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Quarante-sixième année.
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commencement de l’année. , le f
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ne seront pas pris en considération.
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures,.aimables.....* dignes de louange, occupent vos pensées. (Phiî. IV, 8).
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SOMMAIRE:
Politique ecclésiastique — Ascension — Roosvelt — La lutte contre l’alcoolisme —
La Bible et le télégramme de la paix —
Comment Dieu donne — Chronique vaudoise — Correspondance — Nouvelles et
faits divers — Livres et journaux —
Revue politique.
Politique ecclésiastique
Comme cela se sait l’Italie se trouve
divisée en deux camps au point de
vue de la politique ecclésiastique.
D’ un côté r anticléricalisme à outrance et de l’autre une alliance plus
ou moins secrète. Cette question épineuse a jeté le désarroi au milieu
de nos représentants et de la nation
toute entière. Aussi attendait-on avec
une grande anxiété le verbe du président du nouveau gouvernement. M.
Luzzatti, disons-le à son honneur, a
parlé avec une telle clarté que le
doute n’est plus permis; il a gagné
d’emblée la confiance de la Chambre
des députés, à tel point que, même les
anticléricaux les plus avancés lui ont
donné le vote.
Voici les déclarations précises du
gouvernement:
« Notre programnie de politique ecclésiastique c’est la liberté des religions dans l’Etat souverain maniant
les plus délicates des garanties constitutionnelles. Pas de persécutions contraires aux hautes fins de l’Etat moderne, pas d’inquiétude répugnant au
caractère et à la tradition nationale.
Mais en môme temps, un frein h tout
dévoiement; pas de renoncements, ni
de compromis qui souilleraient la pureté de l’idéal politique et celle de la
conscience religieuse.
Certaines de nos propositions tendant à rendi'e plus rapide le cours de
la justice administrative dans scs diverses instances visent ii garantir de
plus en plus la liberté civile».
ASCENSION
Luc XXIV, 52.
La naissance de Christ a été un
grand événement salué avec joie par
les anges du ciel, par les bergers, par
les Juifs fidèles et par les Mages d’Orient.
Le Ministère de Jésus a été tout ce
qu’il y a de plus sublime en fait de
prédication, de miracles, d’amour et
d’abnégation ; Il a été l’homme parfait, le modèle absolu.
La mort du .Sauveur a rnonlré l’amour insondable de Celui qui se donne
pour les pécheurs, prenant leur place
devant le tribunal de la justice, et
faisant peser sur Lui tout le poids de
la sentence.
La Résurrection du Fils de l’homme
est la victoire sur la mort, la défaite
de Satan et du péché. Le petit troupeau débandé reprend courage et se
prépare au grand témoignage à rendre devant tous les hommes.
L’Ascension est le couronnement de
la grande œuvre du salut. Est-il bien
le Fils de Dieu celui qui marche avec
les disciples d’Emmaüs, qui pai'le à
Marie Madeleine, qui apporte les salutations de la paix à ses apôtres ?
N’y a-t-il pas là un simple mirage,
une espèce d’hallucination ?
O détracteurs de l’œuvre du Sauveur, suivez le Ressuscité jusqu’au
dehors des portes de Jérusalem et
là, contemplez-le s’élevant au ciel,
entouré par ses disciples. Il a été reprendre sa place auprès du Père et
au sein de l’armée céleste. Son œuvre
est accomplie et en rentrant chez Lui,
il y rentre en vainqueur, en Sauveur,
en vrai fils de Dieu qui a accompli
la volonté de son Père.
Du haut du ciel, o Jésus, tu veilles
sur les tieps, tu intercèdes pour ceux
qui se sont enrôlés à ton service. Tu
guides ton troupeau jusqu’au grand
jour où il n’y aura plus qu’un seul
troupeau et un seul berger. Oui, Jésus,
tu es notre Sauveur notre Dieu !
ROOSVELT
L’ex-président des Etats-Unis après
avoir visité une grande partie des
Etats Européens se trouve actuellement en Hollande, la patrie de ses
ancêtres. Partout il a été accueilli
avec enthousiasme et, partout aussi
il a laissé les traces d’un homme de
caractère et d’un croyant qui n’a pas
honte de sa foi. Dans le beau discours
qu’il a prononcé à la Sorbonne de
Paris sur les devoirs du citoyen dans
une république, M. Roosvelt a fait du
bien aux hommes en leur disant, avec
beaucoup de franchise, des choses utiles. Il s’est efforcé d’appliquer dans
tous les actes de sa vie et dans sa
conduite de magistrat les principes
qu’il expose. Il est, lui-même, un de
ces hommes d’action « qui descendent
dans l’arène pour y recevoir des coups,
en donner et paraître aux yeux du
public couvert de boue et de sang».
