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01nq.Txlème année.
IV. 5.
4 Février ISTO.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8..)
PBix d’abonnement :
Italie, h domicile (un Oit) Fr. 3
Suisse................« 5
France................» 6
Allemagne...............i fi
Angleterre , Pays-Bas • 8
ün numéro séparé : 5 cent
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BDREADX D'aBONNEMENT
ToRRR-PEr.r.iCK : Via Maestra,
N.42. (Agenzia bibliografica)
PmìNerol : J. Chlantore Impr.
Ti’rin Tron, via Lagrange
près le N. 22,
Florence : Libreria Evangelica. via de’Panzani.
ANNONCES : 5 cent. la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S* adresser pour l'administration
au Bureau à Torre-PelHce ,
via Maestra N. 42. — pour la
rédaction : à Mr. A. Revel
Prof. Ò. Torre-Pellice.
SoiTiTxiair'e
Idées claires pour les esprits peu au clair,
— Jnsirudion — Conespondancc. — Glanurcs.
— Pensées — C/iroTiîijne locale. — Chronique
politique» — Souscription pour le monument DeSANCTIS. — Annonces.
IDEES GUIDES
pour les esprits peu au clair.
i Voir le N. SJ.
VII.
LES SITUATIONS RELIGIEUSES.
La foi vraiment sérieuse produit
deux effets qui se balancent; — le
premier, de nous ar,mer de franchise : — le second , de nous inspirer la réserve. Le même respect
qui nous oblige de rendre gloire à
la vérité , nous persuadera de ne
pas jeter en pâture à la curiosité
vulgaire toutes les ‘'mystérieuses
impressions de notre âme, tous les
secrets de ce commerce profond et
silencieux , dans lequel notre part
à nous s’appelle la prière, et la
part de Dieu s’appelle la grâce !
A mesure que la vie intérieure se
développe et se confirme, la franchise et la discrétion augmentent.
C’est que le règne de Dieu ne vient
point avec éclat. , -,
De la part de personne, non pas
même du ministre de la religion,
la parole religieuse ne doit être
prodiguée. ^ Discourir et disserter
sans mesure , donner à chaque entretien la tournure et l’accent de
la prédication , ce n’est pas faire
honneur à sa foi, ce n’est pas la
recommander, c’est risquer d’en
faire une source d’ennui et un objet
de dégoût. Plus une croyance est
sérieuse, plus elle mesure et compte ses paroles. Si chaque homme
devient, par la vérité, un temple du
Saint-Esprit, ce temple a son parvis et son sanctuaire ; sanctuaire
dont il ne faut pas faire un carrefour, à moi 5 que nous ne voulions
le voir dev lir profane pour nousmêmes comme pour autrui. Le sentiment religieux se fortifie par une
sobre expression ; il s’écoule et se
perd avec le flot toujours plein ,
toujours égal d’une pieuse faconde.
La religion n’est pas.tant une langue qu’il faut apprendre à parler
couramment, qu’une vie qu’il s’agit
de s’approprier parl’action. « Soyez
lents, à parler ; » la reserve ajoute
au respect.
2
-(34)
VoyoDs maintenant les rapports
de deux hommes dont les croyances
religieuses diffèrent. S’ils vivent
rapprochés, ils ne peuvent ignorer
la croyance l’un de l’autre. — En
ce cas, dira-t-on, nous n’avons que
faire de votre principe, la manifestation de la croyance religieuse ;
ils se connaissent, cela suffit ; l’intérêt de la paix leur fera un devoir
de se taire.
C'est à dire que deux hommes
pourront avoir un commerce habituel , familier, où la grande pensée
de Dieu ne paraît jamais, et dont
sera exclue toute communication
mutuelle sur les grands intérêts de
l’homme et de l’humanité ! En ce
cas , la religion ne serait plus de
part et d’autre, qu’un costume endossé par complaisance, un joug et
une honte endurés en commun ; et
il ne nous reste qu’à passer outre.
Non ragioniam di lor, ma guarda
e jjassa ; leur réserve excessive
n’est au fond que de l’insociabilité.
