1
Huitième aimée.
IV. 13.
4 Avril,18’73.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée ànx intérêts matériels et spiritnels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sout véritables.,
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
. uccupeut
PRIX d’abonheheht ;
Italie, h domicile (un an) F/. 3
Suisse.......................
France.......................
Allemagne 6
Angleterre, Pays-Bas . • 8
Cn numero séparé : 10 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUHEiDX d’aBOHNEMENT
ToRBR-PEt.MCF : Via Maestra,
N . 42. (Agenzia bibliogrufira)
PiONKRoL : J. Chlanlore Impr.
Tukin:./.J. ‘Tron, via Lagrange
près le N, 22.
Fì.orbnck : Libreria Evangelica. via de’Panzani.
ANNON<’ES : 5 cent, la ligue
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S‘adres.ser pour radmioisiralion
an Bureau d Torre-Pellice.
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction : â Mr. E. Malan
Prof, k Torre-l’ellioe.
Sontimaire.
Société Bibliqu» italjoDoe. — Missions
évangéliquas. — L’universaliste mourant
{suite).— Nouvelles religieuses. — Chronique
Vaudoise. — Chronique Politique.
SOCIÊlUmi^UE ITALIENNE
Résolutions prises 'dans la dernière Assemblée générale:
1. Cette assemblée, reconnaissant l’Ecriture Sainte comme la
parole inspirée de Dieu et, sous
la direction de l’Esprit Saint, le
guide unique et infaillibi n matière de foi et de morale, considère comme le devoir de tout
chrétien , non seulement d’étudier
ce saint livre pour lui même, mais
encore d’en favoriser la diffusion
parmi ses semblables.
* ^^^^ssemblée exprime le
sênIiwnexiyAe sa plus vive reconnai^âijla epvers Dieu tout puissant* pOurJés succès accordés aux
eff&Btg t^e la Société dqrant l’année
passée, et lui demande une plus
abondante bénédiction pour l’année déjà jCommencée.
3. Cette assemblée promet à la
Société son appui énergique pour
l’année courante.
SUSSIONS É\AN&ÉLIQ11ES
Arrhée du missionnaire Treiix
À UN VILL.^GE CAERE
OU LE COLLÈGE DE LOVEDAI.E
A notre arrivée devant une jolie
maison de pierre, située au milieu
d’une prairie que traversent des
allées de jeunes arbres, une trou|je
de jeunes^ Cafres , bien ,habillés
accourut’à notre rencontre.
L’un d’eux me mena à l’imprimerie où se trouvait lerD'^ Stewart,
directeur de l’institution. Il nous
reçut très fraternellement, nous
offrit immédiatement l’hospitalfté
et nous fit visiter l’institution.
Il a sous ses ordres 150 jeunes
cafres qui passent par tous les
degrés de l’instruction, pour devenir évangélistes, instituteurs ,
2
-(98)
ou même missionnaires. Après les
branches élémentaires, telles que
•géographie, histoire, arithmétique , on leur enseigne l’anglais, la
géométrie, l’algèbre, la chimie
agricole, et la chimie inorganique,
la psychologie et la logique, la
physique , ¡l’astronomie , l’économie politique, le latin, le grec
et l’hébreu. Outre les écoles, l’institution a un atelier de charron,
de menuisier, de charpentier et
de forgeron. Elle possède une immense ferme qui sert à nourrir
toute cette jeunesse et qui est
cultivée par elle, après que les.
leçons sont terminées. Une imprimerie fait paraître mensuellement
iin journal fort intéressant, en anglais et en Cafre, cherchant à répandre, parmi les natifs de la colonie, le désir de l’instruction, des
connaissances utiles et des notions
chrétiennes, et parmi les colons,
l’amour de l’œuvre missionnaire.
Il plaide la cause des vaincus au
près des vainqueurs.
