1
Année Sixième.
2 Janvier 1880
N. 1
LE TÉMOIN
ËCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Pararissant chaque Vendredi
Voui mt i4ret femoinf. AcTits If 8.
iSHÎnawi la. vériié avec la charité. Ep. 1, 15.
PRIX D'ABBONNEMENT Par AN!
Italift . . . - L. 3 j
Tottfi Us pays <3* rUjjîfln |
de poste . . . > <1 I
Amériiine ^ j
n,„ 1_____ . Il üft ou plusieurs numéros »épa- '
On » «bonne . I demandés aïant )e li
Pour 4’J«f«rieiir chez MM. les | rage 10 oeni. chacun. |
pasteurs et lus Mbrairea de | Annonces : 25 centimes par Ugne. :
Torro Pallie«. \l Les envoit d'argent se font par j
lettre recommandée ou par !
mandais sur le Bureau de Pe- \
Pour ]'i?a;iérievrauBur«aud’A(Î- l[
mlQistTfttion.
vosa Arfifentina.
P»ur U RÉDACTION adresser ainsi î A Ta nirection du Témoin , Pomaretto (Pinerolo) Italie.
Pour I'aDMTNIBTRATÎON adresser ainsi : A TAdininiatratioii du 2'émonj, Pomaretto iPineroloJ Italié,
î?ï O mwoL a 1 r .
O Eterpel ! j*ai atlpudu ton salut. —
Minuit sonne! — Colonie <iu Rosario.—
Lisez !■ - Uo fils puni. — Il viendra. —
Un pont. — Un guide. — Semaine de prié"
res. — Revue politique.
0 Eleroel! j'ai attendu ton salut.
■ f
Gen. xi.i.\ , 18.
■iHf:
Le patriarche sait qiihl
ne cotnmeritièra pâs une nouvelle
année et qu’il touche à la hn de
son pèlerinage terrestre. Il n’est
même plus question pour lui ni
de mois, ni de jours, ni d’heures
peut-être ; dès qu’il aura achevé
de prononcer sa bénédiction prophétique sur ses, fils et de leur
donner ses commandements , ^il
expirera et sera recueilli yers ses
pères. Il a interrompu sa bénédiction forcément, peut-être, pareéque la respiration lui manquait,
oq.bien volontairement pour rendre
up dernier-témoignage de la foi
qui l’avait soutean'j au milieu de
ses rudes épreuvésjfet qui en ce
'moment mêmëTeiiii>lissait son cœur
d'espérance paix.
Sans doute il n’avait rien exagéré en disant à Pharaon * que
les jours des années de sa vie
avaient été courts et mauvais »,
mais il aurait pu, s’il l’avait jugé
convenable dans cette première et
courte entrevue'*%Arèü- le'.puissant
roi d’Egypte, ajouter encore, que
TEternel, le Dieu de ses pères
avait été avec lui pour le garder
et le protéger.’ ^
Ce qu’il n’a pas dit alors, il
l’exprime une dernière fois sur
la terre, entouré de ses fils et
probablement aussi d’un grand
nombre de petits-fils. C’est son
secret qu’il leur révèle, son legs
le plus précieux qu’il ajouté à
la bénédiction individuelle prononcée sur chacun d’eux. O Ètevnel J fai attendu ton saîut. Cela
veut dire, sans doute aussi qu^rl
a attendu de. l'Eterriel son secours
dans la détresse, et qu’il Fat.
