1
Année Sixième.
10 Seplenibre 1880
N. 37
■'1
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOiSES
Paraissant chaque Vendredi
Eu«« me &erez ié«îoiMS. A.ctks 1, 8.
Suivant la vérité avec la charité, lip*.!, 15.
PRIX D’ABBONNEMENT PAR ANI
iLalie . . .. L. S ;
Tous les pays de rUuîon
do poste ... 1 6
Amérique ... i P
On s'abonne :
Pour Vlniérievr chez MM. le.q
pasteurs et les libraires de
Torre Pelüce. \
Pour r£'a:iéHew>‘au Bureau d'Ad- j
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Les d'argent, ee font par
lettre recommandée qu- par
mandats sur le Bureau de perosa Argentina.
opr la RÉDACTION adresser ainsi: A la Direction du î'ettioitt , Pomaretto (Pinerolo) Itali o .
Pour rADMINISTRATION adresser ainsi ; A l'Administration du Témoin, Pomaretlo l Pinerolo) Uajje
S O lïi r ïi a 1 e.
Le Synode do 1880, — ...L’gufatit Jésus,
— Congrès inlernational de bienfaisance de
Milan. — Encore de la Glorieuse Rentrée.
— Le Dimanche au point de vue social.
— JSomelles religieuses et [c^Us divers. —
Revue poliliqtte.
b,
DE IS8D
La session synodale de 1880
s’est ouverte le 6 septembre, dans
le temple de La Tour, à 2 h. de
l’après'midi, par un service de
consécration. Le vaste temple était
comble ; et les membres du Synode,
qui étaient présents, n’étaient pas
moins de quatre-vingt. Le qulte
a été célébré en lE^gue française,
et présidé , par M. le pasteur Daniel
,Gay (de Pràrustin^qui a prononcé
sur 1 Cor.,IV, 1, 2, un discours
essentiellement destiné aux cinq
jeunes candidats, MM. Pierre Meynier (du Pomaret), Henri Malan
(de St- Jean), Pierre Bounous (de
Riclaret), Jacques Marauda (de
La Tour), David Peyrot (de Saint
Jean). "Le sermon était court et
pratique; mais pourquoi le prédi
cateur d’office a-t-il oublié que éon
texte est le même que celui dont
avait fait choix le prédicateur de
l’année précédente ? — La cérémonie de l’imposition des^^sips,
comme toujours émouvanteJfÍl.ivi
le sermon; et, outre le,pastear
officiant, y ont,pjùs.part
Présidents de, la Table,«t ¿«nia
Commission d’Evangelisation.
Après le service d’ouverture et
de consécration, les membres du
Synode se sont rendus dans la
salle de leurs délibérations, pour
constituer l’Assemblée, sous la
présidence provisoire de M. le pasteur Lantaret. Vérifleation faite
des mandats et des titres, l’Assemblée Synodale, se trouve composée de 86 membjres effectifs,
plus un certain nombre de membres honoraires avec ,voix propositive. Le Bureau déflnitif, a été
élu dans la personne de MM. J.
P. Meille Président, J. D. Turin
Vice-Président, E, Bonnet, P. Calvino et A. Vinaj Secrétaires, E.
Costabel et A. Jalla Assesseurs,
En prenant possession du fauteuil,
M. le Président a remercié l’as-
2
sembleie, tant en son nom qu’au
nom de ses collègues, de la marque
de côttfiance qui leut^était donnée;
et Isi, première séance a été close
à 6 h. de l'après midi, par une
prière prononcée par M. le pasteur
Bonnot.
La seconde séance s’est ouverte
le mardi matin à 8 h., par la lecture de Col. ir et la prière. — Si
l’on ajoutait au culte le chant d’un
cantique, personne, assurément,
ne songerait à s’en plaindre.
Une question de droit a surgi
au commencement de la séance.
J1 s’agissait de savoir si M. Henri
Ribetti, sufFragant de M. le pasleur dé Poraaret, avait le droit de
siéger, lui aussi,dans l’Assemblée;
s^]fâ)nsécration au St, Ministère,
’'dlnÎ le canton de Neuchâtel, ayant
reste validée par le Corps
' dès Pâst'éttrs. L’Asseniblée, en te' nant compté du précédent établi
par l’ârtîciô 4 des Actes SymùdauoQ
de 1856, a résolu la question affermatîvetnent.
