1
Neuvième auuée
N. 3.
16 Janvier 1874.
L’ECHIKDES VAIL^
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spéeialeiuenl consacrée aux intérêts matériels et s|
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables............oecupent
vos pensées — {''Philippieits., IV. 8.)
nix D’ABONXiMiaT ;
Italie, k domicile ("tm 8
Suisse.................• J’
Prance.................*
AIlemHfrno fi
Angleterre , Pays-Bas . • 8
TTn numéro separé : 5 ceut
Tn numéro arriéré : IDceiit.
BOREAUX D’ABONNEHENT
ToRRE-PEr.t.icB . Via Maestra,
N. 42. (Agenzia hihJiogrufica)
PiGNERoL : J. Chlantore Tntpr,
TnRiNtJ.J. rroii.via Ì.agraoge
près Je *N. 22.
b’r.oRENCE : Libreria Evangelica. via de’Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l’administration
au Bureau <X Torre-Pollice,
via Maestra N. 42 — pour U
rédaction : à Mr. E. Maian
Prof, k Torre-Pelllce.
îSommair'O.
Une Evasion. —Evangélisation. — Chronique vaudoise et locale. — Chronique politique. — Petite poste.
UKË ÉV4SI0Y
Il n'est Ti«H de plus intéressant,
pour le lecteur de notre histoire »
que de suivre,, d'un œil inquiet et
parfois d'un cœur ému , les péripéties de uo.s pères dan.s leur vie
aventureuse, aux jou rs qu’ils étaient
mis hors la loi. Certes, c’est bien
le cas de rappeler, ici, la parole
de Guizot: • On veut des romans;
que ne regarde-t-on de près à
l’histoire? »
Nous essayerons de temps en
temp.s de faire revivre, dans les
colonnes de notre modeste feuille,
quelques unes de ces nobles et
glorieuses figures dont le souvenir
tend malheureusement de plus en
I>lus à disparaître. - '
I ' *
' I: r ^ I
Le 27 février 1S97, un de ces
aaciep? vaudois -à l’ànae vaillante
ôtait arrêté par des soldats papistes placés en embuscade et conduit,
sous bonne escorte ,. dans le.s prisons de Revel. Ce vaudois, pasteur
do Pravilhem, s’appelait Anioiae
Bonjour. Qu’a-t il fait pour qu’on
le prive ainsi de sa liberté? Il a
annoncé fidèlement la bonne nouvelle du salut. Quelle est la raison
de cette arrestation ? La raison du
plus fort. C’était la seule justice
de ce bon vieu.x temps qu^ le comte
de Gasparin appelait un jour, avec
raison , le temps du diable.
Le comte Paul, gouverneur de
la petite ville de Revel, fut, pour
Bonjour, rempli d’égards. Il aurait
mèm.g'^cTeSîHLfâauver la vie à son
l’inquisition —
uns'jAip^^4^^nr du bon vieux
tergM^^^^attfflait sa proie et, la
ou vive;;attendait,
avec impatience, Iç moment propice, car le gouverneur, que nous
aimons à nous représenter loyal
comiqn pn soldat, n’aurait certainement pas livré le pasteur de
Pravilhem aux mains de ses implacables ennemis.
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-(10)
Le momentj)ropice arriva. Pour
divers motifs qu’il est inutile de
rappeler, le comte Paul dût, à la
tête de ses soldats, se rendre dans
le Val Clusoli et les sicaires de
l’inquisition décidèrent, alors, la
perte du barbe vaudois. Le bûcher
ou la potence l’attendait.
Les amis de Bonjour eurent vent
du danger qui le menaçait. Son
beau-frère ayant obtenu la permission de lui faire la barbe profita de l’occasion pour lui dire,
à l’oreille , ce que les méchants
avaient comploté et pour lui donner, eu même tenips , en secret,
une corde. Il devait, avec elle, se
dévaler au bas des murs du château de Revel.
Après une lutte intérieure. Bonjour se décida à tenter l’aventure
et à ne pas renvoyer au lendemain ce qu’il pouvait faire sur le
champ. L’évasion eut lieu, en plein
midi, à la face du soleil, pendant
rentra dans le silence et , vers la
tombée de la nuit. Bonjour arriva
dans sa paroisse où il y eut, pour
parler le langage de Gilles , des
pleurs de réjouissance que l’on ne
peut décrire. Le lendemain, il prend
le bâton du voyageur , dit adieu
à son église, gagne les Vallées et
arrive à Bobi dont il fut, dès lors,
le pasteur.
Quelques jours après cette évasion, à la suite d’un combat dans
lequel les Vaudois eurent le dessus, le comte Paul fut fait prisonnier. Les Vaudois le traitèrent avec
beaucoup d’égards et même, plus
tard, le mirent eu liberté. Ils payaient ainsi une dette de reconnaissance .
que les soldats fatigués de.s chaleurs du jour — la scène se passe
au mois d’août — se reposaient
tranquillement dans l’intérieur du
château. La corde est fixée. Bonjour s’y confie et le voilà, sain et
sauf, aux pieds des murs de sa
prison. Peut-il donc être heureux
de sa liberté? Pas encore. On eut
bientôt connaissance de l’évasion
du prisonnier et, caché pafïnl les
broussailles, notre pastfiit dont
le cœur, sans doute, battait à lui
rompre la poitrine , entendit les
cris des soldats et les aboiements
des chiens lancés à sa poursuite.
Heureusement personne ne découvrit sa retraite. Ce que Dieu garde
est bien gardé. Peu à la fois, tout
(ffüangéUsatiott
Milan. — Milan a maintenant
cinq églises évangéliques italiennes, à savoir; les églises Vaudoise,
Libre, Méthodiste, Darbyste, Baptiste. Ces deux dernières ont pris
naissance , dans cette ville , à la
suite de divisions surgies au sein
de l’Eglise libre.
Les réunions du culte —je parle
de notre église vaudoise — sont
très bien fréquentées et l’évangéliste trouve quelquefois le chemin
des cœurs. Une prêtre catholique
d’une paroisse voisine assiste assez
souvent aux conférences sérales
données par M. Turino. Un membre de l’église qui le connaît
particulièrement lui dit un soir;
\
3
-(H)
• Monsieur le Curé, pourquoi ne
faites-vous pas des objections à
ce que dit notre pasteur , puisqu’il offre toujours la parole aux
adversaires?» — «Pour moi, répondit le prêtre, je sens que ce
qu’il dit n’est que la pure vérité».
♦
L’école du dimanche compte 6-5
enfants qui sont, seinble-t-il, assez
réguliers.
♦
Dernièrement, M. Turino put
engager une intéressante conversation avec un prêtre de bonne
apparence, et, après l’avoir entendu se plaindre de ce qu’aucun
journal politique ose, de nos jours,
soutenir les principes de la foi
chrétienne, il l’amena sur la question de l’infaillibilité du pape et
des vieux catholiques. Quelle ne
fut pas l’agréable surprise de notre
évangéliste en entendant ce prêtre
repousser fermement l’infaillibilité
du vieillard qui gémit dans les cachots humides du Vatican et faire
des vœux pour la prospérité de
la réforme tentée par les Dôllinger
etlesHyacinthe. Demandons à Dieu
que ce prêtre ne se contente pas
seulement de faire des vœux qui
n’engagent à rien
mais
qu’il se
dise une bonne fois; «.le me
verai donc, et je m’en irai».
le
Dernièrement encore, un dimanche après midi , M. Turino fit
avec sajeune demoiselle, une courte
promenade. Ils virent un convoi
funèbre qui se mettait en marche
Les prêtres, après avoir àia hâte
récité leurs prières , s’étaient —
toujours à la hâte — retirés , car
il s’agissait de l’ensevelissement
d’une pauvre ouvrière et, comme
on le sait, point d’argent, point
de prêtres. M. Turino qui suivait
le cortège demanda à un vieillard
si l'on prononcerait sur la tombe
un discours funèbre. Non, répondit-il, nous sommes pauvres et ces
jeunes gens — ils étaient une vingtaine environ — qui ciiantent le
miserere le font gratuitement. —
Ce que vous me dites m’étonne
beaucoup, reprit l’évangéliste , et,
si vous le désirez, je ferai moimême un discours sur la tombe
de cette jeune fille. L’offre fut,
par le frère de la défunte, acceptée avec reconnaissance. Le cortège
arrive au cimetière , la bière est
déposée dans la tombe et il se fait
un silence profond quand l’évangéliste se découvre. Il rappelle à
ses auditeurs que Dieu qui nous
parle par sa Providence et par sa
Parole les a réunis au bord de
cette tombe pour les instruire à
salut. La mort qui attend chaque
homme l'effraie parce qu’elle e.st
la solde du pêché. Il y a heureusement un moyen de salut, source
de joie. C’est la foi en Christ.