C’était à voir ces 150 jeunes gens
tous bien habillés , déjeûner gaiment. Sur les longues tables fumaient appétissantes des grappes
de maïs, non mûres encore et
cuites. J’en goûtai une, et lui
trouvai un goût délicieux , quelque chose de sucré et de nourissant. Du café au lait accompagnait
ce régal. 11 fallait voir l’ordre et
la propreté avec lesquels ces jeunes gens se servaient; A midi ils
ont de la viande; le docteur me
disait qu’il lui fallait près de mille
moutons par année pour nourrir
sa nombreuse famille. Dans la
matinée , je fis la tournée des
classes, j’assistai aux leçons de
géographie, de-latin, de chimie,
et pus me convaincre immédiatement que le niveau de l’instruction
donnée à Lovedale est égal à celui
de notre collège et de l’école industrielle- de Lausanne.
Après diner, on divise les élèves
en plusieurs groupes. Les uns vont
éplucher du maïs, les autres coupent des courges en longues bandes pour les faire sécher au soleil, tandisque d’autres, labêcheou
la pelle sur l’épaule, partent, sur
deux rangs, pour les travaux que
nécessite la culture de la ferme.
Nous fîmes à cheval le tour de
celle-ci. Des travaux considérables,
ont été entrepris pour l’irriguer.
Un canal de près d’une lieue de
long la traverse et la majeure partie
a dû être taillée dans un roc assez
dur. Des sommes considérables ont
été dépensées pour ne pas livrer
les récoltes aux caprices des saisons. La rivière d’où vient le canal
a un cours assez pittoresque; nous
jouîmes beaucoup de notre promenade.
Le soir, nous assistâmes à une
réunion de chant, conduite p.ar
un jeune Cafre, petit, à la physionomie malicieuse et pétillante,
Qt qui porte le nom du célèbre
réformateur John Knox, Il dirigea
les chœurs avec autant d’habileté
et de vivacité qu’ aurait pu le
faire un de nos maîtres d'orchestre.
Les 50 élèves de l’institution de
jeunes filles, qui se trouve à une
centaine de pas de celle des garç&ns rivalisaient avec leurs jeunes
compatriotes- Je jouis beaucoup
de [leur chant, Puis vint le tour de
3
-(99)
de la musique instrumentale. Madame Stewart aVait rapporté d’Ecosse , peu de temps avant notre
arrivée, un assortiment complet
d’instruments de musique, et quinze exécutants jouaient des morceaux d’ensemble avec un entrain
remarquable.
A dix heures et demie tous les
jeunes gens et les jeunes filles
sortirent sur trois rangs, musique
en tête; ils firent un petit tour,
éclairés par une lune dont l’éclat
est inconnu en Europe, puis s’arrêtèrent devant nous et poussèrent
trois hourras frénétiques en l’honneur des missionnaires visiteurs.
Puis ils se retirèrent dans leurs
lits, luxe inconnu aux Cafres et
aux Bassoutos qui couchent dans
leurs couvertures.
Le lendemain, nous visitâmes
l’institution des jeunes filles. Pour
comprendre l’importance de cette
œuvre, il faudrait connaître la
condition épouvantable qui est
faite à la femme Cafre par sa race.
Elle n’est qu’une machine à travailler , et il y a des traits dans
l’éducation des jeunes filles Cafres
qui, racontés dans leur nudité, feraient verser des larmes et pousser
des cris d’horreur. Arracher des
jeunes filles à cette influence dégradante, les élever chrétiennement, les préparer à devenfr des
femmes pieuses qui sachent se
faire honorer et respecter de leurs
maris, des mères de famille capables d’élever leurs enfans dans
la crainte de Dieu , telle est la
tâche que s’est imposée miss Waterston, la directrice de l’institution. On apprend à ces jeunea
filles à coudre, à lire, à écrire, à
calculer, à laver et à repasser.
Cette étude est même un revenu
pour la maison.