Il est homme d’action, et*sait appuyer
sa vie sur des principes solides. Il
redoute les sceptiques et il n’aime
pas les songes creux. Travaillons et
agi.ssons avec patience et persévérance. Que le bon citoyen ne sépare
pas sou intérêt privé de l’intérêt national, qu’il aime son pays, car il faut
être bon patriote avant d’être bon
citoyen du monde, qu’il soit prêt à
faire la guerre, plutôt que de subir
l’injustice. Il faut désirer sincèrement
la paix mais si la paix et la justice
se trouvent en conflit, le bon citoyen,
a dit M. Roosvelt, doit prendre parti
pour la justice, quand bien même le
monde entier se dresserait en armes
contre lui. — M. Roosvelt est un vrai
démocrate mais son bon sens proteste
hautement contre la défiance à l’égard
des élites, contre l’idée d’égalité, comme on l’entend aujoud’hui, égalité nivélense, négation de l’idéal et du progrès. Qu’on donne à chaque homme
le moyen de s’élever plus haut : c’est
la justice mais égaliser d’en bas, en
donnant à tous les mêmes récompenses serait le privilège de l’incapacité
et de la faiblesse, la décadence inévitable.
De telles paroles prononcées à la
Sorbonne devant l’élite française font
du bien. On a besoin de les entendre
souvent surtout à cette heure où toute
l’Eui'ope se sent troublée par des phénomènes nouveaux.
Nous ne croyons pas que Roosvelt
soit un ambitieux qui aspire au pouvoir, c’est tout simplement un homme
qui aime son pays et ses frères, c’est
un homme du devoir et un chrétien.
La lutte contre raleoolisme
Nous admirons ce que l’on fait aujourd’hui pour combattre le fléau qui
peuple les maisons de santé et les
hôpitaux. Il faut redoubler d’intensité
pour arrêter ce qui fait de l’homme
une brute. A ce propos, il est peutêtre bon de savoir ce que l’on faisait
dans l’antiquité. Voici ce que réfère
le Journal de Genève :
t Mais bien avant nos sociétés de
tempérance les gouvernements et les
législateurs se sont occupés du terrible fléau, et la revue l’Hellénisme nous
rappelle ce qu’en pensaient les anciens
Grecs. Hippocrate a soigné des alcooliques au 5® siècle avant notre ère et
il nous décrit avec une grande clarté
les divers symptômes du mah Gallien
est tout aussi sévère. Esculape, dieu
de la médecine, se montrait, sauf erreur, plus conciliant : il admettait qu’un
homme bien portant se livrât à quelque excès une fois par mois. Platon,
Aristote jusqu’au doux Anacréon s’occupent aussi dans leurs écrits de l’alcoolisme et de ses ravages. Et Plutarque, tel un médecin moderne, parle
des enfants dégénérés nés de parents
alcooliques.
Quant aux législateurs, ils ne plaisantaient pas. Dracon, le terrible Athénien, punissait de mort l’ivrognerie.
Solon se montre plus indulgent, il abolit la peine capitale, mais néanmoins,
il a dicté des lois punissant très sé
vèrement les excès de boisson .et il
se montrait d’une singulière raideur
avec les fonctionnaires publics, qui
devaient donner le bon exemple aux
administrés. .^Çpnvaincu d’ivrpgneiùe,
le fonctionnaire était puni de mort!
D’après les lois de Solon, un homme
commettant un crime ou un délit en
état d’ivresse n’était pas considéré
comme irresponsable; l’état d’ébriété
ne constituait pas non plus une circonstance atténuante pour l’application de la peine. De même, Aristote
proclamait deux fois coupable l’homme
qui, en état d’ébriété, commettait un
crime ou un délit, il était doublement
punissable car il y avait là deux torts,
deux méfaits dont l’un la cause et le
second la conséquence de cette cause.
Quant au législateur des Spartiates,
ce bon et sagace Lycurgue, on sait
qu’il avait édité une mesure extrêmement curieuse mais bien déplaisante pour faire naître chez les jeunes
gens une aversion profonde contre l’ivrognerie. Cette mesure consistait à
enivrer des esclaves et à les montrer
dans cet état à la jeunesse de Sparte,
et Plutarque nous affirme que les jeunes Spartiates apprenaient ainsi dès
l’enfance à avoir en horreur les boissons alcooliques.
Nous avons changé de méthodes.
Nous n’avons pas d’esclaves à enivrer
pour instruire nos enfants. Et quant
à nos législateurs ils se montrent d’une
extrême tolérance. Ce ne sont pas eux
qui imposeront au peuple des lois trop
sévères, au contraire, c’est le peuple
Suisse qui a imposé l’abolition de
l’absinthe à ses législateurs. Nous attendons tout de l’initiative privée. Et
le retour de Dracon n’est plus à craindre...
La Bille et le teléoramme de la Paii
A la fin de la guerre du Transvaal,
les Anglais et les Boërs s’étaient réunis en conférence pour décider de
la paix ou de la guerre.
Les autorités avaient pris toutes les
précautions pour que le secret de
leur délibération ne fût pas ébruité.
A trois cents mètres de la salle passait une ligne de chemin de fer. Un
reporter imagina de louer une locomotive et un wagon et de faire là
navette devant le local des délibérations, allant d’une station à l’autre,
H avait convenu avec un complice obscur, mais à même d’être bien informé
ceci. Le complice devait, en voyant,
la locomotive passer, se moucher avec
un mouchoir blanc si la paix était signée, avec un mouchoir rouge si la
guerre continuait.
Après de nombreux voyages, le com
K-
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plice se moucha avec le mouchoir
blanc. Le reporter descendit à la station suivante, bondit au télégraphe,
mais on lui refusa ses télégrammes sur
la paix et sur la guerre.