Lé projet de liturgie étant distribué àu s membres du Synode,
rAs'serablée sur la proposition du
Bureaii, a chargé de référer; MM.
’P. LEfntarét pasteur, B. Tron professeur, M. Prochet évangéliste ,
Î.‘P. Pons pâs'teur et J. Forneron
înstîtuteur;
11 éSt'éiVSüite donne lecture des
rapports d’uùe paroisse et d’une
Stàtion;lé sort ayant désigné Pra< ■
rusim ét Aoste. — Le rapport sur
là ^paroisse 'de Prarustin a donné'
lieu à 'tihe discussion fort prolob'^éé, stirla convénance de souTnèttré préaïableraént à la paroisse’
ellèiretêmé de rapport du Consis'
- toire à là Table -et au Synode
mais il est généralemonl admis
que le rapport au Synode et le
rapport administratif à la paroisse
sont deux choses bien distinctes.
L’on a fiiit ressortir ensuite une
question beaucoup plus grave, mais
que l’on a à peine effleurée, relative au petit nombre des communiants effectifs comparé à celui des
communiants inscrits. Notre sentiment là dessus, c’est que le registre des communiants inscrits
couvre malheureusement une |Mre
fiction ; et que le total de tozc
mille communiants porté aux tableaux statistiques du rapport de
la Table, doit être diminué d'un
bon tiers, — Le rapport de l’Eglise A'Aoste n’a donné lieu à aucune observation importante.
A 10 hj a. m,, M. le Président
a présenté à l'Assemblée le docteur R. AV. Stewart, délégué de
l’Eglise Libre dlEcosse, et M.
l’architecte Boulnois, délégué do
l’Eglise Presbytérienne d’Angleterré. Le mandat conféré <à notre
vénérable àibi le docteur Stewart
renferme, entr’autres, les eîÈpressions suivantes que nous aimons
reproduire.TT: « lé Comité ( Gonti» nental ) charge ses représehtàrits
• dé porter au SÿnO'dè leurs eor» diales salatàtiOiVs et de lui éxI» primer le vif intérêt pris par
» l’Église Libre d’Ecoàse à tout
• ce qui eonéefnè lé bieù-ëtro'do
i> l’Eglise^sœur des Vallées, ét Ti
néb-raniable conffanée dans cette
• Église, comme tOut-â-‘fait fidèle
• à la Parole dé Dieu, pure dans
»> sa doctrine, et dévouée àTieuvre
» de rextonsion du Royaume de
» Dieu eii Ttalîè ». -i- Il n’y a
donc pas eu, cette année, de Séance spéciale consaérée à ’la t*ébep*
3
^295'
tion des députations étrangères ;
le caractère de la réception a été
moins solennel, mais plus familier
et plus intime.
L'eiifanl Jésus.
1! n’esl nullement facile de reproduire au moyen de quelques noies,
t’èdiiianl discours par lequel a commencé noire réunion du}10 Aoûl. Nous
indiquerons au moins les idées principales que nou.s offrons à la médilalion
de nos teclenr.':.
Qn’on veuille bien lire d’.abord Luc
ll_, 39 à 52. Il s’agil bien 1.Á de i’enfanl
■lésus, de ce qu’il a éié en famille, à
l’école el en lotil et parlotil.
1. Dans sa famille, .lésiis se monire
en loiiles dioses d’accord avec ses pal'cnts plein de respect et d’obeissance
pour eux.
Le plein accord qui régnait dans la
famille du Sauveur se monire par le
fait que les parents parient el que
l’enfant Jésus pari avec eux. Ils n’ont
certes pas dit : Va à Jérusalem pour
la fêle, mais viens, nous y allons avec
toi. Qu’il serait è désirer que Ions les
parents dissent à leurs enfants; Venez,
allons à la maison de Dieu. C’était
loin Jérusalem, environ 20 lieues;
mais Jésus a 12 .ans cl le cœur joyeux
et il part volontiers. Après un voyage
long et falignnl, Jésus n’allait pas
jouir à Jérusalem, il allait manger ries
pains sans levain, des « pains d'affliction » el cela pendant sept jours. Mais
¡I va à Jérusalem, il va à' ia P<àque
Cl ses parents vont avec lui.
