1
Septième année.
IV. 43.
25 Octobre IS’T'S
L'ECHO DES VALLEES
FliUlLLli II EBDOMADA IRE
Spécialeoieiil consacrée aux ¡nléréls matériels et spirituels
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.occupant
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX d’abohneheht ;
Italie, à. domicile ("tm an) Kr. i
Suisse..................• •
France..................■ t
Allemagne
Angleterre, Pays-Bas . • i
Vn numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX d'aBOHNENENT
ToRRE-PEi.f.iCB : Via Maestra,
N. 42, (Agenzia bibliografica)
PiCfNERoL Chiantore Impr.
Turin :J.J. Ti'on.via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evange^
lica. via de'Panzani,
ANNONCES ! 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresserpour l’administration
au Bureau ¿t Torr.e^Pellice.
via Maestra N. 42 —pour la
rédaction : â Mr. E. Alalan
Prof • Torre-Pelice.
Sommaire.
Ecoles du dimanche. — Dieu est cucore
vivant. — Ne mesurez pas la montagne
d’avance. — Calendrier apicole. — Divers.
— Chronique Vmidoise. — Chronique Politique. — Annonces.
ECOLES DU DIMANCHE
La Table nous invite à publier
le rapport de M. Jaulmes sur la
dernière visite qu’il a faite à nos
Ecoles du Dimanche. Nous le faisons d’autant plus volontiers que
à cette époque de l’année, les
conseils qui nous sont donnés pourront être examinés . et quelques
- uns d’entre eux immédiatement
mis à profit par les directeurs de
nos écoles du dimanche.
Lausanne, 8 octobre 1872.
' A la Table de l'Eglise Vaudoise.
Messieurs et honorés frères!
, Permettez-moi de venir vous faire
i part de quelques unes de mes imI pressions relativement aux écoles
du Dimanche de vos Vallées , ainsi
1 que de vous suggérer quelques
mesures qui , peut-être , avec la
bénédiction d’en Haut, pourraient
contribuer à rendre ces écoles plus
utiles qu’elles ne l’ont été jusqu’ici
pour l’avancement du règne de
Dieu dans vos chères églises des
Vallées. Ne pouvant pas entrer
dans tous les détails pour chacune
des écoles que j’ai eu le privilège
de visiter cet été, — je devrais
me borner à parler d’une manière
générale, c’est-à-dire que mes
observations ne s’appliquent pas
à toutes les écoles. Chaque école
voudra donc bien en prendre ce
qui la concerne plus spécialement.
Pour pouvoir faire cela en toute
liberté,j’ai besoin de compter sur
la confiance que vous m’avez toujours montrée et attendre par conséquent que vous receviez mes
observations comme venant d’un
ami sincère de vos églises , ami
qui peut se tromper sans doute
dans ses appréciations , mais qui,
dans tous les cas, n’a d’autre désir que celui d’être aussi utile
que possible à des églises qu’il
aflFectionne tout particulièrement.
Il n’est pas nécessaire que j’in-
2
siste avec vous sur la grande importance de l’enseignement religieux de vos enfants : les efforts
que vous faites dans ce sens, sont
une preuve de votre conviction
que l’avenir de vos églises et son
utilité dans la belle œuvre qui
lui est confiée , dépendent essentiellement de la manière dont vos
enfants seront élevés. Sans doute,
cela est vrai pour toute église,
mais cela l’est surtout pour la
vôtre , dans le sein de la quelle
un grand nombre d’hommes selon
le cœur de Dieu devraient s’élever
pour devenir des ministres de la
Parole, pour l’évangélisation de
la nation en faveur de laquelle
évidemment il vous a conservés à
travers les siècles. N'êtes vous
pas . en quelque sorte , pour la
nation dont vous faites partie ce
qu’était pour le peuple Juif cette
tribu de Lévi , qui , quoique dépourvue des biens de la terre,
et n’ayant rien qui la distinguât
des autres tribus , avait été , cependant , choisie et mise à part
pour le service de Dieu en faveur
de la nation toute entière. — Je
ne puis lire votre histoire sans
être profondément ému et pleinement persuadé que Dieu vous a
spécialement choisis pour l’Evangélisation de la belle Italie. Toutefois , permettez-moi de vous le
répéter ici , comme individus, ainsi
que comme église nous ne pouvons remplir la mission à laquelle
Dieu nous destine qu’à la condition de faire la volonté de notre
père céleste chaque jour et à mesure qu’elle nous est révélée. Pour
votre Eglise donc d’une manière
toute particulière, il est nécessaire
qu’un soin tout spécial soit ap
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porté à tout ce qui concerne les
enfants , soit sous le rapport du
développement intellectuel , soit
sous le rapport du développement
religieux.
