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Année Neuvième.
PRIX D'AIÎBONNEMEîJT PAR AN
Italie f . . , L. 3
Toua laa paya <le PUniotì
de poste ... » 6
Amérique ... » 9
On sVttbonûe :
t’our ['Tntérieiiy ebaz MM. les
pasteurs et Je» Ubraires de
Tome Pellice.
Pour VBxtérieuvuLH Bureau d’AdministratioD.
N. 34.
Un ou pluçieurs numéros séparés, demandés avant le tirage 10 oeut chacun.
Aiuionoeai centimespar ligne.
Les tfnvuzs d'at'getU font par
leitre ou pat
mafidiUif sur le Bureau de perosa Ar<7enrina. ’ '
our la RÉDACTION s’adresser
ainsi : A la Direc ioii du Témoin,
Pomaretto fPinarido) Italie.
Pour I’ADMINÎSTRAÏIÔN adresser ainsi; rAdeninistraticm du
Témoin, Pomaretto iPinerolô)
Italie.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous 01^ sei'ss téfAoins. Actkr 1, S,
iSuiva«/ Îa oèrilé a\>ec la charité, Eph. iv, lt> ' ‘ '
.Somüaajre.
24 Août, Noire Évangélisation. — L'esprit
do critique. — Une réunion sur La Sarrà. —
Fouilles et découvertes eu Egypte. — Bevue
politique. — Souscriptions.
Août
?IOT»Ë ÊVAKGÉLISATIOl^
II.
i *•
Nous voulons d’abord compléter
sur un point d’une impçrtance
toute particulière, ce que nous
avons dit dans notre dernier numéro. En exprimant le vœu que,
dans les parois.ses des Vallées,
les pasteurs et les régents travaillassent de concert à découvrir,
à encourager et à préparer les
élèves bien doués et bien disposés,
nous aurions dû ajouter, et c'était bien notre pensée, que ce
devoir s’impose aux ministres et
instituteurs de l'Evangélisation
avec une force plus grande encofe,
s’il est possible. — Nous ne nous
sommes jamajs laissé émouvoir,
au moindre degré, par le ridiV^a
reproche d’étre des étrangers, en
Italie pareeque dans nos .Vallées
le français s’est providentîcUeinent
maintenu comme langue du culte,
et conjointement avec ritalien,,
dans les écoles.
Aussi longtemps que les évangélistes et instituteurs vaudois
prêcheront l’Evangile et enseigneront dans uue langue au moins
aussi pure que celle dont se servent les ouvriers de toutes les
autres déDorainatipns , nul n’a, le
droit 4.6 leur faire un crimq 4e
ce qu’ils parlent une, ou roêpAe
deux autres langues. Soit au loin,
du côté du midi, soit aux pprtes
des Vallées , lorsqu’on*insiste a^fec
un comique acharnement pour
nous faire renoncer au français,
nous pensons inyolontairemeut à
la vieille fable , du renard ,,qui,
ayant eu le malheur de perdre
2
V'A<VlA»»/'A/W'A/u \/\A/*y»p>./>ÎVJV\/vwwV\/v\/v ./v\i->iAy^^^y»>y^y< fj\r-r<rr' r.r^r\ |S|[66
la queue, pérorait éloquemment
pour engager ses concitoyens à
couper ce meuble inutile. '
Les Vaudois, nous osons le
proclamer hautement, souhaitent
aussi ardemment que quiconque
s’intéresse à la prospérité religieuse de la patrie italienne, que
le nombre, encore si restreint,
des ouvriers italiens , non vaudois
de naissance, s’accroisse rapidement Æ^qu’il double chaque année
pendant longtemps encore. Ils
n’ont aucune^crainte que leurs
propres ministres se trouvent un
jour sans emploi. La moisson est
plus grande aujourd’hui qu’elle
ne l’était il y a dix-huit siècles.
