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■ V. année
^3 Septembre 1869
S' 3.».
L ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialcnienl consacrée aux inléréts matériels et spiriliiels
(le la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritubles....... ecoupei-c
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABONNEMENT :
Italie, a domicile («n an) Fr. 3
Suisse...................* 5
F'ranoe..................» 6
Allemagne fi
Angleterre , Pays-Bas « 8
l’n numéro séparé : 5 cent
Vn numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D ABONNEMENT
ToRRE-PEt.i.iCE : Via Maestra,
ANNONCES : 5 cent, la lii
ou portion de ligne.
N.42. (Afjemia bibliografica) J Lettres et envois franco, s ,i
PiGNERoT. : J. Chlantore Impr
Turin :J.J. 7*ro«, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria EvangC'
lica, via de'Panzani.
SOMMAIRE — Evangélisation. — Chronique locale.
— Annonces.
dresser pour l’administr:4i ■
au Jiurenu à Torre-PeU'n r .
via Maestra N. 42. — pour l:i
rédaction; à Mr. A. Urcil
Prof. h. Torre-Pelli« e
Chronique politiqur.
0uattg¿lióation.
Monsieur le Rédacteur,
Guastalla, le 21 août 1869.
11 y a tantôt cinq ans que l’œuvre d’évangélisation a été inaugurée dans
cette petite ville. Dès lors, on n’a cessé d’y prêcher le beau nom de JésusChrist. Mes prédécesseurs ont défriché, fouillé et retourné la place. Quant à
moi, je m’applique à suivre la trace de leurs pas. Pour répondre au désir de
cette Eglise, la Commission, avec sa sollicitude bien connue, nous a gracieusement pourvus d’un très-joli temple; auquel on vient d’ajouter, tout dernièrement, une bâtisse pour y établir l’école, les conférences du soir, et autre
chose, s’il y a lieu. Rien d’essentiel n’a donc été négligé qui pût favoriser le
développement de la mission.
Maintenant, en» face, des résultats obtenus, il me souvient, un peu malgré
moi, d’une conversation entendue aux Vallées. Tout en causant, telle personne
évaluait, à peu de chose prè^, le coût de chaque néophite d’une de nos plus
anciennes stations. —C’était bien, je pense, vouloir assigner une valeur à ce
qui est inappréciable. Mais il est des gens qui ne croient volontiers qu’à ce
qui se touche, se voit et se compte. J’abandonne cette réflexion qui menace
de me dérouter.»
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Dans l’œuvre du Seigneur il faut savoir attendre et parfois même semer
pour d’autres. Dans cet ordre de choses, le chemin parcouru se mesure bien
plus par des devoirs accomplis, que par de grands triomphes. Au sujet de
cette église, cependant, nous avons de quoi remercier Dieu pour les fruits
qu’il nous a accordés. Bon nombre de personnes ont accueilli avec joie la
bonne nouvelle du salut, et cherchent de conduire d’autres âmes au pied de
la croix.
Toute foi ardente et sincère tend au prosélytisme. Nous dirigeons nos efforts
dans ce but, mais avec peu de résultats immédiats. En voici la raison. Nous
avons affaire ù des gens, pour la plupart, indifférents à l’endroit de la religion.
S’il en reste de soumis au pape, ils sont ignorants, bigots , partant fanatiques
etjjoint du tout nos amis. Je vais d’abord aux premiers.
