1
Année XIV®
PRIX I)‘ABONNKMENT PAR AN
Italie . . , , . L. 3
Tous les pays de rüuîon de
]ioate - . . ■ . » 6
Annèrîque du S^ud , . » n
On s’abonne:
An bureau d’Adminlstratiou;
Ch(î^ MM. les Pastonrai
ChüK M. Ernest Robert Ci’iguorolj
et à la Librairie Chiautore et
Maacarelli fPigaerûl).
Îj’uboniiemeiît part du !• Janvier
et RO paie d’avanuo.
.N. 6.
10 Février 1888
Numéros séparéH demandés avant
le tirage 10 centimes chacun.
Annomen : 20 oentimns par ligne
.pour une seinle fpis, —16 oentimes de 2 à 5 fois et 10 cen.
times pour 6 au dessus.
S’adresser pour ra Uédaclilon et
VAdmlnlsfivation a /le{Pasteur H. Bosio — 8aini GermainClusûn f’Pinerolo^ Italie.
Tout ohitngement d’adrosse est
' payé 0,25 centimes.
ÎTS>
'»3
ECHO DES VALLÉES VAUOOISES
Parai.^sant chaque Vendredi
• VoM/f vte Heves támninn, Aotms I, 8.
■Suivront hi vérité nvee l(t chavité. Ben. iv, 15/
fe"
Bx3
m
BtS
O i IL iK 1 a. 11'O.
Côlübration du deuxième centenaire de
la Glorieuse Rentrée. — Evangélisation. —
Quatre petites créatures. -- Newton et Vpllaire à propos des chemins de fer. — Chronique vaudoise. — Souscriptions.
célébration ■ ^
du
DEUXIEME CENTENAIRE
• de la
Glorieuse Rentrée
Circalaire de la Table et du Comité d'Evangélisation
Frol'es Vauduis-de ions pays,
Les dangers et les détresses par
lesquels ont dû passer anciennement
nos pères, ont été très nombreux;
mais jamais notre petite Eglise ri’a
été reduile, par les hommes, i une
extrémité plus désespérée que celle
où elle se trouvait, il y a deuxcents ans, alors que, apres avoir été
décimée par la guerre et consumée
par les soufl'rances de la captivité,
ses l'aibles restes .furent jetés sur la
..terre de l’exil. Aussi, janiais délivrance ne parut plus admirable que
celle dont nos ancêtres furent l’objet,
lorsque Dieu, couronnant leur foi
etj leur patriotisme, l,«s .ramena et
. les rétablit dans leur ¡pap ¡natal,
Gel événement qui fut comme la
résurl'ection d’un peuple,! rendra:po)ur
nous à jamais mémorable i’.nftnée
1089. Faut-il s’étonner,; dés ilors,
(jiic l'approche de ,1’an 188.9 ait éveillé
dans le cœur des Vaudoi*, le d^r,
l6,J?nspin.|dei(^lébrer;djn;n,e .fpanière
solennelle le deuxrcenlième ariniversaire de h,Glaneuse Méflréè et 4’élever, en cette occasion^ un inonùment
durable de leur reconnaissance.?
Le Synode de 1887 a chargé tria
Table d’accord avec le Comité d’Evangélisation de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que cette
célébration fût digne de ce grand
événement».
Les deux Administrations réunies
n’ont pas eu de peine à s’accorder
sur la convenance d’avoir, en Août.Septerabre 1889, au moins deux Assemblées générale^ comniémçriitives,
dont l’une à la.Bal^H^ éï l’âuire .à
Sibaud. Mais leuf lâche a présenté
plus de difficultésdprsquBl s'est agi
d’étudier sérieusement les meilleurs
. moyens jde perpétuer le souvenir de
la ]^çntrée. En pfinçipe, nous avons
senii .qpedo.ùt ce’ qui.ne serait,pas,
, à la fois, utile et modeste ,,,pe'sau' rait, convenir à . uiié Eglise' comme
la nôtre. Môme dans ces limites, le
2
.42
choix n’était pas facile, vu le nombre d'oeuvres vaudoises qui demanderaient à être secourues ou développées. Mais il nous a paru que, dans
une circonstance aussi extraordinaire,
il fallait fonder ; quelque chose de
nouveau.
