupart à l’église,
un livre dans la main gauche et un
chapelet dans la droite ( je parle ici
du sexe féminin, cola se comprend).
Toutes les toilettes étaient des toilettes de deuil ; et de nombreux
drapeaux a, mezSaslu achevaient de
dire au monde combien la ville s’associait aux souffrances du Rédemteur.
I.es temples, je l’ai dit, étaient bondés,
ils l’étaient «dedans et dehors» ; et
dans la rue, les gamins criaient :
« La .Redención, número único para
la semana santa s> ! Cette feuille de
i6 pages contenait, outre l'indication
de l’ordre liturgique des cérémonies,
des morceaux, en prose et en vers,
de différents auteurs connus et inconnus.
Je ne suis entré dans aucun des
temples dont je viens de parler ; mais
pour un moment, ( rien que pour un
moment) j’ai presque regretté de
n’être pas catholique. Un périodique
évangélique, qui va jusqu’à la Tour,
consacre un long article de fond à
prouver que les protestants n’observent pas la semaine sainte et qu’ils
ont raison de le faire. Eh bien !
qu’il me le pardonne; c'est sans doute
chez moi l’effet d’ime maumise habitude qui a duré pendant bien des
années sans interruption, mais j’ai
pensé avec tristesse aux temps où
je trouvais des temples évangéliques
ouverts le Vendredi Saint, où je
pouvais même assister à deux services
consécutifs, et parfois prendre part
à une réception de nouveaux membres de l’église. Pour être complètement bibliques et bons protestants,
peut-être nous faut-il repousser toute
fête religieuse, autre que le Dimanche;
c’est là une question à étudier ; en
attendant, il me semblait que nous
ôtions moins respectueux, moins chrétiens que nos ** frères » de Rome,
nous qui travaillons le jour du Vendredi Saint.
Le samedi vers lo h', du matin,
tout change; le deuil cesse, les pé-
5
14Í —
V
V
v;
, S
^ vi
tards se font entendre, la ville n’a
plus rien de religieux, les théâtres
se préparent à rouvrir leurs portes
le soir même, et l’observateur chrétien fait de tristes réflexions sur cette
piété à temps fixes, qui ne procède
pas du coeur. Cette piété là n'est
pas îe monopole exclusif des catholiques; elle SC trouve souvent aussi
chez les protestants ! Tu en sais
quelque chose, toi mon cher Kchu,
qui vois chaque semaine tant de gens,
en Europe, en Afrique, dans les
deux iVniériques, et peut-être ailleurs
V. encore.
Tu as même vu ces derniers mois,
quoique tu n’en aies rien dit, bien
des Vaudois coupant et battant leur
blé le Dimanche ; et ces batteuses
dont on a souvent entendu le ronflement depuis le local de culte, tu
V les as sans . doute entendues aussi.
Eh bien ! répète leur à nos frères,
que cela ne doit pas être. D’autre
part, tu as vu passer dans bien des
maisons, et peut-être accompagné
jusqu’au Chaco, ce serviteur de Dieu
que la Table Vaudoise à chargé de
f nous visiter et de nous faire du bien.
Tu sais avec quel zèle il s’est acquité
de sa tâche, tâche si difficile, et tu
as désiré que le Seig'ncur bénisse
i .ses efforts, et le reconduise sain et
sauf au sein de sa famille et de sa
paroisse.
“ Et toi, puisses-tu nous apporter
toujours des Vallées l’écho de cho.ses
■f qui, en nous réjouissant, nous ren, dent meilleurs et plus fidèles! C'est
le voeu de ton aff.né.
" . ?/. S"
■ ________________
va..
Voici encore quelques fragments
' d’une lettre de M. Tron à sa famille,
datée de Cosmopolita le 30 mars.
y Nos lecteurs y apprécieront toujours
V mieux l’importance de l’œuvre que
■ notre cher yice-modérateur accomplit
i parmi nos frères dispersés et le noble
dévouement avec lec^uel il l’accomplit.
' Ils y trouveront aussi des détails in
téressants sur la nature du pays et
les conditions de nos colons.
La pluie est tombée en si grande
abondance que la Conférence, qui
était fixée pour le 21 n’a pas pu
avoir lieu au jour établi. Le 2 i nous
nous sommes partis de Ombues et
à midi nous arrivions à une rivière
que la pluie avait transformée en
ficuve, et quoique les eaux eussent
déjà diminué énormément, comme
il n’y a pas de pont, on ne pouvait
pas encore traverser. Nous avons dû
attendre 5 heures sur la rive droite
avant qu' un homme à cheval pût
passer. Nous avons pu traverser dans
la diligence, mais en montant sur les
sièges, car le caisson de la voiture
devait se remplir d'eau, comme c’est
arrivé en effet. Comme il y avait le
clair de lune, nous avons pu continuer notre route jusqu’à la ville du
Rosario, proche de Colonia Valdense.