D’après tout ce que j’ai vu â
Lovedale et ailleurs, la jeunesse
cafre est aussi bien douée, si ce
n’est îmieux, que la jeunesse européenne, elle la dépasse surtout
pour le chant. La facilité avec laquelle elle saisit les airs et les
retient est étonnante. Les ateliers
qui font partie de la maison missionnaire, ont bien marché la dernière année, grâces en partie au
besoin de wagons qui s’est fait
sentir depuis la découverte des
mines de diamants. Chaque élève
doit payer 50 fr. par année; le
Gouvernement fait un don annuel ;
la ferme aide à nourrir toutes ces
bouches, de sorte que l’Eglise libre
n’a ou n’aura bientôt à payer que
le traitement du D" Stewart et de
ses deux aides. Il faut dire qu’un
capital considérable a été dépensé,
pendant de longues années, pour
qu’on pût arriver |à ce résultat,
et qu’il ne faut rien moins qu’un
directeur tel que le D" Stewart pour
pouvoir faire marcher l’institution
avec ordre et économie.
(4“' Bulletin des missions
du Canton de VaudJ.
L’UNIVERSALISTE MOURANT
(Suite, V. N. Hi.
J’atteadis qa’il coatinuât, mais comme
il ne parut pas avoir riotenlion de le faire,
je repris :
« Dieu est celui qui écoute la prière.
Il nous a encouragés à le prier : Il u’a pas
pas dit que cela ne fit aucun bien de
prier ».
4
-100
« Moa jour est passé, dit-il, il est trop
tard pour moi, il est trop'tard! ».— Noo
monsieur, il n’est pas trop tard. Si vous
sentez le besoin de la miséricorde de
Dieu, vous pouvez l'obtenir. Dieu lui-môme
le dit; Quiconque en vmt qu’il prenne de
l’eau vive librement. Pensez à la mort de
Christ pour les pécheurs, à la miséricorde
de Dieu. « Miséricorde! Miséricorde, ! vociféra-t-il; c’est ce qui rend ma situation
si épouvantable ! J’ai méprisé la miséricorde, je me. suis moqué de Dieu! J’ai
repoussé Christ. Si Dieu n’était que juste,
je subirais sa justice, mais la pensée d’avoir abusé de sa miséricorde est ce qui
m’accable le plus. Mon jour est passé! Je
suis perdu I Je suis perdu > ». Vous avez
tort lui dis-je. Dieu n’a pas limité ses invitations. Christ dit: « Venez à moi vous
tous qui êtes travaillés et chargés.
» Mon jour est passé, dit-il.
» Non, îl ne l’est pas, repris je d’un ton
do voix aussi ferme que le sien : Voici
mnintenant le temps favorable, voici
maintenant le jour du salut.
» Cela n’est pas pour mni ! dit il , j’ai
eu mon temps, et je l’ai perdu 1 J’ai dépensé tonte ma vie pour rien. J'ai été fou
toute ma vio, et maintenant je vais mbii. rir! Je n’ai recherché que ce monde! j’ai
refusé d’écouter Dieu et maiutenanl II m’a
saisi et je ne puis échapper! (La famille
éplorée (juitta la chambre).
» Vous avez encore le temps de le chercher , de vous repentir et de fuir vers
Christ. Vous êtes é temps maintenant, au»
jourd’hui. Le sang de Jésus-Christ purifie
de tout péché. Priez Dieu, vous pouvez
être sauvé.
,» Vous le croyez, mais je le sais mieux
que vous, je le sais mieux que vous-' C’est
trop tard! Je vais mourir, monsieur!
» Christ a accepté le brigand mourant,
dis je, Dieu est si riche en miséricorde
qu’il pardonne au pécheur à la onzième
heure i
» La onzième heure est passée, dit-il.
Celle-ci est la douzième heure. Le temps
de la vengeance de Dieu est venu. J’ai eu
mon temps et je l’ai perdu. Tout est fini.
Je n’ai aimé que le monde et maintenant
je dois l’abandonner. Oh< folie I folie 1
Que m’est devenu le monde ài présent 1
Oh! comment ai-je pu vivre de la sorte?
J’ai été fou toute ma vie > ».
Il prononça ces désespérantes paroles
du ton le plus ferme et le plus décisif. Je
fis tous mes efforts pour le convaincre
de la miséricorde de Dieu en recourant
à l’Ecriture; mais tout ce que je pus dire
ne fit plus aucune impression sur lui. Sa
mère et sa femme entendant notre conversation, étaient rentrées et-s’étaient assises en silence à peu de distance du lit.
