1
Compte-courant avec la Poeti
PRIX D’ABONNEMENT PAR AN
•Wie .... Fr. 3
Etranger . . » 6
Allemagne, Autriche-Hongrie,
Belgique, Bréail, Danemark,
Egypte, Hollande, Suède,
Suisse, Uruguay etc., en
s’abonnant à la poste Fr, 3
On s'abonne;
Au bureau d’Administration;
Chez MM. les Pasteurs;
Chez M. E, Robert (Pignerol) et
A rimp. Alpina à Torre Pollice,
l/abonneraent part du 1. Janvier
et se paye d'avance.
annék XXI. N. 16.
18 Avril 1896.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun
Annonces: 30 centimes par ligne
pour une seule fois — 16 centimes de 2 é 5 fois et 10 eentimes pour 6 fois et an dessus
S'adresser pour la Bédsetlon à H
le Prof. H. Maille, Torre PeiHce, et pour l'Admlnlstratlbn
à M. Jean Jalla, prof., Torre
Pellice.
Tout changement d'adresse est
payé 0.10 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serez témoins. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Slatth. VI, 10
^Aiuttialret
En haut les eœurs — La mission de 1’« Etoile solitaire » — Correspondance —
L’A.sile des vieillards à S. Germain —
Nécrologie: Mad. Lantaret — Pas de
breloques! — Nouvelles religieuses _
Bibliothèque Vaudoise — Revue Politique — Avis. ,
EN HAUT LES CŒURS!
S’il est certain que notre regard
doit passer par là où Jé.sus notre
Sauveur a passé, c'est-à-dire par
Gelhséraané et le Calvaiie, il ne doit
point s’y arrêter comme si Christ
s’y était arrêté. C’est au ciel que
nos yeux doivent en définitive s’élever et demeurer habituellement
attachés parceque c’est là qu’il se
trouve actuellement. On a fait au
catholicisme le reproche de ne présenter Jésus à l’église que comme
le petit enfant dans les bras de sa
mère; le protestantisme ne méritet-il pas un peu celui de ne voir en
lui que l’homme de douleurs? Quelle
place en effet dans les prédications
des pasteurs évangéliques, quelle
place dans le.s pensées des chrétiens
composant nos Eglises, Christ le glorifié, Christ le roi. Christ le chef de
l’Eglise, Christ le vainqueur du
monde, Christ l’intercesseur, Christ
demeurant dans ses fidèles et les
comblant de ses grâces a t-il? Nous
aurions certes tort d’affirmer que
cette place n’y est pas; mais elle est
trop petite. 11 est trop évident qu'un
enfant auquel une injuste sentence
aurait ravi pendant quelques années
son père, penserait parfois en frémissant au noir cachot où il allait
le visiter, aux chaînes qu’il avait vu
peser sur ses bras, à la pâleur de
son visage, à sou air de profonde
souffrance, mais ces souvenirs ne
feraient qu’augmenter sa joie en le
voyant désormais à côté de lui, libre,
plein de santé et de force, l’entourant d’une tendresse que la séparation et les souffrances n’ont fait qu’accroître. N’est-ce pas? cet enfant se
souviendrait quelquefois, mais il verrait toujours. Il nous faut donc demander à Dieu qu’il fortifie les yeux
de. notre âme de manière à ce que
nous puissions supporter une telle
lumière et une telle gloire, et puis
il faut nous approcher sans crainte,
contempler Celui qu’ « à cause de
la mort qu’il a soufierte, nous voyons
couronné de gloire et d’honneur »
(Hébr, II, 9) et lui oftrir l’hommage
de notre amour et de notre adoration. Cet hommage lui est dû. Ce
n’est pas dans le ciel que doivent
2
1
130
être entonnés les cantiques de louanges au Roi des deux et de la terre.
