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\nnée Septième.
23 Décembre 1881
N . 50
LE T
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous nie serez témoins
Actes li 8.
Suivant la vérité avec la charité. Ep, J, 1.6,
PRIX b' ABBONNBMENT par an
Itaire . ■ •; L. 3 j
Tous les pays l’Union
de poste . . • ’
Amérique ■ ■ • ’
On s'abonne :
Pour VIntérieur chez MM. les
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Terre Pellioe.
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püui .STR ACTION i Al’Adniinistraliu» du Témoin. Pomal-etto iPineroloJ Uali.
SoiaEirnair©. ,
21 Décembre. - Coi’respon<ii7.nee. Jean Mounet. - Semaine de Prières. Par le trou de la serrure. — Pu muet...
qui demande de l’élre; ^ N’écris pas lîi.
— Nuitcèlles reliyieuiiBS. — lieoue poUH<jue.
— Soùscriplioti.
âl I>oo©mTbr*e.
NOËL.
11 y a pi'ès de dix-neut siècles
que le messager céleste annonçait
aux bergers de Belhiéhem un grand
sujet de joie, qui serait tel pour
tout le peuplé, la naissance du
Sauveur, savoir le Christ, le Seigneur.
Publiée par eux dans un saint empressement, cette glorieuse nouvelle
a sans doute été reçue avec joie
par ceux des habitants de Bethlehem qui attendaient la consolation
d'Israël.
Trente années s écoulent et un
autre messager, un homme et non
plus un ange, proclame d’une voix
puissante la nécessité de la repentance pour obtenir la rémission des
péchés de Celui qui baptisera de
Saint-Esprit et de feu et qui est
en même temps Vagneau de Dieu
qui ôte les péchés du monde. —
Enfin le Messie lui-même se montre
publiquement et se révèle, dès ses
débuts, comme celui qui a, sur la
terre, le pouvoir de pardonner
les péchés, comme celui qui est
venu chercher et sauver ceux qui
étaient perdus et qui ne repousse
aucun, de ceux qui viendront à lui,
comme celui, enfin, qui a pris sur
lui nos langueurs et s’est chargé
de nos maladies. Il parle comme
jamais homme n'a parlé; il va
de lieu en lieu en faisant du bien,
nul ne s’ en retourne à vide lorsqu’il est venu avec sincérité de
cœur implorer son secours. Qui est
celui-ci, se disent ses disciples et
ceux qui se Irouveul occasionnellembiit i/jDjrès de lui, auquel les vents
môme et la mer obéissent?
Sa renommée se répand même
au delà des frontières de la Judée
et de la Galilée et, de toutes parts,
on accourt pour le voir et pour
l’entendre. La foule se presse autour
de lui, dans la maison comme au
bord de la mer de Galilée; elle
2
-402,
semble suspendue à ses lèvres, écoulanl avec ravissement les paroles
divines qui sortent de sa bouche.
Mais pendant que Jésus de Nazareth va ainsi de ville en ville et de
bourgade en bourgade, de Gapernaüm à Jérusalem et de Judée en
Galilée , même à travers la Sarnarie,
que devient la parole de l’ange....
« un grand sujet de joie four tout
le peuple ? » Ces multitudes qui
le suivent, quelquefois au prix de
grandes privations, ont-elles trouvé
en lui la joie de leur saku , la perle
de grand prix ? Ecoutons-le luimême; il se charge de répondre à
cette question.
« A qui comparerai-je, dit-il, les
» hommes de cette génération ? et
» à quoi ressemblent-ils ? Us sont
» semblables aux enfants qui sont
t> assis au marché , et qui crient
» les uns aux autres, et disent: nous
» avons joué de la flûte, et vous
I' n’ avez point dansé ; nous vous
« avons chanté des airs lugubres,
T> et vous n’avez point plcuréV mais
® la sagesse a été juslitiée par ses
» enfants» Luc VII, â1, 32-35,
Qui sont ces bienheureux enfants
de la sagesse qui ont justifié les
voies de Dieu à leur égard? Ce sont
ceux que la prédication de la loi
par la bouche de Jean Baptiste a
lait trembler dans le sentiment de
leurs péchés, et que le pardon offert
par le Sauveur et accepté avec foi,
a remplis de paix et de joie C’était
bien à tout le peuple d’Isrlfel que
le grand sujet de joie était annoncé :
c était bien à" tous les pécliours
d’Israël que le salut était présenté;
— quiconque croyait au Sauveur
avait la vie éternelle. Mais les paroles
de Jésus, citées ci-dessus, ne rappellent-elles pas à la mémoire celles
que le prophète Isaïe prononçait en
parlant précisément du Messie ?
