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ÜTiltlème année.
N. lO.
14 Mars 1ST3.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBnOJUDAIRE
Spécialemenl consacrée aux intérêts matériels et spirituels
* (le la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.......ocoupeut
vos pensées — [ Philippie^s., IV. 8.)
paix d’abormemeiit : >
Italie, h domicile t'nn an) Fr. 3 |
F*rance................* 6 I
Allemagne fi ?
Angleterre, Pays-Bas . » 8 ^
Vn numéro séparé : lO-ceiit. |
Un numero arrtere ; 10 ceni. >
BDREA0X D ABONIlEMeNT
Torrb-Pbi.licb : Via Maestra.
N. 42, (Agenzia bibliografica)
PiGNKRoL : J. Chìantore Impr.
Turìn:././. 7V<9«, via Lagrange
près le N. 22.
F1.0REMCB : Libreria Evangelica, via de'Pauzacii.
ANNON<'ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l’admintstration
nw Bureau â Torre-Pellice,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction : à Mr. E. Malan
Prof, k Torre-Pelljce.
Sommalï'o.
Le bon bout. — Iin|iortaiice de l’éduealioa chrétienne de l’enfance. — Correspondance. — Etangélisatioji. — Nouvelles
religieuses. — Chronique Yaudoise. —
Chronique Politique.
LE BON BOUT
Le bon bout dans les questions
religieuses et ecclésiastiques, c’est
de se conformer aux préceptes de
la parole de Dieu. Le bon bout
quand on veut établir en quoi consiste l’Eglise et même quand on
veut déterminer ce que doit être
une Eglise particulière, c’est-àdire une société de croyants, c’est
de s’en tenir à l’essentiel et non
point à l’accessoire, quelle que
soit l’importance de cet accessoire.
Or, pour nous, la jsondition importante , la condition sine quâ'non
que doit remplir un membre de
L’Eglise c’est la profession de la
foi. C’est la condition qu’ont établi les apôtres et c’est aussi celle
de notre Constitution et de nos
Réglements. / ' .1
Il'y a eu un temps , et ce temps
n’est pas très éloigné, où d’on
n’était pas au clair, ni chez nous
ni ailleurs , surV;ette question ;
mais on l’est davantage déjà maintenant ; nos synTOes et les réglements qui en sont émanés depuis
quelques accentuent tou
jours plus cette condition essentielle.
Cela ne veut pas dire qu’il n’y
ait eu et qu’il m’y ait encore des
récalcitrants, parmi les insnibres
de nos par<?i«^es , parmi les Consistoires et 'metpe parmi les pasteurs. Qu’eu^estil résulté et qu’en
que SI
resulte-t-il »re ? C’est
quelques paaj^rs et quelques consistoires se sont efforcés de mettre
. en vigueur la constitution et les
réglements, en ce qui concerne
particulièrement son corps électoral et l’admission de nouveaux
membres dans l’Eglise , d’autres
les ont mal appliqués et quelquesuns les ont complètement ignorés,
et ont porté sur les listes tous les
vaudois de naissance établis dans
la circonscription de la paroisse
2
-(74)
et même au dehors , sans s’inqyiéter de la question de savoir si
tous professaient la foi de l’Eglise
et se soumettaient à son gouvernement , c’est-à-dire à sa constitution , à ses Réglements et à ses
résolutions synodales. Dans quelques paroisses on a déjà recueilli
les fruits de cette révolte ou de
cette négligence; et nous connaissons plus d’un zélé partisan de
l’Eglise-multitude ou de l’Eglise
nationale qui s’est converti aux
’dées, selon nous, plus saines de
l’Eglise composée de professants.
Nous ne désespérons pas d’assister à d’autres conversions encore.
