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Netivlème année
N. S3.
Vendredi 5 Juin 1 89*4
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée au\ intérêts matériels et spiritnels
de la Famille Vaodoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.oeenpest
vos pensées— ( Philippiens., IV. 8.) .
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PRIX d’abornement :
Italie, k domicile (hn an) Fr. 8
Suisse................
France..................» ^
Allemagne...............• d
Angleterre . Pays-Bas . • 8
Tn numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BÜBEAOX d'aBONHEMENT
PiGNBRoL : Chez Chianlore «t
Mascar«lli Imprimeurs.
Fr.oRBNCE : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
S
ANNONCES: 20 cen*. I* ligAO- ‘''J tOU portion de ligna. V f:-^y
Lettres et envois franco. S'aV |
dresserpour l'adjuÎDistratioD
et la rédaction a la Dire€H*n
de l'Eeho dcê Valléct, Torra
Pellice.
^?omxn.air*e.
me instituliou utile. — Un chant sur
les eaux. — Emngélisalion. — Chronique
mudoise cl locale. — Chronique politique.
(]KE INSTITUTIOIS UTILE
I.7ic/to des Vallées se souvient
de.s témoignages de sympathie,
dont il a été l’objet de la part de
M. le pasteur Léon Pilatte ; il est
heureux d'apprendre à ses lecteurs
<|u’après avoir été obligé, pour
cause de santé, de suspendre, pendant plusieurs années, tout travail,
il s’emploie plus que jamais activement au service Dieu. C’est aussi
avec un vrai plaisir que nous publions , à sa demande, le projet
qui suit sur la fondation d'une Ecole d’évangélisation. Nous croyons
par là rendre service à plus d’un
de nos jeunes gens ; et quoique
cette école soit établie en vue de
la France, nous sentons le besoin
d'une institution semblable pour
notre patrie et nous n’avons qu’à
changer le nom de Fraupe en celui
d’Italie pour que tout ce qui est
dit dans ce manifeste s’applique
entièrement à nous.
FONDATION
d'une
ÉCOLE D’ÉVANGÉLISATION
Il faut (|ue la France soit évangélisée.
Les moyens d’évangélisation dont les églises et les sociétés disposent présentement
sont insuffisants, hors de proportion avec
l’immensité des besoins.
Il serait chimérique de compter, pour
faire cette œuvre avec quelque étendue,
sur les pasteurs et ministres que préparent les facultés de théologie, d’abord
parce qu’ils ne suffisent pas même à pourvoir les églises existantes; en second lieu
parceque, les trouvât-ou en nombre -Suffisant, il faudrait pour les eutreteiur. à
l’œuvre, des ressources matériellèîi-^i
font absolument défaut; enfin parceqn’ils
sont, en général, à cause môme de leur
éducation et de leur culture, improivas
à l’œuvre de pionniers par laquelle doit
commencer l’évangélisaljion. ,
D'autre part les ^vrie!|k d’un autre ordre, actueliem^t à^œ|
sauf de rares exc^^rgw,-'ji
de préparatil
sans armes ou
qui est une
naturels hors ligne ont pu faire .d’eux,
jieTD’ODt reçu,
|peu ou point
sont entrés
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-174
parfois, des oiivriors précieux ; le plus
souvent ils ont dil sentir, et quand ils
l'ont ignoré, d’autres qu’eux ont péniblement senti, combien ils seraient plus forts
et plus utiles s’ils avaient reyu la préparation dont ils sont susceptibles.
Un homme pieux se présente pour êire
CoiPORTEüR BIBLIQUE : est ce assez de lui
donner sa commission . ses livres et son
itinéraire? Saura-t-il faire une lecture intelligente de la Parole de Dieu? Sera-t il
prêta répondre aux principales objections
du prêtre ou do l’incrédule de village?
Pourra-t-il le soir, au logis, exposer familièrement un passage de l’Evangile à ceux
()ui d’entourent et offrir une prière avec
eux? C’est pourtant le moins (|u’ou doive
atlondro d’un colporteur biblique.
Mais comment saura-t-il tout cola s’il
ne l’a point appris, s’il n’y a point été
exercé ?