Deux projets s’offraient naturellement à notre examen, puisqu’ils
avaient été l’objet de décisions synodales. En effet, dès l’année 1880, le
Synode vaudois, par l’article 31® de
ses Actes, chargeait la Table < de
faire préparer le plan d’un édifice
destiné à servir de local pour la tenue
des Synodes, les réunions de la Table,
les archives de TEglise, la bibliothèque pastorale et le musée». Et
le Synode de 1887, par l’article 32® de
ses Actes, invitait la Table à lui
présenter, dans l’espace d’un an,
un rapport sur la convenance et le
moyen d’instituer une École supérieure pour les jeunes gens qui se
destinent soit à la carrière de renseignement, soit à celles du commerce
et de Tindustrie.
En présence de ces deux projets
ni se partageaient lés sympathies
es membres des Administrations,
aussi bien que celles du public vaudois, considérant que, par la diversité même de leur nature, ils se
complétaient mutuellement et qu’il
ne fallait pas moins que cela pour
commémorer d’une manière digne le
retour de nos pères dans leurs foyers,
— nous aions été unanimes pour
décider la construction de la Maison
Vaudoise et la fondation de I’Ecole
Supérieure de Jeunes Gens.
Nous n’avons pas besoin de beaucoup de paroles pour démontreriTutilité de la Maison Vaudoise. Tous
ceux qui ont assisté à nos Synodes
dans le vaste temple de La Tour,
savent combien il est difficile d’y
suivre les discussions. D’un autre
côté, il est grand temps que les
archives de l’Église soient recueillies
et conservées dans un local qui leur
soit affecté d’une nianièrepermanenle
î
Quant au Musée et aux Bib1iothèque.s
qui se trouvent actuellement fort à
1 étroit, ils ont tout à gagner à être
installés dans dos locaux'convenablement aménagés pour leur usage.
VEcole Supérieure, qu’il s’agit de
doter d’un fonds qui lui permette
de vivre et non pas d’un local que
nous possédons déjà, est une institution qui répond à un besoin très
réel. En effet, l’Eglise a le devoir
de favoriser la préparation de jeunes
gens se vouant à l’enseignement,
si elle veut éviter le danger qu’il
y aurait à confier l’éducation de
nos enfants à des maîtres formés
en* dehors de Tinfluence de l’Evangile. Celte Ecole qui comprendra,
outre une classe de 4® élémentaire,
trois années d'instruction secondaire,
foiirniia à tous nos jeunes gens les
connaissances indispensables pour embrasser différentes carrières. C'est
ainsi qu’une partie de noire jeunesse
trouverait facilement à s’employer
d’une manière avantageuse et l’Eglise
posséderait un nouveau moyen de
faire briller aux yeux de nos concitoyens la lumière de la vérité évanue.
A côté d.e ces deux monuments
qui répondent à des besoins généraux et sont propres à rallier les
sympathies de l’immense majorité,
SI ce n’est de la totalité des Vaudois
de tous pays, nous avons reconnu
que le contrefort de SiiiiitiÉÎ'■ (Bobi),
sur lequel nos pères ont prêté leur
serment solennel en 1689, et la
redoute de la Balsille (Massel), qui
fut le théâtre de l’héroïque défense
de 1690, ne pouvaient être oubliés.
Une simple pyramide de granit sera
dressée sur le rocher de Sibaud,
tandisque l’école à moitié ruinée du
hameau de la Balsille sera reconstruite, pour l’usage de ce quartier
reculé.
Les deux modestes souvenirs que
nous venons de signaler, n’entraîneront qu’une dépense d’environ
3000 francs. Mais la construction de
3
v->Ww\/wvwwv WW wwvwwwirwvw wi
w UVWVVVVWVVVVVVVV WVWVw
1.1 Maison Vaudoise et la dotation de
l’Ecole Supérieure de Jeunes Gens
n’exigent pas moins de Cent-cinquantemille Francs (J50.000).
