1
sixième année.
IV. 3T.
7 Juillet ISTI.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Qua Coûtes les choses qui soot véritables. occupeut
vos pansées — ( Phxlippiens., IV. 8.)
PBIX D’iSOMMEKEMT :
Italie, a domicile ('tm an) Fr, 3
Suisse................*5
France.......................
Allemagne
Angleterre, Pays-Bas . • 8
ürt munéfo séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BOREAUX O ABONNEMEHT
ToRre-Pem.ice : Via Maestra,
N.42, (Agenzia bibliogra^ca)
PiQNERoi. : J. Chîantore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Fi/Orenck : Librerìa Evangelica. via de'Panxani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de Jig-ne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l'administration
au Bureau à Torr.e-Pellice.
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction: & Mr.jf*. Malan
Prof. Ò. Torre-Pel ice.
iSomrïialr*o,
La loi de rorgaoisatlon militaire. — La
mémoire et le jugement dernier. — L'ApicuHure (suite). — Nouvelles religieuses. — Chromque vaudoisr. — Chro7iique politique.
L4 LOI
de réorganisation militaire.
Nous avons promis à nos lecteurs de
nous occuper de la nouvelle loi sur la
réorganisation militaire ; mais nous avons
cru devoir attendre qu’elle fût aussi approuvée par la Chambre des députés,
comme elle l’avait déjà été par le Sénat.
Nous espérions qu’elle sortirait plus libérale des délibérations de la Chambre , et
le rapport du député Corte, rapporteur
de la Commission, était de bon augure.
Nous y lisions en effet', entr’autres excellentes choses, ce qui suit ; « Les membres
de votre Commission, rendant hommage
à la plus entière liberté do conscience,
ont cm que si, d’un côté, tous les citoyens
doivent concourir à la défense du pays,
il faut, d’un autre côté, respecter la conviction de ceux qui, par sentiment religieux , ont de la répugnance à répandre
le sang. En établissant que ceux qui ont
l’intention de devenir ministres d'un des
cultes reconnus par l’Etat peuvent satisfaire à leurs devoirs de citoyens en ve
aht a» secours des mourants, des blessés
et des malades, votre Commission croit
avoir réussi à concilier les obligations du
citoyen avec les devoirs de la charité,
communs à toutes les croyances religieuses. La faculté laissée au Gouvernement
de fixer le nombre de ceux auxquels est
accordée cette mesure exceptionnelle, servira à empêcher que la vocation au ministère du culte ne soit un prétexte de
faiblesse ou de lâcheté ».
D’après le projet de la Commission do
la Chambre, il ne devait plus y avoir une
première et une seconde catégorie, mais
tous les jeunes gens devaient passer trois
ans .sous les armes et ensuite, dans l’infanterie, servir pendant 9 ans encore en
congé illimité et dans la cavalerie passer
cinq ans sous les armes et quatre ans eu
congé illimité.
Cependant la Commission ne voulait pas
sacrifier complètement les intérêts de la
société civile à ceux de l’institution militaire. C’est pourquoi elle proposait à peu
près ce qui existe en Prusse, le volontariat d’un an en faveur de tous les jeunes
gens capables de prouver par des examens
dont le programme sera donné par le ministère de la guerre, d’avoir fait, avec
succès, les éludes complètes des écoles
primaires. Ces jeunes gens auraient eu,
après leur année de service, onze ans de
congé illimité, et^pour les jeunes gens
qui étudient po^r le ministère, il éÎait
pourvu de la. manière suivante dàns'f’art.'^
2
-210
4 do projet : I giovani aspiranti al minittero di uno qualunque dei culti tollerati
dallo Stato sono ammessi al volontariato
di un anno a parità di condizioni cogli
altri cittadini, e saranno assegnati a prestar servizio in uno spedale militare per ■
quel periodo di tempo non maggiore di
un anno, che verrà stabilito dal Ministero
della Guerra. Il loro numero verrà ogni
anno determinato per decreto reale', deliberalo dal Consiglio dei Ministri.
Sempre quando le classi alle quali appartengono per fatto di leva sono chiamate
sotto le armi, essi sono assegnali a prestar
servizio come cappellani militari o come
infermieri.
