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Quatrième Année.
30 Août 1878
N. 35
LE
ËCHO DES VALLEES VaÛDOISES
Paraissant chaque Vendredi '
7ous me sereg témoins. Actes 1, S. «Swirani I(t vérité avetfia charité. Ep, 1, 15.
PRIX D’ABIîONNEMENT PAR AN Iialid . - • . L. 3 Tous les pays de rUnion de poste , . . » 6 Amérique ... » 9 On s'abonne: Pour yinférievr chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Peilìee. ' Pour ^Eccíérìeî¿rs^u ¡Bureau d'Ad- j miniscration. Un numéro séparé: 10 centimes. Annonces : 25centimes par ligne. Les envniè d'argent se font par lettre recommarfdée ou par mandats sur le Bureau de Ae- rosa Argentina.
Pour lu RÉDACTION adresser ainsi: A la Direction du Témoin, Pomaretto (Pinerolo; Italie. Pour i'ADMINISTRATION adresser ainsi ; A l’Administration du rcmoin, Pomaretto (Pinerolo) ItaliOj
S O m tma i r*e.
Une rectiflcatioD. — La lutte iotérioure.
- Correspondance. — Du respect. — üd
jugement hasardé. — Oui, monsieur,
non, monsieur. — Pensées
. mi RECTIFICATION
II faut être juste avec tout le
monde, particulièrement avec ceux
qui ne le sont pas avec vous. En
rapportant le fait de ces deux jeunes
fillesjuives que leur père ne pouvait
parvenir à se faire rendre ni par
les religieuses, auxquelles il les
avait confiées, ni par le tribunal
auquel il avait recouru, nous
avons laissé supposer , comme
nous le pensions nous môme, que
cet israélite s’était simplement
rendu coujfable d'imprudence en
confiant à des nonnes l’éducation
de ses filles dont il n’avait pas
l’intention de faire des catholiques. Une correspondance du Journal de Genève donne à ce sujet
des renseignements plus positifs
et qui placent cet incident sous
, un jour nouveau. Le père dont il
s’agit, réduit à la misère par inconduite ou revers dans le commerce, offrit ses filles et luimême pour grossir les fameux
deux cents raillions dé catholiques,
soit qu’il ne valût pas davantage
soit que les acquéreurs aient abusé
de sSkdétresse pour l’avoir à meilleur marché. Je fait est, à ce que
l’on assûre, qu’il n'ohtint des trafiquants que la maigre somme de
350 livres italiennes. Mais les
deux petites filles étaient placées
dans un couvent, et il avait ainsi
plus de liberté pour se donner
parti Ses coréligionaires de Livourne vinrent à son aide, mais
comme cela se conçoit à la condition que ses filles seraientjretirées
du couvent pour être élevées dans
la religion, de leur père. C’est
alors que le père fit les démarchés dont il a été parlé, et qu'il
obtint enfin que ses filles lui fussent rendues.
Il va sans dire que nous n'avons
aucune sympathie pour ce père qui
fait trafic de ses enfants; nous
ne disons rien de ses croyances
car il a prouvé qu’il n’en a d’au-
2
-274
-4
1
cune sorte. C’est, à ce qu’il semble, un de ces misérables pour
qui rien n’est sacré et qi:! pour
satisfaire 'leurs paedoiis , ni reculent devant aucune turpitude, de
ces bûrames que 1’ on reucontre
malhoureusemenl un peu partout
et à tous les de'grés de l’e'chelle
sociale
Ce qui nous intéresse, dans
toute cette triste affaire, c’est le
fait du marché conclu et du prix
d’achat payé à ce drôle.
Ainsi donc ces mêmes hommes
qui depuis trente ans ne cessent
d’accuser les évangéliques d’acheter à prix d’argent, tous ceux qui
se laissent gagner à l’Evangile quoique jamais ils n’ayent pu alléguer
un seul fait à l’appui de cette
accusation, ces hommes à front
d’airain auxquels on a cent fois
appliqué répilhàte de menteurs
et de calomniateurs, ces hommes
'qui, par dérision sans doute, ont
appelé leur organe la voix de la
vérité, ■— ces hommes là achètent bel et bien qui veut se vendre.
Après cela ils ne sont pas si
sots que de n’avoir pas songé à
quelqufe artifice pour se justifier.