Celte observation s’applique avec encore
plus de force à I’Evangéliste appelé nonseulement, comme le colporteur, à parler è des individus isolés ou à do petits
groupes, mais encore à présider des réunions souvent très-nombreuses. Il est zélé,
il est ardent, il sait annoncer l’Evaugile.
Mais est-il assez solidement inslruil dans
la doctrine chrétienne pour pouvoir l’exposer avec clarté, en donnant à chaque
point particulier sa place et son importanco réelle ? Est-il armé des meilleures
raisons à opposer aux adversaires? .\-til des notions suffisantes sur l’histoire
ecclésiastique pour en indiquer le.s grandes dates et marquer les trausformations
que l’Eglise a subies ?
Il a lu sans doute et il lit, mais la plupart' du temps seul, sans guide, sans
méthode. Et s’il n’a pas été bien instruit
do ce qu’il doit prêchér, comment enseignera-t-il les autres ? Comment échappera-t-il lui-même h l’erreur?
Outre le Colporteur et l’Evangéliste,
itinérant d’ordinaire , il y a I’InstituteurEv.tNGÉLisïE. Gelui-ci est appelé à résider
oü l’autre n’anra fait que passer. Quand
une commun« s’est en toialité ou en partie soulevée èon^ef l’église de Rome, elle
demande id’a^rd -nlf pasteur; bientôt elle
demande un maHreMd’éiible. Pourrez-vous
faire l’énorme dépense qu’entraînerait ce
double personnel ? Supposez que vou
pui.ssiez leur envoyer un instituteur mun
de la préparation indiquée ci-dessus pou
l’évaugéliste, par cet inslituteur-évangé
liste (qu’ils pourront être amenés graduel
lement à soutenir) les voilà pourvus, re
lativement à peu de frais, do tout le né
cessaire.
Et qui empêcherait, ces sortes d’ouvrier
se multipliaut, qu’un Pasteur-Surveillan
fut institué pour un ou plusieurs dépai
tements, visitant leurs modestes église
et suppléant do temps à autre à ce qu
leur manquerait?
Autre remarque.- Combien n’y a-t-il pa
de jeunes gens ou d’hommes faits d
toute profession, depuis le cultivateur (
l’ouvrier jusqu'à l’instituteur, aubachelie
ou au richo rentier, qui ont vamemet
liésiré entrer dans l’œuvre de Dieu ! Il
y ont renoncé parce qu’ils ont senti qu’i
ne le pourraient sans une instruclio
qu’ils ne savaient où demander. Convorl
ou appelés par Dieu à l’àge où on u
peut plus entreprendre d’études régulière:
ou hors d’état, par d’autres causes, c
souger aux facullés de théologie, il.s s
sont dit: je voudrais pouvoir me consi
crer au service de Christ, soit dans m
propre église, soit au dehors en prêchai
l’Evangile; mais comment faire?
Et pour Hu qui a eu le courage de s
lancer sans autre préparation que so
zèle, il y eu a cent, mille peut-être, aus
zélés que lui, qui sont demeurés inactif
mécontents et tristes d’une vocation n
fouléo.
Par ces motifs, et d’autres qu’il sera
trop long de déduire, encouragé par d«
hommes graves et pieux , amis dévoui
de la Mission intérieure, et pour serv
celle ci dans les pays de langue français!
on Et résolu de fonder une
ECOLE D’EVANGÊLISÂTION
Cette école s’ouvrira, s’il plait à Dieu
près de Nice (Alpes-Maritimes), d'ici a
mois de novembre prochain.
Pour obvier à divers ineonvénienls, eli
est instituée à la campagne, dans une vasi
propriété rurale acquise pour cet usagi
3
-175
Elle recevra des étudiants externes et
et des pensionnaires.
Les étudiants pensionnaires habitués
aux travaux manuels devront consacrer
une minime partie de leur temps à ces
travaux, sur la ferme ou à la maison;
les autres, selon le besoin, rendront d’autres services , soit en enseignant de
moins instruits (|u’eux , soit de [quelque
autre manii're appropriée é leurs aptitudes.
La préparation des Evangélistes durera
de deux à trois ans ; celle des colporteurs
durera une année.