« Qui a cru à notre prédication
et à qui le bras du Seigneur a-t-il
été révélé?» De ces multitudes de
juifs invités à se réjouir de 1’ accomplissement de la grande promesse à laquelle leurs pères avaient
cru, quelques uns seulement, hommes et femmes , surtout parmi les
plus pauvres du peuple, ont ouvert
leur cœur à la joie ; la masse de
la nation est demeurée dans son
incrédulité, dans sa mondanité et
dans son éloignement de Dieu, démontrant par là qu’elle se jugeait
elle-même indigne du royaume des
cieux. ^
Depuis lors, et non seulement au
jour que les -Eglises Chrétiennes
célèbrent comme l’anniversaire de
la naissance du Sauveur du monde,
mais pendant chacun des jours de
ces dix-huit siècles, le grand sujet
de joie a été annoncé, ici à quelques pécheurs seulement, là à de
grandes multitudes ; jamais il ne l’a
été comme il 1’ est de nos jours ;
la parole de l’ange s’accomplit-elle
mieux qu’aux premiers temps de l’Eglise Chrétienne? Nous proclamons
à la louange de la grâce de Dieu,
et à la gloire de l’Evangile, que la
bonne nouvelle réjouit .aujourd’hui
le cœur d’une multitude , dont le
Seigneur seul connait le nombre,
répandue dans tous les pays du
monde habitable. Mais il faut reconnaître aussi avec tristesse, que
dans chaque localité où l’appel "'à
la joie est adressé aux pécheurs,
baptisés ou non baptisés, un petit
nombre, même un très petit nombre
l’entend, l.e reçoit ël croit à l’amour
du père et à la grâce du Seigneur,
Jésus Christ, lequel, de riche qu’il
3
,403
était, s'est fait 'pauvre aftn que
par sa 'pauvreté nous fussions enricJiis.
G’est que pour accepter avec reconnaissance d’être enrichi il faut gémir
de sa pauvreté ; pour accueillir avec
empressement le médecin, il faut
se sentir sérieusement malade ; et
pour consentir à se laisse»- sauver,
il faut se reconnaître perdu. Or ce
qui manque aux hommes de notre
génération, c’est précisément le senlimonl de la misère spirituelle, de
la corruption générale et profonde,
(le l'étal de condamnation devant
Dieu, la faim et la soif de justice.
« Bienheureux, a dit Jésus Christ,
sotit ceux qui pleurent car ils seront consolés'». — Des nos jours
on voudrait bien la paix, la joie,
l’assurance du salut, mais sans
vouloir connaître les saintes douleurs
de la repentance, et la tristesse selon
Dieu. Voilà pourquoi les premiers
fruits de l’Esprit la paix et la joie,
sont si rares, tellement rares qu’on
est tenté de croire que ces fruits
sont quelque chose d'imaginaire- et
d’impossible dans ce monde où règne encore le mal.
Qui sait si 1 on n’a pas fait plus
d’une fois fausse roule, en invitant
les pécheurs à se' réjouir, sans les
avoir auparavant invités à la tristesse,
à se soustraire à la discipline de la
loi de Dieu, avant que la loi eût
accompli son oiTice de pédagogue,
en les amenant à Christ.
A ceux qui sentent leur misère
et soupirent après la délivrance,
nous dirons donc de tout notre
cœur, en suppliant le Seigneur de
bénir notre message ; Prenez courage, le Sauveur approche, il vient
à vous et parlera de paix à vos
ûraes ; quand vos péchés seraient
rouges comme le vermillon ils seront blanchis comme la neige. Regardez à lui et vous serez sauvés;.,
vous vous réjouirez d'une joie ineffable et glorieuse,-remportant le prix
de votre foi, savoir le salut de vos
âmes.