Heureusement, il était un pieux fidèle et connaissait ses livres de prêche. Alors il proposa le télégramme
suivant: « Salutations du dimanche
de la Pentecôte — Harry. » Ce télégramme fut accepté. Au journal on
fut stupéfait, personne n’y comprenait
rien. On supposa une erreur de trasmission, une fumisterie ou un coup
de folie. Enfin, un rédacteur eu une
idée, il chercha un livre de prière.
L’ayant ouve;rt à la page où se trouvant les Épitres et les Évangiles de
la Pentecôte, la première phrase qui
frappa ses yeux fut la suivante : « Je
vous déclare la paix ; la paix vous est
donnée. » Une heure après le journal
paraissait annonçant la paix au public anglais. Au Transvaal, on ignorait encore la nouvelle.
COMMENT DIEU DONNE
Un riche propriétaire avait fait afficher dans les environs de son domaine une annonce ainsi conçue : « Je
donnerai ma propriété à la première
personne qui viendra me la demander ».
Les uns se moquèrent de cette affiche bizarre ; d’autres se dirent: c Nous
avons de l’argent; si nous avons besoin de ces terres, nous pourrons les
acheter ».
Mais il se trouva un homme qui
avait besoin de ce terrain, et qui se
dit: « Puisque le propriétaire ofire de
le donner, il n’en demande pas beaucoup d’argent. Je vais lui apporter ce
que je pourrai ». Il prend la bourse
où il mettait ses économies, va chez
son riche voisin et lui dit:
'— Je viens pour cette propriété.
Suis-je le premier?
-- Oui.
— Ah! tant mieux, voilà ce que je
vous apporte.
Le propriétaire ouvre le petit sac
et regarde.
— Qu’avez-vous donc là? dit-il.
— Mes économies en pièces d’or.
— En or! dites-vous? Mais regardez donc !
—■ En effet, cela est étrange ! Ce
n’est que de l’argent. C’est moins que
je ne pensais. Voulez-vous l’accepter?
— Mais comment, répond le propriétaire, vous appelez cela de l’argent?
— C'est curieux, reprit l’autre; j’étais donc aveugle! Ce n’est que du
cuivre; mais il y en a passablement.
Le voulez-vous?
— Du cuivre, dites vous; mais regardez encore !
— C’est vrai, dit-il, ce n’est que de
la poussière ! Moi qui avais cru apporter de l’or. J’avais pourtant bien envie d'avoir ce domaine. Il faudra donc
que j'y renonce.
— Et pourquoi ? Vous n’avez donc
pas lu l’affiche?
— Si!
— Eh bien! J’ai déclaré que je donnerais ce terrain au premier qui viendrait me le demander. Vous êtes le
premier; je vous le donne.
— Quoi! pour rien?
—■> Il n’y a pas, je pense, d’autre
Inanière de donner. Il est à vous.
Voilà l’histoire de plusieurs. Nous
Voulons acheter ou mériter le salut,
^ous apportons nos bonnes habitudes^
nos vertus, nos bons désirs, nos prières, et nous croyons que la grâce, c’est
quelque chose que Dieu nous donnera
en échange: * Donnant, donnant. Moi
je te donne ines prières, toi tu me
donnes ta,grâce ! »
Pas le moins du monde, les vertus,
la prière ne sont pas une monnaie. Il
faut que nous comprenions que nous
n’avons rien à offrir.
Alors Dieu dit:
— N’as-tu pas lu ma parole: * Vous
êtes sauvés par grâce, par la foi ; cela
ne vient pas de vous, c’est le don de
Dieu » ! (Eph. II, 8).
Je donne à qui le veut mon Fils,
mon Esprit, mon pardon, ma vie, mon
ciel. Tout cela est à toi.
— Quoi ! pour rien ?
— Oui, pour rien !
Il faut venir à Dieu, demander grâce
et recevoir. Le salut est un don de
Dieu que nous ne pouvons ni fabriquer,
ni mériter, ni payer. Il faut oser le
prendre; ce ne sera pas un acte de
présomption, mais de confiance, et
vous serez sauvés.
Le don gratuit de Dieu, c’est la vie
éternelle.
— Il m’a fallu quarante-deux ans,
disait un jour un vieillard, pour apprendre ces choses si simples:
La première, c’est que je ne puis
absolument pas me sauver moi-même;
La seconde, c’est que Dieu ne me
demande nullement de me sauver
moi-même ;
La troisième, c’est que le Seigneur
Jésus Christ a tout fait, que le salut
est accompli, qu’il n’y a qu’à l’accepter.
Si nous apprenons aujourd’hui, en
trois minutes, ce que ce vieillard a
mis quarante-deux ans à appfrendre,
nous n’aurons pas perdu notre temps.
(La Pioche et la Truelle). Ekn. Favke.
CHRONIQUE VAUDDISE
Ang;rogne. La chaire de St.-Laurent a été occupée pendant trois dimanches successifs par des pasteurs
du dehors: MM. L.Marauda, E.Bertalot
et Ph. Grill de Rodoret. On nous assure que le Consistoire aurait bien
désiré retenir M. Balmas, mais ce
dernier a tenu à déclarer ouvertement
qu’il avait pris la décision de s’en
tenir à l’esprit des nouveaux réglements, c’est à dire, après 14 ans de
ministère, accepter un nouveau champ
d’activité. L’application de la nouvelle
loi a son bon côté, mais elle poun-ait
aussi nous réserver des surprises peu
agréables.