Dans le moment même ob il proférait
quelques exclamations sur sa folie et son
amour du monde, son- père, entra, et
après l’avoir écouté un instant, il s’approcha du lit en lui disant ;
« Pourquoi pensez-vous si mal de vousmême? Vous n’avez jamais fait de tort à
personne? ».
« Ne me parlez pas, père, dit-il d’un
ton d’autorité, ou plutôt de haine et de
colère! Vous avez "été mon plus grand
ennemi! Vous m’avez ruiné! Vous m’avez
induit à désobéir à Dieu et à négliger sa
parole ! Vous m’avez entraîné dans le péché lorsque je n’étais qu’un petit garçon!
Vous me preniez avec vous pour aller
pêcher et chasser le dimanche et pour
rôder dans les champs, lorsque ma mère
voulait me conduire à l’égli.se. Vous m’avez
dit (|u il n’y a point d’enfer et que tous
les hommes seront sauvés. Ne venez pas
ici maintenant essayer de me tromper encore. Vous avez fait votre œuvre ! Vous
avez été ma ruine !... Oli ! si j’avais écouté
ma mère, je ne serais pas arrivé à une
telle fin! Ne pleurez pas, ma mère, ne
pleurez pas ainsi! (Il entendait ses sanglots.) Vous êtes une excellente femme;
vous n’avez aucun motif dé craindre.
Dieu prendra soin de vous. Ne pleurez
pas ain.si! Oh! je donnerais un millier de
mondes, si je les possédais, pour avoir
voire piété, ou seulement une partie, on
Quelque Chose qui en approche ! Mais je
suis perdu ' Je suis perdu i Vous m’avez
dit, mon père, qu’il n’y a point d’enfer,
et j’ai essayé de le croire. Je me suis joint
à vous pour le mal, lorsque je connaissais le bien. Je me suis rrde l’enfer. Son
père essaya de lui parler encore, mais il
ne lui laissa jamais finir sa phrase; au
moment oh il commentait h parler, son
5
-101
fils s’écriait: Assez, père, ne me parlez
pasi Vous avez perdu mou âme! Où est
mon frère? ».
Sa femme se leva et s’approchant du lit :
« Il doit être au jardin », dit-elle, « que
lui voulez-vous? Dois-je l’appeler? » —
Oui, appelez-le. A présent (|u’il est jeune,
il faut qu'il sache (|ue ce que les universalistes disent est faux. Il ne faut pas (pi'il
soit entraîtié dans le péché. Je désire qu’il
croie ce que notre mère lui dit ; (|u’il lise
la Bible et (|u'il prie avant (|u’il soit lro[>
tard pour prier; (|u’il ne profane pas le
jour du Seigneur; et qu’il fréquente le
culte, a(ju (|u’il ne meure pas comme je
meurs ».
Son père me regardant, dit; Il a une
fièvre si ardente et une telle soulfrauce
que son esprit n’est pas dans son étal
normal ». — « Père! je ti’ai pas l’es|)rit
dérangé ».
» Daos'ce moment, son jeune frère entra.
L’appelant par sou nom et portant sur lui
110 tendre regard, il lui dit: » Vieus ici,
mon frère. Je m’en vais mourir bientôt,
et j’ai besoin de te parler. Tu es jeune,
è présent. Je le supplie de commencer à
marcher dans le droit chemin. Ne fais pas
comme j’ai fait. Lis la Bible, ne jure jamais , ne prends pas le nom de Dieu en
vain. Va tous les dimanches à l’église.
Ecoute toujours ce que te dira notre mère.
Si j’avais fait ce (|ue notre mère me disait,
j’aurais pu mourir en paix'Elle est une
excellente femme. Ne pleurez pas mère,
ne pleurez fias ainsi ! » ( Elle quitta la
chambre en sanglotant).
« Si l’on le dit qu’il n’y a pas d’enfer
pour les méchants, ne le crois pas. Il y
a un enfer redoutable. Souviens-toi que
je te le dis , étant mourant! si jamais l’on
te dit que tous les hommes seront sauvés,
n’en crois pas un mot. Cher enfant! quel
malheur si tu étais conduit à ta ruine i Ne
crois jamais ce que crorent les universalistes ; crois notre mère. Si je le pouvais,
je l’en dirais davantage une autre fois,
mais je dois mourir ».
