1
Année Neuvième.
PRIX D'ABBONNBMENTPAR ANj
Italie . . , , L. 3
Toua las paya de l'IlDÎon
de poste . . . ■ 6
Amérique . > ; » 9
Ou s'abonne :
Poür Vlntérieur ûhee MM. tas
pasteurs et les libraires de
Torre Pelltce.
Pour rf^^fdt'teurauBureau d'AdmÎDlstratioi].
N. 45,
•9 Novembre 1883
Un ou plusieurs numéros séparés, demandés avant le tirage 10 cent, chacun. ^
Annonces: 25 centimes par ligne.
Les ertüois d'argent se font par
lettre recommandée ou 'par
mandaii sur leBpreau de Perosa Arjrenifna.
Pour la RÉDACTION s'adresser
ainsi: A la Direction du Témoin,
Poraaretto (Pinerolo) Italie,
'our TADMINISTRATION adresser ainsi; A rAdimn^Btration du
Témoin, Pomaretto (PlneroloJ
Italie.
;/
LE TEMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Yaui mi leret témaini. Actes 1, 8.
Vulcani ia vérité avec la charité. Epb- it, IB.
Soxn.malx’e.
9 novembre. Luther. — Révision de la
Liturgie Vaudoise. — Chi veul savê pria,
s’Ia mar se bute a’ndà. — Le manche du
balai. — Correspondance. — Un coq de 13
ans. — Variétés. Les loisirs d’un grand
homme d’Elal. — Nouvelles Eelinieuses. —
„ .... T-'I'-» •’
Revue pol^que.
O INovemlbre
LUTHER
Les anniversaires sont bien une
des payions de notre époque. On
aime à évoquer le souvenir d’un
personnage ou d’un événement,
soit ¿ans le but de le glorifier et
de s’en glorifier, soit aussi pour
affirmer d’une manière frappante
certains principes reli^eux, scien-'®
tifiques ou politiques.ll faut cependant une mesure même dans
les bonnes choses, et l’on est èç
train, de nos jours, de dépassei
la mesure en fait de monuments
et d’anniversaires. Sei^s les’ événements bu les personnages qui
ont eu une importance capitale*^'
ont droit à être rappelés d'une
manière solennelle. Encore faubil
se souvenir que le but le plus
élevé d'un anniversaire doit être
de nous faire admirer les voies
de Dieu à l’occasion des faits dont
on veut faire revivre la "mémoire.
Personne ne dira que Luther
dont l’Allemagne, — et avec elle,
toutes les églises protestantes, —
célèbrent ces jours-ci le quatrecentième anniversaire, ait été un
personnage secondaire. Son nom
rappelle le plus grand mouvement
religieux qui se soit produit depuis rétablissement du Christianisme. Les deux principes essentin|f^de la Réformation du XVI®
: l’autorité souveraine des
Saintes Ecritures et le salut par
grâce, ont été comme la dynamite spirituelle qui a fait voler eu
éclats la philosophie d'Aristote et
la théologie scolastique, les indulgences, les messes, le purgatoire, l’autorité du pape, des pères
et des conciles, les vœux monas-
2
.354
tiques et le célibat des prêtres,
—- en un;,mot, tout l’édifice des
erreurs romaines, bâti lentement
par les siècles. Le mouvement a
été si profond, que tonte la vie
intellectuelle, scientifique, indusÎ
trielle bt politique des peuples
qui en ont subi l’influence, en a
reçu une impulsion puissante. Les
nations protestantes sont aujourd’hui à la tête des peuples civilisés.
Donnerons-nous â Luther la
gloire d’avoir produit cette révolution bienfaisante? — Dieu nous
en garde. Plus un mouvement est
vaste et profond, plus il est impossible d’en donner la gloire à
un homme. Humainement parlant,
qu'aurait pu faire Luther s’il n’avait trouvé, dans toutes les classes
de la société,' des compagnons
d’œuvre nombreux, qui lui ont
aidé à répandre la semence évangélique parmi le peuple? Au reste,
ce qui a fait la force de Luther
et de ses aides, ce qui a donné
à son œuvre une valeur permanente, c’est la Parole de Dieu qu’il
a remise en lumière. Sans elle,
malgré son génie, Luther nous
serait inconnu. Sa gloire à lui,
c’est d’avoir été choisi de Dieu
pour connaître la vérité et la proclamer hautenjent; c’est de s’être
acquitté de cette grande tâche
avec fidélité, mettant au service
de la Parole de Dieu, sa vaste
intelligence, son éloquence incisive et entraînante, une volonté
ferme, un cœur ardent, se donnant tout entier et sans réserve
à l’œuvre qui lui était assignée
de Dieu.
