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Que toutes les choses vraies, honnêtes, |ustes, pures, aimables...» idig-nes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
La cruciian de la chair.
IL
Gai. V, 24.
« Ce qui est né de la chair est chair ;
ce qui est né de l’esprit est esprit » dit
notre Maître et Sauveur. Crucifier la
chair ne veut pas dire faire souffrir le
corps et développer l’intelligence, le goût
artistique etc. Crucifier la chair signifie
crucifier tout ce qui appartient à notre vieil homme, y compris, et même
spécialement, ses facultés intellectuelles
et morales, ses désirs, ses affections, ses
convoitises. L’antithèse n’est pas entre
le corps physique et les facultés morales; l’antithèse -est entre chair et
esprit, entfe vieille créature et nouvelle
créature. Ce que nous devons crucifier c’est la vieille créature.
La crucifixion portait avec soi deux
■terribles conséquence inévitables: d’abord une vive souffrance, et ensuite
un profoi^d mépris.
Il n’y avait presque pas de mort plus
douloureuse que la crucifixion; et il
n’y en avait pas non plus de plus méprisée. On ne pouvait crucifier un citoyen romain; la crucifixion était réservée aux prisonniers de guerre, con
sidérés comme des lâches, et aux esclaves, considérés comme créatures
inférieures.
Crucifier notre vieille créature si*
gnifie donc l’exposer à la souffrance
et au mépris; l’abandonner à la souffrance et au mépris.
Il peut s’-agir aussi de souffrance physique, mais généralement les circonstance de nos temps imposent au chrétien bien plus de souffrances morales
que de souffrances physiques. Le chrétien qui crucifie sa chair ne peut pas
être un homme que le monde satisfait,
un homme qui trouve que tout va bien
dans le monde ; da’hs le monde, j e veux
dire dans ce que Jésus appelle le inonde,
le monde avec ses coutumes et ses institutions, le monde avec son esprit mondain. L’esprit du chrétien ne peut à
aucun degré s’accorder avec i'esprit
du monde; s’il s’accorde, alors cela
montre ou devrait lui moiftrer qu’en
lui ce n’est pas la vieille créature qui
est crucifiée, mais la nouvelle créature, en admettant que la nouvelle créature existe en lui. Le chrétien qui ne
souffre pas del’a lutte incessante entre
son esprit et l’esprit du monde peut
être assuré que sa chair se porte très
bien et qu’elle n’est pas du tout crucifiée.
Et en second lieu, le mépris. Nous
nous sommes ^réjouis ces dernières
années de ce que le monde nous a admirés, que nos autoptés civiles , parlaient de nous avec'nombre d’éloges.
Moi, je le déclare, je m’en suis affligé,
j’en ai été mortifié.
Malheur à vous lorsque les hommes
parleront bien de vous ! Le mépris, voilà
ce que le chrétien peut s’attendre du
monde, ce qu’il doit s’attendre du monde,
ce qu’il doit prétendre du monde. Je
n’aime point les louanges du monde,
j’aime son mépris; je veux son mépris.
Je ne veux pas qu’il m’appelle délice
du genre humain, comme il appelait
Titus le destructeur du temple de Jérusalem; je veux qu’il m’appelle; haine
du genre humain, comme il appelait
les chrétiens primitifs qui sc refusaient
à s’unir à ses oeuvres et à sou esprit.
Je veux souffrir ariec Jésus, être méprisé avec Jésus, être cfucifié avec Jésus; voilà qui est douloureux, mais
voilà aussi qui est délicieux, car c’est
la ressemblance avec Jésus, c’est la
conformité avec Jésus, comme dira'it
Saint Pa'ul.
Ceux qui ont crucifié la chair, la
vieille créature, sont ceux qui obtiendront le grand prix, les grandes et précieu^s promesses, la participation, oui
la participation à la nature divine. Lès
exaltations suprêmes au.x suprêmes
sacrifices.
Je me trouvais eif voyage avec deux
officiers de marine du même grade. L’un
d’eux me fit remarquer sur la ipanche
de* r autre plusieurs signes distintifs
auxquels je ne comprenais rien. --- Comment ne les avez’vous pas aussi? lui
demapdai-je —- Je n’ai pas souffert
comme lui, me dit-il; j’ai eu un service
bien plus calme et tranquille.
Et alors l’autre, celui qui portait ces
distinctions, me raconta plusieurs anecdotes au 'sujet de ses souffrances, de
ses blessures, des risques mortels qu’il
avait courus nombre de fois; je frissonnais rien qu’à l’entendre, pendant
que lui étgit glorieux et rayonnant en racontant. Ce qui autrefois
avait constitué sa souffrance, constituait maintenant sa grande jouissance.
Crois en Christ et tu seras- sauvé.
C’est là leiondement de l’Evangile. Mais
il faut bâtir sur le fondement. Tu es
sauvé, c’est bon; mais pourquoi n’aspirerais^tu pas à un haut degré dans l’échelle des sauvés? Tous ne seront pas
sauvés au même degré, au même plan,
au même niveau; il y a salut et salut,
tâche de monter plus haut.
Et pour monter plus haut il n’y a
qu’un chemin: s’abaisser. C’est une disposition de Dieu et nous n’avons rien
a y redire:
« Celui qui s’abaisse ^era élevé; celui
qui s’élève sera abaissé ».
C’est une disposition de Dieu. Et
elle est très juste, très sage, très noble.
• Gius. Banchetti.
EPHEMERIDES VAUDOISES.