‘ ■»
M. Paul Ferrari , auteur dramatique estimé, a commencé, à Milan, il y a quelques semaines, un
cours de littérature italienne .et
d'esthétique. Dan son introduction
fort applaudie par l'élégant auditoire qui l’écoutait, il a montré
la puissance di> la foi rcdigieuse
dans la littérature et dans les arts
et le déclin évident de ceux-ci
4
.(12).
dans les époques de doute. Tout
en flétrissant le matérialisme et le
scepticisme il repousse, avec énergie, l’infaillibilité papale et ce que
l'on appelle Sacré-cœur. Quiconque
vent exercer une heureuse influence sur la société et sur la famille doit retremper sa foi dans
les pages inspirées de l’Evangile.— ün est heureux de recueillir
de telles déclarations sur les lèvres de tels hommes. • Ce qui n'est
pas contre nous est pour nous».
Vérone. — Le jour de Noèl, la
cougrégation vaudoise de cette
ville a eu le bonheur de recevoir
dans son sein trois nouveaux membres. Que Dieu les bénisse !
Messine. — L’Eghse évangélique
vaudoise de cette ville, en apprenant que M. Auguste Malan avait
été nommé pasteur de la paroisse
d’Angrogne, se réunit aussitôt et
envoya ensuite à celui que depuis
tant d'années elle a appris à con-'
naître et à aimer, une lettre dans
laquelle , tout en lui témoignant
son respect et son -amour. elle
lui déclarait qu’il était de son
devoir de ne pas répondre, dune
manière affirmative, à l’appel qu’il
avait reçu. «Si è adunque » — nous
cédons la parole k nos frères* de
Messine — « pel trionfo del Vangelo
»in tutta la nostra isola, alla cui
• conversione ella ha tanto contri
• buito per la profonda conoscenza
»ch’ella ha degli usi, costumi, su«perstizioni e dialetto di questi i.so*
«lani, non che e più precipuamente
■ per i’avanzamento del regno di Dio
»in questa città, che noi-tutti •
»membri di questa Chiesa, ad nna
• nimità di voti, abbiamo deciso
»indirizzarle la presente lettera af
• fine di pregarla che ella si risolva
»a non abbandonare questi suoi
«fratelli che sì teneramente l’amano,
» particolarmente adesso che l’opera
»del Signore ha tanto bisogno della
• sua presenza». — Après avoir
beaucoup réfléchi , après s’être
placé en face du Seigneur pour
qu’il voulût le diriger dans le
choix qu’il était appelé à faire,
M. Auguste Malan a répondu au
Consistoire d’Angrogne, que, malgré tous les motifs qui l’attiraient
aux Vallées, motifs que nos lecteurs comprendront sans peine,
il ne pouvait accepter l’offre honorable. L’accepter, aurait été —
ainsi qu’il le dit lui-même dans
sa lettre au consistoire d’Angrogne — déserter son poste au moment de la bataille et manquer
à son devoir.
Nous regrettons que la paroisse
d’Angrogne ne puisse pas saluer
l’arrivée au milieu d’elle du pasteur auquel elle a donné une, si
belle marque de'confiance; mais,
vu les circonstances pénibles qqe
traverse en ce moment notre,évangélisation et les services précieux
que M. Ai. Malan lui rend et peut
lui rendre encore, nou-s appro,u?
vons pleinement la résolution qu’il
a prise. Il demeure à son poste,
poste d'honneur et, ne l’oubli'dns
pas, de'sacrifice. (1 •
¡'IIMI ,;i: . ;y,, < , i,
l.r IÎ-' -U:;!!' - ■ i/ur-jl. -nq
. il;! ('! I- ..
5
-(Í3)
(íliraiitque ®/íuboÍ6e
0t lócale
r^ér^ien-MaiieUle. — On assure
que le nouveau pasteur de cette paroisse,
Sr L. Monastier, qui souffrait depuis longtemps d’une entorse, ce qui ne l’empêcliait pourtant pas de parcourir sa paroisse
monté sur un mulet, est tombé dernièrement de cheval en faisant une visite à
un village 1res éloigné. Comme il arrive
toujours en pareil cas, c’est sur la jambe
malade qu’il est tombé, ce qui ne contribuera certainement pas à hâter sa guérison; mais, d’un autre coté, le sentiment que c’est en accomplissant ses devoirs de pasteur que cet accident lui est
arrivé, lui sera d’un grand soulagement.
ViUesèclie. — Le jour de Noël,
il s’est passé, dans la chapelle de Çombagariu, une scène dont on gardera pendant longtemps le meilleur des souvenirs.
Les enfants de deux quartiers, au nombre
de 78, tous gais et alertes comme ils le
sont à la montagne, entourés de leurs
papas, mamans et aînés, se pressaient
autour d’un magnifique sapin couvert de
lumières et de cadeaux que leur avait
fait préparer, a ses frais, M' I). 11. Bert,
l’un de ces rares laïques qui ne croyent
pas perdre leur temps en s'occupant des
enfants le Dimanche. Le culte fut présidé
par M' Micol. Un trait, trop rare hélas!
parmi nous, mérite d’étro si^malé. Avant
de procéder au dépouillement de l’arbre,
avant de recevoir, ces enfants ont donné
( quelle'belle exception parmi nous vaudois qui no savons que tendre’la main)
et ils ont donné 19 francs que l’on repartit ainsi : fr. 6 pour les missions mura ves du Labrador, fr^ 6 pour l’évangôiisaliou de l’Italie (autre exemple donné
auxI grandes personnes), fr. 7 pour les
missions françaises au Sud de l’Afrique.
Nous faisons des vœux pour que Villesèche
ne soit pas .la seule paroisse qpi compte
parmi ses membres des laïques semblables à U' O. H. Bert.
I>omaret. — Le dernier Dimanche
de 1873, a été le jour du redde rationem
pour cotte paroisse, c. è. d. le jour fixé
par la Table pour la visite pastorale. M.
le Modérateur-adjoint, Et. Malan, présida
le service divin. Le texte du discours qui
fut prononcé (Luc .\.\1V, 32) amena le
prédicateur à rechercher les causes qui
rendent, aux Vallées, la prédication si
peu fructup.usp. Ces causes proviennent
en partie <lu prédicateur et en partie aussi
des auditeurs qui sont invités, le premier,
à prendre Christ pour modèle, les seconds
à suivre l’exemple des deux disciples d’Einmaüs dont le cœur bridait pendant que
Jésus leur expliquait les Ecritures. Autour
do ces deux centres, M' Malan sut réunir
un grand nombre d’exhortations pleines do
justesse et d’.è-propos. Après le culte, l’assemblée, toujours nombreuse , se pressa
autour de la chaire pour répondre aux
questions do la délégation de la Table.