Là-haut ils doivent continuer, ils
doivent gagner en am[deur, en pul'elé, en beauté; mais la première
note c’est nous qui devons l’élever
et ce doit èire un son si puissant
(|iie toul le monde l'enlej)de et en
soit surpris. Oui, chaque lidèle sauvé
par Jésus soulï'ranl doit à Jésus
victorieux de péché et de la moid
cet hymne du triomphe: « L’agneau
qui a été immolé est digne'de recevoir la puissance, la richesse, la
sagesse, la force, l’honneur, la gloii e
et la louange.
Mais tenir ainsi hahiluelletnent
nos pensées, nos cœurs en haut ce n’est
pas seulement l’accomplissement d’un
devoir, c’est une source intarissable
de paix, de joie et de force pour
nous. Oil, vivre dans la contem
plalion habituelle d’un Sauveur
toul puissant qui veut mettre celle
toute puissance à notre disposition,
quel courage cela ne nous donne-til pas pour accomplir joyeusement
nos monotones et parfois bien rudes
travaux journaliers et pour entreprendre et soutenir des œuvres qui
ne sont en aucun rapport avec les
forces naturelles dont nous pourrions
disposer! Oh, de vivre le regard
attaché sur ce Sauveur qui est dans
la.gloire, et qui nous attend pour
nous revêtir de cette même gloire,
comme cela rend plus légères les
HouilVances corporelles et même les
morales! Comme les oublis du monde, ses marnjues d’égards, ses médisances, les torts qu’il nous fait, au
lieu d’élre de grosses pierres qui
nous écrasent, ne sont plus [four
nous qu’une menue poussière qu’un
souffle suffit à faire ili.sparaîlre! Oui,
ne vpus semble-t-il pas que quelqu’un vivant dans l’atlente d’être
revêtu de la gloire céleste doit être
toujours disposé à pardonner? Et ne
vous semble-t-il pas aussi qu’il doit
faire des progrès rapides dans la
sanctification? « Si quelciu'un a cette
espérance en Lui, il se purifie » a
dit un apôtre et cela se comprend ^
si bien. Si les yeux sont en haut,
si le cœur est en haut, si la partie
centrale, vitale de nôtre êti-e est
constamment préoccupée de Celui
(pii a bien pu échanger le ciel avec
la terre, le trône avec la croix, la ;
gloire avec l'opprobre, mais en qui ces (leux cho.ses sont toujours res- ;
lées les mêmes: la sainleté et l’amour, comment ne devra-t-il pas se
dépouiller de toute impureté et de j
tout égoïsme et tendre a se revêtir
toujours plus de sainteté et d’amour? :
N’est-il pas vrai, mes frères? cela
est dû au Seigneur Jésus et cela
nous est avantageux.
En haut les cœurs! sursum corda.
fl. M.
LA mSSIOII DE L'tTOILE SOLITAIOE
En l’année 1835, le Rev. Araos
Siitlon, missionnaire haptiste dans
l'Inde se trouvait en vacance aux
Etats-Unis. Invité à parier à la Convention missionnaire des églisesibaptisles américaines, M. button profita j
de l’occasion pour recommander à f
l’intérêt d’églises qui avaient déjà '
une mission en Birmanie, les Télou- •
gous de l’Inde S.-E, qui formentmne
population de 20 millions.
Sa recommandation tomba en un
bon terrain, car, déjà au mois de j
Septembre de la même année, le
Rev. et M.me Samuel Bay parlaient
pour rinde Orientale. C’est ici que
commence une longue histoire, de
désenchantements et d’insuccès.