Cette œuvre il n’en comprit la
portée qu’après coup. Ce n’est pas
en agissant d’après un plan formé
d’avance qu’il travailla à réformer
l’Eglise en Allemagne et ailleurs.
Il est peu de vies où la main de
Dieu se montre plus clairement,
préparant l’œuvre pour l’ouvrier
et l’ouvrier pour l’œuvre.
Né à Eisleben, le 10 novembre
1483, de parents pauvres, il fut
élevé sous une discipline sévère
et apprit de bonne heure â connaître les privations. A quatorze
ans il fut envoyé aux écoles latines
de Magdehpurg, pui.s d’Eisenach.
C’est là qu'il trouva l’excellente
Ursule Cotta qui le reçut dans sa
maison , ensorte qu'il n’eut plus â
mendier son pain en chantant devant les portes. En 1500 il entre
à l’Université d’Erfurt'et s’adonne
avec une telle ardeur au travail
qu’il obtient le grade de maître
en philosophie dès 1505.
Il aurait poursuivi ses brillantes
études et se serait voué au droit,
si le trouble de sa conscience,
porté â son comble par la frayeur
qu’il éprouva pendant un orage,
ne l'avait fait prendre subitement
la résolution de quitter le monde
pour aller chercher la paix dans
un couvent (18 juillet 1505). Il y
trouva la paix, non dans les macérations et les dévotions exté^eures, mais bien dans l’Ecriture
où Staupitz lui apprit â chercher
le Sauveur. « Le juste vivra par
la foi, » cétte parole lui ouvrit
[ Içs yeux.
3
^ A^>x«,»\/wvvvr-''
v\y\/wn-rwwwv‘^/vVWS^WWV
355^
Appelé en 1508 corame professeur à Wittemberg il y explique
la Bible et s’y forme à la prédication. Son voyage à Rome vers
1510 lui révèle la corruption de
la cour papale et du clergé; mais
avant 1517 sa réputation et son
influence ije dépassent guères les
couvents et les universités où il
combat le pélagianisme et maintient les doctrines de la grâce.
En 1517,, il proteste publiquement contre le commerce scandaleux des indulgences et ses 95
propositions font grand bruit dans
toute l’Allemagne. Il les explique
et les défend avec vigueur. —
Rome s’émeut et il doit comparaîtra devant le légat Cajetan à
Augsbourg. Il refuse de se rétracter [1518). Dès lors il réclame
la réforme de la chrétienté. Le
Pape l’excommunie en 1520. Il
brûle publiquement la bulle papale. Cité en 1521 devant la Diète
dé Worms, il demande qu’on lui
prouve par l’Ecriture ses prétendues erreurs. Il est mis au ban
de l'Empire. Réfugié à la Wartbourg il travaille à la traduction
de la Bible, puis rentre, bravant
le danger, à Wittemberg pour y
combattre les soi-disant prophètes
et y écrire livre sur livre pour
l’enseignement ou la défense des
doctrines bibliques. Une grande
partie de l’Allemagne accepte la
Réforme. Les églises, le culte,
renseignement de la jeunesse s’organisent peu à peu. Luther est
toujours sur la brèche maniant
tantôt la truelle pour édifier, tan
tôt l’épée pour corribattre les en
nemis du dehors et ceux du de
dans. Il est parfois violent et
intraitable; parfois aussi découragé et plein de pensées tri.stes ;
ordinairement plein de verve et
de bonne humeur; toujours, dans
Îa vie de famille comme dans la
vie publique profondément humain. Sa mort survenue en 1546
fut un deuil public.
Encore aujourd'hui i! est le
héros religieux et national de
l’Allemagne protestante.
