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Quarante-sixième année.
2 Décembre 1910
N. 48.
IÊSÊÊÎÊÊÊ^
L KCHO DES VALLÉES
PARAISSANT C H A Q U E V E N D R E D I
Prix d'abonnement par an;
Vallées Vaudoises . Fr. 2,50 — Italie ... Fr 300
Etranger ........................................»'5
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Pasteurs.
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S’adresser pour la Rédaction àM.C.-A.TaON, past., TorrcPcW/ce,
et pour l’Administration à M. J. Côïsson, prof., Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du
- commencement de l’année.
Los changements non accompagnés de la somme do 15 oent.
ne seront pas pris en considération.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes^ pures, aimables..... dignes de louançfe, occupent vos pensées. (Phil, IV, 8).
SOMMAIRE :
A nos lecteurs — Voir Jésus — Léon Tolstoï
— Paraphrase du Psaume XXIII — Chronique vaudoise — Feuilleton: Le Trésor
de grand prix.
A nos lecin du N' Mensuel
Chers amis,
Il est juste que nous ayons une pensée pour vous; c’est une pensée, tout
à la fois, agréable et 'pénible. Agréable,
quand nous constatons que nous avons,
depuis la naissance du Vaudois, de la
Sentinella et de l’Echo vécu bien près
les uns des autres pendant 10 ans.
Agréable, en ayant l’intime conviction
que nous avons fait du bien à une
quantité de familles où notre feuille
-a pénétré, en y apportant les nouvelles religieuses de nos vallées, celles
du iûbnde chrétien et en attirant votre attention sur quelque chose d’intéressant et d’utile. Agrêîtblé encore,
quand nous avons l’assurance qu’un
certain nombre n’aurait jamais jeté
un coup d’œil sur une feuille religieuse, n’était la facilité de vous procurer la nôtre qui, grâce à la bonne
volonté des pasteurs, des régents et
des anciens a été placée pour ainsi
dire dans vos mains. Quand nous réfléchissons à tout le bien qui a été fait
par le moyen de notre feuille mensuelle, nous avons une pensée agréable, et nous remercions Dieu d’avoir
pu faire quelque chose dans ce sens
pour .notre peuple Vaudois. En écrivant ces lignes nous avons aussi, avonsnous dit, une pensée pénible, car le
moment est arrivé où il faut prendre
congé de vous, chers lecteurs.
Ce n’est pas que nous voulions battre en retraite, que le découragement
se soit emparé de nous, que nous
ayons le moindre doute sur l’utilité
de nos efforts, c’est uniquement parce
que depuis que nous avons dû assumer la direction de l’Echo des Vallées,
feuille hebdomadaire, nous sentons que
le N® Mensuel perd de sa valeur, da
son originalité, de ce cachet qui le
faisait apprécier et même désirer.
Aussi ayôns-nous cru bon, dans l’intérêt .de tous de suspendre le N® Mensuel; à 1 notre grand regret, mais avec
l’intime conviction que cela s’imposait.
Nous continuerons à publier la nouvelle commencée, dans la feuille de
chaque semaine, et nos lecteurs pourront ou s’abonner ou se la faii-e prêter.
Si nos lecteurs prenaient un certain
nombre d’abonnements à la même
adresse, nous pourrions faire quelques
facilitations. '*
iEn .iTemerciapt tous nos collabora^
teurs et nos lecteurs pour leur cons
tante fidélité, agréez chers amis, les
salutations cordiales de vos affectionnés en Jésus-Christ
C. A. Tbon, pasteur,
P. Giraud, pasteur.
VOIR JÉSUS!
Seigneur, nous voudrions bien
voir Jésus I Jean xii, 21.
Un jeune pasteur, qui venait de terminer brillamment ses études, fut envoyé dans une Eglise pour remplacer
le pasteur que le travail et les années
avaient rendu infirme. Il se mit à l’œuvre avec tout l’élan de la jeunesse.
Doué d’une manière exceptionnelle, il
parlait, comme l’on dirait d’une manière vulgaire, bien. Les assemblées
étaient toujours nombreuses et recueillies, et le jeune pasteur en éprouvait
une joie intime et profonde. Quelle
ne fut pas sa surprise un Dimanche
matin, en montant en chaire, de trouver la Bible ouverte avec un morceau
de papier sur lequel étaient écrites
ces paroles: Maître, nous voudrions
bien voir Jésus! Ces paroles furent
pour son âme, toute une révélation;
depuis ce jour, il abandonna tous les
systèmes philosophiques et économiques pour s’accrocher à la personne
vivante du Christ. Et au bout de quelques mois, il retrouva de nouveau la
Bible de la chaire ouverte et un morceau de papier avec ces autres paroles de l’Evangile : Les disciples se
réjouirent en voyant le Seigneur (Jean
XX, 20). Heureuses sont les Eglises
dont les membres désirent de voir le
Seigneur! Heureux sont les pasteurs
dont l’unique préoccupation est, partout où Dieu les appelle, de présenter
pendant longtemps aux fidèles le Seigneur !
Voir Jésus! C’est le désir qui a accompagné l’humanité à travers tous
les siècles. «Abraham, dit un jour Jésus
aux Juifs, s’est réjoui de voir mon
jour ; il l’a vu, et il a été dans la joie ».
Les prophètes ont désiré de voir Jésus,
et ils en ont parlé aux enfants de leur
peuple. Les bergers de Béthléhem pendant la nuit de Noël ont laissé leurs
troupeaux pour voir le petit enfant
qui venait de naître. Siméon au soir
de sa longue vie invoque le repos,
parce que ses yeux ont vu le salut de
Dieu. C’est ce même désir qui poussait les multitudes à se presser autour
de lui pendant les trois années de son
ministère. Il désirait voir Jésus ce
Zachée qui monta sur un sycomore,
sur le bord de la route sur laquelle
Jésus devait passer. C’est le même désir qui conduisait encore ces femmes
le matin de Pâques dans le jardin de
Joseph de Rama. Un des fidèles disci
ples du Seigneur, nous dit à son tour,
vers la fin de sa vie comment ce désir
a été satisfait: nous avons vu, dit-il,
sa gloire ; une gloire comme celle du
fils unique venu d’auprès du Père.