Après avoir commencé son œuvie
à Vizagapatam, l’une des principales
villes Téolugou, M. Day fut obligé de
se relirer, découragé, dans l’un des
fauboui'gs de Madras. Il y eut l’occasion de s’adi'esser à un grand
nombre de Tamils, d’Anglais et d’Eurasiens Mais tandis que les autres
répondaient à ses appels, les Téolugous ne seml)laient pas le corn prendre. Après quatre années de travail
3
— 131
i
inutile, c’est-à-dire en 1840 M. Day
se transféra à Néllore, ville située à
110 milles au N. de Madras. Le
pretnier converti Téolugou y fut baptisé mais ce ne fut qu'en 1843 qu’un
second se convertit. En 1846, lorsque
M. Day retourna malade aux EtatsUnis, la mission, après dix années
de travaüj consistait en sept membres (dont deux seulement Téolugous),
Un prédicateur Eurasien et deux aides hindous,
11 ne faut donc pas s’étonner qu’en
Amérique là question de l’abandon
de ce champ infructueux ait été
soulevée. M, Day insi.sla pour que
la mission fût continuée et on lui
accorda, comme à conlre-cœur, une
prolongation. En 1848, accompagné
du Rev. Lyman Jewett, M. Day retourna à Nellore. Les deux hommes
de Dieu travaillèrent cinq ans, prêchant sans interruption, ouvrant de
petites écoles et cherchant par tous
les moyens à attirer des âmes à
Christ, mais sans succès.
En 1853 une députation de l’église
mère visita la mission et émit l’avis
qu’elle devait être sans retard abandonnée ou fortifiée. La décision fut
confiée au Synode annuel de l'Union
Baptiste qui devait se tenir à Albany. On y plaida le pour et le
contre, et le sort de la pauvre mission semblait être fixé lorsque, tout
à coup, Edward Bright, secrétaire
du Comité Mis.sionnaire, se leva, et
montrant ilu doigt une carte sur
laquelle les stations missionnaires
étaient marquées d’étoiles rouges
(celles de la Birmanie formaient
toute une constellation, tandisque
celle de Nellore était toute seule), il
dit: « Ils sont nombreux ceux qui
prendront soin de la constellation
brillante de Birmanie; mais qui se
souciera de l'étoile solitaire?») Ces
paroleà frappèrent le Rev. D' Samuel
Smith qui écrivit pendant la nuit
une poésie intitulée 1’« Eloile Solitaire. » Ces vers furent lus le lendemain, dans la séance du matin,
et produisirent une telle impression,
que la continuation de la mission
parmi les Téolugous fut assurée.
Cependant les épreuves n’avaient
pas atteint leur terme. Jewelt et sa
famille étaient restés seuls à l’œuvre,
priant, travaillant et attendant la
pluie de bénédiction qui était si
lente à venir. Et cependant quelque
chose d’étrange leur arriva, Au milieu de leürs travaux, apparerhment
inutiles, il leur vint d'en haut Une
grande assurance que le succès ne
tarderait pas à se produire.
En 1862,rien ne paraissant encore,
l’église en Amérique s’impatienta de
nouveau et demanda la suppression
de cette œuvre. Jewmtt ne voulut
pas eu entendre parler, « Le Seigneur a un grand peuple parmi
les Téolugous, » ne cessait-il de répéter. À la présence du Comité de
rUnion Baptiste il déclara qu’il n’abandonnerait jamais cette mission.
« Eh! bien, frère », lui dit le secrétaire, D'' Warren, « si vous êtes décidé à retourner, il nous faut envoyer
quelqu’un avec vous pour vous enterrer. Il est certain qu’au moins des
funérailles respectables vous sont
dues dans ce pays payen. » Qui
serait ce quelqu’un? Dieu l’avait
préparé en la personne de John
Everett Clough, ingénieur, qui aimait
ardemment Jésus-Christ et qui était
né pour conduire des hommes à lui.
M. Clough se rendit à Nellore en
1863 et en 1865, s’étant rendu maître de la langue du pays, il se
transféra à Ongole, plus au Nord.
En Janvier l’église de cette locrdUé
fut organisée; elle ne comptait que
huit membres; mais un esprit d’assurance joyeuse s’était emparé toujours plus des missionnaires. « Ceci
ne doit pas durer plus longtemps,
Dieu a ici une grande multitude et
il faut qu’ils se manifestent. » Dans
les premiers mois de 1867, lombérent les premières gouttes de l’averse
de bénédictions qui allaient suivre.