tend encore en ce moment suprême, où il va entrer dans la
vallée de l’ombre de la mort. Éegond et de Wette avant lui, ont,
en eifet, traduit: «j’attends ton
secours ». Mais tout en admettant
2
que celte ide'e est renfermée dans
le passage, nous pensons que ce
serait une parole [bien faible et
bien terne dans la bouche d’Israël mourant. Ce n’est pas le secours seulement qu'il a trouvé
auprès de son Dieu et qu’il en attend encore , c’est la délivrance
même, la plénitude de la délivrance
des épreuves de la vie, des souffrances corporelles , mais surtout
des angoisses du péché. Le secours , dans la sens ordinaire du
mot, n’est rien sans le salut, aussi
tout secours venant de Dieu prépare et accompagne le salut, ou
bien il en découle comme de sa
source naturelle. — C’est parceque. Dieu avait aimé et choisi
Jacob avant qu’il fût né, qu’il le
met à l’abri des rancunes et des
violences de son frère Esaü et de
son beau-père Laban. C’est parcequ’U l’a gratuitement aimé qu’il
se laisse vaincre par lui près du
torrent de Jabbok dans cette nuit
mémorable dont Jacob gardera un
éternel souvenir. — Si plus tard
même il doit rencontrer plus d’une
fois encore de mortelles angoisses,
il saura en qui il a cru et il attendra avec confiance la délivrance
venant du Dieu de ses pères, devenu son Dieu Sauveur. Depuis
le jour où son âme a été délivrée,
il sait, lui aussi, que ni l's^ffliction,
ni l'angoisse, ni la nudité, ni le
péril, ni la mort, ni la vie, ni
rien dans la création entière , ne
pourra le séparer dp l’amour, que
Dieu lui a témoigné.
Jacob a t-il reçu de Dieu une
vue bien claire et bien distincte
du Sauveur promis à son aïeul
Âbram et en qui il était béni lujmême? C’est ce que l’on ne peut
pas plus affirmer que nier. Une
chose est certaine c’est que le
patriarche attend le salut de
Dieu comme une grâce et non
point comme une chose due, comme
un don gratuit, saisi par la foi,
— comme c’est aussi par la foi
qu’il bénit ses fils et les fils de
Joseph.
Quel a été notre but en inscrivant
cette parole en tête du Pn° d’une
nouvelle année de notre modeste
journal ? Tout d’abord d’exprimer
notre propre sentiment de dépendance absolue de notre Dieu Sauveur et d’inébranlable confiance
en son secours dans le besoin ,
secours que jamais nous n’avons
attendu en vain. Nous désirons
ensuite et de tout notre cœur
que, pour chacun de nos lecteurs,
la parole de Jacob devienne une
devise et un j^ot d’ordre dès le '
commencement de cette année,
car à cette condition , nous osons
leur promettre que tout ce qu’ils
rencontreront sur leur roule, que
toutes les dispensations, du Seigneur à leur égard concourront
ensemble à leur véritable bien.
Ceux qui ont coutume parüïii nous
de passer les dernières et les premières
minutes de l’année dans le recueillement et sous le regard du Seigneur, *
liront avec intérêt comment la congrégation de Spurgeon a fait l’an dernier
ce passage solennel d’une année à
l'autre.
Minuit approche ; les fidèles accou-.
rent au temple en foule ; une pendule
est en vue de l’assemblée ; le prédicateur est à son poste et le culte commence- On chaittùi on pr>6, on lit la
Parole de Dieu; puis le serviteur de
3
/Nr'^^.^WuV«
Dieu adresse à l’assemblée une exhortalion qui peut aussi édifier nos lecteurs, et dont voici la conclusion:
«Maintenant, chers amis, puisse la
^u'Ace du Seigneur vous être accordée
(le telle sorte que vous sentiez tous
le besoin de donner vos cœurs à Dieu
ce soir meme
Gela peut paraître une chose de peu
d’importance pour nous que de nous
réunir ici à cette heure. Mais veuillez
écouler un instant le tiotac de celte
pendule ( Le prédkaieur s’atrête et au
milieu d'n» silence solennel, chacun
enimd dtsiiMcÎemejii le tic-lac de la
pendule ) Chaque coup que vous entendez, dit le prédicateur, est le bruit
des pas de la mort qui poursuit chacun
de nous, L'éternité s’avance. Celle année sera écoulée dans quelques minutes ; une nouvelle année lui succédera. Qu’en ferez-vous, chers amis ?
Où passeCez-vous l'année qui va venir?