Le désir de voir Jésus c’est le besoin le plus noble qui puisse jamais
se trouver dans le cœur de l’homme.
Les anciens Egyptiens attendaient le
retour de leur dieu Osiris. Les Grecs
et les Latins attendaient de leurs dieux,
le salut de l’humanité qui se mourait
dans sa misère. C’est>4;oujours le même
désir qu’exprimaient ces Grecs à Jérusalem dans les paroles que nous méditons: Maître nous voudrions bien voir j
Jésus!
L’apparition de ces Grecs, a quelque chose d’extraordinaire, nous dirions presque, de mystérieux. Ils nous
rappellent les mages d’Orient. D’où
venaient-ils? Ont-ils vu Jésus? Nous
n’en savons rien. Nous ne savons pas
non plus s’ils ont cru en Lui. Mais
les besoins de leurs cœurs, ce sont les
besoins de l’âme humaine.
, Le désir de ces Grecs, n’était pas
simplement celui de contempler les
traits du visage de cet homme extraordinaire qui avait rempli d’émoi tout
le pays d’Israël. Il n’y avait rien en
eux de la curiosité d’Hérode, ni de la
légéreté des Athéniens ; c’était le besoin de salut. Ils appartenaient à ce
peuple, qui a laissé des traces profondes dans l’histoire de l’humanité,
par sa sagesse et ses œuvres d’art,
mais leur cœur, comme le nôtre a besoin de quelque chose de plus; nous
voulons voir Jésus, car auprès de Lui
nous trouvons cette vérité qui nous
explique les grands mystères du monde
et de la vie, et le plus grand et le
plus redoutable de tous, le mystère
de la mort.
C’est pour cela que, aujourd’hui, demain, pendant toute l’année nouvelle,
nous voulons .voir Jésus, et jusqu’au
jour où, sur les rives de la patrie céleste, nous contemplerons sa gloire
éternelle. P. Giraud.
LÉONTmSTOI
Avec Léon Tolstoï disparaît une des
plus grandes et hautes figures de la
littérature et de la pensée contemporaine. Dans sa grande vieillesse, dans
son éloignement, dans sa renonciation
volontaire aux plaisirs et aux vanités
de la vie, cette grande figure de philosophe et d’écrivain était devenue
presque légendaire. *
Il est né le 9 Septembre 1828 à Jasnaja Poliana, la demeure de la famille
qui, venue d’Allemagne, il y a cinq
siècles, s’y était établie. A quatorze
ans, appelé à s’établir à Kasan, il se
fit inscrire à l’Université pour y suivre les cours des langues orientales
et ensuite le droit, mais déjà gâté
par la lecture des œuvres de Rousseau
et de Voltaire, O était devenu sceptique et ne pouvait supporter la discipline des professeurs qui étaient sous
l’influence religieuse du temps. H rentra au domaine de la famille pour se
rendre de temps à autre à Moscou, où
il se ruina en vivant dans la débauche et en devenant l’esclave du vin,
du jeu et de la corruption. Il se rendit
au Caucase où se trouvait son frère
officier dans l’armée; il s’enrôla lui) même comme volontaire et nous le
trouvons en 1854 et 55 au siège de
Sébastopol et à la bataille de la Cernaia où il se distingua.
Attaché comme courrier à la maison impériale, il fréquenta la société
de St. Pétersbourg où il ne fit que se
dépraver davantage. Il prit la résolution de visiter les différentes nations
européennes et il ne put se soustraire
à nne profonde impression qui s’empara de tout son être. H laisse de
côté Rousseau et Voltaire pour dévorer les livres de Darwin, Spencer et
Marx. Les œuvres sociales vont devenir le but de sa vie. En 1862 il épouse
la fille du docteur Berce, Sophie Andrewna qui devait être son ange tutélaire, tout en ayant un caractère
opposé au sien. Ce fut à cette époque
qu’il écrivit ses deux chef d’œuvres:
Paix et guerre et Anne Karénine.
Plus tard il désavoua tout son travail pour se jeter dans le mysticisme,
en étudiant l’Evangile et en s’attachant à la personne de Christ. H a
voulu renier ce qui était beau, mais
d’une inutile beauté. Il n’a voulu accepter que ce qui était utile même
sans être beau. Le philosophe a tué
le poète, l’apôtre a tué l’artiste.
H voulut être humble et travailler
comme le plus simple agriculteur ; il
voulut vivre de la vie la plus simple
et dompter son corps par la volonté
qui devait triompher de tout. Pour
être conséquent avec lui-même il laissa
tout, famille et richesses, pour aller
comme un pauvre pèlerin à la rencontre de la mort qu’il troliva à Astapovo, plongeant le monde entier dans
la stupeur et la douleur.
Tolstoï a été excommunié par l’Eglise orthodoxe, qui avait le droit d’agir ainsi, tout comme lui-même avait
la liberté de penser à sa manière. En
effet, tout en popularisant l’Evangile
et la personne de Christ, il nie l’utilité de l’Eglise, la divinité de Christ,
la Trinité, la nécessité de l’état, de la
sûreté publique, des impôts; il va jusqu’à s’attaquer à l’empire de la femme
2
» " «
qui est la cause de tous les maux. Il
se pose en réfoTrnpliatettr # de
venant socialiste ©t anaRo^iste en même
temps. Cependàüt comme ceux-ci doivent recourir à la violence pour réu^
sir, il les renie pour implorer l’amour
qui doit vaincre tous les maux de la
société, et il va à la rencontre de la
mort, sans savoir bien ce qui l’attend,
mais se confiant dans un avenir de
bonheur.
