1
Septième année.
IV. IT.
26 Avril 1ST2.
L’ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBD05IADAIRE
S|iécialeiuenl consacrée aux inléréts matériels et spirituels
de la Famille \audoise.
Que toutei^ les «‘hoses qui sont vérilnbles...... ocoiipeiif
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX d’aeohnehent :
Italie, à doinictie CMi^artiFr.
Suisse........................
Franre.................» 6
Allemag-ne R
Angleterre , Pays-Bas . » S
7'n numéro separé : 5 cent.
Un numéro arriéré : lilcent.
BUHEAUX D'aBOHNEKCNT
ToRRK-PEr.MCE : via Maestra,
N. 42. (Agenzia bibliografica)
PirtSERor, : J. Chlantore Iinpr.
TrHm;./..r r/’on, via Lagrange
près le fi. 22.
Fi.orence : Libreria Evangelica. via de’Panzani.
ANNON<'KS : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envoih franco. S*a
dresser pour l'adininistration an Bureau d Torr .e-VelHce,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction: à Mr. K. Malan
Prof • k Torre-PeÜre
i^oiTir»xalr*e.
Conférences de Florence. — Correspondance. — Ecangélisalion. — Chronique
Vaudoise. — Chronique politique. — Souscription en faveur de la Société Biblique
italienne.
LES CO!HFÊRE?iCES DE FLORENCE
( Continuation J
Le travail de M. Auo. Malan
mr la manière d'évangéliser une
ville et d'y fonder une Eglise a
donné lieu à nne longue discussion
qui a eu lieu le mercredi soir,
d’abord sur la question de savoir
s’il est permis ou s’il n’est pas
permis d’aller évangéliser dans une
localité où il y a déjà des évangélistes appartenant à d’autres dénominations. M. Turin voudrait
qu’on fît à cet égard une différence
entre les grandes villes comme
Milan, Florence, Rome ou Naples,
où il y a place pour îles œuvresde diverses sociétés et les villes
plus petites; il faut aussi distinguer
le eas où l’on serait appelé là où
il y a déjà une station et pour
des motifs légitimes. M. Prociikt
s’exprime sous forme de conclusion
de la manière suivante; « Nous
désapprouvons hautement la conduite des comités qui font, sans
scrupule, invasion dans le champ
d’activité d’autrui, et qui causent
par là à l’œuvre de Dieu un dommage incalculable. — En même
temps nous déclarons de ne pas
vouloir imiter une telle conduite ».
Il pense que deux Congrégations
diverses dans la même ville sont
invisiblesl’une à l’autre; il n’admet
pas la différence de conduite de
notre part dans les grandes ou
dans les petites villes. M. Combe
rappelle le mot prononcé par une
voix éloquente dans la discussion
sur la venue de S* Pierre à Rome:
Nui non vogliamo incrociamenti et
M. A. Revel clôt la discussion en
demandant la parole pour S' Paul
dont il lit Rom. XV. 20: • Et cela
de manière que j’ai pris à tâche
d’annoncer l’Evangile où l’on n’avait pas encore parlé de JésusChrist, afin de ne pas hâtir sur le
fondement qu’un autre aurait posé ■.
L’Assemblée reprend ensuite
2
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l’exarnen ck la question de savoir
si l’on doit aller dans une ville
non encore évangélisée, avant d’3i
être appelé..... M. Aug. Malan
])arle de la nécessité d’évangélistes
colporteurs ou itinérants, et M. BdsCAHLKT, de Naples, voudrait que
l'on envoyât deux des évangélistes
les mieux doués dans les villes
non encore évangélisées, j)Our i>rêcher pendant quelques jours dans
chacune d’elles. C’est là la méthode
apostolique, dit-il. M. Aug. Mkillk
voudrait qu’on fît l’essai de ce ministère itinérant en y employant deux
évangélistes attachés à des stations
moins importantes. — M. Rostan
recommande les visites et les réunions à domicile qui ont porté de
bons fruits à Riesi. Le D'' Ciuesi
porte, à l’appui de ce moyen d’évangélisation , l’expérience de ce
qui eut lieu à Florence même, en
1850 et en 1851, tout spécialement. L’attention de l’assemblée
fut encore portée sur le colportage
dont parlèrent M''* Ü'Revel, Emile
Long et le Stewart, qui voudrait que l’on examinât s’il ne
conviendrait pas que l’Eglise Vaudoise eût ses colporteurs, et enfin
sur la polémique, sur l’utilité et
la convenance de laquelle les avis
sont partagés, quoique au fond
tous les membres de l’assemblée
soient à peu près du même sentiment, ainsi que l’exprime M. Ribet
en disant: « Je suis d’accord avec
tout le monde».