Vous passez le temps sur la terre ; où
passerez-vous rélernilê ?
— Dans le ciel, dit quelqu’un.
— Dieu le veuille! Mais rappelezvous que le ciel n’est que pour les
enfants de Dieu. Puissiez-vous apprendre ù leliemem compter vos jours que
vous en ayez un cœur rempli de sa»gesse ! Savez-vous que chaque lieitre
qui s’écoule vous approche de lariombe,
(lu jugement et de rélernilé? Notre vie
,se précipite avec la rapiditêd'un torrent,
bien que plusieurs ne s’en aperçoivent guère. Quelle sera la lin (Je ceux
qui n'obéissent point ît l’Evangile de
Dieu !
Nous n’avons plus que très peu de
temps ù passer sur la terre, puis viendra la fin. Oh ! si l’on savait combien
plusieurs ici sont près de leur fin ! 11
peut y avoir ici tel jeune homme qui
n’ait plus que peu (Je mois à vivre,
et qui dépense son temps dans le péché
dans-la dissipation, ou dans le vice.
Oh ! prenez garde , jeunes arnis, le
temps est précieux ! et moins il vous
en reste, plus il est précieux. Paisse
le Seigneur vous enseigner à fuir la
colère à venir, et à chercher un
refuge dans le ciel I Puisse un ange
placer sa main sur votre épaule et
vous crier : Sauve ta vi* , ne regarde
point derrière loi et ne l’arrête on
aucun endroit de la plaine ; sauve-toi
sur la montagne, de pour que lu ne
périsse.
Apprécions un inslanl le pouvoir du
silence, et qu’il plaise à chacun de le
garder rigonreusemenl, en laissant libre cours à ses pensées. ( Il manque
deux minuleft à minuit. Il rèç/ne dans
le temple un profond silence qui n’est
interrompu que par quelques sanglots
étouffés provenant de cœurs repentants
qui soupirent après le salut. Minuit
sonne, et le prédicateur continue I. Vous
êtes à présent, chers amis, là où vous
n’avez jamais élê, comme vous ne serez
jamais'plus, quant au temps, là où
vous avez été ce soir.
Maintenant, chers frères , je vous
souhaite une bonne et beureuse année,
dans le sens le plus élevé de celle expression. Puisse le Seigneur répandre
sur vous sa saillie bénédiclion , faii e
luire sa face sur vous et vous donner
sa paix ! Puissiez-vous recevoir giâce
sur grâce dans le cours de l’année
que nous venons de commencer .sous
le regard du Seigneur ! El puissionsnous, comme église, comme membres
de l’église, comme iniuislres, comme
anciens, croîire en foi, en espérance
et en charité! Que le Seigneur vous
accompagne avec sa précieuse bénédiction, aji nom et par les mérites de
son fil.s bien-aimé. Amen I
(mm DU Ros\Kio
ün nous communique et nous publions avec plaisir la lettre suivante
de M. Armand Ugon pasteur de la
paroisse du Rosario. Nos lecteurs verront avec autant de satisfaction que
noms en avons éprouvé noiis-mêtues,
que si les (liiTicullés ne manquent pas
plus là bas qu’ici, la plus jeune de
nos paroisses est sur la voie de donner
plus d’un bon exemple à ses sœurs
aînées, surtout pour la libéralilé dans
les contributions. — Une chose nous
a surpris et nous ne savons comment
nous l’expliquer; c’est que, en parlant
(les rapporls de la commission d’Evan-
4
— 4
gélisalion et de la Table qu’il a lus
avec tant d’intérêt, M. Ugoii ne mentionne pas la lettre que le dernier
Synode a chargé son bureau d’adresser en son nom à notre lointaine paroisse et qui est partie de Gênes par
le paquebot postal du V octobre.
A moins que la Table n’aît ellemême reçu quelque communication ,
ce que nous ignorons.
RéJ.