Or, puisque nous sommes à l’époque régulière, fixée par le réglement de la paroisse pour la révision des listes des membres de
la paroisse et de celle des électeurs , nous engageons tous nos
Consistoires et tous les vaudois
qui ont à cœur les intérêts de
l’Eglise à faire leur devoir , les
uns en inscrivant soigneusement
et coi:\^ciencieusement ceux qui
sont dans le cas de l’être et ceux
là seulement, et les autres en profitant de leurs droits et privilèges,
aux quels correspondent _des devoirs sérieux.
Parmi ces devoirs , les premiers
sont d’un ordre tout spirituel,
d’autres sont d’une nature plutôt
matérielle , mais ils n’en sont pas
moins importants parcequ’ils doivent être l’expression de la sincérité de la foi, de l’intérêt et
«
du zèle pour le règne de Dieu
Nous voulons parler des contributions volontaires en faveur des
œuvres d’édification, d’évangéli
sation, de mission et de bienfaisance chrétienne.. Eh bien I nos
paroisses sont entrées dans cette
voie, bien faiblement sans doute,
mais il y a un commencement.
Celle de Turin, qui ne compte pas
des millionnaires , mais des membres qui ont su par leur intelligence et leur travail s’acquérir de
l’aisance , quelques-uns une fortune , fournit chaque année pour
les diverses œuvres de 18 à 20000
francs, celle de Saint Jean a déjà
dépassé francs 1000, celle de Pomaret est arrivée à environ 700
francs , celle de Villar à 400 francs,
et celle de Rodoret à 150 francs,
c’est la pite de la veuve etc. —
Nous avons beaucoup de progrès
à faire, mais nous en avons fait;
car nous n’aurions pas à remonter bien haut, pour constater que
nos paroisses ne donnaient rien,
ni pour les missions, ni pour l’évangélisation , ni pour aucune œuvre chrétienne , en dehors des
sous delà communion. Selon nous,
notre Eglise est dans labonne voie,
seulement elle ne doit pas s’arrêter
après le premier pas, elle doit
en faire un second, un troisième,
jusqu’à ce qu’elle arrive au but,
qui serait d’avoir ses écoles a elle
seule.d’abord, de secourir ses pauvres , de se passer de la commune,
et le reste après.
Mais il y a des gens qui n’aiment pas les chemins battus et
qui prétendent être seuls sages.
A quoi bon réparer la maison ,
ou la cpnstruire pierre après pierre,
repversons la plutôt, disent-ils,
nous essayerons delà reconstruire;
si nous ne le pouvons, nous aurons
3
--(T5)
la satisfaction de voir ses ruines
et nous émigrerons ailleurs. Nous
ne sommes pas de çes gens là,
parceque nous savons que notre
maison est bâtie sur le bon fondement et que nous ne désespérons pas de la \oir s’élever pièce
après pièce, un peu lentement peutêtre , jusqu'à son couronnement.
Pourquoi veut-on souvent de ces
remèdes héroïques ? Parcequ’on
n’a pas le courage d'employer les
remèdes simples, parcequ’on n'ose
pas affronter les difficultés et les
obstacles que d’autres ont rencontrés et qu’ils ont vaincus. —
Au lieu de considérer la foi comme
le fondement de l’Eglise, on veut
que ce soient les contributions
pécuniaires volontaires, même la
renonciation à tout subside qui
ne proviendrait pasdecettesource.
C’est mettre le char avant les
bœufs , pour faire usage d’un proverbe usuel. — Du reste la vie
chrétienne n’est pas toujours, bien
s’en faut, en proportion des contributions pécuniaires. Nous connaissons telle congrégation qui fait
tous les frais de son culte et de
son instruction et qui est d’entre
les moins vivantes et les plus mondaines. — Nous voudrions toujours
que les contributions pécuniaires
fussent le fruit de la foi et de la
charité, nous n’aurions que faire
des contributions faites par bienséance , par orgueil ou par tel
autre^ mobile humain, comme cela
sevoitdansbien des congrégations.