Amérique du A. Nous recevons de
Fort Smith (Arkauhs) d’un vieux soldat
français et admirateur de l’Eglise
Vaudoise, une lettre bien intéressante
dont nous extrayons le passage que
voici: «Je suis un vieux débris de
la fameuse campagne de Rome en
1849, soldat au 32° de ligne. Nous
avons chassé trois honnêtes hommes:
Mazzini, Safïi et Garibaldi et ramené,
avec le pape Pie IX, F iniquité à
Rome ».
L’auteur de la lettre, P. Fumet, est
établi en Amérique, probablement depuis fort longtemps. Il sait que sa
famille est originaire d’une vallée des
Alpes. Mais de laquelle ? Est-ce du
Piémont, de la Savoie ou de la Suisse?
Il l’ignore, dit-il et pour éclaircir le
mystère, il nous prie d’insérer dans
notre feuille ce qui suit:
* A la recherche de la souche de
deux familles : Fumet et Pantet, dans
les Vallées des Al'pes. Deux jeunes
frères Fumet, sabotiers, venant des
Alpes en Bourgogne, entrèrent au service du marquis de la Quiche autour
de 1680, à Lavignon (Saône-et-Loire).
Prière à ceux qui nous lisent et qui
pourraient nous fournir des renseignements au sujet des Pantet ou des
Fumet, de donner leurs adresses à
« l’Echo des Vallées ».
Nous souhaitons que les recherches
de ce bon vieillard aboutissent à quelque chose.
Etats-Unis. M. Muston, président
du Comité, après avoir passé trois
mois aux Etats-Unis est en voyage
de retour pour l’Italie. Il a eu l’occasion de faire de nouvelles connaissancés dans l’intérêt de notre œuvre
d’évangélisation.
O Une bien triste nouvelle nous
arrive de Pittsburgh : la mort de la
compagne de notre ami et collègue,
Mme Ribetti. Quelle épreuve pour
notre frère qui est bien loin d’être
rétabli! Nous ne pouvons que lui dire
combien est grande notre douleur en
présence de ce deuil qui le frappe
et combien nous sympathisons avec
lui en faisant des vœux sincères pour
que Dieu nous le garde en rétablissant sa santé si ébranlée. Nous cédons
la plume à M. H. Garrou :
Mc Donald Pa, i3 Avril 1910.
M.r C. A. Tron, D. D.
Torre Pellice, Italie.
Cher Monsieur Tron,
J’ai souvent formé le désir de vous
envoyer une correspondance américaine pour VEcho des Vallées; mais
jusqu’ici j’ai toujours négligé de le
faire. Pour la première fois que je
vous demande l’hospitalité ce sera
pour donner à vos lecteurs des nouvelles qui sont bien tristes.
Madame Margaret D. Ribetti, compagne fidèle et dévouée de notre cher
ami le D.r G. J. Ribetti a été rappelée auprès de Dieu d’une manière inattendue, Lundi dernier, le 4 Avril, à 8
heures du soir. Cela est d’autant plus
triste que le Docteur Ribetti lui-même
est encore à l’hôpital souffrant des
suites d’un accident qui a mis sa vie
en danger. Environ deux mois passés,
il se rendait auprès d’un de ses malades , lorsqu’ un homme occupé à
nettoyer une fenêtre au quatrième
étage, perdit l’équilibre, et se précipita de cette hauteur sur le Docteur
qui passait. On transporta les deux à
l’hôpital le plus proche, et pendant
plusieurs semaines son état fut très
inquiétant. Sa femme se dévoua entièrement à ses nouveaux soins de
garde-malade, étant continuellement
à l’hôpital soit pour encourager son
mari, soit pour répondre aux nombreuses personnes qui venaient demander des nouvelles du malade.
Loi’sque l’espoir de voir le Docteur se
remettre en santé renaissait dans son
cœur, elle fut saisie par un cas d’influenza très grave. Cela causa ensuite
une pleurésie suivie par une maladie
de cœur qui l’emporta dans quelques
jours.
Le 7 Avril nous l’accompagnâmes
au lieu du repos. Son mari n’eut point
la consolation d’assister au service funèbre. Il obtint comme une faveur
d’être transporté chez lui, quelques
heures avant le service pour voir encore les traits inanimés de sa chère
compagne, ensuite il fut rapporté à
l’hôpital.
Il est facile d’imaginer l’angoisse
qu’il a éprouvée en se trouvant en
présence du corps inanimé de celle
qui a été une épouse fidèle et une
chrétienne modèle dans cette maison
où ils vivaient si heureux et où ils
offraient une hospitalité si chaude à
tous les Vaudois qui passaient par
Pittsburg.
M.rae Ribetti était née en Ecosse.
Elle avait reçu une éducation très
soignée dans les villes de Glasgow et
d’Edimburgh. Elle avait accompagné
ses parents au Canadá où son père
Isac Buchanan fut pendant longtemps
membre du parlement. Etant venue à
Pittsburg avec sa famille elle avait
pris à cœur l’œuvre d’évangélisation
parmi les Italiens. Elle et sa sœur,
M.lle Jane Buchanan, fondèrent la première école sérale pour Italiens. Elles
eurent bientôt aussi une école du Dimanche. C’est dans cette œuvre missionnaire ’ que M. Ribetti était plus
tard appelé à travailler. C’est là qu’il
rencontra celle qui fut ensuite son
épouse dévouée.
