1
Année XXXVlI
29 Août 1902.
N. 29.
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L’ÉCHO DES VALLÉES
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
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SOMMAIRE :
Communications — Simptômes encourageants — Le vote des femmes —
Personnes de service — Questions
morales et sociales — Lettre de Norvège — La bonne humeur — Chronique
— Nouvelles et faits divers — Revue
Politique — Annonces.
CeMlllICITICIlS .
Le Comité exécutif du bazar en faveur de l’Orphelinat de Torre Pellice
et de l’Asile des Vieillards de St. Jean
prie MM. les pasteurs d’annoncer du
haut de la chaire, dimanche prochain,
31 cour., que la vente aura lieu à la
Tour le 4 et le 5 Septembre, dans les
locaux de l’Ecole Supérieure et que les
dons de tout genre seront acceptés avec
reconnaissance jusqu’au,
ment.
Le service d’ouverture du Synode
aura lieu lundi i.r septembre à 2 heures et sera suivi de la consécration au
Saint-Ministère de MM. les candidats
Jean Jalla et Emilio Pons de la Tour,
Vito Garretti, de Vittoria (Sicile) et
Gaio Gay, de Naples, et de la présentation à l’Eglise de M. Ugo Janni,
pasteur à S. Remo, déjà consacré par
une autre église.
Le service, présidé par M. le docteur Th. Gay, pasteur à Saint-Jean,
aura lieu en langue italienne et l’on
chantera les cantiques du recueil italien.
Symptômes encourageants
Le “ Rapport de la Table qui vient
de paraître, clôt le chapitre concernant
la vie religieuse dans les diverses paroisses par les Obserpations générales suivantes, sur lesquelles nous attirons l’attention de nos lecteurs.
Cette année encore, ce qui ressort
avant tout des différents rapports que
nous venons de réshtner, c’est la
quantité et la variété des efforts que
pasteurs, anciens et simples membres
d’Eglise ont tentés pour amener les
troupeaux confiés à leurs soins, à être
de plus en plus dignes du Maître et
de la vocation céleste qu’il daigne leur
adresser. Que de fatigues joyeusement affrontées, surtout pendant les
rigueurs de l’hiver, « pour dispenser
droitement la parole de la vérité » ;
que d’efforts nouveaux ou répétés
en vue de réveiller les endormis,
d’intéresser les indifférents et de
pousser de plus en plus à l’action
«ceux qui en croyant de cœur sont
parvenus à la justice » et qu’ils sont
nombreux les cris d’angoisse, d’humiliation, de supplication et de reconnaissance que cette sainte activité
a fait jaillir des cœurs qui s’y étaient
sincèrement engagés !
« N’ayant pu avoir les réunions extraordinaires que nous avions projetées, parce que les deux pasteurs
invités n’ont pu se trouver au milieu de nous, nous avons organisé
des réunions spéciales qui ont eu
lieu dans tous les quartiers cliaque
soir de la semaine, en nous servant
des éléments que Dieu nous a donnés au sein de notre Eglise. Plusieurs frères ont prêté leur concours
avec joie et ils ont été partout bien
accueillis ».
« Nous sentons que nous n’avons
pas assez veillé sur les âmes qui
nous étaient confiées, que nous n’avons pas assez vécu de cette vie qui
est cachée avec Christ en Dieu».
« Les dix, quinze, vingt autres cultes qui se tiennent dans la semaine,
pendant la saison d’hiver surtout,
réunissent entre tous des centaines,
parfois même des milliers d’auditeurs de tout âge! Nous ne croyons
donc pas nous tromper en affirmant
que le nombre des auditeurs de la
Parole de Dieu a doublé, triplé même,
grâce à la multiplicité des cultes, ce
dont nous nous réjouissons sincèrement ».
« Nous faisons appel à toutes les
forces et nous comptons sur le secours de Christ qui a dit : « Hors
de moi vous ne pouvez rien faire ».
Nous comptons sur le baptême d’enHaut et nous l’attendons en persévérant dans la prière».
Si les résultats de tous ces efforts
sont loin encore de correspondre à
l’attente de ceux qui s’y sont appliqués, nous remarquons, cependant,
avec une vive joie, que le mot de
« progrès » revient souvent sous la
plume de bon nombre de rapporteurs.
Il y a progrès ati point de vue
moral et religieux ; et s’il n’y a pas
lieu encore d’entonner un chant de
triomphe, l’on constate, néanmoins,
une diminution du mal et de nobles
et sincères aspirations vers le bien.
« Nous n’avons à enregistrer ni
grandes défaites ni victoires éclatantes. Soyons déjà reconnaissants
de n’avoir rien de nouveau à déplorer qui parle d’accroissement du
mal, et qui puisse indiquer une diminution d’intérêt à 1’ égard des
moyens de grâce que nous avons ».
«Il n’y a pas de procès, il n’y a
pas de scandales, sauf de rares exceptions ; il y a de l’honnêteté, il y
a même un certain respect pour les
pratiques extérieures de la piété».
« L’amour réciproque tend à se
renforcer, la charité envers le prochain est exercée, l’immoralité est
exceptionnelle, la danse est chose du
passé et tout cela est réjouissant.
Nous avons des âmes sincèrement
converties, qui aiment la Parole de
Dieu, prient et travaillent à leur
propre sanctification et au bien-être
spirituel de leurs semblables. Un certain malaise se fait sentir, quelques
âmes soupirent après un changement ».
Il y a progrès surtout au point de
vue de la libératité chrétienne, qui,
parmi les manifestations extérieures
de l’intérêt d’une Eglise pour les
choses de Dieu, est certes une des
plus probantes. Dans le courant de
ces dix dernières années seulement,
toutes nos paroisses, sauf deux, ont
sensiblement augmenté leurs dons
de quelques centaines et même de
quelques milliers de francs, et, dans
leur ensemble, elles versent en 1902
une SO.ne de mille francs de plus
qu’elles n’ont versé en 1892. S’il n’y
a pas lieu d’être satisfaits, il y a
cependant dans ce pas en avant, que
nos Eglises ont pu faire, de quoi nous
encourager en présence de l’avenir,
souvent bien sombre, qui s’offre à
nos regards.