L’incertitude et le doute, quand ils s’emparent des cœurs, sont plus funestes
à notre œuvre que l’ignorance et la superstition réunies. Or c’est le cas de
notre génération, matérielle et positive. L’indifférence a gagné ce qu’elle possédait de meilleur. On ne saurait avoir aucune prise sur une société qui veut
se passer de tout, et ne se passionne pour rien. Qui est ce qui se donne aujourd’hui seulement la peine de raisonner ses idées? En est-il qui fassent
l’inventaire de leurs croyances ? Prend-on le moindre so\u'i de savoir ou l’on
en est, ne fût-ce que pour assumer une attitude franche et loyale ? Bien au
contraire. Les uns craignent de se trouver trop croyants, d’autres de ne l’être
plus assez; personne n’aime à se rendre compte de son véritable état. Nul
n’ignore que dès qu’on connaît son mal il faut le soigner. C’est là ce qui en
arrête plus d’un. Plutôt que de se soumettre au régime . tel |])ense qu’il vaut
mieux donner le change à sa position, et oublier, si possible, le danger qui
le menace. Vous avez tous vu un malade, au goût blasé, dont nul mets n’excite plus l’envie de manger. Rien ne lui ressemble plus, hélas ! que cette multitude devenue indifférente par rapport aux choses du ciel.
Du sein de la foule insouciante et affairée, une voix s’élève. Silence! Ecoutons
ce qu’elle va nous dire. Vous l’entendez , à l’instar de Machiavel, accuser la
cour de Rome d’avoir ravi aux Italiens leur patrie, et qui pis est, leur religion. Vains reproches ! Stériles protestations ! Tant qu’on en restera là , notre
sort ne fera qu’empirer. C’est assez de critiques, il est grand temps d’agir.
Jugez plutôt d’après l’exemple suivant ;
L’hiver dernier, dans une lecture populaire, un des meilleurs avocats de
Guastalla exhortait, à bon escient, les citoyens à se méfier du clergé catholique,
ennemi de toutes nos libertés ; il invitait les mères à ne pas confier l’éducation de leurs enfants à ces xûeux célibataires «sans affection naturelle; » il
conseillait à tout le monde de s’attacher à l’Evangile dont le triomphe, en definitive, n’est pas douteux. — Belles paroles que tout cela. — Eh bien qui le
croirait? Deux semaines plus tard, le même avocat qui se mêle de prêcher
les autres , faisait, avec grande cérémonie , porter à la cathédrale son nouvau-né, afin que l'ennemi de toutes nos libertés, un de ces vieux célibataires sans
affection naturelle, lui administrât de ses propres mains le saint baptême ! —
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— m
Imaginez l’ellel déplorable (|u’une contradiction aussi grossière a dù produire.
Taut de légèreté chez les personnes éclairées, nuit plus qu’on ne croit à la
reUgioailé des classes inférieures. On ne saurait donc assez flétrir cette conduite d’accomodement aux vieilles traditions, car elle contribue, pour sa bonne
part, à discréditer ce qu’il y a de. plus sacré, la religion. J’ai entendu quelque
membre de mon Kglise appliquer aux libéraux du jour, la parole du Maître :
«Ils disent et ne fout pas». L’Evangile seul peut y remédier, mais jus(|u’i<-i
on n’en veut pas. — J’arrive aux seconds.
C’est toujours Rome cherchant à bâillonner la vérité. Comme son clergé est
coutumier du fait, la même tactique se retrouve partout. Sauf de légères
nuances, ce sont mômes armes, mômes moyens, sans jamais hésiter entre
bons ou mauvais. Au surplusj, la sainteté de la fin est là pour justifier, fnt-ce
le plus indigne manège. Ici force m’est de rendre bonne justice à Monseigneur
Rota, évêque de ce diocèse, pareequ’il exploite, à souhait, le principe de ses
maîtres vénérés, les très-révérends pères jésuites. Il u’est artifice, ni promesse,
ni séduction i)ue .Monseigneur n’ait employé , pour étoulfer la vérité. Comme
cela n’y faisait rien, il a pen.sé! jouer d’adresse recourant, contre nous, à la
fraude et aux injures. Mal lui en a pris, car il s’est agité à ses propres dépens.