Voici les conclusions de l’assemblée.
1* Le culte principal est très-fréquenlé,
pour peu que le temps soit favorable,
restriction qui diminue sensiblement le
mérite îles habitants de la paroi.sse.
'2' Des trois écoles du Dimanche, une
seule n’est pas fréquentée par les grandes
personnes qui, dans les doux antres, ne
trouvent souvent plus de. place.
3’ Les réunions sont partout et toujours très-fréqueotées, un seul ijuartier
excepté.
4° Les communiants très-nombreux ont,
en grande partie, perdu l’habitude de sortir
avant la fin du culte.
D” Les collectes continuent à produire
une assez jolie somme.
6” M' Lanlaret invite l’assemblée à se
joindre à lui pour remercier M' Rivoir
professeur ainsi que M. Guigon pour l’avoir reînplacé pendant sa maladie. Ce sont
là certainement des résultats satisfaisants;
ils ne doivent toutefois faire illusion à personne, car si l’on pouvait lire dans le
cœur du grand nombre, si l’on était au
courant de la vio privée, c'est ie mal et
npp pas le bien qpi, occuperàil, do droit,
la première place,y ^ ^
M'le modérateur, P. Lanlaret, est parti,
lundi 5 janvier, pour Nice oiril espece se*
6
-(U)
journer quelque temps et retrouver assez
de force et de sauté pour pouvoir encore
servir Dieu, d’uue manière active, au sein
de notre Eglise et de sa paroisse. N’oublions pas de demander à Dieu de l’accompagner dans ce nouveau séjour pour
que nous ayons le plaisir de le voir revenir au milieu de nous et des siens plein
de santé.
Angr-ogne. — Dimanche 11 Janvier,
on a donné lecture, dans le temple, de la
lettre par la quelle M' Auguste Malan refuse, quoique 5 regret, d’étre le pasteur
de cette paroisse. On devra donc, sous
peu, procéder h une nouvelle élection.
Torre-F»ellico. — Le D Janvier,
mourait, frappé d’un coup d’apoplesie, à
l’âge de 66 ans, le chevalier D. Giambattista Amena, prieur de la Tonr. Une
foule nombreuse assistait à ses funérailles.
L’orai.son funèbre fut prononcée par l’abbé
Bernardi. Etrange coïncidence ! C'est, diton, la troisième fois, dans le courant de ces
quarante dernières annéeâ, que la mort
du pasteur de la Tonr est suivie de près
par celle du curé catholique. C’est, nous
a-t-on assuré, le cas pour les pasteurs
Beri, Peyran et Malan.
La semaine dernière , les réunions de
prière du commencement, de l’année ont
été, au Collège et à Sante-Marguerite, trèsfréquentées. L’heureuse et bienfaisante
idée d’inviter les chrétiens du monde entier à se réunir, la première semaine de
l’année, pour assiéger le trône de Dieu
est due non pas à l’Alliance Evangélique
elle même, mais à une petite peuplade
convertie qui habite une des vallées de
i’Hymalaia,
MCl'j
' 10
*
a il
' Nous devons à l'obligeance de noire
syndic, M' Bartélemy Arnoulet,'les‘ donnés
statistiques suivantes sur le mouvement
de la population de la Tour pendant l'anUéo 1878. i*- ■ .
NASUTE.
Maschi......................57
Femmine.....................46
Nati morti.................. 4
Totale . . 107
MATRIMONI.
Fra celibi .................21
Fra celibi e vedove ... 1
Fra vedovi e nubili ... 2
Totale . . 24
Hanno firmato...............14
Firmato dal solo sposo . . 8
Firmato dalla sola sposa . . 1
Da nessuno.................. 1
DECESSI.
Maschi................ . 48
Femmine ....................54
Totale . . 102
IMMIGRAZIONE.
Maschi .....................87
Femmine . 78
Totale . . 165
EMIGRAZIONE.
Maschi......................30
Femmine.....................37
Totale . ." 67
NB. Differenza in piu entrati
nel Comune.....................98
On nous prie de réparer une omission
tout-à fait-involontaire. Au nombre des
instituteurs qui ont, au nous'el-an, donné
à M' Charbonnier, Directeur de l’Ecole
Normale, un témoignage de leur reconnaissance, il faut aussi placer M. M. Charbonnier de Guidizzolo et Billour de Valcrosia. -5. .1 .
On avait annoncé, — dans le temple s’il
vous plaît ! — pour lundi dernier la première conférence scientifique dans le local ordinaire de sainte Marguerite. Comme beaucoup d'autres, nous nous sommes
porté sur la ligne, et nous sommes heureux de pouvoir dire à M. le chev. Bert
que son exposition des différents systèmes
de communication inter homines nous a
fort intéressé. Il y avait du fonds ; les
fleurs n’y manquaient, pas, i le télégraphe
électrique seul qui s’était annoncé comme
le héros de la soirée, n’y était pas du
tout. Sera-ce pour une autre fois? Espérons-lo.
7
-(15).
A vrai dire, o.t ne pourra pas appeler
celie heure là, du temps perdu. Si les
jeunes filles de La Tour veulent nous en
croire elles ne larderont pas à profiter dos
horizons nouveaux qu'on leur a ouverts.
Hoîiquets de fleurs, rubans et mouchoirs
aux fenêtres !... que nous sommes donc
heureux do ne pas être papa !
M. le chev. Bert a d’abord annoncé,
d’une manière très positive , la coopération do différonles personnes qui, si nous
no nous trompons, ne sont rien moins que
décidées. Quoique elles n’entendent point
nier l’utilité de cette institution. in.struire
en amusant, ou amuser en instruisant
est, sans contredit, une excellente idée,
par ce temps de carnaval qui court. De
plus, cos conférences trouvent une explication très naturelle dans ce fait que La
Tour est une capitale. Voyez plutôt nos
omnibus, ils en font foi, et notre p:as est
prêt à aveugler ceux qui en doutent. Or,
si nous sommes arrivés jusqu’aux omnibus et au gaz, rien d’étonnant à ce que
nous ayons le télégraphe, rien d’improbable non plus à ce que nous soyons
dotés un jour d’un chemin de fer. Dans
ce siècle de progrès il serait imprudent
do jurer le contraire.
Il fut un temps où les moyens de communication n’étaient point si variés que du
nôtre. La télégraphie en particulier, ou
art de se faire comprendre de loin, laissait fortement à désirer. Depuis les feux
qui ne valaient rien parle temps de pluie,
depuis les romanesques mouchoirs, drapeaux et autres chiitons qui, du temps
des troubadours se pendaient aux fenêtres, on a fait du chemin; le télégraphe
à bras lui-même a été plongé dans l’oubli
le plus profond par son heureux rival le
télégraphe électrique.
C’est là que nous nous attendions à
voir commencer la conférence. Mais, ô
péripétie! c’est là qu’elle finissait. Nous
ne saurions faire à M. Bert de plus grand
compliment que de lui dire que nous
l’avons trouve court.
Nous annonçons à nos lecteurs, pour
aujourd'hui, vendredi soir, à 7 heures la
première des conférences qui donnera
dans une salie du Collège M. le Prof
Charbonnier, conférences qui traiteront
des sujets historiques. Il était auparavant
entendu qu’elles auraient lieu le jeudi,
mais les réclamations de quelques dames,
membres de la Société de couture qui se
réunit pour travailler', le jeudi soir, ont
fait changer le jour.