11 faut, dit-on , soustraire la religion aux atteintes de l’esprit de
dispute ; « le fruit de Injustice se
sème dans la paix ». Assez de défiance, assez de précautions , assez
d’aversion régnent entre les sectateurs de leurs cultes pour qu’il soit
nécessaire de vouloir y ajouter, en
prêchant la manifestation des croyances ; la controverse ne manquera
pas de venir à la suite. — Oui; mais
la discussion n’est pas essentiellement la guerre ; et la paix dont
parle l’apôtre est autre chose que
le ‘ silence. En matière de convictions religlbnses, le silence est l’asile naturel dés préventions, .des
soupçons et du dépit ; il ne s@ prolonge pas sans dommage pour la
charité.
Enfin plaçons-nous en face de
celui qui n’a pas de croyance positive. On l’appelle un incrédule ; et
cependant il croit à quelque chose,
il a une conviction ; il respecte,
peut-être la regrette-t-il ou la désire-t-il, la conviction religieuse ; il
la respecte même trop pour l’insulter en la contrefaisant ; il ne se
joindra pas ,.par une complaisance
intéressée , à des actes contre lesquels protesterait sa conscience ; il
n’appellera pas du nom de bienséance la plus honteuse de toutes
les indécences, et il témoignera aux
croyances qui ne sont pas les siennes tout le respect qu’il leur doit’,
en ne prenant à leurs actes ou à
leurs rites aucune part qui puisse
induire en erreur sur ses vrais sentiments, ou rendre flagrante à tous
les regards une contradiction effrontée entre ses pensées et ses
actes.
Un tel homme doit aller plus
loin ; il est tenu, lui aussi, de professer ce qn’il croit. 11 y aurait hypocrisie chez lui, s’il devait ménager la foi d’autrui jusqu’au point
de jeter un voile sur sa propre
incrédulité. Or nous ne pouvons,
en aucun cas, sanctionner et recommander l’hypocrisie ; nous ne pouvons encourager la sincérité chez
les sectateurs de la religion et mendier le silence et la dissimulation
chez ses adversaires.
Nous ne le pouvons pas dans l’intérêt de la religion elle-même. Ce
qui en effet est à craindre pour
elle , ce n’est pas l’incrédulité ouverte , c’est la dissimulation. Ses
plus redoutables ennemis ne sont
pas ceux qui se déclarent, mais
ceux qui se cachent ; ce sont les
3
-(35)
indifférents ou les lâches qui augmenteront ses embarras au jour du
danger.
Ainsi le principe de la manifestation des croyances religieuses est
applicable à toutes les situations.
Partout la liberté correspond à la.
franchise ; partout la dignité personnelle doit se sentir compromise
par l’hypocrisie , ou même seulement par le mystère.
3fnôtructton.
Le nombre des écoles en Italie
— la Vénétie non comprise —
s’élevait:
en 1864 à 31,804
en 1865 à 31,117
en 1868 à 33,027
Il y a décroissance, du nord
au midi:
Piémont: 1 école pour 384 hab.
Lombardie, id 436 id.
MarchesetToscane id. 667 id.
Emilie id. 718 id.
Abbruzzo, Molise
et Calabre id. 1000 id.
Pouille id. Ilio id.
Basilicata et Sicile id. 1660 id.
Les provinces les plus avancées
sont: Bergamo, Brescia, Como,
Novare, Porto-Maurizio, Sondrio,
Turin; — les plus arriérées sont
Caltanisetta, Girgenti, Messina,
Syracuse, Trapani (en Sicile),
Potenza et Reggio di Calabria
( sur le continent ).
Le nombre des élèves inscrits
au commencement de 1868 —
non comprise la Vénétie — était
de 1.319.367, c.-à-d. 101.492 de
plus qu’en 1866. Mais ce n’est
encore qu’à raison du 6 pour 100,
alors que la proportion devrait
s’élever au 15 qjO.
Le maximum de fréquentation
nous est offert par les écoles de
Turin: 15,37 p. 100; et le minimum , par celles de Syracuse :
1,70 p. 100! Les écoles de la
province de Naples ne fournissent
que le 4,07 qiO
Tels sont les détails que nous
fournit sur l’instruction en Italie
la Gazzelta Piemuntese du 25
janvier.
Rapprochons de ces données
celles que nous fournit l’état de
notre propre instruction, et nous
aurons montré par un exemple
concluant qu’au sein d’une population protestante , on peut atteindre un maximum de fréquentation
plus élevé que celui des écoles
de Turin elle-même.