Son jeune frère s’était tenu près de lui
en pleurant et faisait tous ses efforts-pour
se contenir jusqu’à ce que, vaincu par l’émotion , il éclata en sanglots et s’élança
hors de ta chambre.
Pendant qu’il parlait à son frère, le
père écouta un moment d'un air impassible, puis il s’esquiva'd’un pas furtif.
C’était une scène des plus émouvaoles.
Sa mère qui était rentrée , sa femme,
et moi même, entièrement gagnés par les
larmes, fnous restâmes queUpie temps
assis en silence. Il y avait île quoi émouvoir un cœur île pierre. Mais le malade
ne versa pas une larme. J’avais espéré ,
quand il parlait si tendrement à sa mère,
et qu’il commençait à causer si aifeclueusemeut avec son frère, ipie sa propre sensibilité aurait été excitée d’une manière
favorable et qu’elle serait un moyen de
vaincre la cruelle et terrible opiniâtreté
de son (lersislant désespoir. Mais il n’y
eut rien de pareil. Sa voix ne s’altéra pas.
Ses yeux ne. s'huméctèreut jamais. Son
front resta de marbre. J’essayai encore de
lui dire quelques mots , mais il ne manifesta aucune disftosiliou à m’écouter,
même il ne répondit à aucuue de mes
questions. , à siiicrej.
iiouücUes religieuses
Oantoii tlo V^aiKl. I.a Commission d’Evangélisation de l’Eglise libre du
Canton de Vaud a dépensé l’année dernière
la somme de g.i.SS') francs collectés dans
son sein.
îNonctiàtol. Un nouveau [irojet de
loi ecclésiastique vient d'être soumis au
Grand Conseil. Il no se rapporte pas seulement à l'Eglise proleslanle, mais aussi
au culte catholique et au culte israèlite.
La nouvelle loi pèche par sa base, car
elle ne pose aucune condition aux élections pour leur conférer le droit de participer aux affaires ecclésiastiques. Il u’est
plus même besoin d’accepter les formes
extérieures de l’Eglise protestante. Tout
citoyen neuchâtelais , jouissant de ses
droits électoraux poliliifues, est, par cela
seul, admis comme électeur dans les paroisses. — Ainsi la notion d’EgliSe est
complètement anéantie.
Quant aux garanties exigées des ecclésiastiques, elles sont réduites à un simple
diplôme de liceucié eu théologie. Tout ci-
6
-102
toyen porteur de ce diplôme, ou justifiant
qu’il a été pasteur d’une Eglise réformée,
peut-être appelé à remplir des fonctions
pastorales. Peu importe le lieu oîi il a
étudié, peu importent les opinions qu’il
professe, ou même les déficits nouveaux
qu’on pourrait lui reprocher; il a le droit
de se présenter, il a le droit d’être nommé.
— Bien plus; en entrant en charge, il
n’est appelé à prendre aucun engagement,
à faire aucune promesse; nul n’a le droit
de lui demander compte de son enseignement, car « la liberté de l’ecclésiastique
est inviolable; elle ne peut être restreinte,
ni par les réglements, ni par dés vœux,
ni par des engagements, ni par des peines
disciplinaires, ni par des formules ou un
credo, ni par aucune mesure quelconque'^.
