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Ànnéc XXXVIII.
20 Février 1903.
N. 8.
L’Echo oes vallées
PARiVXSSÀJVr OHàOOE? vkistdreìoi
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phîl. IV, 8).
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SOMMAIRE ;
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Vers la Paix — Aveugles, quoique voyant
— Conférence tenue à 1’ Union Chré' -f tienne des J. G. à Turin le 13 Février
—- Chronique — Bibliographie —
Nouvelles et faits divers — Informations — Revue Politique — Annonces,
'lÆZÆWZÎS.'EÆyÆFSÆÆFS.IÆÆI.ÆÆ.SSÆÆ
VERS LA PAIX
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S
L
« Il viendra plus vite qu’ on ne le
croit, ce jour tant espéré, si les gouvernements savent écouter la voix puissante qui les convie à la paix.... Et
puisqu’ il a suffi, il y a dix-neuf siècles,
de douze apôtres perdus dans un coin
de la Judée pour réaliser — oh ! bien
Imparfaitement, je le sais — une grande
révolution morale sur la terré, ne craignons pas d’être faux prophètes eh
disant que le jour de la Paist;e§t proche
et que nous en apercevons’déjà l’aurore,
pure et consolante comme celle qui se'
lève le matin sur vos montagnes.... »
Ainsi disait Frédéric Passy dans la
Maison Vaudoise en Septembre 1898
et il parlait en maîtrê.
' Pour hâter ce jour bienheureux les
partisans de la Paix continuent sans
cesse leur modeste propagande et mêihe
sans faire beaucoup de brüit ils ont la
satisfaction de voir jour après jour de
nouveaux progrès. Dans tous les pays
de nouvelles sociétés de la paix se
sont constituées dans le courant de
l’année 1902 et de nombreuses conférences de propagande ont été données
en Allemagne par le pasteur M. Umfrid ;
en France par MM. Passy, Lucien Le
Foyer, Emile Arnaud; en Italie par
MM. Charles Richet et Moneta; en
Amérique par M. d’Estournelles de
Constant.
Le XI Congrès international ; Le i.er
Congrès national des Sociétés pacifiques
françaises, tenu à Toulouse en Octobre
dernier ; l’inauguration de la Cour d’Arbitrage de La Haye, celle du Musee
de la Guerre et de la Paix à Lucerne;
la fin de la guerre du Transvaal ; le
recours à l’arbitrage, auquel ont été
soumis plus d’une vingtaiÂe de différents entre diverses nations de toutes
les parties du monde, sont bien des
faits réjouissants. La presse, en général,
est toujours plus favorable au mouvenient pacifique. En Norvège l’on est
en train de constituer une Union de la
presse norvégienne pour la paix et l’arbitrage.
A Monaco l’on a constitué un Institut
international d’études pour la Paix;
dans plusieurs Universités populaires
ia Paix et l’Arbitrage occupent des
cours spéciaux et en France surtout.
r
beaucoup de maîtres d’école commencent à enseigner que la famille humaine
doit plus d’honneur aux hommes de
science, d’art et de travail, qu’ aux
grands conquérants qui ont fait couler
des torrents de sang et égorger des
milliers d’individus pour satisfaire leur
ambition.
L’idée de l’arbitrage a gagné du terrain même auprès des gouvernements
et des parlements et déjà la Suisse et
le Danemark ont accepté d’insérer dans
tous les futurs traités une clause par
laquelle ils s’engagent à recourir à la
Cour de La Haye pour toutes les questions qui pourraient surgir entre les
contractants.
Et que les peuples désirent ardemment la paix nous en avons une preuve
dans 1’ augmentation des relations internationales sous tous les rapports.
Le parti ouvrier et socialiste de tous
Tes pays — et c’est le parti de l’avenir
travaille aussi dans le but de faire
,disparaître toutes les barrières qui encore
empêchent les hommes de se considérer
touh comme frères, et de s ’entr’ aider
au lieu de s’ entre-tuer.