M.me Ribetti continua à s’occuper
de cette église, même lorsque son mari
eut laissé le ministère pour se consacrer entièrement à la pratique de la
médecine. Elle était la directrice de
l’école du Dimanche de cette église,
elle en était la trésorière, elle était
le bras droit du pasteur. Lorsque la
nouvelle se répandit dans l’église italienne de East Liberty que M.me Ribetti était morte, elle fut reçue avec
larmes même de la part des enfants.
Le jour de l’enterrement, après un
culte en anglais à la maison, il y eut
un culte en italien au cimetière. A
l’entrée du cimetière les enfants de
l’école du Dimanche de l’église italienne se placèrent des deux côtés du
corbillard et accompagnèrent leur
amie jusqu’à la fosse en chantant un
chant lugubre. Sur la tombe nous chantâmes encore « 0 beali su ne’ cieli »,
et avec le cœur plein de tristesse nous
rentrâmes chez nous, en formant le
vœu que cette vie toute dépensée pour
la cause du Maître ait beaucoup d’imitateurs.
M.me Ribetti aimait les Vallées. Elle
parlait avec enthousiasme de nos prés
couverts de fieurs et de nos montagnes superbes. Elle aurait voulu y retourner encore. Dieu ne le lui a pas
permis. Son souvenir vivra cependant
dans beaucoup de cœurs qui l’ont aimée en vie, et nous tous nous sympathisons avec le cher mari, avec les
trois frères et les deux sœurs qui pleurent; mais qui attendent de la revoir
dans la maison du Père.
Oeneve, le 21 Janvier 1910.
Mesdames et Messieurs,
La Chorale des Vaudois du Piémont,
en étudiant des chœurs, qu’elle exécute lors des fêtes patriotiques, a pour
but de resserrer les liens qui unissent
les enfants des Vallées établis à Genève.
Afin de revoir le sol natal, cette
Société a décidé de se rendre l’année
prochaine, pour le 15 Août 1911, à
l’exposition de Turin et à la fête annuelle des Vallées.
En conséquence, elle fait un appel
chaleureux d’abord à tous les chanteurs de la Colonie pour qu’ils viennent grossir ses rangs, puis à toutes
les personnes qui désireraient se joindre à elle pour cét intéressant voyage.
La Chorale a accompli de grands
progrès dont chacun a pu se rendre
compte lors de la fête de Noël qu’elle
organisait pour la troisième fois avec
le plus complet succès; mais il est
nécessaire que son effectif soit de
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beaucoup augmenté si elle veut pouvoir donner quelques concerts de bienfaisance dans les Vallées!
Pour permettre aux petites bourses
de faire le voyage, la Chorale a institué une Caisse d’Epargne où les dépôts les plus modestes seront reçus
dès aujourd’hui.
Pour tous renseignements, soit au
sujet de la Chorale, soit à celui de
la course, prière de s’adresser à Monsieur J. Bertin, Président, Eue de la
Tour Maîtresse N. 12, ou à Monsieur
Henri Avondet, Trésorier de la Caisse
d’Epargne, Rue Caroline, Maison Pileur, N. 24, Acacias, ou encore le mercredi soir à 8 h. Ii2 au local de
l’Union Libérale, Quai de la Poste
N. 10 au 1“ étage.
Dans l’attente que cet appel sera
entendu, nous vous prions Mesdames
et Messieurs, d’agréer nos plus cordiales salutations. Le Comité.
Très bien.
I.a Tour. Les deux soirées données
par notre Jeunesse, à l’Aula Magna,
ont amené un bon public qui a grandement joui pendant plus de trois heures. Il s’agissait de la représentation
d’un drame patriotique; ^ Silvio Pellico e le mie prigioni*. Hâtons nous
de le dire, nos acteurs ont dépassé ce
que l’on attendait d’eux. C’était plutôt
difficile et cependant tout a été surmonté avec habileté. Nous regrettons
que l’encaisse n’ait pas répondu à l’attente de nos jeunes amis, mais quand
on a fait tout son possible pour atteindre le but qu’on s’était proposé, la
responsabilité est d’autant diminuée.
Malheureusement, samedi soir, le mauvais temps était de la partie.
O Le docteur Rüling et Madame, de
Leipzig, ont visité nos vallées avec
le plus grand intérêt.
Q M. le pasteur Schousvenberg de
Hollande s’est aussi arrêté quelques
heures parmi nous.
ô Lord et Lady Guthrie ont assisté
à notre culte du 3”“ Dimanche du
mois. Ils venaient de Florence et se
dirigeaient vers l’Ecosse.
S M*”“ Middleton, l’amie de la société des mères de famille, est au milieu de nous depuis huit jours.
O Dans le Temple Neuf de la Tour
ont été bénis les mariages de Pellegrin Henri avec Barat Ruth ; de
Stallé Auguste avec Cougn Caroline
et de Gardiol Etienne avec Cougn
Méry. Nos meilleurs vœux,
O Nous enregistrons deux décès en
Avril; ceux de Eynard Alfred, âgé
de six mois, et de Rivoire Marie de
Rorà, âgée de 75 ans.
O MM. les étudiants Martinat et Lévi
Tron ont plaidé la cause des missions
à Ste-Marguerite et en ville.
e M. le pasteur Bonnet de PerrierManeille a remplacé M, Jahier le dernier Dimanche d’Avril.