Mais malgré' leur esprit naturel,
la vivacité de leur intelligence,
et le don de la parole qui est une
dé leurs qualités nationales, les
italiens ont besoin pour devenir
des ministres de l’Evangile et des
pasteurs de l’Eglise du Dieu vivant, d’y être, comme tous les
autres, longuement et soigneusement préparés. L’abondance de
paroles que plusieurs regardent
eoraraé dé l’éloquence, a besoin
d’être disciplinée, et les connaissances générales et spéciales requises d’un ambassadeur de Christ,
ne s’aequièrent que par un travail
persévérant. Voilà pourquoi les
évangélistes doivent chercber avec
un très grand soin parmi les jeunes'garçons, ou les jeunes hommes appartenant à leurs Congrégations ,'afin d'en découvrir de
capables et pieux qui soient disposés a sé soumettre de cœur à
une préparation assez longue et
souvent très difficile.
Après cette digression qui nous
a paru nécessaire, nous abordons
franchement deux ou trois questions d’une nature extrêmement
délicate; ce qui n’est pas une
raison de n’en point parler. La
première est celle-ci: Quelle est
la condition principale pour entreprendre une œuvr.e nouvelle,
ou fonder une nouvelle station?
Faut-il qu’un certain nombre de
personnes soient déjà> gagnées à
l’Evangile, ou tout au moins bien
disposées et désireuses d’être instruites des voies du salut? Il nous
paraît tout-à-fait naturel qu’avant
d’immobiliser un des ouvriers
qu’il dirige, le Comité sache que
cet ouvrier trouvera le terrain un
peu préparé. — Faudra-t-il préalablement s’assurer les ressources
matérielles nécessaires pour le
maintien de cette œuvre nouvelle?
En règle générale, cela est évident; la prudence la plus élémentaire en impose le devoir, bien
que dans quelques cas spéciaux
et tout-à-fait exceptionnels, il soit
non seulement permis, mais commandé aux serviteurs du Seigneur
de ne pas reculer devant l’accomplissement d’un devoir clairement indiqué, sans s’inquiéter des
moyens que le maître leur fera
certainement trouver. — Toutefois
ni l’œuvre qui se présente dans
des circonstances favorables, ni
la possession des moyens matériels de l’accomplir, ne sont, à
nos yeux, la condition principale
pour l'entreprendre. Pour nous la
condition première, la condition
. absolue, c’est l’homme qualifié
pour cette œuvre. Si l’on n’a pas
3
..267^v.
cet homme sous la main, il vaut
mille fois mieux suspendre la fondation .de cette œuvre, que de la
commencer mal, se préparant à
soi-même de douloureux regrets
et un échec à l’Evangile.
Dans tous les cas, et c’est ici
que, à notre jugement, nos Comités successifs ont souvent erré;
ne jamais confier un poste nouveau à un ouvrier jeune et inexpérimenté qui débute dans la carrière. Ce serait "courir le grand
risque de compromettre l’œuvre
et de faire à l’ouvrier un mal irréparable. — Un jeune ministre a
besoin d’être placé tout d’abord
à côté d’un vétéran et au sein
d’une œuvre qui n’en est plus à
ses commencements. Non seulement il sera ainsi encouragé au
travail et guidé au milieu des difficultés de sa carrière, mais il
acquerra bientôt et sans qu'elle
lui coôte trop cher, cette e.xpérience et cette connaissance des
hommes, sans laquelle il aurait
été exposé à d’humiliantes déceptions.
A ce propos, il nous a paru,
depuis fort jongle mps, qu’au lieu
de multiplier les petites stations ,
on aurait dû s’attacher de préférence à fortifier les principales ,
en y plaçant deux ou trois ouvriers et pourvoir aux besoins des
petites localités, ou stations, au
moyen d’un ministère itinérant.
En règle générale, on a cédé à
la tentation de placer les ouvriers
les plus faibles, ou que l’on réputait tels, dans les postes secondaires, sans réfléchir que, dans
la plupart des cas on les con
damuait à lé devenir toujours
plus. C’est l’inverse qu’il fallait
faire. Si vous placez dans un poste
apparent (jamais seul, cela va
sans dire) un homme que vous
jugez faible, vous le mettrez dans
la nécessité de beaucoup travailler et qui sait s’il ne vous donnera pas bientôt sujet de réformer votre jugement à son égard?
