1
01nq.ulème année.
IV4 31.
5 Août ISTO.
L’ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spé«ialement consacrée anx intérêts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.,
vos pensées — Î PhiHppiens., IV. 8.)
occupent
PRIX O ABOMNERENT :
Italie, ik domicile (un an) Fr. 3
Suisse..................• 5
France..................* 6
Allemagne...............• 6
Angleterre , Pays-Bas . » 8
Un numéro séparé \ 5 cent.
Î7n numéro arriéré : 10 cent.
BDHEADX D’aBONNEHENT
ToRRn-PEr.r.iCE : Via Maestra,
N. 42. (Afjensia bil^liogra/ìca)
PioNEROL : J. Chiantore Impr.
Tlrin :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Fi.orence : Libreria Evan^efica, via de’Paniani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envols franco. S'adresser pour l'administration
au Bureau ii Torre-Pelllce ,
via Maestra N. 42. — pourla
rédaction : à Mr. A. Revel
Prof, h Torre-Pellice.
Sommaire.
La curiosité. — Variétés : Fragment d^’une
relation d’un voyage célèbre de Fontainebleau à Fréjus. — Apiculture (xi). — Chronique locale. —• Chronique politique.
LA CURIOSITÉ
La curiosité est sans doute l’une
des dispositions les plus persistantes de la nature humaine. Les
enfants sont éminemment curieux,
et cette curiosité supplée chez eux
au manque de j ugement en les poussant à l’acquisition de beaucoup de
connaissances, que par leur insouciance ils ne rechercheraientjamais
sans cela. Mais la curiosité n’est
pas le partage exclusif des enfants.
Les hommes faits et même les vieillards se montrent également curieux dans l’occasion. Voyez ces
jours-ci, où chaque heure peut nous
apporter quelque fatale nouvelle ,
avec quelle impatience le courrier
n’est-il pas attendu ? Avec quelle
avidité ne se jette-t-on pas sur les
journaux? Et ce n’est pas aux articles de fond, ni aux discussions
parlementaires, m aux chroniques
(.
locales, ni même à la fameuse chronique du Concile que l’on s’arrête;
tout cela est assez mal venu. Ce
que l’on recherche avec un empressement fiévreux ce sont les nouvelles... les nouvelles de la guerre,
la grande question qui préoccupe
à un si haut degré ! Etes-vous rencontré, un journal A, la main , par
quelqu’un de cette classe nombreuse qui n’a ni la /acilité , ni le
loisir de lire, sa demande n’est pas
douteuse: quelles nouvelles avonsnous de la guerre ?
A cette curiosité s’associe en
général un besoin singulier de fortes émotions. Vous redouteriez d’apprendre que quelque fait d’armes
a étendu sur le sol un grand nombre de vos semblables , privés de
vie , GU , ce qui est di.x fois pire ,
seulement couverts de blessures ,
qui,faute de so|ns, deviennent promptement mortales .et jettent dans
une inexprimable agonie ceux qui
en sont atteints, sans qu’une parole de sympathie et de consolation
vienne en diminuer l’amertume,
sans qu’ils aient même la triste satisfiaiction de feir© parvenir à leurs
2
-m
familles leurs derniers adieux. Et
cependant si le journal ne vous
disait rien de nouveau, s’il ne vous
rapportait quelqu’une de ces funestes et dramatiques rencontres où
des hommes, destinés à s’aimer mutuellement, se portent mutuellement
la mort ; vous auriez quelque peine
à réprimer un sentiment de déception.
La curiosité est un instrument
admirable , mais il peut être fort
mal employé. C’est ce qui arrive
chaque fois qu’elle incline vers la
connaissance du mal ou seulement
vers la satisfaction d'une émotion
stérile de toute louable activité ,
stérile de toute détermination généreuse pour notre propre bien et
celui de nos semblables.