•Son fanatisme farouche est uu moyeu dont Dieu s’est servi pour ouvrir les
yeux de maints aveugles. .A côté d’un homme aussi helli([ueux, vous le comprenez, il ne s’agit pas de dormir. La lutte est toujours ouverte et, loin de me
plaindre, j’en souhaite autant à tous mes pareils. Le plus grand tort que l’on
puisse nous faire, consiste à ne. pas s’occuper de nous. Les attaques de mon
adversaire sont pour la jilupart violentes. Sommé de répondre, je compte ses
raisons et fais de mou mieux pour eu fournir de meilleures. Sur le chapitre
des insolences, il faut l’avouer, je n’ai pas beau jeu. Voyant que Monseigneur
en sait plus long que moi, là dessus', autant que possible, je me tais.
Le plus léger mouvement de notre part, nous vaut presque toujours une
bordée épiscopale. Je. rappelle un cas tout récent. Il s’agissait d’une collecte,
faite au sein de notre Eglise, pour la dilfusion des Saintes Ecritures en Espagne.
L’occasion était belle, aussi notre prélat, toujours aux aguets, n’a pas manqué
de se déchaîner contre tous ces enfants perdus, qui lisent ou font circuler la
Bible dans la langue du peuple. Pour vous prouver qu’une telle action est
répréhensible , voir même inique , notre docte prélat ne s’embarrasse guère.
Avec sa très-sainte mère l’Eglise, il vous dira qu’entre les mains des fidèles
la Bible devient la source des plus pernicieuses erreurs, la cause de toutes les
hérésies. Monseigneur, au besoin, soutiendrait avec tel jésuite que l’Ecriture
est un nez de cire qui prend la forme qu’on lui donne ; ou bien que mettre la
Bible entre les mains des simples c’est jeter les perles aux pourceaux. Voilà
assez de motifs qui vont décider bien des personnes à replacer la lampe sous
le boisseau. Pour convaincre les plus difficiles , Monseigneur a publié, tout
exprès, un petit opuscule, dont, comme d’habitude, il m’a fait tenir le premier
exemplaire. Entr’autres choses, nous apprenons là que tout homme qui distribue la Bible au peuple est un ministre du diable, les lieux où on la lit le
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rnmicz-vous de Satan, et ceux qui veulent en suivre les préceptes, sans le
lion plaisir de Home, s’on vont droit en enfer. — Je ne demande pas à Monseifineur ce qu’il entend faire du commandement de Jésus-Christ ; « Sondez les
Ecritures..et l’exemple des Chrétiens de Bérée; pour lui avoir adressé la
même question, dans une discussion publique, j’avais failli m’en trouver mal,
tant cela était scandaleux.
Tout ce qui précède ne serait rien, et je prendrais patience quant aux injures que le haut dignitaire nous prodigue ; mais voici bien pis que des injures.
Après avoir donné toute ses preuves, Monseigneur sent, aussi bien qu’un autre,
<|ii’elles ne persuadent guère. A bout de ressources, et se tournant vers nous,
il s’écrie : — Ce sont des coups de bâton que vous mériteriez pour votre obstination ; si nous ne vous chassons pas, le rondin à la main, c’est parceqiie
ceux qui devraient éloigner le loup du bercail, sont tous disposés à punir les
brebis qui tenteraient de se défendre. — Merci. —C’est là un argument dont
nos pères n’ont que trop senti la force, et il faut avouer que c’est parler raison.
Monseigneur n’est pas évêque pous rien. Bon chien chasse de race.
On ne nous bétonne pas encore, comme vous voyez ; mais, de l’aveu de Mons 'isneur, on tarderait peu si, l’opération faite, tout était fini. C’est donc pour
échapper au bagne qu’on ne fait pas main basse sur nous. Mais sans chercher
noise à Monseigneur sur sa charité un peu suspecte , pourvu qu’il nous laisse
vivre tranquilles, je puis l’assurer que nous lui en saurons gré
Je livre ce faif, et cent autres pareils à la méditation des personnes naïves
(jiii en sont encore à chercher, de bonne foi, un modus vivendi entre Rome et
le siècle, une voie de conciliation entre le pape et le Christ. La réforme pour
Rome c’est le suicide. Or l’instinct de la propre conservation est trop développé chez elle, pour qu’il lui arrive jamais d’attenter à sa vie.