A ceux qui pensent en eux-mêmes ou qui disent : « je suis riche,
je suis dans l’abondance, je n’ai
besoin de rien », que Dieu nous
garde de dire: nous vous annonçons
un grand suje! de joie ! Nous devrons plutôt,avec une grande tristesse
dans le cœur, leur adresser celle
sévère exhortation d’un apôtre: « sen» lez vos misères, lamentez-vous et
» pleurez; que votre ris se change
» en deuil et votre joie en tristesse».
— C’est par ce chemin là qu’ils
arriveront à posséder la joie véritable; celle que le Père des lumières met lui même dans le cœur
de ses enfants.
(2Porre0|)onbancc
Nioe, le 17 décembre ISSI.
Très honoré el cher Monsieur,
Un crime époiivnnlable est veiui
celle semaine plonger dans le deuil
une chère famille de noire église et
jeter la consieniaiiori dans les rangs
de notre pidilic proteslant el siirloiu
des amis de l'évangile; M. l’évangéliste Ji. Emmanuel Bonbotal, ilistini leur de noire école de garçons pendant ces trois dernières années, a été
assassiné mercreflisoir,ivers iieuriienres
el demie, dans une des rue.s de ta
ville, à une cenlaine de ,pas de l'iiabiialioir de M. Ch. Luigi, où il avait
été accompagner son ami el collègue
M. Chaygne employé dans l’œuvre de.s
réunions Saillens. Il est plus que [irobalde que M. liouholat est tombé sous,
les coups du meurlrier qui quelques
4
^404
minutes auparavant avait frappé, à
mortaussi, dansle voisinage, un homme
d’une trentaine d'années, conseiller municipal d’une localité du départemenl.
Ce meurtrier a été arrêté sur les lieux
mêmes. C’est un jeune homme de 19
ans, originaire de Ti ieste. Ses deux
victimes n’ont pas eu le temps 'de
souffrir beaucoup, car c’est avec une
violence et une habilité inouïes qu'il
les a frappées de son couteau, la pieraière à la gorge et M. Bonhotal à l’abdome et au cœur. Le vol parait avoir
été un'des mobiles du premier crime,
mais pas du second. C’est \in paquet
de traités religieux, que M. Bonholal
portail sur lui, qui a fait supposer é
la police qu'il était protestant et lui a
donné l’idée d’envoyer quérir au milieu
de la nuit, le concierge de notre leiO'
pie pour reconnaître le cadavre qui
avait été transporté à l’hôpjlal civil.
Je n’essaierai pas de décrire ta désolation de la famille de M. B. lorsque,
après une nuit d’inquiétude et d’angoisse, il lui fallut apprendre l’affreuse
vérité; mais je dois dire à |a gloire
de l’Ëvangiie, que cette désolation se
montra empreinte d’une complète soumission à la volonté de Dieu et d’une
charité parfaite envers l’a.«sassin.
Les funérailles de M. B. ont eu lieu
hier. Quoique l’heure du service au
temple eût dû être anticipée, à la demande dn parquet pour l’autopsie du
corps, une nombreuse assistance y a
pris pari. Outre le pasteur de l’église,
plusieurs personnes ont pris la parole
soit pour rendre témoignage au caractère doux et paisible, à la piété profonde , à l’aclivilé modeste mais fidèle et dévouée du défunt, soit pour
adresser à l’assemblée les averlissemenls tout particulièrement sérieux
qu’inspirait la circonstance. J’ai la
satisfaction d’ajouter que l’assassin n’a
pas été oublié et que, soit au temple,
soit au cimetière^ on a prié pour lui.
On a aussi prié pour la famille de l’autre victime.
M. Bonholal était âgé de 50 ans.
Sa ;carrière a été dès le commencement, beaucoup plus celle d’un évangéliste que d’uii in.slituleiir ; il excellait
dans l’évangélisation des campagnes et
des nies et conformément à un pressentiment qu’il avait souvent exprimé,
c’est dans la rue qu’il e.st mort et de
mort violente, il était originaire du
pays de Montbéliard où il a débuté
comme insliUUeur-évangélisle, non sans
peine, car il lui arriva maintes fois de
ne pas pouvoir occuper tel poste d’insliluleiir qui lui était proposé parce
qu’il voulait se réserver la faculté d’évangéliseï*. Il avait ensuite travaillé
dans le Poitou, puis de nouveau dans
le pays de Montbéliard ( à Glay, comme
professeur à l’école d’inslitiileurs-évangélisles ), puis dans la Bresse, dans
la Nyèvre et enfin, depuis Pautomne
de 1^78, à Nice, où jusqu’à l’été dernier il a été noire instituteur en même
temps qii’évangélisle , et depuis la
transformation de notre école de garçons en salle d'asile , évangélisle exclusivement dans l’œuvre de monsieur
Saillens.