Mais c’est de ce dernier développement que je dois m’occuper.
Le développement religieux doit
être commencé chez l’enfant dès
sa plus tendre enfance, selon la
déclaration positive de la Parole
de Dieu. Mais où se fera-t-il ? et
par quels instruments pourra-ton le réaliser? Evidemment, c’est
dans la famille et dans l’école de
tous les jours; mais je n’ai pas
besoin de vous rappeler que même
à supposer que la famille et l’école
rempliraient fidèlement les devoirs
qui leur sont imposés à cet égard,
tout ne serait pas fait, il resterait
encore l’œuvre du dimanche qui,
dans un état normal, devrait être
accomplie par un autre personnel
et cela, pour une foule de raisons
que je ne puis pas énumérer ici
En effet, nous avons raisonné
tout à l’heure, dans la supposi
tion que la famille et l’école com
prenaient leurs devoirs et les au
complissaient fidèlement. Mais la
réalité répond-elle à l’idéal? Combien y a-t-il de familles et d'écoles
qui se préoccupent convenablement
de cette partie de leur tâche ? Les
écoles du dimanche deviennent
donc d’autant plus importantes. Je
n’aurais jamais osé entrer dans
ces détails, si je ne savais que les
choses les plus importantes et les
mieux acceptées ont cependant besoin d’être encore répétées, afin
que leur importance nous apparaisse toujours plus vraie et plus
urgente. — Cela dit, entrons maintenant dans quelques détails re-
3
---339
lutifs à vos écoles , telles que je
les ai vues cette dernière fois. —
Je tiens compte du fait que le
moment était peu favorable, ainsi
((lie de la précipitation avec laquelle j’ai dû visiter la plupart
d'entre elles.
Pour être plus clair, je procéderai dans Tordre suivant;
Je dirai, tout d’abord, un mot
.sur le personnel enseignant; je
parlerai ensuite des élèves; enlin
je ferai part de mes impressions
stn’ l’enseignement , autant du
moins qu’on peut en juger dans
les circonstances où j’ai été placé.
1. J’ai été frappé du pou de
personnes réellement engagées dans
cette belle œuvre; car en ôtant
les pasteurs et les instituteurs, le
nombre des instructeurs est pres((ue insigniiiant dans la plupart
des paroisses. Sans doute les pasteurs qui peuvent s’occuper des
écoles du dimanche font bien de
le faire, mais combien n’y en aIt-il pas qui en sont empêchés par
rd’autres devoirs plus pressants et
pplus impérieux, et pour lesquels
[ipersonne ne peut les remplacer ?
Il y en a aussi plusieurs qui ,
7>vu leur âge et le peu d’habitude
pqu’ils ont de pai’ler à de jeunes
oenfants, ne peuvent guère diriger
wos écoles du dimanche. Je conclus
Ide tout cela qu’il serait très désiiTable qu’il y eût d’autres personnes qui, au besoin, et dans telles
circonstances données , pussent
iwrendre la direction des écoles
iBu dimanche. Je n’ai garde d’oulolier les quelques paroisses dans
eesquelles les pasteurs s’occupent
îlle cette œuvre avec un zèle que
LÎdieu récompense visiblement par
e& bénédiction eiBcace, et qui mon
trent ce qui peut être fait dans
la paroisse entière au moyen des
écoles du dimanche. Les régents
et les régentes qui s’occupent des
écoles du dimanche dans vos vallées sont relativement assez nombreux: et je suis loin de m’en
plaindre , d’autant plus que plusieurs d’entre eux s’acquittent de
cette tâche avec intelligence et
avec un dévouement digne de tout
éloge. Mais il n’est pas nécessaire
que je rappelle que , même chez
nous , on peut être régent ou régente , sans avoir une piété vivante , et que , dans ce cas, une
école ne peut guère prospérer.