Comme conséquence de l’obligation absolue du service militaire pour tous les
jeunes gens capables et non exemptés par
la loi, et de l’abolition de la distinction
en soldats appartenant à la première et
de soldats appartenant à la seconde catégorie , la Commission proposait l’abolition de toute surrogation et de tout affranchissement.
Enfin elle admettait aussi l'institution
des milices provinciales, composées de
tous les soldats d’infanterie qui ont achevé
leurs huit ans de service dans l’armée
.régulière, .soit au régiment, soit en congé
illimité.
La Commission était unanime à présenter et à défendre cette loi. la majorité
de là Chambre l’accueillait favorablement,
le Ministre de la guerre lui-même semblait
lui donner son adhésion, lorsque tout-à^cçup nous voyons un membre de cette
Commission, puis tous les autres et le
rapporteur lui-même, abandonner leur
projet et adopter, pour le moment, celui
du Sén^t. Le Ministre de la guerre avait,
à ce qu’il paraît, fait sentir la nécessité
de se contenter des . dernières mesures
déjà votées par la Chambre haute, plutôt
(pie do ne rien avoir, car la loi corrigée
par les,députés, dans le sens proposé par
la Commission, devait retourner au Sénat,
qui peut-être ne l'approuvait pas et ainsi
la réorganisation militaire était renvoyée
aux calendes grecques, te Ministère et la
Chambre paraissent s’être souvenus de
l’adage ; un ii«nS|Vaut.mieux que deus tu
Hauras.
! ! .Il ipf ¡1 -O l, ■ - U
Cependant la Commission, et avec elle
la Cbaùibre dans sa majorité,'ii’oïit pas
entièrement renoncé à leur projet et le
député Corte, rapporteur de la Commission, expose les considérations qui l’ont
décidé, lui et ses collègues, à formuler
un ordre du jour dans lequel sont sanctionnés les nouveaux principes sur lesquels doivent reposer à l’avenir nos institutions militaires. — Cet ordre du jour
adopté par la Chambre est le suivant :
«Le Parlement, convaincu de l’urgente
nécessité de rendre obligatoire pour tous
les individus le service militaire personnel en une unique calégorie, avec les
tempéraments qui permettront, en temps
de paix, de cultiver les carrières civiles,
les arts et les industries, en respectant
en même temps les intérêts privés, invite
le Gouvernement à présenter, à la réouverture de la session , un projet de loi
qui, réformant les dispositions des lois
antérieures, y introduise l’application des
principes susmentionnés, et passe à la
discussion des articles.
.4insi que nous l’avons dit, tous les
articles du projet voté par le Sénat ont
été adoptés sans variation. — Nous continuons ainsi à avoir les deux catégories,
l’affranchissement, mais seulement de la
première catégorie pour la seconde ; c’est
un progrès; la durée de la ferma dans
l’infanterie pour les soldats de première
catégorie est de 4 ans, et pour la cavalerie de 6 ans ; le volontariat d’un an peut
faire passer'celui qui l’a fait, et qui paie
la somme fixée peur l’affranchissement,
dans la seconde catégorie; et pour ce qui
concerne les jeunes gens qui se vouent
aux études théologiques, — voici l’article
qui les concerne : Sono dispensati dalla
istruzione militare, dietro loro domanda,
gli ascritti alla seconda categoria che siano
alunni cattolici in carriera ecclesiastica,
od aspiranti al ministero del euUo in aUre
comunioni religiose tollerate dallo Stato,
coir obbligo però di prestare, in tempo di
guèrra, la loro assistenza sino alÇetà di
34 anni negli spedali e nelle ambulanze.