27 Août t68g.
Après le glorieux tombai de Sak
bertrand, les héros de lalîenfrée avaient
passé le -Dimanche à Pragela.
Le lendemain, après avoir franchi,
en combattant, le Col du Pis, ils étaient
descendus dans le vallon de Macel jusqu’à la niiande de l’Ortiaré.
Surpris par la nuit et la pluiç, les
granges à demi découvertes leur avaient
offert un pauvre abri. Cependant, craignant que la Balsille ne fût occupée
par des troupes, ils passèrent la nuit
sous la pluie, entretenant des'feux pour
se sécher quelque peu.
Le.jour venu, le onzième de leur
marche épique, Armand et le siens descendirent an Cio’ dal mian et de là à
la Balsille. N’y' trouvant personne, ils
s’y délassèrent une grande partie de la
journée et purent se réconforter en
faisant cuire quelques-unes des 600
brebis, qu’ils avaient prises la veille
au Vallon Crô."
Les voilà fionc chez eux, -après -avoir
traversé toute la Savoie, renversé une
armée française et mis en^fuite les
troupes piémontaises. Mais les dangers,
les fatigues et les privations avaient
été tels que plusieurs pensèrent à déserter. Un dauphinois ay'ant demandé
la veille à un officier vaudois un louis
(for pour aller voir son pays, il lui avait
été répondu qu’il ii’y avait que de la
poudre et des balles pour qui pensait
à abandonner l’entreprise.
Mais pendant la nuit, une vingtaine
de déserteifrs, la plupart français,
réussirent à s’esquiver. Mal leur en
prit car, arrêtés sur terre de France, on
leur fit tirer au sort pouf être, un tiers
eni'ôlés dans Farmée et sans cesse exposés au premier feu, un tiers pendus,
un tiers envoyés aux gaièresl On connaît les noms de deux vai^flois, qui furentparmi ees derniers: J. Pierre Bonnet
des Jouyes d’Aiigrogne, qui y mourut
après dix-huit ans de travaux forcés,
et David Douvier, du Villor,libéré après
vingt-quatre ans.
Pendant que les vaudois prenaient
leur repas à la Balsille, un parti de
36 ennemis, qui descendait du col du
Pis sans savoir où les vaudois avaient
passé, tomba entre leurs mains.
Vers le soir, nos héros descendirent
à Mapel pour y passer la nuit; mais une
partie poussa jusqu’à Salse afin d’être
prêts à conquérir, le lendemain, les vallons de Rodoret et de Pral, t
UNE VOCATION.
Lorsque les habitants des autres
■villages de la vallée parlaient du nôtre
on voyait se dessiner ânr leur visage
l’expression d’un sentiment de compassion et on sentait, qu’ils nous considéraient comme des malheureux à bien
des égards. « Ils ont du bon air et une
excellente fontaine » disaient-ils et ils
semblaient presque laisser comprendre
que Pair et Peau constituaient notre
principal aliment, puisque le blé croissait chez nous bien misérable et chétif
et les pommes de terne très souvent,
lorsqu’elles étaient arrivées à un certain degré de croissance^ s’arrêtaient
et n’avaient plus la force d’aller en avant.
Mais ces critiques fortunés ajoutaient
toujours: «Toutefois il faut le reconnaître ils ont un ancien qui en Vaut dix,
et c’est vraiment un grand piivilège
que d’avoir un homme comme Jean
Pierre pour vous conseiller et vous guider ». La renommée de notre ancien
avait franchi les frontière» de notre
paroisse et était, arrivée jusqu’au gros
bourg où nous descendions une fois par
semaine faire notre marché, de manière
que lorsque notre J ean Pierre y arrivait,
le panier de beurre au bras il y avait,
toujours quelqu’un qui le montrait au
voisin en chuchotant, tout comme dans
les villes avec les députés et le» grands
avocats.
IVIais Jean Pierre ne s’en apercevait
pa» même et passait avec son sourire
tranquille et modeste qui lui gagnait
tout de suite la sympathie de ceux qu’il
Rencontrait. IP n’est pas facile de dire
les raisons de l’influence profonde que
l’ancien exerçait dans le village et en
général au sein de la paroisse. Je pense
que la note fondamentale de son caractère devait être la bonté, une bonté
poussée aux dernières limites, une charité qui croyait et supportait et pardonnait Vraiment tout.
Les bavardages, les médisances passaient sur la roche adamantine de son
optimisme comme la brise du printemps
passe sur les rochers du M. Cournour
sans les ébrécher ni les écailler; il ne
voulait croire -au mal que’ lorsqu’il le
voyait de ses yeux et même alors sa
grandi^ confiance et son espoir chrétien
le soulevait tout de suite des tristesses
qu’il avait devant lui, vers les visions
glorieuses au milieu desquelles son âme
aimait à vivre et qui lui donnaient sfe
grande paix. La victoire absolue j»de
Christ sur le mal était la pierre fondamentale de sa foi et le règne effectif
et réel de Dieu dans le monde, une certitude que les triomphes momentanés
du péché ne pouvaient ni diminuer ni
détruire.
Parfois j’essayais de discuter avec
lui et je portais les doutes et les incerlitudes de notre foi moderne en contact
avec son ancienne grande foi. Et je lui___
disais: «Mais, Ancien, vous ne pouvez
pourtant pas admettre que la guerre
et les haines, qm ont une part si grande
dans notre vie sociale et nationale, nous
permettent de croire que Dieu règne
réellement dans le monde? » Il répondait;
« La guerre et les haines et les péchés
des hommes sont dans Ses mains et il
sait ies faire plier selon Sa volonté:
Celui qui a créé les deux et la terre si
merveilleusement beaux ne peut pas
voir son œuvre arrêtée par la médian.ceté d’une poignée d’hommes ».