Au premier abord, une pareille
somme peut paraître énorme; mais
(juand on songe qu’il s’agit d'untérnoiguage solennel de reconnaissance
envers le Dieu qui, après avoir rendu
.i nos pères leur patrie, y a miséricordieusement conservé et béni leurs
enfants; quand on songe qu’il s’agit
d’œuvres d’utilité générale, et que ce
glorieux bicentenaire doit éveiller un
saint enthousiasme dans le cœur
des A^audois du monde entier; quand
on compare la condition matérielle
de nos ancêtres, n’ayant ni feu ni
lieu, réduits à vivre d’aumônes sur
la terre de l’exil, avec celle où se
trouvent aujourd’hui leurs descendants, soit en Italie, soit à l’étranger, — est-ce trop présumer de
la piété et du patriotisme des Vaudois, que de leur‘proposer une
offrande d’actions jde Igrâces comme
celle que nous réclamons et attendons d’eux?
Si les Vaudois d’il y a deux-cents
ans, par le sacrifice de leurs biens,
de leur liberté et de leur vie, nous
ont laissé un exemple de foi et d’héroïsme qui nous stimule encore aujourd’hui, s’ils ont ainsi tnSisrnis à
leurs descendants un héritage de
bénédictions spirituelles et temporelles, — quel exemple, quel héritage laisserions-nous à nos enfants,
si, reculant devant le sacrifice qu’on
exige de nous, nous ne nous montrions pas à la hauteur des événements
dont nous avons le privilège de célébrer la mémoire deux fois séculaire?
Nous rougirions d’insister davanlagé pour vous amener à donner
joyeusement ce qui est en votre
pouvoir. Est-ce pour vous porter à
sacrifier vos fortunes, à renoncer
rà la vie, que nous venons à vous,
au nom du Seigneur, aujourd’hui?
Non. Mais nous vous demandons à
tous de montrer, par un sacrifice,
que vous savez ce qu'emporte avec
lui le nom de Vaudois. Que personne
ne demeure en arrière, qu’on voie
une noble émulation, que le riche
donne abondamment de ses revenus,
le marchand du gain de son commerce, l’artisan, l’agriculteur du
travail de ses mains, le pasteur de
son traitement, le jeune homme de
ses plaisirs; que tout le monde, se
taxe et notre entreprise réussira.
Frères Vaudois, nous avons l’intime conviction que vous n’infligerez
pas un accuèil indifférent à l’appel
que nous vous adressons, au nom de
notre Eglise. Bannissant les froids
calculs de l’égoïsme et de l’avarice,
offrant les uns de notre superflu,
les autres de notre nécessaire, pour
accomplir tous un saint devoir, soyons
tous prêts à payer cette dette de
joyeuse reconnaissance et nous montrerons, pas cette promptitude même,
que nous ne sommes pa.s indignes
des grâces dont Dieu nous a comblés
et que nos cœurs vibrent.à l’unisson
quand il s’agit de montrer que nous
sommes Vaudois.
Le présent appel sera accompagné’
de listes de souscription, où chacun
inscrira son nom à côté de sôn offrande. Afin de laisser aux souscripleurs la libel lé de donner pour
l’objet'qui a leur sympathie, les
listes auront deux colonnes, une pour
la Maison Vaudoise, l’autre pour
ïEcole. La volonté des donaleurs sera
scrupuleusement respectée. Pour faciliter le versement des dons, nous
laissons aux somscripleurs la faculté
de les remellre en deux fois (dSSB
et 1889).
A mesure que les listes seront dûment soldées, on les recueillera pour
en former une espèce d’Aiùwm, qui
sera conservé dans la Maison Vaudoise, en mémoire de tous ceux qui
auront concouru à célébrer dignement le bicentenaire de la Rentrée.
Comme tous ceux qui se réclament
du nom Vaudois, en Italie et à l’étranger, vont s’empresser desouscrire,
selon leurs moyens, le grand livre
formé par les listes réunies, nous
présentera, en quelque sorte, un
4
44^
wvy i-'w >( UVV--S. v'-vvvvvwvvwvvy
recensement çomplet de la Famille
Vaudoise, déux-cents ans après la
Rentrée.