Ainsi pas de différence, à cet égard,
entre élèves catholiques et élèves protestants. Mais l’article dté ne concerne que
ceux d’entre eus qui apparliennont à la
3
-211
seconde catégorie ; quant à tous les autres,
s'ils veulent pouvoir suivre la carrière
des études, ils doivent passer par l'année
de volontariat, ou payer l’affranchissement de la première pour la seconde catégorie. Nous conseillons à nos jeunes
théologiens de penser è temps au volontariat d'une année, lequel en même temps
qu’il leur offre la possibilité de s’acquitter
de leur devoir enver.s leur patrie, leur
permet de passer de droit dans la seconde
catégorie et de continuer leurs études
après un an d’interruption. Voici les conditions de ce volontariat : — 1* Avere oltrepassalo il 17’ anno di età, ma non
essere ancora stalo chiamato all'estrazione
a sorte per fallo di leva. — 2* Solloporsi
alle proprie spese di mantenimento , vestiario , ed equipaggiamento durante la
contratta ferma. — 3" Dimostrare con appositi esami disposti dal Ministro della
Guerra, di avere fatto con successo gli studi
completi delle scuole elementari superiori.
— 4’ Comprovare la buona condotta con
attestati legali.
.4 ri. S‘. — / volontari senza soldo, i
gitali alla fine della contratta ferma hanno
dato prova di sufficiente istruzione militare, possono conseguire, all’ epoca della
leva della rispettiva classe, l'affrancazione
nel senso dell'a/rt. 5°, pagando una somma
che viene in occasione di ogni leva fissata
pei' decreto reale.
Enfin cet article 3* est ainsi conçu :
L’affrancazione stabilita dalla legge 7
luglio 1866 cessa di ^produrre l'assoluta
esonerazione dal servizio militare, e produce soltanto il trasferimento dalla prima
alla seconda categoria della stessa classe di
leva. Il prezzo massimo di affrancazione
sarà stabilito per legge.
Nous l’avous djl, cette loi signale un
progrès dans le sens libéral sur l’ancienne,
mais, jusqu’à ce que les principes formulés par la Commission de la Chambre aient
été adoptés nous p’avons pas la nation
armée, c’est-à-dire comprenant )a richesse
et l’intelligence, et nous n’avons pas l’entière égalité. Nous espérons que ces principes seront bientôt adoptés ; et nous faisons des vœux pour que l'armée, ainsi
composée, nombreuse et forte pour la
défense de la patrie et de la liberté, n’ait
jamais à tirer l’épée du fourreau.
LA »ÊMOIRE
et le Jugemeol dernier.
L’observqtion de faits attestés par des
savants sefnble prouver que toute pensée
qui une fois a frappé l’esprit est impérissable , et qu’il suffit d’un développement
des forces de l’intelligence pour évoquer
devant toute âme humaine jusqu’au moindre détail de son existence passée. Chacun sait comment une circonstance fortuite, quelques notes de musique, une
odeur, un visage, une parole peuvent
éveiller soudain le souvenir des choses
si profondément enfouies dans les replis
de la mémoire qu’elles étaient comme
nulles et non avenues.
Une fille de 24 à 25 ans, qui ne savait
ni lire ni écrire, fut atteinte d’une fièvre
nerveuse durant laquelle elle ne cessa de
parler en latlil, en grec et en hébreu,
d’un ton très pompeux et avec une prononciation très distincte. Ce cas singulier
attira l’attention d’un jeune médecin, qui
en fit une étude spéciale et très approfondie. On remplit plusieurs feuilles des
choses qu’elle disait dans ses rêveries.
C’étaient des sentences dont chacune était
raisonnable et intelligible, mais qui le
plus souvent n’avaient aucun rapport
entre elles. Parmi les passages hébreux,
un petit nombre seulement étaient tirés
de la Bible; les autres semblaient appartenir au dialecte rabbioique. Impossible
de croire à une mystification ; car nonseulement cette fille était connue pour une
simple et bonne créature, mais elle était
encore en proie à une fièvre nerveuse
tfès caractérisée. Dans la ville môme oîi,
dès sa jeunesse, elle avait servi dans plusieurs familles', on ne put trouver la solution de ce mystère.
Cependant le jeune médecin fit les recherches les plus minutieuses sur tout
son passé ; car la malade était incapable
de répondre à une seule question. Il finit
par découvrir qu’à l’âge de neuf ans,
étant d^'à orpheline, elle avait été accueillie par un vieux pasteur, qui la garda
dans la maison tant qu’il vécut. En s’enquérant des habitudes de ce vieillard, l’on
découvrit que, durant bien des années
4
-212
avant sa mort, il avait eu le coutume
d’arpenter son corridor sur lequel ouvrait
la porte de la cuisine, en répétant à haute
voix des morceaux de ses auteurs favoris.