Les Téolugous vinrent par troupe.s
entendi'e 1’ Evangile. Familiarisés
depuis- des années avec le son de
4
- l3â —
la parole, ils commencèrent à en
saisir le sens. Les six premières
années du ministère de M. Clough
furent une pentecôle prolongée. La
mission qui allait être abandonnée
en 1862, comptait, en 1876, 4394
membres.
Mais les jours des grandes mer veilles n’étaient pas venus encore.
En 1877-78 le pays fut frappé d’une
inondation, du choléra, de la famine!
Que fit M. Glougb? Il piût l’entreprise de creuser trois milles du
grand canal Buckingham, dans le
pays où il habitait. 11 invita au travail tous les habitants, sans distinction de caste: « Qui veut travailler
aura de quoi manger, lo Des milliers
accoururent. Les ministres et catéchistes se transformèrent en surintendants et contre-maîtres. Tout le
jour on travaillait et le soir on se
réunissait pour le culte. Tout le
jour ces pauvres Télougous voyaient
le christianisme pratique à l’œuvre
et le soir on leur montrait Celui qui
est la source de l’amour. Des milliers demandèrent le baptême, mais
M. Clough ne pensa pas que le moment fût encore venu.
Enfin la famine cessa; le travail
du canal fut interrompu, les gens
retournèrent chez eux. Mais les demandes de baptême n’en devinrent
que plus insistantes et le Conseil de
la Mission décida qu’il fallait examiner les postulants un à un. La
nouvelle que les portes allaient s’ouvrir se répandit. Le 3 Juillet 1878,
plus de six mille personnes se réunirent prés d’un marais, le long du
Gundalacuna, plus haut qu’Ongole.
Quarante ministres indigènes furent
désignés pour les examiner. Beaucoup qu’on ne trouva pas suffisamment inslruils furent priés d'attendre
encore; mais 2222 furent reçus et
baptisés tous le. même jour, par
immersion. C’est l’adniis.sion la plus
nombreuse depuis la Pentecôte.
Trois mois 21e s’étaient pas écoulés que neuf mille pei'sonnes étaient
2'eçues dans l’Eglise. Et ce mouve
ment n’a pas cessé; non pas, sans
doute, dans les mêmes proportions,
mais dans une mesure qui n’est pas
à compai'er avec ce qui se passe
dans d’aut2-es champs missionnaires. '
11 y a aujourd’hui 87 missionnaires
à l’œuvre et 77 églises ont été fondées. Le nombre des membi-es d’église est bien prés des 50,000.
Extrait du « Missionary Recoi'd »
de l’Eglise Unie Presbytérienne.
CORRESPONDANCE
Nous recevons de M. le pasteur
Lachenmann cette lellre qui n’était
pas destinée à la publicité. Il nous
pardonnei’a si nous tenons à faire
éprouver à tous les lecteurs du
Témoin le plaisir qu’ elle nous a
causée.
Schwenningon (Wurtemberg) le 8 Avril 95.
Cher et honoré Momieur^
Vous vous souvtei2drez sans doute
que j’assistai à vot2-e dernier Synode
avec M. île! Bodeischwing. En vous
quittant j’ai parcourru toute l’Italie
et la Sicile et suis ensuite rentré
dans ma patrie allemande avec un
cœur chaud pour l’Eglise Vaudoise
et surtout pour son œuvre d’évan
gélisalion eu Italie.
Il y a quatre seraaiiies je rentrai
au service de l’église wurtember
geoise et saisis tout de suite une
occasion piopice pour parler à ma
congrégation de l’Israël des Alpes,
les Vaudois, de leur noble histoire,
de leu'i’s combats sanglanl.s et de
leurs succès actuels. La parole tomba
en un bon terrain et la preuve en
e.st qu'avec celte lettre je vous envoie de la part de mon, troupeau
un petit signe extéi'ieur (fr. 49,25)
de sa sympathie cordiale pour le
travail béni que vous accomplissez
en Italie. Cette église se compose
en grande partie, de pauvres ouvriers de fabrique ; mais les nécessités de la vie n’ont pas rendu nos
ge2)s sourds à l’exhortation de l’apôtre
5
^ i3â
Paul, Gai. VI, 10 et le Dieu fidèle
qui est dans les cieux, qui éprouve
at .sonde les cœurs, bénit sans aucun
, doute la pile de la veuve. Marc
XXII, 41-44.