Ces 350|livre3 sont une aumône
que le clergé romain qui a toujours été si tendre pour les juifs,
a donné à cet enfant d’Ahraam
dans sa grande détresse!
L4 LUm INTÊRIËUItË
(Première Partie.).
Ce n’est pas sans peine, que
nous devenons des hommes de conviction et de devoir. L’apprentissage de la liberté ne se‘fait pas
tout seul. Nous sommes de pauvres athlètes tant que nous n’avons
pas passé par la lutte intérieure,
tant que nous n’avons pas connu
ses victoires et aussi ses défaites.
Le secret des forts n’est pas ailleurs.
Les forts! Nous ne voyons que
leurs forces: que serait-ce si nous
connaissions leurs faiblesses ! H
importe de les connaître. N’allons
pas nous figurer qu’il y ait des
âmes naturellement indépendantes.
La liberté s’achète comme tout ce
qui a du prix; pas un de ceux
qui la possèdent ne le niera. Ceux
là ont combattu, ils ont souffert,
ils ont failli, ils ont crié à Dieu,
ils ont goûté les amertumes et les
détresses du péché. Quand nous
contemplons le côté radieux des
existences affranchies, la netteté
des principes,^ la simplicité des
résolutions,'Ià”"'aûrlté de la mar
che, la joie du travail, n'allons
pas oublier que ceci est le fruit
d’un rude labeur. Avant la liberté
il y avait Ja servitude sous toutes
ses formes; servitude du cœur],
servitude de la pensée; ces fiers
rebelles ont été de très humbles
sujets, le mal a régné sur eux.
les habitudes perverses les ont
gouvernés, ils ont tremblé devant
les jugements du monde, les railleries d’un imbécile ont intimidé
cent fois leurs convictions naissantes.
Comment se fait-il Qu’ils soient
vainqueurs ? Ils sont allés à la
bataille. La bataille nous déplait
et nous aimerions à triompher sans
avoir lutté, par malheur, cela n’est
pas possible. Par malheur, ai-je
dit? j’aurais dû dire par ¡bonheur,
car la bataille ici est une béné-
3
>■275,
diction. Il est bon, dé se prendre
corps à corps avec ses vices, de
sentir sa» misère et de regarder
en haut. Qui tiendrait lieu dans
notre vie de cette chose excellente,
l’effort? Qui remplacerait l’apprentissage des humiliations, des rechûtes, des progrès lentement et
douloureusement obtenus? Üù. verrions-nous, si ce n’est là, la réalité effroyable de notre coiruption,
la nécessité’ de notre renouvellement ?
Une fois entrés réellement dans
la lutte intérieure, nous ne parvenons plus à nous faire d’illusion
complète. Réciter une formule,
accomplir une pratique, réformer
une habitude, changer un détail,
aucune de ces recettes si vantées
ne conserve la moindre valeur à
nos yeux, Nous avons compris qu’il
s’agit du dedans et que notre
cœur doit être changé. La tâche
du relèvement qui'doit être notre
grande mission ici bas, nous apparaît alors dans sa sublimité et
dans son sérieux.
On m’accusera de répéter ce que
chacun 'sait. — Ce que chacun
sait ! Mais, je ne vois que gens
qui tout en admettant (comment
le nier?) qu'il faut nous occuper
dé notre perfectionnement moral,
se dispensent de mettre la main
à l’œuvre. Rien n’est misérable
comme nos plans de réforme; leur
modestie le dispute à leur impuissanèe. Non content de placer notre
idéal très bas et très près, nous
pensons volontiers que nous y
serons conduits, sans que nous
nous en mêlions, par le simple
développement de nos vertus naturelles, par les expériences de la
vie , par l’abaîssemerit que l’âge
amène, enfin par le progrès qui
se fait tout seul. Que d’existences
d'ailleurs honorables et honorées,
auxquelles il ne manque rien , rien
que le feu sacré , rien que la soif,
que la passion de la liberté morale! On se résigne à' être esclave
on chemine sur les petits sentiers
battus des habitudes honnêtes et
de l’égo'isme qui ne nuit à personne. L’égo'iste sans le savoir est
dévoué à ses heures, remplit les
devoirs qui ne sont pas trop gênants, évite le double excès de la
vertu et du scandale. Surtout il
évite d’entrer en guerre avec son
tyran, d’attaquer ce moi monstrueux qui occupe toute la place
dans son cœur et dans sa vie.