Mais bien d’autres chrétiens que
les Allemands admirent ce génie
à la fois si puissant et si doux ,
et glorifient Dieu de l'avoir suscité pour remettre sa Parole en
honneur. Apprenons de lui à servir au conseil de Dieu chacun à
sa place et en sa génération.
H. B.
Révision de la Lilurgie Yandoise
Si dans les paroisses des Vallées
la liturgie en usage depuis une 40®
d’années, était, surtout quant à sa
forme, l’objet de quelques critiques,
les églises et les stations d’évangélisation ne s’en servaient que très exceptionnellement, tout en sentant le
besoin d’en avoir une. Aussi la conférence générale de la mission ré.sunianl les vœux des conférences de
district, demanda-t-elle au Synode
de 1878 de nommer une Commission
chargée de préparer une lilurgie qui
répondît aux besoins de l’Eglise entière; ce qui fut délibéré (Art. 36
des Actes Synodaux).
Pour ne pas courir le risque de
faire un travail inutile, le rapporteur
de la Commission nommée dans ce
but, soumit au Synode de 1879 les
principes essentiels que ta Commission se proposait de suivre dans la
rédaction de son projet, et ces prinoipes ayant été approuvés (art. 18
4
des Actes), dès l’année suivanle un
premier fescicule comprenant le formulaire du service du dimanche et
le formulaire pour le mariage fut
soumis à l’appréciation du Synode,
qui se borna à autoriser les pasteurs
et les églises à s’en servir dans 1*
culte public. (Art. 27 des Actes). Il
invitait en outre les pasteurs, les
évangélistes et chacun des membres
de l’Eglise, à mettre par écrit leurs
observations et à les communiquer
avant la fin de juin à la commission
chargée de continuer ce travail de
révision de la liturgie; ce que la plupart ont négligé de faire.
En 1881 le Synode, après avoir entendu de nombreuses observations sur
la seconde livraison du projet, qui
lui avait été soumise, délibéra d’en
autoriser l’usage provisoire, comme
il l’avait fait pour la première partie.
Le dernier Synode enfin à .l’art. 28
de ses Actes, adjoint à l’ancienne
Commission composée de messieurs
•L P. Meille pasteur, A. Rével professeur et H. Bosio pasteur, six nouveaux membres, savoir MM. P. Lantarel, M. Prochet, Paul Geymonat,
J. D. Charbonnier, Paul Robert et
Elisée Costabel : avec mission de revoir
ce projet et d’en préparer une rédaction définitive à soumettre au prochain
Synode. — Gela veut dire que s’il est
prudent, en pareilles matières, de
se hâter lentement, l’assemblée synodale a senti que le temps était venu
de se hâter et de conclure. Voilà
pourquoi le soussigné, -au nom de
fa Table aussi bien qu’en celui de la
Commission à laquelle il a été adjoint,
a jugé opportun de réitérer aux pasteurs, aux évangélistes et à tous les
membres de l’Eglise qui s’intéressent
à sa bonne marche, l’invitation de
soumettre le trav,gil qui a déjà été
publié à un examen attentif et sérieux
et de faire parvenir avant le mois
d’avril prochain leurs observations à
l’un ou l’autre des membres de la
Commission ci-dessus nommés.
Des exemplaires des livraisons déjà
parues sont dans les mains de la
plupart d’enlr’eux, et ceux qui en défirent, peuvent s’adresser à Mr J. P.'
3S6
Meille, à M’’J. P. Pons, ou au soussigné. Le procédé le plus facile et le
meilleur à suivre dans l’examen critique dont il s’agit, consiste à noter
en marge de l’imprimé, les modifications proposées, à effacer, à ajouter,
en un mot à rendre leur exemplaire
du projet tel qu’ils souhaiteraient de
le voir adopté, puis à l’envoyer, si
possible, même avant le terme qui a
été indiqué.
Nos collègues dans le ministère qui
savent comme nous combien il importe qu’une liturgie unisse' à une
«absolue conformité aux enseignements
bibliques, la simplicité, la clarté,
la précision et la pureté du langage,
sentiront le devoir de fournir à la
Commission le concours de leurs lumières et de leur expérience pastorale. P. Lantaret.