Je désirerais me rappeler au souvenir de tous les chers amis que
j’ai appris à connaître aux Vallées
6t en Italie, Voudriez-vous, au moyen
du journal que vous dirigez, leur
i faire parvenir mes cordiales saluI tâtions? Je suis moi-même abonné
L Témoin et j’éprouve de la joie
|i *ihaque fois qu'il m’arrive. Que Dieu
I tti’accorde d'e pouvoir, encore une
f: fois dans ma vie, revoir les chères
^ églises des Vallées. J^e temps que
î; j’ai passé à Torre Pellice a été pour
I Oioi une époque bénie. Mais tant
ijue je demeurerai loin de vous,
^ l’entretiendrai souvent mes compa
■ "triotes de leur coreligionnaires d’ 1
' tftlie
Votre bien dévoué
■ J Eugène Lachenmann, pasteur.
Àsile des Yieillaris
1
Quand le Seigneur veut bénir une
tfeuvre, Il la bénit, et nous en avons
*106 preuve merveilleuse dans l'Institution de bienfaisance de l’Asile
des vieillards. Commencé avec crainf®, sans un centime, non seulement
dous avons pu trouver tout l’argent
j'écessaire pour la bâtisse et l’ameudlemeut, environ 24,000 francs, mais
;*ncore, ce qui est bien plus imporf^ot, les capitaux pour assurer l’avenir de réîablissement. — En eiîet,
poire les 20,000 francs anonymes
offerts à la condition qu’on mît la
à l’œuvre, le Seigneur a en''Oyé dés lors au delà de 20 autres
^iiie frànc.s, ce qui a pei'mis à la
Pjrecüon d’assurer l’existence à 12
j.teillards; mais il y a plus; un chrétien, ayant appris qu’on pouvait avec
oiie si modeste somme pourvoir au
maintien d’un frère en Christ, n’a
pas hésité à en prendre 20 sous sa
responsabilité, et pour ceux-là du
moins l’avenir est certain. Nous
avons actuellement 22 vieillards présents ou enrôlés.
Ce qui nous a poussé à écrire
ces lignes, c’est le fait que, la dernière semaine seulement, un monsieur et une dame, tous les deux
amenés à l’Evangile par le moyen
de l’Eglise Vaudoise, nous ont remis
une somme de 8000 francs pour
l’Asile. Cet acte généreux nous a
si profondément ému, et est venu
d’une manière si inattendue comme
une répon.se à nos prières, que nous
croyons devoir le faire connaître
à nos frères pour les encourager à
donner toujours davantage pour le
Seigneur et surtout a ne jamais
douter de Celui qui a dit: « L’argent
et l’or sont à moi ». üh ! si nous
avions un peu plus de foi ! seulement comme un grain de moutarde,
que de choses nous pourrions faire !
Nous avons eu une semaine sainte
bénie. Le jour de la mort du Sauveur, une assemblée à peu près
aussi nombreuse que celle de l’inauguration du temple, écoutait avec
attention l’appel adressé à 44 caléehumènes « 'Travaillez à votre salut
avec crainte et tremblement». L’Esprit du Seigneur qui a soufflé sur
nous ne peut manquer de continuer
Tœuvre commencée, et II l’achèvera...
A Pâques, ad delà de 200 communiants s’approchèrent de la Table
du Seigneur, venant y chercher Tassurance de leur pardon et de nouvelles forces pour la lutte contre le
péché. Le Seigneur bénisse tous les
efforts de ses serviteurs qui travaillent à réveiller les âmes et à les
amener repentantes aux pieds de la
croix.