Voulons-nous condamner la curiosité qui nous pousse à nous enquérir si anxieusemeutdes résultats
de la guerre et de tout ce qui s’y
rapporte ? Tant s’en faut, et nous
trouverions bien apathique , pour
ne rien dire de plus, celui qui demeurerait volontairement étranger
aux événements si graves qui s’accomplissent journellement et qui,
en fin de compte . nous intéressent
de si près. Ce que nous condamnons c’est la curiosité oisive et égoïste ; mais nous voudrions au contraire fournir à la curiosité industrieuse et active un aliment plus
étendu. Nous voudrions que chacun
pût se faire une idé«-plus juste des
conséquences de IIP guerre, des
soufirances indicibles et des misères de tout genre qui en résultent,
afin que chacun pût apprécier convenablement ce fléau infernal et
surtout afin que chacun se sentît
poussé, dès maintenant, à faire
tout ce qui est en son pouvoir
pour adoucir lesmaux incalculables,
qui accompagneront la guerre actuelle. Nous regrettons que Texiguité de notre feuille ne nous permette pas de mettre sous les yeux
de nos lecteurs les souffrances
atroces occasionnées par la longue
guerre des Etats-Unis encore si
peu éloignée de nous, et de la
guerre plus récente de 1866 dont
le dernier drame a été la sanglante
bataille de Sadowa et dont les
tristes souvenirs, bien propres à
émouvoir les cœurs les plus durs,
vont être publiés à Paris dans un
ouvrage ayant pour titre : La mission des femmes en temps de guerre.
par M”® W. Monod.
11 y a des comités établis pour
recueillir les offrandes destinées
au soulagement des blessés, et il y
a des pays , comme l'Angleterre ,
par exemple, où l’on recueille des
sommes très-considérables pour cet
objet. N’aurions-nous pas, nous
aussi, notre obole à offrir ? Dans
divers lieux, des réunions de prière
sont établies en faveur des soldats
qui vont affronter la mort, tout en
la portant, d’ordre supérieur, à d’autres soldats. Nous avons lu avec
émotion dans le journal L’Eglise
libre la prière suivante d’une jeune
fille de dix ans : « Seigneur bénis
les soldats. Qu’ils' pensent à toi,
quand ils verront le danger ; qu’alors ils tournent leur face vers toi î
Qu’il n’y'nit pas beaucoup de sang
versé. Tc<, retiens-les par ta main,
par ton bras puissant, par ton saint
Esprit. Dirige pour cette guerre
ceux qui gouvernent, oh oui ! dirige-les.. Console les mères désolées,
console-les! Fais qu’elles te disent :
3
-243
voilà mon enfant ; je le remet dans
tes mains ».
N’aurons-nous pas nos réunions
de prière aussi ? Et surtout, pourrons-nous oublier , dans le sanctuaire de nos familles, de présenter
au trône de la Grâce ces milliers
d’hommes qui d’un instant à l’autre
vont être appelés à paraître devant
le tribunal du souverain Juge ?
®artctÎ6,
FRAGMENTS d'une Relation d’nn voyage
célèbre de Fontainebleau à l’ile d’Elbe.
Les hommes les plus puissants,
ceux dont la volonté met en mouvement les peuples, dont le nom
et la louange courent par toutes
les bouches, sont sujets à d’étranges revirements de fortune , à d’amères déceptions et â d’indicibles
avanies.
Qu’on en juge par les quelques
fragments suivants tirés du journal
de voyage de Fontainebleau à Fréjus, écrit par l’un des Commissaires
des Alliés chargés d’accompagner
Napoléon F se rendant à son empire microscopique de l’île d’Elbe.
A peine avait-il passé un certain
rayon de Paris qui ne s’étend pas
au delà de Nevers, et fut-il laissé
par sa garde qui l’avait accompagné jusque là , que le moindre cri
de vive l'Empereur, la moindre
acclamation ne vint plus frapper
aon oreille ; tout au contraire, il
allait à la rencontre d’une succession progressive de surprises non
seulement humiliantes, mais menaçantes pour sa vie même. Le général Âugereau lui réservait la première. Ecoutons le narrateur :
« Le 24 vers midi, à moitié chemin de Roanne à Valence, nous
rencontrâmes le maréchal Augerau,
Il descendit de voiture, l’Empereur
mit aussi pied à terre, leva son
chapeau en s’approchant du maréchal , et l’embrassa ; celui-ci ne
répondit à aucune de ses civilités.
