1
Compte-courant avec la Poste
PRIX D’ABONNEMENT PAR AN
Italie.............. L. 3
Tous les pays de TUnion
de poste.............» 6
Amérique du Sud .... ï 9
On s’abonne;
Au bureau d’Adrainistralion;
Chez MM. les Pasteurs ;
Chez M. Ernest Robert (Pignerol)
et à l’imprimerie Alpina à
To rre Pollice.
Î-’abonnement part du 1. Janvier
et se paye d’avance.
année XX. N. 40.
4 Octobre 1894.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois — 15 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S’adresser pour la Rédaction àM.
le Past. E. Bonnet Angrogne,
(Torre Pellice), et pour V Administration à M. Jean Jalla,
prof., Torre Pellice»
Tout changement d’adresse est
payé 0,10 centimes.
LE TEMOIN
E€IIO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous mu seruî témolDs. ici. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne, nallli. VI, 10
¡Sommaire:
Pour l’Orplielinat. — Comment prévenir
la tuberculose? —Evangélisation dans
le Canton Tessin. — Le Synode Vaudois (Discours des députés]. — Evangélisation (Mutations). — Chronique
Vaudoise. — Epoux. — Souscription.
Collège et Ecole Hiipéricurc.
La Pâte de la distribution des prix pour
ces deux établissements, aura lieu, D. V.,
le lundi 15 cour., à 10 li-, dans la salle du
Synode (Maison Vaudoise). Les leçons commenceront le 16, à 8 h. du matin.
POUR L’ORPHELINAT
Comme l’année passée, comme il
y a deux ans, nous nous adressons
encore aujourd’hui à tous ceux qui
aiment l’Orphelinat et-les orphelines
pour solliciter leurs dons en faveur
de cet établissement. Si la voix qui
crie au secours cetle année ne possède pas, comme celle des années
précédentes, le talent de toifcher
les cœurs et les bourses, il n’en est
pas moins vrai que le besoin est
urgent, et qu’au moment cù nous
écrivons il n’y a pas un Kilog, de
pommes de terre dans la maison.
Les demandes d’admission affluent.
Nous voudrions pouvoir répondre favorabilement à toutes, de quelque
côté qu’elles vinsent. La place y
serait, mais il est évident aussi que
nous ne pourrons pas aller en avant
si on ne continue pas à venir à
notre secours par des dons en argent et en nature.
J.’accueil que le public vaudois et
étranger a fait aux demandes de
ces deux dernières années, est pour
nous un sûr garant que personne
lie voudra se reposer sur ses lauriers, et que les pommes de terre,
les châtaignes, les pâles etc. qui ne
peuvent se garder d’une année à
l'autre, continueront à arriver à l’Orphelinat, sans compter les pièces
d’argent, de cuivre et même de
nikel.
Nous prions toutes les personnes
qui ont bien voulu jusqu’ici servir
d’intermédiaires pour les dons en
nature à vouloir nous continuer leur
coopération trés-appréciée. Des sacs
et des carnets leur seront envoyés
suivant les besoins. Et nous ne doutons pas que M.M. les pasteurs ne
venillent consentir à être nos portevoix auprès de leurs troupeaux. Nous
les assurons tous de la reconnaissance des orphelines, et (Je celle de
leur bien dévoué
Bobbio Penice, 26 Septembre 1894.
B. GARDIOL, pasteur.
O h.
2
- 314
la
Le dernier rapport de l’hôpilal
déplore la dilTusion croisHanle aux
Vallées de la tuberculose ou plilliisie
sous ses dillérentes formes, et senîl)le accuser la science de ne pas
savoir réagir et s’opposer en quelque
sorte à la marctie envahissante de
celle terrible maladie.
Une voix plus expérimentée que
la mienne, celle du D’’ Giordano,
avait déjà jeté le cri d’alarme dans
une conférence pul)lique tenue à la
Tour en -1891, en partie reproduite
dans le Témoin, et dans laquelle le
conférencier regrettait de ne pouvoir
consacrer plus de temps et de détails
à l’étude de cette importante maladie et aux moyens de l’eviler.