Ce même homme, si vous l’isolez,
risque fort de ne se donner aucune peine dans la pensée que
la connaissance qu’il, possède de
la doctrine évangélique lui permettra toujours de parler d'une
manière édifiante; ce,qui est une
grave erreur.
Nous réservons pour un dernier
article les deux points que nous
nous sommes proposé de toucher
encore'dans cette revue incomplète
et sommaire d’un sujet dont on
ne saurait'exagérer l’importance.
L'Esprit de criliqae
Nous avons le plus grand respect
pour la critique éclairée et charilabié. Nous la reconnaissons si utile,
voire même si nécessaire, que là où
elle ne peut pas francliemerif s’exercer, il manque quelque chose d’essentiel, savoir le contrôle vigilant
auquel il esl bon de soumettre toute
action humaine. Qu’il s’agisse de la
société civile, ou d’une association
religieuse, toujours voyons-nouS, avec
plaisir, la sentinelle faire le guet et
donner le signal d’alarme, pour nous
avertir qu’il y a ici un danger à éviter
et là un mal à réparer.
Partout où l’on met des entraves
à la critique, si juste et bienVeillapte
soit-elle, l’on se 'prépare à mener les
peuples et les individus commei'im
4
2G8
troupeau, les réduisant bientôt à un
état d’asservissement complet. La liberté de la parole et de la presse ne
sont-elles pas, en eifet, les plus
puissanis facteurs du vrai progrès et
de l’éraaneipation des hommes ?
Cela dit, pour éviter tout malentendu, qu’il nous soit permis de dé
clarer que nous n’approuvons pas
cette tendance qui porte trop de gens
à trouver toujours et partout à redire.
Censeurs impitoyables de la conduite
d’autrui, doués ou affligés d’un véritable esprit de critique, vous les
trouve/, toujours sur la brèche frappant à gauche et à droite, amis et
ennemis. C’est leur métier, ils vivent
de cela. Impossible d’exagérer le mal
que peuvent faire tant de jugements
portés sans mesure et, souvent, sans
réflexion. Au lieu de voir le bon côté
des choses et des hommes, comme
l’exige l’amour que nous devons à
notre prochain, le critique, de profession, partial et injuste par habitude, n’aperçoit plus que les côtés
faibles et vulnérables du malheureux
qui est devenu sa proie et qu’il cherche h noircir sans s’y épargner.
Le milieu chrétien, dans lequel
nous vivons, ne nous met pas h l’abri
de ce travers funeste. N’est-il pas
vrai que le fond de la plupart des
conversations, se compose de jugements défavorables, sinon téméraires,
dont quelques personnes, plus ou
moins innocentes ou coupables font
les frais ? —- Celui d’entre nous qui
n’aurait jamais pi'is part à de pareils
entretiens, je le considère comme
fort heureux et je l’envie.
La faculté de retenir ses jugements
dans les limites de la vérité et de la
charité, est aussi rare que le sont
les chrétiens portés à considérer les
autres comme plus“excellents qu’eux
mêmes !
Avons-nous besoin de diie quel est
le mal causé par ces excès de la critique? Tout le monde en souffre et
la première victime, comme de juste,
c’est celui-là même qui n’a pas mis
un frein à sa langue.
Les personnes atteintes par ces
propos peu fraternels, ou malveil
lants, se sentant froissées, n’auront
plus que des sentiments d’aigreur
pour ceux qu’elles voudraient et devraient estimer et aimer. Des conseils
amicaux auraient redressé les toi'ts
qu’une critique amère et hargneuse
aggravera peut-être.
Sans invoquer le bâillon , pour
mettre un terme à ces morsures de
tous les jours, et tout en reconnaissant les droits et les avantages de la
critique faite dans un espi'it de justice et au profit des causes que l’on
SC propose de défendre, nous ne saurions assez réprouver et flétrir celle
maladie que Ton a nommée l'esprit
de critique, pareequ’elie procède d’un
inauvais espnt. Critiquez, si cela vous
plaît, les lignes qui précèdent, mais
veuillez croire qu’elles ont été inspirées par tout autre chose que l’esprit
de critique. Vaudès.