On a généralement compris l’appel
que la Table a adressé aux Eglises
conformément à l’art. 35.me du Synode dernier, et la réponse qu’on
lui a donnée nous fait espérer qu’on
saura de plus en plus apprécier, par
des sacrifices personnels, les bienfaits dont notre peuple est appelé à
jouir.
« Depuis une SO.ne d’années environ, les membres de notre Eglise
ont appris à donner pour le Seigneur.
Les collectes régulières établies en
1865, ont subi une progression ascendante, lente mais continue. Chaque année marque un progrès sur
l’année précédente.
« Si les contributions pour les œuvres chrétiennes sont un thermomètre de l’intérêt d’une paroisse pour
les choses de Dieu, la nôtre en a
démontré un toujours croissant durant cette dernière année. C’est avec
un sentiment de profonde reconnaissance que nous constatons que l’état
des finances est très satisfaisant,
grâce aux dons généreux de nos chers
frères et sœurs. A l’appel de la Table en faveur du déficit qui doit préoccuper tout membre de l’Eglise, l’on
a promptement répondu dans tous
les quartiers de la paroisse, et si
quelques familles n’ont pas versé
encore la contribution qui leur était
demandée, nous avons le ferme espoir qu’elles le feront dès qu’elles
auront mieux compris le but de la
demande ».
LE YOTE DES FEMMES
Monsieur le Bédacteur,
Vous savez que le dernier synode
de notre église, vu le vote exprimé à
diverses reprises par les deux conférences Sud de nos églises de l’évangélisation de conférer le vote aux femmes sœurs en matière ecclésiastique, a
nommé, par l’article 37 de ses actes,
une commission ad referendum qui aurait dû étudier la question à fond et
émettre son préavis au prochain synode.
Evidemment il ne peut s’agir ici que
d’une opinion à émettre, car c’est là
une question de Constitution avant
tout, qui par conséquent dépend de la
Commission de révision. Mais même pour
émettre, comme commission, une opinion bien définie, il fallait une somme
de travail en commun que la Commission ad referendum n’a pas été à même
de fournir. Pour des causes indépendantes de la volonté de la plupart de
ses membres, (deux d’entre eux sont
malades, un troisième en Sicile), la dite
Commission n’a pu se réunir, malgré
la convocation de son président. Or, si
tel frère affirmait qu’il suffirait de se
voir une heure ou deux après l’ouverture du synode pour se mettre d’accord,
ce n’est pas notre avis, quand il s’agit
d’une question si délicate, si compliquée
et si vitale pour l’avenir de notre église. Il ne s’agit pas seulement de proposer un ordre du jour qui sera accepté
ou rejeté, mais de présenter une question de principe des plus sérieuses qui
doit être étudiée, discutée à fond au
point de vue Biblique, historique et pratique. C’est là un travail que la commission n’a pu faire comme telle, et que
par conséquent elle ne pourra présenter au synode. Ce dernier renouvellerat-il à là Commission son mandat, ou
en nommera-t-il une autre? Cest ce
qu’on verra; mais qu’il nous soit permis de faire dès maintenant une recommendation aux membres du prochain
bureau synodal : c’ est qu’ils veuillent
bien, avant de nommer les membres
d’une commission ad referendum, au
moins consulter au préalable ceux qu’ils
ont intention de proposer.
On se souvient qu’il y a cinq ans le
synode entendit lecture d’un excellent travail dû à la plume de Mr. C.
A. Tron sur cette question. Déjà alors
2
— 2 —
la Commission synodale n’était pas d’accord sur le principe du vote à donner
aux femmes sœurs, et la relation ne
fut signée que par 2 de ses membres.
En effet, après avoir considéré la question au point de vue biblique, historique et de l’opportunité, le relateur
concluait en sens négatif, et le synode
“ sentita la discussione che seguì questa relazione, ritenendo che il momento non è ancora giunto per prendere una deliberazione
sull’argomento, si pronuncia per la sospensione fino a tempi più opportuni y,.
Sommes-nous beaucoup plus avancés
et plus au clair pour ce qui concerne
cette importante question ? Il ne nous
le semble pas. Pour quel motif le vote
des femmes qui n’est pas demandé par
les églises des vallées l’est-il par plusieurs églises sœurs de l’évangélisation?
Si ce n’était que parce qu’il manque
des électeurs hommes, nous craindrions,
en l’accordant, sanctionner un état de
faiblesse qui ne doit pas exister dans
une église vivante, et faire plus de mal
que de bien à nos églises.
Quoiqu’il en soit, avant de reparaître
en synode, la question doit être mûrie
étudiée en commun et examinée plus à
fond dans un esprit de prière et de charité chrétienne. Que nos journaux VËcho
et le Bollettino ouvrent leurs colonnes,
(comme je ne doute pas qu’ils le feront),
à une discussion fraternelle où des plumes bien plus autorisées que la mienne
feront entendre l’opinion de nos frères
les plus expérimentés, et la prochaine
commission ad referendum pourra se
présenter au synode avec une opinion
plus arrêtée et plus motivée que celle
que ne pourrait émettre dans ce moment;
Votre bien dévoué:
D. P.
Non seulement les colonnes de VËcho
sont ouvertes à la discussion sur cet
important sujet, mais nous dérirons vivement qu’il soit largement discuté, vu
que le synode ne fera probablement que
prolonger le mandat à la Commission
qui n’a pu faire son travail cette année.
Ce qu’il ne faut à aucun prix, c’est de
laisser tomber la question. Elle est à
l’étude dans beaucoup d’églises, même
de celles qui sont unies à l’état. Quelques-unes ont déjà adopté cette réforme
et nous ne sachions pas qu’elles aient à
le regretter. Quoi qu’ il en soit, il faut
que la question soit sérieusement étudiée.