L’Assemblée entend dans sa
5® séance, le jeudi matin, le rapport, de M. Aug. Meille sur les
Ecoles du Dimanche. — Le but
des écoles du dimanche, dit-il, est
de conduire les enfants à Christ,
en les instruisant dans sa parole.
— U y a deux systèmes d'écoles
du dimanche en usage dans nos
pays; Celui de l'enseignement collectif et celui des classes ou des
groupes, dit américain. Le rapporteur se prononce en faveur de ce
dernier. Les principaux inconvénients' de la méthode collective sont:
1. L’impossibilité de donner avec
fruit la même leçon à des enfiints
d’âge et de développement très
divers; 2. L’enseignement d’après
ce système n’est pas assez individuel; 3. l’iiiaction presque complète des moniteurs. — D’après
le système des groupes, l’enseignement passe en grande partie
des mains du directeur dans celles
des maîtres ou des moniteurs. —
Le rapporteur, après avoir retracé
les caractères généraux de l’école
du dimanche organisée en classes,
parle du directeur, des maîtres ou
des moniteurs et des réunions préparatoires de la semaine pour les
maîtres. — Il fait ressortir les
avantages de ce système, pour les
maîtres, comme aussi la difficulté
principale, celle de trouver un
nombre suffisant de bon moniteurs.
Le rapporteur pense qu’on exagère
cette difficulté. Dans nos Vallées,
le système des groupes a été essayé,
mais il n’a encore réussi nulle part.
M. Turin dit avoir commencé à
l’employer trois fois, sans avoir
jamais pu le continuer; et cela
pourquoi? Parceque , dit-il , les
mères voyant que les enfants n’étaient plus instruits par le pasteur,
n’envoyaient plus les enfants à l'école. 11 a fait un quatrième essai
dont il espère la réussite.
Les membres de l’Assemblée ,
d’accord avec le rapporteur, se
prononcent pour les écoles des clas-
3
-131
ses. — Une question spe'ciale qui
a donne' lieu à une intéressante
discussion, c'est celle de l’utilité
et de la convenance des images
ou des incisions pour les plus petits
enfants. Le rapporteur se prononce
en faveur de cet usage et est appuyé par M. Rostan, M. SimpsonKay et par beaucoup d’autres.
M” Delfino de Gênes et Lantaret
y voient des inconvénients, non
seulement à cause de l’abus qu’on
a fait des images, mais à cause
de la difficulté de trouver de bonnes
incisions. Sur cent on peut en trouver à peine quatre qui soient bonnes; les autres sont les plus souvent
la source d’erreurs grossières, et
il convient par dessus tout d’éviter
de donner aux enfants des idées
fausses des faits bibliques. — M
Trapani et M. Auo. Meille se
prononcent plus fortement en faveur des incisions et ce dernier
cite, comme un exemple, celles
de la Société des traités de Londres
qui sont faites avec la plus scrupuleuse fidélité historique et biblique, L’Assemblée entend ensuite
les salutations du Rév. Hope de
l’Eglise Libre d’Ecosse et de M.
Waite de New-York.
fci suivre).
Correeponbance.
Quoique nous n’ayons fait que citer
quelques passages d’une lettre de M. Ribet,
adressée à VEglise libre, nous n’avon.s pas
do diflicullé é publier la lettre suivante
de M. l’KvangélisIe Sciarclli, Nous la publions telle quelle, en f éjoulant nos 6bservations, en en modifiant un peu le
stylo et l'orthographe. Comme, nous, ne
nous permettons pas de faire des person
nalités, contre qui que ce soit, nous ne
permettons pas non plus qu’on en fasse,
par le moyen do notre journal, contre
nos amis, surtout quand nous avons l’intime conviction (|u’ils ne méritent pas les
reproches qu’on leur fait. C’est pourquoi
M. Sciarelli ne sera pas étonné si nous
remplaçons par des points trois mots
do sa lettre.
Rome, le 15 nvril 185î.
Monsieur le Directeur,
Je fais appel à votre générosité et é
votre impartialité en vous priant <io publier le plus tôt possible, ilans une page
de votre estimable journal la suivante
rectincalion à l’article qui portait le titre:
\'Erangélisation et la politique, que, par
hasard, un de mes collègues m’a prôlé
et que j’ai pu lire dans le dernier numéro
de votre Echo.
l'reoiièrement je no suis pas do l’avis
do M. Ribetti que les noms écrits sur les
placards qui entouraient le char triomphal
de Mazzini soient un indice que « ce que
plusieurs des jiartisans de Mazzini admirent le plus en lui, c'est précisément ce
que la morale la plus élémentaire condamne,
pareeque avec les*noms d’Orsiui, do Milano et do Barsanti, il y acait ceux do
Cairoti, de Manara, do Ménotti et de Ugo
Bassi, et plusieurs autres encore <|ui assurémeut o’ont pu y être inscrits pour
«exalter l’insubordination et le régicide ».