La trépidation avec laquelle na
guere
le monde entier, savant et
profane, accueillait la nouvelle que
le professeur Koch avait découvert
le remède sûr contre la tuberculose,
et la déception qui suivit son insuccès, les institutions et les sociétés
dont le seul but est d’enrayer et de
combattre la marche toujours croissante de celle maladie, les prix
décernés par des gouvernerneids intelligents et libéraux aux savanls qui
se distinguent dans celle noble lutte,
sont des pi'euves suffisantes de la
nécessité qui s’impose à chacun de
suivre les conseils que l’expérience
scientifique suggère pour combattre
ce mal et surtout pour le prévenir.
Les statistiques soigneusement établies démontrent que sur huit cadavres on en trouve un, en moyenne,
présentant dans ses organes des manifestations Luherculaires. Ce chilfre
éloquent justilîe donc pleinement
nos ci'aintes, ainsi que nos conseils,
de prévenir autani que j'ossible un
ma! dont la science n’a pas encore
trouvé le remède spécifique; mais
plus l’on attendra et plus la chose sera
multipliant à l’envi avec une extrême rapidité. (1)
Qu’il nous soit donc permis d’adresser au peuple Vaudois, en quelques mots sous une forme pratique
et populaire, les notions les plus
élémentaires et les plus indispensables à l’endroit des mesures à prendre pour éviter presque à coup sûr
l’infection, et que le lecteur ne s’offense pas s’il trouve parfois des conseils dont on pourrait rougir, mais
que la pratique médicale journalière démontre malheureusement être
tout autre que superflus !
La tuberculose, vulgairement connue sous le nom de coiisom[)tion,
phthisie, scrofule,marasme, langueur,
lupus et tumeur blanche, est une
maladie éminemment contagieuse, ce
qui en d’autres termes signifie que
chaque nouveau cas peut être le
fioirit de départ de plusieurs autres.
L’agent qui la produit est un bacille
qui prend sou nom d’après Koch,
le savant qui l’a découvert et décrit
pour la première fois. La contagion
de la tuberculose ne consiste absolument que dans le pus (matière) riche ;
en bacilles, émis, soit sous forme de
crachats, soit sous celle de matière
des abcès ou des déjections intestinales d’individus atteints de celte
maladie.
Ij’inlroduclion fortuite dans notre
corps de bacilles de Koch n’implique
pas nécessairement une infection,
mais comme, pour que cette dernière ait lieu, il faut que la première
condition .se remplisse, il résulte que
les précautions à prendre, pour éviter cette introduction, s’imposent à
nous d’autant plus qu’elles sont parfaitement à notre portée. Et dès lors
il n’y a plus lieu de craindre et de
froisser les infortunées victimes de
la maladie, au
regard
vigilant des
difficile, les foyers d’infections se
(1) A Nervi, S. Remo, Cannes, Nice, Menton, rendez-vous habituel de tous les phthisiques de l’Europe,
la maladie u pris des proportions énormes, abstraction
faite, bien entendu, des cas importés de l’étrager.
3
315
quelles, la répulsion inslictive dont,
trop souvent ont. se sent saisis à
leur approche, est loin de passer
inaperçue.
Mais avant de voir les moyens
prophilactiques (ce grand mot veut
dire: «moyen de prévenir»), il sera
bon de passer rapidement en l'evue
les dil'i'érentes portes d’entrée du
germe tuberculaire.
Un organisme, un corps d’ailleurs
parfaitement sain peut être infecté
de trois manières différentes: d’abord par la voie stomacale, puis par
les poumons, et enfin par une blessure ouverte.
Voie stomacale. Des trois, celle-ci
est la plus fréquente, i.es modes d’introduction du germe tuberculaire
dans l’estomac sont Infinis; abstraction faite des viandes infectées, imparfaitement cuites, et en général
des aliments qui contiennent souvent
les microbes de la tuberculose tels
que le lait, la viande ecc, mille
détails insignifiants en appai’ence,
peuvent nous mettre en mesure
d’avaler le- bacille, et d’en favoriser
le développement dans notre corps.
Ainsi par exemple, la salade ci’ue
dans un jardin sous la fenêtre d’un
poitrinaire, les grappes de la treille
à l’ombre de laquelle il aime à se
reposer, céderont le pas sur notre
table à des aliments d’une provenance plus sûre. Quant aux viandes
bovines infectées, quoique l’inspection sanitaire ait lieu avant la mise
en vente, il sera plus sage d'éliminer
tout danger en les faisant cuire suffisamment. La cuisson tue à coup
sûr tout bacille, et par conséquent
nous préférons les viandes cuites
aux viandes crues et saignantes.