« Où vas-tu comme ça ? » demanda
Napoléon: « tu vas à la cour ?» —
« En attendant je vais à Lyon, » dit
Augereau. L’Empereur le prit par
le bras et lui fit suivre pendant un
quart d’heure le chemin de Valence.
J’ai su ensuite qu’il lui avait adressé des reproches au sujet de
la proclamation. « Elle est bien
bêle ! • lui disait-il ; « pourquoi des
injures contre moi ? 11 fallait dire
tout simplement; le vœu de la
nation s'étant prononcé en faveur
d’un autre souverain , le devoir de
l’armée est de s’y conformer. Vive
le roi , vive Louis XVIII. » Augereau, qui tutoyait l’Empereur comme celui-ci le tutoyait, lui reprocha
sa rage de conquêtes à laquelle il
avait sacrifié le bonheur de la nation. Enfin, las d’un discours si désagréable , Napoléon se tourna tout
d’un coup vers le maréchal, l’embrassa, leva de nouveau son chapeau et remonta en voiture. Augereau , toujours les mains derrière
le dos et le bonnet sur la tête ,
voyant Napoléon déjà placé, lui fit
enfin, de la main, un signe dédaigneux comme pour lui dire : adieu,
je n'ai plus besoin de loi ! Puis il
alla regagner sa voitnre , non sans
nous avoir salués en passant de la
manière la plus gracieuse qu’il lui
était possible de prendre >.
Une seconde surprise plus terrible l’attendait un peu plus loin...
4
-244
« Il fallait relayer à Orgon. Le
désordre y était à son comble. Les
postillons avaient eu la cruelle
malice d’arrêter précisément au
pied d’une potence dressée en face
de la poste, et de manière que les
jambes d’un mannequin attaché à
ce gibet, pendaient devant la portière. Napoléon baissa la glace et
avança la tête pour voir ce que
c’était, il aperçut avec horreur une
représentation de sa propre personne , un homme de paille revêtu
de son uniforme, barbouillé de sang
et portant sur la poitrine un écriteau avec cette inscription : Tel
sera tôt ou tard le sort du tyran.
Il leva brusquement la glace, baissa
le sthore et se retira consterné
dans un coin de sa voiture entourée
d’une multitude de personnes qui
cherchaient, d’un œil curieux et
animé par la colère, à en braver le
maître et à savourer le plaisir de
le contempler dans l’humiliation
et l’effroi. Blotti dans un coin , silencieux , défiguré et pâle comme
la mort, il ne se tira de ce mauvais
pas que par notre secours. Sa voiture attelée la première partit aussitôt sans nous attendre, et dès qu’il
fut sorti d’Orgon, se voyant séparé
de nous, il jugea prudent de se
travestir. Ayant quitté son uniforme
pour une redingote bleue, et mis
sur sa tête un chapeau rond garni
d’une cocarde blanche, il fit descendre son courrier, monta son cheval
et courut lui-même devant sa propre
voiture. Le croyant toujours dedans
et ne sachant rien de son déguisement nous le crûmes dans le pins
grand danger au relais de PontRoyal , car le peuple fit tous ses
efforts pour enfoncer les portières
qui étaient fermées à clef ; s’ils y
eussent réussi, le général Bertrand
qui était seul dans la voiture, ne
pouvait manquer d’être mis en pièces. Mais nous parvînmes à les
éloigner, et Bertrand échappa heureusement à travers une grêle de
pierres qui lui furent lancées de
toutes parts. La demande de quelques femmes est digne d’être rapportée : elle est vraiment nnique
dans son genre : « Pour l’amour de
Dieu , livrez-le nous au pillage ; il
l’a si bien mérité par le mal qu’il
vous a fait, aussi bien qu’à nous ,
que rien n’est plus juste que notre
demande. »
« A une lieue au delà de S‘Canal,
nous atteignîmes l’Empereur qui
était entré dans une chétive auberge
nommée la Calade, à quelques pas
du grand chemin. Ce fut là que
nous apprîmes son travestissement.