C’était un homme très érudit étirés hébraïsant. Parmi ses livres, qu’on découvrit
chez sa nièce, on trouva une collection
d’écrits rabbiniques, et plusieurs des Pères
grecs et latins. Le médecin y découvrit
un si grand nombre de passages répétés
par la malade qu’il ne put plus douter
(|ue les impressions faites autrefois sur
son cerveau, peut-être à son insu, n’eussent été rauimés sous l’empire de la lièvre.
Ce fait authentique prouve que les impressions faites sur la mémoire par le
moyen des sens peuvent y demeurer bien
longtemps, sans que celui-là même qui
les a éprouvées s’en doute, pour reparaître
tout-à-coup sous l’action de la fièvre, de
l’opium ou do quelque autre cause qui
agit comme stimulant sur le cerveau. —
Plusieurs pen.seurs et savants qui ont fait
une étude particulière des phénomènes
de la mémoire pensent qu’elle est impérissable, que les moindres détails de notre
existence y sont gravés en caractères indélébiles, pour reparaître un jour, au
moment de la mort par exemple, et que
c’est là peut-être ce redoutable livre qui
sera ouvert au jour du jugement et oü se
trouvera inscrite toute parole inutile. —
Quand on songe à la nature d’un esprit
vivant, on comprend que le ciel et la
terre passeront plutôt que la mémoire
d’un seul de ces faits et de ces pensées
qui form’ént les chaînons, souvent inaperçus, mais très réels, de cette vie dont
nous aurons à rendre compte ; de ces
faits et de ces pensées qui sont l’expres
sion souvent inconsciente ou involontaire
de notre volonté, de ce qui constitue proprement notre être.
En 1825, l’Âmiral Beaufort, voulant s’élancer à bord de VExcellent, dans la rade
de Portmouth', manqua son but et tomba
dans la mer à une grand profondeur. Après
un premier moment de lutte avec la mort
il éprouva le calme corporel et ¿e sentiment de lassitude d’une personne prête à
s’endormir, mais en même temps«.les
moindres circonstances de son passé,
même le plus reculé, se présentèrent à
lui comme dans un panorama ; ses fautes
surtout reparurent devant lui avec une
grande vivacité. Et non-seulement il vit
ses actions, mais il les jugea avec le sentiment du bien et du mal, et fît des réflexions sur leurs causes et leurs conséquences. Tout ce déluge d’idées, déclarait
l’Amiral lui-même, s’était concentré dans
un espace de temps qui n’excéda pas
deux minutes. — Une petite fille de neuf
ans qui tomba dans un étang d’où elle
ne fut retirée que tardivement, et qui fut
aussi près de-la mort qu’il est possible
de l’être, vit de même reparaître devant
son esprit avec un détail et une netteté
extrême tous les actes et tous les sentiments de sa vie.
Nous pouvons à peine nous représenter
combien est redoutable entre les mains
de Dieu cette puissance indescriptible de
la mémoire. Il suffit au Créateur de nos
âmes immortelles d’en toucher un ressort
pour remettre en lumière les péchés les
plus oubliés pour faire frémir l’âme et la
remplir de remords. — Quelle rétribution
d’une vie coupable que cette résurrection
d’un odieux passé, de cette armée de péchés qui soudain se dresseront en bataille
devant la conscience épouvantée ! O vous
qui vivez sans Christ ! n’est-ce pas là un
véritable enfer ? Il ne serait besoin d’aucun châtiment matériel pour rendre votre
malheur complet. Quand votre Créateur
et votre juge, entre les mains duquel vous
êtes, vous ôtera tout ce qui à cette heure
vous distrait de vous-mêmes et vous ca-r
che vos péchés, quand vous serez livrés
à vos souvenirs, la mémoire suffira pour
vous causer un tourment éternel ! Ame
pécheresse ! tu ne saurais fuir celui qui
tient également en sa main et ton passé
et ton avenir. Tu ne peux fuir ta mémoire, tu ne peux fuir toi-même, et tu
portes l’enfer dans ton propre sein. Pour
échapper aux honteux et hnmiliants souvenirs enfouis dans des replis de ta mémoire , pour effacer à jamais ces pages
ineffaçables qui te rempliraient éternellement de honte et de remords, tu n’as
qu’un parti à prendre; jetle-toi dans les
bras de Jésus dont le sang purifie de
tout péché. Do sa main percée, il effaI cera lui-même ces images qui te trouble-
5
213
raient à jamais; il coudra lui-même tes
péchés dans un sac et les jettera au fond
de la mer. Réfugie toi auprès do Jésus,
pauvre âme poursuivie par tes souvenirs;
il ne met dehors aucun de ceux qui viennent à lui; et ta mémoire même ne
pourra plus t’accuser si tu te donnes à
lui; car Christ est celui qui justifie.