^Grande nouveauté du jour!, Pose du>
ni, pardon I des fils ' télégraphiques tout
neufs qui vont porter les importantes nouvelles do La Tour, en un rien de temps,
jusqu'aux extrémités du monde. Un des
deux fils transmettra directement à Turin
le dépêches, l'autre passera par le bureau de Pignerol. Un groupe de gamins
assistait à l’opération , sans doute pour
veiller à ce que tout se fît dans les règles.
k mmH m
Revue politique
Les chambres sont en vacances, la poliliqiie chôme. En y pensant bien , voilà
nombre de fois que nous disons à peu
près la même chose avec de légères variantes. C’est que réellement Ja grande
affaire do nos députés en se i^eunissant
paraît être de se mettre en vacance. Les
affaires n’en vont pas beaucoup plus mal,
et les lois qu’on a votées à la vapeur ,
mettent un temps très raisonnible à
passer dans le domaine des faits. T)émoiu
ies cartes-correspondance; — nous les
avons enfin, nous ne récriminerons doue
pas. Le prix en a été fixé à 10 centimes,
et à quinze avec réponse payée. C’est un
prix raisonnable; en France elles en coôtent quinze, ce qui prouve qu’on n’a pas
besoin (|u’elles y rendent beaucoup, l’expérience ayant démontré dans d’autres
pays que le profit qu’on en lire est en
raison inverse du prix (|n’olles eorttenl,
L’incident do la Haye a continué, faute
de mieux, à remplir le colonnes de nos
journaux; et l'rnicers, journal païen qui
se public à Paris, voulut dire son mot là
dessus, et fil, avec le sans façon ordinaire
de son rédacteur en chef, la leçon a l’ambassade de son propre pays, en lui recommandant à l’avenir d’aller ensevelir ses
morts ailleurs que dans des temples fran çais. Le mol a été vertement relevé par
iltalie qui dans un article fort sensé finit
par se demander ce que c’est que cette
religion qui autorise, qui encourage de
pareilles insultes à tous les lonliments
humains; où l’Eglise romaine, qui faits iennes les idées de fanatique, va-t-elle donc
tomber“? Le .Sacré cœur et la Madonne de
Lourdes sont là pour le dire.
Ces iutempérances de langage ne réussissent pas toujours, et procurent quelquefois à leur auteur autre chose que des
compliments. Mgr. Dupanloup. évêque
d’Orléans, que M. Veuillot avait traite tout
demièremenjt de Judas, en l’accusant d’a>oir commis des « infamies » lui répond
'én ces termes ; " -V
8
-ae)
« Lljnfamie est dans/vos inventions, et
dans vos calomniesJJè m’en àtonne,
mais j’ai tort de m’en/étonner; vous «'tes
là dans votre rôle, jlar qui n’avez-vous
pas insulté parmi 'les illustres défenseurs
de la Société et de IlEgJise? ».
Or l’un est vice-pàpe, l’autre est évéque, et l’on s’attend'à bien d'autres aménités; on ne peut pâs dire que leur religion adoucisse les mœurs.
C’est aussi l’opinion de toute la presse
sensée en Francs. Ce National se fait,
croyons-nous, l’interprète de l’opinion publique , lorsqu’il stigmatise ce parti qui
n’aura bientôt plus de nom que celui de
parti des epragés, comme lorsqu’il désapprouve hautement des tergiversations gouvernemenfalos. La circulaire do Al. de
Fourtou, ministre dos cultes, à vrai dire,
a mécontènté tout le monde ; les évêques
qui veulent bien émarger au budget mais
non se plier aux exigences ministérielles;
les cléricaux (jiii sont furieux de ce qu’ils
appellent une concession an libéralisme,
les libéraux mécontents des précautions
infinies prises dans ce document pourdire,
après tout, aux évêques de se borner à
rester dans leurs attributions ; l’Italie enfin qui est profondément stupéfaite de
voir un ministre des cultes français pren
dre au sérieux les persécutions dont le,
pape est l’objet; ivoilà .de la compassion
mal pla^e.
Encore si ce système de donner, comme dit Ite proverbe, italien , un coup sur
le cerclel, une autre sur le tonneau, atteignait la but; mais uon ! il est aussi
désagréable à la droite qu’à la gauche rie
l’assemblRe, et le récent echec parlementaire du ministère Broglie est là pour le
montrer ;lil a eu 48 voix de minorité sur
la (]uesliob de la prorogation de la loi
municipale, et cela eu dépit de l'absence
de plus dé 80 députés de la gauche ; il
ne lui restait donc plus qu’à se réliror,
et le cabinet tout entier vient en effet de
présenter ^ démission. Elle n’est pas acceptée encore, le maréchal président désirant essawer d'une espèce de 'contre
épreuve, en provoquant pn vole géné,ral
de confiancB au cabinet actuel. Voilà oh
en sont Jeslchoses en Franco. Si le Cabinet tomhel qui donc prendra sa i>uccession puisqu’il n’y a dans cette a.sifemb,iée
que des partis et point de majorité?
' *
La lutte cuuliU|Ue saps trêve ni merci
en Allemagné entre le clergé catholique
et le gouveraemeut. i«'évêqiue de ^restau
a vu suspendre son trailenmnt de 12Q0O
thalers; le vieux-catbolicisnqe tait tpujours de nouyiiaaaf progrès et caqtpteqertalueineul déjà pip.s ,de lüQ.OÔO adhéréhl?¡L’Angleterre coo^p^poe ausgi à .a’àpçjfcpvoir que la noulralilé absnljnn n/eei plqs'i
de saison; un grand meeting a été présidé par lord Russdl^afin d’exprimer à
l’Allemagne les sympathies de ^Angleterre
dans ta lutte qu’elle soutient.
♦
Un des fils de la reine, le duc d’Edimboure épouse la princesse Marie fille du
Czar. Le prince est arrivé à Saint Pétersbourg, oh il a été fort bien accueilli par
la population, à moins que les drapeaux
dont parlent les journaux ne se fussent
déployés par ordre supérieur et que la
joie des Saint-Pelersbourgeois ne fût officielle.
Pendant que l’on fait des fêtes au nord
de l’Europe , l’on fait des barricades au
midi. La nouvelle du coup d’état de Serrauü, ne pouvait guère être accueillie saus
protestation par les populations très républicaines lies grandes villes Espagnoles.
L’ordre de désarmer les gardes nationaux
arriva trop tard à Barcelone; ces milices
eurent le temps de se rassembler et de
prendre des mesures de ré.sislance; pour
les vaincre , la troupe dut employer le
canon, et beaucoup de sang fut répandu.
— Valence paraît vouloir suivre l’exemple
de Barcelone. Par contre, Çarlhagène est
sur le point do succomber, semble-t-il,
l’armée régulière s’étant déjà emparée
d’un des forts.
Ou ignore encore si le général Morienés, chargé de faire la guerre aux carlistes, prepdra part pour on contre les auteurs du coup d’état. Pour le moment il
se contente de manœuvrer par mer cooIre les montagnes oh les carljstes sont
retranchés. Le gouvernement n'a guère
fait jusqu’à présent que publier quantité
de manifestes. — Il y eu a pour tout le
mondp: là nation, l’armée,' et la diplomatie , le besoin de justification prouve
qüe ses membres u’dnt pas la conscience
parfaitement Iraqqnille. Exptiêaiio non
pelita fU accusalio. ps rdéclarent en ibiis
cas très franchement qn’ils^né'convoqueront des nouvelles Cortès que lorsque le
suffrage universel sera mieux en état d’exprimer librement ses vœux. Quand serace?' Nemo.
Al. P. B. Nice, — reçu fp. 10, dont 1 fr.
pour le soHo evangelico, merci.