— Ici encore nous concluons que
la foi, que la vie chrétienne , sont
les conditions essentielles de l’existence d'une église i si nous .pou
vons les obtenir, le reste suivra,
dans la mesure des moyens de
ses, membres.
IMPOIITANOE
de rédocatiofl chrétienne de l’enfance
L’éducation chrétienne de l’enfance est l’œuvre des œuvres.
Prenez tout ce qu’on appelle bonnes œuvres; œuvres des prisons,
œuvres de refuge, œuvres d’assistances relatives au paupérisme , et
lisez les rapports des directeurs de
ces entreprises philanthropiques.
Vous les verrez constamment, après
avoir rendu compte des moyens
spéciaux qu’ils emploient, insister
sur cette vérité élémentaire qu’on
ne saurait trop rappeler : le remède
le plus efficace aux maux que nous
cherchons à combattre, serait l’influence d’une éducation vraiment
morale, qui s’attaquerait aux passions mauvaises dans leur germe,
avant qu’elles se soient fortifiées,
invétérées par le cours du temps
et la pratique du mal.
Passez en revue toutes les bonnes œuvres, vous serez toujours
renvoyés à l’éducation comme la
source même à laquelle il faut
remonter. Toujours les hommes
qui se préoccupent sérieusement
du bien public, nous montrent
l’école ; mais laquelle ? Non pas
l’école où l’on enseigne seulement
l’arithmétique, la grammaire française , l’arpentage , et même les
éléments du droit constitutionnel.
Tout cela doit être enseigné aussi
'bien que possible; il faut que
d'enfant apprenne ce qui lui sera
nécessaire de savoir; mais l’ias-
4
-(76)
- tructioa bornée aux éléments de'
cette nature n’est que le corps de
l’école, ce n’est pas son âme. L’âme
de l’école est contenue dans le sens
profond de ce beau mot de la
langue française : «Êieverl’enfant».
L’enfance est naturellement religieuse: elle ne demande qu’à ouvrir ses ailes et à prendre son vol.
Ce vol il faut le guider pour qu’il
se dirige vers les régions supérieures. Mais, refuser à l'enfant
les horizons célestes , couper ses
ailes naissantes, ce n’est pas l’élever, c’est l’abaisser. Elever l’enfant-, c’est diriger son regard au
dessus des scènes passagères de
ce monde, où tout s’écoule, comme l’onde vers la durable éternité.
C’est l’élever au dessus des réa-'
lités visibles de la nature et des
faits de l’histoire à la contemplation (lu Père céleste, dont la nature
raconteja gloire et dont la conscience fait entendre la voix. C’est
l’élever au dessus des découragements, qui parfois déjà atteignent
le premier âge, par la pensée du
Sauveur charitable, toujours prêt
à accueillir les petits, et qui ne
veut pas éteindre le plus faible
des lumignons qui fument encore.
C’est l’élever au dessus des faiblesses de la nature en lui montrant la source du secours, en lui
apprenant à faire monter sa prière
vers le ciel pour quelle en redescende en rosée de bénédictions.
C’estl’élever au-dessus de la sphère
étroite de son égoïsme dans les
voies larges de la charité, ,en lui
dévoilant les plans de l’amour
divin et la part assignée à chacun
dans le travail de tous. î
Elever l’enfant, le prëndre sur
la terre pour lui imprimer un
mouvement d’ascension vers le
ciel, c’est la tâche que doit commencer la famille, que doit continuer l’école , et que doit poursuivre l’Eglise jusqu’au jour où
elle dépose dans le cercueil, avec
les paroles de la foi, du pardon
et de l’espérance, la dépouille
déjà irefroidie, qui ne fut que la
demeure passagère de Pâme immortelle-. Il n’est pas sous le soleil
d’œuvre plus grande, plus digne
du concours des hommes de bonne
volonté.
M. Ebn. Naville. (Ecolechrét.).
(Sorrcsponbance
Ediiaboiirg, samedi le J' mars J873.