Béd.
Dans une lettre a VËglise Libre, Mr.
le pasteur Paul Passy, dont les idées
socialistes sont connues, expose sa manière de voir au sujet de la position
qui devrait être faite aux domestiques,
non pas dans la Société idéale des collectivites, mais « dans l’état actuel de la
Société». Voici dit-il quelques points
qui me paraissent essentiels.
« lO La bonne (je préfère m’en tenir
au cas commun de gens n’ayant qu’une
servante, pour ne pas me perdre dans
des généralités), la bonne n’est au service de ses maîtres que pendant un
nombre d’heures limité, n’excédant pas
la journée moyenne de travail d’un ouvrier; en dehors de ces heures, elle est
libre (ce qui n’empêche pas une certaine surveillance, suitout si elle est
jeune).
«2« En dehors du travail absolument
indispensable, elle est toujours libre le
dimanche.
«30 Elle mange à la table de ses
maîtres et se nourrit comme eux.
« 40 D’une manière générale, elle a
sa place dans les réunions de famille —
une place que rien ne distingue comme
inférieure.
« 5® Dans le langage qu’on emploie
avec elle ou qu’elle emploie avec ses
maîtres, rien de spécial ne marque la
situation où elle se trouve (pas d’emplois de la troisième personne, etc).
«Voilà quelques points bien déterminés, qui me paraissent un minimum
indispensable, si on veut faire autre
chose qu’étayer un système radicalement mauvais...
La classe très nombreuse des personnes de service a droit à toute notre sympathie et l’amélioration de leur sort
doit être un objet de préoccupation de
la part de toutes les personnes de cœur,
partout, et plus qu’ailleurs dans nos
Vallées, où le nombre des jeunes filles
qui vont en service est peut-être proportionnellement plus grand qu’ailleurs.
Le principe, très juste, qui est à la
base des articles proposés par M. Passy,
c’est d’abord qu’une domestique n’est
pas une esclave, mais une personne
libre qui accepte librement un contrat
toujours temporaire et à courte échéance — et en second lieu, que, vivant
et travaillant dans la maison de ses
maîtres, elle doit y être traitée comme
si elle était de la famille. Non seulement on ne lui parlera pas avec dureté
ni hauteur et on ne lui imposera pas
un travail excessif, mais on la traitera
avec affection, on s’intéressera à tout
ce qui la concerne et l’on aura pour
elle tous les égards que l’on doit à tout
homme et à toute femme qui travaille
pour gagner honorablement sa vie. On
la protegerá et l’on veillera avec le
plus grand soin à ce que les conditions
dans lesquelles elle vit soient conformes à l’hygiène physique et morale.
Si nous appliquons ces principes dans
toute leur étendue, je crois que nous
remplirons nos devoirs envers nos domestiques mieux qu’en faisant un contrat où tous les détails seraient minutieusement réglés suivant le projet de
M. Passy, au sujet duquel j’aurais plus
d’une réserve à faire. Il ne serait pas
facile, par exemple, de déterminer exactement le nombre d’heures de travail
d’une domestique dans une maison où
elle est appelée à rendre les services
les plus divers, tantôt amusant un enfant ou le conduisant à la promenade,
tantôt allant simplement voir à la porte
quand on frappe et mille autres détails
qui ont tous leur importance dans la vie
d’une famille et qui forment une partie
considérable du travail de la «bonne».
Le fait même qu’elle doit être considérée comme faisant partie de la famille nous persuade que sa tâche doit
avoir, soit pour la nature de ses occupations soit pour le temps à y employer, quelque chose de l’imprévu que
présente celle de la maîtresse de maison. Ce qu’il faut c’est d’abord, cela va
sans dire, qu’elle ait le repos nécessaire
(huit heures au moins) et ensuite qu’elle
ait une ou deux fois par semaine au
moins quelques heures où elle puisse
travailler pour elle-même: Pour le dimanche, je suis avec M. Passy.
Si nous appliquons fidèlement les
principes posés ci-dessus, nous ne laisserons pas aux personnes de service tous
les travaux pénibles ou généralement
considérés comme désagréables. Nos
domestiques son nos aides, qui partagent avec nous le fardeau des occupations et des devoirs, et ce serait bien
mal comprendre notre rôle et le leur
que de les traiter comme des bêtes de
somme sur qui nous rejetons tous les
fardeaux qu’il nous est désagréable de
porter nous-même. Un maître, une maîtresse qui veulent traiter leurs serviteurs en hommes libres et non en esclaves
ne dédaigneront pas, le cas échéant,
de faire eux-mêmes ce que d’ordinaire
ils font faire par leurs domestiques ; je
dirai plus, ils n’imposeront jamais à
ceux-ci des travaux auxquels ils ne
voudraient eux-mêmes dans aucun cas
mettre la main. Surtout gardons-nous
d’élever nos enfants dans l’idée qu’il y
a des travaux (j’entens des travaux nécessaires) qu’il serait au-dessous d’eux
de faire et qui doivent être réservés aux
personnes de service, ce qui ne saurait
manquer d’engendrer un certain mépris,
manifeste ou latent, envers celle-ci.
« Pour faire de nos enfants des hommes, des travailleurs, élevons-les dans
le saint respect de l’homme, peu importe le costume qu’il porte, la situation qu’il occupe..
« Enfants, jeunes gens, jeunes filles,
soyez bons pour ceux .qui vous servent, soyez polis, aimables, respectueux
et souvent aidez-les à porter le fardeau... Ne vous laissez jamais rendre
un service qui puisse dégrader quelqu’un. S’il est des occupations auxquelles s’attache plus qu’à d’autres une
idée d’abaissement, chargez-vous-en
vous-mêmes de temps en temps, volontairement. pour en enlever l’amertume. Vous qui êtes libres, acceptez
un peu d’esclavage, afin que l’esclave
soit amené à la liberté, et vous serez
les disciples du Christ qui a dit : Que
celui qui veut être grand soit le serviteur de tous», et vous serez les enfants de Dieu, du seul vrai Maître.
