1
f • ^ • "H ' . Wjiip i''
Compte-courant avec la Poste
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie ...... . . . L. 3
Tous* les pays de l^Union
(poste............» 5''
Àmérlque da Sad ... . » 9
Oq! s’abonne*;
Au bureau d’Adrniniatratioii;
Chea MM: les Pasteurs ;
Chez M. Ernest Robert (Pignerol)
et à rimprimerie Alpina, k
Torre Pellice.
L’abonnement part dii 1. Janvier
et se paie d’avance.
Année XVI. N. 51.
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lé tirage, 10 centimes chacun^
AnnonoésriO centimes'par ligne
pour nne seule fols — 16 centi m^s de 2 à 5 fois et 10 centimes pour6 fois et au dessus.
S’adresser pour la Rédaction àM.
le Past. H. Medile; T07'rè- PeUice
et pour rAdmlnlstratlon à M
EIisée.Costabel\ Toi^rePellioe.
18 Décembre 1890
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
N
, E€HO DES VALLÉES VAÜD0I8ES
Paraissant chaque Jeudi
Vous ma serez témoins. Act. 1,8 Suivant la vérité avec la charité. Epli. IV, 15. Que ton règne vienne. Matth. VI, 10
^ O lii ni » t i* « :
Noël — AlldanooEvartiïéUque — La révision
lie la Constitution — Correspondance —
GhronlqueValidoise — Nos valle Religieuse
“.1 Revue Politique.
Est-ce un lemp.? de joie; ou de
tristesse?
Poser cette, que.stioH, u’est-ce p-is
erii même temps la résoudre? Noël',
mais, c’est la fête de la joie par excellence. C'est, viai, mais comme
une gaîté lég,ère, frivole, mniid-aine,
sied peu à celte solennité! C’est
d’.une joie grave et sérieuse qu’elle
ainie à s’entourer!. Qu’ils chantent
ceux qui s’approchent de la ci'èche
de Eêthléhem, mais qu’il.s chaulent
comme à travers les larmes,; que
l’éraotion qui s’empare de leur cœur
soit mêlée de compassion et de re.
coniiahssance ! Car, i.i’est-ce pajs? ori
peut bien remire grâces, mais on ne
peut pas rire en présence de ce
petit enfant qui est le Fils de Dieu,
mais le Fils de Dieu dépouillé de
sa gloire, privé de ses richesses
anéanti; en pré.sence de ce petit
enfant qui n’a pas et n’aiira j' mais
un lieu où repo.ser sa lêle. Non, on
ne peut pàs rire en pensant aux
'so'ùpçion's'’‘â(iht‘^ s'et'H .l’o’bjet, aux
haines qui frapperont son front de
leurs ailes rudes et impures, et eu
réfléchissant à ce que ce cœur, qui
est pureté, qui est amour pour ses
frères et zèle pour son l’èie, aura
à soulfi il' de la corrn|ition des hommes, de leur incié'lulilé, de leur
ingratitude, de leur infidélité, et
surtnut, eu se voyant accusé d’impiété, de blasphème. Ah! si nous
pouvions être à la place des bergers
I de Belliléhem,noire ioie seraitcomme
' la leur, sans, mélange, car nous saurions une'seule cliose: que le Sau*
• veur nous est né, sans .savoir coin-,
ment il e.st devenu noire Sauveur.
Mais pour nous, nous ue pouvons
pas nous approcher de la couche où
repose cet enfant sans voir se dresser, à côté, l’ombre du poteau auprès
2
m'
_ 402 —
duquel on déchirera son dos avec
des verges, et celle de la croix où
on clouera ses mains et ses pieds.
Pour nous, nous ne pouvons pas
.% ne pas nous rendre compte, que sans
notre péché, celte humiliation, cet
i anéantissement, cette longue torture
morale, cette mort honteuse et
cruelle du Fils de Dieu, n’auraient
pas été nécessaires, et alors, corn ment
pourrons-nous célébrer Noël par des
fêtes légères et mondaines? N'y serions-nous pas constamment poursuivis par la pensée: L’enfant dont
tu célèbres la naissance, c’est un
enfant qui marche à la mort et qui
y marche pour toi?