Nous y sommes arrivés après 11 h.....
Le lendemain il s’agissait de pa.sser
encore deux autres rivières. Mais on
nous annonce que pour deux jour on
ne pourra pas traverser. Vers les
10 heures nous étions déjà 8 membres
de la Conférence, et nous avons décidé de faire uu grand détour et de
passer de 1 ’ autre coté dans une
barque. C’est ce que nous avons fait.
C’était le mercredi après midi. On a
envoyé des messag'ers de tous côtés
pour faire savoir aux colons que la
Conférence s’ouvrirait le lendemain,
jeudi 23 courant.
La Conférence a duré 2 jours et
et aurait duré davantage si on avait
eu du temps. Il y a toujours eu un
grand concours.
Le samedi après midi je suis parti
avec M. Bounous. Le dimanche nous
avons eu culte et saint-cène à Cosmopolita à 9 h. A midi nous
étions en route, et après 2 h. i/a de
voiture nous arrivions aux Artilleros
où il y avait encore culte et saintecène. Le soir nous avons eu culte et
baptême dans une famille. Il s’agissait de baptiser deux jumeaux, les
6
üú —
19® et 20® enfants d’une famille;
les 18 aînés assistaient au ba.ptême.
Tous les 20 sont enfants du même
l^ère et de la même mère. Heureusement que le pays est grand; les
familles nombreuses qui donneraient
du souci aux parents en Europe, ici
ne causent aucune inquiétude de ce
g'enre. Des terres à travailler, il n’en
manque pas, et du pain, Dieu en
donne en abondance. Lundi, mardi
et mercredi nous avons été visiter
des familles et leur adre.sser quelques
paroles de la part du Seigneur. Cela
prend du temps, mais c’e.st une oeuvre
bénie. Je ne perds pas une heure,
mais je ne puis pas faire un travail
incomplet, poussé par la hâte de
repartir pour l’Europe.
Hier au soir nous sommes revenus
à Cosmopolita dans le but de me
rendre aujourd’hui à Colonia Valdense et prendre part aux cultes de
sainte-cène demain vendredi et dimtuiche, jour de Pâques. C est une
•occasion favorable pour parler à im
grand nombre de personnes, Après
cela, si Dieu me l’accorde, je repartirai pour Artilleros, Riachuelo,
S, Pierre, S. jean, etc., pour revenir
à Cosmopolita et passer ensuite à
Colonia Valdensc afin d’y visiter les
familles.
Du matin à 7 heures jusqn’à la
nuit nous sommes en voiture, nous
arrêtant quelque.s instants dans chaque maison. On cause un peu des
Vallées, des parents, puis nous entendons ce que le Seigneur a à nous
dire à tous. A la nuit nous nous
arrêtons chez un colon, ou prépare
à la hâte souper et lit. Nous faisons
le culte ensemble et ensuite on prend
quelques heures de repos. Un colon
nous conduit pendant une journée,
puis un autre le remplace.
Les distances sont grande.s. Le
kilomètre est une mesure insuffisante;
on mesure par lieues. Les terrains se
mesurent par ciiadnis (la madra vaut
2 journaux) et les valeurs par pesos
(le peso vaut env. 5 francs).
Il faudra donc aussi que nous comp
tions le temps, non par jours, mais
par semaines. Un jour il nous le faut
souvent tout entier pour aller d’un
groupe à l’autre.
Mais en toute chose noua donnons
gloire à Dieu qui a, ,dans sa sages.se
préparé ce grand et beau pays pour
le donner à ceux qui ont été retenus
trop longtemps parqués dans des
limites trop étroites, et qui a appelé
notre Eglise à porter la lumière de
son Evangile dans des contrées dont
nos ancêtres ne connaissaient pas
même l’existence.
Par la grâce admirable de Dieu je
continue à jouir d’une parfaite santé,
et je suis toujours plus assuré que
c’est lui-même qui a préparé et voulu
ce voyage, A lui de noirs guider...
IL Tron.
Ml
fiai
En lisant il y a quelques semaines le
long ot élaboré art ido de Vuldesiits intitulé:'“ Pour réussir dans les affaires, je
ino convainquis au premier abord de la
parfaite siiiGÓrité et de la bonne intention de la part do l’auteur, d’être
utile à ses compatriotes. J’ospère qu’il
ne m’on voudra pas, si de mon côté
je me permets d’une façon désintéressée d’ajouter quelques idées, de
faire connaître ma manière de voir
sur ce sujet.