Ses parents l’ont perdu de vue ,
l'enfanl Jésus est resté à Jérusalem.
Voyez avec quel respect H répond quand
sa mère lui dit: Mon enfant pourquoi
iis-tu ainsi agi avec nous? Voici ton
père el moi qui le cherchions, élanl
lori en peine. — Pourquoi me clierdiiez vous}? répond respectueusement
l’enfant Jésus. Ne saviez-vous pas qu’il
*ne fajil être occupé aux affaires de
mon Père? Gomment ignorez vous encore ? Comment avez vous pu oublier ?
C’est peuL-être avec quelque; regret
que Jésus quille sa place au milieu
des docteurs. Mais il est obéissant el
soumis, el il part avec ses parents. Il
sait qu’à Nazareth un rude travail l’attend, mais il part. If grandit en stature, en sagesse et en grâce, mais 11
est toujours soumis. Efforçons nous,
cliers enfants, d’imiter le bel exemple
que Jésus enfant place devant nous cl
vous éprouverez avec joie que l'enfanl
sage réjouit son père [Paov. x. 1 ).
2. L’enfanl Jésus à l'école , nous
fournil un exemple également précieux.
Or que sont les docteuis an milieu
desquels reniant Jésus sc trouve ?
Ce sont des maîtres, des maîtres
qui lisent, des maîlres qui raconlont.
des maîtres qui expliquent, des maîtres qui font des questions, des maîlres qui écoulent les réponses. N’esl-cc
pas tout comme à l'école du dimanche?
El ce rouleau qu’ils ont à la main?
{Luc IV, 16). C’clail le iiure qu'on
lisait, une portion de la Parole de
Dieu. El très probablement c’était ,1a
Pâque qu’on expliquait à ce moment
là. Sans la bible, il ne saurait y avoir
d’Ecole du Dimanclie. Malis voilà la
bible entre lés mains des maîtres, et
en celles de Jésus.
El les enfants ? Cai- il en faul pour
une école du dimanche. Voyez comme
il écoute cet enfant de douze ans !
Quelle allenlion ! Quelles réponses,
Quelles questions ! Quelle intelligence!
Décidément tout, son cœur est là !
comme il faul, chers enfaniSi que tout
votre cœur soit à votre école du Dimanclie. Aussi ce ne. serai h pas i’enfanl Jésus ijui serait le premier à s’en ,
aller. 11 aime tant s’occuper des af?;
faires de son Père. Si ce que nous.yq. ;
lions de décrire à grands traits:, ne
ressemble pas à nos écoles du dirnaaehe .
c’est que celles-ci ne sont pas encore
ce qu’elles devraient être.
C’esl en lout.el par lout que Jésus,.,
esl notre modèle.. Aussi le voyous,-no,us
tout entier à l’œuvre de son Père:,
auquel il a pu dire; Je l’ai glorifié
sur la terre , j’ai achevé l’œuvre que
tir m’avais donnée à faire (Jbawxyh,
4). Je suis descendu du ciel, non
ppinl pour faire ma volonté, mais la
4
-S96
volonlê de Celui qui rti’a envoyé (Jean
VI, 38). On voit bien que Jésus est
venu pour servir.
Tq naquis pour servir fei sefvir fu t ta gloire ;
Servir eat à jamais le sceau de tes enfants.
El comme il t’aimaü celle œim‘e!
Pour elle il s’est fait pauvre, il a été
enfant soumis, il s’est fait serviteur,
il a souffert, travaillé, enseigné. Pour
celle œuvre Jésus est mort...... sur la
croix. Comme il l’rtiine son Père qui
lui a donné celle œuvre à faire ! 11
parle souvent de « son Père et de
notre Père », et c’est sa volonté qu’il a
à cœur d’accomplir.