Voici , sauf correction et addition , les
diverses branches de renseignement qui
sera donné dans l’école, en dos cours
proportionnés au développement des étudiants . Il est à peine nécessaire d’indiquer que les élèves colporteurs ne suivront do ces cours que ceux qui leur sont
nécessaires et dans la mesure du temps
consacré à leur préparation.
Progr.xmme des Etudes
1. Complément, en cas de besoin, de
l’instruction primaire.
2. Exercices d’élocution et de lecture à
haute voix , principalement de la Parole
de Dieu.
3. Introduction aux livres de l’Ancien
et du Nouveau Testament.
4. Exégèse populaire, ou leçons d’interprétation de la Parole de Dieu.
5. Exposition systématique do la doctrine chrétienne.
6. Léçons d’homilétique, ou manière do
prêcher l’Evangile.
7. Exercices d’exposition do la Parole
de Dieu et de prédication nou écrite.
8. Histoire de l’Eglise chrétienne.
9. Apologétique, ou exposition des prouves de la religion chrétienne.
10. Controverse, ou exposition et réfu
tation des erreurs de l’Eglise Romaine et
des objections opposées au christianisme
par Ihncrédulité moderne.
11. Elude des meilleurs moyens à employer pour l’évangélisation et le colportage.
12. Leçons et exercices dç chant sacré
13. Notions d’hygiène, d’agriculture ,
'horticulture et d’économie.
14. Etude des lois concernant la liberté
des cultes, le droit do réunion et le colportage.
Les noms des professeurs seront ultéieuremont publiés.
Conditions d'admission
Le prix de la pension est provisoirement
fixé è SIX cents francs par au, soit 50 fr.
par mois. Ce prix comprend le logement,
la nourriture et l’enseigoenienl.
Le blanchissage et l’entretien des vôtomeiils sont à la charge des étudianls.
Quelques bourses, demi-bourses et
|uarts de bourse sont dès è présent disponibles.
Tous les cours soront gralnils pour les
éludiants externes.
Ne soront admis à l’Ecole, soit en payant, soit gratuitement, (pie des hommes
professant d’être converlis ;i Dieu et recommandés sous le rapport de la piété,
du zèle et des aptitudes.
Aucune condition d’âge ni de nationalité n’est exigée des étudiants.
L’Ecole sera ouverte aux chréliens de
toutes les dénominalioiis ; elle n’appartiendra à aucune.
Adresser les demandes d'ndmis.sim an
soussigné, fondateur de l'Ecole,
Léon PILATTE.
à NICE f Alpes MarüiinesJ.
m €H4^T SUR LES Ë41X
Deux paysans, contraints párele
pénibles circonstances de quitter
leur pays, se dirigeaient vers les
bords lointains de l’Aiuérique.
Déjà, depuis quelques semaines, ils
naviguaient sur cette va.ste mer
où le regard ne rencontre de toutes parts que l’aspect uniforme du
ciel et des flots. Adieu belle.-i montagnes, champs prêts pour la mois-
4
-176,
son, vallées fertiles, fraîches pi'airies 1 plus le son des cloches, ni
le chant matinal du coq , ni les
chansons joyeuses des petits bergers! partout un morne silence!
Et si parfois un oiseau traverse
les airs, ce n’est pas l’hirondelle
bienvenue, ni le moineau familier,
c’est l’oiseau des orages qui vient
annoncer aux matelots une prochaine tempête.
Et puis, quelle angoisse encore
que ce mal de mer, causé par le
balancement des vagues, et qui
plonge le corps et l'àme dans la
défaillance.
Cependant, au commencement du
voyage, les merveilles de l’Océan
captivèrent l’attention de nos deux
émigrants, tout nouveau, tout beau,
dit le proverbe. Mais l’attrait de
la nouveauté dura peu, l'entrain
diminua vite et fit place à la tristesse. Souvent ils venaient s’asseoir sur le pont et mélancoliques
tous deux, ils plongeaient leurs
regards dans l’immensité, ou les
dirigeaient du côté de la patrie
déjà si loin.