C’est du reste, soit dit en passant,
. un préjugé de croire les viandes
saignantes plus saines et plus nourrissantes que les viandes cuites. La
cuisson donnera en même temps
l’immunité contre le ténia (ver solitaire) si fréquent dans nos Vallées.
On attribue généralement aussi,
chez nous, plus de vertu au lait
qu’on vient de traire qu’au lait
bouilli, erreur funeste qui sans doute
a été fatale à mainte et mainte
personne, car le lait -cru constitue
un excellent véhicule au microbe de
la tuberculose, et le fait qu’il ne se
passe pas de trimestre où l’autorité
ne séquestre des vaches pbthi.siques
conduites à la boucherie est une
preuve assez éloquente de la grande
diffusion de la maladie dans nos
troupeaux.
Mais il est bien d’autres dangers
d’infection d’autant plus importants
qu’ils se présentent chaque jour,
ou mieux à chaque instant de la
journée et qu’on n’évitera qu’avec
une surveillance active et incessante
de soi-même et de ses actes. Que de
fois ne mange-t-on pas des mets apprêtés par des phthisiques reconnus,
que de fois ne porte-t-on à la bouche
des monnaies, des articles de toilette,
des mouchoirs, des services de table,
des instruments de musique, des
porte plumes et des crayons de provenance suspecte, ou pour le moins
inconnue. Quel puissant moyen de
transmission de la maladie qu’un
porte-cigare, qu’un service de table
mal lavé et ayant servi à un tuberculeux et à quel danger ne s’exposent pas les enfants de nos écoles
qui boivent tour à tour dans le même
récipient (la casse) l’eau d’un seau
qui, n’étant pas couvert, reçoit avec
la poussière tous les germes de
l’ambiant!
11 faut aussi rigoureusement éviter
d’embrasser ces malades dont les
lèvres, porte de sortie incessante du
microbe, sont loin de nous offrir les
garanties d’une propreté rigoureuse.
Et ici qu’il me soit permis d’insister tout spécialement sur le devoir
qu’ont les parents de veiller à ce
que, soit eux soit leurs enfants, ne
prennent jamais place à une table
sans s’être auparavant consciencieusement savonné les mains qui à cet
âge sont fréquemment portées à la
bouche dans un état de propreté
plus que douteux. Les mains étant
4
- 316
ir
les organes essentiels du toucher,
de la préhension, H ressort de là
qu’elles seront aussi le plus fréquent
véhicule des germes infectieux en
général et du tuberculaire en particulier.
Ce devoir en apparence élémentaire est trop souvent négligé dans
nos intérieurs, et l’on ne saurait
jamais assez insister sur son accomplissement, non plus que sur celui de
se laver scrupuleusement à la suite
de uMmporte quel contact avec un
phthisique du avec des effets ayant
appartenu à des phthisiques.
Sous ce point de vue le verre
unique dont ont se sert à la Sainte
Gène, constitue un vrai attentat à
la santé, et je croirais manquer à
mon devoir d’hygiéniste en n’insistant pas auprès de nos autorités
ecclésiastiques ponr qu'on adopte le
verre individuel, ou au moins le
verre de famille, comme cela se
pratique du reste dans certaines
églises des Etats Unis. (1)
Un poitrinaire vient-il à manquer,
les parents s’empressent de demander au médecin ce qu’ils doivent
taire de ses elfets, et sur la défense
que ce dernier leur fait de s’en servir désormais, ils n’ont rien de plus
pressé que d’en taire maint cadeau
à des pauvres ou à des voisins,
quand toutefois sans tenir aucun
compte du conseil donné, ils ne les
gardent pour leur propre usage.
Cette habitude est condamnable.
Ee linge d’un poitrinaire peut parfaitement servir après avoir séjourné
pendant 10 à 15 minutes datis l’eau
bouillante, car à cette température il
n’est plus de bacille qni puisse vivre; malheureusement ce conseil qui
est, je crois, toujours donné par le
médecin, estraremenfou jamais suivi
par les personnes intéressées. Le
mieux sera de détru'ire sans scrupule
d’une malencontreuse économie tout
(1) V. N. 25 Août 94, Eglise Libre.
eilet ayant appartenu à un poitrinairej
on détruira ainsi la source de germes
qui n’attendent qu’une occasion favorable pour se développer.