Tolstoï a lutté, il a senti qu’il avait
une mission à remplir, il a trouvé que
le monde ne pouvait rien pour lui, et
il s’est tourné vers Dieu ét la foi en
étant cohérant avec ses principes et
en répétant en dernier lieu une parole sublime, devant laquelle tous au
moins s’inclinent: « Il y a sur la'terre
des millions d’hommes qui souffrent,
dit-il, avant d’entrer en agonie, à ceux
qui l’entouraient; pourquoi êtes-vous
là tous, à vous occuper de moi seul » !
Nous désirons conclure cet article
avec les paroles de Frommel:
« Si, en bien des points, Tolstoï a
trahi le christianisme, il lui a rendu,
par ailleurs, un service inestimable,
et dont il avait de nos jours plus besoin que jamais. Il l’a rendu populaire, humain, laïque. Il a montré que
la religion chrétienne n’était pas l’affaire du prêtre ou du pasteur spécialement, mais celle de tout le monde...
Il a déchiré l’enveloppe sacerdotal©
et traditionnelle dont la notion évangélique était entourée, et a tenté' de
répandre sur tous le contenu salutaire
des Evangiles. Il a remis en évidence
la personne du Christ au milieu des
foules qui l’ignoraient, il a jeté son
nom dans la multitude souffrante, si
ce n’est comme celui d’un Sauveur,
du moins comme celui d’un frère ou
d’un ami. Et c’est quelque chose que
d’avoir proclamé au monde que la
cause du Christ et celle de l’homme
sont une seule et même cause ».
C. A. Tron.
PARAPHRASE DU PSAUME XXIII
Les régions, qui dans les anciens
temps, fournissaient de grands pâturages, sont aussi de nos jours couvertes par dé nombreux troupeaux de
brebis et les descendants des mêmes
bergers qui gardaient les troupeaux
aux temps bibliques occupent encore
actuellement les vastes plaines et les
montagnes de la Palestine, du Jourdain et de la Syrie. — Le soin des
brebis est le sujet de fréquentes allusions dans l’Ecriture.
L’Eternel est mon berger, je n’aurai
point de disette.
Ce psaume est un des plus courts
et le plus mélodieux des chants religieux qui ait été écrit. Il remplit le
monde entier d’une joyeuse harmonie,
plus grande même, semble-t-il, que
celle que le cœur peut contenir. Un
chrétien (H. Wor'd) disait que le 23”“
psaume est un chant timide et doux
à l’aurore d’un beau matin, comme
le chant dîfe rossignol!
Bénit soit le jour où ce psaume a
été écrit!
Il me fait reposer dans des parcs
herbeux.
Le berger conduit son troupeau dans
des pâturages où l’herbe est bonne et
où les brebis peuvent se reposer durant les grandes chaleurs du jour.
Et il me conduit le long des eaux
• tranquilles.
Le berger connaît les places où ses
brebis peuvent se désaltérer (ce qu’elles né*;;font qu’une f(iS dans la journée) y P^e et s’e^ préoccupe, durant loi^es marches du jour. Le
pays renferihe des cascades, des ruisseaux, des fontaines, des torrents, des
rivières qui- ne ' sont pas tous sans '
dangers pour les brebis. Parfois les
rives des fieuves étant trop élevées,
et leur toison aidant les brebis risquent fort d’être submergées ; d’autres
fois ce sont les eaux tumultueuses des
torrents qui pourraient entraîner les
pauvres agneaux, qui ne prévoient
pas le dangec, aussi^ tandis que le troupeau se repose à une certaine distance
le berger (lorque cela est nécessaire)
réunit des pierres et de la terre, formant ainsi de petits étangs qu’il remplit ensuite soit en détournant les ruisseaux, soit en puisant l’eau fraîche.
Lorsque tout est prêt il pousse un certain cri, que les brebis connaissent
bien, elles se lèvent et s’avancent par
groupe pour boire. (Ce qu’il y a de
certain c’est que, même lorsqu’il y a
plusieurs troupeaux les brebis ne répondent jamais au sifflet d’un autre
berger; elles connaissent la voix de
leur berger et ne sauraient se tromper). C’est un tableau des plus touchants que celui de ces brebis buvant
tranquillement et à longs traits l’eau
rafraîchissante^tandis que leur berger
debout près d’elles les surveille, prompt
à les protéger contre tout ce qui pourrait les troubler. Saint Jean s’est servi
de cette scène pour dépeindre le ciel.
Apoc. VII, 17. « L’agneau qui est au
milieu du trône sera leur Bergér et
les guidera près des fontaines d’eau
vive ».
Il restaure mon âme et il me mène
par des sentiers unis, pour l’amour de son nom.
Ame en hébreux signifie vie ou soimême.
Le berger doit toujours veiller sur
son troupeau; le long du parcours il
trouve des champs, des jardins, des
vignes, terrains privés et, si les brebis sont vues dans ces endroits le propriétaire en est aussitôt averti. Ainsi,
il restaure mon âme, signifie : le berger me tient éloigné des endroits défendus et dangereux.
Même quand je marcherais par la
vallée de l’ombre de la mort je
ne craindrais aucun mal.
Il est souvent fort difficile de trouver un bon passage pour les troupeaux,
les uns côtoient des précipices, les
autres des ravins et d’autres enfin
sont presque impraticables. Le berger
se tient toujours à la tête du troupeau
le conduisant sûrement dans les passages difficiles et, portant tour à tour
dans ses bras les petits agneaux fatigués en les abritant sous son manteau contre les intempéries.