M. J. D. P. Twrwi, reçu fr. 30, merci.
M. D. R. Périer, — reçu fr. 27, merci.
E. Malan Directeur-Gérant.
Fjg'npirfil, ,lB0.pr,i Chi|tèit(W et, ilp^parePi.
9
Neuvième année
N. 3.
Vendredi 23 Janvier 18'?'4.
L'ECHO DES VALLEES
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tw"
P
►13
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemenl consacrée aux intérêts matériels et spirito
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui soot véritables
vos peosées — ( Philippiens., IV. S.)
rail D’tBORRBHEIT :
Italie, à domicile (tm an) Fr. ^
Suisse................• I
PraDce................» i
Allemagne
Angleterre , Pays-Bas . ■
Un numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BDREAOX D*AfiONHEIIEMT
Torrb-Pfxmcsj : Via Maestra,
N.-tó, (Agenzia bibliografica)
PiGNERoL : J. Chlantore Impr.
Turim:i/./. Tì-o«, via Lagrauge
près le N. 22.
Fr.ORBNCE : TAbreria Evangelica. via de'Panzani.
ANNONt’ES : 5 cent. la ligi«
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour radministratien
au Bureau à Torre-Pellicê,
via Maestra N. 42 ^pourla
rédaction : A Mr. E. Malan
Prof, A Torre-Pellice.
S“ O
c
SommaJr-e.
Des visites Pastorales ou Paroissiales. —
Erangélisation,. — Chronique vaudoise et
locale. — Deux mots i» l’Ero della Verità.
— Chronique politique.
DES VISITES PASTORALES
on Paroissiales
I.e.s visites pastorales ont été
l’objet d’attaques très vives de la
part de quelques pasteurs. Nous
pouvons ramener ces attaques
trois chefs principaux. uns
di.seii^, ou plutôt quelqu’un a dit:
s^pastorales, que je déur effet, si non pour
la langue à de beaux
ien souvent ne sont
a de mieux dans
Le^'
te
b
P
......
la p-àr^jÌBfe*, bien pis encore , de
susciter des difficultés aux pasteurs et aux Consistoires, de soulever des questions désagréables
qui ne seraient jamais surgies sans
ces malencontreuses visites, de
rendre par conséquent la vie difficile et amère à tel pasteur], qui
sans elles, aurait passé encore
bien des jours heureux dans le
presbytèie qu’il espérait occuper
encore longtemps et dans la paroisse qu’il comptait édifier pendant de longues années encore.
Nous avons entendu reprocher
aux visites pastorales, en second
lieù^ de trop embrasser, de n’ôtre
pas efficaces, précisément parceque les visiteurs ne s’attachent
‘ .V— • ' il
pas à un objet^spécial, les éqoles
du dimanche par exemple, la
ctification du jour du Seigneur
etc, et ne l'épuisent pas , et de
trop s’occuper de choses intérieures , comme de l’état des diaconies etc.
Enfin, on reproche aux visites
pastorales d’être trop officielles ;
l’on pPjéféœrait à ces visites, une
vis'i^e’i^’atp^ au pasteur et une
bonne *^serie sérieuse au coin
du fenf Cela serait plus agréable,
plus encourageant pour 1| pàsteur/'
qui serait l’objet de cefi^
tueuse marque de sysnipa^bie.
Mais sont-ce là des moUfs et deà
raison« suffisantes pour abolir les
visites pastorales ? Evidemment
<
K
SSi
10
-(18)
non I Dans toute? les Eglises, dans
les Eglises nationales et dans les
Eglises libres, elles existent; dans
la nôtre , si elles n’existaient pas
depuis longtemps, il faudrait les
établir, et on les établiraient, sans
doute. Nos synodes en ont fait
un devoir à la Table et les lui ont
prescrits d’une manière toute spéciale. — Dans quelques Eglises,
comme dans l’union des Eglises
de France , où les congrégations
sont généralement très petites, le
visiteur va dans les familles , ou
seul, ou accompagné du pasteur
ou d’un ou de plusieurs membres
de l’Eglise , selon les cas. Chez
nous, dans nos grandes paroisses,
la chose serait plus diflicile, elle
serait même impossible aux membres de l’administi-ation; aussi devons nous nous contenter des visites pastorales faites les dimanches dans le temple et dans une
assemblée de la paroisse.
Nos visites pastorales ne sont
pas plus chez nous que dans l’union des Eglises de France, des
visites de police et d’inspection.
Leur but est vraiment le même
que celui qui est contenu idans
les lignes suivantes de VEglise
Libre ;
1° Rendre sensible aux Eglises
l’union qui existe entre elles ; 2°
resserrer les liens de la fraternité;
3° mettre en commun, dans une
certaine mesure , les dons que
chacun possède, en s’en procurant
réciproquement la jouissance mo
ihentanée ; 4® contribuer à maintenir, au besoin à rétablir la paix
par l’intervention dans les diffi
cultés , pendantes d’uri médiateur
ami, impartial, étranger aux pensions locales; 5® faciliter l’action
bienfaisante de la Commission Synodale, en la renseignant ( et par
elle l'Eglise toute entière ) sur
la condition réelle des églises visitées •. — Cela étant, on ne saurait remplacer les visites pastorales par des visites aux pasteurs ,
quelque agréables qu’elles pourraient être réciproquement, pareeque les pasteurs ne sont pas les
églises, et que Ce sont les églises
qu’il importe de voir et d’entendre, comme aussi c’est à elles que
la Table, ou sa délégation, doit
désirer de s’adresser. — Que des
visites pastorales puissent se faire
pour des objets spéciaux, nous
en convenons ; nous nous souvenons avec plaisir de celles qu’on
a faites, en 1861 et 1862, pour
encourager les écoles du dimanche
et les réunions de prières , mais
laissons à nos visites ordinaires
qui se font dans chaque église ,
tous les trois ans, le caractère général qu’elles ont; il n’est pas vrai
de dire qu’elles ont un caractère
oiiiciel et qu’on s’y occupe de
matières de finances; nous posons
en fait que l’examen des fonds
de la diaconie ne jDrend jamais
plus de cinq minutes, en règle
ordinaire, des deui 'ou trois ou
quatre heures que dure la visite
elle-même, laquelle n’est le plus
souvent qu’un entretien sur les
questions qui intéressent la paroisse, progrès de la piété, de l’instrüction religieuse etc.
Que les visites pastorales n’aient
pas eu toujours un. résultat agréable pour tout le monde, et quel-
11
.(19.
quefois pour la Table elle-même,
on nous l’assure ; mais ce sont là
des cas très rares heureusement.
Enfin que quelquefois aussi , des
méchants, des avocats sans étude,
des beaux parleurs , des brouillons
prennent la parole à l’occasion de
ces visites, et que les bons se taisent, c’est la faute des Consistoires qui n’ont pas initié ces derniers aux affaires de l’église, n’ont
pas fait comprendre aux uns et
aux autres que dans les visites
pastorales, il s’agit d’autre chose
que de dire du mal du pasteur
et des anciens; ce qui s’obtiendrait
facilement par de plus fréquentes
assemblées de paroisses où les
rapports des Consistoires sont examinés et discutés. Mais nos paroisses étant ce qu’elles sont, il
peut arriver souvent que les méchants qui devraient se taire parlent et que les bons se taisent,
parcequ’ils ne, savent rien dire.
Les visitespa.s/oraZes, nous maintenons ce mot, sont bien innocentes de cet inconvénient ; mais
reconnaissons-le , c’est moins la
loquacité des beaux parleurs qui
est à déplorer que l’ignorance,
la timidité, le manque de courage
ou d’intérêt du très grand nombre.
(^nangéUeatton
L
Milan. — Nous avons reçu la
lettre suivante qui nous fournit
des détails intéressants sur la semaine de prières dans cette ville.