Je ne puis dire l’émotion sympathique et respectueuse qui me
gagne quand je découvre quelque
part une âme qui ne se contente
pas à si bon marché. Noble spectacle que celui-là: l’œuvre de l’affranchissement est commencée ,
peut-être est-elle peu avancé encore, peut-être y a-t-il ici des
orages , des défaillances, des hauts
et des bas, des angoisses et des
douleurs qui font lever les épaules
aux hommes contents d’eux-mêmes.
N’importe, il y a lutte, il y aura
victoire.
Parlez-moi des gens qui visent
haut ! Les grandes ambitions sont
le signe des grands cœurs. Que
me proposez-vous de me perfectionner? Jo me connais : il s’agit
de me refaire, j'ai à refaire (non
pas mes forces seules, bien entendu) mes sentiments, mes pensées, mes habitudes, mes' espérances. J’ai à refaire mon âme et
ma vie ; l'éducation personnelle
n’ést pas moins que cela. J’aspire
4
.278,.
à avoir lo cœur en haut, à aimer,
à me donner, à me détacher, à
briser une à une les chaînes honteuses qui me retiennent, à prendre mou vol vers la région de la
liberté. J'ai besoin de soumettre
mon coeur; j’ai besoin de me nourrir
de pain quotidien , j’ai besoin de
me perdre de vue et de marcher
sur la terre , sans négliger aucun
des devoirs de la terre, sans mépriser aucune de ses joies, mais
la tête dans le ciel. 11 me faut
du ciel dans mes tendresses, dans
mes joies, dans mes douleurs,'
dans mon existence entière transformée et agrandie.
Avant d’avoir repris cette existence au monde, à la frivolité,
à l’égoïsme, aux sentiments mauvais , à rimagirialion corrompue
ii est nécessaire de livrer bataille
et bien des fois à notre paresse
ou à notre orgueil. L’entreprise
demande autant de loyauté que
'de courage. Si nous ne sommes
pas très sincères avec nous mêmes,
les prétextes ne nous manqueront
pas pour triompher avant l'heure,
et pour nous croiser ensuite les
bras.
A, DK Gasparin.
Carrc0pottbance
23 Août 1S78. .
Mon cher Monsieur,
Vous avez bien fait de m’envoyer le
dernier N° de l’Eglise Libre. Vous ne
ie dites pas, mais j’ai compa-is que vous
avez voulu surtout me faire lire son
premier article signé : Léan Pilaite.
Je r.ii lu en ciTet et j’en ai beaucoup
joui, ou pour parler plus exaciement
nous en avons joui ensemble, mon ami
et moi. Notre plaisir est doublé lorsque
nous le partageons. C’est une vraie
musique la langue que parle M. Pilaite
et celle qu’il écrit. Je l’ai entendu
3uelquefois à nos synodes ; je dois
ire que je ne partageais pas toujours
ses opinions et je n’étais pas seul,
mais il était impossible de ne pas admirer la parfaite clarté de celte parole
précise et limpide comme les ruisseaux
de nos montagnes. Il y a assez longtemps que je ne l’ai plus entendu et
ce n’est que de temps à autre que je
parviens à lire quelques N°® de son
journal ; je vous remercie donc beaucoup de celui que vous m’avez envoyé
cl que je vous restitue avec ces lignes.
Vous serez peut-être étonné d’apprendre que je n’ai aucune difficulté
à admettre ta proposition de M. Pilatte
que ; la femme vaut l’homme ; qu’elle
est son égale ; qu’elle est autre que
l’homme, mais nejui est pas inférieure.
J'ai été frappé de celle idée originale
que si l’on pouvait représenter par
des chiffres les facultés de l’un et de
l’autre, Ions les chiffres ne seraient
pas égaux, mais la somme serait la
même des deux paris. — La femme
mariée est subordonnée à son mari
parceqiie Dieu l’a établie pour exercer
l'aqtorilé, miiis elle ne lui est pas naturellemenl inférieure. Les droits de
la femme dans l’église, sous la réserve
de l’autorité du mari pour celles qui
sont mariées, sont, dit M. Pilaite, les
mêmes que ceux de l’homme. Klie peut
être et faire tout ce qu’elle est apte
â être et à faire. L'Ancien et le Nouveau Testament nous montrent des prophétesses, (une Débora juge en Israël
et une Prvscille enseignant l’éloquent
Apollos. De nos temps deux femmes
distinguées M''® de Cnabaud La Tour
et M'“® Elisabeth Fry ont montré une
remarquable aptitude à édifier parleurs
exhortations i{pn pas les enfants seulement , mais de grandes assemblées
d’hommes et de femmes suspendues
à leurs lèvres.