En terminant ce court aperçu du
mouvement pacifique pendant l’année
1902, il faut ajouter que les Sociétés
de la Paix ont eu la douleur de perdre
plusieurs d’entre les meilleurs et les
plus dévoués de leurs membres, tels
que Jean de Bloch, l’illustre écrivain et
économiste russe, fondateur du Musée
de la guerre et de la paix à Lucerne ;
Léon Marinier, philosophe, historien,
psychologue et érudit français. Sofas
Hogsbrs, président de la Chambre des
députés du Danemark et du Groupe
interparlementaire de ce pays, Gustave
RoUn Jaequemgns, un des plus brillants
jurisconsultes belges et fondateur de
la Revue de Droit international; Charles
Letourneau, 1’ éminent sociologue français, auteur de l’ouvrage sur La Guerre
dans les différentes races humaines; Lord
Fauncefote, ambassadeur d’Angleterre
aux Etats-Unis, ami convaincu de la
paix, qui joua un rôle mémorable à la
Conférence de la Haye; Madame M.
L. Gagneux, dont la plume alerte a
dépeint dans Chair à canon toutes les
horreurs de la guerre; M. Geiz, procureur général et président du Comité
Nobel à Christiania ; Edmond RotoniéPierre, qui a publié les Petits plaidoyers
contre la guerre, et 1’ Historique du mouvement pacifique; le baron De Suttner ;
Paul Meille, etc.
*
* *
Comme les lecteurs de VEcho se souviendront, le 22 Février est un jour
mis à part, pour ainsi dire, par les
Sociétés de la Paix, pour leur propagande, et en ce jour elles tiennent par
tout où elles le peuvent des manifestations en faveur de la Paix et de
l’Arbitrage. Et elles soumettent aux
assemblées un ordre du jour proposé
par le Bureau international de Berne.
L’ordre du jour à voter cette année
est ainsi conçu :
« L’assemblée tenue à.... le 22 Fé
vrier 1903 fait un chaleureux appel à
tous les amis de la Paix dans les Etats
civilisés pour qu’ils appuient de toutes
leurs forces le sentiment auquel est due
la création de la Conférence et de la
Cour d’Arbitrage de La Haye. Elle les
invite instamment à hâter l’avènement
du jour où cette Cour remplira devant
les peuples unis l’office que les tribunaux nationaux remplissent si efficacement dans chaque pays pour les litiges
intérieurs ».
J.e Comité de la Paix àe Torre Pellice a convoqué dans ce but une grande
réunion qui aura lieu dimanche soir,
2_2 c/üArant, à 7 h. i\2, dans l’école de
Sainte Marguerite. Elle sera présidée
par M. le pasteur Auguste Jahier et
quelques amis de la Paix y adresseront
aussi la parole.
En outre le Bureau de la Société a
envoyé aux ministres des divers cultes
dans l’arrondissement de Pignerol, ainsi
qu’à quelques évangélistes vaudois en
Italie et à l’étranger, une circulaire les
invitant à bien vouloir choisir pour
texte de leurs prédications aux différentes réunions de Dimanche 22 Février,
des sujets se rapportant à la Paix et
à l’Arbitrage, à l’amour du prochain
et à la fraternité universelle.
Nous espérons que tous voudront
donner leur efficace collaboration à
notre modeste propagande et envoyer
ensuite au Bureau de la Société des
rapports sur les résultats de ces réunions, afin que nous puissions en référer
aussi complètement que possible au
Bureau de Berne, qui chaque année
publie une relation spéciale sur toutes
les manifestations du 22 Février.
E. E.
Aveugles, quoique voyant
L’œil est la lampe du corp.
Luc XI, 34-36.
Jésus est arrivé au plus fort de sa
lutte avec les Pharisiens, ces ennemis
qui depuis le commencement de son
ministère ont eu recours à toute sorte
de moyens afin d’entraver l’œuvre de
miséricorde et d’amour qu’il a entreprise pour le salut du monde. C’est
une lutte corps à corps que celle qu’il
engage contre des gens qui ferment
volontairement les yeux pour ne pas
voir en lui celui qui est envoyé de
Dieu pour apporter la délivrance.