Une réunion sur la Sarrà
Les grandes réunions du 15 août
qui réunissaient, il y a vingt ou
trente ans, les Vaudois des trois vallées , ont fait place à trois réunions
dont l’une se lient au Val Pélis,
l’autre au Val Pérouse et la troisième
au haut du Va! St. Martin, Celle qui
s’est tenue au Col des Fontaines le 5
août a réuni de 5 à 600 personnes
appartenant aux quaires paroisses
plus élevées de la vallée; et celle qui
s’est tenue sur le col de La Sarrà
entre Praraol et Rioclaret, dans l’après-midi de dimanche dernier, ri’a
pas réuni moins de 7 à 800 personnes
venues des paroisses de Viltesèche,
Praraol, St. Germain et Pomaret.
Un ami -me disait, l’autre jour,
qu’il serait possible d’avoir encore
une réunion commune des trois Vallées, à la condition qu’elle ne revînt
qu’une fois chaque cinq ans. L’idée
me paraît digne d’être prise en considération, d’autant plus que nos amis
travaillant hors des Vallées semblent
croire que, s’il y a quelque communication intéressante pour les Vaudois, elle ne peut être goûtée que
5
.„269.
par nos frères du Val Pòlis. Chaque
année, il y a, dans la vallée où se
réunit le Synode, surabondance d’orateurs; tandis que nous, même avec
le chemin de fer et le tramway, nous
en sommes, le plus souvent, réduits
à nos propres ressources. Je souliaile
qu’il y ail, en cela aussi, « dé l’égalité ».
Je me hâte d’ajouter qu’il n’y a pas
lieu de se décourager puisque, celle
année, nous avons eu, soit aux Fontaines, soit à La Sarrà, le privilège
d’entendre M. Weitzecker qui n’a pas
craint d’affronter la fatigue pour venir
nous raconter les changements bénis
opérés par l’Evangile dans le Lessouto, sur les hauteurs de Pramol ;
sa carte missionnaire a été déployée
là où avaient flotté autrefois les drapeaux de Catinai, le général du roi
très-peu-chrétien Louis XIV.
Pendant près de 2 heures et demie
l’assemblée a écoulé les récits et les
exhortations entremêlés de chants
de MM. Rivoire professeur et Micol
pasteur. — Une collecte destinée aux
frais de voyage de M' W. a produit
fr. 54,35.
11 était cinq heures lorsque l’assemblée se sépara en prenant les directions les. plus diverses. — Le ciel
était serein, et depuis ces « cimes
centrales des Vallées » l’œil embrassait un vaste panorama éclairé des
rayons du soleil couchant. Du côté
nord, la vitJlée de St. Martin, dont
la partie supérieure gisait déjà dans
l’ombre, tandis que dans sa partie
inférieure les-coteaux apparaissaient
couverts de moissons toutes prêtes.
Plus loin, les hauteurs arides du Val
Cduson. A l’orient, la plaine du Piémont avec ses gros bourgs et ses
blancs clochers bornée dans le lointain par la chaîne des Apennins et
les collines de Turin au pied desquelles se dessinent nettement la ville
Moncalieri et son château , et au sommet la basilique de Soperga. Tout
près de nous paissent les troupeaux
de vaches dont les clochettes se font
entendre au milieu de la solitude.
C’est ainsi que les groupes vont
rejoindre leurs demeures, le corps
rafraîchi par l’air pur et frais de la
montagne et l’âme fortifiée par la
contemplation des œuvres de Dieu
dans la nature et dans les cœurs.
II. B.
Nul qui met la main à la charrue
et regarde en arrière n'est bien disposé pour le royaume des deux.
Luc. IX, 62.
On met volontiers celte parole du
Sauveur en opposition avec les deux
courtes similitudes du roi qui forme
le projet d’aller donner bataille à un
autre roi, et de l’homme qui veut
bâtir une tour, les quels doivent avant
de commencer leur entreprise s’asseoir et calculer, l’un s’il a assez
d’argent pour achever sa tour, et
l’autre s’il a assez de soldais pour
pouvoir espérer la victoire. Luc. xiv,
28. - D’un côté, semble-l-il, il faut,
avant de se décider à suivre JésusChrist en se chargeant de sa croix,
peser prudemment l’engagement /à;
contracter, le sacrifice à famé, et le
gain à s’assurer; et d’un autre côté
le moindre retard lorsque le Seigneur
appelle est une preuve que l’on n’est
pas disposé à le suivre. Ce qu’il y a
de plus étranger c’est que l’homme
auquel Jésus ' adresse la parole qui
nous occupe ne demandait pourraiton en croire, qu’une chose tont-àfait légitime : la permission d’aller
prendre congé de ceux de sa ièmille.
