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olnq.u.lèm© année.
N. »6.
!• Juillet ISTO.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
SpécialemeDt consacrée anx intérêts matériels et spirituels
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables....... occupent
vos pensées — ( Phth'pptcns., IV. 8.)
PRIX D ABONNEMENT :
Italie, à domicile (urt ani Fr. 3
Suisse.......................
France.......................
Allemagne 0
Angleterre, Pays-Bas . » S
î'n ninnéro separé : 5 cent.
t‘n »uméro arriéré : 10 cent.
BUREAUX d'aBONNEMENT
TouuF.'PF-f.r.icE : Via Maestra,
N. 42, (.\{;enzia hibiiografica)
Pir.NFRor. : J Chianfore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Fi.orence : Libreria Evangelica. via de’Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois fraifco. S'adresser pour l'adininlsiralîoii
au Bureau à Torre-VelUce ,
via Maestra N. 42. — pour la
rédaction: û Mr. A. Hevel
Prof, Torre-Pellice
Nommai r*o.
Le Catéchisme ou les conséquences d’une
idée fausse [cont.). — Instniciion secondaire.
— Chronique politique. — Souscription pour le
Rosario. — Id. Desanctis, — Id. Monnet. —
Annonce.
DU UATEGHISDE
ou les conséquences d'une idée fausse.
(Suite V. n* 25)
Ainsi le catéchumènat fonctionna
en coupes réglées comme la conscription des militaires, et l’on eut
ces fournées d’admissions de catéchumènes , contre lesquelles on
se récrie avec raison depuis quelque temps ; mais sans indiquer
d’autre remède qu’une recommandation aux pasteurs, laquelle restera
vaine aussi longtemps qu’on ne
s’écartera pas davantage des anciens errements. En effet, on a
vu- la foi se manifester à différents âges , à sept ans , à trente
ans, à soixante ans, etc., et c’est
la manifestation de la foi qui doit
régler l’admission à la Sainte-Cène.
Que faire donc ? Le cours d’instruction religieuse à l’âge sus indiqué , où les facultés sont déjà
développées , est trop bien placé
pour qu’on puisse penser à l’abolir.
Mais au lieu de le terminer par
une admission qui n'en est point
la conséquence logique , vu que
la foi ne découle pas nécessairement de la connaissance (Rom. x,
16, 21), ne ferait-on pas mieux
de constater simplement les connaissances acquises, et de renvoyer
l’admission à plus tard , quand de
bons fruits produits au grand air
du mouvement de la vie auraient
prouvé les vraies dispositions religieuses du candidat? On éviterait ainsi le danger de faire apparaître artificiellement et comme
en serre chaude , des sentiments
trompeurs pour celui-même qui
les éprouve, parce qu’ils ne sont
autre chose que l’effet d’une émotion de circonstance et passagère.
Quoique je désire que l’idée que
je viens d’émettre soit prise en
considération, parce que j’y vois
un moyen important d’amélioration,
je ne l'indique qu’en passant, l’iueonvénient le plus grave, à mes
yeux , de l’ancien ordre de choses
me restant à signaler.
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-202
Corame l’enseignement religieux,
en dehors du sermon officiel, se
trouvait principalement concentré
dans le faible intervalle de deux
ans, on a eu l’idée d’en faire un
cours complet de religion chrétienne. A la fin de ce cours , le
pasteur prenait congé de ses élèves,
d’une manière qui pourrait rappeler
comment l’apôtre Paul prit congé
pour la dernière fois des anciens
de l’Eglise d’Ephèse, lorsqu’il leur
disait : <■ Je ne me suis point épargné à vous annoncer tout le conseil
de Dieu ; prenez donc garde à vous
mêmes...» {Actes xx, 2T, 28). On
donnait ainsi oralement aux pauvres catéchumènes un brevet immérité de science et de foi ; et on
les lançait à pleines voiles dans
l’océan de la vie, n’ayant pour
toute boussole que de l’ignorance
voilée par l’orgueil d’avoir tout
appris... dans leurs cathéchismes !
Une lecture attentive de l’Ecriture
sainte les aurait certes tiré d’erreur;
mais comment y songer quand on
croyait que le catéchisme en reproduisait toute la substance, et
que les pasteurs mêmes partageaient l’illusion générale, pourvu
seulement que l’on joignit au catéchisme. les développements de
leurs catéchèses.