Chi veuf savè priâ
S’ia mar se biile a'ndà.
Quelle est la personne qui a mis
cette parole en circulation auprès des
habitants de nos montagnes? On ne
le saura jamais; ce qu’il ÿ a de certain c’est que la mer a produit sur
elle une profonde impression. Alors
que le v,aisseau sillonne tranquillement les grandes eaux, qu’il ne rencontre ni vent ni tempête ni aucun
autre obstacle, les hommes peuvent
s’estimer aussi sûrs de leur vie sur
mer que sur terre. Et de fait ils
oublient assez facilement qu’ils sont
exposés à la mort: ils boivent, ils
jouent, ils dansent, ils se querellent, ils blasphèment tout comme sur
terre et parfois encore davantage.
Mais alors que le vent commence
à souffler, que.les vagues s’élèvent
et menacent d’engloutir le vaisseau,
la scène dont parle Jonas, se renouvelle constamment : « Les mariniers
eurent peur et crièrent chacun à son
Dieu... ». Le-maître pilote s’approcha
de Jonas et lui dit : Qu’as-tu dormeur? Lève-toi, crie à ton Dieu,
peut-être qu’il pensera à nous et que
nous ne périrons point ». L’épouvante
5
357,
l«lV»ÎVVA.W^\iV«^\JW
est partout, et certes s’il a trouvé
sur un navire des hommes de foi,
ils crient à l’Eternel qui a fait les
cieux, la terre et.la mer et toutes
les choses qui y sont, ils s’adressent
à ce Sauveur t'ont puissant qui commande avec autorité au vent et ii la
mer, change l’orage en calme, et
fait arriver le vaisseau à sa destination. Les apôtres ont crié à Jésus
et ont été sauvés ; l’on pourrait citer
après celle-là, bien des délivrances
semblables. Une tempête sur mer,
où toutes les forces les plus terribles de la nature semblent se déchaîner
contre vous, est certes une circonstance capable de vous amener à
crier au Seigneur. Par ce moyen,
un grand nombre d’àmes peuvent
avoir été amenées à savoir prier,
en tout cas elles ont été appelées à
célébrer l’Elernel. Voici ce qui est
écrit au ps. 107, v. 23-32.
« Ceux qui descendent sur la mer
dans des navires, et qui font commerce sur les grandes eaux; cô sont
eux qui voient les œuvres de l’Eternel, et ses merveilles dans les lieux
profonds, car il commande, et il
fait lever unj-^vent de tempête, qui
éiève les vagues de la mer.
» Ils montent aux deux, ils descendent aux abîmes: leur âme se fond
d’angoisse. Us bronchent et chancellent
comme un homme ivre, et toute leur
sagesse leur manque. Alors ils crient
à l’Elernel dans leur détresse, et il
les délivre des leurs angoisses. 11
arrête la- tempête, la changeant en
calme, et les ondes s’apaisent. Puis
ils se réjouissent de ce qu’elles sont
calmées, et il les conduit au port
qu’ils désiraient.
»Qu’ils célèbrent donc la bonté de
l’Eternel, et ses merveilles parmi les
fils des hommes ; qu’ils*l’exaUent dans
l’assemblée du peuple, et le louent
dans le lieu où les anciens s’assemblent ».
Malgré toutes les merveilles de la
puissance de Dieu que les hommes
peuvent voir dans les eaux, malgré
les délivrances que Dieu leur a accordées, plusieurs âmes n’éprouvent
nul besoin de célébrer l’Eternel. Peut
être ont-elles aussi crié à leur dieu,
au moment du plus grand danger,
mais elles n'ont pas en èéalité invoqué
l’Elerne!, elles ne se sont pas converties à Lui, et ce qu’elles étaient
^avant de s’embarquer sur un navire,
elles le sont après. Tel qui était voleur ici, se retrouve être voleur au
delà de l’Océan Atlantique, celui qui
était paresseux et gourmand n’a pas été
guéri, celui qui étailrimpieou incrédule
n’a pas été changé. Nous avons même
entendu parler d’un individu qui
avait connaissance de quelques personnes dans l’Uruguay, et qui est venu
extorquer de l’argent à deux ou trois
femmes sous prétexte de payer le port
de certaines caisses remplies d’argent
qui allait leur donner le bien-être.