Et puis, même dans la supposition où les régents soient , à
tous égards , aussi bien qualifiés
qu’on peut l’attendre raisonnablement, il ne convient pas qu'ils
soient laissés seuls à la tâche. Cela
n’est bon , ni pour eux , ni pour
leurs élèves.
Mais que faire pour obtenir un
concours plus général . me direzvous peut-être ?
Je sais que c’est là la grande
difficulté. Pourtant il me semble
qu’il y aurait quelques moyens à
employer. Permettez-moi de vous
on énumérer deux ou trois.
D’abord que les pasteurs, d’accord avec les personnes déjà employées, s’en préoccupent sérieusement, qu’ils en fassent un sujet
de prières , qu’ils en parlent en
public et en particulier, faisant
appel à la conscience de chacun.
D’un autre côté, que les membres
des familles des pasteurs et des
instituteurs, toutes les fois que la
chose se peut, prêchent d’exemple,
en s’ occupant activement euxmêmes de celte œuvre importante.
4
-340
— Que partout où la chose est
praticable, on crée une classe que
j’appellerai normale, clans laquelle
seront admis les anciens élèves de
l’école et les plus sérieux des catéchumènes , et que ce soit dans
cette classe qu’on recrute les moniteurs dont ou aura besoin. Cette
classe pourrait se tenir en même
temps que l’école, ou tout autre
moment, dans un local spécial.
Dans bien des cas, la femme du
pasteur pourrait recevoir chez elle
les jeunes filles bien disposées. La
chose serait plus difficile pour les
jeunes garçons, mais elle n’est cependant pas impossible , avec un
peu de bonne volonté et de courage. Enfin j’aimerais qu’on encourageât, par tous les moyens, les
personnes qui sont déjà engagées
dans l’œuvre en les réunissant à
part, en les abonnant aux journaux dont elles peuvent avoir besoin , en priant avec elles, etc. etc.
Ne pourrait-on pas aussi faire connaître dans chaque paroisse que
l’école du dimanche a besoin de
4, 6, 8, 12, moniteurs ou monitrices pour que les enfants soient
soignés convenablement, et dire
aussi publiquemente quand il y a
une ou plusieurs vacances dans les
rangs de ces humbles ouvriers
du Seigneur?
(à suivre).
Dieu est encore vivant
Dans un temps de cherté si générale et où chacun plus ou moins
peut se dire : si cela continue,
que ferons nous ? il est bon de
nous rappeler les uns aux autres
quelques unes des promesses faites
à une confiance ferme en la puissance et la bonté de Dieu , qui
aujourd’hui, comme dans tous les
temps, peut dire aux vagues des
plus terribles difficultés : tu iras
jusque là, et pas plus loin, —
qui change la tourmente en calme,
et peut même fermer la bouche
à tous nos ennemis. — Il est bon
aussi de nous encourager par les
exemples de foi , et de foi si richement récompensée que la Bible
et les annales chrétiennes nous
oifrent à chaque pas. A ce propos
laissez-nous vous raconter un trait
remarquable de l’histoire du pieux
pasteur Flattich du Wurtemberg.
Dans son inépuisable charité ,
il partageait ses modestes ressources avec tous ceux qui venaient
implorer sa pitié. Une aiïreuse
disette désolait tout le pays: chaque jour, le bon pasteur voyait
affluer à sa porte les affamés et
les malades, et, chaque jour aussi,
les affamés et les malades retournaient dans leurs demeures rassasiés , consolés et le cœur inondé
de reconnaissance. Un jour la fille
de Flattich vint le trouver dans
son cabinet de travail et lui dit
en soupirant ; Cher père , de pauvres enfants viennent implorer notre pitié , et je ne puis leur donner du pain, car notre hoche est
vide.