La population vaudoise des Vallées, est une population rurale de
20 mille âmes. Elle n’a pas l’avantage de l’agglomération, et cependant ses 180 écoles primaires
( une école pour 111 habitants )
ont été fréquentées.
en 1850 par 4500' élèves;
en 1857 » 4900 »
en 1862 » 3900 »
en 1864 » 3793 »
en 1865 » 3664 »
en 1866 » 3750 »
Si nous nous en tenons à ce
dernier résultat, c’est à peu près
le lj5 de la population qui reçoit
l’instruction dans nos diverses
écoles. En y ajoutant les 220
élèves de nos écoles secondaires,
nous obtenons un total de 4 mille
environs, à savoir de 20 q[0 de la
population entière.
4
-(36)
Si Ton se reporte à l’année
1850, on constate, il est vrai, une
diminution sensible. Mais outre
que cela peut dépendre de la manière dont les registres sont tenus,
on doit ne pas perdre de vue qu’à
dater de cette époque une émigration croissante a appauvri la
population. On ne compte, en
effet, pas moins de 2000 Vaudois
établis en France, surtout à Marseille , et un millier de colons au
Rosario.
Mais ce que nous avons pu
perdre d’un côté, nous l’avons
gagné de l’autre.
Dans le champ de l'évangélisation italienne ont surgi 35 écoles
primaires ressortissant à notre
œuvre. Ces école's étaient fréquentées, en 1869, par un maximum
de 1640 enfants des deux sexes,
dont un tiers appartient à des
familles catholiques-romaines.
Les progrès des écoles de Messine et de Rio-marina dont nous
entretenions naguère nos lecteurs,
peuvent donner une idée de la
marche ascendante que poursuit
cette branche de notre œuvre.
Les amateurs de Statistique trouveront ces chiffres instructifs; les
amis de l’évangélisation y verront
un gage assuré de succès croissants.
®orrc0|)onbiimce.
Monsieur le Rédacteur,
Nous ne connaissons pas toujours nos amis pendant leur vie;
apprenons au moins à les connaître
après leur mort. C’est dans ce but
que je vous adresse ces lignes, en
vous priant de leur donner une
petite place dans VEcho des Vallées.
Deux amis des vaudois viennent
d’être rappelés de cette terre, ce
sont: la comtesse Fontana morte
à un âge très avancé en Prusse
le P janvier 1870, et M“'Milsom
de Lyon, décédé dans cette ville
le 16 décembre dernier. — En
unissant ces deux noms, nous
sommes loin de méconnaître les
différences qui ont existé entr’eux ;
mais l’un et l’autre nous sont
chers; l’un et l’autre nous ont
aimés.
La comtesse Fontana était fille
unique d’un ancien ambassadeur
de Sardaigne auprès de la Cour
de Prusse et d’une comtesse de
la famille des Redern. Fille d’une
mère protestante , elle a suivi la
confession évangélique à laquelle
elle était attachée de cœur. Mais
des égards pour ses parents et ses
amis catholiques romains que son
humilité et sa délicatesse avaient
rendus excessifs, lui avaient inspiré
une grande répugnance pour toute
polémique religieuse. Mais il est
juste de dire que , en Allemagne
et dans le milieu où elle s’est
presque toujours trouvée, elle n’a
eu sous les yeux qu’un catholicisme plus éclairé et moins grossier dans la pratique que celui des
pays où la réforme étouffée dans
ses commencements n’a exercé aucune influence efficace sur l’Eglise
catholique.
La comtesse Fontana apprit à
connaître et à aimer les vaudois
par M' Monastier de Lausanne et
par M” Appia de Francfort. Notre
histoire lui était familière et ce
5
-(37)
fat un bonheur pour elle de
nous avoir encore vus dans ses
vieux jours à l'abri de la persécution et rentrés sous la loi commune. Elle considérait notre Eglise
comme l’Eglise évangélique de la
patrie de ses pères, mais elle aurait voulu que nous fussions restés
vaudois dans le sens restreint de
ce mot, c -à-d. que nous ne fussions pas sortis de nos anciennes
limites, de peur que nous ne perdissions quelque chose de notre
caractère spécial, et elle n’aimait
pas à nous entendre parler italien
dans nos temples et dans nos chapelles.
Elle fut toujours attachée à
notre Eglise mais surtout à cette
portion qui est dans les vallées et
qui parle encore français.