D’autre part, tout en nous attristant sur le sort réservé à cet enfant
et sur notre iniquité qui a déterminé
ce sort, comment n’ouvririons-nous
pas nos cœurs à la grande joie que
les anges nous annoncent et que
prêche, avec encore plus d’efficace,
* la présence au sein de l’humanité
de ce petit enfant? Il nous est né
Celui qui guérira les maladies, chassera les esprits impurs, bénira les
petits enfants, dira à une mère affolée de douleur: Ne pleure pas, et à
une femme tout près de sombrer
dans l’abîme du désespoir: Tes péchés te sont pardonnés. Il nous est
né Celui qui est notre lumière, notre
chemin, notre vie. Il nous a été
donné Celui qui nous a ôté notre
péché, qui l’a porté sur lui et
qui l’a détruit dans sa personne
tellement que jamais plus il ne pèsera sur nous; Celui qui nous amène
à Dieu et nous place entre les bras
d’un Père réconcilié; Celui qui nous
guide, nous console, nous fortifie
par son Esprit; Celui qui au ciel
intercède pour nous et nous prépare
des demeures dans la patrie céleste.
Il nous est né, il nous a été donné
Celui qui nous attend pour nous
mettre en possession de l’héritage
qui ne se peut ni souiller ni corrompre, ni flétrir, que sa charité
nous a acquis pour toujours, et qui
attend avec nous (quelle joie toute
paiticulière dans cette pensée!) tous
les petits, tous les souffrants, tous
les abandonnés, tous les opprimés
de la terre qui ont accepté Sa grâce,
Ah ! frères, pourquoi Noël nous
trouve-t-il si tristes? pourquoi surtout, nous laisse-t-il si tristes? Pourquoi la joie de Noël ne triomphet-elle pas de toutes nos peines? Il
n’y a point de nuage, pour sombre
qu’il soit, que la lumière de Noël
n-0 puisse pénétrer de part en part
en le transformant en une nuée
rayonnante. La pensée de ce que
notre salut à coûté à l’enfant divin
qui vient de naître, peut bien donner
une certaine gravité à notre joie,
mais elle ne peut la diminuer en
rien, car après avoir contemplé notre Sauveur dans la crèche de Bethléhem et sur la croix de Golgotha,
notre œil s’arrête sur Lui, tel qu’il
nous apparaît à la^ droite du Père,
dans le ciel. 11 a été mort, mais maintenant il est vivant; il est vivant, bienheureux, glorieux; il est vivant pour
nous aux siècles des siècles. La mort
n’a plus de pouvoir sur lui et elle n’a
plus de pouvoir sur ceux qui vivent
en Lui! Joie donc,joie sans mélange,
joie aussi profonde que les parties
les plus secrètes de nos âmes, joie
céleste, que tel soit le sentiment
3
i- -Jî.'; , r
'x.l,- ,,]
— 403
qui remplisse nos cœurs, qui déborde de nos lèvres en ces jours!
Hosannal Béni soit ce prince de la vie!
Que de joie en son nom, notre âme soit tavie;
Qu'eti; des chants tout nouveaux elle éclate aujourd’hui;
Que tout enfant de Dieu tressaiUe devant lui.
Hoaanna, rachetés ! peuple franc et Adèle,
Répétez Hosanna dans une ardeur nouvelle,
C’est votre hymne d’amour, c’est votre chant de paix i
Que ce chant parmi vous retentisse à jamais!
H. M.
ALLIANCE ÉVANGÉLIQUE
Le Comité inlernationiil de l’Alliance Evangélique invite une fois
de plus tous les chrétiens de la terre
à s’unir en prières, pendant la première semaine de l’année (4 à 14
Janvier). Ces réunions ont lieu depuis nombre d’années et nous ne
douions pas que les bénédictions
dont nous avons joui et, dont nous
jouissons ne nous aient été accordées, en partie, en réponse aux prières que les chrétièris de tous pays
ont fait monter vers le trône de
miséricorde
Dieu nous exaucera cette année
comme les précédentes.
Jamais le besoin de prier n’a été
aussi grand. Que de motifs n’avonsnous pas pour nous humilier devant
Dieu à cause du peu de vie spirituelle de nos églises!
Et d’un autre côté, que de motifs
pour rendre grâces au Seigneur pour
ses bénédictions sans ces.se renouvelées! Et encore, que de grâces
n’avons-nous pas à lui demander!