— Eh ! quoi, répondit le père,
nous n’avons donc plus de paini
dans la maison ?
— Seulement les restes du pain
d’hier , 'cher père , et un pain toutj
entier, mais il y en a à peinej
assez pour nous-mêmes , et noué
n’avons plus de farine. I
— Comment, mon enfant, noui
avons un morceau de pain et ui
5
-341
pain tout entier , et tu viens me
dire que la huche est vide '( Va,
et donne à ces pauvres enfants
leur portion accoutumée. Souviens
toi de la parole du Maître ; « Les
yeux du Seigneur sont sur ceux
qui le craignent et qui se confient
en sa honte ». Notre âme s’attend
au Seigneur, il est notre secours,
notre bouclier. .Aujourd’hui encore
il se montrera fidèle dans ses promesses. La pieuse jeune fille soufenue et fortifiée par les paroles
de son père , obéit avec joie et
partagea avec les pauvres enfants
son dernier pain. Et pourtant son
cœur angoissé doutait encore, et
l’avenir ne lui laissait entrevoir
que privations et que tristesses.
Son père, confiant en la parole
de Dieu continuait ses études en
se répétant avec l’Ecrivain sacré ;
» à chaque jour suffit sa peine •.
Quelques heures après , il reçut
la visite d’une riche paroissienne.
«Cher pasteur, lui dit-elle, vos
provisions doivent toucher à leur
fin , car je vous vois avec admiration , depuis le commencement
de la disette , partager chaque
jour votre pain avec les pauvres
et les affamés. Aussi ai-je déclaré
à mon mari que nous devions
mettre de côté quelques boisseaux
de blé pour notre pasteur. Quand
vous en aurez besoin , adressez
vous à nous et puisez sans scrupule. Vous nous rendrez à la
prochaine récolte le blé que nous
aurons par vous prêté au Seigneur ».
Le pasteur exprima à sa pieuse
paroissienne sa vive gratitude , et
son cœur s’éleva plein d’amour
jusqu’au trône de Dieu. Dieu bénit
la maison du pasteur , et jusqu’au
retour de la belle saison , il put
nourrir et rassasier les pauvres
de la paroisse sans souffrir luimême de la disette.
¡\e mesurez pas ta iiioiilagiie iTavaiice
« No mesiirn/. pas la monlagiie avant li’oii
avoir alteinl le sommet ». Toi était le conseil ()uo donnait souvent un pions pasteur
aux esprits trouhios et trop soucieux. —
.\vc7.-voiis (les in(|uiétudes pour l’avenir,
voye/.-voiis les dinicultés s’amonceler devant vous comme une cliaîne do montagnes? (‘tes-vous attrisiés par lo mauvais
état de vos allaires, par les incertitudes
de la vie humaine, par ces possiliililés
(|ue r imagination crée, et aux(|uolles,
elle |ir("lc une sorte do réalité; par les
obstacles (|uo les hommes méchants o|iposent aux progrès do l’Kvaugile? No mesurez pas la montagne avant d’être arrivés
au sommet; peut-être n’avez pas à la
gravir; et si vous y êtes appelés, peutêtre verrez-vous (|ue votre, imagination
avait grandi les peines et les dangers de
la route et surtout (|ue vous n’aviez pas
pu prévoir la mesure de grâce et do force.
(]ui vous serait accordée.
Au sein des Alpes, le voyageur se trouve
entouré do masses gigantes(|ues (|ui s’amoncellent devant lui à mesure (pTil avance. tl .semble que son voyage, doive
s’arrêter hrusiiuemont au pied de cos infranchissables barrières, et (ju’il n’ait rien
do mieux à faire (]u’à revenir sur ses pas.