Vnide-sius a la précautiôn de déclarer
qu’il n’est ni commerçant ni indu.striel,
ce qui explique comment quelques-uns
de se.s conseils, bien que bons, soient
selon moi peu praticables. Je ne suis
pas commerçant, mais je l'ai été, et
je l’ai été assez longtemps, pour avoir
une petite connaissance des ^dcissitudes
du commerce et de l’industrie, pour
eu avoir examiné le beau et le mauvais
côté. J’oserai donc faire .observer
comment très peii d’articles peuvent
se vendre à prix fixe; la plus grande
partie pour cause de variation des prix
des douanes, iinpôt.s, grèves, bonnes
i
7
143
ou mauvaises récoltes, sont sujets à
augmenter ou à diminuer do prix du
jour au lendemain. J'in outre telle personne payera la mavdmndise argent
fiomptant, tandis qu’ une autre fera
attendre le payement dtis semaines et
des mois; 1’intérêt commercial et
autres dérangements ne comptent-ils
donc pour rien?
Quant à vouloir s’enricliir trop vite,
pas de risque pour les négociants et
et les petits industriels vuudois; je ne
crois meme pas qu’une telle pousce ait
pu traverser l’esprit de l’uu d’eux. Si
trente ans passés quelques-uns des
négociants établis aux Vallées ont pu
se faire construire une inaîsoniiottc et
y ajouter mémo un morceau de terrain
les temps ont bien changé; aussi, bien
loin d’avoir leurs tables bien garnies
et leurs caves bien remplies etc. (choses
qui du reste ne constituent il me
semble une faute) ont-ils quelquefois
assez à penser à nouer les deux bouts,
et r envie leur vient-elle de boucler
le sac et d’aller tâter le sol étranger,
n’était cette petite flamme de l’amour
(lu sol natal, qui cherche en vain un
nouvel aliment, un peu d’eneouragoment.
Comme une amère dérision, plusieurs
de ceux qui on auraient le moins besoin,
vont faire, pour quelque senildaut d’économie, leurs ai;hats à Pignerol ou à
Turin, tandis que d’autres qui, jouissant
d’honoraires bons et sûr, se trouvent
à F abri des incertitudes de l’avenir, sc
mettent eux aussi à tenir un petit commerce, de porte eu port<!, cle famille
en famille, sous prétexte do rendre
service a leurs oonnaissamics, au détriment du vrai commortyint qui n’a
pour toutes ressources que les petits
bénéfices de son magasin. Rappelons
nous que pour tout commerce, pour
tonte industrie, son propriétaire expose
tout son petit capital gagné avec peine,
il y consacre tout son temps et toute
son activité, et la grêle, sons la forme
de débiteurs insolvables, vient décimer
ses petits profits. Je' conviens avec
Vitkksius qu’ il pourrait en plusieurs
manières attirer des clients, mais si
son devoir est d’être aimable, poli,
patient envers tous, mais spécialement
envers ses clients, c’est notre devoir
à nous d(! Fenconrag('r, do ne pas le
laisser pour courir clie/. les antres. S’ü
y en a qui fout quelques affaire ici
anx Vallées, ce sont plutiêt les non
Vaudois. .Regardez coinine ils s’accaparent les meilleurs endroits, so font
élever de belles maisons ! Pourquoi ?
Parce que leurs coiailigioiinaires hîs
soutiennent, que le [U-emier profit est
pour eux, et ils sont plus unis qu’ il
ne nous semble; je ne les blâme
point pour cela, et, confcssons-lo entre
nous, ils nous donnent quelquefois des
leçons. Je prie Wddvaius de ne point
m’en vouloir de ma franchise. S’il a
de son côté donné do bons conseils qui
devraient être suivis, j’ai cru do mon
devoir d’indiquer (pielqucs autres obstacles à la bonne réussite des affaires,
mais dans le même but, et avec la
même espérance, que bientôt, par le
moyen de la solidarité dos différentesclasses sociales Vaudoiscs, nu peu d’aisance retournera parmi nous.
Rociaumneot.
lll’C
D’après le Chridücher Volkshote
l’Armée du salut est plutôt eu recul
à Bâle. Les anciennes «. attractions »
les jerseys ronges, les tambourins et
les cornets à piston, oommo les (Eiivres
de relèvement social ont perdu le
cliarme do la noveauté. Plusieurs
commencent à reconnaître que, bien
avant l’arrivée des salutistes à Bâle,
les chrétiens faisaient déjà beaucoup
pour les indigents et pour les êtres
déchus.
D’ antrc;s sont fatigués des collectes
îjioessantes, de la monotonie des appels
à la conversion, du formalisme des
alléluias, et soupirant après une prédication plus profonde et plus variée,
après des soins ])astormix plus éclairés,
ils reviennent sans bruit au culte
8
— 144 —
public ou aux rcunions d’éclificatioii'•
des communautés pictistes.