Tout cela est parfaitement vrai et
admirablement dit, mais tout cela ne
détruit pas la règle, au contraire, tous
ces faits la confirment pleinement.
Dieu est riche en moyens et admirable
5
-277...
en conseils. Il se sert non seulement
de Débora pour conduire un moment
c[uelques-imes des tribus d’Israël, mais
il emploiera le témoignage d’une pauvre
jeune fille Juive, esclave à Damas pour
amener à la connaissance du vrai Dieu
le grand général syrien Naaman. Nul
ne l’empêchera d’opérer de grandes
choses par les plus petits instruments.
Mais il me semble que la mission de
toutes les saintes femmes de la Bible
n’a jamais été que temporaire et momentanée, elles n’onl pas eu pour vocation de prophétiser d’une manière
de Dieu pour chanter un beau cantique;
mais comme elle a été sévèrement punie
bientôt après des pensées ambitieuses
que ce don extraordinaire de l’esprit
de Dieu avait probablement fait naître
permanente. La pauvre Marie sœur de
Moïse a été aù bord de la Mer Rouge
remplie pour un moment de l’Esprit
en elle I Hulda la prophélesse n’a parlé
Îu’une fois pour amioncer au bon roi
osias qu’il mourrait en paix sans avoir
vu fondre sur son peuple les épouvantables calamités prédites par la parole
de Dieu.
Dans le Nouveau Testament Elisabeth
et Marie sont, dans une circonstance
extrêmement intéressante pour elles et
d’une importance souveraine pour l’humanité, remplies du Si. Esprit, comme
l’avait été autrefois la mère de Samuel,
et elles louent Dieu dans ces beaux
cantiques, lus dé siècle en siècle avec
tant d’édification. — Mais ni l’une ni
l’autre n’onl continué à prophétiser.
Philippe l’évangéliste, nous est-il dit,
avait quatre filles vierges qui prophélisaienl, mais sans nous rapporter un
seul mot de leurs prophéties, ou de
leurs enseignements édifiants, St. Luc
nous apprend que , dans leur propre
maison c’est non par leur ministère ,
mais par celui d’Agabus, prophète venu
de Jérusalem , que l’apôtre Paul est
averti, une fois encore, des liens et
des tribulations qui l’allendenl à Jérusalem. Priscille et son mari achèvent
en quelque sorte d’éclairer Apollos sur
la nature propre de l’Evangile qu’il ne
connaissait encore qu’imparfailemenl.
C’est ce qui, j’en ai la conviction, a
été fait depuis lors, des milliers de
fois, par d’autres femmes pieuses en
faveur d’hommes qui leur étaient supérieurs à tous les autres égards.
Ce que je veux donc dire c’est ceci:
Le Seigneur n’a pas donné mission à
la femme d’enseigner dans l’Église ;
celle mission il l’a confiée à l’homme.
Ce n’est pas pareeque Ja femme est
nécessairement inférieure en intelligence, en discernement des esprits, en
éloquence du cœur, en amour des
âmes, en persévérance ; à tous ces
égards je crois qu’elle lui est quelquefois
supérieure. Mais si je dois dire ma
pensée, puisée, si je ne me fais illusion , dans la paroie même de Dieu ,
c’est parceqii’il n’est pas convenable
que la femme se produise en public
de manière à attirer sur elle les regards d’une multitude. Les femmes
qui peuvent le faire impunément, celles
qui sont vénérables par l’âge et le caractère , ou par quelque œuvre chrétienne qui les recommande, sont extrêmement rares, tellement rares qu’une
Eglise particulière n’en produit pas une
chaque demi siècle.