Pour assurer la réussite de iaf
soiiscription eil Italie, nous comptons
sur la coopération active des Consistoires, des! Conseils d’Eglise, et de
toutes les personnes dévouées, desquelles on sollicitera le concours
efficace. Afin d’atteindre les nom^
breux Vaudois établis en pays étrangers, nous avons confiance dans la
tonne, volonté des frères auxquels'
cet appel 'sefa adressé incessamment^
et nous les prions d’y intéresser tous'
les: Vaudois établis dans leur ville
ou dans leur entourage. Inutile de
dire que toutes les adresses que l’on
pourra nous envoyer seront reçues
avec la plus vive reconnaissance'.
Si chacun s’y emploie, selon son
pouvoir, il ti’y aura pas dë Vaudois,
si loin qu’il soit des mont'agnes où
ses pèresiont souffert, qui ne soit
convié à cette fête de tout un peu
ale et qui ne réponde avec joie :
oi aussi je suis Vaudois et je veux
m’unir à mes frères pour témoigner
de ma reconnaissance envers Dieu.
Torre-Pellice, le 30 janvier 1888.
I,e3 Membres de la Table
J. P! Poss Modérateur,, pasteur
à TorrerjPèUice.'
H, BosiOj, paS'Ieu'r, Mûd.-Adjoml,
lil Taon, Secrétairé.'
J. R; Oti,VKT,|Prof., M'embrè làiqm.
Chçv. Pàiil Meille, »
Les Membres du Camité d’Evangèlisalion
Chev. M. Prochet DD. Président,''
107 Via Naaionalé, Rome.
J. Pons, Pasteur.
C. A. Tron, •
P. Long, k
P. Robert, négociant.
Evangélisation
Messine, P Février
Cher Monsieur,
Ce n’est plus mon inlention de vous
parler du choléra, qui, Dieu en soit
béni, nous a quilles depuis quelque
temps, et, espérons-le, pour toujours.
Le peu que je désire vous en dire
ne sera qu’une courte introduction à
un sujet de la plus haute importance.
Sans parler des quelques cas qui se
manifestèrent à Messinei avant le 9
septembre, on peut direi que la maladie éclata le 9., septembre et disr
parut le 21 octobre: durant ces 43
jours, nous avons eu 2335 morts.
Ce n’est pas peu de cho.se quand
on considère que la ville était presque déserte., Quand la frayeur qui
s’était emparée des habitants eut un
peu cessé et que les affaires reprirent
leur cours ordiqtaire, l’entrepreneur
des bières pour la ville de Messine
présenta son compte déclarant qu’il
avait fourni à la municipalité 7.000
bières à 10^ francs Tune, soit 70.000
francs.
Evidemment le compte était exagéré
' et la municipalité, aii lieu de payer a
mis la chose entre les rhains de ses
avocáis ef nous àltëiTdons' d’urt jour
I à l’aulré de belles' réVélations.
Voilà la courte infrôdbçlion menr
tiorthée au com menceibènt dë ma lettre.
' Vos lecteurs me saürônl gré, je l'es, père, de lëiïr dire quelques mois sur
la moralité de nbs chers compatriotes.
En Angleterre, en Allemagne, at
même dans le nord de l’ilalie,, Sicile
cl brigandage sont presque synonyme,s
et les parents ne trouvent pas de
terme assez éloquent pour plaindre
leurs enfants qui doivent partir pour
la lointaine Trinacria.
Le brigandage existait un jour,
mais à présent il a presque partout
disparu. La province de Messme est
une des plus tranquilles de l’Italie et
il y a moins de danger à promener"
ài minuit dans les rues de la reine du
Phare qu’à Turin ou à Milan, Nous
5
ne connaissons pas ici les barabba
de Turin ou les batiusi de Gênes,
nous n’avons pas les voleurs qui infeclenl les grands centres; mais tout
le monde vole un peu, on n’appelle
pas cela voler, mais buscare.