Faudrait-il en conclure que l’appel
du Sauveur rompt toutes les relations
sociales, qu’il brise les liens les plus
doux de la famille et de l’amitié? A
Dieu ne plaise qu’il en soit ainsi !
Ce qui est la vérité, évidente comme
la lumière du soleil, c’est que l’Evangile sanctifie et vivifie toutes les
affections légitimes, et que nul n’est
capable d’aimer comme le chrétien.
Il serait vraiment étrange que le
christianisme qui nous commande
d’aimer nos ennemis, nous imposât
6
prêalablemenl l’obligalion d’unefi'oide
indifférence pour les membres de nos
familles !
Qu’y avail-il donc de mauvais dans
celle prière: « Permels-moi de prendre auparavant congé de ceux de ma
maison?» Jésus qui n’avait pas besoin qu’on lui rendît témoignage
d’aucun homme, savait que celui qui
s’offrait pour être son disciple n’était
pas préparé à le devenir, soit qu’il
n’eût encore que des pensées et des
aspirations terrestres, soit qu’il subordonnât sa décision finale à l’assentiment de ceux de sa maison Or
dans l’un et l’autre cas, soit qu’il ne
crût pas encore que Jésus était le
Christ du Dieu vivant, ayant seul les
paroles de la vie éternelle; soit qu’il
attendît des avantages terrestres de
son entrée dans le cercle des disciples., il n’était pas bien disposé poulie royaume des cieux.
Jésus veut nous prendre tels que
nons sommes, si nous allons à lui
de tout notre cœur; mais il demande
de son côté à être pris tel qu’il se
montrait alors sur la terre, pauvre,
méprisé, homme de douleur, et tel
qu’il se présente toujours encore dans
le monde, scandale pour les uns,
folie pour les autres.
Celui qui redoute les privations et
les souffrances, les opprobres et les
affliclions au service de son Sauveur,
ne le suit pas en chargeant sa croix.
Autant il est nécessaire de sonder
son propre cœur et de- ne pas s’exposer par une repentance et un examen incomplets, à retomber bientrji
dans une condition pire que la précédente, autant il est indigne de la
grâce que le Seigneur veut nous faire,
de marchander avec lui et de prendre
de prudentes précautions pour n’avoir
rien à perdre. "
Paul avait, selon le monde, beaucoup à perdre à confesser Celui qu’il
avait persécuté. Mais aussitôt,- nous
dit-il, qu’il plut à Dieu de révéler
son Fils en lui, il ne prit plus conseil de la chair et du sang, mais il
so mit aussitôt à prêcher le Christ
contre le quel il avait jusqu’alors
blasphémé.
C’est en la présence même du Seigneur, avec son propre cœur,, qu’il
faut examiner sérieusement la nature
de l’appel que l’on pense avoir reçu
des amis chrétiens si l’on a le grand
bonheur d’en posséder seront d’un
précieux secours. Mais après cela et
lorsqu’on n’a plus de doute sur la
réalité de la vocation reçue, il n’est
plus permis d’hésiter ou de regarder
en arrière avec une crainte coupable
ou des regrets plus coupables encore.
Füuilies d tlécâavcrles en Egypte
Une Société anglaise, fondée dans
le but d’exécuter des fouilles on
Egypte , a fait explorer, d’abord ,
sous la direction de E. Naville,
égyptologue de Genève, les monticuies de Teff-el-Maskhoutah, qu’on
supposait être le site de Ramsès, une
des deux villes désignées dans le premier chapitre de l’Exode comme ayant
été construites par le travail forcé des
Hébreux.
Les inscriplioïls hiéroglyphiques qui
ont été retrouvées ont permis à M.