Toute la suite depuis les généraux
jusques aux marmitons, portait déjà
des cocardes blanches, ce qui prouve que, prévoyant sans doute ce qui
lui devait arriver, il en avait fait
d’avance une ample provision. Son
valet de chambre vint au devant de
nous , en nous priant de vouloir
bien ne voir; pour le moment, dans
la personne de l’Empereur que le
colonel Campbell, dont il avait pris
le nom en arrivant. Comme j’avais
devancé mes collègues, je reçus le
premier cet avis, et fus conduit par
l’hôtesse dans une petite chambre
où j’aperçus un homme en rédingote bleue, penché sur une table,
la tête appuyée dans ses deux mains,
et dont l’attitude annonçait une
affliction profonde. Bien que prévenu de son changement de nom
et de. oostume, j’étais loin de re-
5
-245
connaître le Conquérant qui avait
fait trembler l’Europe. Je m’approche avec un peu d’hésitation,
il se relève au bruit de mes pas,
et me montre son visage plein de
trouble et dans l’agitation d’un
homme qui s’éveille au milieu d’un
songeeifrayant; des grosses larmes
sillonnaient ses joues. Il me fit
signe de ne pas le traiter de Majesté , et de m’asseoir. Les autres
commissaires étaient arrivés pendant ce temps-là. Tant que l’hôtesse fut dans la chambre , il ne
parla que de choses indifférentes,
et dès qu’elle fut sortie, il reprit
sa première posture. Nous le quittâmes , mais il nous fit prier de
passer de temps en temps dans sa
chambre , afin que cet air de familiarité écartât les soupçons sur
la qualité de celui qui l’habitait.
Nous lui fîmes observer qu’on
savait fort bien que le colonel
Campbell était passé la veille se
rendant à Toulon : alors il résolut
de prendre le nom de lord Burghersh.
« Le diner étant servi, il se mit
à table avec nous, mais la crainte
du poison l’empêcha de toucher
à aucun des mets, car ses cuisiniers ne lui avaient rien préparé.
Il eut donc la complaisance de
nous regarder manger en gens de
conscience nette , dont le voyage,
et en dernier lieu une course ra.
pide, avaient aiguisé l’appétit. Pour
sauver les apparences, il se servait de chaque plat, mais un
moment après, il en jetait une
partie sous la table et renvoyait
le reste avec son assiette. Un peu
de pain et nne bouteille de vin
qn'il envoya chercher dans .sa
voiture et qu’il partagea avec nous,
voilà en quoi consista tout son
repas. Il était au reste affable et
prévenant à notre égard , et quand
l’hôtesse fut sortie, il nous parla
de l’inquiétude où il était pour
sa vie...............................
Il nous rapporta le dialogue qui
s’était établi à son entrée dans
l’auberge, entre lui et l’hôtesse.
— «Eh bien ! » avait demandé cet» te femme, « avez-vous rencontré
» Buonaparte ?» — « Non ». —
» Je suis curieuse de voir s’il
» pourra se sauver : je crois tou» jours que le peuple va le mas» sacrer. Aussi faut-il convenir
» qu’il l’a bien mérité, ce coquin» là. Dites-raoi donc : on va l’em» barquer pour son île , n’est-ce
» pas ?» — « Mais oui ». —
«Ah! mais on le noyera, j’e» spère? » — « Oh î sans doute, »
avait il répondu. « Vous voyez donc,
ajouta-t-il, à quels dangers je suis
exposé ». Son inquiétude et son irrésolution redoublaient d’un moment à l’autre ; il nous pria de
chercher s’il n’y avait pas dans
cette auberge de porte dérobée,
par où il eût pu s’évader en cas
d’attaque, ou si la fenêtre, dont
il avait, en arrivant, fait fermer,
par précaution, les volets inférieurs , n'était pas trop haute pour
sauter dehors. Je lui dis, après
y avoir regardé, que cette fenêtre
était garnie d’un treillis de fer ,
ce qui acheva de le déconcerter à
tel point que le moindre bruit le
troublait et le faisait changer de
couleur.