Jésus a beau multiplier ses miracles,
ils n’en persévèrent pas moins dans
leur opposition acharnée. Ne vont-ils
pas jusqu’à l’accuser d’être, un allié de
Satan, et à soutenir que ses miracles
ne sont autre chose que des manifestations de la puissance des ténèbres ?
Ils demandent hypocritement un signe du ciel pour croire. Le signe est
là devant eux éclatant, éblouissant.
Mais c’est l’œil pour le percevoir qui
leur manque. Et plus Jésus manifeste
les signes de sa pqjssance, de son autorité divine, plus ils s’obstinent dans
leur aveuglement.
Jésus qui connaît à fond leur triste
état, se sert d’une image bien simple
pour le leur faire connaître. L’œil,
dît-il c’est la lumière du corps. C’est
en effet par le moyen de cet organe
que nous voyons les objets qui nous
entourent, mais à une condition pourtant, c’est que cet organe soit sain.
S’il est malade nous u’y voyons plus
clairement, nous pouvons même arriver
à ne plus y voir du tout.
Il est évident qu’en parlant de l’œil,
organe du corps, Jésus veut parler du
cœur, cet organe spirituel, qui,, s’il est
en bon état nous fait voir en Jésus le
Sauveur, envoyé de Dieu pour apporter
la guérison et la délivrance. Mais si
cet organe est mauvais, compie l’était
celui des Pharisiens, il ne peut pas recevoir la lumière que Jésus est venu
apporter au monde.
* *
La lumière, la chandelle ou la 1 lampe
du corps c’est l’œil, dit Jé?us — Cela
nous étonne au premier abord — Quoi ?
la lumière du corps n’est-ce pas le
soleil qui éclaire le monde en général
et chaque objet en particulier? Oui sans
doute, mais la fenêtre par laquelle entre la lumière du soleil c’est bien l’œil.
Essàyez en effet de fermer soigneusement les portes et les fenêtres de votre chambre, vous serez bel et bien
dans les ténèbres les plus noires, malgré
le soleil qui brille dehors dans tout
son éclat. Que si au contraire vous
pratiquiez deux petits trous aux volets
de votre fenêtre, qu’arriverait-il ? Immédiatement deux faisceaux de rayons
lumineux entreraient et iraient porter
la lumière jusque dans les coins les
plus reculés de la pièce.
Ces deux ouvertures quelque petites
qu’elles fussent, feraient l’office de lampes suspendues dans un lieu obscur ;
fermées, elles le laisseraient dans la
nuit, ouvertes elles y font pénétrer une
abondante lumière.
De la même manière nos deux yeux,
pareils à deux fenêtres, sont la lampe
de notre corps. Si nous les fermons,
nous voilà dans la nuit, dès que nous
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les ouvrons, nous sommes dans la lumière.
La vraie lumière c’est bien toujours
le soleil, mais comme celui-ci ne nous
servirait de rien sans nos yeux, nous
pouvons bien dire que la lampe ou la
lumière du corps c’est l’œil.
*
* *
Il en est exactement de même pour
notre âme. La. lumière de l’âme c’est
Jésus. Il est le soleil de justice, la lampe
qui éclaire toute la maison, la véritable lumière qui, en venant au monde,
éclaire tous les hommes.
Au moment où Jésus parlait, cette
lampe répandait des torrents de lumière autour d’elle. Depuis que Jésus
est monté au ciel il n’a pas cessé de
resplendir : sur la terre. Partout où il
est annoncé fidèlement, et reçu joyeusement les ténèbres du péché se retirent, les superstitions disparaissent, l’esclavage tombe, là paix règne, le mal
sous toutes ses formes est obligé d’abandonner la place. Jésus est bien toujours
la lumière du monde, mais pour percevoir cette lumière, il faut que le cœur,
cet organe spiritùel de notre âme soit
ouvert. Il faut de plus qu’il soit sain
et en bon état.
*
H: *
Les Pharisiens qui étaient là devant
Jésus ne peuvent pas ne pas reconnaître qu’ils sont en présence d’un être
extraordinaire, parlant et agissant comme jamais homme n’avait parlé ni agi.