Les « tableaux vivants rpie l’ArraBc
a fait exécuter dans scs locaux, ces
représentations dramatiques du festin
de Jlalthasar, de la Sainte Cène, des
vierges folles et des vierges sages,
ont fait hocher la tête â certains
habitués des réunions piétistes, qui
se méfient des moyens d’action dont
ils ne retrouvent pas trace dans l’histüire des apôtres et des réformateurs.
Somme toute, le mouvement parait
avoir fait son eflbrt et il faut les frcquoutes tournées du général Booth
pour empêcher ses fidèles de se
disperser.
ÇE//lm hïhrfi).
La fléputation provincialo a approuvé la
somme des frais de reronstructioii des planchers latéraux du pont du Cluson sur la route,
de S. Second à Pignerol.
Elle a envoyé au ('onaeil provincial, avec
préavis favorahle, les .statuts de la bourse
des pauvres du Pumaret.
— Une médaille d’argent vient il' être décernée à M. Barthélemy Ijong, de Pramol,
pour avoir bien mérité de l’instruction élémentaire.
— Le 30 avril le bataillon alpin Fénestrelles
a quitté Pignerol, sa résidence d’hiver, pour
une courte période d’excursions, au termes
desquelles une compagnie s'arrêtera au Perrier,
deux à Fénestvelloa, et la quatrième retournera encore' pour un mois à Pignerol.
La Société du chemin de fer de Turin à
la Tour s'est réunie le 25 avril pour entendre
la relation de .son vioe-pré.sìdent, H. le (,'oinm.
Ad. Pellegrini, sur l'exercice 1898. Le ))ilun
a été de fr. 5.0S5.ofil.08. Grâce à l’Exposition,
les entrées ont atteint fr. 33'2.459.72, soit francs
32,848.97 plus qu'en 1897. On décide de verser
3 i'r. pour chaque action de capital (qui ont
déjà, reçu l(i fr, cliaeuue) et fr. 6.50 pour
chaque action de jouissance. Il reste francs
22.377.73 eu cai,s.se pour T exercice 1899 oii
l’on prévoit quelque perte que causera l’ouverture de la nouvelle ligne de tramways de
Pignerol à Turin par Piog.sasc et Orbassaii.
MM. le chev. Paul Meille, comra. Peyron et
coirmi. Pellegrini ont été confirmés administrateurs de la Société.
106 actions de la ligne Tnrin-Pigncrol, et
8 de la ligne Turin-la Tour out été tirées au
sort pour être remboursées au 1 juillet.
Airis
M, le docteur Rivoir nous prie de
l^orter à la connaissance du public
vaiidois que les jeunes plantes de
sapins et de pins dont l’envoi avait
été annoncé sont arrivées.
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Coloro che si abbonano alla Ganzeita
drl l'iyinìio direttamente al ano ufficio
iramministraKìone in Torino^ o con vaglia o con
cartolina-vaglia, hanno diritto;
1. Alla Ga/i7.etta del Popolo della Domenica,
aettiiinanalo. illustrata:
2. Alla Cronaca Aiiricola, collo lezioni della
Scuoht Af/raria dcll^Linìvorsità di Torino ;
il. Al J3ollettino Ufficiale delle Estrazioni Finanziarie, colla Tidnifa dai QOYHÌ dei principali
valori e titoli (luotatì alle Borse |)iii importanti
d’Europa.
Dopo i romaiizi in corso, la Gazzetta dH Popolo
pubblicherà un romanzo di Kovettei e La Campana
a martello, roiuiuizo iiitevessanto di l>c Gastyna.
Coloro che prenderanno Tabbonaratìnto direttaniente airAinministrazione della Gazzetta del Popolo
in Torino riceveranno grat lutamente i muiievi doppi,
colle corrispondenze dei comuni di tutto le proviuoie
piemoiitieMi, la Cronaca Agrìcola, le Estrazioni
Finanziarie e la Gazzetta del Fiìpolo della Domenica (Ictterariadllustrataf. L’abbonamento per le
quattro pubbUcazloni riunite costa L. 1,60 al mese,
L 4,80 perire mesi, L. 9,00 per sei mesi, L. 19,5ÌO
per un anno
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flUistrato della EspoMÌzione Generale Italiana del
1898 e la raccolta doi numeri speciali pubblicatisi
per il Cinquantcnuvio dello Staruto,- compresi il
CaiizoHìei'e. PutvloUlcu o la ¿»’¿yrta Statiittica del Colleiji
Pitonoateìii,
■ ' J. Jalla, gcrarit-adm.inistmteìir.
La Tour — Imprimerlo Bessoii,