('olonia Valdense Noveznbre !S7!>
Cher ami,
Vous avez mille fois raison de me
reprocher de ne pas vous donner assez
souvent de nos nouvelles. Cette fois ,
croyez-moi, c’est pour des motifs fort
plausibles, mais trop longs à énumérer
que je ne vous en ai pas envoyé. Le
réséda que nous a apporté François
Gautier notre dépiUé au Synode, est
là en ileur sous mes yeux, et je ne
vous en ai pas accusé recéplion , non
plus que des rapports de la V. Table
qui m’ont fait le plus giand plaisir.
Le Comité en temps et lieu, à triple
exemplaire , m’a fait tenir son beau
rapport. C’est toujours avec le plus
grand bonheur que je reçois des nouvelles d’un pays , d’une église et de
personnes éloignées, jmais aux quelles
je liens par des liens que la distance
n’affaiblit [certes pas. N’étant qu’impartaitement informé de ce qui se dit
et se fait sans êtie imprime, je lis
les rapports plus attentivement que
je ne les lisais deux ans passés, en savourant complaisamment tout ce qu’ils
contiennent de bon.
.l’étais enlr’autres impatient de connaître le résultat de la discussion sur
le pareggiamento du Collège. — C’est
une chose excellente , quoiqu’en didisenl les timides, que nos jeunes
étudiants soient dorénavant obligés de
se pourvoir de la licence gymnasiale
avant que d’entrer en philosophie.
La mort d’Andreetti- m’a surpris et
peiné. J’approuve de tout point ce que
le Témoin a dit de lui. L’Fglise a
perdu en lui un de ses plus fidèles
ouvriers. A une grande persévérance
il unissait une fermeté remarquable
et une simplicité, une candeur presque angélique.
Ici les affaires vont leur petit train
ordinaire. A paî t quelques misères,
que vous devinerez aisément si vous
n’avez pas tout à-fait oublié mes précédentes lettres, on peut être content
de la marche de l’église, tant pour
les écoles du dimanche et de la semaine que pour la bienfaisance et les
frais de culte. Des comptes qui ont
été présentés à l’assemblée d’église il
résulte qu’il a été collecté dans son
sein la somme de 15.000 fr. Pour des
vaudois habitués à ne donner pour
de tels objets que des bagatelles, souvent.même rien du tout, ne trouvez-vous
pas que c’est quelque chose, beaucoup
même ?
La confiance en l'administration revient peu à peu grâce au soin que
je mets à rédiger et à porter à la
connaissance du public notre budget
annuel. (Jue de personnes qui se sont
laissées aller à juger sévèrement d’autres administrateurs me respectent pour
le compte passable des entrées et des
sorties que je leur mets sous les yeux!
L’assemblée qui a examiné les comptes
de 1879, — et c’est là aussi un signe
iavorable, — quoique très animée, a
été très-pacifique, tandis que les autres étaient toujours plus ou moins
orageuses, les meilleurs personnes faute
d’éducation se laissant aller à des propos blessants aux quels il était difficile de ne pas riposter. Je désire viveinent imprimer un annuaire de 1879,
fort nécessaire, vu que chacun souhaite s’assurer par lui même si ses
souscriptions ont été enrégistrées.
A mon arrivée je faisais tort, je
l’avoue, aux enfants et aux jeunes gens
d’ici, en pensant qu’on tirerait difficilement d’eux quelque chose de bon.
S'ils n’avaient que bien peu d’instruction, c’est qu’ils avaient été laissés à
eux-mêmes. J’ai pu me convaincre celle
année qu’ils sont capables de faire des
Çrogrès autant que leurs pareils des
allées, et qu’ils sont soigneux, rangés,
assidus et obéissants. Ayant sous les
yeux ma chère école paroissiale, j’en
puis parler avec connaissance de cause.