Pourquoi Jésus s’esl-ii assujetti à
tout cela, étant enfants, soumis, écolier attentif et serviteur on ne peut
plus fidèle? 11 a voulu donner un modèle aux enfants, avoir amjiislice parfaite 5 nous donner, et nous rendre
possible l'œuvre qu’il exige de nous.
C’est ici l’œuvre de Dieu , que vous
croyez en celui qu’il a envoyé ( Jean
VI, 29).
Monsieur le Professeur Tron voudra
bien nous excuser d’avoir reproduit
aussi faiblement son excellent discours.
Il valait mieux l’entendre que d’en
lire le résumé.
Congrès international de bienfaisance
de Nilaii
Depuis quelques années il s’est tenu
de nombreuses assemblées internationales , où des centaines de personnes
ont échangé leurs vues et mis en commun leurs expériences, afin de développer ou réoi'ganiser toutes les -institutions qui se proposent de soulager
les misères des classes pauvres.
L’année dernière un de«ces Contrés
a eu lieu à Naples et tout dernièrement, du 29 août au 5 septembre,
un second Congrès international s’est
réuni en Italie dans la ville de Milan.
Outre les centaines d’italiens, qui se
sont empressés de répondre à l’invitation du Comité promoteur, présidé
fiar le comte Bellinzaglii, syndic de
lilan, un grand nombre d’étrangers.
pins ou moins connus, ont bien voulu
prendre part aux travaux du Congrès,
Il y avait au Congrès de Milan des
hommes tels que l’abbé Jacopo Bernardi , l'hislorien clérical C. Cantò ,
les députés G. Mussi, Forlis, Mosca
et les sénateurs Sanseverino et Casali.
Ce dernier a présidé aux travaux de
l’assemblée de la manière la plus louable. Un élément que nous croyons toutà-iail nouveau, a pris part, celle fois,
au congrès milanais, savoir les représentants de quelques unes de nos institutions proieslanles. En effet MM. Beri
et Prochet de Gènes et Pons de TorrePellice y figuraient comme meinbfe.s
effectifs ; les deux premiers eu leur
qualité de président et vice-président
de l’Hôpital protestant de Gênes, et le
dernier comme président de la diaconie vaudoise de La Tour,
Ou aura une idée de l’esprit qui a
dirigé les opérations de ce Congres et
de la variété des sujets qu’il a traités,
si l’on veut bien jeter un coup d’œil
sur les résolutions suivantes, prises
par une assemblée qui comptait plu.s
de 000 membres
Voici, parmi les vœux que le Congrès a exprimés, les plus imporlani.s.
« Le Congrès, préoccupé de la question de la conversion forcée du patrimoine immobilier, croit devoir profiter de sa réunion pour confirmer le
vœu absolument opposé à cette conversion, émis en 1879 au Congrès national de Naples».
Voilà pour les rapports entre les
Institutions de bienfaisance et le Gouvernement.
Quant à la nature des secours et
leur mode de distribution, le Congrès
« émet le vœu que les administrations
aumonières préfèrent dans les érogalions de bienfaisance, les secours en
nature aux secours en argent... En ce
qui concerne les secours eu effets et
en outils, l’Assemblée recommande
qu’ils soient largement représentés en
ustensiles de travail... Quant aux subventions en argent, le Congrès émet
le vœu qu’on les accorde en un nombre
plus restreint mais de tellô importance
qu’elles répondent mieux aux besoins
constatés».
5
^-297
D’autres résolutions se rapporlenl
aux mauvaises condiliotis sanitaires
des maisons dé la éîasse ouvrière et à
la fondation d’écoles agraires et d’arts
et niétlers ainsi que à la réforme des
Monts de Piété en Banques de prévoyance ét de nantissement pour de
petites sommes.
Le Congrès s’esl aussi occupé, très
longuement, des détenus libérés et des
Hospices divers que la charilô publique
a ouvert dans presque toutes nos villes;
on recommande l’inslitution de Commissions de viiite, qui se mettent en
rapport avec les condamnés dès le coinniencemenl de l'expiation de leur peine
et même l’on souhaiterait que ce patronage s’étendît aussi aux admonestés.
A cet elTet, il serait désirable que des
asiles temporaires ouvrissent leurs portes aux libérés de la prison , Jusqu’à
ce qu'ils aient trouvé du travail.