Quelques-uns des passages les plus
dangereux de la Syrie portent encore
maintenant des noms tels que ceux-ci :
Vallée des Voleurs, Vallée des Ravins, Vallée de l’ombre de la mort.
Je ne craindrais aucun mal car tu
es avec moi...
Que pourrait-on dire de plus en si
peu de mots!! Lorsque le berger est
près d’elles qu’importe aux brebis les
périls de toutes sortes qui les entourent; il est là celui qui veille sur
elles, leur berger! et cela leur suffit,
elles sont tranquilles. Quelquefois, malgré' toute la vigilance du berger, un
loup s’élance au milieu du troupeau,
alors les brebis folles de terreur sautent et courent de tous côtés et il est
impossible de les maîtriser, mais le
berger^St* près d’eHei? et il sait cl
^Ù^’il ddit^ïaire. Il CQur| sans perdre
(|# teiî||>s„;feur une èbll^e voisinse o^
sur un i*ocher et se plaçant de fnariièrè
à être vu et entendu par tout le troupeau il' lance un long cri Ooh ! ooh !
En l’entendant les brebis se souviennent de leur berger, elles reconnaissent sa voix et ce qui est étrange ces
pauvres et timides créatures terrorisées par la frayeur un instant auparavant, se rapprochent instantanément
et en une masse compacte courent de
toutes leurs forces du côté où se trouve
leur berger passant par-dessus l’ennemi qui reste souvent écrasé sur le sol.
C’est ton bâton et ta houlette qui me
consolent.
Cela est ti'ès vrai car l’un les défend contre les voleurs et les bêtes
féroces et l’autre les conduit dans le
bon chemin.
Tu dresses la table devant moi à la
vue de Ceux qui me persécutent.
Le berger, avant de permettre à ses
brebis de brouter l’herbe doit examiner soigneusenient les lieux. Tout son
savoir et quelque fois son héroïsme
sont requis pour cela. Il y a des plantes
vénéneuses qu’il faut arracher car les
brebis pourraient les manger et s’empoisonner (300 le furent une fois). Puis
il se trouve parfois des trous renfermant des serpents et si le berger ne
les chassent ou ne les tuent ils mordent les brebis lorsqu’elles broutent.
Il y a aussi, bien souvent, des loUps,
des chacals, des panthères, des hyènes
cachés dans les antres ou les grottes
des rochers, prêts à s’élancer sur le
troupeau et il faut toute la vigilance,
l’habilité et la bravoure du berger pour
éloigner le péril. Le long couteau qu’il
porte toujours avec lui est souvent
employé contre ces fauves.
tu oins ma tête d’huile, et ma Coupe
est remplie.
Le- soir, debout à la porte de la bergerie, se tient le berger, les brebis
passent une à une devant lui pour
. rentrer au bercail. De sa houlette il
les tient en arrière tandis qu’il les
examine; sa corne est remplie d’huile
d’olive et de cèdre ; il oint les geiioux
blessés par les pierres et les côtés
égratignés par les épines et les ronces.
Mais voici une pauvre brebis qui n’est
pas meurtrie mais exténuée de fatigue ;
il baigne sa tête et l’oint d’huile d’olive
puis il remplit d’eau fraîche la large
cruche et il fait boire la brebis fatiguée.
Dieu ne prend pas soin seulement
de ceux qui sont blessés mais aussi de
tous ceux qui sont fatigués et Chargés!
Quoi qu’il en soit les biens et la miséricorde m’accompagneront tous
lès jours de ma vie et mon habitation sera dans la maison de l’Eternel pour longtemps.
Avant la tombée de la nuit le troupeau repose dans la bergerie à l’abri
de tout danger.
L’application de ce beau psaume
peut se résumer en peu de mots. Jésus
est souvent représenté, dans la Bible,
comme le bon Berger et les brebis sont
ceux qui entendent sa voix et qui Le
suivent. Les agneaux qu’il porte dans
ses bras sont les timides, les désillusionnés, tous ceux qui fatigués et chargés se jettent dans les bras de leur
Sauveur en le laissant agir Lui-même
à leur place.
Puissions-nous tous non seulement
entendre sa voix mais y répondre j oÿeusement et avec empressement.
En finissant je vous raconterai un
fait Qui s’est ré^ement passé il y a
.quelqtes années^i
Le ciel est noî|, menaçant, Forage
il ï '
.approche !
Sûr la granlé” route, une v|iture
s’avance rapidement au trot de? deux
chevaux mais l’orage qui march^ plus
rapidement encore éclate tout à fcoup ;
les éclairs sillonnent le ciel, le tonnerre
gronde et de grosses gouttes dépluie
commencent à tomber. f
A travers les prairies .un troupeau
de moutons sjavancé,le berger eh tête
tenant un petit agneau dans ses; bras,
n’ayant pas de manteau, S ne? peut
hélas ! le protéger contre la pluie'i Mais,
voilà l’équipage qui s’arrête, la ^lace
se baisse et une dame s’écrie en avançant la tête « Je vous en priej bon
berger, veuillez déposer ce petit àgnéau
dans ma voiture, il sera à l’abri de
l’orage et vous pourrez le faire reprendre plus tard au château ». Le
berger accepte avec reconnaissance
et l’agneau est déposé sur la banquette
en face de la noble dame. La voiture
s’est remise en marche; en regardant
le joli petit animal qui lui fait vis-à-vis
la dame se dit: « si moi qui ne suis
qu’une indigne pécheresse j’ai eu pitié
de ce pauvre agneau certainement. Dieu,
qui est la bonté même, aura compassion de mon agneau errant, de mon
cher fils. Il saura le retrouver et le
ramener à sa mère. Oui, je puis croire
maintenant, cesser mes murmures et
attendre avec patience car mà foi en
tes promesses, ô Dieu, ne chancellera
plus. — Les prières de la mère furent
exaucées et elle donna gloire à Dieu.