O M. le missionnaire A. Jalla qui
s’est adressé pendant son séjour au
milieu de nous, aux mères de famille,
â nos enfants de l’Ecole du Dimanche, a occupé la chaire de la Tenir,
Dimanche dernier prêchant sur l’ordre donné par Christ à ses apôtres
« Allez et instruisez tous les peuples,
les baptisant au nom du Père, du Fils
et du St-Esprit».
O Mardi, 3 Mai, la société /.ambézia a offert à M. Jalla un thé d’adieux, dans la grande salle du Pensionnat. Ont parlé MM. Tron, Weitzecker, Jahier, Falchi et A. Jalla.
0 M"° Meylan, de la Suisse, a fait
une tournée dans nos vallées s’adressant a plusieurs auditoires très attentifs. Les appels étaient pressants
et nous avons la persuasion qu’ils ont
fait du bien, quoique nous n’ayons pas
l’habitude de le démontrer.
I.ondres. Le Voice from Italy nous
apporte la nouvelle que, en Octobre
prochain, M. le Colonel Frobisher J. P.,
jusqu’ici secrétaire de notre Comité
Vaudois, va se retirer. L’âge explique
cette décision, mais nous regrettons
de perdre les services d’un homme qui
a travaillé et beaucoup aimé notre
Eglise. Il avait ses habitudes toutes
militaires, mais un cœur d’or. Nous
tenons à lui rendre ce témoignage
venant d’un ami sincère.
Alilan. C’est avec douleur que nous
enregistrons la nouvelle du départ de
M.me Palmira Canova Borgia, la compagne fidèle de notre collègue M. Borgia, pasteur â Milan.
Humble et dévouée elle a accompli
son œuvre avec courage et fidélité.
Avec son mari elle a passé par de grandes luttes, surmontées avec foi. Nous exprimons à M. Borgia et à ses enfants,
ainsi qu’à M. Gaspare Gandini notre
plus profonde sympathie chrétienne.
Saini-Gcrinain. M. Henri Tron a
remplacé M. J. J. Ribetti qui a occupé,
la chaire du Villar, le 1” Mai.
S Nous avons reçu de M. Woldemar
Albarin de la Tour la somme de 25
francs pour VAsile des Vieillards.
tS M. Jouve de la Tour a aussi versé,
pour la même œuvre de bienfaisance,
la somme de cinq francs.
Nous remercions sincèrement les
deux donateurs.
î^cîolïe. Notre correspondant répond à l’article sur la comète en démontrant qu’elle n’a rien à faire avec
VEtoile des Mages d’Orient,
Turin. Nous apprenons avec plaisir que M. Léopold Bounous a été décoré de la croix de chevalier de la
Couronne d’Italie. Ceux qui passent
sous les portiques de place Château
ne peuvent pas faire à moins que d’admirer le beau magasin qui a pris la
place de celui des frères Bocconi. On
lit avec une certaine satisfaction les
noms de Farda & Bounous au dessus
de la devanture. Tout cela dit assez
quelle activité a du être déployée pour
obtenir un tel résultat. Nos félicitations.
Toulon. A propos de la correspondance datée de cette ville on nous
prie de rectifier comme suit:
ERRATUM : Echo du 22 avril : de la
correspondance de Toulon, 2® page,
1® colonne, 29“® ligne: lire un N. T.
aq lieu de le N. T. et 2® colonne 16“®
ligne: lire quelques Dames chrétiennes au lieu de bonnes chrétiennes.
%’aldcse. Deux lettres nous sont
parvenues de la Colonie; la première
pour rectifier quelques détails sur la
nouvelle de la mort de Henri Long.
C’est le fils aîné qui a tout quitté pour
accourir auprès du père mourant et
qui a fait revenir les sœurs pour revoir leur père; et la seconde pour
nous dire combien on est malheureux
de se trouver toujours sans pasteur.
C’est un véritable cri de détresse que
l’on fait entendre. Nous avons la ferme
confiance que Dieu saura y répondre.
S Si le gel ne s’en mêle pas, les
récoltes ont une apparence superbe.
©Un anonyme nous envoie de Valdese un dollar pour l’Asile des Vieillards de Saint-Germain. Merci.
CORRESPONDANCE
Paris, le 25 Avril 1910.
' 5, Rue Meynadier.
Monsieur et honoré frère,
Permettez-moi de vous signaler une
erreur dans l’article sur M. de Bodelschwing, inséré dans VEcho des Vallées
du 8 Avril. Vous dites « Après avoir
été pasteur allemand à Paris où il
fonda l’église des Billettes ... » Voici
la vérité : L’église des Billettes, le
premier des lieux de culte de notre
Eglise luthérienne à Paris, a été inaugurée le 26 Novembre 1809. C’est la
paroisse de La Villette que M. de Bodelschwing a fondée, et l’église de La
Villette qu’il a inaugurée en 1861,
après avoir exercé son ministère dans
notre banlieue Est, et célébré les cultes allemands dans l’Oratoire de La
Chàpelle. J’ai cru devoir vous renseignér sur ce petit point d’histoire, et
je Vous prie. Monsieur et honoré frère,
d’a^réér mes fraternelles salutations.
J. Goguel
de 1883 à 1906 pasteur de La Villette.