{Feuille religieuse du Canton VaudJ.
L’AIMCULTURE
on l’aisaoce à cdté de la maison
{ Y. N. il.
§ 14. ---- AVANTAGES DES RUCHES
À RAYONS MOBILES.
J’emprunte du Pasteur Bastiau
de Wissembourg la totalité du
présent article.
1° Les rayons, dit-il, sont enlevés
et replacés à volonté sans causer
le moindre tort à la bcàtisse ou aux
abeilles....
2“ La moindre parcelle de rayon
est utilisée.... Un morceau de deux
centimètres carrés est collé à un
support, et procure aux abeilles
une économie de temps, de travail
et de miel....
3" Le mariage des ruches est
facile et n’offre pas le moindre
danger.
4° Il est également très facile
de fortifier une ruche faible. Tout
apiculteur sait par expérience que
les ruches faibles sont plutôt une
source de perte que de profit.
5° Les provisions peuvent être
passées en revue et complétées
par 1 addition d’un ou de plusieurs
rayons remplis de miel. On peut
bien peser en automne les ruches
(on ne devrait jamais y manquer)
et s’assurer d’une manière appro-xiraative de la quantité de leurs
provisions d'hiver.
6* L’enlèvement du miel est très
aisé et s’opère de la manière la
plus appétissante.
1° La reine peut être examinée
à tout instant et remplacée au
besoin par une autre.... On prend
les rayons un à un, et on les examine soigneusement des deux côtés; un peu d’habitude fait qu’on
trouve la reine, pour ainsi dire,
du premier coup d’œil.
8° L’édifice intérieur (la bâtisse)
est renouvelé en tout ou en partie
aussi souvent que cela est nécessaire.
9° La production du couvain
peut être réglée selon le besoin
de la ruche et l’intérêt de l’apiculteur. Beaucoup de couvain (dans
une ruche) est un avantage au
printemps. On y arrive en donnant
un ou deux rayons à couvain operculé aux ruches trop faibles....
10. Le couvain des mâles est
réduit à un minimum indispensable.
11. La production du miel est
portée au maximum ; l’extracteur
permettant de vider les rayons
sans les endommager, ceux-ci sont
rendus immédiatement aux abeilles
qui les remplissent de nouveau
sans tarder,
12. Enfin les essaims secondaires
sont rendus impossibles pour qui
le veut, et je ne connais que très
peu de cas ou l’apiculteur ne doit
pas le vouloir. Les ravages de la
fausse téigne sont arrêtés; on n’a
qu’à ‘enlever et à nettoyer les
rayons attaqués et à diminuer la
ruéhe (voir N. 2 — 1871). Ces
ruches sont d’excellentes ruches
d’observations. L’ essaimage s’y
fait avec une sûreté et une facilité
qui ne laissent absolument rien à
désirer. Mais, en les pratiquant.
6
-2H
oos apiculteurs ne tarderont pas
4 s’apercevoir qu’une çhose leur
fait défaut, c’est le moyen d’avoir
toujours à leur disposition des rayons vides, chose à laquelle il a
été pourvu par l’extracteur du miel
à force centrifuge.