Devant lui sont égaux ceux qui obéissent et ceux qui commandent. Et pourtant, ayant entre ses mains le règne
et la puissance, il n’en est pas moins
dans le sens le plus étendu de ce mot,
le serviteur des serviteurs : depuis les
gouttes de sang dans nos vaines jusqu’aux mondes géants qui roulent dans
les deux, toutes choses sont entretenues par ses soins», (i)
Plus d’un lecteur aura dit en luimême en lisant ces lignes : Dans un
pays comme le nôtre, il est encore plus
nécessaire de dire aux domestiques
comment elles doivent se conduire qu’aux
maîtres comment ils doivent les traiter.
Je suis en partie de cet avis et les
colonnes de VËcho sont ouvertes à quiconque voudra traiter ce côté du sujet.
Mais il est vrai aussi que les bons maîtres font les bons serviteurs, et les (réflexions ci-dessus, suggérées par la lettre de M. Passy, ne seront, je l’espère,
jugées ni inutiles ni inopportunes.
N. T.
PESTIONS MORALES ET SOCIALES
Un Bric-à-brac original.
« Parmi les œuvres qui ont pris naissance en ces dernières années, l’une des
plus ingénieuses, des plus touchantes,
est bien celle qui se pratique à Berlin,
derrière la façade d’un immeuble ainsi
dénommé : La Maison des Objets détéroriés.
« Cette œuvre reçoit et fait même
chercher à domicile tous les objets détériorés, tous les coupons d’étoffes ou
d’échantillons, les vieux boutons, etc.,
dont on veut bien la gratifier: depuis
la table branlante à la casserole sans
queue, du chapeau fané au jouet endommagé.
« Tous ces objets elle les fait réparer
(1) C. Wagner: Auprès du Foyer.
à ses fraits.... Les chaussures sont mu'nies, après ressemellage et pose de
boutons, d’une petite semelle inférieure,
neuve, etc....
« — Comment va-t-on, à présent, procéder à la distribution? me demande
une personne curieuse qui lit cette
prose par-dessus mon épaule.
« — Mais on ne va rien distribuer
du tout.
« Mon interlocutrice me regarde, fort
étonnée, flairant quelque plaisanterie.
< — Du tout, madame.
« — Alors ?
« — Ces choses on va les vendre.
«— Ah! je comprends. Tel brocanteur, qui n’aurait presque rien donné d’un
objet détérioré va en donner, à présent
qu’il est réparé, bien davantage.
« Point, vous n’y êtes pas, ma chère.
Votre cœur bat encore des pulsations
de l’époque de charitable assistance; il
ne suit pas celle de l’évolution sociale,
qui va chaque jour davantage se muant
en solidarité.
« Ceux qui ont installé cette œuvre,
le comprennent, eux, et, à l’indigent,
en même temps que la perche tendue
sans en avoir l’air, sans que son amourpropre soit froissé en rien, ils donnent
l’occasion d’acheter, de choisir les choses qui lui sont nécessaires.
«Il se rend à la Maison des objets
détoriérés (il me semble qu’il conviendrait mieux de l’appeler «Maison des
objets réparés») tout comme un autre
irait chez le brocanteur et, là, lui sont
délivres, pour un prix des plus minimes,
les vêtements ou les meubles de son
choix...
« Voici un aperçu de quelques prix,
notés au hasard:
« Une petite table de bois blanc de
soixante centimètres de côté : deux
marcs (i).
« Une jupe de femme, en lainage
brun, doublée et bordée de frais: un
marc vingt pfennigs.
« Une paire de chaussettes : dix pfennigs.
« Une paire de draps usagés, en coton
soigneusement raccommodés ; 3 marcs.
« Un matelas d’enfant, en varech: un
marc et demi.
«Une casserole en fer étamé: dix
pfennigs.
« Dans un cas urgents, s’il faut, par
exemple, des vêtements à un ouvrier
auquel on propose une place, le trésorier ou son remplaçant est autorisé —
en ménageant toutes les susceptibilités
de l’intéressé — à lui offrir l’avance de
l’achat, qu’il aura à rembourser, après
la deuxième ou la troisème quinzaine
de son futur salaire.
« Le cas s’est présenté plusieurs fois
et, sauf une ou deux exceptions, les
prêts furent toujours remboursés. C’est,
là encore, une chose à souligner....
(Le Signal de Genève).
-o-O-o
Christiania, le 22 Août 1902.
C’est un écho de très loin qui vous
arrive aujourd’hui, mais puisque j’ai
le privilège de représenter ici les Unions
Chrétiennes des Vallées, je désire qu’elles
soient vite informées du résultat de
cette grande manifestation internationale, en attendant de pouvoir leur donner de plus amples détails sur les travaux et les décisions de la Conférence.
Celle-ci s’est ouverte Mercredi 20
(1) Le mark (100 pfennigs) vaut 1 fr. 25.
Béd.
3
3 —
courant, avec un concours considérable (Îe délégués venus de tous les coins
du inonde.
Vingt-quatre nations sont ici représentées par 800 délégués officiels environ, et par 1200 autres délégués non
officiels, soit un total de 2000 pergbaèes et plus, qui se réunissent chaque jour dans les grands locaux préparés pour recevoir cet important Congrès. Naturellement les norvégiens,
suédois, et danois sont en grand nombre. Viennent ensuite les Allemands
VOnuS en train spécial au nombre de
;^40. Les anglais et les américains ne
juanquent pas non plus. Joignez-y les
petites députations des autres pays de
l’Europe, et celles venues de loin, de
l’Asie, de l’Afrique et de l’Australie
et vous aurez une idée de ce qu’a été
cette réunion.