Souvenons-nous que l’Eternel régne ; allons à Lui avec confiance. Il
a promis de nous exaucer. Approchons-nous de Dieu et il s’approchera de nous!
X
il sera bon aussi d’aviser aux
moyens de rendre ces réunions aussi
édifiantes que possible. Nous en
indiquons quelques-uns, dans l’espoir
que d’autres frères voudront bien
nous compléter, ou nous corriger,
s’il y a lieu.
Que les réunions de prière soient
annoncées d’avance, dès dimanche
prochain, de toutes les chaires de
nos églises, afin que tout noire public soit, en temps utile, clairement
et complètement renseigné quant
au jour, à l’heure, à la localité et au
sujet de ces réunions.
Que les prédicateurs veuillent
bien prêcher tous s.ur les sujets indiqués dans le programme pour les
Dimanches 4 et 11 Janvier, et recommander les réunions de prières
avec insistance.
Que chaque enfant de Dieu se
fasse une règle de prier d’avance
en son particulier pour le bon succès de ce.s réunions.
Que ceux qui sont appelés à présider, s'assurent d’avance la coopération de tous les enfants de Dieu
qui peuvent prier à l’édification de
leurs frères. '
Que les allocutions ne soient pas
trop longue.s et que les prières soient
aussi fréquentes que possible, pas
trop longues non plus, et prononcées
pour autant que faire se peut, par
différents membres de l’Eglise, pour
que la variété vienne ajouter à l'édification.
Il nous semble, en outre, à propos
que les conducteurs des églises profitent de ces réunions pour faire
connaître aux personnes qui n’en
seraient pas encore pleinement informées, ce qu’est l’Alliance Evan-,
gélique, quel est son but, quels sont
les moyens qu’elle emploie pour
l’atteindre, quels sont les succès qu’il
a plu au Seigneur de lui accorder.
Des détails sur ces sujets ont été
publiés dans les N.°"12, 13 et 14 du
Témoin de l’année courante.
Il s’agira d’insister pour que le
plus grand nombre possible de nos
sœurs deviennent membres de cette
4
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— 404
association mondiale et bienfaisante,
et que, avec son adhésion , comme
meml>re, chacun donne ce qu’il
pourra en fait de souscription. Nous
visons à de nombreuses adhésions
lors même que les dons de chacun
- dons qui devront (•.outiuuer d’année en année — ne seraient pas considérables.
Les listes d’adhérants,a.vec le produit des souscriptions, doivent être
transmis à l’un des memlmes du
Comité aus.silôt que faire se pourra. Les membres du Comité sont:
pour le Val S. Martin MM. J. P. Micol pasteur et Pb. Peyrot instiluteur,
pour le val Pérouse M. C. A. Tron
pasteur et pour le val Pélis MM. le
Chey. J. Vola avocat et ,Et. Eonnet
pasteur.
Il est nécessaire, en outre^que les
pasteurs parlent aux Eglises de la
conférence qui doit avoir lieu D. V.
à Elorénce, en Avril ¡prochain. Les
délégués des ichtéliens de tous les
pays 'du mónde vont s© réunir au
centre ,de inot're Italie'et donner une
grande impulsion à l’œuvre du Seigneur dans notre patrie. Ce fait entraînera des frais considérables pour
la réception des délégués, pour leur
logement, pour les locaux des conférences. [)our l’impression des rapporJ;s, circulaires elc. eic.
11 est naturel et juste que les
chrétiens d’Italie, et nous en sommes autant que u’irn^poFte qui, s’adossent leur part de conti'ibutions
pont' une œuvre dont personne ne
profitera autant que’ nous. Voir à
ce sujet les N° 43 et 44 du Témmn
■ de 1390.
On ne demandq pas beaucoup
aux petites Itouraes, et l’on •detnanUe une fois pour toutes; mais que
tous ceux qui te peuvent donnent
quelque chose. Comme les frais
vont être considérables, il est â dé
sirer que les bourses bien'garnies
s’ouvrent aussi, et elles s’ouvriront
selou la générosité ides cœurs de
ceux qui les possèdent. Des listes
(sc/icde) sont distribuées à cet effet
au chefs de groupes qui les ont demandées.
Le temps presse et que chacun
de nous se hâte pour que les dons
arrivent sans retard au Comité pour
les Vallées, q.ui doit les trausmeUre
à son tour au Comité italien.