Les ruches à rayons mobiles
réunissent des avantages si nombreux qu’elles devront nécessairement tôt ou tard remplacer toutes
les autres. Il est clair que nos apiculteurs ne changeront pas leur
méthode du jour au lendemain. Je
leur conseille, à titre d’essai, de se
procurer une de ces ruches et de
l’étudier, de se familiariser avec
les différentes manipulations; ils
ne tarderont pas à suivre mon
exemple en se convertissant à l’apiculture rationnelle,
§ 15.--DE l’EXTRACTEUR k MIEL.
Monsieur Hruschka inventa, il
y a quelques années, une machine
par laquelle, après avoir enlevé
l’opercule ou la péllicule de cire
qui recouvre les cellules pleines
de miel, au moyen d’un couteau
de table bien tranchant, et avoir
placé les rayons dans l’appareil
tournant qui se trouve dans le récipient cylindrique de la machine
avec .quelques tours imprimés rudement à l’appareil, le miel s’échappe des cellules et tombe dans
le récipient pour couler de là dans
le vase qui l’attend. Les rayons
placés dans l’appareil tournant ne
se rompent point, sont vidés complètement par la force centrifuge,
et le miel qui en sort est limpide,
sans la moindre,parcelle* de cire
ni de pollen, ni ancnne substance
quelconque. Le paiol extrait des
rayons de cette manière ne peut
contracter le goût de cire' qu’on
lui trouve lorsqu’il passe sous la
presse employée jusqu’ici. Mais
l’extracteur à miel de M. Hruscbka, capitaine autrichien en retraite. est tellement compliqué et
d’un prix si élevé qu’il ne pourra
jamais devenir d’un usage général.
Il est vrai qu’il a été modifié déjà,
et on espère le modifier encore.
afin que la plupart de nos apiculteurs puissent le construire euxmêmes; celui qui écrit ces lignes
s’en occupera incessamment et fera
connaître sous peu le résultat de
son travail.
Le principe d’après lequel fonctionne l’extracteur à force centrifuge pouvant être appliqué de différentes manières, il est clair qu’on
pourra arriver aux mêmes résultats par plus d’un chemin. Au reste
la nécessité donnera de l’industrie
pour en assurer la réussite.
Un Apiculteur.
ilout^elUa rdtijteuôeo
Le Synode de l’Eglise presbytérienne
d’Ecosse a terminé sa session annuelle
le 3 courant. Un des sujets de ses délibérations a été la réunion de l’Eglise libre
et de l’Eglise presbytérienne-unie. M' LBridel disait en 1863: « Cette fusion rencontrait beaucoup de difficultés de part
et d’autre; mais on y mit tant de bonne
volonté qu’avant trois ou quatre ans, ces
deux dénominations religieuses ne formeront plus qu’une seule et même église ».
Si M. Bridel s’était trouvé en Ecosse cette
année il aurait été bien déçu, en constatant la lenteur des progrès que fait la
question, et il anrait été attristé de la
mauvaise volonté de quelques-uns à l’égard ,de .l’union projetée.
f Chrétien évangéliqiteh
7
-215
Aixgleter*i»o. Dans le but de réagir contre le fléau de l’ivrognerie, lé gouvernement so propose de soumettre au
Parlement une loi tendant à dimiouer les
débits de boisson et à faire en sorte que
ceux de ces débits qui continueront à subsister soient tenus plus respeclablement
(expression anglaise) que cela n’a été le
cas jusqu’ici. ¡La Famille J.
Etats-Unis d’Amérique. —
La population des 37 républiques des
Etats-Unis d’Amérique s’est accrue de
1830 à 1870 de 7 millions, 94 mille, 809
habitants. Elle s’élève, y compris celle
des territoires, au chiffre de 38.538.180.
Suisse. La population de la Suisse,
<l’après le recensement du 1" décembre
1870, est de 2.670.375 habitants.
Angleterre. Le résumé des recettes des diverses sociétés religieuses
d’Angleterre pour l’année 1870-1871 s’élève à vingt-huit millions, huit cent deux
mille, trois cent soixante quinze francs.
Dans cette .somme n’est pas compris le
produit des ventes de Bibles et de traités
religieux, qui est pour 1870-1871 de plus
de neuf millions de francs.