Je conclus donc avec M. Pilalie que
la femme a, comme l’homme, le droit
de faire tout ce à quoi elle est apte,
si toutefois elle en sent le devoir et
si elle peut librement disposer d’ellemême. Auprès de la couchette d’un
blessé, du grabat d’un malade, dans
les écoles du dimanche, dans les familles, surtout des pauvres, elle est à
sa place et nul homme ne lui eSt supérieur ni même égal peut-être. Dans
sa famille auprès de ses enfants, son
influence est vitale, personne ne peut
la remplacer. Si elle aspire à Jouer un
rôle dans le inonde, ou dans l’Eglise,
elle descend au lieu de s’élever et
risque fort de perdre en respect ce
qu’elle gagne peut-être en admiration.
Du reste, il me semble que dans les
questions de celte nature , chacun se
laisse déterminer sans s’en apercevoir
peut-être, par ses expériences personnelles et les faits qui se passent sous
ses yeux. Que de mysanlhropes le sont,
devenus pour avoir eu à souffrir de
la part de quelque méchants, et en
avoir conclu avec une injuste précipitation que tous les hommes se valent!
6
-,278».
r.
Souvent .tussi l’esprit de bienveillance
dont un homme est pénétré à un degré
eu ordinaire., a été nourri .et dé/eoppé en lui par les témoignages'd’al'léciion et de bienveillance dont il a
été lUi méme comblé, en sorte qu’il est
disposé à supposer chez les autres les
mêmes sentiments dont son cœur 'est
plein. Un allemand , un russe ou un
anglais vous ont l'éndn quelque très
grand service, ou témoigné beaucoup
d’alfection, il n’en faut' pas davantage
pour vous intéresser à la nation toute
entière, au sein de. laquelle vous supposez qu’il y a une foule d’hommes
pareils à votre bienfaiteur et à votre
ami. L’idéal de la femme, comme l’idéal
de i’homme, n’est autre chose qu'une
femme, ou un homme, que l’on a
connu op que l’on connaît , embellis
par.riuiqginatiqn. et l’affection et auxquels on,attribue toutes les qualités qui
n’ont peuL-ôire jainais été réunies on
une même pei'soouè. A cet êire quelque peu idéal inais qui peut aussi être
une vivante réalité l’on n’.iié,siterail
pas à eopiiertelle uiissioti didicllc ,
tel,miniatère. important, — Mais il ne
serait pas prudent de généraliser et
de dire que toutes les femmes et tous
les hommes de celle condilion, ou
catégorie, ont droit à la même confiance et que l’on peut sans orainte
leur conférer le même mandfit,
X.
Du r«S[)ecl
' Nous relevons d’un article de la Gazzetta Piemontese spr les écoles élémentaifes, les paroles suivantes: « Tandisque le nombre de ceux qui ne savent
pas lire, diminue consumirnent, que
l'on ouvre chaque jour de nouvelles
écoles, que l’on améliore la condition
des régents, en peu de mots, landisque
les apparences nous présentent les
jo.yeuses espérances, la réalité est triste,
la moisson ne corréspond pas à l’aliente
dn cuUivaUuir, Ce que l'on a gagné
en fait d’instruclion, ori l’a perdu on
fait d’éducation, plus de respect pour
la propriété, plus de respect pour les
personnes; la politesse n’a pas fait de
progrès, et il n’y a pas une dignité
plus grande, nu contraire, il y a chez
nos jeunes garçons (giovmoUi) un tel
bouilionnemenl de passions sauvages,
que nous avons des craintes pour l’avenir ».
Si les réflexions du journal piémontais sont justes, ce n’esl pas un
bon signe pour notre patrie. Car le
respect n’esl pas une chose indifférente
comme on pourrait le croire. Plus
d’un individu est tenté de dire: il importe fort peu de saluer les gens ou
de ne pas. les saluer; il n'y a pas
grand mérile à être poli, il est beaucoup plus agréable d’être sans gêne.
Il n’esl pas sûr qu’il y ail avantage à
faire peu de cas du respect et de la
politesse. Car il est facile de prouver
que ï le genre débraillé, est aussi le
geni'é coiTompu <. Celui qiii ne respecte
pas autrui, ne se respecte pas soi-même,
ce qui revient à dire qu’il n’exerce
'pas sur soi une surveillance toujours
iilüe pou rsa propre moralité. Le nianquede respect' est une vraie décadence
morale « Le respect qui s’en va, dit
Naville, c’est une partie de la moralité
individuelle qui est délniile, c’est un
des charmes de l’existence qui disparaît, c’est l’ébranlement d’une des bases
ini|ioi'lanles de la sécurité sociale, c’est
enfin l’une -des causes ou l’un des
symptômes de celle malérialisalion
crois.sanle d’une société au sein de
laquelle , les rapports intellectuels et
moraux s’évanouissent pour ue laisser
subsister que ce qu’on appelle les faits
positifs, fa force et la faiblesse, la
richesse et la pauvreté ».