Nous le laissâmes dans cet état
au sortir do table , et en retour»
6
-246
nant de temps en temps auprès de
lui, comme il l’avait désiré: nous
lui vimes souvent les yeux remplis de larmes ».
L’APICULTURE
00 l'aisance à côté de la maison,
XI.
(Suite V. n® ^21)
2. « La ruche en cloche est
bien certainement la ruche la plus
répandue ( en France ) ; elle se
rencontre pour ainsi dire partout.
Impossible de comprendre la vogue
dont elle jouit depuis des siècles,
car outre l’inconvénient, signalé
déjà pour la ruche ovoïde, d’être
d’une seule pièce, elle n’oflFre que
peu de place pour les provisions
d’hiver, et favorise par sa large
base la production des faux-bourdons. La ruche eu cloche essaime
facilement par suite de ses petites
dimensions , de la chaleur qui s’y
accumule, etc.: mais elle est toujours pauvre en miel, excepté
dans les contrées particulièrement
favorisées... Si l’on tient absolu
ment à conserver cette espèce de
ruches que nous ne pouvons recommander que sous le seul rapport de son prix peu élevé, il
faut avant tout les agrandir en
leur donnant une hausse par en
bas, et puis pratiquer une ouverture dans la partie supérieure
pour y mettre un magasin à miel.
Les essaims seront moins nombreux, mais on gagnera en miel
ce qu’on aura perdu en mauvais
essaims...».
3. « Ruche à hausses cylindriques. Les hausses sont des cylindres ayant de 0” 30 à 0” 33 de
diamètre et 0” 15 à 0™ 12 de
hauteur. On en réunit deux ou trois
selon la grandeur de l’essaim qui
est à recueillir, et on ferme le
haut par un couvercle plat. Un
essaim ordinaire, recueilli dans
deux hausses, parviendra sans
peine à les remplir complètement,
à moins que l’année ne soit trop
défavorable. L’année suivante il
lui faut plus de place pour prendre tout son développement ; on
enlève à cet effet le grand couvercle et on ajoute une troisième
hausse et même une quatrième si
on le juge convenable, mais toujours par en haut. En les ajoutant par en bas les abeilles les
rempliraient plus vite de rayons,
mais ce seraient en majeure partie
des rayons à faux bourdons, que
l’apiculteur empêchera toujours
autant que faire se peut. La ruche
à hausses est excellente, elle est
en même temps agréable à la vue ,
surtout lorsqu’elle a été faite , non
pas à la main, mais sur une machine à métier ».
... La rjiche à hausses carrées
ne diffère de la précédente qu’en
ce que les hausses ordinairement
en bois, sont des châssis ou caisses
ayant 0™ 26 de côté et 0™ 12 à
0“ 15 de hauteur.
Dans la description de la ruche
à hausses, nous ne savons pourquoi le Pasteur Bastian ne fait
aucune mention du grillage que
chaque hausse doit nécessairement
avoir dans sa partie supérieure.
Il se compose de petits liteaux en
bois d’un centimètre de diamètre
placés en forme d’echelle à une
distance suffisante au passage des
abeilles d’une hapsse dans l’autre.
7
-Ì47.
Ces liteaux seront fixés de telle
manière qu’ils ne gênent en aucune façon le parfait assemblage
des hausses , et permettent à l’apiculteur , lorsqu’il veut enlevjer
une pleine de provision, de passer
la lame d’un couteau rasant le
dessus des liteaux pour couper
les rayons de la,hausse de dessus
qui toucheraient à celle de dessous.
La ruche Radonan très répandue
en France et ailleurs, et que nous
avons mise à l’épreuve est munie
du grillage indispensable dont
nous venons de parler.