Voilà, en trop de mots peut-être , les raisons qui nous empêchent d’aller plus
vite. Los jésuites vous font des chrétiens en baptisant tout ce qui se trouve à
la portée d’une pompe à incendie. Les conquêtes sont moins aisées pour nous ^
qui exigeons des adeptes une conviction sérieuse, c’e.st-à-dire une chose rare
par les temps qui courent.
Est-ce à dire qu’il faille prendre son parti de l’insouciance religieuse qui nous
environne , de l’hypocrisie dont quelques uns se parent, du souille impur qui
se promène sur notre patrie, en attendant que le Seigneur fasse luire desjours
plus propices? Loin de nous une pensée aussi lâche.
Notre devoir est de rendre un continuel et fidèle témoignage. Vous connaissez le vôtre. Chrétiens des Vallées ; « Priez sans cesse ». — Agréez etc.
(¡ntrontC|uc locale.
s. Jean. La 29 août, à 3 h. de l’après-midi, dans l’école paroissiale de
S. Jean, a eu lieu la seconde Conférence constituante dont nous avons parlé
dans notre N. 33. Une cinquantaine de personnes étaient présentes, et le bu-
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roan do présidence a été l’ornié do iMM. II. Uollieh l'rol. l'rénUIrnt, — l)’’ Iv
UosTAN Vke-l’riwient, — et Avocat J. Volle Secrétaire. Les statuts (pii doivent servir de programme à l’association ont été, après une discussion do 3
heures, arrêtés comme suit:
1. È costituita una Societcà destinata a procurare il miglioramento economico delle popolazioni Valdesi, e rivolta
al fine speciale d’incoraggiare, di agevolare c di accrescere
i mezzi d’istruzione, le indu.strie ed i commerci locali, non
che tutte le utili professioni.
2. Detta Società è denominata la Valdese.
3. I firmatari del presente statuto, compreso ¡sottoscrittori della Circolare 28 luglio 1869 sono considerati come
fondatori della Società.
4. Faranno altresì parte di essa, e quali soci effettivi,
tutti coloro che, compiuti i 21 anni, avranno, dietro domanda rivolta al Comitato direttore, ottenuto in una adunanza
generale il voto favorevole della maggioranza assoluta dei
membri presenti.
5. La Società potrà pure conferire, a norma del § precedente, e dietro proposta deH uiTicio, il titolo di membro
onorario corrispondente a coloro che per interesse alla medesima ne saranno riconosciuti degni.
6. La qualità di socio effettivo dà diritto, a chi la riveste,
oltre ai vantaggi sociali che ne deriveranno, al voto deliberativo in tutte le adunanze della società, coll’obbligo correlativo di pagare per anticipazione l’annua tas.sa di L. 6; e
quella di socio onorario corrispondente reca seco il diritto
a voto consultivo senza alcun obbligo pecuniario.
7. Vi saranno annualmente due adunanze generali ordinarie, da tenersi Luna in primavera e l’altra in autunno, in
quel luogo ed in quell’epoca più precisa che il Comitato
Direttore dovrà determinare ed annunziare con rispettivi avvisi di convocazione da spedirsi quindici giorni prima.
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8. Oltre alle adunanze ordinarie ve ne saranno pure di
straordinarie che il Comitato Direttore potrà convocare d’ufficio 0 dietro motivata domanda di 1[4 dei componenti la
Società.
9. Sarà preposto alla Direzione ed Amministrazione della
Società un Comitato composto di membri eletti annualmente
in seno ad essa nella adunanza ordinaria d’autunno.
10. Questo Comitato verrà composto d’un Presidente, di
due Vice Presidenti, d’un Economo-Cassiere, di due Consiglieri aggiunti e d’un Segretario.