— Mais, j’objectais, malgré ça le
bien, c’est à dire la volonté de Dieu, ne
réussit ,pas à triompher dans le mondéT
— Elle triomphera, soyez-en sûr,
peut-être dans 100 ans peut-être dans
1000,elle triomphera; aujourd’hui même'
elle triomphe malgré toutes les apparences.
Le secret de son magnifique optimisme et de sa foi calme était,précisément r^abseace, d’impatience. 11 avait
acquis, en vivant'au milieu des champs
et en nourrissant sa pensée avec les pages de la Bible un peu de la patience di
vine pour laquelle looo an» sont comme
un jour et iLsentait profondément que
ce n’est pas nous, misérables créatures
d’un jour, qui sommes responsables..^ ■
de l’œuvre divine dans le monde, mais
que fout est dirigé par Dieu et que nous
sommes seulement appelé« à accomplir
jour après jour, dans notre petit milieu,
le devoir qui est placé devant nous,
sans trop nous préoccupe^ des résultats.
L’ancien Jean Pierre était à peu près
pauvre comme les autres habitants du
village. On parlait souvent,, de Voulo
dans laquelle Etienne aurait renfermé
l’argent qu’il ramassait avec son incroyable amour du gain et son avarice
incorrigible mais personne n’avait jamais jjarlé de Voalo de l’ancien; on savait au contraire qu’à l’occasion de N ^ël,
il avait l’habitude de se débarrasser des
quelques sous qu’il possédait en les distribuant à »eux qui étaient plus pauvres
que lui. Il y avait même des personnes
qui trouvaient qu’il éxagérait dans sa
passion de l’économie à tel point que
sa fille Hélène, une belle jeune fille de'
20 ans, avait dû porter'pendant tout
l’hiver autour de sa ecâffe un vieux ruban fané parce qu’elle ne trouvait pas
l’argent pour en acheter un neuf. Mais
J ean Pierre ne se troublait pas à cause
de ces petitesses et le cœur de sa fille,
malgré quelques petits déplaisirs de ce
genre, restait avec lui : elle sentait que
l’amour de son père était comme un
lac tranquille et profond, comme le
petit lac du Lauzon caché au milieu des
montagnes, et qu’en lui elle aurait toujours pu trouver un domc et sûr repos.
-Jean Pierca., était ancien depuis 15
ans, depuis l’année que sa femme était
morte et on peut bien dire que l’amour
dont il avait aimé Amélie il le .reversait
maintenant sur les habitants des trojs
villages qui constituaient son quartier.
^ A peine âpprenait-il qu’il y avait un
rasdade dans une maison, il accourait;
il s’approchait du lit dè son pas calme,
tranquille; il souriait et son sourire
éveillait une douce lumière dans les
yœux fatigués par la fièvre.
L’ancien montrait son grand bon sens
en ne s’arrêtant que quelques minutes
s’il sentait que le malade avait besoin
de repos et en causant au contraire pour,
une bonne demi heure, s’il s’apercevait que l’esprit de son frère avait un
plus grand besoin de soins que son corps.
Il ne parlait pas aux malades de vaches,
de foin, ou du Conseil Communal; il
leur parlait de Dieu: parfois je cherche
à me rappeler et à disposer dans un
ordre logique les choses que j’écoutais
de ses lèvres à l’occasion de quelques
visites à des malades auxquelles j’assistai, mais je n’y réussis pas; il n’y.avait
pas d’ordre da.nsi son discours, il m’y
avait pas une suite de pensées. L’ancien était comme un enfant qui retourne
à la maison après une magnifique fête
et veut tout raconter à sa mèse et sous
l’impressicn encore vive de# choses
qu’il a vues, fait allusion à un détail et
à 'an autre et s’enthousiasme et com-.,
muniq'ue son enthousiasme à sa mère
qui l’écoute.
.La gloire de Dieu dan^ les deux, daiis
la forêt, dans les fleurs des prés, dans
les sauts joyeux des petits agneaux et
Son amour infini envers son peuple en
tout temps! envers nos pères et envers
nous du tillage, l’infinie grandeur de
Christ qui réunit les extr.mités de la
. terre, dans ses bras sur la croix, passaient
ttevant nous dans une suite d’images
saisissantes tandis que l’ancien parlait. Fuis il priait, clebout, à côté du
malade, en demandant pour lui lâr guérison « si telle était la volonté du SciI gneur », richesse.de gloire et de consolations d’En Haut.
Tandis qu’jl sortait, les'parents l'accompagnaient jusqùe sur la porte et
j’ai vu souvent des larmes sillonner furtivement le visage d’hommes forts et
robustes.
dant l’hiver il arrivait après souper
avec sa fille chez une famille et ÿ passait la soirée; s’il y avait quelque malade dans son quartier il s’empressait
d’en avertir le pasteur, à tel point que ce
dernier disait en riant que les nouvelles
de nos villages, qui étaient les plus éloignés de la cure, étaient toujours celles
qui lui arrivaient les premières. Et que
de bien ne faisait-il pas avec quelques
bonnes paroles échangées le long de la
route.
Il rencontra un jour Suzanne des
Ormeaux qui se plaignait à, causé de
quelques petits malheurs qui lui étaient
arrivés et semblait presque vouloir se
plaindre de Dieu qui « n’aurait pas
dû... ».