Mais ils'ferment de proposjdélibéré leur
cœur pour ne pas le reconnaître. L’organe de leur enténdement n’est pas
sain, il est obscurci, dépravé. Leurs intentions ne sont pas droites, et quoiqu’ils affectent beaucoup de zèle pour
la gloire de Dieu, ils ne cherchent pas
Dieu sincèrement, ils ne sont pas décidés à faire sa volonté.
S’ils eussent été droits de cœur, quand
ils demandent des signes,] ils eussent
perçu en Jésus le plus grand de tous
les signés. Ils l’eussent perçu aussi facilement et même plus facilement que
la reine du Midi, ou que les Ninivites
n’avaient perçu en Salomon et en Jonas
le signe que Dieu plaçait devant eux,
puisque en Jésus il y a plus que Jonas,
plus que Salomon.
Voilà pourquoi le signe brille et brillera en vain à leurs regards. L’œil de
leur cœur étant obscurci, pervers, ayant
des yeux et ne voulant pas voir, ils
s’obstineront dans les ténèbres de leuiincrédulité.
*
*
On ne peut qu’être étonné et profondément attristé en voyant, d’un côté
tant d’occasions offertes à notre peuple
pour être éclairé, instruit de la volonté
de Dieu, et de l’autre tant de misères
et de déchéances morales, tant de corruption et de scandales qu’on voudrait
tenir cachés mais qui tôt ou tard éclatent, et se produisent à la lumière du
jour. Mais l’étonnement cesse quand
on pense qu’aussi longtemps que le
cœur n’est pas purifié par la puissance
du S. E. ce qu’il y a au fond de ce
cœur doit se manifester tôt ou tard.
Et nous savons combien il recèle d’impureté, de corruption ! La lumière est
venue dans le monde, mais les hommes ont mieux aimé les ténèbres que
la lumière, pourquoi ? Parce que leurs
œuvres étaient et sont mauvaises.
*
* *
Que faut-il donc faire ? En présence
,de l’enseignement de Jésus-Christ qui
'nous dit que si l’œil, c’est-à-dire le
cœur est mauvais tout le corps sera
ténébreux, il en résulte que nous devons veiller avec soin sur l’état de
notre cœur.
L’œil est un des organes les plus
délicats de notre corps. Il suffit de,
très peu de chose, d’un menu grain de
poussière, d’un moucheron à peine visible qui se trouvent à son contgtçt,
du plus léger attouchement pour le
blesser, et mettre notre vue en danger.
Il en est de même du cœur.
Ce n’est pas seulement ce qu’on appelle les grands péchés vus et connus
de tous, qui peuvent plonger l’homme
dans les ténèbres spirituelles. Une légère infraction à la loi royale de la
vérité et de la droiture, une infidélité
qui peut paraître insignifiante, une mauvaise habitude, telle que l’amour de
l’argent, l’usage peu modéré du vin,
une certaine tendance à paraître, à briller ; voila tout autant de grains de sable qui, s’il ne sont tôt arrachés, blessent l’organe, arrêtent la vie spirituelle,
étouffent la voix de la conscience et nous
jettent dans le chemin qui mène à la
mort. Veillons donc à ce que notre
conscience ne devienne obscure, insensible, cautérisée.
Dieu nous a appelés, non à la souillure, mais à la sainteté. Pour y parvenir il faut marcher avec Jésus dans
la lumière. Il faut que le St. Esprit
crée en nous une conscience toujours
plus délicate. Et il le fait, si nous nous
laissons guider par lui.
B. Gardiol.
Conférence tenne à F Union Chrétienne
des J. G. à Turin le 13 Févrief
Le temps n’est plus où les docteurs
et les chanoines étaient renommés pour
leur longévité, où l’on dissimulait l’ignorance sous des noms pompeux qui
sonnaient creux, mais qu’admirait le
malade ! Nous avons changé tout cela...
mais avec les progrès de la science est
aussi venue la manie des vulgarisations.