Un dimanche, ils étaient assis
l’un à côté de l’autre, quand l’un
d’eux s’écrie tout-à-coup : là bas
au village il est dimanche aussi',
voici neuf heures , la cloche sonne,
on se rend à l’église. — Non, ja'
mais, reprit l’autre, je n’aurais cru
que le dimanche fit sentir son absence par un tel vide, un tel serrement de cœur. Absorbés par
leurs souvenirs, émus jusqu’aux
larmes, ils ne voient plus cet océan
qui les entoure, ils n’entendent
plus ces vagues qui viennent en
mugissant frapper le navire
L'un d’eux se lève; il court à
son coffre, en tire une Bible et
un livre de psaumes; puis i! revient
à son camarade, et lit un chapitre;
l’autre récite la confession des
péchés ; après quoi ils ouvrent
leurs psaumes et entonnent à haute
voix :
J’aime mon Dieu, car son divin secours
etc.
Il y avait sur le navire d’autres
émigrants protestants. A l’ouïe du
psaume si connu, qui semble s’élever tout-à-coup du milieu des
flots, leurs cœurs tressaillent, ils
s’approchent attendris , se rangent
en cercle, découvrent leurs têtes
et chantent aussi :
J’aime mon Dieu, car son divin .secours
Montre qu’il a ma clameur entendue
A mes soupirs son oreille est tendue
Je veux aussi t'invoquer tous les jours;
et le chant toujours plus fort part
du fond des cœurs et résonne au
loin. La mer accompagne les voix
comme un orgue à la puissante
harmonie. L’esprit de Dieu est là;
il semble planer sur les eaux.
Ami lecteur, crois moi: si tu
vas au loin, emporte avec toi ta
Bible, ton livre de psaumes et ta
foi, ta foi, le plus riche trésor
que tu puisses emporter de la terre
natale. '
------ , -, —•■■i ■
, (S^anjeltsation
Vonîse. — Un incident qui pourra
avoir de bonnes conséquences avec l’aide
de Dieu, vient de donner une nouvelle impulsion à l’œuvre d’évangélisation qui se
poursuit dans la ville des Lagunes. Nous
avons l'habUnde de nous réunir, le vendredi soir à 8 heures cher, les membres
de l’Eglise ^ qui peuvent nous recevoir,
5
-ITT.
afin d'invoquer la protection de Dieu sur
notre église et sur les différentes familles
qui la composent.
Ces humbles réunions sont ainsi un
moyen puissant d’évaugélisalion, soit pour
les calholiques qui ne connaissent pas
notre culte, et quo des préjugés retiennent chez eus ; — soit pour les membres de l’église ilont la foi timide et oscillante peut-être nourrie par les paroles
d’amour et de courage chrétien, prononcées par les frères plus fermes et plus
avancés.
Il y a deux semaines, nous nous réunissions è Castello chez un dos nouveaux
membres de l’église, admis à la Communion, à Pâque, le brave homme voulait faire
connaître son amour pour l’Kvangile et
l’amour de Dieu on Jésus-Christ aux nombreux habitants des maisons voisines, car
dans ces quartiers pauvres et reculés, les
évangéliques sont peu connus; ou s’ils
le sont ce n’est que d’après les ouï-dire,
et les dit-on dos bigots, unanimes pour
nous désigner sous les mots de : Dispregiator de la madona.
Nous fûmes agréablement surpris , M.
J. P. Pons et moi, en trouvant dans la
chambre où le culte devait avoir lieu, et
dans les corridors adjacents, une soixantaine de personnes, dont la moitié, au
moins, appartenait à cette classe de personnes qui n'ont pas la moindre idée du
rapport d’amour et de connaissance que
l'Evangile établit entre Jésus et l’homme
pécheur. L’auditoire fut attentif, recueilli
et respectueux et une bonne vieille, en
sortant, résumait en pou de paroles ce
qui avait été fait et ce qu’elle avait ressenti, en disant: No gho maisentio tanto
pregarl (Jamais je n’entendis autant de
prières! ).
Mais messieurs les prêtres ne voulurent
pas naturellement ne pas se mêler de nos
affaires; et nous leur eu sommes, avec
sincérité, très reconnaissants.