Irlande. On lit dans le premier
journal médical de Londres :
« Une adresse a été présentée à M. Tener,
grand propriétaire en Irlande, pour le
remercier d’avoir fermé tous les cabarets
qui se trouvaient sur ses terres; l’ivrognerie et les crimes y ont dès lors sensiblement diminué, et les taxes locales pour
les pauvres ont pu y être aussi considérablement diminuées. Voici la réponse de
M. Tener. « J’arrivai sur mes terres désirant ardemment Iravailler au bien de la
population, mais j’y trouvai un grand
nombre de cabarets qui corrompaient la
vie sociale et faisaient régner la misère
et le vice au lieu du bonheur et de la
prospérité. Maintenant dans un district
de 20 lieues carrées, il ne se trouve plus
un seul débit de vin ou de liqueurs, et
les résultats ont été une entière absence
de crimes et un grand abaissement de la
taxe des pauvres». — «Quoique nous ne
soyons pas partisans de l’abstinence totale , ajoute le journal anglais, nous ne
pouvons passer sous silence un témoignage d’une pareille valeur; il offre un
exemple remarquable de l'influenco qu’un
seul homme peut exercer ».
Que n’avous-nous un M. Tener parmi
nous! Mais les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons ne lui permettraient pas de faire autant de bien;
et c’est au nom de la liberté do commerce
et d’industrie qu’on offre dans nos villages
et dans nos hameaux à des centaines de
personnes, l’occasion facile de descendre,
les jours de dimanche, de fêtes, de marchés ou de foires, au niveau ou un peu
au dessous de la brute.
(!rhront(|ue SJaubotee
Lundi prochain, 11 courant, à 4 heures
da l’Après-midi aura lieu , dans le temple
neuf de la Tour, la cérémonie des pro
motions de l’Ecole supérieure des jeunes
filles, du Collège et de l’Ecole Normale.
M'Charbonnier directeur de l’Ecole Normale est chargé du discours dit des promotions.
Une lettre que nous avons reçue, il y
a déjà quelque temps, avec prière de
l’insérer dans l'Echo, signale, enlr’autres
abus dont sont victimes les instituteurs
et les institulricès de nos écoles, le fait
qu’une Commission d’instruction s’est permis de rogner les honoraires bien modiques d’une institutrice. — Voici un passage
de cette lettre ;
« L’inspecteur de l’arrondis.sement trouvant que le subside assigné à la maitresse
d’école de la paroi.sse de......était iu
sufiisant, le fit augmenter de francés 50
par le Conseil provincial, car, disait-il,
fà vergogna a tutta la Provincia di sapere
che quella Comunità dà uno stipendio simile ad una maestra; mais la Commission
scolaire ne fut pas du tout de cet avis,
et trouva que la maîtresse était bien assez
payée. Il fallait remédier au mal (I).
« L’inspecteur voulait que l’inslituirice
• eût 175 francs, (sans doute pour 6 mois
d’école). La Commission s’arrangea pour
qu’elle ne les eût pas, et elle obligea
pendant quatre années de .suite les institutrices à lui restituer en sem-et la moitié
du subside de la Provinoe, soit 25 francs;
de cette manière les honoraires n'étaient
8
-*16
plus que de fr. 150, au lieu de fr. 175 ;
août 50 de la Table, 50 de la Province et
50 de la population ou de la Commune.
« Oîi est allé cet argent? demande l’auteur de la lettre; qu’a-t-on gagné?» —
« L’inspecteur ayant appris qu’on faisait
un tel usage de l’argent de la Province
ne fit plus transmettre les fr. 50 ». Des
faits semblables n'ont pas besoin de commentaire.
(¡rftrontclue )ïolttt(|ue.
Itallo. Florence. Le Sénat a clos la
session par les deux discours patriotiques
des Sénateurs Vigliani et Casati et s’est
ajourné à Rome aux cris de vive le Roi !
Vive l’Italie!