Les enfants qui l’ont fréquentée n'ont
5
'J ■»><\>vvvv>rirfVVTrfwwvvwwv%i".'V'.fvvwvvwvvvt/wv>r'
ni cassé une vilre, ni gàlé un banc,
ni barbouillé une table, ni gaspillé
une seule des briques et des pierres,
qui ont attendu des mois dans le préau
qu’on eût collecté les Tonds nécessaires
pour les mettre en œuvre. Celle école,
complément indispensable des écoles
do quartier, a pris racine dans le sol
de la paroisse; sans être soutenue par
aiicun fonds, elle a fait face à tontes
ses dépenses et terminé son année
d’épreuve par un en-caisse d’environ
100 francs.
Nous avons célébré à la lin de l’année scolaire une fêle de promotions
avec atloculions, récitations et distributions de prix qui ont coûté près de
120 francs. L’assemblée vivement intéressée surtout par les récitations,
— car c'était la première fois ,qu’un
enfant ouvrait la bouclie en pareille
occasion, •— a cordialement remercié
les maîtres des écoles et leur directeur , qui tous ont été très sensibles
à celle attention, et se sont promis
de donner, l'an prochain, une édition
de celle fêle revue, corrigée et augijieniée.
Les élèves de l’école du Dimanclie
ont fait, eux aussi beaucoup de progrès
et se sont assez vile disciplinés. La
grande dilïicullé c’est, comme chez
nous, d’avoir des moniteurs qui soient
pénétrés du sérienx de leur lâche.
Quelques-uns qui sont des hommes
faits, s’occupent ou ne saurait plus
aclivemenl. J’ai constaté rie visu que
nos écoles du Dimanche ne sont en
rien inférieures aux écoles méthodistes
de Montevideo, qui passent ponr Irèsllorissanles. Elles auraient grand besoin
d’un harmonium pour acheminer et
aider les enfants à chauler, leurs voix
étant en générales fausses et faibles.
Nous n’avons pu, faute d’argent, avoir
de fêle pour elles; mais un' Evangéliste méthodiste qui est venu nous visiter ayant amené avec lui une lanterne
magique, a procuré à ces enfants un
spectacle instructif à la fois et divertissant, dont bien entendu, ils n’ont
pa.s manqué de parler bien longtemps.
Il m’a fallu dernièrement me rendre
à Montevideo, car l’on voulait tout
simplement nous enlever notre cime
lière, ce qui ne nous va pas du tout
dans un pays, où de fait et par la loi
l’Etal a une religion qui est la catholique, bien connue pour sa fanatique intolérance. Le gouvernement central est
animé des meilleures disposilions.mais
les autorités subalternes perverlissenl
le droit a qui mieux mieux. Le dictateur Latorre, maintenant président
constitutionnel, au moyen de quelques
aliidés, a nettoyé le pays des vagabonds
qui l’infestaient; l’ordre et la tranquillité régnent partout, jamais les
colons n’ont autant joui de ces deux
précieux joyaux. Quoiqu’on n’ail jpas
encore levé tous leurs griefs on s’occupe d’eux et on les protège contre
les pirateries des autorités locales. Le
ministre de l’Intérieur fa écoulé ma
plainte, et m’a promis d’y faire droit
et d’accorder un subside à nos écoles.
Enfin nous pouvons cueillir dans
le jardin quelques fruits aux arbres
que nous avons plantés. Nous commençons à comprendre que nous profilerons du travail de nos mains. Les
Heurs manquent ici , par la raison
qu’on ne donne aucune attention à ce
qui n’est pas d’une utilité immédiate.
Mais avec les fleurs voici venir cet
abominable insecte auquel conviennent tous les qualificatifs que le bon
Lafontaine donne à l’âne des animaux
malades de la peste, et auquel ici
on donne le nom poétique de bidon
Colorados. Quelle vermine que ces bicios ! J’arrive d’une promenade, où
j’ai dû passer parmi de hautes herbes
mais de toute la journée je n’aurai
plus un moment de repos. Comme ma
femme et mon fils en souffrent les piqûres encore plus que moi, on se figure sans peine les singulières scènes
que l’été nous préjiare.