Le dimanche suivant, un moine de Castello prêcha publiquement contre les
évangéliques, en particulier contre le
pauvre cordonnier qui nous avait accordé
l’hospitalité, et même l’on disait tout bas
que les prêtres avaient l’intention d’anéantir ce commencement d’oeuvre. Nos
frères qui pour les deux tiers, habitent le
seslicre di Caslello étaient au courant de
tous CPS bruits et de toutes ces menaces.
Malgré cela, sur la ilemandn du cordonnier de Castello, pour fournir un nouveau texte au moine prédicateur, et pour
prêcher à notre tour l’Evangile de Jésus .
M. J. [’. Pons annonça une réunion de
prière, pour hier, 29 mai, dans le même
local. La salle el les corridors étaiont remplis rie monde. .\u dehors, une foule corn
posée eu grande partie d’enfants déguenillés , nous faisait un concert do sifflets
et de hurlements.
C’était là le moyen employé, par les
adversaires de Jésus : .-tineulor les gamins
et les hommes du port, et les époumonner
en nous lançant des injures ! La démonstration cléricale s’en tint là , car le délégué de sûreté publique, les agents el les
carabiniers s’élaieut hâtés de venir établir
l’ordre, et ils gardèrent l’entrée de la
maison jusqu’à la fin du culte.
M. J. P. Pons prit pour texte le chap.
XVII lies Actes, et parla avec chaleur de
ces Juifs de Berée qui, après avoir entendu Paul, lisaient les Ecritures, pour
voir si sa prédication leur était conforme.
J’ajoutai quelques paroles sur le Dieu inconnu que Saint Paul annonçait aux Athéniens et sur le Sauveur méconnu, qu’on
ne peut connaître, sans avoir connu auparavant son propre péché. Pas un mot
de polémique agressive ne fut prononcé.
Les prêtres, la Madonue, les saints ne
furent même pas nommés, et plusieurs
personnes qui s’attendaient à des attaques
et à des moqueries de notre part demeureront deçues, ,61 n’entendirent que l’Evangile de Jésus dans tonte sa simplicité;
même nous voulons croire que Dieu nous
a donné aussi de l’annoncer dans toute
sa vérité. L’Evangile n’est-il pas la meilleure polémique? n’est ce pas rendre un
service aux auditeurs, et faire un appel
à leur liberté morale, que de leur laisser
le devoir de faire eux mêmes des comparaisons entre ce qu’ils croient ou ce qu’ils
ne croient pas et l’Evangile de Jésus.
M. le Doct. Walker de New-Heavon ( EtatsUnis ) nous adressa ensuite quelques paroles d'amitié el d’union chrétienne. Il
dut le faire en anglais, mais M. J. P. Pon%
6
.nà
fraduisit son allocution à l’assemblée attentive et émue et étonnée surtout en
voyant un monsieur américain les appeler
scs frères cl leur dire, qu’un jour, s’ils
voulaient aller de suite à Jésus, il les retrouverait tous, en haut, au ciel, et qu’il
n’y serait plus obligé de leur parler en
langue inconnue, car tous ensemble,
dans le même langage, ils pourront louer
leur Dieu et leur Sauveur.
Un cantique chanté avec force, en sorte
qu’il couvrait les hurlements et les sifflets
du dehors, et une fervente prière de M.
Bernardi terminèrent ce culte rempli d’édification et de bénédiction pour tous
ceux qui y participèrent aver le cœur.
L'assemblée se dispersa , en passant au
milieu d’une foule plus ou moins enragée
qui la salua avec des cris et dos huées,
mais qui n'osa se hasarder à des voies de
fait.
Nous demandons à Dieu qu’il accorde
è nos auditeurs une grande sincérité et
une grande droiture do cœur, afin que
se reconnaissant perdus et malades sans
remède, ils aillent à ce Jésus que nous
leur avons annoncé, et nous espérons
que nos églises sœurs do.s Vallées vaudoises uniront à ce sujet leurs prières aux
nôlres.