Ensuite il faut faire attentiou qu’é cotte
funèbre démonstration n’ont pas seulement pris part les maz/.iniens et les républicains, mais tous les italiens sincères
de chaiiuo parti, et même du Cercle Cavour, outre une nombreuse représentation
du Parlement national, enfin tous ceux
qui conservent dans le ceeur une vive
gratitude pour celui, quels <ju’aicnt^ été
ÿof défauts, qui a tant travaillé, e,t qui a
voué son existence à l’utilité do notre
pays, en nous apprenant à épeler le mot
do Itàlia unità." ' '
^*’je'‘he sais pas comprei^^rjB comment
VEetw des Valiées se mot eAaptpréhension
q»our Mazzini, lorsque ja:lis dams les pages de l’un do ses confrères, l’Eco della
Verità, ,unq, correspóoàance do’Pise ilii
.14 mars , signée G. \V., que je sais être
4
Ics inilialfis d’an pasteur vaudois, les ligues suivantes: « La salma deirimmorial
» patriota, posta sul carro funebre della
» chiesa evangelica di Livorno...... Noi
» siamo ben lungi dal l’approvare tutte le
» teorie di Ma/zioi, ma l'auimo uostro non
i* potè fare a meno di rimanere commosso
j nel contemplare tanta testimonianza di
» di afTetlo tributata dal popolo nostro a
* chi fu propugnatore così ardente e per» seteranie delle libertà italiane ».
En second lieu, je n’ai en aucune manière pris part b ia démonstration funèbre
pour représenter l’Eglise que j’ai l’honiienr de guider, mais seulement comme
citoyen italien et comme président d’une
société de secours mutuel, établie parmi
les Evangéliques de Rome, et affiliée à la
Fratellanza artigiana d’Italie que personne
certainement ne voudra caractériser de
républicaine. Je ne puis pourtant pas accepter l’indulgence que M. Ribetti veut
bien m’accorder, lorsqu’il dit que j’ai pris
[)art à la démonstration funèbre parce(|ue « sorti de l’Eglise Romaine et du cloître, je sens la nécessité de saisir toutes les
occasions, de quelque manière que et soit,
contre un passé que je déplore et dont
j’ai été la victime ».
Je repousse soudainement l’insinuation
de n’avoir pas dans ce jour là célébré le
culte de ma congrégation, car le culte
a été servi, un peu avant l’heure habituelle , c’est vrai, mais avec le concours
ordinaire des membrel l’Eglise ; et M. Ribetti peut bien en faire foi.
Trosièmement pour ce qui concerne
r.\ssemblée qui a eu lieu dans le local
de la Chiesa libera, je puis assurer qu’une
telle assemblée n’a point eu lieu pour
honorer Mazzini', comme on peut le voir
par l’affiche imprimée que je vous envoie,
mais uniquement pour discuter sur l'importance des sociétés de secours mutuel;
et je puis même assurer que M. Ribetti
à qui j’ai communiqoé le discours lu
dans cette circonstance, s’ils veut bien
l’examiner encore, ne pourra y trouver
aucune pàrrt.ve qui prouve que «à travers
quelques idées excellentes, on arrivait, je
ne sais trop comment, à faire l'apothéose
de Mazzini ». Au contraire, s'il en avait
l’envie, il' pourrait témoigner que dans
mon dkscours il n’a été oulleraéPt question de Mazzini et que je n’ài pas même
prononcé son nom. M. J. P. Pons, dans
sa relation de VEco della Verità a fait une
fidèle exposition de ce que j'ai dit. Du
reste je né'tne tiens pas responsable des
discours prononcés par 'M.M'. Gavazzi e
Conti. Je sais que Mj Conti répoudra. M,
Gavazzi étant en AngleteiTe, je ne sais
s’il aura la possibilité de savoir qu’il a
été... attaqué. Pour ce qui concerne le
nlrapéau, aux piedA du' quel, et iïob"* sur
lequel » était écrit le nom de Mazzini,
je suis forcé de dire qu’il a été placé dans
la salle de l’Assemblée pour la seule raison que c’est l’usage de la FrateUanza
Artigiana d’Italie d’exposer huit jours son
drapeau à deuil, avec une inscription,
lorsque un de ses membres meurt. Mazzini était membre honoraire de la Fralellanztt. Après tout cela, il est clair qn’en
ayant moi-méme suivi le cortège funèbre
de Mazzini, et en ayant été présent à l’assemblée faite dans le local de la Chiesa
libera, je n’ai point compromis ma position de ministre évangélique en donuant
aux romains une idée complètement fausse
de nos Eglises Evangéliques, en approuvant par ma présence des principes et
des actes que l’Evangile condamne.