Il nous est arrivé des Vallées une
41)® de nouveaux colons qui ont été de
suite logés chez des parents, des amis
ou des connaissances. Grâces soient
vendues à Dieu, le pain abonde ici, et
personne de ceux qui en ont ne se
refuse â le partager avec ceux qui n’en
ont pas et qui ¡d’ailleurs ont quelque
envie de travailler. Les nouveaux arrivés se félicitent de leur heureux
voyage et de la réception fraternelle
6
quijleur a été i'aile. La récolle celle année
encore paraît devoir êlre excellente ;
les apparences que nous avons sous
les yeux sont pleines des plus belles
promesses.
A la vue des précieuses bénédictions
que nous accorde le Père des lumières
nous noiis sentons pressés de lui demander (et nous vous prions instamment de vous unir à nous ), qu'il
augmente notre reconnaissance et notre
désir de recbercber le royaume des
cieux et sa justice.
Voire alïeetionné
D. Armand-Ugon.
LISEZ [
Celui qui s’entretient avec le ciel
est un cbrélien utile à tous ceux qui
l’entourent. — Le mondain ne parle
que du monde , le politique que des
affaires de l’étal, le savant que de la
science Immaine, le chrétien formalisle
que de ses observances et de ses pi aliqnes, l’homme dont le cœur est dans
le ciel parle du ciel. Comme ses paroles
sont douces et salutaires ! Comme ses
discours sondent et pénétrent le cœur !
• Sa doctrine tombe comme la pluie,
sa parole distille comme la rosée,
comme la pluie menue sur l'herbe
tendre, comme les ondées sur le gaxon , landisque scs lèvres invoquent
le nom du Seigneur et annoncent la
grandeur de son Dieu -.
Les pieux entretiens sur le ciel sont
.semblables à t’huile précieuse , qui,
versée sur la tête de Jésus, remplit la
maison de son parfum. Tous ceux qui
l’approchent eiiiressenlcnl les heureux
effets. Heureux le troupeau qui possède un ministre en communion avec
le ciel ! Eleui'eux les enfants et les serviteurs^ qui ont un père ou un maître
qui mène une vie céleste! Heureux
si vous avez un ami dans ces mêmes
dispositions qui veille sur vos voies,
qui vous Ibrldie dans votre faiblesse,
qui vous ranime dans votre langueur,
qui vous console par les moyens avec
lesquels Dieu l’a si souvent consolé
lui-même! C’est lui qui animera la
llamme de voire vie spirituelle, et qui
amènera votre âme à Dieu. Allez en
sa demeure, asseyez-vous h sa table;
il donnera à votre âme une nourriture
spirituelle; voyagez avec lui, et il hâtera vos pas vers le ciel ; si vous lui
faites tort , il vous pardonnera , se
souvenant que Christ lui a pardonné
ses énormes trangressions ; si vous
vous emporlez , il sera doux à cause
de la douceur de son divin modèle.
S’il se fâche avec vous, il se réconciliera bientôt, quand il se souviendra
que vous devez être poiir tou jouis
amis dans le ciel. C’est là le vrai chrétien , qui rend heureux et meilleurs
tous ceux qui l’entourent.
(Baxte. Ls repos des saints J.
U» Es pittfi.
Un jeune homme de très misérable
apparence, malade et couvert de haillons frappa un jour à la porte d’une
boulangerie et demanda un morceau
de pain pour apaiser la faim qui le,
lorlurail. Le boulanger crut se rappeler d’avoir vu aulrefois ce même individu et lui demanda s’il ne s’appelait
pas X“* qui possédait jadis une jolie
fortune et une grande maison,
^ C’élait le même en effet, et lorsque
Te boulanger lui pariant avec alîection
lui demanda comment il avait été réduit à une si grande misère.