Qu’elles soient ovoïdes, en cloche , coniques ou à hausses , ces
ruches peuvent toutes être construites en paille. Avec de la bonne
volonté et un peu d’exercice, nos
apiculteurs parviendront facilement
à se les faire eux-mêmes. Celles
construites en teilles de noisetier
sur cordons de paille de quatre
centimètres peuvent durer 20 ans;
celles lissées en ficelle une douzaine d’années. Nous aimons le
dire, les ruches en paille sont
excellentes ; les abeilles s’y plaisent, donnent plus d’essaims que
la vieille ruche en bois : on a observé que la fausse teigne ne s’j'
propage pas facilement et qu’elles
conservent assez bien la chaleur
en hiver et la repoussent en été.
Elles sont commodes lorsque l’on
est appelé à recueillir les essaims
sur les arbres que l’on ne veut
pas couper.
Quant à notre vieille ruche
longue et étroite , ronde ou carrée,
il faudra tôt ou tard se décider à
la mettre au feu , elle n’a d’autres
qualités que celle de tenir les
abeilles au chaud pendant l’hiver.
Il n'y a aucun plaisir à soigner
les abeilles dans une pareille ruche; des que les essaims y sont
installés on n’est plus maître d’eux
et l’on ne peut s’emparer de leur
miel qu’en ayant recours à l’empoisonnement de toute la population de la ruche, méthode barbare
qui ne se pratique plus que dans
les pays ignorants et peu civilisés.
Convenablement traitées ces différentes ruches peuvent donner
quelques bous résultats mais leurs
avantages disparaissent complètement devant ceux de la ruche
couchée et de la ruche à rayons
mobiles, dont nous nous occupe
UN APICULTEUH.
Chrontjquc locale.
Le 15 courant aura lieu, comme d’habitude , la réunion annuelle sur les hauteurs d’Angrogne, à l’endroit nommé Corabaribaud.
La séance du matin sera remplie par
la lecture et méditation du Chap, xxiv du
livre de Josué, et par deux discours ayant
trait, l’un à l’histoire vaudoise , l’autre à
l’évangélisation. La séance de l’après-midi
sera spécialement consacrée aux enfants,
On y lira le Chap, ii de l’Evangile selon
S‘ Luc et des allocutions seront adressées
aux enfants soit sur le contenu de ce
chapitre soit sur des faits relatifs à l’évangélisation. Voici du reste le programme
qui sera suivi:
Matin. — Chant — prière — lecture de
Josué XXIV —chant — méditation — chant
— discours sur l’histoire vaudoise — discours sur l’évangélisation — chant prière do clôture.
Soir. — Chant — prière — lecture de
Luc. Il — chant — introduction du sujet
— allocutions aux enfants — prière de
clôture — chant doxologique.
Lundi 8 courant les nombreux amis de
Monsieur Henri Peyrot, Giudice Conciliatóre , lui offriront à Torre-Pellice un diner
pour fêter sa récente nomination de chevalier de la Couronne d’Italie.
8
-248
Nous avons souvent vu avec peine la
manière acerbe dont la presse critique
les moyens employés, par les autorités
chargées de veiller à la sûreté publique,
pour nous délivrer des individus vagabonds de la race canine. Que ces moyens
ne soient pas toujours les meilleurs nous
en convenons; mais quand on considère
à quels affreux dangers nous sommes
exposés de la part do ces animaux qui,
sans exagération, sont dix fois trop nombreux , on ne doit point être trop scrupuleux sur les moyens employés pour prévenir de pareils dangers. La vie d’un seul
être humain vaut plus, selon nous, que
celle de tous les individus réunis de la
race canine et nous n'hésiterions pas,
pour sauver la vie d’un homme , à sacrifier tous les chiens de l’univers. Il ne
règne que trop, à cet égard, une coupable négligence. — Il nous a été rapporté
qu’un de ces jours derniers, un homme
de S‘ Germain, occupé tranquillement à
labourer son champ, a été assailli à l’improviste par un chien enragé qui venant
sur la route de Piguerol s’est détourné
du chemin pour s’élancer sur cet homme
et le Imordre aft'reusement à la figure.