Je suis stir, Monsieur le Directeur, que
vous voudrez bien me pardonner la peine
que je suis forcé de vous donner, et
croyez-moi, votre très .sincère
F. SCIARELLI.
Monsieur Sciarelli s’étonne de notre
appréhension pour Mazzini; nous n’avons
à son sujet aucune appréhension. maintenant surtout qu’il u’est plus, nous n’avons eu, ni u’avons du reste pour lui
aucune haine, nous reconnaissons ses
services, mais nous n’avons jamais approuvé plusieurs de ses théories religieuses et politiques, uous avons déploré
plusieurs de ses actes, et surtout ceux
de Pavie dont Barsanti a été à la fois lo
complice et la victime, s’il est vrai que
Mazzini ait été l’âme de cette conspiration, comme il l’a été de bien d’autres.
Nous u’avons pas la prétention que tous
pensent comme nous. Les opinions et les
sympathies sont libres. Nous ne sommes
pas loin d’être d’accord avec M. J. W.;
nous aurions peut-être cru devoir honorer
de notre humble présence, avec nos
concitoyens, le convoi funèbre de Mazzini
à Pise, mais nous n’aurions pas pris part
à ia manifestation de Rome; que voulezvous? c’est une question d’opinion; nous
nous serions peut-être exprimé un peu
autrement que ne l’a fait dans sa lettre
à Y Eco deUto Vemlà notre coofrèro et ami.
Nous n'avbns jamais vu en Mazzini un
héros de la liberté, mais un apôtre de
l’unité de l’Italie et de l’idée républicaine;
il n’y a de vraie liberté pour nous que
là oîi il y a respect de la conscience et
de la personnalité, qui né doivent jamais
êfte sacHflé'es, pas même à l’idée de la
république et sur l’autel de la patrie. Or
nous n’avons jamais su voir ce respect
dans les théories et surtout dans les
actes de celui dont la devise était: Dio
e popôio. Nouspouvonsnous tromper dans
nos appréciations, car nous ne sommes
pas infaillible et surtout nous n’avons pas
5
-133
la préteulioti il’êlro uü grand politique.
Le peuple vaudois. dont nous savons que
nous exprimons les idées, a toujours
soutfert et lutté pour la liberté, mais il
ii’a Jamais conspiré, et il a en abomination la théorie et la pratique du poignard;
c'est pourquoi il ne pourrait prendre part
à certaines démonstrations volontairement et faire cerlaines apothéoses qui ne
sont ni de notre temps ni selon nos principes.
M. Sciarelli nous dit (pi’il n’y avait pas
seulement les noms de Milano, ni d’Orsini,
ni (le Barsanti sur les placards; mais ces
noms y étaient avec beaucoup d’autres,
et ils étaient de trop et c’est précisément
ce que nous dit M. Kibot; or ces noms
sont significatifs; qu'il n'y ait pas seulement eu des mazziniens* et des républicains dans le cortège, c’est ce dont nous
sommes persuadé; quant aux membres
(lu Cercle Cavour et aux députés du l'arlement, ce n'est pas ce qu’ils ont fait de
mieux que d'avoir assisté à cette démonstration, ils auraient dfl prolester auparavant contre la condamnation de Barsanti
eu temps utile; mais bien plutôt reconnaissons que les hommes ne sont pas toujours conséquents avec leurs principes et
parfaitement logiques, il y a le raisonnement du cœur et la puissance de l’entraînement qui sont très puissants dans ces
occasions, Nous ne savons pas nous-mème
ce que nous aurions fait exactement, si
nous nous étions trouvé à Rome, h Bise
ou à Cônes, mais nous savons parfaitement , en examinant la chose de sang
froid c’est ce que nous u’aurions pas dli
faire.
Mais ce <iue nous pouvons affirmer en
couscieuce, c’est que la place du ministre
de l’Evangile n’est pas là; il est vrai que
le ministre de l’Evangile est aussi citoyen,
qu’il est libre de manifester ses opinions;
mais il y a eutr’autres un passage de
Saint Paul, lequel nous semble s’appli(|uer aussi au cas dont il s’agit: « Il m'est
permis d'mer de toutes choses, mais il n'est
pas toujours bon de le faire: il m'est permis d’user de toutes choses, mais tout n'édifie pas ». I Cor. X, 23. Le ministre de
l’Evangile a, selon la parole de Dieu, le
devoir, même dans les choses peÂnises,
do renoncer à faire usage de la liberté,
Nous savons (lue vous n’étiez pas là comme ministre de l’Evangile, mais comme
président de la société de secours mutuel
affiliée à \a Fratellanza artigiana. — A
Rome, M. Sciarelli, vous ôtes avant tout
ministre de l’Evangile et l’on Ivxms juge
comme tel. M. Ribet et nous, après lui,
nous n’avons pas dit que vous n’ayez pas
célébré de culte ce jour là, mais nous avons
dit qu’à l’heure, du culte vous étiez à la
démonstration; et vous le reconnaissez..