Le prophète Isaïe met le manque
de respect parmi les signes d’un temps
de ruine et de désolatiqn ». Le peuple
sera rançonné l’un par l’autre, et chacun
le sera par son prochain, l’enfant s’élèvera contre le vieillard, et le plus méprisableconlre celui qui est honorable...
L’impudence de leur visage rend, témoignage contre eux... Malheur à leur
âme ! car ils se font du mal à euxmêmes » Is.UE lit.
Tènons-nousassez compte du respect,
nous vaudois ? Sommes-nous supérieurs à nos compatriotes? Dans bien
7
des cas, il esl à craindre gue non, et
cependant nous avons le meilfeur maître
de respect que l’on puisse trouver, et
que hoti'c Eglise propose à tous les
italiens, l’Evangile. Oui, il n’_y a pas
de meilleur maître que l’Evangile pour
enseigner le respect, car il enseigne
l’obéissance, rhurnilité, la soumission.
Prévenez-vous les uns les autres par
honneur, soumettez-vous les uns aux
autres dans la crainte de Dieu, a écrit
S. Paul. Rendez l’honneur à tout le
monde, a écrit S. Pierre... Ne l’oubLions
pas dans nos familles, dans nos écoles,
dans nos églises, où nous devons obéissance à l’Evangile.'
ui^ .
Précisément parceque nous apprécions hautement le jô'Wrtia!, modéré
mais franchement liberal ,"qni a ressuscité le nom de Risortjimenlo, nous
ne voulons pas laisser passer sans observation quelques expressions d’un
article dû a la plume de l’un de ses
rédacteurs principaux et qui a pour
ùiré i VEglise dans les Etais. Qünni ù
aiBrrrièr t que ce sera l’impérissable
gloire de Léon Xlll d’avoir'' relevé
l’Egd'ise de l’inertie polilique où elle
était plongée sous le fanatisme religieux du Pape Pie IX; que' c’est la
destinée de la papauté de se renouveler; » c’est ce que nous trouvons tout
naturel dan.s la bouche d’un italien,
sachant bien que, par la plus singulière des conlradiclioris, bon nombre
de nos compatriotes, libéraux et intelligents qui n’en veulent pas pour
eux-mêmes, tiennent beaucoup à la papauté, comme à Time des plus grandes
gloires nationales.
Ce qui nous a paru moins naturel
et passablement hasardé, c’est la conviction que l’auléur de l’ariiele semble
avoir puisée dans l’ouvrage de Buckle
et qu’il exprime en ces termes : « la
» réforme protestante n'est pas une
» religion meilleure, mais elle est Une
• religion moindre. La civilisation de
• la France catholique , de la Belgique
» et de l’Allemagne méridionale esl
» bien supérieure à celle de quelques
•*p tir lies de la Suède, de la Norvège et
D de quelques cantons intolérants de la
» Suisse ».
Si rtionorable et spirituel auteur de
rarlicle avait eu le temps et s’élait
donné la peine d’étudier la réfoi’rne
protestante , nous sommes sûr qu’il la
jugerait tout autreuj^eM. 11 reconnaîtrait
même que c’est grâce à la réforme
qu’il peut librement manifester aujourd’hui, par la presse, ses opinions politiqnes et ses croyances religieuses
quelles qu’elles soient. Ce qui oppose an
SÿiitîÙMS une infranchissable barrière, ce
ne sont ni les systèmes philosophiques,
ni une culture liuéraire plus grande ,
ni la négation des dogmes (romains,
ni la mépt’i.sanle indifférence des esprits
forts, ce sont les grantjs principes
religieux mis en évidence par la réforme , ce sont les vérités bibliques
remises en honneur par elle; car il
ne faut pas se lasser de le dire: la
vérité seule peut vaincre et vaincra
infaillibleraenl l’erreur.