A Messine on est presque dans l’impossibilité de trouver une domestique
fidèle. Si vous n’ouvrer pas bien les
yeux elle vous trompera'avec la meilleure grâce en vous appelant eccelfefim'; quand'vous vous contenteriez
de monsieur tout court.
ll’Eglisé calhbl'ique avec sa morale
douteuse y entre’’ pour beaucoup,.
Jngez-en vousrmême. Dès mon arrivée à Messine je fis la connaissance
d’une femme qui vivait,tout près de
nous; elle est très religieuse, pour
ne pas dire bigote, elle observe les
fêtes et ne manque pas une messe.
Un dimanche je la rencontre dans
la rue et je l’accoste en lui disant:
Eh bien, êtes-vous allée à la messe
donna. Giccia ? « E corne no? » me repondit-elle.
Le lendemain, un gros char de bois
s’arrêta devant la porte de sa maison.
On avait creusé une fosse en travers
de la rue pour les égouts,- il fallut
décharger une bonne partie du char
pour-la recharger ensuite de l’autre
côté de ta; fosse. Durant l’opération
je voyais notre donna Giccia qui, aidée par bien des personnes, emportait avec le plus grand sérieux lé
bois qu’on avait déchargé, pendant'
3ue Ifi! oharrelibr et le propriétaire
U bois étaient occupés de l’autre côté
du char. — Le dimanche, on va à la
îT esse, le lundi on vole', ou pire,
voilà Ta vie de bien des chrétiens de
de nom. — Si lai messe n’empêche
pas que dion touche à ce qui ne nous
appartient pas, le culte de làMadonne,
que bon nombre de mauvais protestants envient à l’Eglise catholique,
est loin diinculquer comme on l’a
prétendu, l’amabilité èl la douceur
aux fidèles.
Tout près de l’ancien couvent des
Capucins, qui occupe la plus belle
position de Messine, ( tes moines savaient choisir l’emplacement de leur
retraite) se trouve un petit tableau
qui représente la vierge avec l’enfant
.Jésus dans ses bras; comme celte Madonne n’y voit pas, on rillumine: la
femme d’un chevrier de l’endroit se
charge ordinairement de mettre de
l’huile dans-les diverses lampes suspendues autour du tableau en question.^
Un de ces jours, pendant- qü’elle
était occupée à cette besogne, sa fille
eut le mallieiir de toucher à un paquet
qui’elle avait posé par terre; La mère
quitte alors la Madonne, s’élancéisur
sa. fille et la roue! de coups. Si je
n’nrrivais pas à son secours je' croiS'
qu’elle l’aurait tuée. Qu’on dise encore que le culte de la Madopne'rend'
gentils! — Le peuple est- ignorant;
superstitieux et de mauvaise foi.
Il n’est' jamais aussi content que
lorsqu’il peut tricher son prochain ,
surtout si ce n’est pas un sicilienr
l’amour pour le jeu et la paresse
sont quelques-uns des grands défauts
de cette population , remarquable à
tant d’egardsj Ajoutez à cela la>ct'uauté
envers les animaux.
Le Dr. Ker d’Edimbourg, qui, il
n’y a pas longtemps, a été enlevé à
l’affectionî des siens et à l’admiration
de ses' amis, dit dans' ses « Pensées
pour le cœur et pour la vie » que
plus l’homme ressemble à l’animal,
plus' il' est cruel envers lui. — Nous
avons ici. de beaux équipages appartenant aux riches, mais quie de rosses, qwe; dlânes pelés, couverts de
plaies sanglantes qui font mal à voir.
Il faut voir comme les ciucciari rouent de coups ces pauvrq^ bêles qui
travaillent beaucoup et ne mangent
presque rien. Gruels pour les animaux
ils sont sans’ pudeur pour l’homme.