En ce qui se rapporte à la question
des nombreux enfants illégitimes, l’assemblée de Milan déplore que, vu
l’étal de la législation italienne, il soit
encore nécessaire de conserver des
hospices pour les enfants-lrouvés. En
attendant mieux, il se félicite que la
clôture des tours ail été décrétée eu
France et en Italie, et fait des vœux
pour que celle mesure s’étende à tous
les pays civilisés.
D’après ce qui précède, l’on voit aisément que le Congrès a abordé des
questions vitales. Quand ses actes seront publiés, nous y reviendrons, si
M. le Directeur du Témoin nous le
pennellra, pour nous occuper surtout
de ce qu’il y a de plus utile à faire
dans l’érogalion des aumônes.
.1. P. P.
Encore de iti Glorieuse licnlrèe
Le fuit donc qu’un clirélien se trouve
par la haine des hommes, pris dans
un piège et exposé à perdre la vie ,
ne signilie pas nécessairement que
Dieu le rappelle à lui ; au contraire
la volonté de Dieu peut bien être qu’il
vive encore et longtemps , non pas
pour lui, mais pour les siens, pour
ses frères, pour l’avancement du règne
de Dieu. — Mais, dira-l-on , dans ce
cas Dieu aui'ail manifeslé sa volonté
ou la manifeslerail soit en prévenanl
le danger, soit en l’éloignant de quelque manière, et s’il ne fait pas, .s’il
n’intervient pas d’une manière manifeste, il n’y a qu’un seul, parti à
prendre, celui qu’attend de vous votre
assassin, vous résigner à mourir.
Une telle conduite,, à supposer qu’elle
soit praticable, serait imprégnée d’uu
fatalisme qui est plutôt l’affaire de
Mahomet et de ses seclaleurs, que de
Jésus et de l’évangile. Non pas que
dans certains cas, exceptionnels. Dieu
n’iulervienne encore de nos jours pour
délivrer d'une façon Ipule particulière
tel de ses enfanls ; mais cela arrive
soit lorsque l’homme est toul-à-fall incapable de rien faire lui même, soit
pour déployer d’autant mieux sa puissance et moolrer comment, elle dépasse
de beaucoup la force même de l'iiorame.
— Dieu agit et corUinuellemenl mais
cela ne dispense pas l’bomme .d’agir
lui aussi. Vovez St. Paul sur mér. „Bien
lui a promis'la vie sauve à luif.iÉa, à
tout ce monde, équipage^ et passagers
(Actes xxviiL Se croyenl-ils pour cela
dispensés de travailler de toutes leurs
forces à leur sauvetage? Mais, direzvous, ces payens n’avaient pas la foi.
El Saint Paul ? cependant il approuve,
conseille, veille sur l’imbarcalion, ne
néglige aucune précaution pour atteindre le rivage, il a dernandé à ses
bras la force donl-ils étaient capables.
Une foi en Dieu, qui dans une circonstance quelconque, nous réduit à
rinaclioii, et à une inaction volontaire
sous prétexte que Dieu est puisstnit
pour tout „'faire, nous semble bien
compromettante, car moins que personne te cbrélien a le droit de tenter
Dieu, c’esl-à dire de l’obliger, pour
ainsi dire, à faire des miracles en sa .
faveur., Vous voilà tombé au milieu
des brigands qui n’en veulent pas'seulement à votre bourse, mais à votre
vie. Croyez vous qu’il soit plus chrétien et plus sage à la fois, de. croiser les bras , et d’allendre, ainsi passiveineiu les événements avec „celle
pensée : si .Dieu veut que je vive , il
6
^298
me sauvera quand même el malgré
tout. El si e’est par votre moyen que
Dieu vein vous sauver; vous avez des
bras, de la force, de l’adresse et, de
plus,de moyens de defense. Sàcliez donc
s’il le faut, vous défendre vous mêmes,
cl, au besoin, la puissance de Dieu
éclatera en cenliiplanl vos forces el
votre adresse.