Nous en remercions son auteur.
Cher Monsieur,
Si vous aviez démandé, ainsi que
l’ont fait les secrétaires de la bran
che anglaise de l’Alliance Evangélique, des nouvelles intéressantes ,
je ne vous aurais pas adressé cette
lettre, car les nouvelles intéressantes sont rares aujourd’hui, et
les raconter d’une manière intéressante aussi, est chose peut-être
plus rare encore ; mais , comme
vous demandez tout simplement
des détails sur la semaine de prières, je me fais un plaisir de vous
en donner.
Lundi, 5 janvier, notre petite
église évangélique do Milan a commencé ses réunions de prières
dans le local des frères de l’Eglise
libre. Los différentes dénominations ont éprouvé le besoin de se
rapprocher les unes des autres et
de chercher, dans l’union, la force
nécessaire pour résister aux ennemis de l’Evangile. D’après les
discours qui ont été prononcés
pendant les premières soirées de
cette semaine, j’ai pu m’apercevoir
facilement que la paix et la concorde n’avaient pas toujours existé
entre les membres des différentes
congrégations. Heureusement l’Eglise évangélique a vu assez tôt
le péril qui la menaçait. Satan
voulait ruiner notre œuvre par la
division, disait l’autre soir un de
nos frères, il a pris pour divise
ces mots; « divide et impera»;
mais le filet a été rompu , le tour
a été déjoué. Dieu a fait tourner
en bien le mal que notre ennemi
avait l’intention de nous faire.
Mardi soir , la réunion se tint
dans la chapelle de l’Eglise vaudoise, sous la présidence de M.
Bosio, pasteur méthodiste. Cette
soirée fut une soirée bénie entre
12
'(20).
toutes. On adressa au Seigneur de
ferventes prières, lui demandant
d’accroître la foi des chrétiens ,
de sanctifier leur vie et surtout
de donner à toutes les églises,
mais particulièrement à celles de
Milan , une charité ardente.
Vendredi soir, nous fûmes heureux d’apprendre que les frères
de la congrégation des darbystes
désiraient aussi s’unir aux autres
congrégations, ajoutant qu’ils n’avaient pu le faire plus tôt à cause
de l’absence de leur pasteur. Il
fut immédiatement établi que la
réunion du Samedi aurait lieu dans
leur local. Je ne dois point oublier de vous dire que, dans la
réunion du vendredi, l'assemblée
présenta à Dieu une fervente prière
pour qu’il opérât un réveil religieux au sein de nos Vallées ; pour
que cette église vaudoise redevînt,
comme par le passé, un foyer de
lumière qui pût éclairer beaucoup
d’âmes.
... Il parut à quelques uns de
nos frères qu’il nous manquait encore quelque chose. Il fallait mettre le sceau à notre union spirituelle ; il fallait rompre le pain
ensemble. Pourquoi, ¡dit alors un
membre de l’Eglise, après avoir
prié ensemble pendant toute cette
semaine ne romprions nous pas
aussi ensemble le pain de la sainte
Cène? — Cette proposition ne tendait pas du tout, ainsi que le craignaient quelques personnes, à la
fusion des diverses dénominations
en une seule; mais elle avait simplement pour but de montrer, aux
faibles et aux ennemis qui nous
observent, que nous sommes tous
unis en Christ par la même foi
et les uns aux autres par le bien
de la charité.
Au sortir de cette réunion, deux
personnes s’approchèrent 1’ une
de Tautre. — Comment! te voilà?
— Oui, et toi? — Y a-t-il longtemps que tu viens écouter les
Evangéliques?... — Mais— oui;
il y a dix ans que j'assiste , plus
ou moins régulièrement, à leurs
explications, mais il y a une année
seulement que je suis frère. —
Oh! comme je suis heureux d’apprendre cela; eh bien! maintenant,
moi aussi , je veux me décider.
J’ai vu ce soir que ce sont vraiment des chrétiens ; ils s’appellent tous frères et ils le sont réellement.
Dimanche soir, les membres des
diverses congrégations étaient de
nouveau réunis dans le local de
l'Eglise vaudoise. M. le pasteur
Turin lut l’institution de la sainte
Cène telle que nous la rapporte
Saint Paul, Cette lecture fut suivie d’une explication de ces paroles: «faites ceci en mémoire de
moi ». M. Turin nous rappela comment les chrétiens, en célébrant
la sainte Cène, venaient au pied
de la croix contempler leur Sauveur crucifié pour l’expiation de
tous leure péchés. La conscience,
le cœur et la raison vinrent tourà-tour s’incliner devant le Crucifié
et rendre hommage au Roi de
l’humanité.
Bientôt après , un groupe se
forme autour de la S'* Table et
participe au sacrement de le Cène;
puis un second, puis un troisième
I et ainsi de suite. Les chrétiens.
13
-(»)
ce soir-là, étaient remplis de joie.
Leur cœur débordait de reconnaissance envers Dieu qui les avait
tant bépi pendant cette semaine
de prières et qui leur avait accordé de la clùro d’une manière
si touchante.
Agréez, cher Monsieur, mes salutations respectueuses et fraternelles.
Milan, 13 janvier 1874.
Hèli Jahieb, Evangéliste.
L
Vérone. — On se rappelle peutêtre encore qu'un prêtre avait,
dans un temple de cette ville , attaqué tout dernièrement les évangéliques en répandant sur leur
compte force mensonges historiques. Invité par l'évangéliste vaudois, M. Jean Pons ( d’Angrogne ),
à soutenir dans une discussion publique ce qu’il avait déclaré du
haut de sa chaire , le prêtre se
tint coi. Vieille histoire, toujours
nouvelle. M. Pons commença ,
alors, le premier dimanche de
cette année, à répondre, dans
une conférence publiquement annoncée , aux erreurs du vaillant
champion de l’Eglise romaine. Une
grande foule ,alla écouter notre
évangéliste qui, pour mieux attirer l’attention des vér O nais, fit afficher dans les rues de la ville
le sujet de sa seconde conférence
sérale. Le questeur, homme très
ou trop zélé, à ce qu’il parait,
mande M. Pons chez lui et lui
conseille de ne plus faire afficher
de telles annonces car,; dit-il,
elles irritent la population. « Le
conseil ea est bon, mais il n’est
pas nouveau , » et il sent la sacristie une lieue à la ronde.
— M. Pons a dû quitter Vérone
et se rendre, pour quelque temps,
à Rome. Il est remplacé par M.
.Tules Bonnet de Saint Germain.
Notre évangélisation traverse ,
en ce moment, des circonstances
bien pénibles. Messieurs Ribetti
et Henri Meille, nos évangélistes
à Rome, ont dû, pour cause de
santé, interrompre leurs travaux,
M. François Rostan de Idvourne
est, lui aussi, condamné à un
repos absolu. Demandons à Dieu
qu’il bénisse ces trois ouvriers qui
ont consacré leur talent et leur
force à une œuvre qui est la sienne.
La sympathie est une chose bien
douce , mais la prière remue la
main de Dieu.
Chrontc|uc ^aubotee
et locale
JMassel. Chaque lundi soir, sous la
présidence du pasleur M. H. Tron, tantôt
dans l’uo et tantôt dans l’autre des quartiers de cette paroisse, on se réunit pour
s’entretenir amicalement des intérêts matériels de la population. L’édification n’est
pourtant pas oubliée. Dans ces réunions,
toutes les personnes peuvent parler librement soit pour demander, soit pour donner
des explications. On profite généralement
de la permission. Lundi passé, par exemple,
après la prière et la lecture de quelques
versets, nombre de personnes parlèrent sur
la questioo,(religieuse fixée d’avance: l’emucemenl de la prière, pais aat la question
morale également fixée ‘ d'avance et qui
était; que chacun balaie devant sa porte.