Ainsi ¡’autre jour, à Barcellona di
Sicilia, un bon père de fartiille fut
tué dans une rixe par deux mauvais
sujels. Le lendemain le cadaVre fut
étendu .sur une planche ét les médecins de l’endroit, la manche dè la
chemise et de l’habit retroussée jusqu’au coude, se mirent à chercher
dans tes entrailles du cadavre la balle
de revolver qui avait causé la mort,
pour en référer à la justice, et cela
en présence d’une centaine de per-
6
46
vvv^«vwvvu^^^^yvvv^/vvv>ln '
sonnes de louL âge et de tout rang;
les enfanis et les jeunes gens étaient
en majorité. Quelle école!
Qu’on ne s’étonne plus si, de nos
jours, les enfants même commettent
des crimes. — Un autre faible des
populations du midi de l’Italie et de
la Sicile est le jeu du lolto. On n’a
qu’à faire quelques pas dans la rue
et voilà le « botleghino » avec sa porte
grande et ouverte.
Le peuple a tout un système infaillible pour gagner.... Un chien
mord un enfant à la jambe: lachóse
se répand, et tout le monde s’empresse de jouer. Voici les numéros
poiir les profanes: chien 9, morsure
35, jambe 59, jouez et vous serez
sûr de... perdre.
Vous voyez en rêve votre páre dans
un jardin. Jouezencore, jouez toujours;
père 6, jardin 30, fleurs 40, et le
résultat sera toujours le même.
D’après ce que je viens de dire,
le lecteur voit aisément qu’il n’est pas
nécessaire de se rendre dans la lointaine Afrique pour avoir l’occasion
de faire du bien; pour de longues
années le champ de travail de l’Eglise
Vaudoise doit être Tltalie et ce ne
doit être que par exception que nos
frères partiront pour d’autres contrées.
Je renvoie à une prochaine lettre
des détails sur l’Eglise de Messine.
Agréez etc.
F. Rostan.
Quatre petites créatures
1. —- La fourmi.
L’homme a été créé de beaucoup
supérieur aux animaux des champs,
mais il est tombé si bas, par ses
péchés, qu’il n’est pas rare de voir
les animaux lui donner des leçons
aussi humiliantes que méritées. Même
les plus petits lui fournissent des enseignements. « Il y a quatre cbo.ses
très petites en la terre, dit Agur fils
de Jaké, qui toutefois sont bien sages
et bien avisées: » ce sont les foui‘
inis, les lapins, les saulereîles et l’araigiiée et chacune a quelque chose à
nous apprendre. (Lire Prov. xxx. 24
à 28).
Voici d’aboi'd la fourmi qui constitue un peuple faible, qui est ellemême très petite, mais qui est émineramenl industrieuse, active et prévoyante. Voyez son habitation, admirez-en les murs, les plafonds, le.s
voûtes, les étages superposés, les
corridors; c’est un vrai modèle d’architecture.
De petites causes peuvent produire
de grands effets ; une petite main peut
construire de grands édifices, un
petit péché peut amener de grandes
angoisses et montrer par là qu’il n’y
a vraiment pas de petits péchés.
Quelle activité prodigieuse chez la
fourmi! Voyez-la transporter ses provision.s, apporter des matériaux de
construction, déblayer le terrain.
Aussi l’Ecritni’e dit à celui qui est
peu on point aclil': Va, paresseux,
vers la fourmi, considère ses voies
et deviens sage (Prov. vt. 6).
Industrieuse et active, la fourmi
n’en est pas moins prévoyante, puisqu’elle prépare durant l’eté sa nourriture. La femme prévoyante prépare
aussi en été les vêtements chauds qui
doivent préserver sa famille contr-ele
froid de l’hiver, et le jeune homme
avisé amasse aux jours de sa vigueur
ce qui devra le nourrir pendant l’hiver
de ta vie. Il en est d’aqlres, beaucoup moins sages, qui vont en avant
tête baissée gaspillant leur temps et
leur argent, épuisant leurs ressources
en même temps que leurs forces. Ils
méconnaissent maintenant tes conseils
qu’on leur donne et tel d’entr’eux
viendra plus lard se jeler sur les bras
de l’église qu’il a délaissée, mendier
les secours de la diaconie ou les soins
de l’hôpital. Sa pauvreté est venue
comme un passant et sa disette comme
un soldat. (Prov. vt. H). Or les soldats vont vite. Que n’a-t-il été sage
et avisé comme la fourmi, et il aurait eu du pain à manger et même
à distribuer aux nécessiteux.