Vera.
CHRONIQUE VAUDOISE
La Tour. Pendant le mois de Novembre, trois conférences ont été données dans l’Ecole de Ste-Marguerite ;
les deux premières, sur la Palestine
et le Congrès catholique de Modène,
par M. le pasteur Tron, et la troisième
sur la nécessité d’une 'Religion, par
M. le pasteur Jean Romano.
8 Dimanche dernier, une quatrième
Conférence a été donnée, à l’Aula
Magna, par M. Tron, sur Tolstoï, l’apôtre de la Russie. Un nombreux public est accouru et a écouté avec une
grande attention pendant 55 minutes.
8 Lundi dernier M"“ Nôrbel s’est
adressée aux mères de famille, dans
la grande salle de la Maison Unioniste ;
dans l’après midi elle a été reçue dans
la salle du Consistoire par les amies
de la jeune fille. Sa visite a été fort
appréciée.
8 Visite de missionnaires. M. le
professeur et M““ Henry Dyke, missionnaires au Lessouto, ont passé à
peu près deux' jours à La Tour, la
semaine dernière. Quoiqu’ils ne fussent venus qu’avec l’intention de visiter les amis qu’ils ont connus au
Sud de l’Afrique, ils ont aussi été
saluer la Société missionnaire dirigée
par M"“ Marie Meille, qui avait sa
réunion le mardi après-midi, et la Société missionnaire du « Pra delTorno»,
qui avait sa séance le lendemain au
soir.
Dans l’une et dans l’autre, M. Henry
Dyke a donné des détails sur l’état
actuel de la mission du Lessouto, qui
est des plus encourageants, quoiqu’il
ne faille pas s’imaginer que les cinq
cent mille personnes dont se compose,
maintenant, la tribu des Bassoutos,
soient toutes sous l’action du christianisme. Tant s’èn faut. Il n’y èû a
encore que cent mille'dans ne cas.
A la séance du Pra del Torno, devenue publique pour la circonstance,
M. Dyke a pa,rlé en sa qualité de Directeur de l’Ecole Normale missionnaire
de Mpi’ijè., qui compte pept soixante élèves, et de Secrétaire général des Ecoles
’SÀI
3
élémentaires de la Mission de Paris
au Lessouto qui sont au nombre de
deux cent trente-six et comptent douze
mille élèves, et il a indiqué le besoin
qu’imposent le développement de la
Mission et l’institution du pastorat indigène d’avoir des missionnaires blancs
toujours plus capables et instruits pour
la direction de l’œuvre. Il faudra
bientôt cinq ou six nouveaux missionnaires ainsi qualifiés. Que nos étudiants y pensent !
Cette visite a été une joie inattendue pour notre chère Société du «Pra
del 'Torno » et un grand encouragement pour elle. Aussi, en a-t-elle vivement remercié M. et M“® Dyke, par
son président, l’étudiant César Gay,
et par un autre de ses membres, Tétudiant Louis Grill.
M. Weitzecker, qui avait présenté
les chers visiteurs, a terminé en exprimant le vœu qu’ils nous reviennent
dans quelques années, que leur visite
alors soit moins précipitée et qu’on
ait le privilège d’entendre aussi aux
Vallées Madame Dyke, dont le père,
feu M. Adolphe Mabille, a été l’un des
plus grands missionnaires du Lessouto,
et dont la mère, encore vivante, était
fille de M. Casalis, l’un des fondateurs
de la Mission.»
La séance s’est terminée par une
prière du vénéré professeur émérite
M. Rivoir, grand-père de deux missionnaires, M. Voila et M“® Furhmann.
J. W.
O Nous avons dû accompagner au
champ du repos, M“® Mm-ie Tourn de
Costa Lourens, enlevée à l’aifection
des siens par un coup d’apoplexie.
Notre sœur s’en va en laissant les
traces d’une ouvrière infatigable. Nous
exprimons à ses nombreux enfants
notre vive sympathie chrétienne.
ü Nous avons reçu la visite de
M”Nicholson, de Exmouth, une grande
amie des Vallées et des Vaudois.
I.ondres. Un de nos bons amis, M.
le docteur David Mc. Ewan, vient de
nous quitter pour une meilleure patrie, à l’âge de 83 ans. Pasteur Ecossais d’abord, il accepte l’appel de Trinity Church Clapham, Londres, où il
exerça un long ministère, béni par le
Seigneur. Modérateur de l’Eglise Presbytérienne d’Angleterre, il exerça au
milieu des siens une grande infiuence;
c’était une colonne de ce corps. Il occupa les charges les plus en vue, et
nous n’oublierons jamais l’amour qu’il
avait' pour notre cause en Italie. Il
assista à un de nos Synodes et il était
un vice-président de l’Alliance Evangélique. Nous exprimons à ses trois
filles notre vive sympathie chrétienne.
Alilané Notre Eglise Vaudoise de
San Giov. in Conca compte actuellement 310 membres. Le Conseil d’Eglise
est composé de deux pasteurs, de cinq
anciens et de deux diacres. L’activité
chrétienne, s’exerce surtout, par le
moyen de la Lfiga femminile Valdese,
qui s'occupe des visites aux familles,
des secours à donner et des placements des jeunes filles. UEcale du
dimanche compte 90 enfants, sous la
direction de M. A. Giampiccoli, Les
cultes sont suivis avec assiduité. Le
rapport conclut ainsi : « Intanto sia
benedetto il Signore, un pò di vita
c’è. Se il vento ha piegato l’albero,
esso non è però schiantato, le sue
radici si sprofondano pur sempre nel
fertile, generoso terreno della divina
grazia, donde trarranno ad esso il cibo
necessario al suo accrescimento.