Nous devons à cette bienfaitrice
bien des secours pour nos pauvres,
pour nos écoles de filles et pour
des besoins divers. Le Seigneur
a mis un terme à sa vie terrestre
dans le village de Gollsen dans la
Basse-Lusace, où elle vivait depuis
quelques années, bien seule et bien
retirée, dans une simple maisonnette qu’elle s’était fait construire
après avoir vendu son vaste château et ses droits seigneuriaux
sur cette commune et sur cette
paroisse à un seigneur protestant,
afin que cette communauté entièrement évangélique n’eût pas après
elle pour patrons ses héritiers
catholiques.
M"" Milsom est au contraire l’un
des premiers promoteurs de notre
mission italienne, à laquelle il a
donné des encouragements , procuré des secours et des amis,
parmi lesquels nous aimons à rap
peler les noms de M' et de M”*
Brewin II a aussi pendant longtemps manifesté un vif intérêt pour
notre école normale qu’il considérait comme une des pépinières
de l’Evangélisation. Cependant dans
ces dernières années son œuvre
de prédiletion a été de travailler
à la vivification des troupeaux
des hautes Alpes et à l’évangélisation de ces mêmes contrées, et
soit qu’il ait senti la nécessité de
restreindre son activité, soit que
demeurant en France , il ait cru
de son devoir de contribuer de
toutes ses forces à répandre l’Evangile dans ce pays, il n’a plus
étendu que rarement son action
de ce côté des Alpes. Mais il n’a
jamais cessé de nous aimer et de
sympathiser avec nous.
Son œuvre était toute semblable
à la nôtre et nous avions bien le
sentiment, lui et nous, que nous
étions coouvriers , au service de
la même cause et du même Maître.
(Blatturc0.
Une mère de ramille Ecossaise.
Quelqu’un demandait à M"® **
s’il était possible que quelque chose
la mît hors d’elle-même. Elle a été
forcée de convenir que rien ne produisait en elle cet effet, si ce n’est
de voir ses amis se mettre hors
d’eux-mêmes pour elle ou à son
sujet.
Elle m’a surtout frappé dans le
gouvernement de sa maison et de
sa famille. Je l’appellerais tout à
fait patriarcal. On respire dans la
maisôn, — et les enfants les premiers, — l’air de la liberté. Cepen-
6
-(38)
danttout marche sous une direction
qui , pour être inaperçue en ellemême , est sensible dans tous les
effets qu’elle produit.
Le grand principe de M™® ** est
de gouverner le moins possible, de
concéder à ses enfants toute la liberté innocente qu’elle peut leur
laisser, de les traiter même déjà un
peu comme de grandes personnes,
dans ce sens qu’elle leur permet
tout ce qu’il est possible de leur
permettre , peut-être même trop ,
sans faire, quand il y a quelque
écart, autre chose qu’un signe ou
dire un mot ferme et affectueux qui
rétablit immédiatement l’ordre.
Elle tient par dessus tout à maintenir dans ses enfants une sincérité,
une ouverture de cœur, une franchise, une confiance entières. C’est
pour cela qu’elle pousse l’indulgence extrêmement loin. Elle est
persuadée que la sévérité détruit
ces dispositions précieuses.
Après tout, néanmoins, elle tient
le gouvernail ; et je ne l’ai jamais
vue en user pour conduire le navire sans le voir immédiatement
changer de direction. Je n’ai jamais
aperçu, entr’elle et ses enfants, la
moindre trace de lutte. Quand elle
parle , l’obéissance est immédiate ;
on croirait qu’ils ne lui ont jamais
résisté en rien. Elle les consulte
souvent sur ce qui les concerne ,
écoute leurs avis, leurs désirs, et
souvent amène le résultat le meilleur , comme s’il venait d’eux. Ils
croient souvent faire leur volonté,
tandis qu’ils font la sienne, spontanément acceptée. A leqr tour ils
la consultent fréquemment. C’est
très-joli à voir et à entendre. Ils
sentent le besoin d’être conduits.
par elle, et viennent se placer sous
sa main douce et ferme tout à la
fois. Elle compte, pour eux, sur les
promesses de Dieu , sur la prière ,
sur l’avenir, si l’on peut ainsi dire.
Elle ne s’attend pas à moissonner
au moment où elle a semé. Elle
attend, elle croit, elle espère.
(Chbétibn Evamgéliqüe : Souvonirs
(d’Ecosse) de Charles Scholl).
f
ensuô*
La conscience est la racine de
toute moralité.