M. Bonholal a laissé une veuve maladive et cinq enfants dont l'aîné n’a
que 18 ans. L’unique ressource un peu
assurée de celle famille est le Irailenienl de Madame Bonhotal qui est insliliilrice-adjoinle de notre école de
filles. Aussi, allons-nous ouvrir dès
demain en sa faveur, urne souscription
parmi les protestants de Nice, Nous
espérons qu’on répondra généreusement ici à noue appel: mais si quelques bons Vaudois de l’antre côté des
Alpes, touchés par une aussi grande
infortune, voulaient bien envoyer, eux
aussi, un témoignage de leur sytnpalliie à la famille de ce serviteur de
Dieu.... et de notre église, nous en
serions parliculiôrement heureux et
reconnaissants.
Veuillez agréer etc..
J. Weitzecker, Pasteur.
JË4N M|0P1!NËT
Angrogne, 1« ) S déceinbre IfiSI
Nous sortons du cimeLière où vient
d’avoir lieu l’ensevelissement de Jean
Monnet, insliüileur, avec le concours
de quelques collègues dans fetpseigne-
5
■ - Militi- >»H» .-1
/V<\A>W\/VkAA.*/WA«LA,»VAjN«Al400'''
ment et d’une nombreuse assemblée,
Nos IVères de Vérone onl cerles appris
avec regret le déparl premalnré de
celui qui a inslruil leurs enlants pendant nombre d’années.
Après dix mois de leçons, Jean
Monnet qui aurai! eu besoin de repos,
employait ses vacances à evangéliseï’
les ouvriers italiens qui li'availlenl
dans le Canton de Vaiid à la construction de roules. G’esi, ci'oyons-nons,
dans l’exercice de ces doubles fonctions d’inslituieiir et d’évangéliste, que
Jean Monnet a coniraclé la maladie
qui l’a conduit au tombeau après quelques années de .soulîrances bien aigües.
Je suis prêt, me disait il, enir’anires
choses, quelques heures avant sa mort,
et tous ceux qui l’ont vu de près ces
derniers temps, emportent la précieuse
conviction qu'il s'en est allé auprès
de son Sauveur.
il lai.sse dans les larmes et dans le
besoin une veuve et deux orphelins
dont l’aîné a six ans environ. Indépendamment de ce que pourront faire
des personnes plus autorisées, quelques amis et quelques collègues du
défunt onl ouvert une souscription
pour subvenir- aux premières nécessilés
de la veuve et des orphelins. Voici
ce qui a été souscrit déjà et transmis
à la veuve de la part de
M" J. D. Charbonnier, Direcleur
de l’Ecole Normale . . . l'r. 10
» Jacob Forneron, inslilulenr » 5
î J. P. Jalla, « » 5
» D' Ricea ® * c
D' Benecli '>
» Et. Bonnet, pasteur. . . » 10
» Fr. Guigou, instituteur » 5
Je remellrai volontiers les dons que
des amis chrétiens voudraient bien me
conrier pour la veuve et les orphelins.
Et. Bonnet, pasleur.
Le Témoin recevra avec plaisir et
s’empressera de fab'e parvenir à ia
veuve et aux orphelins de l'insliiutenr
Bonnet d’Angrogne aussi bien qu’à la
veuve et aux orphelins de l'évangéliste
Bonhôlal de Nice les témoignages substantiels de la sympathie des clirétieus
vaudois. Ces deux délogoraents presque
simultanés-, de deux ouvriers dévoués
du Seigneur, l’un attendu, sans doute,
l'autre arrivant comme un coup de
foudre, nous rappellent celte précieuse parole de l’Ecriture : « Tonte
sorte do mort des bien-aimés de l’Elernel est précieuse devant ses yeux «.
U SËH4INË Die PRIÈRES
Gomme les années précédentes, celle
année encore le Comité central de I* Alliance Evangélique, adresse aux chrétiens du monde entier l’iuvilalion de
consacrer la première semaine do Janvier à un concert de prières ayant
pour objet les besoins divers de l’E'
glise, et dans la persuasion où nous
sommes que dans tontes nos paroisses
celle invitation sera acceptée , nous
donnons ci-après la liste des sujets
proposés pour chaque jour.