Le siècle présent étant une époque
de préparation pour le siècle à venir,
7
. 47
ne soyons pas paresseux, mais travaillons à notre salut avec crainte et
avec Iremblemenl; travaillons pendant qu’il est jour, car voici la nuit
vient pendant laquelle personne ne
peut plus rien faire. Amassons-nous
des trésors dans les cieux où la rouille
ne gâte rien, et où les larrons ne
percent ni ne dérobent, et nous aurons fait pretive de sagesse en même
temps que de prévoyance.
Et. Bonnet, pasteur.
[\ewtun et Voltaire
à propos lies chemins de fer
On sait que le fameux Newton ,
après avoir découvert la loi de la
gravitation, devint 'un lecteur assidu de la Bible et écrivit deux ouvrages sur le Prophète Daniel et
sur l’Apocalypse Dans l’un , il dit
Sue:— «lors de l’accomplissement
e certaines prophéties, un certain
mode de transport devra être inventé
par les hommes de cette époque-là,
voie inconnue aujourd’hui, » ajoute
t-il, qui permettra de franchir jusqu’à
50 milles (dD lieues) à l’heure, et
qui sera précédé d’un développement
de l'Ànletligenoe et des sciences que
notre temps ne saurait apprécier.
Voltaire qui ne croyait pas à l’inspiration des Saintes-Écritures, se
divertit fort de cet horoscope. « Voyez,
disait-il, ce que ce puissant esprit
de Newton est devenu, lorsque en
vieillissant il s’est mis à étudier ce
livre qu’on appelle la Bible. Il y a si
bien perdu son bon sens, qu’il veut
nous faire croire à des progrès assez
merveilleux de l’intelligence humaine
pour découvrir le secret de faire 50
milles à l’heure, Oh! le pauvre radoteur!» répétait le philosophe de
Ferney, orgueilleux de sa propre
sagesse.
Les incrédules de nos jours n’hésiteront pas plus que les croyants à
déclarer lequel des deux savants vieillards a eu raison, lequel était providentiellement inspire !
(Semaine religieuse de Genève)
iiouüellee rcÜi^îcueoc
Après un séjour de plusieurs semaines dans lé Midi de la France,
où sa santé l’avait obligé à prendre
de nouveau du repos, le prédicateur
Spurgeon vient de rentrer à Londres.
Il a reçu de la part de sa congrégation une réception plus sympathique, plus enthousiaste que jamais.
Le lundi 9 janvier, il y a eu, dit
le Témoignage, une très nombreuse
réunion dans le tabernacle pour célébrer la publication de son 2,000®
sermon. On sait que le célèbre prédicateur publie chaque semaine un
sermon. Le nombre d’abonnés aux
sermons s’élève à quelque chose comme
100,000. Tous les sermons parus forment trente trois volumes. On comprend, quand on lit de pareils chilfres,
la popularité incomparable dont jouit
Mr. Spurgeon dans les pays anglosaxons. (Eglise Libre)
©arietés
Les tabacs en 1887. — Les tabacs
et les cigares ont rendu 93 millions
de francs au Gouvernement italien en
1887. C’est beaucoup, et cependant
il y a eu une diminution de francs
1.800.000 sur l’année 1886. On attribue
celle diminution à raughientalion du
prix des cigares, à la qualité inférieure de la marchandise et surtout
à la contrebande.
Pensées.
Si Solon proclama mauvais citoyen
quiconque, au milieu des discordes
civiles, se refuserait à prendre un
parti, la société non moins sévère,
voit dans chaque homme obstiné au
silence sur les questions qui la préoccupent, un mauvais citoyen dans la
répunlique des intelligences.
11 y a toujours peu de dignité à
vouloir passer ou même à se laisser
prendre pour ce qu’on n’esl pas.