Aussi 16 synode s’est ému et a exprimé
franchement son opinion dans une lettre
qu’it a adressée au Grand Conseil, en date
du 17 mars. Une première observation de
cette lettre porte sur ce que le projet, au
, lieu de se borner à régler, d’une manière
générale, les rapports de l’Etat avec les
cultes, entre dans des détails d’organisation intérieure qui sont de la compétence
de chaque Eglise. Ensuite les signataires
font les remarques particulières qui sui-,
vent ;
» Nous estimons que c’est ruiner l’Eglise
que d’identifier le corps électoral politique
et le corps électoral ecclésiastique;
» Nous estimons que c’est ruiner l’Eglise
que de déclarer éligible aux fonctions de
pasteur tout citoyen porteur d’un diplôme
qui n’est pas toujours une garantie d’études sérieuses et qui l’est encore moins
de bonnes mœurs et do croyances religieuses;
» Nous estimons que c’est ruiner l’Eglise
que de proclamer cette liberté absolue
d’enseignement que suppose le projet, et
de la désarmer contre les doctrines les
pl.us opposées à la Bible, sa règle de foi;
» Nous estimons que c’est ruiner l'Eglise
que de lui interdire de [professer sa foi,
eu déclarant non obligatoire toute décision
doctrinale qu’elle pourrait êü’e appelée à
prendre;
» Dans les conditions posées par le
projet de |oi ecclésiastique, l’Eglise p’est
plus l’Eglise, c’est-à-dire pue assoctaUon
i-de personnes ayant des croyances sefitblables et se réunissant pour leur édification
mutueNe, pour leur instruction commune,
pour la prière et l’adoratiOn ; elle devient
un champ clos oh se heurtent toutes les
opinions, uoe école [de scepticisme, et
l’on sait quels sont les fruits du scepticisme ».
La discussion du projet a commencé au
Grand Conseil et, après un premier débat,
la loi a été renvoyée à l’examen d’une
Commission.
(Extrait de la Semaine rel. de Genève ).
®kronii|ue SJaukoisc
La meixclioité a pris des proporlionscoDsidérables au milieu de nous. Jamais encore nous n’avionsassisté à un spectacle aussi triste dans notre pays. Hâtons
nous de le dire, la plupart de ces meudiauts
sont des étrangers, il y en a beaucoup qui
vieunent de la plaine, quelques-uns de
toute les paroisses des Vallées. Ceux de
la Tour, sopt la plupart catholiques,
mais il y a encore trop de Vauàois.
Si nous nous en souvenons bien, l’année
dernière le Consistoire a pris, pour diminuer ce fléau et pour le faire disparaître
toul-à fait, la louable détermination d’établir dans chaque quartier descommissions
chargées de pourvoir aux nécessités des
pauvres et de leur apporter des secours
à domicile. Que sout devenues ces Commissions? Existent-elles encore? Ou en
esl-il d’elles comme des loù de Turin qui
durent, comme dit l’adage, du soir au
malinl Le mal est au comble; l’un de ►
ces derniers jours, dans une matinée seulement, plus de cinquaute malheureux out
frappé à nos portes et nous en ayons reur
contré dix sur un petit espace de chemin;
if est vrai que clétait un jour de distribution. Maie n’y aurait il pas moyen de faire
revivre la Ipi, si elle exista réellemeojt,
d'après laquelle chaque ComniUDS dnit
prendre sqiu de ses pauvres? et si la loi
n’existe pas.r^e secait-U.pas opportun
de la faire^ A*a Tour en particulier chaque diacoaie, la catiioljque et la vaudoise,
ne devrait-elle pas pourvoir aux. pauvres
7
-108
de sa confession, puisque la Comnaune ne
fait rien ou à peu près? Aussi longtemps
qu’on n’a pas pourvu d’uue manière efficace, la mendicité est excusable ; elle est
une déplorable nécessité. Mais combien
il serait plus charitable de secourir les
pauvres autrement ; car là mendicité,
outre qu’elle est insuffisante, avilit le malheureux qui s’y adonne, le rend impropre
au travail, devient une habitude et engendre le vagabondage et les vices qui l’accompagnent le plus souvent. Nous voudrions que l’on commençât par faire
quelque chose dans la paroisse Vaudoise.