Mais (|u’il aille en avant, et il découvrira
que la route tourne autour do la moutagno inaccessible (|ui se dresse devant
lui. De détour en détour, elle le conduira
dans des passages toujours plus -étroits,
toujours plus imprévus. Il no voit pas où
son chemin peut aboutir, mais à mesure
qu’il avance, de nouveaux passages s’ouvronl devant lui, et encouragé par le
succès, il marche avec une confiance
toujours plus grande. Il ne doit ni retourner eu arrière, ni chercher, à gravir
les pentes inaccessibles de la montagne.
Il faut qu’il suive pas à pas la route qui
se déroule devant lui.
6
-342
Tel est souvent le voyage de la vie. —
Combien il serait plus facile et plus doux
si nous savions suivre ce conseil. Ou, en
d’autres termes, termes dictés par la divine Sagesse elle môme : Ne vous inquiétez
d’aucune chose, mais exposez vos besoins
à Dieu par des prières et des supplications
avec des actions de, qrâce et la paix de Dieu
gardera vos aeurs et vos esprits en Jésus
le Sauveur.
CALË^DIUEII ANËOLE
Ootolu'o.
On passe en revue toutes les
ruelles , et s’il s’en trouve quelques unes qui ne soient pas suffisamment pourvues de miel pour
traverser tranquillement l’iiiver il
faut leur en donner. Ou peut encore reunir les populations faibles
à d’autres. Quaml on s’est assuré
qu’aucune ruche n’aura pas à souffrir de la faim , on veillera aussi
à ce que les abeilles soient au
chaud en rétrécissant les guichets
et en bouchant parfaitement bien
toutes les fentes avec de la terre
glaise. Si une ruche était construite avec des planches trop
minces il faudrait l’habiller au
moyen de vieux linges.
Certains apiculteurs du nord de
la France et d'autres contrées froides ont la précaution de faire hiverner leurs abeilles dans des
appartememts. Une pareille mesure
n’est pas à dédaigner , mais la
pièce où doivent être logées les.
ruches sera obscure , loin de tout
bruit, ni trop froide ni_,trop chaude;
l’entrée des abeilles restera libre
dans chaque ruche afin que les
malades puissent sortir pour s’en
aller mourir au dehors de l’habitation.
Un Apicdlteor.
Vanités
Lo Dieu du paysan. Un grand
savant, matérialisle Pl athée rencontra
un jour un paysan qui s’en allait à l’église en habit du dimanche et son livre
de psaumes à la main.
— O'u vas-tu, mon ami, lui demanda-t-il?
— A l’Eglise , Monsieur.
— Et que vas-tu y faire?
— Prier Dieu.
— Dis-moi donc un peu, mon brave,
comment est-il ton Dieu? Est-il grand ou
petit?
— Il est l’un et l’autre tout ensemble.
Monsieur!
— Comment, l’un et l’autre?
— Oui, Monsieur, il est si grand que le
ciel tout entier, que les deux des deux
ne le sauraient contenir, et si petit qu'il
peut habiter dans le cœur d’un pauvre
homme comme moi.
Le, savant matérialisle a déclaré que
celte réponse de l’humble paysan avait
produit plus d’impression sur son esprit
que tous les gros volumes des plus savants théologiens.
Un monstre a englouti l’autre, pour
être englouti à son tour. Dès les premiers
siècles, les prêtres se sont mis ii confisquer les droits des laïques; et bientôt
CCS bergers n’ont plus eu sous leur hou
hdte que des moutons...... mais, tandis
que les prêtres étaient occupés de cette
œuvre, une autre s’accomplissait derrière
eux , sans qu’ils s’en aperçussent.