G. A. 'Thon.
6
- iM
M.®*® Lantaret, née Bottine
(dècédéo le 4 Ati-II)
fl est peu de personnes doirt la
mémoire mérite d’être; saluée avec
un aussi grand respect, avec une
aussi grande admiration que celte
de Madame veuve Lanlaret, précisément parce que durant'Loute sa vie
notre seewr s’était attachée; a cacher
son activité dans l’humilité la plus
profonde; Que' de chrétiens, que de
femmes de pasteurs-, que deidaœes
missionnaires dont les biographies
ont fait grand bruit et qui n’ont pas
fait le quart du bien'que notre soeur
a accompli pendant le demi siècle
et plus qu’elle passa au Pomaret
comme femme f de l’homme éminent
qui durant 45 ans avait été le pasteur de: celte paroisse, puis comme
mère deiscelui qui lui avait irnmé^
diatement succédé! C’est par milliers
que se>eomptent ie$!malades qu’elle
a!visités, exhortés, consolésj rien que
dans i/hépitai, où, pendant plus de
cinquante ans, elle a régulièrement
fait, chaque semaine, sauf quelques
interruptions, nécessilées par les: ciroonslances, un vrai culte avec leclune,. méditation de la Parole de
Dieu et prière. Aussiy faudrait-il plusieurs pages pour donner une esquisse
seulement de celte activité, remarquable par sa persévérance autant
que par sa: modestie. Et que dire
de: sa bonté, de son. esprit doux et
paisible, de sa;charité? Comme.aussi
dé sé foi joyeuse au Sauveur et de
son amour pour luij qui surpassait
toutes ses autresi aiVeclions, si nombreuses pourtant?'
Elle? vivaiti véritablement de la
vie cachée avec Christ en Dieu et
sa,mort n’â été que l’épanouissement
d’une telle vie, et le commencement
de sa glorieuse manifestation. Les
derniers jours elle ne prenait absolument plus de nourriture pour le
corps, mais elle avait sans cesse
faim et soif die la. Parole d:e DieiOji
si bien que, le jour même de sa
mort, ne se rendant déjà plus compte
des heures, elle fit faire, à plusieurs
reprises, le culte de famille daitS'sa
chambre, demandant aussi qu'on
chantât des cantiques, ce qu’elle
avait toujours tant aimé. Et comine
son visage rayonnait lorsque, les
yeux fermés, elle paraissait absorbée
dans de célestes visions!
Dans ses dernières, prières, elle
réclamait avec instance le Seigneur
lui-même. « Seigneur Jésus, liens?
» toi près de moi... bien près de
» moi,., toujours plus prés de moi
jusqu’à ce que se lit entendre la
demande suprême : s Seigneur,
viens! » qui fut aussitôt exaucée,,
car, tà ce moment même, elle croisa
les mains et expira.
Que Dieu 'accorde à nos Vallées
beaucoup de chrétiennes comme
Madame Laulàret! Ce sera un des
meilleurs moyens de réveiller notre ^
Eglise et de faire aimer l’Evangile,^
Pomaret, 15 Avril 1895.
J. Weitzecker, pasteur.
À " ' s V
PAS DE BRELOQUES!
Jean était la lampe qui brûle et
qui luit: Jean donna toute sa lü'miêre; il'n’en avait pas beaucoup,
mais il la donna toute entière. M’économisez pas votre lumière! N’ei>
gardez pas pour vous. Oh 1 ces savants, ces théologiens ! quels tonneaux
de science.! Mais le robinet est tout j
en haut, il rie sort que fort peu Af \
leur contenu. Pour moi je ne suis ,
qu’un petit baril, mais je prends soié j
de me vider tout entier chaque fois|
que je prêche. Si je n’ai que drf' ]
huit litre.s, je les donne... mais ess |
tonneaux qui en contiennent (lè|
milliers, n’en donnent que la rnoit*® |
d’un, et gardent le reste !