— Suzanne, lui répondit l’ancien,
avez-vous jamais compté tous les bienfaits que vous aùez reçus, de Lui ? Suzanne s’éloigna en réfléchissant et en
murmurant au fond de son cœur : « Il
Il me serait impossible de dire tous
lès moyens dôBt l’ancien se servait pour
accomplir son ministère; souvent pen
a raison ».
Un autre jour l’ancien vit George
qui, n’ayant que très peu de terres à
lui, allait travailler dans les mines de
l’autre vallée. Georges lui dit que quelques jours auparavant, des ouvriers
de la plaine s’étaient moqués de lui
parce qu’il était vaudois et l’avaient
appelé avec mépris barbet.
— Georges, lui dit l’ancien en le
voyant fâché et humilié, n’avez-yous jamais lu le récit des persécutions .des
anciens vaudois? Donnez gloire à Dieu
parce qu’ils ne peuvent plus que vous
insulter.
11.
L’ancien Jean Pierre avait été jusqu’à l’âge de 40 ans un homme bien
différent. Non pas qu’il y eut jamais’
rien à di£c à l’égard de son honnêteté
et de son s-irieux, mais, .comme disait
Barbe Daniel des Ormeaux qui en ^4
ans passés au village avait vu bien des
choses et aimait à ,en parler, « notre J ean
Pierre était alors un peu trop sauvage ».
À ce qu’on disait il avg;it alors un caractère très timide, à tel point qu’il ne trouvait pas de plaisir dans la compagnie de»
autres et semblait jouir seulement au sein
de la solitude.
On m’a même raconté que, chaque
Dimanche après midi, on le voyait partir tout seul pour la montagne, tandis
que les autres personnes du village se
cherchaient pour causer un peu ensemble. Et là-haut, il errait au milieu de»
grandes forêts, sans un but, en cueillant
de' temps en temps une fleur, en se remplissant les poumons de cet air excellent, en s’arrêtant à boire à la source cachée au milieu des pré_SRie-'la montagne.
II semblait complètement heureux:
parfois des garçons qui allaient cueillir
des myrtillesIeVoyaient de loin et étaient
frappés par la lumière de joie qu’il y
avait sur son visage; mais il ne s’arrêtait pas à causer avec eux; un petit
mot en passant et voilà tout.
Jean Pierre était juste et honnête,
dans toutes ses relations, mais on sentait en lui une fierté mal dissimulée
qui le faisait souffrir à l’idée de devoir
dépendre de quelqu’un. Une fois, sa
femme avait 'eu besoin de peser un
morceau de beurre et avait demandé
la balance à une voisine. Jean Pierre
n’avait rien dit, mais la semaine suivant (on était au mois d’Août) il avait
été cueillir un grand panier de framboises, l'avait vendu au marché et
avait acheté avec cet argent la balance
qui lui manquait.
J’ai souvent pensé que cet invincible sens d’indépendance et cet amour
de la solitude devaient représenter,
sous ufie forme exagérée, l’instinct naturel du montagnard grandi au milieu
des vastes solitudes, habitué, depuis l’en-,
fance, aux profonds silences de la nature, à regarder en face les cimes, à
affronter seul leurs pièges et leurs dangers. Et peut-être, à côté de cet instinct,
il y avait chez J ean Pierre un autre sens
qu’il avait hérité de ses pères, un sens
également fait de fierté et d’indépen-
2
làÊm
"■TârtBBâmâwB^slspémisesse^^
W &"
^^î^dence, le sens des peuples persécutés
qui, pendant ,^des siècles, opt dû fuir
^r i ’ devant la violence et, dans le silence et
^ la solitude, ont fortifié leur âme. ' _
t'î,' AinsiIJean Pierre avait vécu jusqu’à l’âge de 40 ans, seul et isolé, même
' *„'■ ' au milieu de ceux qui l’aimaient. Seu■y lement sa^femme, la bonne Amélie, de. vait avoir compris la richesse de ses
¡rf sentiments; une fois, en effet, tandis
: qu’elle causait avec quelques amies
près de la fontaine du village, elle fit
^ comprendre . combien elle regrettait
;, que son mari ne se fjît jamais fait connaître tel qu’il était vraiment.
‘ Il devait être, à en'juger par les apparences, un homme religieux; il ne
manquait jamais aux cultes, faisait la
prière à la maison; ses prières étaient
étranges, il ne demandait jamais rien
~ pour lui ou pour sa famille, sauf que Dieu
les guidât toujours sur le sentier de la
vérité et les fît croître de connaissance
en connaissance. Ses prières, n’avaient
pas la note de la supplication, mais'
seulement celle de la repentance et de
l’adoration; son sens de repentance
semblait même éxagéré à quelques personnes du village (évidemment plus
superficielles que lui) qui, sachant que
Jean Pierre était ùn homme droit et
observateur des Commandements du
Seigneur, s’étonnaient qu’il sentît le
besoin de demander avec tant de force
le pardon divin. On avait au village
l’impression que la religion de Jean
Pierre était quelque chose de triste et
de sombre, plus semblable aux graves
pages des prophètes, qu’aux paroles
pleines de lumière du Christ.
Il arriva pendant ce temps que l’ancien du village vint à mourir et l’on
commença à lui chercher un successeur. Barbe Daniel me racôhta .qu’un
jour le pasteur, en passant, -s’arrêta
dans la cour de la maison des Ormeaux
où se trouvaient trois ou quatre hommes
du village. Il leur demanda: «Eh bien
à qui pensez-vous pour ancien.’» Il
n’y avait pas beaucoup de choix paraît-il. Quelques-uns, qui auraient eu
la maturité spirituelle nécessaire, étaient
vieux ou malades; à l’égard de quelques autres il y avait eu quelque chose
à redire dans le passé; Jacques de la
maison des Chênes aurait eu les qualifications morales, nécessaires, mais il
n’était pas homme à l’intelligence très
■eveiUée.