— Ah ! Monsieur, je souffre à cause
de ma mauvaise conduite envers ma
pauvre mère. Lorsqu’elle devint veuve,
je fus assez misérable pour désirer sa
mort afin de pouvoir enirer plus vite
en possession de sa fortune. Mais lors
que ma mère fut rnorlc , je ne pus
avoir ni bonheur, ni prospérité. Vivant dans la dissipation, j’eus bientôt
consumé tout l’héritage et me trouvai
réduit à la mendicité et malade par
suite de mes excè.s. Hélas ! Que n’ai je suivi les bons coii.seils que me donnait ma mère et les enseignements de
la Parole de Dieu.
Honore ton père et ta mère ( o^est
le premier commandement qui ait une
promesse) afin que lu sois heureux ,
et que Lu vives ioiigiemps .sur la terre.
(Ephes. VI, 2, .^).
7
• A »h <»jMV'>'»'VihAAAA/VHj'■V.
ii viendra
Les joiii naiix d’Amérique rapporlenl
fin’iin soir un jeune liornmo dil à sa
mère de vouloir bien préparer le souper et qu’il serait de retour dans peu.
Qu’il ait été tué accidenlellenienl ou
qu’il se soit noyé en allant à bord
d’un vaisseau ; c’est ce qu’on n’a jamais pu savoir. Mais voilà (rente ans
qu’il manque de la maison.
El voilà (rente ans aussi que sa
bonne mère lui prépare chaque soir
le souper, inet son couvert et approche
sa chaise de la table en l'ace de la
sienne. Elle fait cela en disant ; « Il
viendra. Il viendra bien un soir ou
l’autre ■.
Ce trait nous rappelle que nous ailendous aussi notre Rédempteur qui
viendra quand on n'y pensera pas. Il
semble qu’il tarde; mais il viendra
et tout œil le verra.
Prépare toi pour aliei' à la ronconire
de ton Dieu ('Amos iv, 12).
Un pttiil
Un voyageur est parvenu sur les
bords d’un grand fleuve, qu’il doit
traverser pour aboutir à une grande
et magnifique cité située de l’autre
côté. 11 y a devant lui un beau pont,
solide et bien construit; mais au lieu
de le franchir et d’arriver au terme
de son voyage, cet homme s’assied
sur une pierre et n’avance pas. Quelqu’un arrive et lui dil:
Bonjour, voyageur, voulez-vous
venir de l’autre coté de l’eau ?
— Oui.
— Venez donc avec moi, et nous
traverserons le potu.
— Non; moi je ne veux rien savoir
de ce pont, j’attends plutôt que toute
l’eau ait coulé,'puis je passerai à sec.
Son inteiioçuleur s’qn va donc tout
seul et dil à part lui : voilà un fou
qui pourrait traverser le fleuve en une
minute, et qui veut se passer dt^pont.
Il attend l’écoulement des éanx , qui
n’auront fini de couler qu’à la fin du
monde.
Il en est malheureusement d’autres
insensés qui* n’arrivenl jamais dans
le Canaan céleste et dans le séjour
des bien heureux, parce qu’ils refnsenl de passer par le pont que rioii.s
a jeté celui qui est le chemin, la vérité et la vie, et sans le quel nul ne
saurait parvenir au Père. Il reslerii immobiles, ils refusent d’aller à Jésus,
et attendent pour se convertir que louie
l'eau soit passée sous le pon(, c’est
à dire que leur vie soit terminée.
Pendant qu’il.s le pourraient si aisément, ils refusent de faire le grand
passage qui nous approche de Dieu ,
ils méconnaissent les moyens de grâce
que le Seigneur leur offre, et finiront
par rester à toujours loin de lui s’ils
ne se convertissent pendant qu’il en
est temps encore.
Hâtons nous, cbers lecteurs, d’aller
vers notre Sauveur, qui est un refuge
assuré. N’attendons pas qu’il soit troj)
lard. C’est aujourd’hui qu’il nous invite, ne renvoyons pas à demain de
nous convertir à Lui I
Un pide
Si nous aiipons la loi de Dieu , nous
marcherons sans nul doute dans ses
voies. C’est la conduite d’un homme
qui fait connaître son caractère. Saint
Jacques nous dit que la foi sans les
œuvres est morte. Quelqu’un peut dire;
Tu as la foi et moi j’ai les œuvres.