Cher ami,
.... Arrivé ici hier, le dernier février,
j’ai eu le privilège de pouvoir représenter,
ave,c M. le proposant Quallrini, notre Eglise
Vaudoise, à l’ensevelissement du vénéré
D’ Guthrie. Si l’Eglise libre d’Ecosse, et
toutes les autres Eglises, ont fait une
grande perte par la mort de ce chrétien
distingué, qui dira la perte qu'a faite l’Eglise Vaudoise , et eu particulier l'œuvre
de notre mission en Italie? Je doute que
jamais cause, de bienfaisance chrétienne
ait été défendue plus éloquemment eu
Ecosse et en Angleterre que celle de la
mission vaudoise en Italie par cet orateur
de premier ordre. C’est à lui, après Dieu,
que nous sommes redevables de la fondation des sociétés auxiliaires de notre •
mission à Edimburg et -à Londres. C'est
avec la plus profonde émotion et avec
beaucoup de prières pour que nous soyons
rendus (5apables d’imiter la foi et le dévouement do nos a'ieux, (jue je t’entendis
plaider, dans quelques villes d’Angleterre,
la cause de notre Eglise. Il démontrait
victoriensemeat que l’Eglise Vaudoise est
5
-(T7)
la plus ancienne des Eglises Evangéliques
acluellement existantes, qu’elle a été une
des plus fidèles, des plus persécutées, des
plus actives dans l’œuvre des missious,
qu’elle est la plus pauvre, et qu’elle' a la
plus grande des missions. Quelque temps
seulement avant sa mort, ayant été invité
à parler en public pour,une œuvre de
bienfaisance, il s’excusa pour cause de
sauté, déclarant en même temps que désormais il ne pouvait plus s’occuper que
de deux œuvres de sa prédilection , his
two hobbies, savoir, de son- Ecole déguenillée et de la mission vaudoise. Il faut
que notre œuvre lui ffit bien précieuse
pour qu’il la mît ainsi au même niveau
que son école d’eufants pauvres, à laquelle il a consacré 25 des plus belles années (le sa vie-,
M. Je D' Guthrie, est mort à l’âge de
70 ans, environné des membres de sa famille, dans la paix la plus parfaite ; parlant du bonheur et de la gloire célestes
comme de la chose la plus certaine pour
tous les amis de Jésus-Christ. Plus de 30
mille personnes de la ville d’Edimburg
assistèrent à ses funérailles. Tout ce peuple ne put pas évidemment faire partie du
cortège funèbre; la procession se serait
étendue dans ce cas, 4 ou 5 fois la distance qui sépare sa maison du cimetière.
Mais cette masse énorme de population
de tontes les classes vint au moins se
ranger en deux files serrées sur le passage du cortège, et saluer ainsi ce tiienfaitfur de la ville pour la dernière fois:
Voici quel a été l'ordre de la procession : .
1. Un détachement de gendarmes (policemen ) ;
2. Les enfants de son Ecole déguenillée
au nombre de 303;
3. Un détachement de jeunes repris de
justice, retirés dans une maison chrétienne, patronnée par le D' Guthrie;
4. Les anciens et les diacres de son
anciennne paroisse de S. John;
5. Le Presbytère d’Edimburg, de l’Eglise
Presbytérienne unie ;
6. Le Presbytère d’Edimburgh de l’Eglise Libre;
7. Les professeurs et les étudiants du
nouveau Collège;
8 Les magistrats et le Conseil municipal
avec le syndic en tfde ;
9. Des hommes ad hoc pour ces sortes
d’accompagnement, avec dos enseigiœs de
deuil ;
10. Le char funèbre escorté des membres do la famille, 5 fils, et beaux-fils et
petits enfants ;
11. Les parents et lesiuvilés, parmi les
quels nous nous trouvions M. Quatlrini et
moi ;
12. Les membres do sa paroisse de saint
John ;