Ainsi le catéchisme, en prétendant contenir un cours complet de
religion, s’est substitué insensiblement à la parole de Dieu , dont il
semblait rendre l’étude oiseuse ; et
il a donné à celui qui l’avait appris
l’orgueil d’être devenu maître, contrairement à la déclaration du Seigneur , selon laquelle il n’était devenu que disciple. Cette bévue est
la même que si un bon examen j
d’admission à l’Ecole normale ou
au pensionnat, par exemple, donnait la persuasion qu’arrivé à ce
point l’on en sait assez et que l’on
n’a plus rien à faire. On comprend
l’énorme mal qu’un tel état de choses a dû produire. Qui n’a entendu
quelque mondain de joyeuse vie
affirmer qu’il savait sa religion , et
qu’il avait appris son catéchisme
tout comme un autre?
Je reconnais volontiers que le
Catéchisme actuel de l’Eglise Vaudoise n’a pas de prétention aussi
intolérable, et que lors même qu’on
voudrait se borner à la doctrine de
la justification, qui est l’étude préliminaire absolument indispensable,
il y aurait peu de chose à en retrancher. Il a même tâché d’atténuer l’inconvénient inséparable des
abrégés par la citation de nombreux
passages. Car ses auteurs savent
que les abrégés servent à rappeler
une science, mais non à l’apprendre
et que ni la mémoire, ni l’intelligence n’ont de prise sur des abstractions qu’autant que ces abstractions leur apparaissent appuyées
sur des faits concrets et suffisamment développés. Mais vaine précaution ! pasteurs et catéchumènes
se contentent des passages cités en
entier, et passent complètement les
autres sous silence. Le temps que
les enfants mettent à apprendre ses
petites sections montre combien
elles sont rebelles à leur mémoire ;
et à voir l’embarras des catéchumènes à rendre compte de ce qu’ils
ont appris, on reste convaincu qu’il
reste plus facile de leur expliquer
des chapitres de la Bible , que les
sections correspondants du Catéchisme.
3
-203
II me paraît donc qu’on devrait
laisser de côté un livre qu’il est
impossible de rédiger avec succès ,
parcequ’il aura toujours les défauts
des abrégés , et qu’on devrait y
substituer sous le titre à!Instruction
chrétienne préliminaire, des portions du commencement du livre
de la Genèse, racontant les faits
nécessaires à savoir de l’origine
du monde; puis quelques portions
des Evangiles racontant la naissance et la mort de Jésus Christ ;
et enfin quelques psaume de David
pris dans la version Suisse, et la
majeure partie de l'épître de l’Apôtre Paul aux Romains. Ce qui
serait mieux encore serait que l’on
fît imprimer chaque année de petits
livres contenant des portions de
l’Ecriture à apprendre de mémoire,
les uns à l’usage des enfants des
écoles du dimanche, les autres à
l'usage des catéchumènes.
Arrêtons-nous ici pour le moment. Il restera à examiner s’il n’y
a pas aussi quelque chose à faire
pour la masse d’instruction qui doit
suivre l’admission à la sainte Cène.
E. Peyrot.
li\ISTR[]CTION SECONDAIRE.
Nous avons , dans notre N. 24,
pris l’engagement de toucher à
une question très-importante intéressant le programme du Collège.
Le Rapport de la Table au
Synode (p. 22), rappelle qu’il a
été publié ( au mois de janvier
1870 ) un concours dans le but de
confier, aux termes du nouveau
règlement, à un professeur unique
les deux premières années du Collège inférieur.
L’établissement ne souffrira pas
d’avoir un professeur de moins ;
il pourra même y gagner une plus
grande unité dans l’enseignement;
mais ce n’est point assez à notre
sens , et puisque l’on se propose
de mettre en pratique un point du
nouveau règlement, il nous semble que l’occasion est particulièrement propice d’étendre la même
expérience à d’autres parties non
moins importantes.
Le règlement part de ce principe que l’éducation a surtout en
vue l’avenir, et qu’il n’est pas
nécessaire du tout, pour faire
prendre aux enfants de bonnes
habitudes de recherches et d’études,
d’étendre et de diversifier outre
mesure les enseignements qu’on
leur donne.