Cela drl, fl nous reste maintenant
à établir d’une manière plus précise,
la règle qui selon nous doit diriger le
cbrélieu au milieu d’une pressante
difficulté, el d’abord s’il veut réellement suivre r exemple donné par le
maître, il ne doit pas jeter aveuglement un don aussi précieux que son
existence en pâture des méclianis,
mais se demander auparavant, en toute
conscience el devant Dieu, si vraiment
son'Créateur el son Père réclame de
lui cet exliôme sacrilice. Toiile la
question est là ; de la réponse à celle
question dépendra la conduite du chrétien.
Or il y a des cas où une réponse
affii^ative n’esl pas douteuse el où la
inoi^f^eut el doit être acceptée comme
venant de la main d'un Père. Lorsque
p. ex, l'offrande de noire sang esl un
témoignage rendu à l’Evangile, témoignage plus ‘ puissant parfois que la
parole el toujours plus éloquent, il
n’y a pas de doute qu’un lersacri/ice
ne soit agréableà‘î)ieu. Tous les apôtres
étaient appelé» à rendre un tel témoignage, et si tous n’ont pas péri do
mort violente, jpependant tous avaient
en leur coeur fait ce sacrifice et tous
étaient disposés à l’accomplir en leur
corps sans résistance, an moment où
Dieu le leur demanderait. Ge devoir,
qui est aussi un privilège, il s’esl imr
posé comme il s’impose encore faon
seulement à tous les pasteurs, ministres, etc., mais à tous les clirétiens,
dignes de ce nom ; c’est un témoignage
qu’ils doivent àii'évangile et qu’ils sont
appelés à rendre à tous les degrés,
depuis la prison jusqu’à l’exil, la lorlure el la mort. Les léforinaleurs l’ont
bien iiionlré, Luther dans son vo]
à Worms, lluss par son martyie.
sans nous arrêter à examiner s’il n y
a pas d’aulres pas semblables, nous
nous hâtons d’ajouler qu’il y en a de
loul-à-failconiraires. Nous comprenons
que pour l’Evangile lluss se laisse
brûler publiquement et que sa mort
lui paraisse une victoire, comme elle
l’est cn|effel. Mais nous ne comprenons
pas qu’on veuille absolument d’un
cbrélieu qu’il se laisse égorger sans
façon, au coin d’un bois, par des
brigands, et pour notre part douions
fort que le même Lullierùson retour
de Worms se fût livré aux sicaires de
Cbarles-Quinl sans une résislance opiniâtre. Un père de famille, parce que
des voleurs ou des assassins en veulent à sa vie el à celle des siens, en
conclura-i-il que Dieu a voué à la
mort sa famille 1 Dieu ne lui demande
t-il pas an contraire de défendre vaillamment sa vie eide ne l’exposer pour
la défense de ses enfants? Si une
bande de Zoiilous en Afrique, ou de
Maoris dans la Nouvelle-Zélande, venait
attaquer une colonie missionnaire, le
serviteur de Dieu, qui la dirige, lais,
sera-t-il le champ libre ii ces sauvages
qui ne manqueraient pas de l’égorger
le premier , el après lui les femmes
el les enfants. Quelle espèce de cliarilé serait celle là? son devoir ne lui
ordonne-!-il pas d’organiser une résislance el.de combattre jusqu’au bout?
El si quelques balles percent la peau
de ces assaillants, qui peut en conscience accuser ce ministre de l’Evangile d’avoir violé la loi qu’il prêche ?
Nous avons choisi des exemples toutà-fait opposés el très clairs, croyons
nous; si quelque lecteur morose voulait nous embarasser en nous clemandaril de préciser d’aulres cas plus
difficiles, nous dirions que nous ne
faisons pas do la cascuslique ; il peut
se présenter en effet des cas bien
compliqués el la réponse peut varier
infiniment selon les circonstances personnelles qui varient aussi. Mais la
règle est toujours la même et c’est
la volonté de Dieu, telle que nous la
connaissons par sa Parole, mais non
par l’ordre général, le plan divin ,
mais la volorilé de Dieu particulière
à noire égard el à ce moment de noli e
vie, volonté qui par le moyen de sa
Parole et d’autres moyens accessoires.
7
^--899.