13. Le public à pied;
14. Une quantité de voilures.
On fit à la maison, avant de partir, une
lecture, de la Bible etjune prière, et, dans
diverses Eglises de la ville , un service
funèbre spécial. Quand le corps fut déposé dans le tombeau de famille on fit
une autre prière. Deux enfants, un garçon
et une fille de sou école déguenillée
vinrent déposer sur la bière une couronne
d’immortelles , et éclatèrent en sanglots
en se retirant, ce qui émut profondément
l’assemblée. — Demain se feront, dans diverses Eglises, dos discours funèbres, et
j’espère entendre celui du D’ Candlisli,
dans l’Eglise de Saint John. Un fort et
vaillant homme est tombé en Israël, puisse
le Seigneur combler lui-mèrne par sa présence adorable , les vides profonds qu’il
fait dans son Eglise. Puisse-t-il nous rendre lidèles jus(iu’à la mort, afin (pie nous
puissions mourir de la mort des justes et
que notre lin soit semblable à la leur !
Adieu çjier ami
Ton décollé Turin.
®0imgcli6ation.
On nous écrit de Guastalla :
La petite église de Guastalla ne compte
que cinquante membres environ ; mais ils
sont d’une régularité aux cultes et d’une
cordialilé qui fait du bien. — L’école n’a
que 20 élèves, mais elle marche h merveille, et l’inspecteur des écoles lui ayant
fait, il y a quelques jours, une visite officielle, ait nom du proviseur provincial,
s’est montré très satisfait des réponses des
6
-{78)
enfants, ainsi que de la {»roprefé du local,
des cahiers et de la pèirsonne des enfants. Ceci -à la louange de la maîtresse
M"' Bonnet de S‘ Jean et du Pensionnat
ou elle a été formée.
Soit dit on passant, je ne partage pas
l’opinion exprimée au dernier Synode de
la prétendue infériorité de nos maîtres et
maîtresses d’école; j’ai acquis, ces derniers temps, la conviction que les nôtres
sont généralement supérieurs à ceux du
Gouvernement.
On nous écrit de Montecastello :
J’applaudis à l’appel que vous avez fait
aux évangélistes vaudois de vous envoyer
des nouvelles de leur œuvre. Je désire y
répondre aussi., quoique je ne sois ni
évangéliste, ni vaudois de naissance. Mais
Montecastello et Pietra-Marazzi sont des
stations de l’Evangélisation de l’Eglise vaudoise et c’est de l’œuvre qui se fait ici
que je désire vous parler.
Je vous entretiendrai d’abord de mon
école. Je l’ai coifimencée le 1' octobre avec
17 écoliers inscrits; leur nombre a été
porté, pendant cet hiver à 24; six d’enire
eux viennent de Pietra-Marazzi ou il n^
a point d’école évangélique. Mais les deux
localités n’élaient, avant que le Tanaro
nous eût emporté le chemin, q^n’à un quart
d’heure de distance. ^Malgré l’hiver pluvieux, les absences ont été très rares. Les
élèves de Montecastello ont été réguliers
et appliqués. L’inspecteur scolaire de la
province qui a examiné mon école en a
été content. J’enseigne dans la troisième
classe, outre les branches élémentaires ,
l’histoire biblique, l’histoire d’Italie et la
géographie de la Palestine; cette dernière
est la compagne nécessaire de l*hi.stoire
biblique.
Je fus au commencement de l’année scolaire bien embafassé; mes élèves n’avaient^
ni livres, ni cahiers; et leurs pérédls,
quelques-tiü's pauvres , d'autres peli ¿ëlës
pour l’instruction de leurs enfaüts, n’é'taient pas disposés à faire 'des frais. 'Ce
fut uhe bonne fortune pour moi'd’aivoîr
obtenu de la société de l’Evangôlifeation
d tlalie de ‘BâleM'a somme de francs'60,'
dont j’émpidyài une iparlio pour prOcitrër
des livres el des calUers.-GeUe'bdôtné $d-l
ciété m'à fourni lès frtoyens (<49, francs )
de changer nos misérables banès d'école
contre des bancs, selon le sysîèlne du docteur FahrOer de Zurich. Je recornmaode
cette transformation à tous les amis des
’enfants et particulièrement aux directeurs
des écoles des Vallées où j’ai trouvé des
bancs qui semblent vraiment faits exprès
pour tuer les écoliers.