Jean-Baptiste allait droit au buJ'
Î
7
— 135
Il (ilpoil dur. Faites biiüer votre !ulïiiére dans ce sens. Pas de longs
mois! (les mois d’une syllabe! Que
^'os sermons soienl simples... comme
Une pique. Tâchez que personne ne
•lise de vous; « Comme il fait de
beaux sermons! » On peut faire de
beaux sermons et aller en enfer, si
Un n’y fait pas attention. C’esl souvent un grand péché de faire de
beaux sermons. Dans 1’A.poealypse,
-; 3ean voit l'Eglise enveloppée du so■ 'leil, avec la lune sous les pieds et
I Une couronne de douze étoiles sur
iJa tête. Plus loin nous trouvons la
femme assise sur la bête. Elle est
; belle aussi, mais elle ne soutient pas
; ,fe comparaison avec la femme qui
' 6st dans le ciel, Aussi voyez comme
; Un la couvre de toutes sortes de
brimborions; c’est la prosliluée de
I, lîàbylone avec sa pourpre, son éuarlate, son or, ses pierres précieu**es, ses'perles, sa coupeid^or, :iM’ha, bitlez pas ainsi vos sermons. Qu’ils
^Soient revêtus du soleil, que les
fetoiles brillent au-dessus d’eux.
'Quant à la lune, laissez-la dessous.
I Ne vous imaginez pas que vous
l'iriez briller votre lumière .en^'susÂ|Pendant un tas de breloque.s voyan*
fes à vos discours. Jean-Baptiste
. parlait très simplement, pourtant sa
femiére était très vive...
“ Spurgeon,
. vTraduit par D. L,).
Nouvelles Religieuses
\^onférence de M. G. Pons à Genètw,
G. Pons, pasteur à Naples, a fait
^ardî soir, 9 avril, au temple de la
^adeleine, une intéressante coulé’'énee sur l’œuvre d’évangélisation
Jpie l’Eglise vaudoise poursuit en
/felie.
Après avoir dit un un mot de la
économique que tfaverse ce
l’orateur a donné, panquelques
une idée des misères spi*‘Uélles qu’on rencontre aussi dans
sa’:,jpnt;rie,; ignorance, sppeitslitten,
iudiil’érence.
L’œuvre d’évangélisation poursuivie dans ce milieu est inconnue >de
beaucoup et méconnue >par plusieurs; mais nombre d'Italiens bapprouveiit et 1,'apprécient, et, vpar ,1a
grâce de Dieu,:elleine demeurerpas
sans fruit. Dans son champ missionnaire, l’Eglise vaudoise a enrôlé l’atr
passé 501 nouveaux ,mera.bre.s.,a fait
l’instruction religieuse de 383 , catéchumènes, presque tous sprtis de
familles catholiques;ellecom.pte5,S00
enfants dans s,es écoles dp dirnqpçhe
ou de la semaine; ses 5^000 menfi'
bres communiants ont contribué aux
dépenses de l’Eglise jrour la sommé
de 75,500 fr. M. Pons a donné de
nombreux détails destinés à thantrer
que l’œuvre doirt il parlait s'est: afl'ermie et étendue ces deiniers temps,;
les en fan ts des écoles proies tantes
amènent souvent leurs parents'âja
vérité; dans' .telle petite ville des
Abruzzes, un ouvrier de'l’entjroil,
revenant d’Amérique, où il ^Vait
appris à connaître fÉvangile, a formé, en dépit d’une violente persécu-'ion, un petit groupe de prosélytes qui compte maintenant 26 personnes. Le déficit de la Mission a
heureusement été éteint. Quelquesunes des congrégatkms de l'Eglise
libre d'Italie (entre autres celle de
M. Mariani) se sont décidées â se
joindre, avec leur pasteur, â l'Eglise
vaudoise. Le peuple italien a plus
que jamais besoin de l’Evangile en
vue de son relèvement matériel,
moral et spirituel, et "M. ‘Pons a
terminé en conjurant les proteStânts
de la Suisse d'aider leur coreligionnaires vaudois à faire connaître à
ritalie le Christ véiilable, celui de
l’Evangile.
La séance, ouverte par üne invocation et une allocution de 'M. le
pasteur H Rœhrich, s’et terminée
par une fervente prière de M. le
pasteur .f. Peler.