Enfin Barbe Eüe dit: «Il y aurait
un homme qui ferait un excellent ancien mais je crains qu’il n’acceptera
pas à cause -de son caractère. Ce serfiit
Jean Pierre d.
,— Oui, répondit le pasteur, il a la
foi et la bonne conscience, mais, ajoutat-il après un istant, un ancien doit anssi
être le serviteur de ses frères».
Tous s’éloignèrent ce soir là avec la
persuasion que J. Pierre ne serait pas
arrivé jusqu’au point de servir ses
frères.
Quelques semaines après, une Commission de personnes du quartier se
rendit chez lui et lui exprima sa décision de le nommer ancien s’il eût accepté. Ils reçurent immédiatement une
réponse gentille mais bien décidée, un
non qui n’admettait pas de discussion.
Que faire? Ils décidèrent d’attendre
que les évènements leur indiquassent
un nouveau chemin et leur décision
fut sage.
« Ce fut alors — me dit Barbe Daniel,
qui faisait revivre devant moi ces heures agitées et solennelles dans la vie
de notre petit village — que la bonne
Amélie, sa femme, tomba malade. Nous
ne sûmes jamais de quelle maladie,
parce que le médecin fut appelé trop
tard et arriva quand elle était d^j \ morte.
« Tout de suite une famille du village
prit chez elle la petite Hélène et trois
femmes se rendirent chez Jean Pierre
pour lui demander de l’aider à soigner
la malade.
«Il hésitait; ma femme alors, qui
^ était bien plus âgée que lui, prit la direction de la maison. On porta une
paillasse dans la cuisine et, tandis
qu’une femme veillait, il y en avait toujours là une autre prête à aider en cas de
besoin. Elles passèrent ainsi 5 jours et 5
nuits, en changeant continuellement les
compresses froides sur le front d’Amélie,
en lui mettant sur la poitrine des emplâtres et en lui donnant à boire des
tisanes de camomille pour lui permettre
de dormir. Jean Pierre, pendant tout
ce temps, se tenait près d’elles pour
les aider, veillait à ce que le feu fût
toujours allumé, portait de l’eau, du
lait... Ses grands yeux pleins de sympathie ne quittaient pas un instant sa
femme et exprimaient l’immense angoisse qui le déchirait.
« Puis les forces de la pauvre femme
commencèrent à faiblir, sa respiration
se fit plus pénible. It comprenait. On
voyait, quié les lueurs de l’espoir diminuaient dans ses yeux et qu’il se soutenait
seulement par la force de la volonté.
Un matin elle l’appela des yeux et II
-vint poser sa tête près de la sienne.
«Elle prononça quelques mots, de sa
voix faible qui semblait faite de soupirs.
Puis son visage s’illumina d’un magnifique sourire qui ne la quitta plus
jusqu’à la fin.
« Pendant toute cette journée et
le jours suivant Jean Pierre resta assis
dans un coin, la tête entre les mains,
jusqu’à ce qu’on l’avertît que l’heure
de l’ensevelissement s’approchait; il
se-leva alors, changea ses habits,“ peigna
sa barbe et ses cheveux; quand il parut
sur le seuil de la maison il était de nouveau tel que nous -l’avions toujours
connu; il écouta en silence les paroles
et les prièrés du pasteur, suivit en,^ silence le cercueil que les jeunes gens du
village portaient et, la tête découverte,
près de la fosse, écouta les paroles si
solennelles par lesquelles, dans notre
simple rite vaudois, nous rendons à
la terre ce qui est de la terre. Quand le
service fut fini, ü regarda autour de lui ;
il y avait là plus de 200 personnes qui
avaient voulu lui témoigner leUr affection ; il senÿt en cet instant combien
nous tous nous l’aimions. 11 serra la
main à tous, pendant que nous sortions
du cimetière.- Quand il s’approcha des
trois femmes qui avaient soigné Amélie
pendant sa maladie, ses yeux eurent
un étrange -éclat et il dit lentement :
« Vous m’avez enseigné ce qu’est l’amour que nous devons avoir ènvers
nos frères ». .
« Il sortit le dernier du cimetière,
prit un sentier à travers les champs et
se dirigea vers les grandes forêts de
la montagne. Le soir il ne rentra pas à
la maison. Nous le vîmes arriver seulement le lendemain, quand le soleil
était déjà haut, sa figure était fatiguée, défaite, mais il y avait dans ses
yeux une nouvelle lumière d’espoir et
de paix. Nous comprîmes alors que
là-haut, au milieu des montagnes, J.
Pierre avait combattu une grande bataille et, avec le secours de Dieu, avait
vaincu..»
III.
De cette bataille ni Barbe Daniel ni
les autres ne pouvaient parler parce
qu’ ils ne l’avaient pas vue. Et pourtant j’aurais tellement aimé éh connaître les détails, en revivre avec
émotion les phases.
Qu’avait-il trouvé là-haut, le montagnard? Quelle voix avait résonné à son
oreille? Quelle était le mystère de cette
nuit d’agonie entre une fosse fermée et
l’éveil de la conscience d’une nouvelle ^
grande œuvre?