L’Italie n’est pas trop mal représentée, maigre la distance et maigre
l’état languissant de ses Unions. Le
Comité National de Rome a ici deux
de ses membres, MM. Filippini et
Clark. Viennent ensuite M. Ferreri, le
nouveau et sympathique secrétaire général de l’Union de Rome, M. Soguel
ancien membre de celle de Milan, et
le soussigné.
Comme je l’ai dit je n’entrerai pas
pour le moment dans les details des
réunions. Je ne citerai que les titres
'des principaux travaux qui sont discutés ;
La prière. — La Bible dans les
Unions. — Le témoignage chrétien. —
Les Unions au XX siècle ; œuvre nationale et internationale.
Chaque sujet est traité par des orateurs français, anglais, allemands, et
Scandinaves. Ensuite des discussions
sont faites par langues; dans les locaux différents. Un esprit de prière et
d’amour préside à toutes ces reunions.
Le Comité International de Genève, si
bien présidé par M. le prof. Barde,
vaillamment secondé par les autres
membres du Comité, et par les vaillants secrétaires MM. Fermaud et Phildius a accompli un travail considérable, dans la période écoulée depuis
la Conférence de Baie. C’est surtout
vers de nouveaux pays que son intérêt
s’est porté : nous croyons cependant
qu’il y aurait encore beaucoup a faire
là où les Unions existent depuis longtemps. Les Comités Nationaux et les
Unions mêmes devraient se secouer,
pour affermir leur travail et seconder
le Comité International dans sa grande
mission.
Aujourd’hui toute la Conférence et
beaucoup d’invités, ont pris part à une
excursion à « Frognerdacteren », organisée par les amis de Christiania, sur
la hauteur, d’où on a une vue superbe
de la ville et du fjord, parsemé d’une
quantité de petites îles. Un beau soleil
d’été et un ciel presque italien illuminaient ce tableau grandiose et inoubliable. Une musique militaire, des
chœurs d’étudiants et des orateurs se
Sont fait entendre. Ensuite^ ^un souper
a été offert aux nombreux invites.
Des personnalités remarquables prennent part à la Conférence et président
les réunions. Le prince Bernadette, fils
du roi Oscar, président du Comité National de Suède et Norvège, Lord
Kinnard, de Londres, le Comte de
Benrstorff, M. Stokes de New-York, M.
Sarazin-Warnery de Bâle, M. le doyen
Hall président de la Conference, etc.
Que Dieu veuille se servir de cette
grande manifestation pour le bien de
la jeunesse et pour Sa gloire, et que
chaque Union, même les plus petites
puissent recevoir quelques bienfaits et
quelques encouragements de ce qui a
été fait et dit à Christiania.
Ing.^^E. Eynard.
La bonne humeur
Il n’est peut-être pas inutile de dire
un mot d’un devoir, léger en apparence,
très sérieux au fond, le devoir de la
bonne humeur dans la famille.
Rien de plus rare que cette vertu.
Je ne parle pas des personnes qui n’ont
point reçu une bonne éducation, et qui
jugeant qu’on n’a pas à se gêner dans
la famille, y sont à l’envi bourrues, désagréables et grossières.
Il est des familles, même distinguées,
où l’union est parfaite et l’esprit de solidarité remarquable, où l’on est dispose
à se soutenir mutuellement, à faire les
uns pour les autres de sérieux sacrifices, et où cependant les relations quotidiennes ont toujours quelque chose
d’un peu tendu.
Si l’on ne se dispute pas tout à fait,
on ne se parle que sur un ton aigu et
désagréable, il semble que l’amabilité
et la grâce soient une monnaie que l’on
réserve pour les indifférents, et qui ne
saurait avoir cours dans la famille.
Si bien que Eontenelle, dans un de
ses Éloges, voulant faire le portrait le
plus favorable du personnage qu’il loue,
termine par ce trait qu’il paraît mettre
au-dessus de tout le reste; «Enfin, il
était d’une humeur agréable, même dans
son intérieur. »
On a beau dire que ce n’est que sur
les petites choses qu’on se dispute, il
n’y a pas de petites choses dans la vie
de famille, par la raison qu’elle n’est
faite que de petites choses.
Si l’on est insupportable dans tous
les détails de la vie, sous prétexte que
cela est sans importance, à quel moment se réserve-t-on d’être bon et affectueux?
Quand on s’observe si peu dans les
petites choses, où il est facile d’être ce
qu’on doit, est-on bien sûr d’être irréprochable, quand viendront les occasions
sérieuses? Chacun devrait donc faire
tout son possible pour corriger un tel
état de choses, pénible pour tous, et
qui dissimule souvent, au point d’en
faire douter, des qualités profondes et
de solides vertus.
(Du Petit Glaneur). H. Marion.
C # îf 0 IÜ 1/H
La Tour. L’assemblée paroissiale,
réunie dimanche à la sortie du culte,
a nommé député au synode MM. J. J.
Jourdan ex-institeur et PL Costabel,
ancien.
Vente en faveur de l’Orphelinat
et de l’Asile des viellards de SaintJean. — Nous attirons tout particulièrement l’attention de nos lecteurs sur
l’avis placé en tête de ce numéro. Nous
n’avons pas à parler des deux etablissements au profit desquels aura lieu
la vente de jeudi et vendredi prochain.
Chacun sait quelle est leur importance
pour notre population. Chacun sait
aussi quels sont leurs besoins. Les lecteurs de VEcho se rappellent que les
deux administrations avaient décidé,
chacune de son côté, de préparer une
vente et qu’elles ont ensuite décidé d’un
commun accord de fondre le deux ventes
en une et d’en partager fraternellement
le produit, dans la proportion de 3.5
pour l’Orphelinat et de 2/5 pour l’Asile des vieillards.