Il ne s’agit pas de discuter sur le principe,
mais de mettre la main à l’œuvre avec
suite et persévérance. Le pasteur ne peut
pas être à tout; les anciens , qui sont en
réalité aussi des diacres, ont à cet égard,
une œuvre à accomplir; que chacun collecte dans sou quartier, visite ses pauvres,
réclame, en proportion do ses nécessiteux,
une part des secours ordinaires et extraordinaires dont la diaconie peut disposer,
qu’il s’adjoigne ou qu’on lui adjoigne des
aides. Et si VEcho des Vallées peut être
de quelque secours pour remédier au
mal, il offre de s’y prêter dès aujourd’hui,
en recevant les contributions des personnes qui pensent, comme nous, qu’il est
plus convenable et surtout plus charitable
que nos pauvres , vraiment pauvres,
soient secourus à domicile. - Nous ne
pensons pas que la mendicité s’étale dans
notre pays d’une manière plus honteuse
qu’à la Tour, dans ce moujent, si ce n'est
peut-être à Pigoerol, le chef-lieu du district, qui, malgré son asyle pour les mendiants , donne un bien pitoyable et bien
scandaleux exemple,
Nous publions, au nom de la Table, la
liste des paroisses et des personnes qui
ont envoyé leurs collectes ou leurs dons
pour les missions jusqu’à ce jour; et nous
prions les pasteurs qui auraient encore
quelque somme à nous envoyer, de nous
la faire parvenir incessamment, afin que
nous puissions, à notre tour, faire parvenir uos contrUiutions à |f. Çasalis à
Paris avant la oléture des oomptes de
1872; laquelle doit avoir lieu au commencement d’A,yril. (■ . .
Société de travail de Sainte
Marguerite p. M“'Chambeaud Fr. 100
David Lantaret, Saint Jean, coiP* » 31
L’Orpbel., travail des orphelines » 25
Ecole des Allés de la Tour par
Mademoiselle Meille » 10
Sou missionnaire par M”“Caro
line Malan f> 25
Tourn Etienne ( Rorà ) » 5
Ecole du Dimanche de Combe
Garin p. M.'H. Bert » 12 40
La Colonie vaudoise du Rosario » 67 30
Les paroisses de Saint Jean » 100
Id. de la Tour » 100
Id. de Pomaret » 50
Id. de Saint Germain » 72 15
Id. de Praraol X» 40
Id. de Rorà » 20 30
Id. de Boby » ' 16 25
Id. rie Villesèche » 25
Id. de Massel » 30
' Id. de Praly » 20
La paroisse d'Angrogne — Collectes mensuelles 56 27, Société du Filage 10, Ecole
du Dimanche j4 03 > 80 30
Somme Frs. 829 70
F*aroIss© do Flora. La paroisse
réorganisée compte 77 électeurs inscrits;
elle a procédé, dimanche dernier, à la
nomination de ses quatre anciens. Le
nombre des volants a été de 57; Durand
Jean , ancien démissionnaire , a été réélu
pour le quartier de Rumer avec 54 voix;
Tourn David, ancien démissionnaire, pour
le quartier de la Ville avec 44 voix , et
Rivoire Jean d’Antoine a été nommé pour
le quartier des Fnsioes avec 44 voix ,
Mourglie Barthélemy < feu Louis , pour le
quartier du Roccas avec 29 voix. Ces
anciens, les deux qui sont nouvellement
élus du moins, devront, avant d’entrer
en charge, subir l’examen de foi et de
conduite exigé par nos règlement.^. —
Nous souhaitons qu’ils reçoivent d’en haut,
avec les lumières^dont ils ont besoin, la
volonté et la force de travailler avec courage, avec zèle et avec un vrai esprit
d’indépendance à l’œuvre imporjante et
difficile de leur ministère et qu’ils deviennent ainsd des aides précieux pour leur
pasteur. ) , . i
8
-104
Evangélisatlon. VEco della Verità du 29 mars nous a apporté deux
bonnes nouvelles, la première do Cuidizzolo, c’est que M. Koroeron a obtenu justice contre le comte Rizzini qui avait ordonné la fermeture de son école. La sentence du Tribunal de. Castiglione delle
Sliviere a été tout à fait favorable à M.
Fornerou, défeudu avec éloquence par M.
l'avocat Cadenazzi; l'autre nouvelle uous
vient do Messine; M. Aug. Malan a réussi
à trouver et à acquérir pour le culte évangélique une vieille église admirablement
située, au centre de la ville, pour environ 20.000 francs; et ce qui est plus réjouissant encore, c’est que nos frères de
Messine ont tout de suite mis à la disposition de leur évangéliste une partie de
la sonrme nécessaire pour cette acquisition.