11. Saran valide le sedute ordinarie come le straordinarie,
quando il numero degli intervenuti avrà raggiunto la metà
dei soci effettivi, ed occorrendo, per mancanza del numero
legale, una seconda convocazione, sarà validamente costituita
l’assemblea, qualunque siasi il numero degl’intervenuti.
12. Tutte le deliberazioni saranno valide quando ottengano
i suffragi della maggioranza assoluta dei membri presenti.
13. La revisione dei conti sociali e l’esame dell’Amministrazione avranno luogo annualmente nella adunanza ordinaria d’ autunno mediante relazione che ne verrà fatta alrassemblea dal Comitato Direttore.
14. Le adunanze tanto ordinarie che straordinarie verranno consecrate alla discussione e deliberazione di tutti
quelli oggetti che potranno conferire al conseguimento dello
scopo della società, e che l’ordine del giorno emanato dalr ufficio avrà stabiliti.
13. Annuendo il Presidente, potranno i soci tanto effettivi quanto onorari presentare speciali lavori o formolare
proposte appropriate al fine dell’associazione.
16. Richiedendolo la natura dell’argomento od il voto
dell’ assemblea, potranno, d’incarico dell’ ufficio, essere
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temili alcuni membri della società a presentarle in epoche determinate speciali relazioni sui temi che saranno siali proposti.
17. r.a Società ha la sua residenza nel luogo dove avrà
domicilio la maggioranza del Comitato Direttore.
18. iSiuna modiiìcazione potrà essere recata al presente
statuto, e niuna deliberazione riguardante l’ordine costitutivo della società potrà es.ser valida , quando non intervenga
il voto favorevole della metà più uno dei membri ed'ettivi delr associazione ; — ed in caso di scioglimento l’attivo sociale verrà impiegato in ac(|uisto di libri ed arredi per le
scuole elementari delle Valli.
Tel est le stahit fondamental de la nouvelle société. Les points sur lesquels
la discussion a porté d’une façon particulière, sont, comme on pouvait s’y attendre , le but 4 poursuivre et le nom à prendre. Le but a été mieux précisé
(pie précédemment; on se propose le progrès économiipie de la iiopulation
Vaudoise, par le développement de l’industrie, du commerce , et, en général,
des professions utiles. On n’a pas spécifié le genre d’instruction (jue l’on désire
encourager; peut-être eùt-il mieux valu s’interdire une expression trop vague.
On l’a tres-bien fait ressortir dans la discussion et à pins d’une reprise : il l'aiit
être clair, sachons nous borner au côté matériel, à la satisfaction des besoins
et des intérêts dont l’Eglise n’a pas mission de s’occuper. Quant au nom, il
n’a pas été, tant s’en faut, du goôt de tout le monde: on l’a trouve trop
étroit, sans réfléchir qu’il est impliqué déjà dans le premier article ; d’autres
auraient voulu expliquer les mots; popolazione Valdese, par habitants des
Vallées, sans distinction de cultes ; d’autres enfin ont cru voir dans ce nom ;
la Valdese, quelque chose de choquant ! Ce qui vaut mieux que bien des discussions c’est une lettre communiquée par le Président, où un Vaudois offre
à la société naissainte sa large coopération. Auquel propos nous ne pouvons
nous empêcher de trouver fort mesquine la taxe annuelle de fr. 6 que s’imposent les sociétaires à l’article sixième; à moins de se résoudre à faire le triste
métier de mendiant, la société ne pourra, avec ce faible denier, suffire à la
tâche qu’elle s’est donnée. — La formation du Comité Directeur fera l’objet
d’une prochaine convocation.