Ceux qui ont lu régulièrement les
Chroniques de l'Echo cet hiver ont quelque idée du travail qu’ont fait les dames
du Comité pour assurer le succès de
l’entreprise. Ils savent qu’elles se sont
réunies régulièrement pendant tout l’hiver, tantôt à l’Orphelinat, tantôt a S.t
Jean, et que le nombre des ouvrières
aux doigts de fées qui prenaient part
à ces séances de travail s’est plus d’une
fois approché de la quarantaine. A ce
travail collectif il faut ajouter celui
que plusieurs de ces braves et dignes sœurs on fait chez elles, avec un
zèle et une activité infatigables. Beaucoup a déjà été fait, mais il reste encore beaucoup à faire pour que le résultat de la vente soit à la hauteur du
besoin. On compte que les acheteurs
ne manqueront pas, à une époque de
l’année où la population, indigène et
étrangère, de la Tour et des environs
est particulièrement nombreuse. Les vendeurs, je veux dire les vendeuses, aussi
aimables et empressées que possible, ne
manqueront pas non plus, nous pouvons
vous l’assurer, cher lecteurs. Il dépend
en partie de vous qu’il y ait abondamment de quoi vendre. Apportez vos dons,
en argent ou en nature, apportez-les au
plus tôt -— et si ne vous le pouvez avant
apportez-les encore au dernier moment,
suivant l’avis du Comité. Vous aurez
droit à toute la reconnaissances de ces
dames qui ont mis tout leur cœur à cette
œuvre, et des ces deux interessantes familles qui, l’une à l’entrée de la vie,
l’autre à son déclin, ont toutes deux
égallement besoin du secours charitable de ceux qui ont des forces pour
travailler et des biens pour en jouir et
en faire jouir.
Val S. Martin. 24 Août.
« Qu’à jamais nos belles Vallées.
«Rendent gloire à leur Créateur» c’est
l’hymne que bien des cœurs ont dû
chanter, en se rendant à la réunion annuelle de l’après-midi au Col des Fontaines. — Quel ravissant panorama se
déroule devant les yeux de ceux qui
suivent le chemin qui y conduit: d’abord
ce sont les bords si variés de la Germanasca qui n’a heureusement pas appris que la ligne droite est le meilleur
chemin, ensuite le sentier s’engage au
milieu de vertes prairies, puis cotoie
des montagnes agrestes pour aboutir
enfin tout là haut à un délicieux bois de
sapins et de mélèzes, parqueté de mousse,
de fleurs et (ne vous en déplaise) même
de fruits, car les myrtilles abondent
dans cette saison.
A la vérité la pente est parfois bien
rapide et le chemin cette annee poussiéreux, mais nul plaisir sans peine ; et
qui eût songé à se plaindre en contemplant l’assemblée réunie dans une des
clairières du bois, prête à entendre le
message de la Bonne Nouvelle ! — Les
trois messagers chargés de nous l’apporter, Mr. Tron de Massel, M.r Pons
suffragant de M.r Giraud de Prali et
M.r Léger de Rodoret, nous ont successivement entretenus de la Mission
du Chrétien en général et du Vaudois
en particulier.
Il doit, lui qui a reçu la Parole, té
moigner par ses paroles; lui pour le
quel Dieu a accompli tant d’actes d’amour, témoigner par ses actes; enfin,
laissant de côté les objections vaines
que le cœur de l’homme est apte a
soulever pour se libérer de son devoir.
se dire que ceux qui dans les .temps
anciens ont été des témoins avaient à
surmonter des difficultés tout aussi grandes que celles qu’il entrevoit devant lui
et courageusement, comme une lumière
que Dieu veut qu’il soit, briller, encourager, consoler, eclairer ceux qui
l’entourent et tout cela pour la gloire
de Dieu. Les cantiques bien soutenus,
les prières ferventes n’ont pas manque,
puis chacun a repris tranquillement le
chemin du chez soi. — Oui
Qu’à jamais nos belles Vallées
Rendent gloire à leur Créateur
Mais aussi
Qu’elles soient de plus en plus peuplées
De vrais disciples du Sauveur.
Le 15 Août 1902. N’ayant vu mentionnée, dans le dernier N. de 1’ « Echo »
que la fête qui eut lieu à l’envers du
Villar, je ne voudrais cependant pas —
en bon PramolUn — que celle du Val
Pérouse passât sous silence. C’est en
effet à La Sarrà (et non Las Arà comme veut le Guide des Vallées Vaudoises),
que le 15 courant, à 9 h. i\2 du matin, se réunissaient plus d’un millier de
personnes, provenant des paroisses voisines de Villesèche, Pomaret, St. Germain, Prarustin et Pramol.
Après l’invocation, le chant du cantique 29: « 7Z faut Grand Dieu...» et
la prière, le président, M. le pasteur
J. Marauda de Pramol lit la « parabole
des deux fils» (Matth. XXI, 28-32), et
adresse quelques paroles en général,
à la place de M. A. Gay de Prarustin,
qui n’avait pu se trouver au milieu de
nous.
Suivent ensuite les allocutions de
MM. Micol de Villesèche et E. Pascal
de Pignerol, qui insistent spécialement
sur ces deux points : que nous soyons
de parole, et que nous ne nous laissions point devancer au Royaume des
Cieux par « les péagers et les femmes
de mauvaise vie» (v. 31).
Puis l’assemblée chante l’hymne 142,
« Jésus est notre ami suprême » et M.
Micol adresse à Dieu une prière, après
quoi M. le prof. E. Bosio nous entretient d’histoire vaudüise, en nous rappelant 3 faits qui ont principalement
relation avec la localité où on se trouvait réuni ;
1. Le passage de Catinat et de
ses troupes (1686).
2. Le passage des Vaudois échappés de Balsille, pour délivrer la Buà
de Pramol des ennemis (1690).
3. Le camp du maréchal La Feuillade (1704), dont on voit encore les
profondes tranchées.