— Mais nous apprenons avec peine que
l’air de la Sicile ne convient pas à .M. E.
Long de Riesi, de sorte que ce frère est
toujours assez malade pour qu’on doive
songer, sans trop attendre encore , à lui
donner un autre champ d’activité au Nord
de l’Italie.
(ÎTItrontque poUttquc.
Italie. — La loi de la réorganisation
de l’armée a été votée à une assez forte
majorité. — Il n’est question, que de crise
ministérielle malgré l'appui que le Parlement donne au Ministère. — Le ministre
des finances Sella paraît être fatigué du
lourd fardeau qu’il porte depuis plusieurs
années ; il n’est pas du reste bien d’accord
avec l’hon. Ricotti, son collègue du Ministère de la guerre, qui veut toujours
accroître son budget. O'ielles que soient les
causes de divergence, ils auraient, l’un et
l’autre, offert leur démission, et comme
ce sont, avec le président du conseil et Îe
ministre des affaires étrangères, les hommes les plus importants du cabinet, on
s’attend à une démission en masse; qui
l’espère et qui le craint. Beaucoup de ceux
qui l’ont désirée même la craignent, pareeque le ministère actuel qni a été long*temps au pouvoir, a gouverné d’une manière honnête, si non avec distinction, et
a fait du bien au pays, et que l’on ne sait
pas qui assumera l’héritage, ou plutôt
même pareeque l’on redoute quelque nom
de mauvais augure. — Nous faisons des
Vieux pour que Lanza, Sella, Ricotti et
Visconli-Venosta restent encore quelque '
temps au pouvoir, le premier pour nous
gouverner honnêtement, le second pour
nous conduire au pareggio, le troisième
fjour achever l’organisation de la nation
armée et le quatrième pour nous diriger,
par sa sagesse, à travers les écueils de la
politique étrangère et pour nous conserver
les longues années de paix dont la nation
a besoin pour sa prospérité morale et
physique, pour consolider ses libertés et
son indépendance et pour établir son crédit
matériel.
Efance. — Les ratifications du traité
entre la France, et l’Allemagne, au sujet de
la libération du territoire français, ont été
échangées à Berlin. Une Commission parlamentaire propose le rétablissement de
la colonne Vendôme telle qu’elle était avant
la démolition.
Angléterr©. — Le Ministère Gladstone est décidément rentré aux affaires.
Espajsçne. — A Barcelone l’anarchie
continue. Les affaires en général prennent
une meilleure tournure; cependant les
nouvelles sont contradictoires» L’indiscipline'et le désordre dans l’armée, surtout
en Catalogne, et la gravité croissante de
l’insurrection carliste; voilà des points
noirs; un des chefs rebelles, le curé SantaCruz, fait fusiller les ôtages et se distingue
par toute espèce de sinistres exploits. —
Les Cortès espagnoles ont aboli au milieu
du plus grand enthousiasme l’esclavage
à Porto Rico.
Sorrente. L’impératrice de Russie,
qui est venue de S‘ Pétersbourg à Castellamare avec une suite de 70 personnes
dans des vagons construits exprès pour
elle et pour ce voyage, est arrivée à Sorrente, ob elle compte faire un séjour de
quel(|ues mois pour des raisons de santé.
Elle a été reçue dans cette ville avec beaucoup de-démonstrations de cordialité et
avec tous les hounèurs dûs à son rang
élevé.
Genève. — Le plébiscite de Genève
sur la réforme constitutionnelle du culte
catholique, et particulièrement sur l’élection des curés par le peuple, a donné un
résultat qui a dépassé l’attente générale;
plus de 9000 oui contre 150 non. L’ultramonlanisme, il est vrai, s’est abstenu ;
mais tous les calculs.faits démontrent qu’il
aurait fourni, toutes ses forces réunies ,
de 13 à 1400-non. Lbs ultramontains sont
donc lofti d’avoir le dessus.
E. Malan Directeur-Gérant.
- Pignerpl, Impr. Chiantore.