LIVRES ET JOURNAUX
Minerva
Sommario del N. 18.
«Le trust» - La popolazione degli StatiUniti - L’Africa orientale tedesca - La psicologia delta donna - Un riformatorio che riforma
veramente - La forma primitiva del « Wilhelnr Meister » - La scuola e i divertimenti
- I progressi nella confezione delle carni salate - La soppressione delle notizie importanti
- Un nuovo, drammaturgo tedesco - L’elettricità come sorgente di calore - L’ufflcio
della stampa tedesca — Et ab liic et ab hoc
- leggendo è annotando — Fra libri vecchi
e nuovi — Recensioni — Rassegna settimanale
della stampa.
Nouvelles et faits divers
Lés martyrs nègres de ¿’Ouganda.
La'causé des jeunes nègres qui en
1885 subirent le martyre dans l’Ougafida, suit régulièrement son cours
et dernièrement la Congrégation des
Rites a examiné si cès nègres chrétiens, de l’Afrique Centrale n’avaient
paSi laissé d’écrits.
La cause de béatification est soutenue par les Missionnaires de NotreDame d’Afrique, bien connus sous le
nom de Pères Blancs et fondés par le
cardinal Lavigerie.
Comme, dans cette cause, il s’agit
de constater simplement si ces nègres
sont vi aiment morts pour la foi, on
peut croire que bientôt elle aboutira.
Déjà l’on annonce pour l’époque de
la béatification un événement qui ne
sera pas sans intérêt à Rome.
La nouvelle des honneurs qui seront décernés par l’Eglise Romaine à
leurs compatriotes a produit une impression profonde parmi les nègres catholiques de l’Ouganda. Les plus fortunés parmi eux, et même quelques
chefs, ont annoncé aux missionnaires
leur volonté de venir assister à Rome
aux fêtes de la béatification, et quelques-uns ont commencé à économiser
les frais de leur voyage.
Chine. Le décret qui, en Chine, accordait un rang officiel à certains
missionnaires et prélats romains a été
abrogé par le gouvernement de cet
empire. Ce décret n’avait jamais été
populaire et avait donné lieu à beaucoup d’abus. Il n’existe dans l’empire
chinois que neuf vice-rois, tandis qu’il
s’y trouve quarante-six évêques, et
ces évêques étaient placés sur le même
pied que les vice-rois. De nombreuses
difificultés s’élevaient dès lors entre
mandarins et prêtres au sujet de la
protection spéciale que ces derniers
réclamaient pour leurs ouailles souvent indignes. Comme les Missions
protestantes, qui avaient naguère refusé la même faveur, souffraient beaucoup de cette inégalité de traitement
et se trouvaient, d’autre part, compro
mises par les prétentions irritâhtes
des Missions catholiques;
droit commun est fort bien’accueilli
par nos coreligionnaires habitant la
Chine.
Reyue politique
Le premier Mai, le jour de la fête
ouvrière internationale, s’est passé très
paisiblement dans le monde entier.
C’était un Dimanche. Dans les centres
ouvriers des cortèges ont parcouru
les rues et on a organisé des meetings
en plein air et des collations champêtres. En somme une fête pacifique
sans incidents remarquables. Dans le
nord d’Italie le mauvais temps a un
peu gâté la fête. A Paris les syndicalistes et la Confédération Générale du
travail auraient voulu organiser une
manifestation monstre suivie d’un défilé à travers la ville. Mais M. l^mad
ne l’a pas permis et grâce aux -précautions prises par la police H n^.i»a
pas eu de désordres et la politique d^
président du conseil a remporté uîi
succès de plus. . |
C’est aussi un grand succès pour M.
Luzzati le vote politique de Same<ÿ
dernier à la Chambre des députés. Là
question de confiance étant posée,'J’pfidre du jour a été approuvé à l’app^
nominal par 393 contre 19, presque
l’unanimité. Cela prouve que tout lë
monde a été content soit du programme
du ministère, soit des déclarations qiü
ont précédé le vote. Le programme
très vaste, manque un peu de précision dans ses grandes lignes, mais il
contient d’excellentes promesses;l’institution d’un nouveau ministère • des
communications: le projet destiné à
améliorer l’instruction primaire et les
écoles normales sera maintenu avec
quelques modifications, ainsi que les
projets financiers en faveur dés Com~ muñes et des Provinces : On adötretfa
l’impôt sur le sucre (qui en a bien
besoin). Le président affirme ensuite
l’urgence d’une révision du régime
fiscal, il annonce des réformes économiques et sociales qu’il serait trop long
de détailler, et il dépose deux projets
de loi, l’un sur la construction de maisons ouvrières, l’autre pour faciliter
le développement de la petite propriété
rurale. La partie politique du discours
annonce que les hommes politiques des
différents partis qui composent le nouveau cabinet se sont mis d’accord afin
de constituer une forte majorité libérale. Point de nouveautés quant à la
politique étrangère. La liberté religieuse sera assurée à tous, mais le
Gouvernement ne permettra aucune
intrusion de l’esprit de l’Eglise sur le
terrain de l’action civile de l’Etat. Un
projet de réforme électorale sera déposé, et ce qui est encore plus urgent,
un projet de loi contre les corruptions
et les fraudes dans les élections. Le
Sénat est invité respectivement à étudier des réformes pour qu’il soit en
rapport plus direct avec la volonté de
la nation.