La conscience est paresseuse ;
elle s’endort aisément, elle s’éveille
avec peine; il ne faut pas moins,
pour la tirer de son sommeil, que
le bruit des fortes et grosses eaux
de la colère divine.
On se connaît bien en général ;
mais à chaque instant l’on s’ignore.
L’ivresse du péché est comme
celle du vin ; la douleur seule,
soit extérieure , soit intérieure,
peut arracher l’homme ivre à son
étourdissement et le faire revenir
à lui.
Jésus-Christ n’a pas dit: «Je
montre le chemin, j’enseigne la
vérité, je communique la vie; »
— mais il a dit: «/e suis le chemin, la vérité et la vie.» — Le
vrai Christianisme n’est nulle part
tout entier, si non dans Jésus-Christ.
C’est dégrader la religion que
de la réduire à n’être qu'un frein.
La crainte n’est que le commencement de la sagesse.
Toute vérité que vous n’avez
pas vue n’est pas à vous.
' (Vinet)
7
-(39)
®hr0tttí|ue locale.
r*lgner*ol. La Gazzetta di Pinerolo
annonce la mort de Don Chiaffredo Falco,
inspecteur des écoles élémentaires de l’arrondissement. Elle espère que le Conseil
provincial aura le bon sens d’abolir, une
fois pour toutes, la sinécure de l’Inspectorat.
— L’instruction primaire n’a pas seulement ses inspecteurs de circondario \ elle
a aussi ses délégués mandementaux. La
Gazzelta di Pinerolo fait observer, très-irrévérencieusement , que les attributions
de ces délégués sont un logogriphe indéchiffrable et pourraient bien avoir été inventées dans le seul but de semer à plein
sac (profondere) les décorations. Qui vivra
verra.
Torre-F'ellice. Il vient de paraître ('format et caractères de VEcho) le
premier Bulletin mensuel de la Société d'utilité publique La Valdese.
Organe de jla Société dont il porte le
nom, le Bulletin a inscrit sur son drapeau :
« le progrès économique de la population
des Vallées ».
La Rédaction déclare qu’elle entend se
renfermer dans ces limites et demeurer
étrangère à toute question religieuse et
ecclésiastique. — Elle entend néanmoins
s’inspirer de l’Evangile et de ses doctrines
vitales, et veut s’efforcer de faire passer
dans la pratique le précepte de l’apôtre :
faire ses propres affaires, travailler de ses
propres mains, et se conduire honnêtement
envers ceux du dehors, sans avoir besoin
de rien (1 Thess. iv, 11, 12).
La Rédaction proclame hautement que
son drapeau n’est pas celui de l’utilitarisme
moderne , équivalent du matérialisme ,
celui de l’utilité vraie, morale et permanente, découlant de l’honnêteté et de la
justice, et tendant à accroître la valeur
de l’individu et de la Société. Elle se pro^pose de traiter, d’une manière simple
et claire, toutes les questions d’intérêt
commun.
Le Bulletin donnera les nouvelles locales les plus importantes ; mais il s’appll
quera essentiellement à relever les côtés
faibles de notre état social : manque d’énergie et d’initiative, indifférence, négligence , désordre, empirisme etc.
Bien que rédigé en italien, il n’exclura
pourtant point de ses colonnes l’usage de
la langue française.
Telle est la substance du programme
présenté au public par la Direction de La
Valdese, h savoir par la Rédaction du Bulletin.
Vient en second lieu un article ob est
donnée la raison historique de la fondation
de la Société ; cet article, d’une lecture
assez pénible, est suivi du Statuto fondamentale que nous avons, dès l’an passé,
mis sous les yeux de nos lecteurs. Enfln,
après les Nouvelles locales, se lit une Piccola
corrispondenza qui promet de devenir
très-divertissante.
Le prix annuel du Bulletin est de 2 fr.
Chronique politique.
Italie. Sur le budget du ministère
de l’intérieur, on économisera la différence
de 48 millions 346 mille à 45 millions
738 mille francs; sur le budget de la marine, on économisera la différence de 32
millions 412 mille à 31 millions 32 mille
francs. Total • 4 millions, ou peu s’en faut.
— Le gouvernement anglais a envoyé
à Brindisi des ingénieurs chargés de sonder le port et d’examiner les travaux déjà
exécutés et ceux qui sont en |voie de
l’être. Au jugement de cette commission
s attache une grande importance, car, s’il
est favorable, nul doute que la malle des
Indes ne prenne sous peu définitivement
cette voie, de préférence à la voie plus
longue de Marseille.