M. Forneron, prot. au Pomaret, parle
ensuite sur le même sujet, en citant
deux faits concernant deux personnages
bien connus: le renégat Bernardin Jahier,
et le Capitaine Jahier.
Enfin, M. le pasteur Ugo Jauni de
S. Remo, nous entretient sur la « nécessité de l’œuvre d’Evangélisation en
Italie et son excellence ».
Pendant le chant du dernier cantique — 36, « Gloire à Toi, Père Eternel »
— a lieu la collecte qui produit frs.
48,59, après quoi la prière de M. le
prof. Bosio termine la réunion.
Il était midi, et le brouillard qui de
temps en temps nous avait enveloppés,
et même fait grelotter bon nombre
d’entre nous, se dissipant tout à fait,
on prit d’assaut les bonnes fontaines
qui abondent sur notre belle montagne, et chacun se mit en devoir d’alléger sacs et paniers. 0.
4
Députés au Synode. Dans sa séance
du 3 c., l’assemblée de Pral a élus
députés au Synode MM. Jules Guigou
et Jacques Rostan, tous les deux des
Guigou.
Les députés de Rodoret sont MM.
J. H. Pascal, des Fontaines, et Philippe Baral, de Serveil.
Les députés de Massel sont J. Antoine Micol et Frédéric Micol.
Les députés de Villesèche sont MM.
J. J. Tron, des Clos, et l’ancien de
l’Albarée.
NoüYelIes et faits divers
France,
Pendant les réceptions officielles qui
ont eu lieu samedi à Besançon. Mr.
Trouillot, ministre du commerce, a répondu au président du Consistoire, Mr
Cadix, que «le gouvernement était partisan, au point de vue religieux, de
la liberté absolue, et que la sympathie
du gouvernement était assurée au culte
protestant ».
Au président du consistoire israélite,
le ministre a également déclaré « que
le gouvernement était partisan de la
liberté » et il a ajouté que le ministère
« reconnaissait le loyalisme des israélites »
A son tour, la délégation du clergé
vint saluer le ministre. Le vicaire général, qui la présidait, ayant assuré
«Mr le ministre du dévouement du
clergé bisontin à la France et à l’Eglise,.,. », Mr Trouillot a répondu:
«Je crois pouvoir compléter la pensée de Mr. le vicaire général en ajoutant ces mots:.... et aussi à la République. Ce n’est pas suffisant d’aimer
la France, il faut encore respecter ses
lois. »
Zurich. Les élèves Israélites et le sabbat.
La question de savoir si les élèves israélites peuvent être dispensés des travaux
de plume le jour du sabbat est depuis longtemps agitée dans les écoles de Zurich.
La Commission scolaire avait cru devoir
la trancher négativement, et elle avait
invité les parents Israélites qui demandaient cette faveur à placer leurs enfants
dans des ecoles inofficielles ou à créer
une ecole juive dans un délai déterminé.
Le Conseil de la Communauté israélite
a recouru contre cette décision auprès
du Conseil d’Etat. Ce corps a donné
raison aux recourants, au moins dans
une mesure. Il a décidé que les enfants
Israélites qui suivent les écoles publiques
seraient exemptés de tout travail manuel
le samedi si leurs parents eux-mêmes ne
travaillaient pas ce jour-là et s’ils adressaient au maître une demande écrite.
{Semaine Religieuse).
Angleterre. — Parmi les hôtes étrangers venus en Angleterre pour le couronnement d’Edouard VII, lisons nous dans
la Semaine Religieuse se trouve, à côté
de Léwanika, le roi des Ba-Rotsi, le
premier ministre du roi de l’Ou-Ganda.
Une des premières visites que ce fonctionnaire africain ait faites à Londres a
été pour la Maison de la Church Missionnarg Society, qui travaille depuis vingtcinq ans à l’évangélisation de son pays.
11 a déclaré aux directeurs qu’il faudrait
pouvoir envoyer encore dans la région
de rOu-Ganda 200 missionnaires et instituteurs européens. Le premier ministre,
ou “ Katikiro, „ était accompagné d’un
secrétaire indigène qui rend, depuis dix
ans, de grands services à la mission et
qui a même composé un commentaire sur
l’Evangile selon saint Matthieu.
— 4
— On annonce la mort de Monsieur
Georges Pearse, un laïque anglais
qui a beaucoup travaillé pour l’évangelisation de la France. Il avait épousé
en secondes noces Miss Jane Bonnycastle, qui, avec sa sœur, évangélisait
à Paris les militaires français. Pendant
la guerre de 1870 Madame Pearse
continua son œuvre en Allemagne auprès des prisonniers de guerre. Ce fut
l’année suivante, si nous ne faisons
erreur, qu’elle visita nos Vallées et
parla de son œuvre dans plusieurs réunions spéciales. Plus tard M. et M.me
Pearse, dont l’œuvre en France était
entravée par le gouvernement, passèrent en Algérie. Revenu à Paris, M.
Pearse y fonda le dépôt central de publications religieuses. Il retourna en
Algérie et fonda, en 1881, une mission
évangélique en Kabylie, dont il continua à s’occuper par correspondance
quand l’âge et les infirmités l’eurent
contraint de se retirer en Angleterre.
Il était né en 1815.
— Le rapport de l’Asile des Lépreux
de Jérusalem pour 1901 nous apprend
que le budget de cet établissement a
ete de 49,522 fr. 50, laissant un encaisse de 750 francs. Les malades ont
été plus nombreux que précédemment,
et la maison s’est remplie, abritant une
cinquantaine de malheureux, qui paraissent mieux apprécier la sollicitude
et les soins dont ils sont l’objet.
Pour la première fois, le docteur
Einsler, rattaché à l’asile, a constaté,
chez un des malades remis à ses soins,
une amélioration sensible. Il est prouvé,
dès lors, que les injections faites avec
l’huile chaulmoogra, tirée d’une plante
de l’Inde et préparée par la maison
Merck de Darmstadt, combattent les
progrès de la lèpre, sans guérir ceux
qui en sont atteints.