Montre-moi ta foi sans tes œuvies, et
je le montrerai ma foi par mes œuvres.
On ne peut pas voir le cœur de l'homme
pas plus que les racines d’un arbre.
Nous le connaissons par ses fruits. Les
lionnes actions viennent des bonnes
pensées ; mais de quelle utilité seraient
les bons seniimenls, s’ils ne se irndnisaienl en lionnes œuvres ? C’est e.ssen ■
liel sans doute que d’avoir iin cœur
droit, car c’est du cœur que procèdent les sources de la vie. Mais c’est
un non sens que de dire que le cœur
est droit lorsque les œuvres sont mauvaises.
Quelle bénédiction que d’avoir pour
guide la Parole du Seigneur ! Si nous
marchons dans ses voies, nous ne
pouvons nous égarer. Notre propi'e
sagesse n’est que folie; et si nous
8
---8
;4-'
prétendons nous diriger par nousmêmes, nous courons grand risque de
lomber dans quelque grave erreur.
Mais laissons que la parole de Dieu
soit une lampe à nos pieds et une lumière à nos sentiers et nous serons
sûrs de ne point nous égarer, Sans
celte Parole, nous serions comme des
gens qui marchent à robscur et qui
sont toujours en danger de perdre le
bon chemin. Avec ce précieux guide,
nous marchons droit vers la maison
de notre Père, et vers le royaume de
la gloire. La voie par laquelle il nous,
dirige , est étroite , mais elle conduit
au ciel. Marchons-y courageusement;
le Seigneur y est avec nous.
Semaine de prières
Janvier h Plénitude de la Rédemption
en J. Christ.
5> 5 Actions de grâces.
• 6 Confession des péchés.
» 7 Prières pour l’Eglise.
» 8 Id. pour la jeunesse et
ses directeurs.
» 9 Id. pour toutes les na
tions.
• 10 Id. pour l’œuvre des
missions.
v 11 Prédication sur la céleste
bourgeoisie du chrétien.
PniL. in, 20.
Un prêtre musulman a été condamné
à mort, pour avoir traduit la Bible en
turc.
M. Layard a remis k la Porte une
note déclarant qu'il demandera ses
passeports si, dans trois jours, le
prêtre^ n’est pas! délivrée i
Décidément lia üjtèle: anglaisera du
bon, !et il n’yia pas lieu de la regretter. .Même on se prend à déplorer que
l’agonie du malade se protonge'encDie,
surloul par les bons soins du tuteur.
Mtaiie. — La Chambre des dépulés
s’est prorogée jusqu’au 19 janvier après
avoir volé l’exercice provisoire de deux
mois et après avoir autorisé le ministre
des travaux publics à dépenser 12 millions, soit pour secours aux communes,
soit pour les ouvrages les plus indispensables en vue de donner du travail
à la classe ouvrière pendant ces temps
de cherté de vivres et de disette.
Il paraît certain que si le Sénat ne
vole pas l'abolition de l’impôt de moûlure, la Chambre des députés sera
dissoute, il sera procédé à de nouvelles élections et l’on nommera un
nombre considérable de nouveaux sénateurs.
La reine Marguerite retournera à
Rome le 2 janvier prochain. Sa santé
s’améliore de jour en jour.
M^t'ance. — Le ministère est démissionnaire. M. Freicinel est chargé
de la formation de la nouvelle administration.
— L’état de la Russie est
inquiétant. L’Empereur est malade.
L’impératrice se rend de Cannes à Calane. ’■
Attfftelerre, — Le général Roberts
se maintient dans les environs de Caboul ,^yec 7000 hommes,et' n’en aura
pas fmi^e sitôt avec les Afghansv II
demande des renforts.
ErkesîKobïrt, GérantUAüminigtfateur.
Pignerol, Impr. Chiantore et Mascarellj.