'ww"./\rt.<v<v -J
Sû révèle à noire conscience. El qn’on
ne dise pas que cela est, passez-nons
l’expression, un rriarché de dupe: que
puisque la réponse à une question
aussi grave, dépend pour chacun de
sa conscience, chacun saura toujours
assez bien la cajoler pour qu’il y trouve
l’ordre de la part de Dieu de vivre,
0l par conséquent la permission de se
défendre; que poltrons cl courageux
tous seron-l d’accord pour vendre
chèrement leur vie.
Il n’est que trop vrai que la con.■icience môme des chrétiens cherche
trop ÈOUvéBl A éluder la volonlé de
Dieu , surtout quand elle est pénible
à la chair et que dans le cas particulier qui nous, quelques uns, phtSieurs
même, sont exposés à prenrlie la voix
de la chair et dii sang pour la voix de
Dieu. 11 n’en est pas mbifi« Vrai que
l’infidélité des hommes iie saurait faire
changer dé méthode à Die«, qui dans
sa sagesse n’impose pSs sa votonlô à
l’homme mais la piqpose à sa libre
acceptation. La .volpnté de Dieu s’exprime dans la Parole et c’est la conscience qui est appelée, sous la direction de l’Eapril de Dieu , à en Jaire
i'apfVlicntioH piarlidQiiôite etperscinnelle.
La vie chréfienae, dans son ensemble
et dans chacun de .seS actes, n’esl
qu’une recherche et une appropriation
loojouw pUis complètes de la volonté
de Dieuw Qr si dé Saint-Esprit conduit
et dirige le jehrétien dans les actes les
plus ordinaires de la vie, pourquoi
l'abandonnerail-il à un moment aussi
solennel que celui d’un làid^èr de
mort? Pourquoi invoqueàvéG sincérité
cet Esprit de vés-ité^ lé ébrélién ne
irouvera-tdl pas dans sa cOnscietice
éclairée et ipurifiée la réponse à celle
soienoéne question:; mon beuré «slelle venue?—^^Dieii Ihi lépOnd'-ffl par
un oui ? Qu’il accepte la mort avec
résignation él même ay'ee jbie ; en
mourant il sérvirh la oaiièè 'de Dieu
plüs que par là Wie da plus active.—►
Ëntend-ïl au eOntrairé utterépoiise né^galive? pans'ce éas, qu’il se défende
sans hésitation et sans scrupule et si
Dieu lui donne la victoire et lui sauve
la vie , qu’il retourne au milieu de ses
frères pour y déplorer une activité
sainte cl bénie qui soit pour la gloire
de Dieu et l’avanoemenl de son Règne.
U sxmreh Jîenrî Ribet,
le Hintaiicbe an puwi de vue social
La société est une famille dont ic.s
j^-membres sont solidaires les uns des
■autres; c’est la famille d’Adam le
genre humain.
Depuis la création du monde jusqu’à Christ, pion demandait quelque
chose à la société humaine, l’obeissance, surtout, qui devait faire la
base de son bonbeur, mais les hommes n’ont jamais donné que des preuves de leur pervcrsilé.contre Dieu , et
Dieu n’à jamais. pu én tirer autre
chose de bon que ce que .sa grâce a
ipreiduil. Depuis la venue de Christ,
Dieu ne demande plus rien aux hommes , N les,appelle à venir, ,à lui tels
qu’ils sont; ii faut qiji’il les sauve par
«ne grâce gratuite putequ'il n’y a pas
moyen de les sauver autrement. Il
veut que tous les bouts de la terre
regardent à Christ et soient sauvés,
en répondant au brigand sur la croix
Christ me lui demande pas seulement
si sa repentance est sincère. « Aujourd’hui , lui dit-il, tu seras avec moi
en paradis ». G’était digne d’iin Sauveur d’entrer dans le ciel avec un tel
homme.
Ceux d’enii’e la famille liumàine
gui répondent à l’appel de ta grâce,
ie» deur■ donne une ‘vie nouvelle, la
vie éternelle, celte inouvelle naissance
à laquelle Nioodème ne comprenait
rien, il les scellé de son Esprit, les
groupe auloiiF ‘de ïsà iparole ¡sour les
instruire de sa volonté et de ses desseins, afin qn’iils soient des témoins
de sa grâce ®l ¡de son jamour.