Il existe depuis un an dans l’état de
Pen.sylvanie un tribunal spécial pour
les enfants appelé Junevile Court et qui,
s’occupant des enfants accusés de délits
ou de crimes, prend des mesures pour
leur faire remonter la pente et les retirer des sociétés perverties ou criminelles ou ils ont vécu. Un des principaux moyens est de leur assigner un
gardien ou tuteur, qui veille sur l’enfant coupable, le conseille et le dirige.
Ce sont le plus souvent des dames qui
remplissent ces fonctions de probation
officers et grâce à leur entremise, d’excellents résultats ont déjà été obtenus.
Revue Politique
Ainsi que nous l’annoncions dans le
dernier R. de VEcho, S. M. est parti
pour son voyage à Berlin le 26 c. A
Goeschenen, le président de la confédération Suisse, accompagné de tout le
Conseil Fédéral, du personnel de la légation d’Italie à Berne et des autorités
du canton d’Uri, attendait le Roi qui
fut reçu à la gare au son de la marche
royale. Au dîner de gala, offert à Victor
Emmanuel, des toasts de circonstance,
empreints de bienveillance et de courtoisie, furent échangés entre M. Zemp et
notre Roi. Sans faire naturellement la
moindre allusion au fâcheux incident
diplomatique qui vient d’être résolu, les
deux chefs d’état ont fait des vœux pour
que les liens d’amitié, qui unissent depuis si longtemps la Suisse et l’Italie,
se resserrent toujours davantage. La réception simple et cordiale a fait une
excellente impression au Roi qui, avant
de partir, en a témoigné sa haute satisfaction. A 6 h. 52, le train royal est
reparti pour Schaffouse ; il est arrivé à
Potsdam mercredi 27 à 5 h. de l’aprèsmidi. Rous devons forcément renvoyer à
un prochain R. les détails concernant les
réceptions et les fêtes de Potsdam et
Berlin.
Le 25 c. le préfet du palais a officiellement participé au président du conseil
des ministres, aux présidents des deux
branches du Parlement, aux ministres
et aux grands officiers de l’état que dans
4 mois la Reine donnera le jour à un
autre prince ou princesse de la maison
de Savoie.
Dans le but de protester contre les
agitations suscitées à Palernie par les
partisans de Palizzolo, et pour donner
un témoignage de sympathie au prince
Alexandre Tasca di Cuto qui vient de
sortir de prison où il avait été renfermé
pour avoir dévoilé les turpitudes et les
malversations commises dans les administrations publiques de la ville, un grand
banquet a été organisé le 24 c. dans le
salon do l’exposition. Environ 400 personnes, y compris les hommes les plus
en vue de l’île, y ont pris part. Le
professeur Impallomeni, les députés Colajanni et De Felice, et plusieurs autres
orateurs ont insisté sur la nécessité de
purifier le milieu politique si gravement
corrompu, de mettre en relief le mal
pour tâcher d’y porter remède et d’inculquer dans le peuple l’amour de l’unité
en combattant le régionalisme, F arme
préférée des “ mafiosi „.
Le 14 c., le navire italien “ Governolo
en revenant d’une croisière sur les côtes
du Benadir, aperçut quelques tartanes
qui essayaient de débarquer des armes.
Les contrebandiers s’étant refusés de
suspendre le débarquement, la Governolo
bombarda les embarcations et les coula
à pic. Le village Candía, qui n’a pas
voulu reconnaître le protectorat italien,
a subi le môme sort.
— La lutte sauvage engagée pour
défendre les écoles congréganistes en
Bretagne est terminée et, bon gré mal
gré, la loi a été exécutée dans toute l’étendue de la république. Mais les cléricaux et les nationalistes ne se tiennent
pas encore pour battus. François Coppée
propose à ses « coreligionnaires » de refuser l’impôt au gouvernement en guise
de protestation, en les priant de faire
parvenir au plus tôt leur adhésion aux
bureaux de la Libre Parole. Rous verrons
ce qui en sortira.
— Au Vénézuela les révolutionnaires
marchent de triomphe en triomphe. Les
communications avec le centre de la république sont interrompues et le désordre
règne partout. Ce déplorable état de
choses justifie donc F intervention des
grandes puissances (Allemagne, France,
Italie, Etats-Unis) qui ont des intérêts
là-bas. Si l’ordre tarde a être rétabli le
Vénézuela va être soumis au contrôle
d’une commission financière internationale
comme l’Egypte.
— Au S. O. de la province chinoise
de Tchang-Tchao, 2 missionnaires viennent d’être massacrés par les indigènes
qui les ont retenus coupables de l’introduction du choléra par l’empoisonnement
de l’eau.
— Reitz, l’ex-secrétaire d’état du
Transvaal, a déclaré que, malgré les protestations de l’Angleterre, il n’y eut jamais de guerre plus inhumaine que celle
du Transvaal. 50 mille fermes auraient
été détruites avec la dynamite et les
dégâts s’élèveraient à plus de 500 millions de francs !
Rous souhaitons que ces chriffres soient
exagérés à dessein ; toujours est-il que
la souscription nationale hollandaise en
faveur des Boers, organisée par trois
grands journaux, va être la bienvenue
et soulager bien des misères.
j. c.
Madame EMILIE MEILLE-GAUFRÈS
et ses enfants remercient affectueusement
tous les amis qui leur ont témoigné leur
sympathie à F occasion de leur grand
deuil, et prient les personnes qui n’ auraient pas reçu la participation officielle
de la mort de M. le Comm. Paul
■Vieille de vouloir bien excuser cet
oubli involontaire et considérer ces lignes
comme un équivalent.
Société d’histoire vaudoise
ih
L’assemblée annuelle de la 8ociê||
aura lieu le lundi, 1 Septembre, à 8 fi
du soir, dans la salle du synode.
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