Voies respiratoires. Le pus tuberculaire desséché, conserve toute sa
virulence^ et les inhalations de bacille sous forme de poussière constituent un puissant mode d’infection.
Par conséquent les mêmes indications d’une propreté rigoureuse, se
retrouvent ici comme ailleurs, et
l’on fera à la pous.siére une guerre
des plus acharnées. En tous cas
l’époussetage de la maison et l’arrosage des rues, même en l’absence
de bacilles, ne constituent pas, en
eux-mêmes,un inconvénient au bien
être du ménage et de la société, et je
ne pense pas qu’il se trouve quelqu’un
qui objecte qu’aprés tout, le bacille
pourrait aussi tie pas se trouver
dans la poussière de sa maison!
Puisque les crachats desséchés
des phthisiques sont dangereux, le
devoir d’obliger les 'malades à expectorer dans un récipient contenant u“ne solution fortement désinfectante (sublimé au 5®/oo), s’impose
tout naturellement à leur gardemalades. Ce moyen si simple empêcherait la dissémination des germes dans l’ail', tandis qu’on voit
trop souvent les malades cracher
dans leur mouchoir, ou dans un
linge étendu sur leur lit, voire même sur la paroi, vrai livre ouvert
où le médecin peut suivre d’un"'
coup d’œil la marche clinique et
l’évolution de la maladie. (1)
L’usage du crachoir doit donc
être controllé sévèrement par l’entourage du malade, qui seul est à
même d’exercer sur ce dernier une
surveillance oontinuelle. Certainement beaucoup de malades comprennent eux-mêmes toute l’importance de ces mesures, et ils facili-i,
tent ainsi la tâche de leurs infirmiers;
en tous cas on s’efforcera toujours
de les persuader à ne pas voir dans
(1) Ce6i n'est pas une exagération,, voyez la conférence du D.r Giordano sus mentionnée. ^
5
31t
ces mesures des vexations, mais plutôt des précautions hygiéniques au
profit de leurs proches.
Les blessvres ouvertes étant presque toujours soignées par des médecins, il est plus rare qu’elles
constituent une porte d’entrée pour
le germe tuberculaire, aussi nous ne
nous y arrêterons pas.
La fréquence de la tuberculose
dans nos Vallées reconnaît pour
causes, à mon avis, les facteurs suivants:
D’abord une importation directe
de l’étranger et surtout de la Riviera qui nous renvoie chaque année des jeunes filles parties pleines
de force et de santé, et qui, à la
suite d’une bronchite mal soignée,
d’une influenza, voire même d’un
rhume négligé, contractent la maladie avec une grande facilité, vu la
quantité considérable de germes contenus dans l’ambient où elles sont
obligées de vivre et de travailler.
En second lieu la trop grande légèreté avec laquelle on se marie
sans s’inquiéter des antécédents de
la famille à la quelle on va s’allier,
et du degré de parenté qui trop
souvent unit les conjoints. G’ est
beaucoup, grâce à la déplorable négligence des parents, que ceux-ci
sont appelés à voir plus tard, dans
leurs enfants, de futurs candidats à
la tuberculose.
Enfin, l’absence totale de toutes
les mesures préventives qui font
l’objet de cet article, et qu’il serait
si bon et si aisé de voir en action.
Alors seulement, cette maladie presque inexorable, ne décimerait plus
si cruellement nos familles; mais ce
n’est qu’en suivant scrupuleusement
les conseils de l’ygiène que nous en
entraverons la marche, et ce n’est
(ju’en tant que chacun participera
à cette lutte contre l’envahisseur,
que nous pourrons espérer de voir
nos efforts couronnés de succès
llniiiel Turin.
ÉVANGÉLISATION
dans le Tessin
(Voir N.o 39.)