Dimanche 1'' Janvier. — i>njei de
prédication: renouvellement de la consécration à Dieu.
Lundi 2. —Sujet de prière: actions
de grâce pour les bénédictions reçues,
temporelles et spiriineHes et prières
pour leur conlinuaiton.
Mardi 3. Humiliation et confession des péchés individuels, sociaux ei
nationaux.
Mercredi 4, — Prières pour que la
bénédiction de Dieu repose sur son
Eglise et accompagne la diffusion et
la prédication de ¡?a Parole.
Jeudi 5. — Prières pour la jeunesse
et pour tous les efforts faits en vue
de l’éducation chrétienne.
Vendredi 6. Prière pour la paix
générale, poui' ie règne de la justice
et de la vérité.
Samedi 7. — Prières pour les Missions cliréliennes, l’effusion du Saint
Esprit et la conversion du monde,
Par ie irou de ia serrure
Un évangéliste qui n’avait pas encore
alors de famille, s’élail mis en pension cbeK une vieille femme catholique
6
„406
romaine. Il ne pouvait faire aiilremenl
car il n’y avail alors dans le village que
des catholiques romains, et l’occasion
lui était naturelIemctU offerte pour
rendre témoignage à la vérité.
Ce jeune homme avait pris l’habitude
de lire à haute voix sa Bible au culte
du malin qu’il faisait dans sa chambre
tout seul avec son Dieu. Un matin il
entendit dehors un léger bruit, et alla
voir ce que c’était.
_ — Je vous demande pardon, Monsieur, pour être venue écouter à votre
porte. Si vous aviez été en conversation
avec quelqu’un' je me serais gardé de
venir surprendre vos secrets; mais je
sais que vous ôtes seul et vous lisez
de si i)onne.s choses dans votre gros
livre. Je ne savais que penser quand
je vous ai entendu la première fois
parler à haute voix tout seul, mais
après avoir entendu qu’il s’agissait de
SI bonnes paroles comme je n’en ai
jamais entendu de semblables de la
bouche de mon curé, je viens chaque
malin, sans bruit pour ne pas vous
déranger, et j’écoute qûand vous lisez
et quand vous faites la prière.
— Au lieu d’écouler à la porte, répondit l'évangéliste, vous n’avez qu’à
entrer et vous asseoir et nous lirons
ensemble la parole du Seigneur.
La pauvre vieille lemme avail alors
soixante ans environ.
Mais le curé fut bientôt informé
de tout, et dans sa fureur fanatique
il menaça la pauvre vieille femme de
lui refuser la communion avec l’église
si elle ne renvoyait Vhérélique de sa
maison. Elle n’avait pas encore alors
une foi assez ferme pour résister à la
violence du curé, mais malgré le départ forcé de l'évangéliste, elle est
restée sous l’influence de l’Evangile.
Elle est entrée depuis quelques années
en son repo.s, et nous espérons que
la Parole de Dieii ail été puissante à
salut pour sou âme.
trouvée. Ils devinrent furieux l’un contre l’autre, et l’on voyait arriver le
moment où ils en viendraient aux
mains.
— Que je devienne muet, si j’ai
trouvé ta bourse, dit l’un des querelleurs.
Il devient muet à l’instant et il n’a
plus recouvré la parole depuis lors.
La bourse fut trouvée dans sa poche;
il avail menti en faisant des imprécations, et le Seigneur, qui entend
les blasphèmes comme les prières, le
frappa de mutisme.
Que voire oui soit oui, que voire
non soit non, car ce qui est de plus
vient du malin.
lia inaeL. pi deniaiiile de l’Mre
, Deux hommes se querellaient au sujet
d'une bourse que l’un avail perdue
et que l’autre assurait n’avoir pas
I\'écris pas Id
Le vitrier étant venu à la maison,
un enfant prit un moment le diamant
dont on se sert pour couper les vitres
et s’amusait à rayer les carreaux de la
fenêtre.
— N'écris pas là, mon enfant, lui
dit le père.
— Pourquoi non? répondit l’enfant.