E. Bonnet, ,présiâ.
La Révision de la Constitution
{Suite, V. N. 50).
Monsieur le 'Tlédacieur
J’ai traité dans ma dernière Jettre
du PrinçApe ecclésiastique qui devrait présider à la révision de notre .
Constitution. Je désire parler aujourd’hui des modifications dont me
semble être susceptible la notion du ■
^PÛUVÛia .B.BPRÉ9BNTfTIP et LÉGISLATIF
tel qtufil -est persomMifi© dansjie %node, qui est 'défini par la Constitution, art. 16; « l’Assemblée des représentants de l’ Eglise Vaudoise.
Par qui et dans qüeMe proportion
ces représentants doiveut-üs être
nommés i La question est complexe,
même au second chef, car il y a
deux propoi’tiôns a observer, l’une
qui regarde le nombre' de manda
taires que l’on doit représenter.l’autre
ayant trait à l’équilibre qui doit
exister dans nos Assemblées d’Eglise
entre memlires ecclésiastiques et
membres laïques. Aussi iongtemps
que les paroisses des Vallées étaient
seules à prendre part au Synode,
cet équilibre ne pouvait être troublé,
car chaijue église envoyanhson pasteur et êetix députés laïques, il ■ y
avait lieu de reconnaître comme
membres 'de cette As.semblée les
professeurs ou autres ministres de la ■
Parole n’ayant pas charge d’âmes,sa'ns
que la prépondérance d’un élément
sur l’autre fût sensible, (Mais une fois
l’ceuvfe d’Evangéiisation cotpimencée
5
40S
■ • : ■■ ■ ^ ; ..-/r.. ■ ,
'^. '■ ■'
tous les pasteurs eu activité dans ce
champ spécial, lurent considérés, noti
pas eu qualité de représeutaiita d’une
église particulière, mais en tant que
pasteurs Vauduis comme mem-6m
nés du Synode, sans qu'une députation laïque proportioririeile vînt
faire disparaître cette inégalité manifesle. Ainsi peut-on lire dans le
Corapte-Riendu du Synode de 1889,
que sur ld4 membres avec voix délibérative, 65 sont ministres de la
Pai'ole >et 49 députés des Paroisses
et des Conférences de District.
.11 n’y aurait, d’après nous, pour
rétablir l’équilibre, que deux solutions, dans le cas ou l’on ne voulût
ou bien l’on ne pût encore avoir
deux Synodes provinciaux, qui nommeraient leurs délégués à, une Assemblée générale qui se tiendrait
tous les trois ans: diminuer le contingent des. représentants ecclésiastiques, en établissant pouy eux une,
rotation bist>,nnuelle, telle qu'elle se ,
pratique dans plusieurs Eglises près-,
bytériennes d’Ecosse et d’Amérique:
ou augmenter celui des r.eprésentants
laïques, en établissant polit’ ‘ïèür '
nomination une règle uniforme pour '
les congrégations des Vallées et
celles de la Mission. En elïet, quelle
est la base d’élection dans le premier de ces cas? Gbaque paroisse,
qu’elle compte 250 communiants ou
qu'elle en compte 1200, envoyé également deïix députés laïques au
Synode. Dans l’Evangélisation, ati
contraire, chai|ne District envoyé
autant de députés qu’il corn[de de
fois 400 communiants. Pourquoi ne
pas établir une proportion égale
pour les deux branches de l’Eglise
et, tout en retenant le principe im‘posé par une consuétude deux foi??
séculaire, qui assigne deux députés
à toute paroisse des Vallées, en accorder un pour chaque 4u0 communiants de [vlus à celles i|ui dépassent le
nombi'e initial de 400? Nous avons
calculé-que l’on aiTiverait ainsi à
avoir une quinzaine de députés
I aïqües -en sus du nom bre aciiuel,
ce qui parferait la différence que
nous .avons signalée. 11 y aurait
encore toujours une difficulté à résoudre: celle d’unifier le mode de
nomination qui se fait, ici, par les
Paroisses, là par les Conférences de
District, mais la solution de oette
question dépendant en très grande
partie de l'application plus ou moins
complète du principe fédératif dont
nous avons parlé dans le dernier
N.“, nous nous bornons à. exprimer
le désir que l’on trouve, en attendant,
un modus vivendi (\n\ concilie lesdntéi'êts de nos diverses congrégations
avec la règle, dont nous .nous.,9ommes efforcés de dénàbntrer l’équité,
tout en assurant d’avance de notre
smcere reconnaissance ceux qui voudront bien nous en démontrer les
inconvénients,
(A suivre).