Vient en dernier lieu la qiiestion
des conventions maritimes. Le ministère n’a qu’une solution provisoire à
présenter: il propose la nomination
d’une commission parlementaire chargée de préparer un projet réglant
toutes les questions. En attendant la
réalisation de ce projet, le gouvernement soumettra au parlement un
accord provisoire pi’évoyant la constitution d’une société anonyme qui exploiterait les services actuels au maximum pendant trois ans et dans les
meilleures conditions possibles.
__________________ E:;Xà
Ab. payé« et non quittancés.
J. Geymet, La Tour (1910)-P. Fumet, Fort
Smith (1910-1Q. . ,
4
(44) LE
TRÉSOR DE GRAND PRIX
PAR
MARGUERITE S. COMRIE
_ TOULOUSE
SOCIÉTÉ DES LIVRES RELIGIEUX
A ce moment, la porte s’ouvrit, et M“® Corvietti, après avoir cérémonieusement salué la
société, s’instatla avec son ouvrage dans une
embrasure de fenêtre. Sa seule présence jeta
un froid parmi la jeunesse, et Rita surtout devint agitée et inattentive. Elle finit par se
lever et trouva moyen, en passant, de faire
tomber le livre des mains d’Eisa.
— Pardon, dit-elle comme si elle ne l’avait
pas fait exprès ; ne croyez-vous pas que nous
avons lu assez longtemps et que nous pourrions bientôt sortir ? Goûtons tout de suite, et
nous partirons pour une longue excursion.
— Obi si cela ne contrarie pas tante d’avancer l’heure du goûter, ce sera délicieux,
s’écria Eisa ravie.
Marguerite rougit, car elle sentit qu’elle
avait manqué d’égards pour la maîtresse de
la maison. Elle ne savait comment s’excuser,
quand la réponse de M“® Brindini l’en dispensa.
— Comme vous voudrez, chers enfants; sonnez pour qu’on apporte le plateau tout de suite.
Aussitôt le repas terminé, notre trio, escorté
par Bruno, le grand chien du Saint-Bernard,
se mit en route.
— Où allons-nous? demanda Rita. Si nous
prenions le sentier le long du ruisseau et que
nous montions à Saint-Benoit ?
Le son lointain d’une cloche arrivait jusqu’à eux.
— Est-ce le couvent qu’on voit du Casino?
dit Eisa. Celui qui est perché sur ces rochers
arides î
Marguerite ayant répondu affirmativement,
nos promeneurs quittèrent le grand chemin
pour en prendre un qui serpentait dans les
bois. On marchait sur un tapis de mous.se,
tantôt sous un berceau naturel formé par les
grands chênes, tantôt au pied d’immenses rochers; partout des fleurs sauvages à profusion,
des vignes vierges qui suspendaient leurs festons aux troncs des arbres, et au milieu du
silence et de la solitude, la cloche retentissait
triste et monotone. Bruce rivalisait avec les
chèvres pour grimper les pentes les plus inaccessibles; Eisa faisait une moisson de fleurs,
son doux visage rayonnait de joie, tandis que
peu à peu Rita perdait de son entrain et de
sa vivacité; son front s’assombrissait, et la
tristesse voilait son regard. Elle marchait en
avant sans parler, sans admirer le paysage.
Ils rejoignirent ainsi la grande route au moment où la diligence de Tivoli sortait de la
forêt. Ce lourd véhicule, attelé de trois haridelles, dont les harnais se composaient de vieilles cordes, passa à côté de nos promeneurs,
qui échangèrent des salutations avec les voyageurs. Quelques instants après, au tournant de
la route, apparut le monastère de Saint-Benoit,
bâti sur un rocher abrupt, mais entouré de
vergers, de jardins bien cultivés qui descendaient jusqu’au fond de la vallée.
— Que c’est beau! s’écria Eisa. Comme les
moines doivent y être heureux! Est-il possible que le jardin d’Eden fût plus beau que
cela ? Marguerite, à quoi ces braves gens s’occupent-ils tout le jour?
— Ils ont leurs dévotions privées, les services à la chapelle, le travail des champs et
des jardims. Ils sont heureux, dis-tu? Je ne le
sais pas, mais je le suppose. Leur ordre fût
fondé jadis par saint Benoît. Voyez-vous cette
ouverture qui ressemble à une grotte, là-bas,
sous ce rocher ? C’est là que sont recueillis les
os des moines morts depuis longtemps. Là-bas
le soleil éclaire un massif de rosiers; c’est celui sur lequel saint Benoît se roulait par esprit de pénitence. Mais je n'ai pas entendu
dire que les frères actuels soient obligés de
coucher sur des matelas aussi piquants. Je
crois que nous ferons bien de rentrer à la maison; nous arriverons juste pour dîner.
Bruce aurait bien voulu explorer la grotte
funéraire, mais, au grand soulagement d'Eisa,
le temps manquait pour cela. Eisa ne disait
rien, se demandant, à part elle, si la vie de
ces pauvres moines était aussi enviable qu’elle
se l’était imaginé.
— Vois-tu ces ombres blanches qui glissent
là-bas dans les arbres, Rita ? qu’est-ce que
cela peut bien être ?
— C’est une procession; chaque semaine, les
frères ont la permission de faire une promenade hors des murs du couvent, (à suivre).
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