« Le nòstre relazioni colle altre
Chiese evangeliche di Milano non potrebbero essere più cordiali e fraternamente cortesi. Alla seconda Chiesa
Valdese siamo uniti da vincoli cosi
strettì di parentela spirituale che
riesce superfiuo di accennare alla
intimità dei nostri rapporti con essa».
Les finances accusent une recette
de 10.306 fr. 95.
Pig^nerol. Nous apprenons avec
plaisir ique M. le prof. Attilio Jalla,
de Pomaret, a commencé à Pignerol
qne série de Conférences, Mercredi
(jerpier, il ft ptuM Mr h religiûni ú
religione, et ensuite chaque Mercredi,
il traitera les sujets suivants: Gesù
Cristo - Il Crisiianesimo - La religione
degli Ilaliani. Nous souhaitons à notre
jeune frère un bon succès. Nous recevrons avec gratitude un compte
rendu du résultat obtenu.
l*ramol. M. l’ancien de la Rua, Dl.
Long, nous annonce le don généreux
de quatre sacs de pommes de terre,
au nom de la paroisse de Pramol, en
faveur de VAsile des Vieillards de St.
Germain. Qu’il veuille exprimer à
tous les donateurs notre vive reconnaissance.
ICodoret. Le 20 Novembre Barba
Antoine Pons de la Gardiolo, s’endormait paisiblement et sans agonie,
à l’âge de 94 ans. Il avait pris part
aux campagnes pour l’indépendance
nationale, jouissait d’une pension et
rappelait volontiers les vieux souvenirs de Chambéry ou les péripéties
de la guerre.
6 Les réunions du soir et celles
consacrées aux femmes et aux exercices de chant, qui ont lieu avant le
culte, sont très fréquentées.
8 L’émigration temporaire, trouve
encore des éléments parmi nous! Le
travail fini, notre jeunesse servira pour
faire « la campagne d’hiver ».
8 Le régent de la grande école, M.
Ribet, se rétablit lentement de sa
longue maladie. La maîtresse et le
pasteur le remplacent à l’école et les
régents de quartiers P. Balme, B. Tron,
D. Genre et J, P. Pascal le remplacent aimablement à l’Eglise.
Nainfi-Germain. Sépultures: Les
derniers jours de Novembre, nous avons
accompagné au champ du repos la
dépouille mortelle de Balmas Michel
des Gondius; depuis longtemps il souffrait d’une maladie de cœur, qui vient
de l’enlever à l’affection des siens à
l’âge de 73 ans environ.
Un autre départ douloureux est celui de Travers Louis de St-Germain.
Il a été arraché d’une manière violente à l’affection de sa famille et des
amis, à l’âge de 48 ans. En Septembre dernier il arrosait de ses larmes
la tombe de son fils unique Gustave,
et maintenant à deux mois seulement
de distance, il se repose à côté de lui.
Les obsèques de ce frère furent imposantes par la grande foule accourue. M. le pasteur J. J. Ribet présida
le service à la maison; MM. les pasteurs C. A. Tron et B. Soulier parlèrent, en langue italienne, au cimetière.
M. le syndic chev. off. col. E. Balmas,
au nom du municipe, duquel le défunt
faisait partie en qualité d’assesseur,
adressa à la foule émue, des paroles
de profonde sympathie.
Nous exprimons d’une manière particulière à la veuve et à la petite
orpheline, toute notre profonde sympathie dans leur épreuve.
8 Nous venons de recevoir de la
part de Mlle Anna Rostan présidente
de la Société des Jeunes filles la somme
de cinquante francs, desquels trente
sont destinés à l’Asile de Saint-Germain, et vingt au Refuge des Incurables. En attendant de remettre cet
argent aux présidents de ces deux
œuvres de bienfaisance, nous prions
Mlle Rostan d’exprimer toute notre
reconnaissance aux jeunes filles qui
ont bien voulu se souvenir des vieillards et de ceux qui souffrent. G.
Turin. Conférences pour la Jeunesse. La jeunesse de nos villes est
plus que jamais exposée à de graves
dangers: il y a aujourd’hui parmi nous
des théories de mort qui circulent,
qui s’avancent semblables à ces vagues
redoutables qui paraissent vouloir nous
engloutir et il y a, comme de tout
teifaps, dans le cœur de chacun et des
jeunes en particulier, le péché qui
accomplit son œuvre néfaste.
Il était nécessaire de mettre une
fois de plus les jeunes en garde en
présence des dangers du dehors et du
dedans; c’est pour cela que des eonférehces spéciales qnt été organisées
par le» pasteurs de la paroisse MM.
E. Giampiccoli et A. Prochet et que
pendant la semaine qui vient de s’écouler (du 20 au 25 courant) nous avons
eu le privilège d’entendre le message
plein d’arnour de nos frères MM. les
professeurs Jean Rostagno de Florence
et Mario Falchi de La Tour.
Si nous en jugeons par le nombre des
personnes qui ont fréquenté ces conférences, par l’attention soutenue avec
laquelle elles ont été écoutées et surtout par l’émotion profonde et au souvenir ineffaçable qu’elles laissent dans
le cœur et dans la conscience de chacun, nous pouvons affirmer avec certitude que Dieu a béni et béni abondamment le nouvel effort qui a été
fait en vue de notre jeunesse.
La série des réunions s’est ouverte
Dimanche 20 courant, à 5 heures de
l’après-midi, par un culte dans la chapelle de St. Donat et par les discours
de MM. Rostagno et Falchi sur le sujet: Gioventù e ribellione. C’est le cri
de la révolte au mal qui a retenti au
cours de cette première réunion, révolte au mal provenant de nous-mêmes ou de l’ambient, et c’est l’exhortation à s’appuyer toujours davantage
sur Jésus-Christ afin de devenir un
t noble rebelle ».