Pour opérer cette œuvre de réconciiliatrdn, Dieu emploie essenlieHemcnl
le idimanehe : polir -hi proclamer, soit
parce que ce îjour en est le souvenir
perpétuel, soit paroeque ce jour de
i®pés ¡pour lia, terre est an .besoin social, ml plus squ’un besoin, il est un
intérât social. AujoordDiui que les
hofflimes se groupent de plus en plus
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par milliers el s’accumiilcnl les uns
stir les atiLros dans de grandes indHsLries el dans les grandes adminisiralions, en les faisanl travailler sans
relàclie du premier janvier an trenle-un
décembre, ainsi que cela se pratique
généralement, on abîme la société
sous tous les rapports, physique,
moral el religieux. Aussi voyons-nous
avec joie que la classe gouvernante
de la société commence à s’apercevoir
du danger, sur plusieurs points du
globe, el se montre généralement favorable aux travaux que poursuivent
dans ce but les Eglises évangéliques
depuis plusieurs années.
Les lois qui imposent le repos du
dirnanclie, sont en général surannées,
el n’ont pas donné des résultats salisfaisanls ; mais ce que la loi n’a pas
obtenu, la liberté le fera, au moins
dans une certaine mesure. La liberté
est le vaste champs de l’Eglise chrétienne, car elle présente Christ aux
hommes, en qui est la vraie liberté.
Si donc le Fils vous affranchit, vous
serez véritablement libres. {Jean8.36).
ilomJcUe0 treligtcuscB
et faits divers.
Un Djplomate Chrétien, -- Le célèbre vicomte Slraiford de RedcliiFe
vient de mourir dans une villa du
comté de Kent, à l’âge de 93 ans.
Les journaux politiques ont caractérisé
sa longue et brillante carrière diplomatique, commencée en Suisse en 1814?
et terminée en Turquie en 1858, el
ils ont surtout parlé du prestige extraordinaire dont il jouît, pendant près
de vingt années, à la com*de Constantinople. Lord Slraiford, qui a conservé
presque jusqu’à son dernier jour l’usage de tontes ses facultés, était un
croyant décidé. En 1873 il avait publié
un opuscule inliuilé: Pmirquoi je sîiis
clirélien, et en 1876, c’est-à-ilire à
l’âge de 88 ans, un autre petit volume;
Jésus est lui-même le plus f/rand des
miracles. Le premier de ces écrits est
un résumé succinct et frappant des
principaux l'ondcmenls sur lesquels
s’appuie la foi chrétienne. 11 se termine
par ces mots: «Les preuves que j’ai
énumérées satisfont ma raison, el les
cspérancesqn'clles me garantissent soutiennent mon courage. J’y trouve une
force el une consolation auxquelles —
avec l’aide de Dieu et sons le regard
de Christ — je m’attacherai jusqu’à
mon dernier soupir».
poUtt(|U0
Ælatie. — Les congrès sont à
l’ordre du jour. Nous en avons dans
ce moment deux à Turin, le congrès
pour l’hygiène el le congrès juridique.
Le roi s’esl fait représenter à ce dernier par le ministre de grâce cl justice,
l’honorable Villa.
Laîphipart des ministres sont à Rome
où ils tiennent des conseils nombreux
après les vacances et les voyages.
¡France, — Les journaux se demandent si la Chambre des députés
ne va pas être renouvelée par les élections générales. '
Angieterre. — Le général Roberts
a remporté une importante victoire
sur les Afghans révoltés commandés
parAyoub..
Ailetnagne. — Une entrevue a eu
lieu entre Bismark et le premier ministre d’Autriche. Les deux diplomates
se sont, paraît-il, parfaitement entendus sur toutes les questions importantes, et surioui sur celles qui se
rapporlenl à l’Orient.
Mutsie, — Le général Melikoff a
découvert deux tentatives contre l’empereur Alexandre. La voie ferrée entre
Si. Pélersbonrg el Livadie a élé minée
à deux endroits différents.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Piguerol, lmp. Chianlore et JlascarelH-