FtoTne. — Le Free Christian church
in\Itnly Emngélizalion Report, au milieu
des mille détails intéressants et étonnants
qu’il relate, nous fait connaître l’existence,
à Rome, d’une école de théologie fondée
il y a deux mois environ. Elle est dirigée
par M. Gavazzi dont le nom est bien
connu , par M. Conti que les membres de
l’Eglise de Florence connaissent très bien
et par MM. Beria et Borgia, peu connus
encore, mais qui no tarderont pas, espérons-le, à se faire connaître au monde
chrétien et scientifique de l’Italie. M. Gavazzi s'est chargé de la Théologie rationnelle et des exercices homilétiques, M.
Conti enseigne la dogmatique et la polémique; MM. Beria et Borgia se sont répartis, comme nous pouvons le supposer,
toutes les autres branches de l’Encyclopédie théologique et ils donnent en outre
des cours pédagogiques et des leçons
d’anglais; car le rapport exprime le désir'*’
que les évangélistes formés dans celle
écolo soient capables d’obtenir le diplôme
d’instituteur.
L’établissement d’une faculté de théologie non catholique, dans la ville éternelle
est le plus grand défi porté è la puissance
papale, après celui que lui a lancé la
Société Biblique. Vis à vis de ce grand
fait, qu'il me soit permi de souhaiter une
chose seule: c’est que le Pape sortant de
sa réserve habituelle, ordonne à quelques
uns de ses chanoines théologiens de descendre dans la lice avec les nouveaux
professeurs de la jeune faculté. Que le
sujet de la discussion soit pris, si possible
dans le domaine de la dogmatique ou de
l’exégèse de l’\. T., cité avec tant de
complaisance par le. romanisme; et nul
doute (|u'iioe victoire éclatante .sera le
baptême glorieux de l’Ecole de théologie
nouvellement née. P. I.ong.
*
Florence. — Le numéro do la Rirista Cristiana qui vient de paraître contient les matières suivantes :
« Il Cristo della scienza e il Cristo della
» fede, A. Vittorini.
» La Risurrezione di Cristo ( Art. 2. )
« G. Pietro Pons.
» La speranza d’Israele (fine ) Alb. Revel.
» Corrispondenza: Quistioni alluali, F.
» Perfetti.
» Cenni bibliografici : Il conte e la con» te,s.sa di Gasparin al profess. Angelo de
» Gubernatis, E. Comba.
» Il Giove moderno, una rivista dei dis» corsi di Pio IX, id.
» Rassegna mensile: Niccolò Tommaseo,
» sua vita e sue opinióni religiose, E.
» Comba.
(¡Chronique Slaubotde
‘ et locale
Féroixse-Argentin e. Lundi,
premier juin, nous avons'eu l’honneur
et le plaisir d’avoir la première foire de
l’an 1874, et d’y assister bon gré, mal
gré. Espérons que les deux autres, qui
7
-119
doivent avoir lieu dans le courant de
l’année nous afiporterout la même cargaison de plaisir, et seront palpitantes
du même inlérêt ( dans tous les sens
(jue ce mot infiniment riche,' peut revêtir ). Nous ne pouvons que remercier,
par anticipation , qui de droit des remar(juables dispositions que l’on prend pour
assurer l’ordro et maintenir la décence
publique en un pareil jour. Ordinairement, pour atteindre la Pérouse, les habitants du Val S. Martin sont obligés de
faire des tours extraordinaires de force et
d’adresse, ii moins qu’il ne tiennent à
y arriver dans un état assez peu présentable. Les chemins sont constamment
traversés par un grand nombre de cours
d’eau i)ui inondent toute la route, on no
sait trop pouri|uoi, à moins (|uo ce soit
pour atiattre la poussière. C’est aux deux
communes de l'omaret et de Pérouse,
mais surtout à cette dernière, que revient
l’honneur de l’entretien d’un [lareil chemin.