mais vous dite,s i]ue ,vous avez anticipé
votre service religieux; ceci nous rappelle
des faits qui arrivaient fréijuemment dans
le 14“‘ et le 15'"' siècle: les prêtres étaient
assez accommodants; ilsavangaientl’heuro
du culte afin de laisser aux sociétés dramatiques <|ui représentaient des mystères
la plus grande partie de la journée pour
leurs spectacles ou bien encore des faits
qui se passaient mi'me au milieu de nous,
dans des temps où la religion était ie
moindre des soucis de certains pasteurs;
l’on faisait le sermon do bonne heure et
bien court, afin i|ue le peuple pfit consacrer tout le jour du Seigneur aux divertissements, Ce n’est précisément pas le
moyen de faire apprécier le culte et do
lui * donner de l’importance , (pie d’en
faire une chose secondaire. Nous reconnaissons, et .M Ribet le dit, que l’.\ssein ■
blée qui a eu lieu dans le local de la
Chiesa libéra n’avait pas pour but de fairi'
l’apothéose de Mazzini; et qu’il u’élait pas
questiou de lui dans l’affiche; .M. Sciarelli
uons dit n’avoir pas parlé de lui; mais
M. Conti peut-être non plus. Mais il u’eii
est pas ainsi de M. Gavazzi et les paroles
de ce dernier ont été accueillies par des
applaudissements eulhousiasles. M. Sciarelli sait très bien que lorsqu’on préside
uue réunion à trois, l’on est solidaire de
ce (lui .s’y dit et de ce ((ui s’y fait, si ayant
le (iroit de protester, on ne le fait pas.
Ainsi, nous maintenous, pour noire
compte, nos appréciations; nous ne le
foisons pas par malveillance, et nous pouvons assurer à .M. Sciarelli (]U0 nous portons le plus vif intérfît à son œuvre,
comme à celle de tous ceux qui annoncent l’Evangile dans notre chère patrie ;
nous nous réjouissons de leurs progrès
comme (le ceux de nos amis do l’Eglise
Vaudoise; nous souhaitons (ju’il reçoive
avec atl’eclion les observations que nous
lui présentons avec franchise et avec
respect. La Rêdactios.
Praly le :> avril 1872.
Cher Monsieur ,
I L’époiiue do la révision des régistres de
la paroisse et vos articles sur ['électoral
m’ont suggéré quelques reflexions que je
vous tran.smets en les présentant à l’appui d’une propositiou soumise à votre
examen. , i
L’articlü 7 du réglement de la paroisse
veut que ceux qui désirent être électeurs
en fassent « la demande au Consistoire, en
accompagnant cette demande de la déclaration > i)u’ils professent la foi de l’église
et se soumettent à son gouvernement ».
Vous avez justifié cette disposition réglementaire qui a certainement une grande
importance. Je, ne veux pas vous parler
6
-194
pour lo moment ilo la valeur (io l’arlkle
mémo, i|ue j’ai voté avoo beaucoup d’autres personnes, mais de la manière de le
mettre en exécution. Les demandes d’inscription sur les listes électorales sont ordinairement faites de vive voix au pasteur
chargé du réle principal dans cette occujiaiion (|ui par ordre du Synode revient
au Consistoire lui même. Si elles ne lui
arrivent pas dans un moment ou il ne
(¡eut prolonger un entretien avec les pétitionnaires. lorsqu’il est sur le point d’entrer dans l’église par exemple, il les invite à réfléchir à leur engagement ((ui
inipli(|ue la profession de la foi et la
soumission au gouvernement de l’église;
autrement il leur demande, en peu de
mots, s’ils remplissent les conditions voulues par nos réglements, il prend acte de
leur aflirmation en réfère à la prochaine
séance du Consistoire. Aucun membre
ii’anra d’ob.servation h faire, et sur la
proposition du pasteur, la demanilo est
admise’, ou très rarement repoussée.
Quand on pense à toute la portée des
deux actes profesnioii de foi de l’églUe et
xoumiiss-ion à son goucernetnent, il y a lieu
de seldemander si nous n’enrôlons pas un
peu trop à la manière de Rome. J’avoue
que je no saurais insister sur ces deux
points auprès de jeunes gens de 16 à 17
ans qui demandent î» être admis à la
sa.ioto-cèno, mais pour des hommes à
l’âge de 25 ans (j’aimerais mieux 30 comme chez les nationaux de France) la chose
change d’aspect. Faut-il tenir pour suflisanto la simple aflirmation dans une téteâ tête sur ces deux i|uestions vitales pour
l’Fglise de la part de ceux qui reclament
le droit de siéger dans nos assemblées
délibérantes, surtout avec les dispositions
que nous connaissons chez un grand nombre d’entr’enx ? Je ne le pense pas. Notez
(lue l’elecleur délibère sur les intérêts de
sa propre église dans les assemblées paroissiales , et que sans autre aiTirmaliou
de sa part il peut être député au Synode
et membre d’administrations dépendantes
du Synode même, do sorte que ce n’est
pas trop de dire que sa demande d’inscription équivaut à Celle de prendre part
aux décisions qui intéressent l’église entière.