Or il y a divers faits et diverses
considérations qui indiquent, selon
nous , d’une façon précise, la mesure du programme à adopter pour
les deux premières années du
Collège,
Il est admis que dans un établissement où se donne une instruction classique, l’effort principal
de l’enseignement doit se porter
sur les langues, à savoir, d’après
le but et la constante tradition de
notre Collège, sur l’italien, le
français , le latin et le grec. Mais
comment s’y prendra-t-on dans la
pratique ? Voudra-t-on faire marcher les quatre langues de front,
ou à peu près, — ou bien différer
de deux ans l’étude simultanée des
langues anciennes, et fortifier tout
d’abord les élèves dans la connaissance du français et de l’italien ?
4
----------204
— Le nouveau règlement est tout
entier basé sur la seconde alternative, et cela pour d’excellentes
raisons.
Quel est le degré de développement auquel sont parvenus les
élèves entrant au Collège ? Au
sortir des écoles paroissiales, ou
des écoles subsidiaires, ou des
écoles de quartier , ils ne connaissent encore que fort peu de français et fort peu d’italien. Il y a
plus ; le milieu dans lequel ils reçoivent leur éducation première ,
est généralement étranger à l’un
et à l’autre de ces idiomes ; chez
nous , le dialecte parlé c’est un
patois souvent corrompu et fort
peu favorable au développement
de la culture classique. Convientil , dans ces conditions , de surcharger le programme des deux
premières années du Collège , en
lui faisant porter le poids de trois,
quatre langues à mener de frontf
Il n’y aurait là aucun sentiment
de la réalité; et si nous ne savons
mieux proportionner le cercle des
études à l’étendue ( certainement
fort restreinte ) de l’esprit des
commençants, que faisons-nous autre chose si non gâter leur constitution intellectuelle, et forcer la
jeune plante à fleurir trop tôt pour
edmeurer ensuite stérile?
A vouloir poursuivre simultanément l’étude des quatre langues
avec des élèves qui n’ont pas de
langue maternelle, on compromet
l’étude de toutes à la fois , et l’on
cause plus tard un dommage irréparable à la culture classique proprement dite.' Procédons, s’il vous
plaît, du connu à l’inconnu ; secouons le faux et dangereux pré
jugé que les langues anciennes
doivent être , pour des enfants ( ! ),
la clef des langues modernes; car
celles-ci, on apprend à les parler
de très-bonne heure , et celles-là
ne se parlent plus.
Que nous dit l’expérience, d’année en année, et d’un examen à
un autre examen ? Elle nous dit
que faute de savoir parler le français e l’italien , et d’en connaître
sufBsarament et pratiquement le
mécanisme peu compliqué , on est
de moins en moins capable de
lire et de traduire avec intelligence les auteurs grecs et latins,
chez lesquels domine la plus savante synthèse. Elle nous dit que
faute de posséder à un degré sufflsant le matériel des deux langues
vivantes, on est de moins en
moins capable de rendre les termes
anciens par des termes exactement
correspondants. Le mot ne répond
plus au mot ; l’idée n’est plus l’équivalent de l’idée; et cela parceque l’on n’a pas été de bonne
heure habitué à parler et à penser
dans la langue usuelle, et que
l’esprit de l’enfant a été considéré
comme un entonnoir où il fallait
verser d la fois quatre grammaires
et quatre dictionnaires. — Ne le
voyez-vous pas? C'est un raccourci
de la tour de Babel, une nouvelle
et constante répétition de la confusion des langues.
Mais le nouveau règlement y a
sagement pourvu. Il retranche,
dans les deux premières années ,
l’enseignement du grec et du latin;
il donne ensuite à l’étude de ces
mêmes langues une prépondérance
marquée dans les . quatre classes
moyennes: il accorde enfin aux
5
-205
liltératures et aux sciences la place
d’honneur dans les deux classes
supe'rieures.
Les deux premières années
cole préparatoire) formeraient jusqu’à un certain point un ensemble;
l’enseignement j comprendrait,
dans ce but, tout ce que les élèves
ne seront jamais forcés de désapprendre , alors même qu’ils n’iraient pas plus loin , à savoir ;
l’histoire biblique , l’italien , le
français , l’arithmétique , la géographie et l’histoire. Ce doit être
une préparation aux études classiques , protégée par un examen
d’admission rigoureux , fondée sur
l’étude des faits plutôt que sur
celle des formes , et ayant pour
but principal la pratique des langues usuelles.