— D’abord, parceqne ton papa l’a
défendu de le faire, et ensuite parceque lu ne pourrais plus effacer. Le
diamant coupe la vitre et y fait, par
conséquent, une impression ineffaçable.
Prends garde, mon enfant, aux impressions que tu produis par tes paroles
et par les actions; il ne dépend pins
de loi de les effacer. Si par exemple
lu allais faire quelque chose qui afflige
tes parents lu aurais produit sur leur
cœur une impression pénible autant
que durable. As-tu remarqué l’autre
jour des larmes dans les yeux de la
mère? G’esl qu’elle avait vu son cher
enfant se laisser aller à la désobéissance.
Dieu seul peut effacer ces sortes
d’impressions, car lui seul lave nos
péchés; mais cela lui coûte cher que
de les laver, puis qu’il a fallu pour
cela que son Fils Bien Aimé vînt mourir
sur la croix et y verseï' loin son .sang.
Sans effusion de sang il n’y a point de
rémission des péchés.
7
x'V-wwvw«.
407--^
.'Vs-'ws.fs.^VWW »/V •-^.
Je sais quelqiî’un qui a élé bien
méchant et qui a fini par se convertir
au Seigneur, Voici ce qu’il disait une
fois;
— Dieu rn’a pardonné tous mes
pécliés; mais je n’ai pas encore pu
pardonner ;i moi même de les avoir
commis. Je sens qu’il les a effacés,
et cela me fait un bien immense, mais
je dois que je descendrai dans la
tombe avant de les oublier.
— N’écris donc pas là, mon cher
enfant, car lu ne saurais effacer à
jamais ce que tu écris; ne grave dans
le cœur de la mère aucune impression
pénible, car il ne dépend plus de loi
de réparer le mal incalcolable que lu
lui fais.
liouoeiled treltjgtcu0C0
Mtatte. — Les délails ci-après sur
rinslitiUCim««<ii, fondé comme on sait,
à Florence, par l’excellent chrétien
de ce nom, ancien élève de l'Ecole de
Théologie de l’Eglise Vaudoise de celte
ville, seront lus, nous n’en douions
pas, avec le plus vif intérêt:
tJe sors, écrit la personne qm les
donne, je sors de celte maison tout
pénétré d'admiration et de joie.'La
première chose qui m’a frappé, c’est
le choix de remplacement; l’air est
salubre, la lumière abondante; l’œil
se promène au loin sui' ces riantes
collines couvertes de villas qui font
ceinture à la belle cité toscane, La
propriété se compose de quatre enclos,
avec avenues, jardins et pelouses,
ces derniers servant aux jeux et aux
exercices gymnastiques des élèves. L’édifice principal renfeniie les dortoirs,
les salles à manger, la cuisine et l’apparlemenl du directeur. Dans un bâtiment voisin sont les écoles, pourvues
de tout ce que réclame une bonne
instruction élémentaire, et, non loin
de là, les ateliers affectés aux prbfes■sions d’ébéniste, de tailleur, de cordonnier, etc., selon les aptitudes des
jeunes pensionnaires. Ceux-ci, vêtus
très-simplement, ont un air de santé
qui fait plaisir. J'ai retrouvé parnu
eux deux orphelins que j’avais connus
autrefois, et qui s’étaient développés
de corps et d'esprit d’une manière
réjouissante.
ï L’Institut est divisé en familles,
chacune d’environ vingt enfants et
sous la surveillance d’une dame, appelée mère, chargée de les éduquer,
de les diriger au point de vue spirituel comme au point de vue matériel. Il va sans dire que le fondateur
de l’oeuvre n’a rien négligé de ce qui
pouvait pousser ces jeunes âmes à l’observation dés préceptes de l’Evangile;
il ne tolère à aucun prix le mensonge
et l’immoralilé. Une chapelle, vrai
bijou d’architecture, sert aux leçons
de l’école du dimanche, ainsi qu’aux
cultes ordinaires du dimanche et de
la semaine.
« Telle est l’organisation de Tlnslilul
Comandi, auquel il ne nous reste plus
qu’à souhaiter la bédédicüon d’on
Haut, en même temps que l’appui
sympathique des chrétiens de toutes
les Eglises •.