Les évêques faisaient aux prêtres ce
que les prêtres avaient fait aux laïques,
et quand les fonctionnaires inférieurs de
l’Eglise eurent achevé de prendre leurs
ouailles dans le trébuchet, il se trouva
que les évêques les avaient attrapés dans
le leur. Au concile de Cologne (346), il
y avait encore outre quatorze évêques,
dix prêtres presbylers ou anciens ; mais
alors ce fut fini. Aux conciles de Poitiers,
de Vaison, de Paris, de Valence ( tous
dans la seconde moitié du quatrième siècle ), il n’y a plus que des évêques. Plus
tard, il est vrai, il se trouva, dans trois
7
-343
conciles , un prêtre délégué ; mais, finalemeot, le (iretre unique fut poliment congédié. '
Tandis f[uo les Evêques ctaienl tout occupés do celle conijuêto, une auli(! s’accomplissail; et ils avaient à peine confisqué
les droits des prêtres ( comme les prêtres
ceux des laïques), qu’ils se trouvèrent
eux mêmes confisqués par le Pape. Tous
les droits ont fini. Fidèles, prêtres. Evêques ont perdu leur liberté. L’Eglise c’est
le Pape ! Un monstre a englouti l’autre,
pour être englouti à sou tour. Rien do
plus triste , rien de plus malfaisant (|ue
celle tragiijue histoire.
Le hiérarchisme romain dévore tout
ce qu’on lui donne. La Société cléricale
ayant ainsi fait disparaître la Socéilé chrétienne, la réformation devait la rétablir.
Merle D’Aubigné. Histoire de la réformation au temps de Calcin T. If,
pages 663, 664.
r*enséo. Un mauvais penchant n’est
d’abord dans notre àme que comme un
passant: si on l’écoule, il ne tarde pas
à devenir un hôte, puis un maître.
(ffhronique ©auboise
Mardi dernier, 22 courant, les candidats en Ibéologio AnI. Trou, B. Gardiol,
et II. Meille ont prêché leur sermon d’épreuve, le fr sur 1 .1. V, 4. « La victoire
par laquelle le monde est vaincu, c’est
notre foi ; » — le second sur Esdie 45,
19: « Je n’ai pas dit en vain à la postérité
de Jacob « Cherchez-moi » — et le troisième sur J. V, 39: »Sondez-les Ecritures;
car c’est par elles que vous croyez avoir
la vie éternelle", et ce sont elles qui rendent témoignage de moi ». Les sermons
des trois candidats très difrérenls, pour
le genre, peut-être aussi pour le mérite,
ont été reconnus fidèles par la Commission du Corps des Pasteurs, composée
des pasteurs do la Tour, du Villar, d’Angrogne, de Saint Jéan, de Prarustin, des
professeurs de la Tour ministres du Saint
Evangile, auxquels se sont joints le Mo
dérateur, doux évangélistes et un pasteur
émérito; ils ont été acceptés par celte
Commission à l’unanimité. — La consécration au saint ministère des trois candidals a été fixée par la Table au mardi
5 novembre prochain à 10 heures du malin,
dans le temple neuf do la Tour.
Les écoles do mélhode |)Our les régonls
do quartier auront lieu à la Tour et au
Pomaret du 4 au 9 novembre prochain.
Chronique politique.
Progrès M.uérikls de l’Italie. — .A
défaut de nouvelles politi(|ues importantes,
nous empruntons, après VEglisc Libre, à
la Bibliothèque Universelle de Lausanne
le fragment suivant d’un article publié
par M. IIiidry-Menoz , et intitulé: Douzeans aux finances italiennes.
«Au moment des élections, l’Italie était
un des pays do l’Europe les plus pauvres
en chemins de fer et même en roules
ordinaires. Les anciens gouvernements
l’avaient laissée sous ce rapport dans un
état déplorable. En 1861 elle ne comptait
que 2200 kilomètres de chemins do fer,
presque tous concentrés dans la vallée du
Pô en Piémont et dans le Lombard Vénitien; à la fin de 1870 il y en avait déjà
6200 kilomètres, (|ualro mille de plus. —
Aujourd’hui, deux grandes lignes enfilent
la péninsule le long des deux mers et
rivent le midi an nord. Ce sont les deux
grandes voies de l’unité , car elles suppléent à ce qu’a de défectueux |»our un
état unitaire rexcenlri(|ue configuration
géographique de l’Italie. Ces barres de
fer qui Iraversenl du nord au midi, relient solidement l’édifice national, et
elles ont été posées là , autant pour les
besoins de la politique et de la stratégie,
que pour les besoins du commerce et de
l’industrie. Des 34 provinces italiennes ()ui
n’avaient jamais vu la fumée d’une locomotive en 1861, il n’y en a plus (pie neuf
aujourd’hui. Avec le chemin do fer, la
route ordinaire s’est développée aussi
dans le midi, faisant disparaître devant
elle l’ancienne sauvagerie, le brigandage
8
-344
et les anciens procédés de culture qui
stérilisent la Ierre. La voie do mer a aussi
été améliorée sur les côtes par la construction do phares et par les réparations
de toutes sortes exécutées dans les ports.