Rien de plus curieux du reste <|ue d’assister au passage do ces mares. On peut
sans peine classer les passagers ou parmi les bemii)Ucri, qui sautent pardessus sans se gêner, ou dans l’infanterie
i|ui fait un léger détour, ou dans l'artillerie, qui sans se laisser effrayer par les
obstacles va droit au but, sans se détourner, mais non pas sans se tromper. Quand
on pense qu’il y a plus d’un mois »|uo
les choses sont dans un tel état que l’on
pourrait si bien y remédier avec quelques coups de pioche, serait-ce trop demander que de prier les conseils communaux d’avoir la bonté de faire connaître
aux propriétaires des près adiacents que
ce sont ceux-ci, et non pas le chemin,
qui ont besoin d’être inondés, et (|ue si
I eau doit le traverser pour arriver jusqu’à eux, pas n’est besoin qu’elle .s’y étende
de manière à former de petits lacs? En
cas de refns, l’on demande une barque
pour le passage des vieillards, des infirmes et dés enfants. Les conseils peuvent
se charger des frais de construction et
ensuite faire payer un droit de passage.
Serait-ce trop do supplier ces mêmes conseils d’ordonner que cette eau n’occupe
pas toute la route, au moins le dimanche.
Jour où un grand nombre de personnes
appartenant à tous les cultes vont offrir
à Dieu le tribut de leur adoration et lui
adresser leurs prières ? Peut-être cetlo
considération vous touche médiocrément
messieurs, car vous croyez qu’il ne faut
pas encourager de pareilles faiblesses, eh!
bien, voici qui va vous toucher. Au nom
du commerce, au nom de l’industrie, au
nom do la prospérité de la Pérouse et
des alentours et surtout au nom de ces
foires qui vous tiennent tant à cœur, ordonnez qu'au moins, les lundis de foire.
l’on puisse passer sans se mouiller outre
rnesure. Est-ce trop demander ?
Et encore, serait-ce exiger l'impossible
(|ue do prier les autorités de la luire. de
faire ensorlo i|uo les chemins ne soient
pas encovibréa de malheureux ( nous avons
compté six de la Pérouse au Pomaret et
pourtant c’est l’atïairo d’à peine 5 minutes)
(|ui étolant devant les passants, l’on dirait
(ju’ils s’y complaisent et ([u’ils jouissent
de pouvoir le faire, toute espèces de moignons, de tronçons do jambes et de bras,
toute espèce d’imperfections naturelles,
et bien souvent aussi et malheureusement
d’imperfections arlilicielles ijui disparaissent à volonté et de membres tordus (jui
se redressent d'eux-mêmes, lorsqu’il s’agit de [)artir, après une bonne récolte de
sous ? Croyez-vous qu’il faille prendre toutes les |)récautions possibles pour avoir
une nouvelle génération i)ui aura les mêmes imperfections (|ue celles qui out
fra(ipé les regards eu un .jour do foire ?
Si les malheurs do ces infortunés, (‘I ils i
sont bien à [ilaindro en effet, vous louchent le co^ur. Messieurs, vous pouvez
bien leur venir en aide aulremeut ((u’eii
leur permettant de se traîner hî long du
chemin. Les foires, dit-on, (uicouragent
le commerce. Il est permis de douier de
la perspicacité et do la science écouoiui(|ue des fa\iteurs d’un pareil principe, mais
adrnettons-le pour le, (|uart-d’hcure. Ne
peut on pas prendre les dispositions nécessaires pour (|uo le bétail et les commercants siialKy soient admis ? Nous nous
sommes vainenient demandé de (|uel encouragement au commerce étaient toutes
ces roulettes improvisées, tous ces escrocs
et fripons émérites (|ui tiennent des jeux
de hasard, ces bateleurs et magnétiseurs
et médecins amliulauts et apocryphes, à
moins que l’on no veuille ainsi encourager le libre échmqe, l’échange de l’argent
des badauds contre (|uelque remède (jui
causera cerlainemenl plus de mal que de
bien, et surtout l’échange des sous que
des enfants se sont procurés on ne sait
trop comment contre... contre rien du
tout, au plutôt contre la funeste habitude
des jeux de hasard. Qu’on me permette
une digression très courte sur ce sujet.
En dos jours de la semaine passée sur
le chemin de t’ignerol uu escroc avec une
boule et trois morceaux de bois a soutiré
plus de quarante francs, c.-à-d. tout ce
qu’il possédait, à un homme (|ui était de;
scendu à Pignerol pour scs affaires. J’ai
dit. D. .A. ü.