Üne narration tirée de l’histoire vaudoise,
quelqueamots adressés par U. le pasteur
A
14
-(22)
Micol et uae prière présentée à Dieu par
le même terminèrënt l’intéressant entre,
tien.
Vlllesèclx©. — Les réunions de
prières de la première semaine de l'année ont été suivies par un grand nombre
de personnes, parmi lesquelles on en a
remarqué plusieurs qui n’avaient plus
mis les pieds h l’eglise depuis longtemps
ainsi que quelques catholiques, phénomène très rare dans nos vallées. En
voyant, ici et ailleurs, les auditeurs accourir en foule, il se pourrait qu’il vint à
l’idée d’un optimiste que le sol n’est peutêtre pas parmi nous aussi dur à défricher
qu’on veut bien le dire, souvent hélas I
pour s’éparger la peine d’essayer.
F*omar*et. - Même affluence aux
réunions de prière. M. Armand Ugon a
été aidé d’une manière active particulièrement par M. Rivoir professeur et par
M' M. Guigou et Peyrot instituteurs. L’on
a pu monter ainsi à l’assaut de différents
côtés, puisque tous les jours, à l’exception dnjeudi et samedi, deux, voire même
trois, réunions ont eu lieu simultanément,
dans les différentes localités. Tous les
quartiers ont été visités, la plupart deux
fois.
L’on a commencé jeudi passé dans la
grande école des conférences historiques
qui continueront pendant tout l’hiver. M.
Armand Ugon se propose d’interesser ses
auditeurs aux réformateurs italiens du
16" sciécle, sans oublier l’œuvre qui se
poursuit de nos jours dans notre patrie.
Le plan de chaque conférence est, si possible, le suivant; l’on choisit une ville
dans laquelle l'Eglise vaudoise a un evangelista et l’on rappelle à son sujet tout
ce qui s’y est passé au 16" seiècle et l’on
termine en donnant quelques details, sur
ce qui s’y fait de nos jours.
r»r*ainol. — Ou nous écrit de Pramol:,
« Sur les huits réunions de prières fixées par l’Alliance évangélique, six ont
pu avoir lieu. J’ai eu la joie de m’adresser pendant ces six soirées è de nombreuses assemblées (oujours très recueillies; le nombre des personnes qui les ont
fréquentées s’est élévé quelquefois à plus
dé 200 et jamais à moins de 50 ou 60.
J’ai suivi chaque fois le programme fixé
par le comité,: c’est-à-dire que jaifdéveloppé le texte et le sujet de prières. Mais
si quelquefois je rencontre quelques motifs de joie et'd’encouragement, cela ne
me fait pas croire' qu’un réveil de la vie
religieuse va avoir lieu au sein de ma
paroisse. Non! je suis malheureusement
trop habitué à ce genre de manife.stations
religieuses qui ne sont que comme la
rosée du matin aux premiers rayons du
soleil. — Toute fois Dieu connaH ceux qui
sont siens, et le serviteur de Dieu ue doit
pas se préoccuper trop du résultat de son
travail, mais plutôt chercher à être trouvé
fidèle ».
-*
Torre-F'ellice. Vendredi passé,
à sept heures du soir, une nombreuse
assemblée était réunie, dans la grande
salle de l’Ecole Normale, pour entendre
une conférence historique donnée par M.
le professeur Charbonnier. Le Pensionnat
et le Collège avaient bon nombre de représentants. Cette conférence dont le sujet
était Jean Wiclef, l’un de plus remarquables parmi les précurseurs de la Réforme,
fut écoutée du commencement à la fin
avec une grande attention. Certes, elle
méritait de l’être. Le conférencier nous a
montré Wiclef qui, à l’âge de 21 ans, angoissé par la pensée de l’éternité et effrayé
en voyant celte peste qui causait tant de
ravages, trouve enfin, comme Luther, la
paix de son âme dans la lecture de la
Bible. Honneur à la Bible, soumission
pleine et entière à ce qu’elle nous déclare, voilà ce qui forme le trait distinctif
de l’œuvre réformatrice de celui que l’on
a appelé le docteur évangélique. A une
époque o'u l’Angleterre était toute catholique encore (de 1324 à 1384), Wiclef,
adversaire énergique, toujours plus franchement décidé des abus et des erreurs
de la papauté, eut à soutenir de grandes
luttes contre les continuels envahissements des moines mendiants, ces oiseaux
du ciel qui no moissonnent ni no filent,
pour employer le langage poétique du concile de Constance. Oiseaux do mauvais
augure, en tout cas. M. Charbonnier nous
a montré encore que l’œuvre de Wiclef,
d’abord négative , toute d’ppposition ,
prend peu à la fois un caractère plus positif, plus biblique. Il ne se contente
pas de détruire, il veut édifier et l’on n’édifie qu’avec des réalités. Wiclef comprit
que ce n’est pas la polémique qui sauve
les âmes. Aussi, après avoir rejeté, avec
éloquence, le purgatoire, la confession
auriculaire, les bonnes œuvres et les indulgences, les excommunications du pape
après s’être surtout déclaré contre les
désordres des ecclésiastiqnes, il chercha
par la Bible, à porter remède à tous les
maux qui dévoraient l’église. Il en recommandait fortement le lecture et, pour la
mettre à la portée de tout le mqnde , il
la traduisit en anglais. ,,, ,, ^
Wiclef mourut en 1384, à läge de 60
ans t -au moment oii, dans sa petite églis e
15
-(23)
de Lutherworth, il élevait le pain do la
cène. Une freiitaine d’années après , en
1415, déclaré hérétique par le concile de
Constance qui fît briller vif Jean Huss,
ses ossements furent précipités dans une
rivière. Rome ne pardonne jamais.
Aujourd’hui vendredi, M. Charbonnier
examinera plus spécialement, dans une
seconde conférence, les doctrines de ce
réformateur avant la Réforme. Nous croyons nous faire l’interprète des auditeurs
de vendredi passé et de ceux d’aujourd’hui en disant à M. Charbonnier: nierci,
merci beaucoup.
Le Conseil municipal de la Tour, en
suite d’une circulaire ministerielle, vient
de recevoir l’ordre de choisir un autre
emplacement pour le cimetière, l’actuel
se trouvant trop près dos habitations.
Lundi dernier, M. le chev. Rert nous
a donné le complément de la séance dont
nous avons rendu compte dans notre
précédent numéro. Quelques notions sur
la chaleur et la lumière, l’électricité en
général, et quelque peu le télégraphe ont
fait les frais de cette nouvelle conférence
(|ui no la cède pas en intérêt à la première.
Encore sur les réunions de prière de la
Tour. Vous n’apprendrez pas sans intérêt
que les réunions de prières de la première semaine de janvier ont eu lieu
aussi cette année dans quelques uns do
nos i|uartiers les plus éloignés, comme
aux Honnets et aux Chabriols, un soir
par endroit. Elles ont été très fréquentées
encore au quartier des Coppiers, dans le
beau local de l’école enfantine, qui est
un monument du zèle et de l’activité de
feu notre Pasteur M. Malan.
AuRrogne. — L’on procédera dimanche prochain à l’élection d’un nouveau pasteur.
*
St Jean. — Un mot sur les réunions
de prière qui ont eu lieu a S'Jean la première semaine de janvier. Nous les avons
eues chaque|soir de la semaine dans nos
différents quartiers pour que tous les
membres de la paroi.sse pussent y assister.