Les lecteurs du Témoin me sauront gré de leur en servir un
échantillon dans une traduction
aussi littérale que possible; il s’agit
du fameux tribunal de Y Inquisition
que le curé Fontana décrit à ses
paroissiens en leur disant tout d’abord qu’il ne faut pas confondre
l’inquisition romaine avec l’inquisition espagnole — celle ci était laïque
et souvent cruelle — l’autre, exclusivement soumise au Saint Père fut
toujours un modèle de douceur, de
mansuétude et de justice — tout au
plus elle pa.ssait au bras séculier les
hérétiques oùsiiMés qui alors étaient
traités d’après les lois de ce temps Zàü
«Mais, poursuit notre curé, pour»quoi ne penser qu’aux abus de fin» quisition, les éxagérer, las noircir,
»sans présenter aussi les avantages
» que certainement elle offrait? Si
» bon nombre de personnes furent sé»vèrement châtiées pour avoir cor» rompu la foi et les bonnes mœurs,
»un plus grand nombre s’abstint de
»mériter cette punition qu’ils vo»yaient devant leurs yeux, parceque
»ia punition est un frein très ell'i- ’
»cace pour tout le monde » [que le ■
»lecteur veuille pardonner le style
» barbare de ma traduction, l’original
»aussi est en style on ne peut plus
»barbare! ]
«Un plus giand nombre ouvrirent
»les yeux à la vérité et rentrèrent
» dans le giron de la véi'itable église,
»sauvèrent leur âme et n’entrai»nérent pas à sa perte l’âme d’autrui.
«Un très grand nombre furent
»liés comme des fous furieux, afin
»qu’ils ne courussent pas se jeter
» à corps perdu dans le précipice de
»l’hérésie. Et l’on voit précisément
» que, l’Italie et l’Espagne (les deux
»pays les plus ignorants et les plus
■ v
s: •
6
- 318
»pauvres grâce précisémeni: au pa» pisme) où le tribunal, de rinquisi» lion était plus solidement établi,
»conservèrent l’unité de la foi ca» tholique tandis que ni la France
»ni l’Anglaterre, ni l’Allemagne, où
» l’on ne permit pas à l’inquisition la
»même libeité d’action, ne purent
» la conserver.
Ci Pendant le moyen-âge lorsque la
» Sainte {!!) Inquisition y était cons»tituée, l’Italie et l’Espagne ne fu» rent nullement désolées par les hor» ribles carnages que les Huguenots,
»les Calvinistes, les Luthériens, les
»Ilussites firent en France et en
» Germanie.
« Rien qu’en Bohême, les guerres
»de religion faites par les hérétiques
».lean Huss et Jérôme de Prague
»massacrèrent prè de dOOOOO hom» mes.
» N’est-il pas vrai que si la sainte
«luquisilion avait pu agir contre ces
»deux hérétiques elle aurait évité
»une mer de sang répandu par
»300000 hommes? » [ Ici l’on voit la
»prodigieuse ignorance et la mau»vaise foi de ces prêtres écrivailleiirs.
« — Mais, bon curé, dit le ]oa» roissien, veuillez nous raconter
» aussi qui a fondé ce tribunal sacré
» de l’Inquisition.
« — Quant à l’origine de la Sainte
» Inquisition, commencez par dire
»(I) qu’une Inquisition proprement,
» ou improprement dite exista tou» jours dans l’église, même au temps
» des apôtres. S. Pierre châtia Simon
» le magicien imposteur, de même
» qu’Ananias et Saphira qui dirent
» un mensonge scandaleux [on .sait
qu’il y a [>our les prêtres des mensonges non scandaleux et même des
mensonges louables !J S. Pau! frappa
» de cécité le magicien Elymas — Puis
B après les trois premiers siècles,
» pendant lesquels l’église elle-même
» invoqua le secours du bras sécu» lier contre les héi'étiques au con» cile de Milan en 289, à celui d’A
» quilée en 381, à celui de Milevi
B en 416 etc.
« Plus lard en 1184 le pape Lu» cius III, pour réprimer les héréti» ques Manichéens, se concerta, au
» concile de Vérone, avec l’empereur
» d’Allemagne Frédéric I, pour que
B les évêques constatassent la cul» pabililé de ces hérétiques et
» que l’autorité civile leur infligeât
» la peine qu’ils méritaient. Mais
» la sainte Inquisition ecclésiastique
» fut formellement instituée par le
» souverain Pontife Innocent Ilî l’an
» 1198 et commença ses opérations
» en 1201 à Rome, puis en 1229, au
» concile de Toulouse, présidée par
» un légat du pape Hotiorius III, les
» tribunaux furent régulièrement or-» ganisés; enfin en 1251 le pape In» nocent IV, que l’on peut appeler
» le véritable londateur de la sainte
» Inquisition, en vertu de la Bulle
» Ad extirpanda la rendit perma» nente à Rome et l'accorda à dif» férents pays, sur la demande de
» leurs souverains l'espectifs ».