Quant au degi'é supérieur de civilisation de lu France, de la Belgique
et de la Bavière comparés, à (^riains
pays protestants , tious per
suadés que c’est là une asser|ion parfailemenl graluile et sans aueun fondemetil. Sans doute il n’y. n pas dans
les contrées montagneuses“, et sauvages '
de la Scandinavie l’exquise politesse ,
l’élégance, le luxe et le coniorr qu'offrent Paris, Munich ou Bruxelles et
une centaine peut-être d’autres villes
de ces pays catholiques. — Mais d’un
autre côté, il n’est pas bien sûr que,
même dans ces superbes villes l’instruction puisse soutenir la comparaison
avec: celle que possèdent les plus pauvres paysans de la Siiède et de la Norvège. El si l'on se donne la salisfaclion de parcourir les campagnes, les
vallées retirées, les hameaux épars eu
France, en Belgique et en Bavière ,
on ne lardera pas à se convaincie que
bien loin d’être supérieure à celle des
pays proleslanls, la civilisation, est infiniment inférieure.
L’intolérance de certains gouvcjme
ménls raciiçaùx de quelques Cantons
de la Süisàa, est une graûdé' èrreur
8
V ♦
el une véritable honie pour ces pa|ii,
protestants. Mais si nous sommes bien
informé , ces hommes qui déshonorent
le nom de chrétiens évangéliques ne
se vantent pas d’un grand attachement
h la réforme. Ce sont les progressistes
de ces pays là, des hommes qui sont
d’ardents amis 'a liberté de faire
eux-mêmes arbitrairement tout ce qu’ils
veulent.
-280—*»
Oui, monsieur. Pion, monsieur.
Un négociant avait besoin d’un petit
commis. Deux jeunes garçons lui furent
recommandés. Le premier traversa le
comptoir en gardant son chapeau sur
la tête, ce qui n’est pas poli. Aux
questions qu’on lui posa, il répondit
par un oui ou un non tout court, ce
qui est encore moins poli.
Le second garçon se découvrit la
tête, et salua très-convenablement en
entrant, et aux premières questions
qu’on lui fil, il répondit; oui, monsieur,
non\, monsieur.
Le premier était le plus fort et le
plus capable de remplir l’emploi pour
lequel il s’offrait, mais ce n’est pas
lut qui fut choisi. Non c’est le garçon
qui av.ail ôté poliment son chapeau
qui eut la place.
Un boD conseil
Ne donnez jamais des soufflets sur
l’oreille d'un enfant. Vous pourriez
non seulement rompre la membrane
du tympan et rendre l’enfant sourd,
mais encore provoquer une maladie
des os de l’oreille, qui serait suivie
d’un cancer toujours mortel dans le
cerveau.
Nous prions chaudement les maîtres
d’école, les parents et d’autres encore
d'y penser sérieusement.
( Eglise Libre).
Pensées.
Quand on verse une liqueur dans un
vase, l’air qu’il contient cède la place
au liquide qu’on y introduit. De même
les hommdi^*â mesure qu’ils se remplissent de véritables biens se vident
de la vanité.
Si on te rapporte que quelqu’un a
dit du mal de toi, ne te justifie pas
de ce qu’il a dit, mais réponds que
cet homme ignorait sans doute tes autres
défauts, puisqu’il n’a parlé que de celuilà. (Epictète).
Zônon disait à ses disciples : Souvenez-vous que la pâture nous a donné
deux oreilles et une seule bouche pour
nous apprendre qu’il faut plus écouter
que parler.
Partout où la croix est plantée, les
religions humaines s’enfoncent et s’abîment : car le moindre effet de cette
auguste religion est de dégoûter de
toutes les autres.
L’amour est le seul véritable interprète des vérités de l’Evangile.
L’Evangile est une œuvre d’amour;
le christianisme n’est que l’amour réalisé sous sa forme la plus pure ; el
comme la lumière de ce monde ne
peut être connue par l’œil, l’amour
ne peut être compris que par l’amour.
Chose admirablel à mesure que nous
aimons davantage nous connaissons
mieux. ( Vinel j.
iVVIS
On cherche pour l’hôpital évangélique
de Milan une bonne domestique, de
30 à 40 ans, pieuse, sachant repasser.
Salaire 20 francs par mois.
Adresser les offres de service ou demandes d’ultérieures informations à
M. le pasteur Turin , via Torino 51,
Milan, ou au pasteur de Pomaret.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Pignerol, Itnpr. Chiautore et Mascarelli.