Navillè 'd’identiiier les buttes de Tellel-Maskhontah, non avec Ramsès,
mais avec PiUiom, la seconde des
villes que la Bible dit avoir été construites « pour Pharaon 9 pendant la
captivité des Hébreux.
Ces inscriptions montrent qne PiIhom (ou mieux Pa-Toum) était le
nom religieux de la ville de Siicmlk
(ou Thnukout en égyptien) était le
nom civil. Le premier lieu de campement des Israélites lorsqu’ils quittèrent la terre d’Egypte se trouve
ainsi déterminé.
La continuation des fouilles a donné
des résultats du plus haut intérêt
et dont voici le résumé;
4° La fondation de Pilhora est
due à Ramsès II (Sésostris); en conséquence, ce Pharaon aurait été réellement, comme on le supposait déjà,
le grand oppresseur des Hébreux;
2° Les noms grecs et romains
de Pilhom étaient Hero, Ero, ou
HerooipoUs, dérivés du mot égyptien
7
.271
■V'
Ara ou « maison d’eiurepôt, » et
désignant, avec évidence, cet endroit
comme une «ville d’entre pôt» qui
était capitale de la province;
3*^ Le temple fondé par Ramsès II
fut reconsiruil par les rois Bubastites
de la race de Sishak (le Sésac de la
Bible). Il existait encore sous les
Ptolémées, et plus tard, à l’époque
romaine, il fut converti en un camp
fortifié.
Une stèle, découverte dans ces
ruines, donne pour la première fois
le nom égyptien d’une localité mi’on
est amené à identifier avec le Pihahiroth de la Bible, lieu près du quel
les Israélites franchirent la mer Rouge
dont un estuaire s’étendait probablement jusqu’au milieu de l’isthme.
«Désormais, dit M. Rhoné, c’est
à l’est ou au sud-est de Pithom qu’il
faut chercher ce lieu de passage, et
on doit abandonner définitivement la
Ihéoriedu docteur Brugscb, qui plaçait
la roule de l’Exode vers le nord-est de
l’islhme ».
D’autres restes, et les plus intéressants, peut-être, mis au jour par ces
fouilles sont les v.-istes magasins ou
chambres d’entrepôt qui ont valu à
ce lieu sa dénomination spéciale de
ville d'entrepôts, et qui différent de
toutes les constructions antiques découvertes juqu’à ce jour en Egypte.
Pour déblayer ces chambres, probablement construites par les Hébreux
avec des briques façonnées par eux
(comme cela est rapporté dans le
récit biblique), il a fallu enlever
18,000 mètres cubes de sable et de
terre.
La Société anglaise ne va pas s’arrêter en si beau chemin.
Comme but da sa prochaine campagne, elle propose de prendre l’exploration et la fouille des vastes buttes
de décombres qui marquent le site
de la ville de Tanis des Grecs, le
Tsoann de la Bible, aujourd’hui le
village de Sân, perdu au milieu des
lagunes du Menzalèh.
Pensées
La joie est le signe et l’ornement
de la reconnaissance. La joie doit
couronner tous nos sentiments envers
Dieu et tous nos actes de religion;
même quand nous jeûnons, nous devons oindre notre tète et laver notre
visage. Gomment prétendrions-nous,
que parmi la foule des hommes. Dieu
reconnaisse ses rachetés à la pûlcur
de leur visage et à l’expression même
de leur regard ? Et comment ne cesserait pas dans les deux Iffiymne d’allégresse des anges sur le pécheur
dont le salut les a plus réjouis que
la fidélité de quatre-vingt-dix-neuf
justes, lorsque lui-même ne se réjouit pas de son salut? C’est notre
joie et non notre tristesse qui peut
honorer Dieu.
Sans la joie notre foi demeure
stérile et inefficace, on ne produit
que des fruits rares et sans saveur.
Une foi absolument sans joie ne
produirait que des œuvres sans grâce;
et partout où s’accomplit au nom de
Christ quelque œuvre vériLablement
chrétienne, il y a eu, n’én doutez
pas, quelque inbuvemenl de joie chrétienne.