W. Meille.
CO RRESPONDANCE
WVirVl W’—- —
Colonia Vaidense, Uruguay le 14 NovérAUre 1890
Honoré Monsieur.
Je viens. acco.mp]ir la promesse
que je vous avais faite en parlaiü,
et que je n’ai jamais oubliée. îe le
fais parce que maintenant: je suis
assez au courant des affaires pour
vous donner quelques détails que fignorais jusqu’ici, et qu’une course
faite avec M. Bounous m’a fourni
l’occasion d’apprendre. J’ai visité atec
lui, outre la Cosmopolita, le Sauce,
le Riachuelo, et la Tefrarira. Nos
Vaudois occupent déjà une grande
partie du département ‘de Golonia,
et ils tendent à s’élai'gir toujoui’S'da
vantage.
' Depuis l’«arroyo» Gufré jusqu’au
petit potd de Colonia en face de Buenos-Ayres, sur une étendue d’une
centaine de Eilom. envirein *la majeure partie dès terrains 'est oc(mpée par les nôtres,et les propriétai*res de deux à trois cents joarnaux
'i
■Ci
ÎÎ
.%■ ■
6
4VV
— 406 —
de terrain ne sont pas rares. Les
produits s’écoulent rapidement, grâce
aux petits ports qu’on trouve tout
le long du « Rio de la Plata, » et
grâce aussi aux autres moyens de
communications, presque tous à la
portée, par ex. le télégraphe, le téléphone même, et le chemin de fer,
dont une ramification traversera un
jour la colonie, on espère.
Mais j’oublie de vous parler de
ma course. Ici il ne faut pas songer à aller à pied, les distances sont
trop grandes; nous avons donc pris
une petite voiture (tilbury), légère
et très commode.
Nous sommes partis Vendredi pour
aller loger à la Terrarira ( plutôt
dans l'intérieur) où nous avons eu
un petit culte. Ensuite, 1e Samedi
de bonne heure, nous avons été à
la Colonia, beau port, éloigné de
Buenos-Ayres de trois heures, puis
nous sommes revenus au Riachuelo,
où nous avons passé la nuit. Dimanche, après deux cultes au Riachuelo
et trois baptêmes, nous avons filé
vers le Sauce, où nous attendait une
assemblée si nombreuse que le culte
a dû se tenir en plein air. Nous
sommes rentrés le soir même, contents de nous reposer enfin.
Voilà,en deux mots, notre course de
deux cent kilom. C’est plus vite dit
que fait, et on ne peut que louer
le zélé et le dévouement de M. Bounous qui le poussent à s’adosser tous
les mois une telle corvée. 11 est fort
à craindre que sa santé ne s’en ressente; mais aussi comment ne pas
visiter ces Vaudois perdus au milieu
des Pampasl
Pour ce qui concerne le côté religieux, on n’est guère plus avancé
qu’aux Vallées; il y a des familles
où l’on craint visiblement Dieu, il
est vrai, mais la jeunesse est peu
sérieuse, et les pasteurs ont trop
de travail, ils ne peuvent être à tout.
Quant au matérielj il y a eu beaucoup de prospérité. Que de familles
qui sont venues ici sans le sou,
on peut dire, et qui maintenant
jouissent d’une grande aisance! J’ai
pu voir cela facilement en traversant
ces immences étendues de blé semé
par les nôtres. — Au Riachicelo il
n’y a qu’une vingtaine de familles,
mais toutes possèdent, tandis qu’au
Sauce, où il y en a bien quarante,
presque toutes louent le terrain
qu’elles cultivent. Elles n’en sont
pas plus pauvres pour cela; au con- ,
traire, il y en a beaucoup qui pourraient acheter le terrain qu’on leur
loue, si on voulait le vendre.
La position que nos colons occupent est des meilleures; le terrain
est fertile, l’atmosphère rendue limpide par le pampero (vent) est purifiée encore par le voisinage de la
mer, le Rio de la Plata sei voyant
de presque tous les coteaux;' il y a
toutes sortes d’arbres, depuis le cactus et l’oranger jusqu’aux plus communs. Le terrain se présente comme
de vastes ondulations. Partout il y
a de l’eau saine.