Chronique |)oUtiquc»
La fameuse circulaire Pironti adressée il y a peu de jours aux représentants
du ministère public, a déjà produit ses etfets; saisies ùe journaux et translocation de magistrats. La seule critique que le Siècle en a librement faite, et
que la Riforma a reproduite a valu Je séquestre de cette dernière. Le viceprésident et les deux autres juges du Tribunal Correctionnel de Milan qui renvoyèrent absous les 28 individus que les agents de police avaient arrêtés le
17 juin, furent, par décret du ministre, appelés il y a quelques jours, à d’autres destinatious. De même aussi après la liberté accordée au directeur du
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jouraal le Democralico, l’avocat Oadei, quatre autres magistrats de Bergame,
parmi lesquels uu président et le Procureur du Roi, ont reçu naguère un
Décret de translocation. Nous apprenons également q^ue des changements analogues ont aussi eu lieu dans le district de la Cour d'Appel de Naples. On sait
du reste, qu’au grand regret du bureau napolitain, le Conseiller à la Cour
de Cassation de Naples, Lomonaco, a été nommé conseiller à notre Cour de
Cassation de Turin. Le publie et la presse craignent, non sans raison, que les
passions politiques n’envahissent bientôt aussi le champ de la magistrature
et dénoncent les actes du ministre de la justice comme injustes, et imprudents.
Pour son unique défense le ministre répond : qu’ainsi l’éxigeaient les besoins
du service, qu’il n’a eu aucune intention d’exercer une pression sur la magistrature, et que d’ailleurs les changements opérés avaient déjà été reconnus
nécessaires par ses prédeces.seurs.
Un déficit de 40 mille francs fut trouvé dans la caisse du receveur du Régistre
et timbre do la ville de Livourne, M' Somazzi. Le coupable que le gouvernement avait destiné au poste de Turin, a échappé jusqu’ici, aux poursuites de
Injustice.
Le 22 août, dans la paroisse de S. Carlo, le Cardinal archevêque de Naples
a baptisé, avec très-grande pompe, M™® Stori et deux enfants convertis du protestantisme au Catholicisme. Les parrains et marraines, comme de juste, étaient
deux messieurs et deux dames de la plus haute aristocratie napolitaine.
Le collège lombard de Corteolona vient de donner la grande majorité de ses
sulfrages, à l’avocat Billia, fardent et courageux défenseur du Gazzettino Rosa,
actuellement prisonnier dans la citadelle d’Alexandrie. Malgré le ballottage
<|ui aura lieu, sa nomination est assurée. C’est là un mode de protestation
contre le ministère actuel que les électeurs ont bien voulu choisir.
France. La santé de fEmpereur sur laquelle, depuis quelques semaines,
on a fait courir des bruits si nombreux et si divers, n’a pas empêché fEmperatrice et le jeune prince impérial de faire, à l’île de Corse, la visite qu’ils lui
avaient promise. Des protestations, parfois par trop énergiques, se publient
quotidiennement dans les feuilles françaises, contre le Décret d’amnistie, sans
que pour cela ces journaux soient séquestrés. Le journal officiel a néanmoins
déclaré que cette amnistie n’était pas applicable aux personnes condannées
pour complots contre la vie de l’Empereur ou d’autres personnages politiques.
Fsiiafçixo- Prim est actuellemect en France pour solliciter une entrevue
avec le chef de l’Etat.
noumanlo. Le prince Charles est de retour à Bukarest d’un voyage fait à
Livadia. Les Chambres roumaines sont convoquées en session extraordinaire
pour le 6 septembre.
4VIS. Pour la nouvelle année scolaire (à partir du octobre
prochain), un Professeur au College Vaudois de Torre-Pellice
voudrait se charger de jeunes garçons qui trouveraient chez
lui une pension les mettant à môme de suivre avec profit les
classes du Collège. — S’adresser à le Gérant de Y Echo des
Vallées à Torre-Pellice. _____________________________________
Agenzia Bibliografica, 42, Via Maestra, Torre-Pellice.
li’ Amievi dl Casn , Âlmanacco popolare illustrato per l’anno 1870.
— Prezzo cent, 20. (üscirâ il 10 settembre).
Pignerol, J. Chiantore Impr.
A. Revkl Gérant.