L’artiélo en question est très-explicite,
et bien qu'il y ait une certaine latitude
dans l’application qu’on peut faire on ne
voudra pas jiistifler cependant l’admission
de quelque électeur qui ne connaîtrait pas
la fai et le gouvernement de l’église.
L’Eglise vaiidoise a formulé sa foj dan-s
la Confeixion qui doit servir de regle: à
ses ministres dans leur enseignement;
elle a voté sa Conslitulion et sa discipline
ou les Règlements organifives (encore incomplets.) et icllo doit exiger de ceux qui
radministrent (lisez des électeurs) qu’ils
aient pris connaissance de ces documents
et leur accordent la valeur qn’elle-même
leur donne. Le rôle du Consistoire, dans
le cas d’admission de nouveaux électeurs,
reviendrait à entendre les déclarations
des membres de la paroisse, dans la paix
de l’Eglise, bien entendu, qui disent avoir
lu la confession de foi à laquelle ils souscrivent, et les réglements conslilnlifs et
organi(jucs do l’église qu’ils apprécient au
point d’en vouloir l’application dans un
champ plus étendu de leur activité personnelle; ainsi sans aucune mesure inquisitoriale ou obtiendrait le résultat voulu
par nos réglements et le Consistoire ne
ferait (|ue son devoir en renvoyant la demande de tous ceux (|ui n’auraient pas lu
ces documenls et ne diraient pas ce qu’ils
eu pensent. — Pour arriver à ce point il
faudrait réaliser la proposition que je vous
soumets : c’est que l’église fasse imprimer
en brochures indépendantes sa Confession
de foi, sa Constitution, et ses Règlements
organiques, et que cliaipie électeur ait
l’obligation de se les procurer s’il ne les
possède pas autrement. Le pasteur qui
lient des abécédaires et des livres de lecture pour les enfants aura aussi un petit
dépôt <ic brochures pour les grandes personnes qui aspirent à la charge d’électeurs dans .sa paroisse ; ainsi avec très
peu de frais et de dérangements chacun
pourra être renseigné sur les devoirs do
membre de l’Eglise Vaudoise.
Les avantages qui en résultent me semblent assez grands pour que la proposition
d’une exécnlipn bien facile soit agréée.
Voici les trois points dé ma proposition :
je ne fais (jiie les énumérer, et avec eux
les avantages qui en résultent:
1’ L’Eglise expose sa foi, et déclare ce
(|n’elle vent êlrej, à ceux (lui désirent en
être instruits.
2“ Elle exige de ceux qui veulent être
ouvriers dan.s son sein qu’il aient une
connaissance suffisante de son organisme
et des conditions mêmes de son existence.
3* Elle soumet à un examen plus étendu le travail qu’elle déclare elle-même
impnrfait el faillible, visant à un but pins
élevé qni réponde cependant « aux besoins
qui naissent de la diversité des temps,
des lieux et des circonstances» dans lesqnels elle déploie son activité résumée
par elle dans ces mots : « la formation do
Christ «lans les âmes et ravancemenl de
son règne d’amour parmi les hommes »
^ CnitstÎtulion de 18S5, art. 4 J
Recev'ez, Monsieur, les salutations cordiales de Votre déoou€
D, Gay Pasteur.
Nous »’aurions pas do difficulté à recommander à la Table la pubHeatiou dont
7
—136
nous parle uolre correspondant, si l’expérience du passé no nous apprenait pas
qu’elle en serait pour ses frais, ou à peu
près. Du reste la Confession rie foi se trouve à la fin rie la Lituriiie ; la Conslitulion a
été publiée il part et cofile un sou; elle
a été en outre unie aux Actes riu Synode
do 1867 avec les réglements déjà votés.
I,e meilleur moyen d’obtenir ce quedemaurin M. le pasteur D. Csy. re serait
que les Consistoires souscrivissent chacun
pour un bon nombre d'exemplaires de
cette publication , qui est entièrement à
l'avantage des égli.ses. La Rtn.
©tînnjgéUeation.
I.es conférences de Florence et d’autres
causes ont amené aux Vallées plusieurs
évangélistes et représentants de eette assemblée ; d’abord M' liellecci de Calania
qui nous a vivement intéressés pour le
recil do l’origine et des progrès de cette
station et édifiés par ses sérieuses exhortations. Il avait espéré trouver à la Tour
un asile de tontes les vertus chrétiennes
et une petite ville entièrement évangélique.