J’ai une école du dimanche avec 21 enfants. Tous ne viennent cependant pas,
quand le temps est mauvais. Je m’en sois
chargé parceque l’Evangéliste, devant présider'les réunions de Pietra-Marazzi et de
Montecastello, ne pourrait prendre sur mi
ce surcroît de travail.
Quant à la Congrégation elle même, je
puis dire qu’il règne parmi les évangéliques de Montecastello un excellent esprit
de fraternité et de zèle. Toutefois deux
personnes ont dû être expulsées de la Congrégation pour inconduite; elles ont passé
à l’Eglise libre qui a un pOtit dépôt à Mobtecastello, non pour autre chose que poür
nous faire concurrence. Le fait que les
personnes qui appartiennent à cette Congrégation libre envoyent leurs eBfantS"à
l’école communale où l’on fait apprendre
le catéchisme romain et où l’on dit le, rosaire , plutôt que de les envoyer à notre
école évangélique, indique assez l’esprit
dont ils sont animés.
üouioeUes rcUjgteusee
_ •
ji.
IVoixvelles du Uéssouto. —
D’apfès les dernières nouvelles que le
Journal des Missions a reçueis de ce pdys,
il y régnait une grande agitation. bos [»tens
avaient pris ombrage ,du Synode ; et les
chrétiens s’efforçaient de leur faire comprendre que les résolutions qu’ils y prenaient he les liaient qu’eux-môioes.
Sénégal. — M. Villéger 'écrit que
la prédication de l Evangile continue à
porter quelques fruits 'dans ce pays. Un
certain nombre de Sénégalais commencent
à sentir leur état de péché ét le besbiu
'de sortir dés ténèbres dans lesquelles ils
sontres.lés plongés jusqu'ici et à soupirer
après là délivrance.
Home. — Les diverses écoles évangéliques de Rome, sont fré-quenlées par
‘ënvirôn áÓO enfants, eppartenaiit, dn très
-grande utajorilé, à des páreos oélllùlïqaes^
7
-m
OenèvG».— Le père Hyacinthe a
accepté rinvitation de 300 citoyens catholiques do Genève de so rendre dans cette
ville pour y donner quelques conférences
destinées à combattre les doctrines ultramontaines. Il déclare vouloir le faire sur
le terrain de la liberté de conscience, de
la foi chrétienne et de la vraie tradition
catholique.
IVaples. — Le rév. Thomas Jones,
directeur des Eglises méthodistes qui sont
au midi de ITIalie, a acheté à Aquila un
magnifique local qui doit servir de lieu
de culte. C’est un Oratoire dédié à S. Philippe Neri.
■Vérone. — M' J. Pons de Vérone
s'est rendu à Rovereto à l’occasion des
funérailles d'un protestant d’origine allemande, nommé Voigt, et il y a trouvé
non seulement des autorités libérales qui
ont accordé aux restes mortels du défunt
une place gratuite dans le cimetière, mais
des auditoires disposés à écouter avec respect la prédication de la parole de Pieu.
Mexique. — Le protestantisme continue ses progrès au Mexique. On y compie
maintenant 60 congrégations organisées
et 35 ouvriers du Seigneur. A Mexico même
deux grandes cathédrales appartiennent
aux protestants.
(ÎKroniquc ©aubobc
On nous écrit de Périer que l’anniversaire du 17 février a aussi été célébré h
Rodorel et à Villesèehe par la fête des
écoles.