Nous espérons que la Table,
dans l’intérêt général, et disonsle très-haut, dans l’intérêt des
études du Gymnase et du Lycée,
voudra bien mettre sérieusement
à l’essai le nouveau projet de règlement , dans toutes ses parties
essentielles. Il faut choisir entre
un système rationnel, et un système
qui ne l’est pas.
Que si l’on n’est pas disposé à
se fier un peu à notre petite expérience , volontiers nous en appellerons à quelques noms illustres
et à l’autorité d’hommes éminents.
Voici par exemple ce qu’écrivait
Gaspare Gozzi au sujet du programme des études , à Venise ,
où le peuple parle comme le nôtre
un dialecte particulier.
Considero l'età dei giovani al
tempo dell'entrare in .collegio, che
sarà fra i nove e i dieci anni, tutta
sensi e fantasia , con debole razio
cinio, il che la rende volubile, facile a tediarsi, ed impaziente d'un
applicazione arida e sola; la quale,
seper giunta sarà lunga, non intesa
e molesta , farà loro ahborrire le
lettere per tutto il corso della vita.
E perciò mio parere che, nell'insegnare la grammatica , si cominci
dall'italiana, come lingua più intesa,
nella quale si deve pensare e scrivere in tutte le faccenda tanto famigliari quanto pubbliche, ond’ è la
più necessaria; oltreché è la più
facile, i suoi precetti sono p)iù
presto intesi, e servono di digrossamento alla latina ed a tutte le altre
che si volessero dopo imparare.
...Il dar principio da questa grammatica piuttosto che dalla latina ,
arrecherà un altrosommobeneßzio.
Non abbisognando essa di quelle
lunghe declinazioni di nomi, e coniugazioni di verbi, che occupano
tutta la memoria negli elementi della
lingua latina e inaridiscono l'anima dei giovanetti in una fatica
di cui non preveggono per due e
forse tre anni la ragione, lascierà
aperto V adito da aggiungervi
subito l'utilissimo studio della geografia ecc. ( 1 ). Conosciutisi i
buoni fondamenti della costruzione
italiana, e fatta una sufficiente pratica dello scrivere famigliare e corretto nella propria lingua, giungerà il tempo di procurare ai
discepoli la cognizione della lingua
latina... L’intelligenza deiprincipii
dell'italiano già imparati, e V età
un poco più confermata e avvezza
all'applicazione, renderà assai più
(1) Il n’est que trop vrai; lout, dans
les deux premieres années, est absorbó
par le latin, ou n’est cultivé qu’en seconde
tigne, et sàns un profit róel. '
6
-206—
facile al maestro il far capire le
principali differenze che passano
fra la grammatica latina e l'italiana.... L’accoppiare i precetti delV una e dell’ altra subito, le oscura
tuit’ e due; e la fatica, il tedio e le
tenebre fanno perdere la voglia ai
fanciulli dell'applicare..
A ces considérations pleines de
sens et exprimées dans ua style
classique , nous en ferons suivre
d’autres que nous empruntons à
un e'crit de Pietro Giordani (1):
— Di latino è somma penuria.
E questa penuria è in Italia , dove
l'età puerile è dappertutto pessimamente tormentata per farle imparare la lingua latina ; e dove tanti
fanciulli sono infestati da questa
universale tribolazione, di tutti
quelli che ebbero scuole non uno fra
diecimila giugne in vita sua a prendere domestichezza con Livio e Tacito. Argomento che noi siamo di
grande giudizio nell' ordinare i
mezzi al conseguimento de' fini che
ci proponghiamo. Dubiterò io di
dire che durerà eternamente questo
disordine, finché si vorrà insegnare
il latino a quella età che è naturalmente incapacissima di apprenderlo ?...