Il en est souvent de ceux gui obtiennent des délivrances soit d'un
naufrage soit de toute autre danger,
commes des Israélites: « Quand Dieu
les faisait mourir, alors ils le recherchaient, et se retournaient, et cherchaient le Dieu fort dès le matin, et
ils se souvenaient que Dieu était leur
rocher, et que le Dieu fort et Souverain était leur libérateur. Mais ils faisaient beau semblant de leur bouche,
et ils lui mentaient de leur langue;
car leur cœur n’était point droit envers lui...». (Ps. 78, V. 34-37).
Le manche da balai
— Une place pour chaque chose,
et chaque chose à sa place, disait
un vieillard à sa fille. Et à son fils
il disait parfois:
— Mon enfant, quand tu seras
parvenu à l’âge où l’on se marie,
tâche de choisir pour la compagne
une fille qui ne marche jamais sur
le manche du balai.
Et le garçon suivit le conseil de
son vieux père pensant que ce dernier
lui souhaitait une compagne qui aimât
l’ordre et la propreté en toutes choses..
Aussi par une belle journée du mois
de mai il dit à l’un de ses amis :
— Je m’en vais mettre à terre ce
manche de balai afin qu’il me dirige
6
■ |^ÍW.«J^J^AAAJV\AAAAAAJ
,.3S8
dans le choix d’une épouse, et je
compte offrir ma main à la jeune
fille qui le relèvera sans y marcher
dessus.
Il y avait fête ce jour â la maison,
et parmi les invités l’on comptait bon
nombre de demoiselles de bonnes
familles. Toute cette jeunesse allait
et venait dans la maison; nos deux
jeunes gens les observaient sans s’en
donner l’air. Voici’une jeune fille qui
passe outre sans apercevoir le manche
du balai, une autre marche dessus,
une troisième risque de s’y encombrer.
Mais à la fin il en passe une qui le
ramasse et le dresse à la place qui
lui convient.
Le jeune homme tint parole, et
cette jeune fiHe qui avait montré
d’être habituée à l’ordre devint son
épouse, et ils furent heureux ensemble.
C’est souvent dans les petites choses,
"’'ême dans les plus petits détails de
Il vie que l’on connaît les caractères.
E. Bonnet.
(ffam0j)onbattce
Cher Monsieur Lanlaret,
Ayant entre les mains un fait qui
me paraît digne d’attirer un moment
l’attention de vos lecteurs, je me
permets de vous 1' envoyer, dans
l’espoir d’intéresser nos amis Vaudois
par le récit d’une jeune fille, qui
vient d’être amenée à l’Evangile par
le moyen de notre Evangélisation.
Laissons-la raconter olle-tnêrae sa
triste histoire:
«J’ai toujours été, depuis ma plus
tendre enfance , une pauvre abandonnée. Ma mère ifiourut en me mettant
au monde et mon père me porta,
trois jours après ma naissance, sous
le porche d’une Eglise, d’où je fus
recueillie par le prêtre du village,
homme charitable, qui me mit en
nourrice. — Quand j’eus quelques
années, la nourrice me rendit au
prêtre, qui, ayant entendu dire qu’qne
femme cherchait à l’Hospice à se
charger d’un enfant, lui projjosa de
m’adopter. J’avais alors neuf ans.
Celte femme accepta , et j’allai habiter
avec elle. Malheureusement, elle avait
un caractère brutal ; elle me battait
et me maltraitait sans cesse, menaçant
même de me tuer pareeque je ne
sortais pas de l’Hospice. « Les enfants
de l’Hospice, disait-elle, portent avec
eux sept bénédictions, mais loi tu
n’en as point apporté pareeque tu
ne viens pas de la. Je le tuerai un
jour ou l’autre». Un jour, en elfel,
elle me blessa grièvement avec un
couteau, mais elle fut arrêtée et
mise en prison. Je fus ainsi délivrée
d’elle. A seize ans, je fus dégoûtée
pour toujours de la religion catholique
romaine’et voici comment: J’étais au
service d’une dame qui m’envoya un
jour à confesse avec la nourrice et
la cuisinière. Je fus littéralement scandalisée au confessional d’entendre ce
que me dit le prêtre. Je n’avais jamais
ouï de pareilles choses. Il alla même
jusqu’à nous faire des propositions
honteuses, et nous rentrâmes chez
nos maîtres, indignées d’une pareille
conduite. Depuis ce jour, je ne suis
plus retournée me confesser et je
perdis peu-à-peu toute sympathie et
tout estime de notre religion. Je vécus
ainsi pendant bien des années, je priais
môme quelques fois le Seigneur, mais
mon âme n’était pas en paix. Enfin,
Dieu eut pitié de moi et m’amena
à Lui d’une manière providentielle.