Pendant les onze dernières années, il a
été dépensé en travaux publics terroslres
et maritimes 1.246 millions. Cette somme
est encore inférieure aux besoins do l'Italie; mais M. Sella a pu avoir un iik)uvement de satisfaction bien justifié en
montrant ce ipii a été fait avec cette somme tout insuiBsanto qu’elle soit.
Si vous regardez un moment en arrière
disait-il à la Chambre des députés, le 12
ilécemhro 1871, si vous comparez ce qui
s’est fait dans cette période avec ce qui
s’est fait dans les périodes antérieures ,
oh bien ! vous verrez que l’Italie a fait
beaucoup, oui, beaucoup, (très bien, 1res
bien).
On pourrait ajouter que ces 1.200 millions consacrés aux travaux publics rapportent beaucoup, oui, beaucoup. — Par
l’amélioration dos voies maritimes la cousstruction do phares, de ports, où débarcadères sur les côtes, la navigation a pris
un immense développement, elle est arrivée l’année passée à 2.787.000 passagers
et à 772.000 tonnes do marchandises. Les
télégraphes ont coûté 43 millions; mais
l’Italie est aujourd’hui couverte de lignes
télégraphiques qui rapportent au trésor
7 millions par année. — En 1861 on ne
complaît dans toute l’Italie que 16 mille
kilomètres de lignes télégraphiques et en
1870 il y en avait déjà 70,000.
Les bureaux ont plus que triplé : de
3.5.5 ils sont aujourd’hui au nombre de
1,237. Sur les chemins de fer, le mouvement a augmenté de près de moitié pour
les voyageurs en trois ans. De 15 millions
en 1867, il s’est élevé à 25 en 1870. Pour
les marchandises , l’augmentation a été
beaucoup plus considérable, surtout dans
le raidi de l’Italie, dans ces vastes régions
do la Campanie, des Pouilles et des Calabres, d’où rien ne sortait avant l’arrivée
de la'locomotive. En 1865, les chemins de
fer méridionaux n’ont transporté que
45,000 tonnes de céréales et 47 mille tètes
de bétail; maintenant ils transportent 168
mille des premières et 208 mille des secondes. Le chemin do fer sollicite la production, dans ces contrées fertiles, mais
stérilisées par la vaine pâture et les lalifundía du moyen âge. Aujourd’hui; elles
SC transforment fjar les méthodes modornés
de culture; la vigne, l’olivier et le coton
envahissent l’espace et le bétail qu’on y
élève, ces grands bœufs aux larges eornes
et à la charpente de buffles, sont jetés
par le chemin de fer sur le reste de l’Ualie
et jusque sur les marchés de la France et
de la Suisse.
ANNONCES.
r*RA.L,Y.
ncoLe paroissiale mcaiile.
Honoraires fr. 625. — Savoir ; 500 fr. de
la Commune et 125 fr. de la Table.
Adresser sa demande, le plus tôt, au
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uniijue, au-contre de Saint Jean.
S’adresser à M. J. François Gay LuserneSaint Jean.
Les personnes qui désirent .se procurer
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— Un vol. 12”, broché fr. 2 25, franco
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ROSINA kl fille aux myrtilles. — Joli vol.
in 12”, fr. 3 25, franco 3 40.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pigoerol, Impr. Chiantore.