Si la joie mondaine porte l’âme
avec vivacité vers des buts mondains,
la joie chrétienne l’entraîne vers son
vrai centre, vers Dieu et vers tout
ce que Dieu aime.
Le chrétien, pareequ’il est plus
près du ciel j sait mieux jouir de la
terre: les jouissances de la nature,
de l'art, de la société, semblent lui
avoir confié leur plus intime secret;
et plus sa joie est sérieuse et calme,
plus on est certain qu’elle est vraie;
plus on l’envie, plus on voudrait en
connaître la source. Ainsi le bonheur
du chrétien fait des prosélytes au
christianisme. Mais comment montrer
ce bonheur s’il ne le ressent pas? Il
faut donc qu’il soit joyeux; non toutefois par accès, par clans rares et
8
-212
6.
courts, niais d’une joie habituelle
et constante. St. Paul n’a pas dit
seulement: Soyez joyeux; il a dit:
Soyez toujours joyeux.
ViNET.
Ecioue poltttc|uc
Ætalie. — Le ministre des travaux
publics, i’hon. Genala, a pu quitter
nie d’Ischia. Il a dirigé, pendant plusieurs jours, les travaux de sauvetage,
ainsi que la construction des maisons
en bois, où les habitants de Casamicciola qui, ont échappé au fléau
peuvent trouver un abri.
Le professeur Palmieri et d’autres
savants persistent à croire que la terrible catastrophe est due à un effondrement du terrain argileux, plutôt
qu’au tremblement de terre, 'i’outefois bien des secousses ont encore
été entendues depuis le désastre.
Les souscriptions et les dons, sous
des forme.s diverses, continuent à se
faire dans la plupart des villes et des
villages d’Italie en faveur des survivants. Les nations étrangères et amies
n’ont pas voulu rester en arrière. A
Aienne où l’empereur a donné l’exemple, en donnant 20.000 francs, à
Paris, où des Comités de secours ont
été formés, en Angleterre, en Allemagne surtout, où la nation a suivi
la puissante et cordiale impulsion
donnée par le Prince impérial. L’Empereur, après un premier don, a
souscrit pour plus de 00.000 lianes.
C’est ainsi que notre patrie contracte
une dette de reconnaissance envers
son roi Humbert I tout d’abord, qui,
après avoir payé de sa personne, a
envoyé au Comité chargé de distribuer le secours, ta belle somme de
200.000 francs sur sa cassette particulière; puis envers les princes et les
peuples amis qui se sont sentis touchés par l’épreuve par laquelle Dieu
a fait passer quelques localités de
notre patrie.
Autriche. — Le comte de Chambord a eu une rechute très grâve.
L’on désespère de son rétablissement.
JEspngtte, — Une révolution tendant à renverser le roi Alphonse de
son trône et à établir la république
tramée par l’ex-rainislre Zorilla- et
par ses amis, a éclaté plus tôt qu’elle
ne l’aurait dû dans la pensée de scs
auteurs; aussi les pronunciamentos
isolés de quelques garnisons et de
quelques villes, ont ils été facilement
réprimés. D’après les déclarations officielles la tranquillité serait partout
rétablie, mais d’après les correspondances particulières il serait loin d’en
être ainsi.
JBgyt»te. — Le choléra sévit dans
la haute Egypte; il a presque disparu
au Caire, et est stationnaire à Alexandrie. On pense qu’il a fait 25.000
victimes dans la basse Egypte et que
80.000 personnes ont été atleinles.
SOÜSCIÎIPÏION
en faveur du Colléye Vaudoin.
montant des list. préc. fr. 2550 25
M. le doct. Vola, Torre-Pell. »
« Benjamin Pons cand. Ih. »
» J. P. Long de Pignerol »
» Henri Long id. »
n Albert Malan professeur' »
9 A. E. Malan évang. . »
20
5
50
2
En faveur de Easaïuieeiolu
M. le pasteur J. P. Pons . . fr. 5
M. le^ pasteur H. Tron . . » 5
Un règlement de compte par
E. ftialan................» 9
M' E. Malan professeur . . » 5
N. N.........................9 5
Ebnkst lloitKRT, GéranlelÀdininistralenr
Pignerol, lmp. Cliianlore et .Mascarelli.