La surprise a été grande de se trouver
dans un bourg semblable, à bien d’antres
en Italie, eu majorité catholique rom.ain
et de rencontrer, à chaque pas, un nouveau débit de vin.
Nous avons eu cusuite M' I*. Forneron
(lui nous a fait connaître la petite église
(le Guidi/.zolo, composée de 13 membres
qui ne craignent pas de contribuer pour
leur frais de culte une somme annuelle
qui s’élève à plus de 20 francs par tôle.
Quand tous les vaudois feront la moitié
de ce que font nos braves coreligionnaires
de Guidizzolo, qui ne sont pas riches,
alors aurons un indice que nous avons
de vraies églises parmi nous.
C’est M. Simpson-Kay qui a entretenu,
au Ciabas, une nombreuse assemblée de
son œuvre de Palerme.
C'est M. Rostan qui nous a édifiés en
nous parlant, à plusieurs reprises, de
l’œuvre qu’il a faite à Riesi et tout spécialement de celle que le Seigneur y accomplit par sa parole. M. Rostan a insisté
sur l'importance, des réunions particulières
à domicile, qui étaient une nécessité à
Riesi, oîi elles sont devenues quelquefois
de vraies assemblées de 100 à 200 personnes. Ces réunions sont surtout importantes
parcequ'elles atteignent tous les membrps
de la famille et spécialement les femmes
qui n’osent guère se rendre aux Assemblées publiques au commencement de
l'œuvre. ,
C’est enfin M. Auguste Malan qui par
l’entrain qu’on lui connaît, par son langage populaire et pittoresque a presque
excité de l’enthousiasme chez les vaudois ;
que serait-ce en Angleterre? M. Auguste
Malan a été écouté pendant dns heures ,
et il le serait encore s’il avait continué ;
il nous a parlé de l’origine, des progrès
et de l’étal actuel de la station de Messine,
.sur laquelle nous espérons eulretenir liieiilôl plus longuement nos lenteurs, et de
ses tournées missionnaires à Trapniii, à
San Filippo d'Agira, a Leonforle et à Itkgi
en Sicile.
C’est ainsi que, à la Tour du moins,
les personnes qui n’onl pas assisté au
conféreuces de Florence, ou pour n’y avoir
pas été invitées, ou pour ne l’avoir pas
pu. ou no l’avoir pas voulu, ont eu une
compensation, ou comme qui dirait une
fiche de consolation, grâce à la bienveil
lance de ces Messieurs que nou.s remercions bien sincèrement.
Clxrontquc ^aubotôc
On nous communique une lettre écrile.
paraît-il, au nom d'uu certain nombre de
cliefs de famille, daos laquelle il est dil
que plusieurs d’entre eux ont résigné
le contrat qu’ils avaient déjà fait avec .M,.
Pendleton et renoncé à aller en Amérique,
dans l’espoir qu’on leur procurerait des
facilités pour aller coloniser le centre ou
le midi de l’Italie. L’auteur de la lettre en
question fait allusion à l’extrait que i’/Tr/io
des Vallées a publié du programme de la
Société Boniflcalrice des terrains en Italie,
récemment fondée; nous l’adressons pour
des informations à la Commission nommée
par le Synode pour étudier celte question
de l’étalîlissement de colonies vaudoises
en Italie; cette Commi.ssion est composée
de MM. Aimé Gaydou , David Pellegriu ,
D’ Monnet, avocat Vola, et Jules Parise;
nous nous engageons aussi à demander
de renseignements et à les communinuer
aux personnes iutéressées à les comjaîlre..
Circulaire de la ComfPÙssioti d'éca^géli'
salioH de l’Eglise eaudoise. Nous avions
entendu parler vaguement, mais, aujourd’hui seulement, nous avons lu dans la
Semaine religieuse de Genève quelques
passages extraits d’une circulaire que la
Commission d’évangélisation doit avoir
publiée. U y est surtout question de l’œuvre en Sicile çt à Rome. En suite R est
«lit, sous forme de conclusion: «Cés faits
encourageants, marquent le «jbBimenceifient d’une riouvellq ère qàns rEvapg^lisation; ej ils ne sont pas sans infliyen/îé
sur la consolidation des Eglises déjà ex|s(antès. R’un cooiqfiun acéord,, ejles s’unissenî, toute,s, dans I;ï pjpè're, lé proiRiér
lundi’d'c chaque hiois, pqujj imploi'er/du
8
-Í36
Snigoeur ses bénédictiODS sur l'œnvre
dont elteg sont elles-mêmes les premiers;
Tous ees faits et toutes ces preuves de
l’assistance divine nous encouragent, à
adresser avec confiance notre appel aux
amis de l'Evangile et à nos freres en
Christ; sans encourir le reproche d’exagération , nous pouvons bien leur dire ;
« C’heure est propice, venez nous aider».