Les colons ont prospéré aussi sous
le rapport du nombre, et à mesure
que l'on a augmenté, oji a (iherchè^
de nouveaux champs pour occuper"
tons les bras. C’est ainsi que l’on a
pris graduellement possession des
lieux que j’ai mentionnés plus haut.
Cette année encore, on a fondé une
nouvelle colonie, celle de Los Imbues (arbres verts) de la Vàlle, à
une journée de marche. On a acheté
quelques mille journaux de terrain,
et une vingtaine de familles iront s’y
établir après la récolte. D’autres
vont se grouper un peu plus loin à
Dolores, prés de la Nueva Paltnira.
Voilà deux nouvelles petites colonies que nos pasteurs devront visiter de temps à autre, et c’est ainsi
que peu à peu se fait sentir, le besoin d’un nouvel évangéliste. Beaucoup de familles, en outre, se trouvent très loin d'ici, à Enlrerios dans
l’Argentine, et ailleurs.
Je pourrais vous en écrire plus
longuement encore, mais c’est assez
7
'■A''
- 407 —
pour aujourd’hui. Peut-être y reviendrai-je.
Veuillez me croire votre dévoué
Louis Jourdan, étudiant.
Chronique Vaiidoise
M. J. Weilzecker vient d’arriver
à la Tour et nous avons eu le plaisir de l’entendre, une première fois
au collège, dans une réunion présidée
par le Pradel Torno et une seconde
fois à via Uliva dans une réunion
de la Société des Missions. Notre
ami a évidemment besoin de beaucoup de repos et de ménagements,
mais nous avons la confiance qu’ il
pourra retrouver ses forces de
jadis. Il est probable que M. et M.®
W. passeront l’hiver à la Topr.
Qu’ils soient les bienvenus au milieu de nous.
COMiyiUNICATION OFFICIELLE
Dans le but de faciliter la lecture
du Rapport de la Table et celle du
Compte-Rendu du Synode, l’administration cède aux Con.sistoires ces
deux brochures au prix réduit de
frs. 0,50, et invite MM. les pasteurs
à se les procurer, en s’adressant, pour
le Val S.t-Martin et le Pomaret à
M. le Mi^érateur-adjoint et pour
les Vallées de Pérouse et du Pélis,
au soussigné.
Torre Pelliee, le i7 Décembre Ì890.
Nouvelles Religieuses
Pour la Table :
J. P. PONS, Modérateur.
Progrès évident.
Il s’est produit dans les missions
de l’Eglise Unie Presbytérienne d’Ecosse. Qu’on en juge par les chiffres
suivants:
'> '.
12
23
Missionnaires européens à l’œuvre:
En 4359 3Ü En 1879 84
» 1869 63 B 1889 117
Evangélistes indigènes;
En 1859 1 En 1879
» 1869 7 » 1889
Stations missionnaires:
En 1859 35 En 1879
)) 1869 48 )) 1889
Communiants:
En 1859 4,552 En 1879
» 1869 5,740 » 1889
Contributions, pour la Mission,
des églises U. P. en Ecosse:
63
96
9,187
14,899
En 181D fr.
s 1849 »
» 1859 »
» 1869 »
» 1879 B
» 1889 »
82.500
320,000
422.500
727.500
807.500
1,012,500
Contributions
des églises de païens convertis;
En 1859 fr. 52,250
» 1869 B 75,500
» 1870 B 162,500
» 1889 »
261,750
BIBLIOTHÈQUE dite DU COLLÈGE
Ouvrages reçus avec reconnaissance, ces derniers jours;
Fraininel, E, Récits (ail.) 2 vols.
12® Stuttg. 889 et 91, 2® ed. vol. 1®L
De la chronique d’un ecclésiastique;
vol. 2®;. Après le poids et la chaleur
du jour.
Fromiiiel» E. En voyage. Nouveaux l'écits (all,), 16® Barmen, 890.
Don de l’auteur, M. le D.® th. Emile
Frommel, prédicateur de la Cour
Impériale, Berlin.