Prego bene che non vogliano
essere tanto pronti gli sdegni , che
prima di avermi pur letto gridino
accusandomi che io voglia romper
guerra al latino ; col quale , grazie
a Dio, non ho alcuna cagione d'inimicizia. Dico anzi che non sarà
mai bene civile quella nazione la
quale non abbia molli pili che mezzanamente dotti di latino....e sop
ii] Opere di Pietro Giordani. Firenze,
Le Monnier; 2*. ediz. voi. 1% pp. 209 ss.
giungo che mai non avrà questi
molti quella nazione che si ostinerà
di farlo imparare a' fanciulli. Se
già non fabbricate quel più che favoloso collegio capricciosissimamente fantasticato da Girolamo
Gigli, (anzi non basterebbe un
collegio, ci bisognerebbe una città )
crediatemi che la lingua latina è
supplicio inutilissimo e dannosissimo de'ragazzi ; crediatemi che la
età d'impararla non è la puerizia,
ma la giovinezza ; crediatemi che
appunto in Italia si sa oggidì meno
che da pochissimi, perchè si pretende insegnarla a quasi tutti....
....Echi ripugna a crederlo, consideri un poco : Niuna lingua , nè
viva nè morta, si può imparare se
non se per mezzo d'un altra lingua
già bene saputa. Questo è certissimo. S'impara la lingua che non
sappiamo, barattando parola per
parola e frase per frase con quella
che già possediamo. Dunque se io
voglio imparare il latino mediante
Vitaliano, e questo non so , com' è
possibile che quello apprenda ? ora
tale è pur il caso nostro..E dico
che Vitaliano non sa nè può saperlo il povero fanciullo. Non può
saperlo, perchè è nuovo nel mondo,
perchè è scarsissimo d'idee :.... e se
è per lui nulla il vocabolo della
lingua italiana, come volete che gli
sia qualche cosa il corrispondente
latino ? Dunque per fargli apprender il latino mediante Vitaliano è
da aspettare che abbia potuto imparare quest’ultimo, associando alla
immagine di ciascun sensibile oggetto quel suono che la nazione adopera per significarlo. Vedete però
quante idee debbono entrare nel suo
capo-yinnahzi eh’ egli abbia sufjfi-
7
-207
ciente uso della sua materna favella (1).
____ Se dunque è manifesto che
ad un fanciullo è impossibile in
quella età sapere la propria lingua
(della quale può bensì avere qualche uso , ma non può giammai averne le ragioni, che sono la più
riposta parte della buona filosofia e
della scelta erudizione), e se mancandogli fondata cognizione della
sua favella naturale non può di
essa farsi strumento a comprendere
il lat ino: perchè si prosieguo a fare
inutilmente violenza alla natura ?
Perchè non vogliamo essere persuasi che bisogna insegnare una
lingua morta a giovani che già
siano possessori della propria? e
che questa non potranno fondatamente saperla , finché il loro cervello non sia già arricchito di molte
altre notizie ?..La natura si bef
ferà sempre delle nostre stoltezze e
delle nostre ostinazioni: non cambierà la natura il suo stabilito ordine,che non possa formarsi un'arte
di parlare prima di aver imparato
a pensare.
11 faudrait pouvoir transcrire en
son entier ce remarquable morceau , mais l’espace nous manque.
Concluons; vouloir enseigner aux
enfants ce qu’ils ne peuvent apprendre c’est faire preuve d’une
obstination perverse , et il en découle de tristes inconvénients. Le
premier est celui-ci : on prépare
des élèves qui, plus tard, seront
capables de faire encore plus de
40 fautes dans un thème d’une
(1) A plus forte raison chez nous qui
n’avons d’autre langue maternelle qu’un
patois.
page. Mais le plus grave est cet
autre: l’étude du latin, imposée à
l’enfant, l’hébête , le rend stupide
et lourd. Enseignez-lui des choses
délectables, c’est-à-dire qu’il puisse
comprendre et retenir; entretenezle de géographie, de scènes et
aventures de voyages , d’histoire
etc. et vous le verrez prêter une
attention intense, pourvu que vous
y preniez intérêt et que vous sachiez raconter. Nourrissez-le de
faits et d’idées concrètes; il en a
besoin, il en a faim et soif; mais
sachez réserver à un temps plus
opportun l’étude de la grammaire
ancienne ; la grammaire c'est l’exposition des lois du langage , c’est
de la haute philosophie; elle n’est
point la base , mais le couronnement de l’édifice intellectuel.
dtrontq|uc :poUtti:|ue.