Après s’être,¡avec un humour imprévu
et agréable, doucement moqué de cette
manie et de telle mère qui diagnostique
avec le docteur et fait parade d’une
érudition peu sûre, et de 1’ éducation
moderne qui enseigne à la femme et
les langues et la musique etc. etc, tout
en lui laissant parfaitement ignorer les
premiers rudiments de l’hygiène, le
conférencier entame le sujet qu’il a choisi
c’ est à dire l’éducation et 1’ hygiène
morale de l’enfance.
Il blâme ces parents qui ne reculent
pas devant le surmenage de leurs enfants pour leur inculquer des régies
veules, pour en faire de petits prodiges
propres à briller en société, et qui négligent l’essentiel, qui négligent de leur
inculquer un sérieux sentiment d’obéissance, qui oublient qu’il viendra le jour
triste de la maladie. Ils sont nombreux
les parents qui font du docteur un
croque-mitaine, le grand dispensateur
des médecines amères, pour effrayer les
enfants peu sages: vienne le jour de
r épreuve où il faudrait que le petit
malade eût confiance dans le docteur,
r enfant, dont le cerveau est comme un
ensemble de plaques photographiques,
se les rappellera, avec son imagination
enfiévrée, les descriptions terribles et
ce seront des crises parfois, des pleurs
toujours, qui ne contribueront pas à
faciliter la tâche du docteur : l’on mois
sonne alors le fruit de 1’ aversion que
l’on a inspirée, mais qui en souffre surtout? le médecin. —
Le conférencier examine ensuite les
subterfuges très peu éducatifs auxquels
recourent certains parents pour faire
avaler un remède à l’enfant ou pour
lui faire observer la diète prescrite, la
lâcheté morale de certains parents qui
pour ne pas entendre crier leurs enfants ne suivent pas les prescriptions,
reculent devant une petite opération
qui s’impose pourtant et préfèrent, avec
un égoïsme mal dissimulé sous des
dehors d’amour et de sensibilité, que
leurs enfants se ressentent plus tard
et toute la vie même d’une infirmité
qui aurait pu être évitée. Je ne puis
rappeler les observations humoristiques,
souvent acerbes, mais ayant un grand
fond de vérité, semées dans la conférence. Et que peut-on penser de certains parents qui confient leurs enfants
à des mercenaires ou dont la sensiblerie
est telle qu’ ils entravent plutôt qu’ ils
n’aident le docteur dans sa tâche !
L’enfant à 1’ hôpital est plus raisonnable. plus facile à examiner, et ceci
en partie parce qu’il voit beaucoup
d’autres enfants obéir, mais aussi parce
qu’ il n’ a pas à faire avec des parents
faibles qu’il sait pouvoir amener à ses
fins.
L’enfant des poètes, immaculé, qui
pleure en arrivant dans cette vallée de
larmes, ne pleure que parce qu’il sent
une température différente et n’est d’abord qu’un petit être capable seulement
de manger et de dormir. Bientôt son
individualité s’affirme il faut alors commencer l’œuvre de l’éducation.
Tâchons de développer les germes
des vertus, de tuer les germes des vices
qui lui sont échus en héritage. Ne le
trompons pas: il s’^en souviendra; ne
lui donnons pas de fausses idées des
personnes et des choses ; nous récolterions ce que nous aurions semé pas
plus tard que le jour de la maladie.
Une bonne éducation corrige le détraquement du système nerveux qui suit
comme une ombre notre civilisation et
qui Tî’est aussi que trop fréquent dans
r enfance 1 Elevons nos enfants avec
une douce fermeté.
Je termine cette incomplète ' relation
d’une conférence à laquelle l’expérience
variée de 1’ auteur donne de la valeur
et je souhaite que le conférencier veuille
développer bientôt le sujet qu’il dit
lui avoir un instant souri, sur ce qu’ il
y a de vrai dans les préjugés qui concernent les maladies de l’enfance.
Turin le li Février.
Votre G. Mal.AN.
C li ^ O jN 1 Q iJ V\
La Tour.
Conférence. Ce soir, vendredi 20 c.