La Toui:'. Le 3 juin 1874 la commission du corps des pasteurs chargée
de l’audition des sermons de MM. Quattrioi
et Selli,-et cqmposée de là miuistrps de
8
-180
t’Evangiie a accepté ces discours à l’unauimité. En conséquence la Table par délibération de CO jour a décidé que la consécration aura lieu dans le Temple neuf
de la Tour, le mercredi 17juin courant,
à 10 heures du matin.
Collecte pour la famille Grill
Nous publions pour notre décharge ce
qui suit:
Le soussigné 'déclare avoir reçu pour
la famille Grill de Praly la somme de
francs 360 dont fr. 122 directement de
divers donateurs et 238 de la Directiop de
YEcho des Vallées.
Daniel Gat pasteur.
Liste précédente Fr. 360
Genre Eraoçois fou François (Bovil) » 1
Total
♦
SOL'SCRIPTION
POUR LA FAMILLE BEN
Fr. 361
Liste précédente Fr. 221
M. Muston de l’Envers » 1
M. Genre J. feu François (de
Bovil ) » 1
M. Bounous J. de Jean ( Combegarins ) » 0 30
Genre François feu François
(Bovil) » 1
Total
Fr. 224 30
A TRAVERS LES JOIRIVAVX
Revue politique
La gauche continue de faire montre à
la Chambre de cette logique qui lui à
déjà valu une si grande réputation. Les
orateurs ont l’ambition de faire concurrence à Carnéade, qui prouvait dans la
même séance, le pour et le contre d’une
manière également victorieuse. Après avoir
systématiquement refusé toute augmentation de recettes, ces messieurs prétendraient nous imposer toujours do nouvelles dépenses. Ils votent des constructions de ports, comme si elles se devaient
faire toutes seules; port de Naples, port
de Castel lain are, chemins de fer napolitains ou personnene monte, grandes routes
oil personne ne passe ; l’argent, on le voit
bien, ne sort pas de leur poche aux dé
putés du midi. Taudis que le nord paye
8 francs par tête d’habitants, le midi ne
paie que trois, et crie comme quatre. —
Si les électeurs avaient le bon esprit de
faire vider les lieux aux magnifiques Mancini, Nicotera et consorts, quel service ils
rendraient là au pays.
La presse étrangère, et amie, est unanime à nous conseiller de réduire de
beaucoup l’armée et de chercher là. et
là seulement l’équilibre et la consolidation
de notre unité, après la Gazette de VAllemagne du Nord ( Berlin), le Ti»nes(Londres), après le Times, la Nouvelle presse
Libre (Vienne). Peut-être en viendrons
nous là. A l’impossible, nul n’est tenu.
En France, on a changé d’étiquette,
mais le vin reste le même; pardon, je
veux dire que le ministère est exactement
aux personnes près, celui que l’on avait
renversé. Rigueurs antirépublicaines, et
liberté absolue pour les bien-pensants,
orléanistes, légitimistes etc... Le pays est
si enchanté de ses gouvernants qu’il ne
néglige pas une occasion de leur faire
pièce. Dans l’élection partielle de la
Nièvre, le bonapartiste M. de Bourgoing
a été élu. Cela signifie que le pays est
las du provisoire, belle nouveauté !, et
qu’il recevrait volontiers même l’empire,
pour en sortir. Pour peu que l’on retarde
la dissolution, le bonapartisme gagnera
toujours plus de terrain , et le suffrage
universel pourrait bien finir, à un moment donné, par jouer un de ses bons tours.
On dit cependant que le centre droit,
au moins en partie, serait décidé à accepter la république faute de mieux. Peutêtre pourrait-il se former ainsi une majorité républicaine dans l’.Assemblée. Mais
la dissolution n’en resté pas moins toujours la seule solution radicale de l’état
actuel.
Le prince de Gortschakoff a envoyé à
toutes tes puissances, une circulaire, les
invitant à se faire Représenter à Bruxelles
dans les conférences de la paix qui s’y
tientront le 27 juillet prochain.
A. Malan.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pigueirol Impr. Chiantore et Mascarelli.