(Sem. Religieuse).
8
— 136 ~
Bibliottièque Yaudoise dite du Colldoe
Ouvrages reçus dernièrement:
Pilatte, 1^, Oeuvres choisies, av,
deux porti ails. g. 8” Par., ijaus , 94
(VIII 706. — De la part des Edit.
MM. Ch. Luigi et H. Drau.ssin, rédacteurs de l’Eglise Libre.
Allier, K, La philosophie d’Ernest Renan. 16® Par. 95 (IV 182.
Mélanges de religion, de morale et
de critique sacrée, lom. 1, 5 (1820,
1824); 8« Niâmes.
Coqiierel, A, fils, Le catholicisme et le protestantisme considérés dans leur origine et leurs développements, 2 confér. ; 8® Par. 64 (44.
Biiob, Cil, Manuel d’un code
ecclésiastique à l’us. des 2 églises
prol. de France, 8“ Par., Strasb.
55 (160.
Union des Eg. évang. de France,
8* syii. (Syn. de La Force). Notice
hislor., 8° Par. 62 (208.
Merle d'Anl»%né, Jean Calvin,
un des fondateurs des libertés modernes. Discours, 26 sept. 1867; 8®
Par. 68 (57.
Gaelion. dm., Essai sur les origines du monachisme dans l’Eglise
Chrét. Thèse. 8« Toub 58 (50.
2.me centenaire de la révocation
de l’édit de Nantes. L’Eglise nationale prot. de Genève et les Eglises
réf. de France. Correspondance. 8®
Gen. 86 (94.
M® A. Rqnx-Freissineng:,
L’hypnolisme dans ses rapports avec
le Droit. 8o Marseille 87 (61.
F^ac. de théol. prot. de Monlauhan,
Séance publ. de rentrée, 18 nov.
1886. 8® Mont. 80 (55.
Recueil des actes et décisions du
syn. officieux, 25 nov. à 5 déc. 1879.
8® Par. 80 (88. — De la part de
Mr. Eliè-Paul Bertiu, de Mar.seille.
Rernercîments sincères aux do,pâleurs!
Torre Pelliae, iO avril iS9S.
Revue Poliliqiie
ITALIE. — Le résultat de la ré* i
vision des listes électorales serait,
plus ou moins le suivant: 350,000';
électeurs rayés, 150,000 nouvellement'^
inscrits. La province de Turin, qUî;)
ne la cède à aucune autre en fait
d’inslruclion, a été parmi les plus ^
maltrailées.
Une secousse de tremblement dea
terre assez forte s’ est fait sentir al
Venise, Vérone, Udine, Gênes, et eol
d’autres villes encore. En Autriche’
la secousse a été beaucoup plus vio- ;
lente. Il y a eu des maisons crou- ;
lées, des morts et des blessés.
Les nouvelles touchant la retraite ■
de Baratieri ne sont pas confirmées- »
Adua et Axum, c’est-à-dire le Tigré,
feraient dé.sormais partie de la co-.J
tonie africaine. I
FR.\NCE. — Les troupes desli';
nées à Madagascar sont parties.
ANGLETERBE. - Le Parlemen
a voté une loi autorisant le Gouver
nement à accroître de beaucoup 1
flotte.
cmm et JAPON. — La nouvelle
de la signature du traité de paix
attendue de jour en jour.
AVIS
Temple du Ciabas. Dimanche 2l
cour., à 3 h. Culte avec prédicalioa
Texte. Jean XX, 15, 16.
VICHY
Maison protestante )
depuis 6 frs. 50 par jour, gratuit^
des eaux pour Messieurs les pasteurs*’
S’adresser à Vichy:
M.lle Henriquet, 15 Rue Galion |
Villa des Tilleuls
ou à M. Camus, pasteur 14, AVé:)
-V .... -------J ,------- ..J -- Y
nue d’Orvilliers — Moulins (AHier/;
Le BMiothécaire
Prof. Alex. Vinay.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellioe — Iinprimerie AlpiP*î