Un jour je marchais avec l’ancien
et nous montions vers le' châlet où il
tenait ses vaches pendant l’été. Quand
nous arrivâmes près d’une source, nous
nous assîmes. J e pris mon courage à
deux mains.
— Ancien — lui dis-je, ce n’est pas
par curiosité, mais parce que les expériences religieuses d’un frère peuvent
toujours nous aider sur le chemin de
la foi; qu’est-ce que Dieu vous révéla,
la nuit qui suivit l’enterrement de votre femme
11 passa sa main sur son front et me
répondit :
— Je ne sais pas où j’allai; je marchai toute la nuit et il y avait des voix
qui combattaient en moi et me faisaient terriblement souffrir; elles ne
me laissaient pas un moment de repos.
Il y avait une voix forte et itère qui
me disait : « Un autre lien qui t’unissait
à la terre est brisé; rentre maintenant,
plus que jamais, dans ta solitude, ne
vis plus au village mais monte à ton
châlet; Æ y passera des semaines, sans
voir personne, seul avec ta douleur et
ave£ la nature qui te comprend ».
Et il y avait une autre voix douce et
gentille qui protestait; « Il y a encore
ta fille : tu dois lui montrer maintenant
encore plus d’amour qu’auparavant;
tu ne peu pas la sacrifixer dans la solitude, elle qui aime les personnes du
village ».
Les deux voix btttèrent longuement
ensemble. Quand la première lumière
de l’aube parut à l’horizon, elles
se turent enfin. Et alors je revis toftf
à coup la scène du cimetière, toutes
CCS personnes qui me tendaient leurs
mains pour me dire leur sympathie.
Je revis les trois femmes qui avaient
soigné ma bpnnc Amélie jusqu’à la
fin, avec tant de douceur et de patience.
La voix douce me dit; «Ils le firent
parce ce qu’ils t’aimaient, tous, tous,
dans le village, t’aimentT».
Alors je rac remis»^en chemin vers
les cimes et plus le soleil montait, plus
je m’élevais aussi; U y avait en moi,
je m’en souviens, comme un désir de
m’enfuir loin de cet amour qui avait
saisi mon cœur. Je voulais être libre,
indépendant, en présence de l’arhour
comme eii présence de la haine, seul.
toujours 'seul. *
Je montai, je montai-encore, jusqu’à ce que j’eus dépassé les derniers
mélèzes, les derniers prés et je me retrouvai dans la zone de montagne où
la végétation cesse.
Mais la vision du cimetière et de ces
trois femmes me poursuivait et la voix
douce me répétait: «Ils t’aiment, ils
t’aiment ». •
Alors mon âme se souleva. « Et toi
pourquoi fuis-tu? »
'L’amour avait vaincu. Je me jetai
à terre, au milieu des roches et je priai
longuement le Dieu d’amour, notre
Père; je lui demandai de me montrer
ma route.
Il me répondit en faisant passer de
vant mes yeux la scène de l’Evangile qui
nous montre Jésus lavant les pieds de
ses disciples. Je compris alors: Il se
fit le serviteur de ses disciples par amour.
J e saisis en cet instant le sublime drame
d’amour de sa vie, comme je ne l’avais
jamais saisi auparavant. Je me levai
décidé à le suivre et à servir à mon tour
jusqu’à la fin.
Et Dieu m’a donné bien plus de joie
de ce que je n’aurais jamais cru.
IV.
— Nous comprîmes qu’il avait vaincu,
me disait en finissant son récit Barbe
Daniel lorsque nous le vîmes s’approcher de Line, la sœur de notre étudiant,qui avaif alors 5 ans ; lui qui n’avait
jamais embrassé sa fille, il la* prit dans
ses bras et lui demanda où était le bon
Dieu. La petite montra le ciel du doigt.
Jean Pierre lui demanda alors combien
elle aimait Dieu et Linaétendit ses bras
pour mbntrer la largeur et la grandeur
de son amour. L’ancien la baisa et lui
dit; «Il faut l’aimer, l’aimer toujours
parce qu’il est Amour ».
Jétais près de la fontaine, il ne me vit
pas. Il continua sa route d’un pas décidé.
Je courus alors chez Barbe Elie et lui
racontai ce que j’avais vu. 11 me répondit; «Cette fois Dieu nous à donné
un ancien, et Jean Pierre sera un bon
ancien ».
Deux semaines après nous tillâmes de
nouveau chez lui pour lui repéter l’invitation à devenir l’ancien de notre quartier. Il nous accueillit avec un sourire et
nous répondit: Je vous remercie et
surtout je remercie Dieu qui me permet de Le servir en servant mes frères.
Depuis ce jour, ü fut le « serviteur
des serviteurs de Dieu »,
D. Bosio.
. .... ^ .. . .. ...
pia à Palerme. Ce ¡.sera, comme on le
comprend aisément, “fine conférence
riche d’inspiration pour notre vie ch^tienne ; nous l’attendons avec impatience
et noqs sommes sûrs qu’un grand public interviendra. A peine nous aura-ton comiiîuniqué le soir et l’heure de la
conférence nous en donnerons commy.nication aux lecteurs.
MasseL N otre réunion traditionnellê
de Dimanche passé au Col des Fontaines
a été favorisée par un temps superbe.
^ Toutes les paroisses du Val S. Martin,
ainsi que celle du Pomaret, étaient largement représentées. Bon nombre de
villeggianti du Perrier, de Pral et de
Massel qui ne professent pas notre foi
se sont unis à nous et ont écouté avec
une attention soutenue les huit orateurs qui se sont succédés à la tribune,
improvisée avec deux troncs de mélèze.