EJmlgx'atlon. Nous avons reçu
une lettre de M. J. Parise qui réclame
contre une partie de notre appréciation
de la réunion du 26 février, en vqe de
l'émigration. Il dit que si les membres
de l'assemblée ont manifesté d’abord quelque hésitation à se faire inscrire ils se
sont empressés de le faire, dès que certains obstacles ont été lovés et que cet
empressement continue. L’auteur fait ensuite un tableau très sombre de l’état de
notre population , trop sombre, selon
nous. Nous reconnaissons qu’il y a des
misères, mais nous sommes aussi convaincu qu’avec du travail, de la conduite,
un esprit entreprenant, les trois quarts
des familles quj émigrent trouveraient
daps notre pays upe honnête existence.
Mais on préfère prendre le chemin de
Marseille et de l’Amérique et il est évident
qu’une colonie en Italie vaut cent fois
mieux que l’émigration continuelle vers
le midi de la France et vers la République
Argentine. A ce propos, nous recevons
d’un de nos abonnés établi à Nico dans
ce moment , M. J. P. B. , une lettre
dont nous extrayons les passages suivants.
«Voyant avec quelle sollicitude vous vous
occupez dans VEcho des Vallées de tout
ce qui concerne les intérêts des vaudois,
je vous envoie) quelques détails sur la
colonie vaudoise de Marseille. - L’émigration vers Marseille est un efl’el des lois
restrictives qui, nous confinant dans les
étroites limites do nos Vallées. nous ont
obligés à chercher à l’étranger les moyens
de vivre qu’on nous refuserait dans notre
patrie. Aussi longtemps que nos compatriotes se sont trouvés en petit nombre
dans cette ville, ils ont su profiter des
immenses ressources qu’elle leur offrait.
Mais bientôt il n’en fut plus ainsi et la
corruption ne tarda pas à faire sentir ses
funestes effets non seulement sur les vaudois de Marseille, mais, souvent par eux,
au sein même des Vallées. Ainsi cette
ville qui était une source de prospérité
est devenue un foyer de corruption , eu
même temps qu’elle a cessé aussi d’offrir
des avantages matériels aux ouvriers sobres et laborieux, comme le sont généralement les vaudois (¡uand ils sortent de
leurs vallées.
« Aujourd’hui nous jouissons de la liberté
dans notre patrie. Le commerce de plusieurs de nos grandes villes est florissant
et offre les ressources qu’offrait Marseille,
il y a quelques années, et ne présente
pas les mêmes dangers. Ceux de nos compatriotes qui SB sont établis à Lyon , à
Turin, à Milan, et ailleurs, réussissent
généralement. Combien y en a-t-il qui
puissent se louer, au point de vue moral
et au point de vue matériel même , d’être
allés dans ce centre de démoralisation
qui s’appelle Marseille. — L’éducation
chrétienne que les vaudois reçoivent dans
les vallées les met en'garde contre la
corruption, et là où il n’y a pas comme
à Marseille de leurs compatriotes pour
leur donner de mauvais exemples, leur
8
^(80)
coöduite est généralement bonne. A Marseille . il n’est pas rare que bien de nos
compatriotes restent sans place et sans
travail des mois entiers; là des Vaudois
qui, soit par leur âge, soit par leur position , devraient donner aux nouveaux
venus de bons exemples et de bons conseils , sont précisément ceux qui les entraînent dans la débauche. Le vice dominant
qui en amène beaucoup d’autres à sa
suite, dans la société dans laquelle se
trouvent nos pauvres compatriotes, c’est
le jeu. C’est une vraie passion. Pour le
jeu beaucoup do jeunes employés négligent leur travail et perdent leurs places.
Quant à la religion , il n’en est plus cjuestiou ; le |)lus grand nombre y est indifférent, pour quelques-uns elle est uu sujet
de grossières plaisanteries. Il y a des
exceptions qui sont d’autant plus'iouables
qu’elles sont plus rares ».