Qu’on se représente la désolation de cet
homme et ae sa famille!
(¡rkrontc|ue yolitique.
Tous les regards se tournent vers le
Rhin. Napoléon dont le cœur, à ce qu’il
paraît y était depuis des années, est
maintenant en personne sur ses bords ,
ou, du moins, il y était le 2 courant
puisqu’il a assisté au fait d’armes par lequel les français prenant l’offensive passèrent la frontière malgré les forces et la
position de l’ennemi. Quelques bataillons
suffirent pour s’emparer des hauteurs dominant Saarbruck. — L’artillerie chassa
promptement l’ennemi de la ville; l’action
se termina à 1 heure. L’élan fut grand,
les pertes légères. L’Empereur et le Prince
impérial qui assistaient à l’action sont rentrés à Metz à 4 h. Ainsi dit un télégramme
de Metz reproduit par tous les journaux.
Mais n’est-ce pas curieux que Saarbruck
étant au pouvoir des français. Napoléon
ait cru prudent de s’en retourn«» à Metz?
II paraît que la possession était peu sûre ;
en efl'et un télégramme de Berlin du même
jour, à la nuit, annonce que Saarbruck
et Werzieg sont occupés par les Prussiens.
On parle aussi d'une bataille considérable sur la Baltique et d’une ou deux
canonnières prussiennes coulées à fond.
On le dit, mais on dit quë On est souvent
menteur l
Un prix considérable est promis par
une société au prussien qui aura capturé
le premier chassepot.
Il n’y a aucune nouvelle bien certaine
de la guerre. Le Roi de Prusse a assumé
le commandement suprême de l'armée.
Il a donné à Mayence une digne et belle
proclamation qui termine par ces mots:
« Dieu sera avec notre juste cause ».
Le Journal des débats a un télégramme
du 30 juillet oh il est dit: il y eut hier
et avant-hier un fort combat |d’avant
garde; 105 blessés ont été transportés à
Metz.
Un télégramme postérieur dit qu’il y
eut 11 morts, parmi le.squels un officierV
et que la ville de Saarbruck fut en partie
incendiée.
L’agglomération des troupes dans les
provinces rhénanes commence à y faire
sentir la disette. On dit aussi que le thyfus
a éclaté dans quelques villes, entr’autres
à Mayence.
C’est à peine si l’ou daigne jeter les yeux
sur les nouvelles d’Espagne qui du reste
n’offrent rien d’intéressant.
En Italie on parle d’une entente en
négociation entre les cabinets de Florence,
de Londres et de Vienne pour le maintien
de la neutralité. En attendant le ministère
de la guerre fait, à ce qu'il paraît, de sérieux préparatifs. On lit sur les murs des
villes des affiches annonçant des achats
de chevaux et de mulets pour le service
de l’armée.
Les troupes françaises ont presqu’entièrement vidé les états du pape. Le 3
courant elles ont évacué la ville de Viterbe. Les légionnaires d’Antibes partent
eux-mêmes en grand nombre. On dit que
le Pape et Antonelli sont fort inquiets.
VUnità cattolka turlupine Napoléon d’avoir abandonné son père le pape. — L’Opinione uous apprend que le 2 au matin
est parti pour Vienne, et de là pour l’Allemagne du Rhin, le sénateur Comte Arese;
que le soir du même jour est parti pour
Londres oii il s’arrêtera une dizaine de
jours, le député Minghetti ; enfin que le
général La Marmora fera prochainement
un voyage, pendant lequel H visitera le
théâtre de la guerre. — Un journal de
Naples rapporte que les Allemands établis
dans cette ville, réunis an club des Allemands au nombre de 15, par les consuls
de Prusse et de Bavière, après avoir fait
un© adresse au roi de Prusse, ont souscrit une somme de 8300 firancs pour lesbesoins de la guerre.
.....■ ■ ■ - ■ . . - I ....
, À. BÉVELGérwt.
WgMerOl, iMpi'. Chiantore.