La réunion a été forcément un peu
longue (2 h. V2) ^ cause du nombre des
orateurs qui ont pris la parole, mais
' les 400 personne environ qui ne remplissaient cependant pas le local vaste
et aéré ont été, plus que dans d’autres
semblables occasions, recueilliesjusqu’à
la fin.
MM, P. Chauvie, ancien Gaydou et
H. Tron, en prenant pour textes quelques paroles du Psaume 103, ont adressé
à l’assemblée de chaleureux appels à
la reconnaissance. M. H. Pascal de
■ Pral a parlé du rôle qu’ont eu nos montagnes dans l’histoire de notre peuple".
Elles nous parlent de la foi héroïque de
nos pères et de leur zèle: aimons-les !
M. F. Kostan de Sienne, avec sa verve
et sou humour bien connus, a intéressé
l’assemblée sur notre œuvre d’Evangélisation. M. J. H. Meille, en des termes
• émus et émouvants, s’est adressé â la
jeunesse. Ses paroles, venant, du cœur,
n’ont pu qu’aller au cœur de nos jeunes
gens et des nos jeunes filles et porteront, avec l’aide de Dieu, des fruits
bénis. M. Pascal missionnaire a parlé
de l’œuvre des missions au Lessouto
et M. D. Pons a donné d’intéressants
détails sur l’Egypte et sur l’œuvre d’évangélisation parmi les italiens au
Caire. Total: bonne réunion, une des
meilleures, croyons-nous, que nous ayons
eues depuis bon nombre d’années.
H. Balme.
■ CHRONIQUE VÄUOOISE.
IHig-GIggailD g Sigglalgmalgtalilgsl gataggiati
di Torre Pcllicc.
Il Ministro della Pubblica Istruzione
.dispone che a favore di studenti militari ed ex militari delle Scuole Medie c
Normali, abbia luogo una sessione straordinaria diesami di licenza di 1° c di 2”
grado, divisa in due turni, l’uno dai 20
al 30 Settembre e l’altro dal 20* al 30
Ottobre.
Al 2° turno potranno essere ammessi
soltanto coloro (militari o non) che dinlostreranno di non aver potuto partecipare al 1° per gravissimi motivi o
per impedimenti derivanti dal servizio
militare.
Questa sessione straordinaria è l’ultima che viene concc.ssa a questi candidati. Per essere iscritti a tale sessione
i candidati dovranno farne domanda
in carta legale al Capo dell’Istituto, corredata dai necessari documenti scolastici e militari.
Torre Pellice, 23 Agosto igzo.
Il Capo dei due Istituti : G. Magoiore.
Angrogne. Le Camp Uiuonist' de
la Vneh':re malgré le mauvais temps
a eu un vrai succès; 25 personnes y
ont pris part et ont passé une délicieuse semaine au milieu de la bonne
humeur et de la joie, la s conffrences
qui ont pn être tenues ont ^'té pleines
cî’inspiration et de ferveur et nous en
remercions vivement M'ff. Falchi, Piero
jahier, Jean Meüle et Monastier. Dimanche 15 Août le v n rable pasteur
mithodiste, de .Padouc,. M, Bonifazi
âgé de fig ans, tint un culte auquel
participèrent les cainpistes et des vithggianti. Nos vives f licitations au
Prof. Attilio Jalla qui a organisé Iccamp.
On espère de pouvoir en avoir un
autre l’an ne prochaine.
La Tour. Le cultode Dimanche passé
a été présidé par M. G. Fasulo pasteur
de notre seconde, église de Milan.
— M. le prof. G. Rostagno est en train
de préparer une conférence qu’il donnera D. V, pendant la semaine du Synode (6-10 Septembre) sur l’œuvre
évangélistique de feu M. Georges Ap
Chronique poliüqae. '
Il y a eu cette semaine dans la
Pologne un revirement de scène. Tan-'^
dis^que jusqu’à présent les Polonâlal
étaient battes par les Russes et ceSH
derniers étaient presque arrivés- à la*
Rome. L’ensevelissement du Sénateur Soulier a été présidé par M. le
prof. G. Rostagno ami de la famille.
Quoique il y ait à cette saison très peu
Ee sénateurs et de députés à Rome toutefois un bon nombre d’amis tint à
être présent dans cette triste occasion.
Le Gouvernement était représenté
par les Ministres Facta et L. Rossi, le
Sénat par son Président M. Tittoni.
M. Rostagno présida le service funèbre dans la grande salle de la bibliothèque de la maison Soulier; il y eut ensuite un second court service au cimetière. A ce qu’on nous raconte les conversations du public qui prit part à la
cérémonie roulaient surtout sur la rectitude morale de M. Soulier. « Ce n’était
pas un homme de nos temps » disaiton; et c’est là certainement le plus bel
hommage que M. Soulier eut pu désirer
et c’est en même temps un magnifique
liommage à l’influence de l’Evaiigile.
- — A propos de M. Soulier il s’est glissé
une faute dans notre article nécrologique de la semaine passée. M. Soulier ne suivit pas les cours de Théologie à Florence mais à Genève où il prit
en même^temps le diplôme de Docteur
eu philosophie.
capitale de la Pologne, Varsovie, ceS'>'
derniers jours lés Polonais, sous la di-'S ^
rection de quelques généraux français ’
et de leur chef Pidsulsky, ont pris vi- ■
goureusement l’offensive et sont en"
^ train de repousser l’ennemi. La bataille'*
est déjà assez éloignée de Varsovie et
plusieurs villes ont été délivrées. En „
attendant les délégués des deux peu- ?
pies sont' ensemble à Minsk et discutent ‘
mais jusqu’à présent ils ne sont arrivés ,
à aucun résultat positif.