Etant tombée gravement malade, j’allai me réfugier chez une famille de
ma connaissance; cette famille était
évangélique et c’est là que j’appris
à connaître et à aimer mon Sauveur.
Ma maladie dura trois mois, et pendant tout ce laps de temps, nous
eûmes, mes amis et moi, plusieurs
entretiens sérifiux. Ils me lurent ia
Bible, me donnèrent des explications
et m’inspirèrent le désir d’éludier
moi-même plus profondément les
grandes Vérités contenues dans ce
Livre.
Peu à peu la lumière se fit en moi,
et je compris alors qu’il n’y a de
salut qu’en Christ seul et que l’intervention des Saints et de la Madone
7
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n’était qu’une erreur enseignée par
les prêtres. A peine fus-je en état
de sortir, je me rendis au culte
Evangélique' que j’ai toujours fréquenté dès lors. A présent, je suis
en paix avec moi-même et je bénis
Dieu journellement de m’avoir permis
de faire partie de la vraie Eglise de
Christ. Même au milieu des chagrins
et des épreuves je me sens heureuse.
Oh ! si je voulais vous raconter
toutes les circonstances pénibles de
ma vie, il y aurait de quoi en faii’e
une longue et douloureuse histoire!
Cependant, Dieu m’a délivrée de tant
de maux et de tourments que c’est
bien le cas pour moi de dire comme
Job : Il te délivrera dans six affliciions
et à la septième le mal ne te touchera
point ï. Italo.*
liti cttq de {% aos
C’est vendredi malin, et dans le
gros panier de la mère qui s’en va
au marché, la petite L. voit d’un
côté la crête et de l’autre la queue
du beau coq dont le chant venait
régulièrement interrompre son sommeil.
— Qui nous réveillera le malin, si
lu vas vendre le coq'? dit l’enfant.
— Nous tâcherons de nous réveiller
malin tout de même, reprit la mère.
— Avec l’argent que lu vas toucher,
achète-moi, s’il te plaii, un recueil
de Psaumes et cantiques, et je m’en
vais chanter à la place du coq, tu vas
voir.
L’enfant est heureuse de posséder
un psaume tout neuf, et j’espère
qu’elle continuera d’en faire un bon
usage. *
Que d’enfants qui n’ont point de
cantique et qui pourraient l’avoir
moyennant un petit sacrifice!
les loisirs d’yo graod hoimue d'Etat
Plusieurs journaux ont relevé le
fait que M. Gladstone ne se contente
pas d’être le premier ministre et le
premier bûcheron de l’Angleterre;
qu’il est encore un écrivain de mérite,
voire même un poète, et, qui plus
est, un poète faisant des vers dans
une langue qui n’est pas la sienne,
preuve en soit une traduction de sa
lapon en vers italiens d’une touchante
prière du poète chrétien Cowper.
Nous sommes redevables à une personne amie d’avoir eu sous les yeux
celte composition écrite de la main
même du grand ministre, et nous ne
doutons pas de faire un vrai plaisir
à nos lecteurs en la leur transcrivant:
Senti, senti, anima niiu
(Fu il Signore che sentía)
(îesii parla e parla a te:
€ P i', figliuolo, ami me ? »
Te legato, svincolai ;
Lo tue piaghe risanai:
Fuorviato, rimonai,
Notte in di per te mutai.
Vien la madre, a quando a quando,
Il suo parto obliando ?
Panna il può, nul posso io ;
Mal non viene in ma l'oblio.
L'amor mio sempre dura;
Alto più d'ogn'ahra altura,
Tocca in gifj le pere porte
Franco e fido infino a morte.