Obligé d’interrompre, vers le milieu du
mois dernier, notre Chronique Politique,
nous allons en raccrocher les fils principaux pour la reprendre ensuite comme
par le passé.
Italie. Avec le mois de mai disparaît
la dernière de toutes ces bandes plus ou
moins républicaines qui ont un moment
inquiété l’Italie. Le 29 mai nous apportait
le double souvenir de la victoire des Lombards sur l’Allemand Frédéric Barbarousse
à Legnano en 1176, et des immortelles
rencontres de Mortara et Curtatone en
1848.—Les dépenses au royaume d’Italie
pour l’année courante toucheront à 1100
millions, tandis que les recettes, môme
en y comprenant les 60 millions qu’on
attend des biens ecclésiastiques, ne dépassent guère 950 millions. — Le 4 juin,
près de Lercara en Sicile, trois cents ouvriers occupés à l’extraction du soufre
furent surpris par un éboulement et ensevelis sous les rochers. — Le 24 juin a
8
été inauguró le monument élevé sur l’ossuaire de S. Martine et Solferino.: Les trois
nations belligérantes y étaient représentées. L’idée de rassembler ainsi en un
seul ossuaire les restes de tous les braves
tombés sur le champ de bataille en 1859,
est due au Sénateur Torelli. — L’Ambassade chinoise, qui vient de quitter Florence a beaucoup amusé par son costume
et ses réparties les grandes dames de la
capitale.
Fi’anoo. Les causes d’émotion se
succèdent: après les complots et le plébiscite, le ministère du 15 mai (Ollivier,
de Gramont), d’une teinte cléricale assez
foncée, malgré « l’attitude expectante »
qu’il prend à l’égard du Concile; — puis
l’incendie du 6 juin qui dévore deux cents
hectares de la forêt de Fontainebleau;
puis les élections aux conseils généraux
ou assemblées départementales, avec des
résultats un peu plus encourageants que
le plébiscite du 8 mai; — enfin une légère indisposition de l’Empereur. — Non
pas enfi,n, car la France s’est sérieusement
alarmée du dommage que pourra lui causer le chemin de fer qui, dans une quinzaine d’années, reliera l’Allemagne à l’Italie
à travers le S. Golhard.
Belgiqixe. Les dernières élections
politiques, très favorables au parti clérical,
ont amené la démission du cabinet FrèreOrban. L’on s’attend à un mouvement
réactionnaire.
Forixigal. Le maréchal Saldanha
semble vouloir se faire pardonner son
pronunciamento du 19 mai par quelques
réformes en sens libéral. -- Les relations
oiEcielles du Portugal et de l’Italie ayant
été rompues, le marquis Oldoini est revenu à Florence.
Ttir<ivile. L’affreux iûcendie qui le B
juin a détruit des milHeis de maisons à
Péra, le plus beau quartier de Constantinople, a causé entre autres'^ malheurs, la
ruine de 440 familles italiennes; — un millier de nos concitoyens sont‘maintenant
sans abri. ^
; . a I, . _______ '"■'■i'■'
ÍJ ni: i, 1 - '
-208
SonscriptioH pour le Rosario
(temple, école centrale, presbytère)
Report du JV. 25 . fr. 36
M. Joseph Malan banquier (Turin) » 150
MUa M. S. » 5
M. David Muston phar. ( La Tour) » 5
Total fr. 196
SOUSOIIIFTIOIV
pour un monument à la mémoire
du D' Desanctis.
Réport du N.' SS
M. Henri Peyrot pasteur ém.
M. Edouard Peyrot
Total
fr. 75 90
» 2
î 2
fr. 79 90
Bien que nous ayons déclaré close la
souscription pour une pierre tumulaire à
la mémoire du ser*gent ivionnet,
nous ne pouvons nous refuser à inscrire
encore les noms de deux nouveaux donateurs ;
M">® S. Boudrandi (Florence), fr. 5
M. Charles Pons (Gênes) » 1
Réport du N. 24. . » 91 45
Total . fr. 97 45
ANNONCES
à VENDRE
En entier ou par pièces , une propriété d’environ 20 journaux, sur
la colline de St Germain.
* Pour les conditions, s'adresser à M.
Louis Rostan à S* Germain.
A. Rével Gérant.
‘:!a’ b:.—----^----------
Pignerol, Impr, Chian tore.