Quand une opinion a de l’importance
8
48
aux yeux des hommes, ou seulement,
au jugement de ceux au milieu des- '
■quels nous sommes placés, il nous
convient, quelque degré d’importance
311’elle ait à nos propres yeux, de
éclarer spontanément notre pensée
et de la professer franchement. L’objet de cette opinion pourrait nous
sembler frivole: il cesse de l’être par
la gravité que nos semblables y attachent. A. VlNET.
Cliroiùque
Pour le Bicentenaire. — Le programme pour la célébration du deuxième centenaire de la Rentrée, comprend deux assemblées générales dont
l’une à, la Balsille et l’autre à Sibaud,
en 1889. Des chants bien adaptés,
bien exercé.s et bien exécutésétant un
des éléments importants d’édificniipn
daps lesiAssemblées de cette nature,une
Comhiissiori a été chargée de s’occuper,
dès maintenant, du choix des chœurs
et des mesures à prendre pour qu’ils
puissent être généralement connus et
exercés h l’avance, de manière à en
rendre l’exécution aussi bonne que
possible, La Commission qui sera
heureuse, sans doute, de profiter de
toqles les suggestions qui lui pourraient faciliter la tâche , se compose de;MM.; N Tourn prof., H. Meille
pasteur, Jac. Porneron instituteur,
à Torre'PeHiee, Ph. Peyrot inst. au
Pomaret et Emile Eynard Président de
la Société chorale protestante du Turin.
*
★ ¥
Santa Fè - (Rép. Argentine). —
Un colon Vaudois nous écrit de la
Colonie Belgrano à la date_du 25 décembre 1887;
« Nous avons commencé à bâtir
notre école ; elle n’est pas encore
achevée, mais nous avons pu la cou
vrir avant la moisson. Une fois les
grands travaux de Ma saison achevés,
on reprendra l’ouvrage et avec l’aide
de Dieu on M’achèvera. Elle est assez
vaste pour la populiition vaudoise qui
doit en profiter, puisqu’elle compte
12 mètres de longueur, 8 de largeur et
5 de hauteur, avec une bonne charpente et un toit en zinc. Comme nous
comptons que le régent iqui va nous
arriver, M. Barthélemi Gilles, fasse
aussi un service religieux, notre bâtiment sera tout à la fois un temple
et un école.
» Nous avons tenu une réunion pour
nous cotiser afin de fournir l’honoraire de l'ouvrier quenousattendons.
Tous n’étaient pas présents, et du
reste lorsqu’il s’agit de l’instruction
ou de l’édification, il yen a toujours
qui regrettent leur argent comme s’il
était perdu en le donnant pour de
tels objets. Mais nous en avons eu
aussi qui ont promis généreusement,
même jusqu’à 20 francs par mois.
Nous avons souscrit actuellement de
quoi donner fr. 2Û0 par mois à notre
maître évangéliste et nous espérons
arriver, l’année prochaine , à' troiscehts francs par mois.
»Nous venons de terminer la moisson.
Le blé est coupé et mis en meules.
Nous employons des machines qui
coupent et chargent tout à'la 'fois.
On peut aVec une machine couper
uneiSO'“® de journaux'par jour,'pourvu
qu’on ait assez de chevaux et qu’il y
ait au m.oins sept personnes. Nous attendons maintenant les machines à vapeur pour battre le blé.'Elles occupent
chacune une vingtaine de.personnes
et peuvent batlre’'l50 fanègues par
jour. Le coût du battage revient à 85
ou 90 centavos (sous) par fanègue ».
SOUSCRIPTION
en faveur idu temple de Frumul
Montant des listes précéd. fr. .2060,70
Mr.,Etienne Balmas, régent,
St. Germ. . . . - » 1,—
Total,frs. 2061,70
BOURSE STEWART
Mr. Benj. Pons .past, j, . ,Fr,,
Mr. B. GardioU pasteur (»
M. Daniel Gay,i junior, past, »
Eunest Robeut , Gérant
AQ,-,
:,10,
Pignerol, lmp. Chiantore et Mascarelli.