Les chrétiens , quelles que soient leurs
idées particulières sur les points secondaires, ont pris une part active à'ces
réunions, plusieurs voix se sont fait entendre, de.s exhortations sérieuses et des
prières ferventes sont montées vers le
trône des miséricordes. La dernière réa^
nion, celle du samedi soir, a eu lieu dans
la chapelle de l’Eglise libre. La proposition a été faite dans cette réunion de perpétuer le souvenir des bénédictions que
nous avions reçues pendant celte semaine
en établissanl une réunion hebdomadaire
de prière pour tous ceux qui savent que
le seul moyen d’obtenir un réveil au sein
de notre Église c’est d’assiéger le trône
des miséricordes. Nous espérons que
cette proposition sera acceptée.
A. Gay Pasteur.
Deux mois à YEco della Verità
Nous lisons dans VEc o délia Verilà un
aimable encouragement é continuer noire
petit journal, encouragement dans le genre
de ceux ()ue le rédacteur du défunt Bien
public de Genève appelait, non sans malice, « des encouragements moraux ; »
celui-ci est accompagné d’une critique,
tout amicale d’ailleurs, à laquelle nous
croyons devoir répondre. L’Eco trouve
que la politiijuo usurpe chez nous la place
de la Chronique locale et des nounelles
de T Evangélisation. Mais nous faisons observer que nous sommes VEcho des Vallées. Nous devons donner à nos lecteurs
vaudois, dont plusieurs ne lisent peut-être
que notre petit journal, un peu de tout,
donc aussi un peu de politique. Notre intention est bien d’intéresser de plus eu
plus notre peuple à notre mission en Italie;
et quoique nous sachions que l'Evangélisation a des organes plus autorisés et
mieux informés que nous, nous ne demanderions pas mieux que de le devenir
aussi. — .Mais les nouvelles dont nous
pourrions remplir une chronique de ce
genre, de grâce, où les prendrions nous?
Si au lieu de ne nous donner que des
encouragements moraux, on voulait bien
se faire de temps en temps nos correspondants , nous en ressentirions une reconnaissance. beaucoup plus vive. Nous
nous sommes jusqu’ici fait un vrai plaisir de publier in extenso les rares lettres
que quelques évangélistes ont bien voulu
nous envoyer; nous continuerons à le
faire ; mais si l’on ne nous envoie rien,
nous no saurions nous résigner à remplir
notre journal de coupures empruntées à
des feuilles évangéliques ; dont les abonnés sont, en définitive, à peu-près les
mêmes que les nôtres.
VEco delta Verilà est l’organê spécial
di^ l’Evangélisation en Italie, quùl le soit
toujours i^ns t 11 a toute raison de garder
ce caractère, mais il nous permettra; de
garder le notre. Noms ne l'en rémercions
pas moins de l’intérêt ou^il nous porté et
de nous avoir fourni roccasion de faire
16
-(24)
un peu de reclame auprès de nos amis
de l’Evangélisation ; mais nous n’en sommes pas moins décidés, pour les raisons
qu’on vient de lire, à ne pas suivre toujours son conseil.
Quant à la Chronique vaudoise et locale,
c’est bien lè notre principal domaine,
mais s’il ne se passe rien dans notre petit
pays qui mérite d’étre publié du haut
des toits, force nous est de sauter le fossé
et de prendre notre bien où il se trouve.
A. H.
A TRAVERS LES JOURNAIX
Revue polilipe
On soupçonnait depuis quelque temps
l’eristenco d’une bulle pontificale qui devait modifier d’une manière très importante la constitution relative à l’élection du
pape; dernièrement la Gazelle de Cologne,
qui peut se vanter d’avoir fait sensation,
imprimait cotte constitution nouvelle ;
grand émoi dans le mo.nde politique, et
surtout dans le parti clérical. Le premier
mouvement a été de nier l’authenticité
de ce document, fabriqué, disait hardiment la Germania, par un romain è qui
la légation allemande avait promis 10000
francs s’il parvenait h eu extraire une
copie des papiers d’un certain cardinal.
Or il se trouve maintenant que celte publication indiscrète de la Gazelle de Cologne a pour elle tous les symptômes ¡de
de l’authenticité pour le fond si non pour
la forme. Nos cléricaux, sans paraître le
moins du monde gênés par le démenti
qu’ils se donnent, font volteface, eli'Unilà
Cattolica se borne à demander aux fidèles
quel grand mal ils y voient?
Pour nous, sans être dos fidèles de
y Unità Cattolica, nous n’en .voyons aucun,
d’autant moins que ce n’est guère que la
vingt-deuxième fois que change celte bienheureuse constitution. Il est à croire cependant que les puissances catholiques
qui ont quelque chose à y voir, ue s’en
contenteront pas si facilement; le gouvernement autrichien aurait même déjà
pris quelque décision à ce sujet.
Les autres puissances qui jouissent du
droit de veto, c’est-à-dire l’Espagne et la
France, ne suivront pas l’Autriche sur ce
terrain. Le maréchal Serrano a bien d’aiutres chats à fouetter; Carthagène s’est
enfin rendue, et les insurgés, au Bombire
de deux ou trois mille, se sont embur-'
qués sur leur plus puissante frégate, la
Numaneia qui s’est réfugiée à Gran. Les
autorités françaisps ont déjà rendu à l’fópagne sou vaisseàu de guenre et les mn
çats qu’il portait, tout en maintenant le
droit d’asyle pour les réfugiés purement
politiques.
Les révoltes partielles contre le nouveau gouvernement ont été à peu près
partout domptées; le grand intérêt va se
porter maintenant sur la guerre contre
les carlistes qui continuent à tenir bloqué Bilbao.
Le ministère français que nous avons
laissé démissionnaire est remonté au pouvoir; la majorité de l’Assemblée s’est
sentie effrayée de son œuvre , et a consenti à se déjuger elle même en votant
contre la prorogation do la loi sur les
maires. On sait qu’il s’agit, par la nouvelle loi, de mettre la nomination de cqs
fonctionnaires entièrement entre les mains
du gouvernement, qui pourra les choisir
même en dehors du conseil municipal.
Il y a eu à la Bourse de Paris un peu
de panique causée par un article assez
tranchant de la Gazette de l'Allemagne du,
Nord, di.sant que le maintien des relations
pacifiques avec la France dépendrait de
sa politique à l’égard de rultramontanisme et de ses intentions sur la question
du pouvoir temporel. Cette note prouve
tout au moins que M. de Bismarck n’est
pas disposé à laisser se continuer ce jeu
de députés allemands s’appuyant sur la
France, et d’une France comptant pour
sa réalisation de ses idées de revanche
sur la coopération des députés allemands.
Il ne consentira jamais à laisser l’ennemi s’établir tranquillement dans la maison.
Les élections au Reichsrath allemand ,
donnent une forte majorité à la politique
du chancelier; 280 voix contre 116 des
partis opposés, tant socialistes que cléricaux. Un curieux incident a marqué la
première séance. Un député clérical M.
de Malinkrodt ayant insinué que M. de
Bismark avait dans le temps négocié la
cession de la rive gauche du Rhin, le
chancelier s'élança à la tribune, où il déclara qu’il n’avait jamais négocié la cession « d’un champ de trèfle » allemand,
et flétrit la calomnie qui est l’armée de
prédilection des cléricaux allemands comme de tous les autres pays. Les héritiers
de Don Basile savent bien qu’il en reste
toujours quelque chose.
Laisanté de (’empereur Guillaume, assez
sérieusement compromise, paraît se rétablir peu à peu. Il ne serait pas impossible qu’il vînt finir sa convalescence à
Naples ou dans cette charmante ville do
Sorrente que l’Impératrice de Russie a déjà
habitée au printemps dernier.
- A. *•
E. Maun Pireeteur-Gérant.___________
Pigoerol» Impr. ChiantM* et Mascarelli.