Tu la gloria mia vedrai
Se la piena grazia avraj ;
Te del trono meno al piò;
Pi', figliuolo, ami me?
Ahi Signor, mi duole il cuore
Pel mio stanco e fiacco amore;
T’amo pure, e to' pregar
Che ti possa meglio amar.
Agotto iSSS,
W. E. GnausTosK,
8
rf^<■V\A/V^/WVUWW^AA/WVWWV\AiVV^A'^/^AA/V^AA/vWW^'WV^/W^AAAA<V^iA/VM
r^ltjgteu0C0
Afrique. — Le 30 août dernier,
MM. Coillard et Jeanmairet étaient de
nouveau à Léribé. La tournée qu’ils
venaient de faire dans les Eglises du
Lessouto avait bien réussi; plusieurs
évangélistes indigènes s’étalent offerts
pour les accompagner au Zambèze,
et, malgré l’appauvrissement produit
par la guerre, les Bassoutos avaient
contribué pour 2.500 fr. aux frais de
la nouvelle entreprise missionnaire.
Le départ de M. Coillard et de ses
compagnons d’œuvre pour l’Afrique
centrale est fixé au 5 décembre.
L’opportunité de cette mission est
maintenant mise hors de doute par
l’incident que voici. Un jeune chrétien de Glasgow, charron de son métier et plymouthiste de profession,
mais missionnaire dans l’ânic, monsieur F. Stanley Arnot, a pénétré,
pendant l’été 1382, au prix de mille
fatigues et de mille dangers, et grâce
à l’appui financier de quelques amis,
jusqu’à Seshéké, sur le Zambèze, non
loin des cataractes Victoria. 11 y a vu
les chefs des Barotsis, auxquels M.
Coillard avait promis naguère de revenir les évangéliser et qui paraissaient assez peinés du retard de cette
arrivée. Depuis trois ans, les jésuites
demandaient l’entrée du pays, et
malgré des répugnances de diverse nature, les Barotsis allaient, de guerre
lasse, les recevoir à la place de M.
Coillard, quand l’arrivée inopinée de
M. Arnot leur a permis de retenir
provisoirement ce jeune homme au
milieu d’eux, en le priant d’insister
auprès de M. Coillard pour qu’il
vienne, le plus promptement possible, le relever de son poste.
(Serhaine Religieuse).
Italie, — L’hon. Acton ayant
donné ses démissions, n’a pas encoro
360.
été remplacé par un nouveau ministre
de la marine. On parle du lieutenantgénéral Ricci.
La chambre s’ouvrira vers le 20
novembre.
Les dissidents de la Gauche travaillent à l’organisation de leur parti
dans le but de livrer bataille au ministère Depretis.
Des grèves ont eu lieu dans le
Biellais parmi les ouvriers des fabriques de laine, et dans les ports de
Gênes et de Venise parmi les machinistes et chauffeurs des compagnies
de navigation. Ces deux grèves n’ont
pas encore cessé. La marine de guerre
a fourni bon nombre de machinistes.
Le ministre Baccelli, sur les sollicitations du Roi, a donné des ordres
pour que la tombe de Victor Emanuel
au Panthéon soit achevée. On compte
placer une urne de porphyre sur
quatre lions, au milieu au temple.
Le pape menace, pour celle raison,
de jeter l’interdit sur le Panthéon.
On le laissera faire, si l’on est sage.
JPranee. — Le ministère Ferry
attaqué à la Chambre sur les affaires
du Tonquin, a réussi à obtenir un
vole de confiance; mais les probabilités d’une guerre avec la Chine ne
sont pas écartées. Le ministèré a
demandé 12 autres millions pour l’expédition du Tonquin où les soldats
français se_ sont, déshonorés par des
massacres inutiles d’Annamiles.
JEgyipie. — Le cabinet' de M.
Gladstone paraît vouloir bientôt retirer toutes les troupes anglaises de
l’Ea
Le choléra que l’on croyait avoir
achevé ses ravages, est en recrudescence dans la ville d’Alexandrie
où l’on compte de 6 à lO morts par
jour.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
hignerol, lmp, Chiantore et MascaretlL