L’auteur de la lettre que nous reproduisons, en l'abrégeant, exprime le vœu
que nés jeunes gens tournent leurs regards
vers les villes italiennes plutôt que. vers
Marseille, et ()ue nos familles qui se disposent à émigrer se rendent dans le midi
de l’Italie plutôt qu’en Amériijue. — Pour
faciliter ce changement, dit-il, il serait
convenable que dans nos écoles de quartier
on substituât la langue italienne à la langue française qui y tient encore la première place. C’est une chose si naturelle
qu’on enseigne plutôt la langue nationale
qu’une langue étrangère, qu’on a lieu de
s’étonner qu’on n’ait pas encore opéré ce
changement d’une manière plus radicale
depuis vingt cinq ans que date votre émancipation.
Il souhaite, en terminant, que d’autres
personnes plus compétentes que lui s’occupent de l’étal des vaudois de Marseille
et cherchent à apporter au mal uu remède
efflcace.
lAorà. A Rorà la liste des électeurs
n’avait pas été faite à teneur des Réglements; nous apprenons avec satisfaction
que le Consistoire, profitant de l’occasion
rie l’étal parliculier où se trouve cette
paroisse en face d’une importante délibération du dernier Synode, a pris à l’unanimité la résolution de revenir de ses
errements anciens et de faire une liste
d’électeurs complètement nouvelle composée des membres de la paroisse q,ui
déclarent professer la foi de l’Eglise et
se soumettre à son gouvernement. Nous
engageons le Consistoire de Saint,Germain
et celui de Prarustin , dont les paroisses
se trouvent dans le môme cas pour l’irrégularité des listes électorales, à suivre
l’exemple de celui de Rorà.
Chronique pltttque.
Italie. La Chambre- a continué la
discussion du projet de loi de l’organisation de l’armée. .A peine urne centaine de
députés étaient présents. De beauxdiscours
ont été prononcés en faveur de la loi,
entr’autres celui de l’hon. Farini.
Le Ministre va présenter sans retardjaux
Chambres uu projet de loi pour lequel^ le
duc d’AosIe sera réintégré dans ses droits
et reprendra les charges et les titres qu’il
avait avant l’acceptation de la couronne
d’Espagne.
Le prince avec sa famille, attendu à
Turin vendredi dernier, n’est arrivé que
Dimanche entre 4 et 5 heures. Les habitants de Turin, tous sur pied et serrés de
la gare au Palais Royal, lui ont fait la
réception la plus cordiale.
Espagno. Désordre , anarchie, terreur panique à Madrid , dont les habitants
de chaque (juartier se réunissent pour
aviser à leur sôretéetà la conservation de
leurs biens et s’arment et se barricadent
dan.s-leurs maisons comme dans des forteresses, par crainte des brigands mis en
liberté et de l’internationale. Même état
de choses dans plusieurs villes et dans
plusieurs provinces; dans quelques localités les principes communistes sont mis
en pratique, les enclos et les murs des
jardins qui enferment les propriétés sont
abattus. — Dans les sphères gouvernementales, suspension des'Cortès, convocation d’une constituante, opposition très
vive des radicaux aux républicains. —
Bandes de carlistes jusques à 10 ou 15
lieues de la capitale. — Les généraux
quittent le pays et les soUfats demandent
leur congé.
Eraiioe. Discussion et adoption du
projet de loi de la Commission des Trente.
Allemagne. De Falk propose la
constitution synodale pour l’Eglise évangélique de Prusse.
Angleterre. Fin de la grève dans
le pays de Galles. — Cherté du charbon.
— Dommages causés par là à l’industrie.
Amérique. Message du général
Grant au commencement de sa seconde
Présidence. Ce message exalte, en terminant , la civilisation moderne et exprime
la croyance que Dieu prépare le monde
a devenir une seule nation, avec une
seule et même langue, et à se passer et
d’armées et de flottes.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Cbiantore. .