La conférence de Lundi soir qui
avait pour sujet: Gioventù e purezza
était réservée aux hommes et aux
jeunes gens seulement. L’importance
et l’actualité du sujet avaient attiré
un grand nombre d’auditeurs. Dans
cetté réunion l’impureté et le vice ont
été flétris et la pureté, la chasteté ont
été présentées comme des conditions
indispènsabies à notre bonheur. Nous
avons été tout spécialement impressionnés au cours de cette soirée par
ce qui a été dit sur la responsabilité
morale qui provient du fait de la solidarité humaine: ah, si tous les jeunes gens pouvaient mieux se rendre
compte de l’influence des excès de la
jeunesse non seulement sur leur organisme mais sur celui de leurs enfants et petits-enfants et arrière-petits
enfants, s’ils comprenaient mieux la
responsabilité qui incombe sur celui
qui donne la vie à des êtres et s’ils
savaient la souffrance cruelle dont ils
pourront peut-être être victimes un
jour, poursuivis par le remords d’une
faute irréparable, ah! s’ils savaient
tout cela combien n’y en aurait-il pas
qui résisteraient au charme de la tentation !
Le Mardi soir: Conférence dans le
temple par M. E. Giampiccoli sur le
sujet très actuel: Léon Tolstoï. Ce discours paraîtra sous peu dans la « Rivista Cristiana » de Florence ; nous
nous bornons par conséquent à dire
qu’il a été écouté avec un vif intérêt
et nous invitons nos lecteurs à le lire
en entier dès qu’il sortira de presse.
Lés dernières réunions, celles du
Mercredi, du Jeudi et du Vendredi
avaient le caractère spécial des réunions d’appel; des cantiques chantés
avec enthousiasme et des prières ardentes sont montées au Seigneur. Ces
réunions, comme les autres du reste,
ont largement contribué à l’édification
non seulement de la jeunesse mais de
toutes les personnes qui y prirent part.
Des appels s’y sont fait entendre: le
premier soir c’était une invitation à
suivre Jésus, à le suivre parce qu’il
a besoin de nous, à le suivre sur la
voie de l’amour, sur la voie de la
souffrance et sur la voie de la gloire ;
le deuxième soir c’était un chaleureux
appel à la conversion qui ne devrait
jamais être impossible, malgré tous
les déterminismes du monde, à la conversion que Dieu nous demande par
cette prière qui descend du ciel :
«Mon fils, donne-moi ton cœur! » et
le dernier soir c’était une exhortation
à persévérer malgré les obstacles et
à persévérer jusqu’à la fin en vue de
la gloire éternelle.
Toutes les personnes qui ont assisté
à ces belles réunions et en particulier les jeunes gens se sont fait beaucoup de bien, nous en sommes convaincus.
Nous demandons maintenant à Dieu
de vouloir accomplir en nous l’œuvre
qu’il a commencée et de vouloir faire
que les beaux discours, les chaleureuses exhortations n’aient pas retenti
en vain à nos oreilles, mais que ce soit
pour le salut de nos âmes et pour la
Gloire Eternelle de notre Seigneur et
Sauveur Jésus-Christ.
Turin, le 26 Novembre 1910.
David Pons.
En Souvenir de M. et M”® Chauvie
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Una lettrice della Luce
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Ab. payés et non quittancés.
1910: M. Mondon, Ramels.
1911. Mme Wood-Brown,Florence - A. Jalla,
missionnaire.
(21)
L.E
TRESOR DE GRAND PRIX
PAR
MARGUERITE S. COMRIE
TOULOUSE
SOCIÉTÉ DES LIVRES RELIGIEUX
Marguerite ne se fit pas prier; ils s’installèrent sur des chaises, dans un coin de l’immense édifice, et toute pénétrée d’un sentiment vrai de dévotion. Ri ta se mit à raconter toutes sortes de miracles, plus merveilleux,
les uns que les autres, qui avaient été opérés
par telle ou telle relique. Un malheureux inflrrae, perclus de rhumatismes et à moitié
paralysé, avait été instantanément guéri par
l’attouchement de la main desséchée d’un martyr. Un autre, perdu de vices, avait été régénéré par une petite madone en cire.
Eisa, qui l’écoutait avec le plus vif intérêt,
l’interrompit ici pour lui demander si ce n’était pas mal de raconter des contes de fée
religieux.
— Des contes de fées! répéta Rita; mais ce
que je vous dis est parfaitement authentique.
— Je suis fâché que tu l’aies interrompue,
Eisa, dit Bruce; ce qu’elle disait m’amusait
beaucoup. Mais, cousine, si vos reliques ou
vos statues peuvent opérer de si grands miracles, elles peuvent vous envoyer le trésor
désiré sans que nous ayons la peine de bêcher
et de piocher. Et si la main d’un squelette a
les vertus curatives que vous lui attribuez,
pourquoi y a-t-ii encore tant d’estropiés et
de malades en ce monde? Tout ça, c’est des
bêtises! Votre madone est un morceau de cire,
et votre main de martyr un os comme les
autres.
Au moment où Marguerite sentait la colère
lui monter au cerveau, le colonel les rejoignit,
et, après les avoir fait goûter chez un pâtissier, ies conduisît jusqu’à la gare, où Christine ies rejoignit, car M. Maxwell devait coucher à Rome pour terminer ses affaires.
Pendant le trajet en voiture du chemin de
fer au château, comme la nuit était venue et
qu’on ne pouvait rien distinguer, Bruce et
Christine s’installèrent pour dormir; Eisa, trop
excitée pour avoir sommeil, se demandait si
sa cousine était éveillée ou assoupie, quand
une main se glissa dans la sienne.
— Eisa, quand tu pries, t’adresses-tu toujours directement à Dieu ?