— MM. Lloyd Georges, le Premier
Ministre Anglais, et M. Giolitti ont eu
le 22 et le 23 cour, une entfevue à Lucerne. C’était la première fois que ces
deux hommes d’Etat se rencontraient
et, à ce que disent les correspondants
des journaux, leurs conversations ont
eu un ton de grande cordialité. Ils ont
discuté des principales questions du
moment et ont enfin rédigé un bulletinpublic qui a l’intention de montrer que
le point de vue anglais et celui italien
sont parfaitement d’accord.
Les deux premiers ministres ont été
surtout animés par le désir de contri- ^
buer à pacifier le monde et ont envoyé '
un appel aux Russes et aux Polonais,
afin qu’ils cessent leurs luttes. « Les
Gouvernements anglais et italien —
disent-ils —- sont alarmés par ces conflits et sentent qu’ils ne peuvent porter
au monde qu’une plus grande misère
en tenant ies autres peuples du monde,
dans un état d’agitation continuelle.
Jusqu’à ce que ces conflits ne soient,
cessés il ne peut pas y avoir de développement de l’agriculture et de l’industrie et les prix des denrées se maintiendront élevés ».
!
Nous recommandons vivemerii à nos
lecteurs, qui connaissent la langue espagnole notre hebdomadaire Vaudois d¿VAmérique du Sud le Mensajero Val-dense. Ce journal paraît chaque 15 jours,
et contient toutes les nouvelles concer-'
nant nos colonies Vaiidoises de F Ur uguay
et de la Rép. Argentine.
On peut s'abonner au Bureau de ¿’Echo
des Vallées pour le prix de L. 20 par an.
Nous annonçons en même temps à nos
abonnés de l'Amérique du Sud que l’Administration du Mensajero Valdense
[M. D. M. Dalmas, Estación, Tarariras)
a gentiment accepté de recevoir les abonnements à ¿’Echo des Vallées {L. 8 par
an) et de nous les (rasmetlre.
1
-1 f
Pour L'ÉCHO.
Report I ■ 572.50 :
Bertalot P., Cannes » 1,50 :
Quelques abonnés de Vuldese » 195.— ■ ■
Soulier Daniel, Provo City '> 37.— i
Forneron Pablo, Entre K'ios » 50,— .
Navache de Grant, S. Ja- cinto Aràuz » 22,—
Total L. 878,
COMUNICATO.
CONCORSO 14 borse di studio per
orfani di guerra di condizione civile disagiata iscritti a scuole secondarie e superiori. - i
L’associazione Nazionale fra gli insigniti di onorificenze ed i decorati al
valore avente sede in Milano piazza
Duomo, 25, ha testé bandito un concorso per l’assegnazione di N° 14 borse
di studio da L. 500 cadima.
A tali borse possono concorrere tutti
i giovani del Regno .terre redente c colonie die siano orfani di guerra, o appartengano ^ famiglie di condizione
civile disagiata in causa della morte
pr«'matura del padre, siano iscritti in
una scuola secondaria o superiore tlel
Regno e dimostrino spiccata tenden^.a
c passione agli studi.
La«domanda dovrà essere presentata
entro il 15 Settembre p. v. alla sede della
Associazione. Per ulteriori informazioni
gl'interessati potranno rivolgersi alla.
Segreteria del ComitatoProv. Orfani di
Guerra. R. Prefettura, Piazza Castello,
N® II. piano 2'^ nelle ore pomeridiane di
ogni giorno feriale.
Il Soiioprejcito : Sacchi.
Abhonnements payés et non quittancés.
Gaydou TI., Lyon — Barus Est.,
Torino (2° sem. 1920) — Eynard Pierina^ Torre Pellice (3® mois) — Odin
J., Angrogne (2. sem. 1920 et i. sem.
1921) — Tellini Dina (2. sem. 1920) —
Gay L. Enrique, Rosario Tnla (2. seni.
1920 et 1921) — Coisson Luigi, Torino
(z. sem. 1920) — Soulier Elise, Marseille
— Bleynat Albert, S. Germano (2. sem.
1920 et I. sem 1921) — Boimous Catt.
Marseille — Pellettier G., Marseille —
Forrieron Pablo, Entre Rios (19201930)
— Navache de Grant S., Jacinto Aràuz
(1921) — Balinas Alice, Château de
Jaugy (2. sem. 1920 et i. sem. 1921) —
Long H. M.me,New York (1921) —
Avondet Pauline, Prarostino (id.) —
Bartoli prof. L., S. P. di Arena (2. sem.
Î920) .— Tonni Victor, Rorà —■ Tourn
Félix (id.) — Sell ift'er Rosa, La Sarraz
(1921) — Long Margarita R. de Jacinto Aràuz (z. sem. 1920 et I. sem.
1921) — Breuza Felipe, Id, (id.) —
Long Julio, Id (id.) — Armand Pilon
Aug., Villa Alba (id.).
" Q
1
C
D. Bosio, Rédacteur-Rf.sponsahle.
Torre Pellice - Imprimerie Alpine
ON DEMANDE, pour Pension
Milan, bonne CUISINIÈRE et FEMMEî
dkCHAMBRE,deconfiance. S’adresser,!
avec bonnes référances, à Mme Tourn,!
Cappella Battista - Torre Pellice.