Florïie. « A la grande douleur de
son âme, » le secrétaire du Concilef, un
certain Joseph , évêque de S‘ Hippolyte,
a été obligé d’inculquer de nouveau
aux pères l’obligation du secret, à cause
de < la liMnce effrénées des journaux».
— Mgr.'ilüpanloup a parlé fort éloquèm-,
ment sur le luxe de la Cour de Rome et '
de la prélature pontificale. Le Îuxe qui
8
-(40)
faît partie de la religion signifie, a-t-il dit,
« décadence de l’esprit religieux ».
— Le cardinal de Rauscher, archevêque de Vienne, et ie plus grand nombre
des évêques allemands et autrichiens
ont publié une adresse contre le dogme
projeté de l’infaillibilité papale. Ils prient
le pape que le dogme en question ne soit
pas présenté à la discussion ; car ils prévoient que la définition demandée fournirait de nouvelles armes « aux ennemis
de la religion pour exciter contre l’Eglise
Catholique les ressentiments même des
hommes les meilleurs, — et aux gouvernements , un motif ou un prétexte d’impiété ».
— Le célèbre théologien et professeur
catholique D' Doellinger ayant publié dans
la Gazette d’Augsbourg une critique de
l’infaillibililé papale, la ville de Munich a
conféré au D' D. la bourgeoisie honoraire.
— Là dessus on rapporte que le cardinal
Caterini, préfet de la sacrée congrégation
des évêques, aurait dit: * Le pape prendra Garibaldi pour général de ses troupes
avant que Doellinger obtienne du S'Siège
la permission de continuer à enseigner ».
irranoe. A propos du changement
survenu dans la politique, on prête à l’empereur ce mot : « Je suis de bonne foi,
mais je n'ai pas la foi.
Espagne. Au lieu de remporter un
succès, le duc de Montpensier à subi un
échec dans les élections aux Cortès, à
Oviedo et Avila. On prétend néanmoins
que les élections sont, aux 3i4, acquises
à l'opinion monarchique.
Sixlsse. On annonce de Genève que
la question de l’indépendance réciproque
des églises et du pouvoir civil va faire
bientôt l’objet des délibérations du Grand
Conseil. De nouveaux journaux, politiques
ou religieux, soutiendront le principe de
de là séparation! Les. édifices nationaux
bfahliçnt !
sSÎiède., Le roi de Suède favorise de
plus eh {ilus îa Îibécté de|Çonscience, malgré une certaine opposition du clergé lur
thérien! .Désormais on peut fonder des
commnh^it^s indépendantes; le njariage
civil' esl '¿ic'ültàtiî: les enfants née de mar
,,ip
riages mixtes ne sont plus forcément des
membres de l’église luthérienne.
rixxssle. On a augmenté le budget
de la guerre, et porté la réserve à 550
mille hommes.
— Le gouvernement russe continue à
prendre contre les Juifs des mesures qui
ressemblent fort à la persécution. A l’égard des chrétiens, le maximum d’âge
pour le recrutement militaire est de 23
ans; pour les Juifs, cette limite vient
d’être étendue j’usqu’à 31 ans. Un Juif
qui passe au christianisme est exempté
de tout service militaire.
U Echo des Vallées publiera procbainement une relation sur les
naufragés des îles Auckland.
SOTJSOFtXETIOlV
pour un monument à la mémoire
du D' Desanctis.
Report du N. 4 frcs. 7
M' et Mme Tron . . . 2 50
Total fr. 11 50
PETITE BOITE AUX LETTRES
Mme A. R. Florence. Reçu.
M' G. J, Turin. Présenté et retiré.
ANNONCES.
Le Directeur des Artigianellî
Valdesi se permet d’attirer encore
l’attention du public vaudois sur
le besoin qu’aurait l’établissement
d’un Econome réalisant, autant que
possible, les conditions énumérées
dans sa lettre insérée au N. 49 de
VEcho des Vallées (année 1869),
à laquelle il renvoie.
Au Bureau de VEeho des Vallées , se trouve un dépôt des principales Publications de la Typographie Claudienne de Florence.
A. Rbvxl Gérant.
.tjtllr ■
Pignerol^ J. caiiantore Impr.