— Oui, toujours; il n’y a que Lui qui puisse
nous entendre.
— L’Eglise nous enseigne que nous devons
prier la Vierge Marie.
— La Bible n’a jamais dit cela. Et puis,
quand tu as quelque chose à demander à Dieu,
ne désires-tu pas arriver à Lui le plus vite
possible ? Quand Jésus était sur la terre, sa
mère voulut un jour lui parler, et elle ne
put parvenir jusqu’à lui ; elle dut lui envoyer
un message. N’est-ce pas la meilleure preuve
qu’elle ne peut pas nous servir d’intermédiaire puisqu’elle dut avoir recours elle-même
à ce moyen pour avertir son fils qu’elle le
demandait? Il fàut donc aller tout droit au
Sauveur.
— L’Egiise nous dit que, sans l’intervention
de Marie, nous no pourrions fuir la colère de
Jésus. Il est terrible dans son courroux, et si
sa bonne et tendre mère, dont le cœur saigne
pour les pêcheurs, n’intercédait pas pour nous,
jamais il ne nous pardonnerait.
Eisa fondit en larmes.
— Rita ! Rita I comment peux-tu parler ainsi
de ce Sauveur, si tendre, si compatissant?.Tu
dois lui faire' beaucoup de peine.
4
. Tí ;
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■’^.^.-í- - xW^Ur '
— Petite cousine, dit Marguerite en la prenant dans ses bras, ne pleure pas ainsi; je ne
voulais pas te contrarier, mais il y a tant de
choses que je ne puis pas comprendre! Quand
je t’entends parler si simplement de prier Dieu
et Jésus-Christ, je voudrais en savoir plus
long. La prière est un secours pour toi; pour
moi, jamais. Comment puis-je savoir si la
sainte Vierge m’écoute et se soucie d’une
pauvre fille comme moi?
^ — -JejS^^il^ue mon Père qui est an ciel et
que le Seigneur Jésus m’entendent, Rita. Jésus
n’a pas changé : il est toujours le même qu’au
temps de son séjour sur la terre, où il prenait les petits enfants dans ses bras lorsque
ses disciples voulaient les repousser. Il était
las et fatigué, et pourtant il n’hésita pas à
faire un long chemin pour aller dans la maison de Jaïrus rendre aux pauyres parents leur
petite fille morte; il lui dit: «Petite fille,
lève-toi I » Et il la mit entre les bras de son
père et de sa mère, et craignant que, dans
leur grande joie, ils oubliassent qu’elle pouvait
avoir faim, il dit: «Donnez-lui à manger».
— Parle encore, Eisa ! Jamais je n’ai entendu
raconter cela; que c’est beau I '
— Une mauvaise femme voulut un jour venir
à Lui, et, parce qu’elle avait été méchante,
personne ne voulait la recevoir. Peut-être
même la douce Vierge Marie l’aurait-elle repoussée. Jésus ne fit pas ainsi. Il condamnait
ses péchés, mais il l’aimait elle, et avait pitié
d’elle. Quand elle vint s’agenouiller devant
Loi, humiliée et repentante, arrosant ses pieds
de ses larmes et les essuyant avec ses cheveux, il lui (pardonna ses fautes et la renvoya
heureuse et pardonnée.
Marguerite avait enlevé, son chapeau et posé
sa tête sur l'épaule de sa cousine; elles gai"daient toutes deux le silence, quand tout à
coup une violente secousse tira tous nos voyageurs de leur torpeur.
— Sommes-nous tous morts? s'écria Bruce.
Marguerite mit la tête à la portière.
— Qu’est-ce, Matthieu ? demanda-t-elle.
— C’est ce vieil imbécile de meunier, sourd
comme un pot, qui nous a accrochés au passage; les chevaux effrayés se sont cabrés et
ont cassé le timon de la voiture. Je n'ai pas
assez de cordes pour l’atta’cher solidement, et
à moi seul je ne puis en venir à bout. Madame
Baldi, je vois de la lumière là-bas, vous pourriez aller chercher du secours. ' ’
— Je crois que c’est Bagatelle,répondit Christine; je vais y aller bien vite, car vous ne
pouvez pas quitter vos chevaux. Ces demoiselles veulent-elles rester ou mfaccompagner ?
— Oh! laissez nous aller avec vous! s’écria
Eisa plus morte que vive,
— N’ayez pas peur, ce ne sera rien ; donnez-moi le bras.
En peu de minutes, ils atteignirent la maison ; la porte fut promptement ouverte et ils
virent une dame dans le vestibule. Elle avait
une expression de douceur et de bonté des
plus attrayantes. Eisa devina instinctivement
qui elle devait être et s’élançant vers elle :
— Yous êtes M“^ Clarence, n'est-oe pas ?
Les explications suivirent, et M““ Clarence,
— car c’était elle, — dépêcha plusieurs de
ses domestiques au secours de Matthieu,
— Mes pauvres enfants, dit-elle, comme
vous devez être fatigués, et quelle peur vous
avez eue ! Vous allez prendre quelque chose
avant de vous remettre en route.
Eisa était tout à fait sous le charme de cet
accueil maternel, et même Marguerite, qui au
premier abord s’était tenue sur la réserve,
subissait cette douce influence.
^ Où est l’étudiant en théologie ? demanda
Brüce avec une brusquerie inconsciente.
— Mon neveu Frank? Ah 1 il serait du plus
grand secours pour votre cocher, Ah ! le voici
j ustement.
Bruce le regardait fixement.
— Lundi prochain, il parait que vous devez
me donner des leçons ; j’aurais voulu les commencer demain.
Un salut accueillit ce compliment.
Ce n’est pas tout ; nous avons eu un accident de voiture ; notre cocher est en détresse
au bas de la colline, on a besoin de vous là-bas.
C.-A. Tron, Directeur-responsable.
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