(A suivre).
P. CALVINO.
Discours des députés.
(Suite, voir N. 39).,
D‘‘ J. Gordon Gray pasteur et
représentant de l’Eglise libre d’Ecosse;
« Si des motifs de famille m’ont
empêché de revenir au milieu de
vous depuis le Bicentenaire, j’ai
pourtant toujours été avec vous parla pensée. Voilà 22 ans que je suis
avec vous dans votre champ d’Evangélisation ; de sorte que je pourrais
être votre représentant à Edimbourg
tout aussi bien que celui de mon
église auprès de vous. Vous pouvez
voir dans le fait que votre déficit
est comblé une nouvelle preuve de
l’afl'ection des églises d’Eco.«se pour
votre église. Je vois avec plaisir les
7
— 319
progrès de votre église, elle marche
au pas avec les autres. Vous faites
bien de maintenir votre conlession
de foi tout en l’explicant par des
articles déclaratifs selon l'exigence
des lemp.s modernes. N’imposez à personne une nouvelle confession de toi,
vous créeriez des malentendus et vous
verriez surgir des difficultés. Les amis
de votre église donnent de l’importance à votre projet de constitution,
par lequel vous vous mettiez dans
une situation plus conforme à celle
de nos piincipes presljytériens. Les
synodes régionaux et le synode général sont désirables, celui-ci devrait
revenir plus souvent pour ne pas
donner trop de pouvoir aux synodes
régionaux et à la Table : cela serait
plus conforme au système presbytérien. Le synode général devrait se
réunir chaque l'ois dans une ville
dillèrenle, et le temps ne serait pas
éloigné où l’on aurait un synode
général à Rome. Cela serait agréable aux convertis dams le cliamp de
la mission.
«Il est à désirer ipie le réveil qui
a commencé dans vos Vallées s’étende dans la Péninsule.
« 11 y aura dans les méthodes quel(|ue chose que vous ne pouvez pas
approuver; il en fut de même en
Ecosse il y a 35 ans. Mais si les
[lasl.eurs prennent part au mouvement
en le dirigeant, le peuple verra que
ses extravagance ne sont pas nécessaires. Eliminez ce qui n’est pas
conforme aux S.les Ecritures. Je
souhaite que voti'e œuvre se développe dans la Péninsule et que les
synodes régionaux cimentent rnniou
entre les églises pour le bien de
l’œuvre, (applaiid).
M'’ Wilhelm von Bodelsciiwing,
eand. théolog. Berlin:
« ,1e suis heureux de me trouver
au milieu de vous et de pouvoir
vous présenter les vœux du D” Koegel, prédicateur de la cour à Berlin,
et ceux des églises du nord de l’Allemagne qui éprouvent un vif inlé
rét pour l’église vaudoise. Je me suis
donné le plaisir de visiter les colonies vaudoises du Vurlemberg et
et particulièrement les églises de
Pinache, de Serre et Shonenberg et
aussi la tombe de Henri Arnaud.
Je vous apporte les salutations cordiales de IVr le pasteur Merkt et
celles de Gilles de Serre qui se souviennent avec amour de vos Vallées.
Je serai de retour au milieu d’eux
dans quelques mois quand ils célébreront le bicentenaire de leur émigration. Berlin ne .vous a pas donné
en souscriptions tout ce ((u’il peut
vous donner; je vous engage à y
envoyer un de vos représentants
pour y susciter et y entretenir l’intérêt pour votre œuvre. Je vous remercie pour votre aimable réception;
je n’oublierai jamais ce tpie j’ai vu
et entendu. Que Dieu vous bérii.s.se,
vous, votre Eglise et voire ebére
patrie! (applaud).
M'' LE . PASTEUR EuGÈNE LaCÜENMANN :
c(Je représente au milieu de vous
les églises du Vurlemberg qui vous
envoyent leurs salutations cordiales.