Le roi est parti de Florence pour Naples et pour Rome le 28 juin a 4 h. de
¡’après-midi. Toute la ville était sur pied
pour prendre congé de lui. Le roi a remercié Peruzzi, le syndic de Florence,
pour ces démonstrations de sympathie et
iui a dit : « J’éspère que vous ne m’éxilerez pas de Florence et que vous me
permettrez d’y revenir bientôt et souvent ». — Il est arrivé à Naples le 29 à
9 h. du matin et est allé immédiatement
visiter l'exposition maritime. Il a fait son
entrée à Rome dimanche 2 juillet à midi
et 30 minutes, au milieu des acclamations d’un peuple immense. L’enthousiasme était indescriptible. .4près 23 ans d’efforts l’Italie a achevé son unité en prenant
possession de sa capitale. Nous disons
volontiers avec l’Italie: Trêve aux fêtes
maintenant, mais travail persévérant et
sérieux, instruction ; —nous ajoutons; développement religieux et moral selon l’Evangile. Alors nous réaliserons la parole
que le roi Victor-Emmanuel adressait aux
nombreuses députations qui l’entouraient :
Roma è nostra e la manterremo.
ROME. — Une confession du pape. La
Libertà, journal de Rome annonce que le
pape a prononcé dans un récent Concistoro à peu près les paroles c{oi suivent,
en prenant congé des cardinaux : Oui,
vén. frères l nous sommes abandonnés
de tous et il n’y a pas lieu de compter
sur aucune puissance. Les Souverains
m’ont envoyé des délégués et des congratulations, mais ce ne sont que des paroles;
en effet nous n’avons rien à espererl....
Leroi viendra... les ministres viendront...
Le Corps diplomatique viendra aussi, et
si quelque titulaire fera defaut, il y aura
ta légation, ce qui sera la même cnose...
— Nous avons fait tout ce qu’il était possible de faire. Nous avons tout tenté auprès des grandes puissances. Elles nous
ont répondu par de grands compliments
et rien de; plus; -tont est fini; il n’y a
plus rien à espérer. Peut-être direz-vous
.qu’on peut compter sur le secours de la
France ; mais la France sortie maintenant
d’une crise terrible devra encore subir
des épreuves très dures. C’est pourquoi
unissons nous dans nos prières à Dieu;
car en dehors d’un miracle, tout est
perdu ». Du reste dans ce Concistoro le
pape aurait fait plusieurs nominations et
aurait parlé avec une violence insolite
contre le roi lui-même.
— Le père Hyacinthe a écrit de Rome en
date du 22 juin une longue lettre au journal des Débats contre le pouvoir temporel
et particulièrement contre la pétition du
cardinal de Bonnechose et des autres évêques , à l’Assemblée nationale en faveur
du rétablissement de ce pouvoir.
MILAN. Un manifeste de l’Internationale
de Milan voté par 2540 personnes termine
par les paroles qui suivent: « Les principes de la Commune de Paris sont les
nôtres. Nous acceptons la responsabilité
de ses actes. Vive la République sociale!
Berlin. Les cléricaux allemands se
sentent profondément blessés du blâme
que la Cour de Rome a infligé à leurs
amis de la Diète allemande, connus sous
le nom de parti du Centre. Ce parti dévoué au pape, aurait dans son opposition fait cause commune avec les ultradémocrates; c’était plus qu’il en fallait pour
mettre entre tes mains de Bismark une
arme dont il ne manquerait pas de se
servir à son avantage.
Angleterre. Le recensement décennal de la population a eu lieu dans
tout le Royaume-Uni d’Angleterre. Il constate 31.465.470 habitants, dont
22.704.108. h. pour l’Angleterre et le Pays
de Galles,
5.402.759 h. pour l’Irlande,
3.358,613 h. pour l’Ecosse.
Ces chiffres accusent une augmentation
totale de 2.637.884 h. depuis 1861.
Sous le rapport religieux l’Irlande compte
4.141.933 catholiques
1.260.806 protestants.
Londres compte a elle seule plus de
3.800.000 habitants.
— Le D® Livingstone. Les dernières nouvelles qu’on ait reçues du D' Livingstone
sont parvenues à miss Livingstone, fille
du célèbre explorateur, par une lettre
datée de Zanzibar, le 30 avril 1871, et
écrite par le D' Kink. — D’après cotte
lettre il est à supposer que le D' Livingstone a atteint le but qu’il s’était proposé
et qu’à son retour en Europe il pourra
faire la description de son voyage.
E. Mxlàn Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Cbiaûtoro.