Le système romain, déjà sous-miné, chancelle sur sa base; aidez nous à l’abbaltre
partout où il règne encore en maître, et
le triom'phe de l’Evangile en Italie, berceau de la papauté, fera sentir ses effets
dans le monde entier.
Les dons sont reçus par M. Prochet
président (via Assarotti à Gênes), M. J.
Malan trésorier (via dcll’Ospedale. Turin)
et, pour les Vallées, par la Table vaudoise.
(Chronique politique.
Hallo. Le Sénat a adopté, à une très
forte majorité, la loi des mesures financières. — La Chambre des députés a repris ses travaux et a discuté quelques
questions d’importance secondaire. Le ministère a présenté plusieurs projets de loi,
entr’autres celui de l’instruction primaire
obligatoire et le budget définitif de 1872.
Flanee. A défaut de discussions
politiques, les journaux se sont occupés
des recéplions diplomatiques de M. Thiers
à l’Elisée, des conseils généraux dont un
grand nombre demandent l’instruction primaire obligatoire et de la suppression des
passeports pour les anglais et les belges,
comme aussi de leur maintien à la frontière Sui.sse et à la frontière italienne. On
assure que l’ambas.sadeur d’Italie et celui
de la Suisse ont demandé pour leurs pays
le même privilège, en offrant naturellement la réciprocité. Mais M. de Rémusat
aurait déjà refusé à la Suisse sa demande,
pareeque ce pays'a'donné asile aux plus
fougueux communards.
Angletorre. L’Angleterre a. dans
ce moment, sur les bras, une difficulté
nouvelle, plus grave que celle de l’Alabama. La grève des ouvriers laboureurs
du comté de Warwick s'étend chaque
jour, et menace de gagner toute l’Angleterre. Le clergé de ÏEglvie .semble
patronej‘‘le? réclamations des journaliers
de l’agriculture, durement exploités par
les fermiers, de qui iis dépendent plus que
du propfiétaire nu sol. Nous lisons dans
YEglise libre, à laquelle nous empruntons
ces détails,, que M. Spurgeon luVmêm® ®
prononcé dans sa chapelle du Tabernacle'
ce même objet, les paroles qui suir
: ; « t,a condition de nos ouvriers agri
coles est honteuse, et jamais je n’ai été
plus satisfait qu'en apprenant qu’ils commencent à s’en préoccuper, et qu’ils se
mettent on grève ». Spurgeou s’étonnait
môme qu’il ne l’eussent pas fait auparavant, quand il réfléchissait à tant de familles où le salaire du père suffisait à
peine à leur donner du pain. Sans doute,
si on augmentait les gages, les fermiers
se plaindraient d’être lésés. Mais alors les
fermiers restreindraient le bénéfice des
propriétaires et quant à ces derniers, ils
sont en général assez riches pour supporter sans trop de gêne une légère perte
d’argent. L’esclavage des nègres n’était
rien comparé au Iraitomenl des ouvriers,
et il devrait être dénoncé par tous les
honnêtes gens. — Des meetings ont été
provoqués dans une foule de comtés pour
donner un corps aux réclamations isolées
et l’on parle déjà d’un congrès général.
Etats-Unis. Le gouvernement paraît disposé, dans la question de l’.AIa*
bama, à ne plus réclamer de l’Angleterre
l’indemnité pour les dommages indirects.
Espagne. Les journaux continuent
à présenter la victoire du miui.stère, malgré ses cent voix de majorité, comme
peu solide. Les insurrections carlistes
sont réprimées, mais on craint un mouvement républicain à Madrid.
SOlISCRirTIOiSS
EX FAVEUR
de la Société Biblique italienne
Liste précédente Fr. 583
Yillesèche. MM. L. Jalla pasteur » ■’>
— E. Malan régent » 1
— F. Resta n éleve-régcnt » 1
— Phil. Grill syndic de Faët » 1
— B. Pons » 1
— J. }. Léger régent . » 0 40
— J. Genre de Bovil » 1
— César Perron » 1
— P. Genre * 0 20
— J. P. Reynaux ex-instit. » 2
— J. F. Guigou régent » 0 35
— Abr. Pettavel ministre » 0 50
— Fr. Genre de Bovil * 1
— Alex. Genre de Fr. » 0 50
— Paul Genre » 0 50
— Fr. Grill ancien » 1
— J. II. Tron officier ; p » 1
M. le chev. Jervis ‘ » 2
La paroisse de Massel » 20
Total Fr. 623 4^
snr
Vent
E. Malân Directeur-Gérant.
Pignoro!, Impr. Chiantote.