J’ai le plaisir de vous dire que nos
meilleurs compati'ioles sont descendants de vaudois. Mon amour pour
vous m’a conduit jusqu’ici et il me
conduira jusqn’en Sicile et à mon
retour je dirai que j’ai trouvé ici .
une église pénétrée d’une ardeur
nouvelle pour le réveil des âmes,
joyeu.se dans l’espérance, patiente
dans l’aliliclion et persévérante dans
la prière, (applaud),
Rev, Ugo Janni, ministre de l’Eglise catholique nationale d’Ilalie:
«J’ai assisté au congrès Vieux-catholique de RoUei'dam et j’y ai reçu
de vives démonstration pour la cause
que je représente. C’est un grand
plaisir que de me trouver au milieu
de vous, même sans mandat olficiel.
Je vous salue de la part de mes
collègues et frères en la foi. Il y a
des distances entre nous, mais pas
'c .V
8
■4
320
(le divisions, car nous sommes unis
dans le ijon combat, bien que vous
combattiez depuis plus longtemps
que nous, La Réforme protestante
a été une diminutio capitis {un
amoindrissement) du papisme. Nous
ccmbattons le papisme au sein même
de l’Eglise de Rome, urit.s.sons nos
efforts, et combattons ensemble avec
la certitude du succès (applaud.).
(À suivre).
CHRONIQUE VAÜDOISE
s. JEAN, Nous apprenons que le
temple restauré du Ciabas sera l'ouverl au service divin Dimanche prochain? cour, à 3 b. par une prédicalion
sur le texte «Il rétablira les ruines
de Sion: » Es, 41,3, i,es pasteurs et
les membres des parois.ses avoisinantes .sont cordialement invités,
ÉVANGÉLISATION
Notre précédent numéro allait sous
presse lorsque nous avons eu connaissance, autrement que par la voix
publique, des mutations récemment
délil)érées par le Comité d'Evangélisation. Nous n’indiquons que celles
qui nous ont été «»mmuniquées
directement par un membre du Comité. Les voici:
M. Dl. Gay senior, est transféré à Susa
» J. B'„ Bosio
» J. Romanci
» le D.r Grilli
» H. Meynier
» V. Notarbartolo
» lit. Revel
» J. Rodio
» L-s Rostan
» J. Banchetti
» J. Bergstein
» Dl. Ruffa
Cuorgné et
environs.
Chiavari
Guastalla
Genova fpro
tempore)
Rio Marina
Pisa
Lucca
Catania
Girgenti et
Grotte
Taranto
Messina
» Fr. Rostan est envoyé comme
collecteur aux Etats Unis, puis peutêtre comme agent du Comité àEdimiiourg.
M‘‘ J. Rochat a quitté Lucca pour
prendre du service à Florence dans
l’Institut de M, le D’’ Comandi.
M.lle Malavasi est transférée à Pisa
s> Ad. Glielo » , Riesi
» L. Lazzeri » Rio Marina
» Ant. Tagliabue » Orbetello
» Banchetti » Grotte
» Passeri » Vittoria.
E. B.
M” Jean Jaixa, profes.seur dans
le Collège Vaudois de Torre Pellice
et administrateur du Témoin, a épousé, le 2 courant, à Edimbourg,
Miss Harriet Mary Philip. Beaucoup
de bonheur aux nouveaux mariés,
et une carrière longue et bénie sous
le regard du Seigneur!
SOUSCRIPTION
en faveur de la Veuve et des
Orphelins PJEYRONNEL
À reporter L.
Union Chrétienne de jeunes
filles„(Appiotti) •
M.me ürlino Long-Gay
(Turin)
M. A. Balmas, pasteur
(Angrogoej »
M.lle Marg. Revel »
» Lydie Revel »
M. Paui Revel »
M.me Trossarelli, doct.
M.lle Joséphine Arnoulet
M.me Morel
M. G. Rhodé
M. F. Roslan, pasteur
Totale L.
L. 142,40
es
» 10,» 10,» 10,» 1» 1» 0,50
» 5» 5,—
» 5,» 5» 5,L. 199,90
PENSÉE
Frères bien-aimés, soyez fermes,
inébranlables , abondant toujours
dans l’œuvre du Seigneur, sachant
que votre travail n’est pas vain dans
le Seigneur.
/ Cor. XV, 58.
J. P. Malan, Gérant
Terre Pellice — Imprimerie Alpina
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