SüissE. — La question de la séparation de l’Eglise et de l’Etal vient de
faire son apparition à Zurich, Le 13
décembre, M. Haus, conseiller municipal de WitUerlhur, a présenté à la
commission du Grand Conseil, chargée de s’occuper de la révision de la
loi sur l’organisation des Cultes, une
proposition tendant à ce que l’Etal
verse entre les mains des autorités de
l’Eglise évangélique nationale, une
somme de dix millions, payée une fois
pour toutes, et que le budget des
cultes soit supprimé. D’après une dé
pêche du Bund, la Commission a
adhéré, d’uiie manière évenliielle , à
celle proposition,
— L'Eglise de Genève et avec elle
l’Eglise de Christ en généi’àl, viennent
de faire une perle des plus sensibles
dans la personne de M"* Belsy Célérier, fille du professeur et petite'fille du
vénérable et célèbre pasteur de ce nom,
décédée le 14 du courant, à l’âge de
59 ans et demi. Enumérer toutes les
œuvres que Mad''® Célérier a fondées
ou auxquelles elle a prêté le puissant
appui de sa belle intelligence et d’un
8
cœur consacré an Seigneur, et par Lui
à loin ce qui est bien, nous ménerail
trop loin. Disons seulemenl que peu
de vies de femmes ont élé aussi saintemenl remplies que ne le fui la sienne,
el que le souhail qui ée sera échappé
(in cœur' de lous ceux qui onl eu le
privilège de la conndîire, en apprenant
la nouvelle de son dépai’l, aura élé
qiié le Seigneur inuiliplie, nu sein de
toules les .Églises, les existences de
femmes pareilles à celle de la sœur
qde nous pleurons.
MtuMié. -i- La Chambre des députés
a continué l’examen des budgèts. Celui
du ministère de rinsiruclion Publique
H donné lieu à des débats très vifs.
L’hon, Spaventa a attaqué le minislre
Baccelli sur divers actes dé son adminislralion. Toutefois 2H députés
contre 12^ ont volé le budget. L’opposition parait avoir renoncé à livrer
une bataille décisive au ministère à
rocCasioti de l’examen du budget de
Î’Ihlérieur.
Le Sénat a adopté à une assez forle
majôi'ilé la loi elecloralo; cependant
il a apporié nu projet voté par la
Chambre déux modifications aU sujet
du^ cens et au sujet du degré d’instruction requis poiii' être électeur. Le
projet devra passer de nouveau à la
Chambre qui, selon tonte probabilité,
t’approuvera sans autre.
Wtratu)». —■ Le jury a condamné
le consul général Roustan aux frai*
du procès qu’il a intenté à Rochefort
pour calomnies publiées contre lui
dans Vlntran&^emiU Quoique les faits
avancés par Hochefori n’aient pas élé
prouvés, les jurés, dans l’intenlion
sans doute de désapprouver l’expédition dè Tunisie, Ont absous Hochefôrt.
AHemnane. — Windlhorsl, chef
du parti calholiqiieducenlre, se propose
de demander l’abrogation des lois de
mai.
•SOUSCRIPTION
ert faceur dea Gandois de Freyssinicre
B. Y. Reynaud de Pignerol fr. 3
1. A. M. ...... » 8
Souscriplioii précédente . « 205'50
Total L. 211 50
Annonoes.
En vente chez M. Gilles, libraire h
La Tour, au 1'janvier prochain :
Lettres d’Alexandre Vinet
et de quelques uns de. ses Correspondants, suivies d’un Choix de pensées inédites du mêtm auteur. — 2
vol. grand in S'’ de 450pages chacun,
prix 14 francs.
Chez le Pasteur de Pornarel:
Choix de Caatiques pour les Eeo les du dimanche, nouvelle édition avec
siiiiplémrm. l’rix; 40 cent. — et 30 fr.
les 100.
En vente à la Librairie Chianiore et
Mascarelli, è Pignerol:
P. On,les; Histoire des Églises
Vaiidoises, 2 vol. Prix 5 fr. — Le
poiT en sus poui' les pays de l’Union
postale.
H. Abnaud; La Glorieiisfe llert
trée des Vaudoîs dans leurs vallées
en Ì689. 1 vol. Prix IV. 1,60. — Le
port en sus pour les pays de l’Union
postale.
Ernest Uoiiiuit, t'.érnnt et Adminintmieur
Pigoerol, lmp. Chiantore et Matcarelti.