Afcille Guglielmo, Due Sett. 1889
Discorso pronunzialo alla presenza
dell’HI. Sen. Conte Lovera di Maria,
Prefetto di Tor., rappresentante dell’Augusta Persona di S. M. il Re
alla Inaugurazione della Casa Valdese edificata in Torrepelliee a memoria del 2“ centenario del Glor.
Rimpatrio dei Valdesi, 3 ed, 8 Tor
89, p. 16. Don de l’auteur.
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- 408
DinpIanoOliviei*« P. Le» mira
clôs'. (le N< Seigneur Jésus'Chnst par
R. G. Trencbv trad-. de rangl. 12
Laus. 890. Don dm Irad. M. Duplan
Olivier, pa.at.
Duplan-Oliwicr, P. Urbain Olivier et sorr cenvre comme moraliste.
12. Lam?. 890v
Monte!.. Ed., Grammaire minima
tJel’hébren et de. l’a ramée ii bibliques.
4® Vienne, 891. (57. Don de l’Auteur,
DD., prof, à runiversité de Genève.
Bénôzeeli, A. Causeries morales
et religieuses, années 1887 à 1890
— N. 21 ài'5l. 8® Montauban. Don
de l’Auteur, M. Alfred Rênézecli,
past, à Montaubau, qui continuera
à nousï-envoyer celte pubblication à
l’avenir.
Youngs, Vie et temps d’Aonio
Paleariij' Hist, des reform.' italiens
au 16* siècle (angb). 2'vols 8® bond.
850. Don dU’M.® Nuèsey, Nice.'
Une Viâiîi dttalie, soit* notices de
l’œuvre' d’èvtegélisa'ïiort dans cette
contrée (angl.), N.os 1 à 108, an.
1868 à fev. 880. en 5 vols. 12“ Edimb.
— Même donatrice.
Torre Pellice,. le 16 déc. i890^
Prof. Alex. ViNAï bibliothécaire.
Heviie Politique
lialfo. — La XVII Législatüre du
Parlement, a été ouverte lè 10 courant par le discours de la Couronne.
Sa' Majesté saine avec joie les représentants que la Nation vient de
SB J donner en affii;nfiairt une fois de
piiUS' sa fidélïlé aux institutions qui
la régissent. L’ Etat sort de ces; élection ptoí'fort et plusi respecté à
rétrsnger. D’Italie, fidèle à se& alli!ance.S‘.et désireuse d’améliorer^ ses
relations!,!avec toutes las paissances,
voitiavec satisfaction qùe tout danger
de cornpHcationS; internationales est
dissipé.
Il annonce la présentation de lois
pour le bien-être de la classe ouvrière, qui seront la principale tâche
de cette session. Il exprime sa joie
de voir le Prince héréditaire et le
Duc d’Aoste (fils aine du regretté
Amédée) entrer an Sénat.
Les finances seront l’objet du plus
grand soin de la part du Gotiverne
ment, qui, par dés économies et parun remaniennent des impôts déjà
établis, saura surmonter le déficit.
Les rouages trop compliqués de l’admi-nistration seront simplifiés.
Gardien jaloux des droits de tous,
ajoute le Roi, j’ai garanti ceux de
la religion de mes pères sans olfônse
à la liberlé des autres cultes et
avec le plus grand respect pour la
liberté de consciemre qui est .le premier titre d’honneur de notre époque. Je ne permeUrais fias qu’au
nom de cette religion l’on portât
atteinte à ma souveraine autorité.
Qes dernjèpes paroles.,oû^t,été désapprouvées'tp'ar’ bien“ dëW'jétrrnaux
Qn trouve qu’il aurait mieux valu
ne pas supposer que l’on pût mettre eu doute rautorilé royale.
■Le jour même de ' Fiauverture du
Parlernent a eu fieu une réunion
des Députés favorables au ministère.
Crispí a déclaré que la démission
de Giotilti avait été causée par des
discussions avec Final!, mais que
rien ne serait changé au |n-ogramme
de Turin.
Grimaldi déclare à son tour qu’après que la volonté du pays s’est si
clairement'manifestée aux élections,
il accepte loyalement le programme
de Giolitli et sera prêt à tomber
rnaintenant pour les économies
comme auparavant, pour les impôts.
Biancberi a été réélu président à
une forte maj'Orité.
E.R5JËST’' Robert, Gérant,.
Terre Pellice — Imprimerie!Alpina
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