à 8 h. 1[2, M. le doct. Colombiui donnera une conférence au Collège sous les
auspices de la S. d’U. Publique, sur les
« Caisses rurales de crédit » Le public
habituel de nos conférences du vendredi
auquel viendront s’ajouter bon nombre
de campagnards ne manquera pas de profiter de l’occasion qui lui est offerte d’entendre la parole convaincante et autorisée
de quelqu’un qui, nous assure-t-on, a
étudié à fond l’importante question des
caisses rurales.
Le 17 Février. La fête de l’Emancipation a été célébrée avec entrain,
même avec enthousiasme.
A lo heures le temple était rempli
des 400 enfants de nos écoles et de
beaucoup de grandes personnes, heureuses de voir la joie sur ces jeunes
visages et désireuses de les entendre
chanter et réciter. C’est là, en effet,
que devait cette année, se dérouler
tout le programme de la fête, contrairement aux autres années où après un
petit culte au temple, les enfants allaient s’entasser dans l’école de Sainte
Marguerite, trop petite pour tant de
monde. Nous n’ oserions dire que le
changement ait été heureux à tous
égards. S’il était relativement facile, à
Sainte-Marguerite d’entendre les petits
acteurs réciter leurs poésies et leurs
dialogues, au temple les choses changent; la difficulté d’entendre nuit à la
tranquilité et 1’ on a beaucoup de peiné
même avec la meilleure volonté, à suivre
une récitation. Les chants, par contre,
ont beaucoup gagné à être accompagnés
par l’orgue. Le ton est mieux tenu ét
la mesure généralement mieux observée.
M. le pasteur Jahier, qui présidait,
a lu le psaume 103 et, rappelant la
grande délivrance dont nous célébrons
la mémoire, a exhorté les jeunes auditeurs à la reconnaissance envers Dieu
et envers ceux qui ont accompli cet
acte de justice. Après une prière de
M. le pasteur émérite Antoine Gay,
commence la série des récitations —
dont quelques- unes faites avec un naturel et un aplomb remarquables — et
des dialogues, alternés par des chants.
Cette partie du programme était un
peu moins longue que les autres années,
et r on a eu raison, a notre avis, de
l’abréger un peu. Après une brève allocution de M. le professeur Jahier,
directeur didactique de nos écoles, on
passe à la troisième partie, la distribution des brioches et des oranges et
les enfants s’en retournent chez eux
emportant dans leur cœur un bon souvenir de la fête et, nous l’espérons,
le désir d’être dignes du glorieux nom
qu’ils portent.
A midi c’est la fête des grands. C’est
encore à l’hôtel de l’Ours qu’a lieu le'
banquet populaire. La vaste salle à
manger est remplie et une autre salle
à côté se remplit aussi. Les mets sont
abondants et fort bien préparés, et le
dîner est servi avec un soin dont tout
le monde est reconnaissant au propriétaire, M. Michelin-Salomon. Bon nombre
de dames ont voulu prendre part au
banquet, et l’entrain et la gaîté égalent
le bon appétit.
Au dessert commencent les toast et les
discours, trop nombreux pour que nous
puissions les résumer. M. le syndic Bertin
ouvre la série en rappelant ce que
nous étions avant 1848. Aujourd’ hui
nous sommes un petit peuple libre
faisant partie d’un grand peuple libre.
Nous devons voir en tout Italien un
frère, sans lui demander ni son crédo
religieux ni son crédo politique ; ce
qui importe c’est le crédo de galantuomo.
Suivent plusieurs autres orateurs, MM.
Aug. Jahier, J. Ribet professeur, A.
Gay pasteur émérite, Ph. Costabel ancien, D. Jahier, J.-P. Malan, N. Tourn
J. J. Parander et d’autres encore dont
il serait trop long de rapporter les
paroles. Bornons-nous à quelques idées
des plus saillantes.
Le chemin que nous avons fait,
dit M. le pasteur Jahier, est grand,
mais c’est peu de chose comparé à ce
que nous aurions dû faire. Les Israélites,
qui ont été émancipés avec noüs, sont
maintenant dans toutes les carrières et
y occupent une place hors de proportion avec leur nombre. Il en est tout
autrement des Vaudois. Nous avons
i
-I
3
Æ rières libérales et point dans la diploiSinatie. Pensons au rvmo-rAc r.,.;
progrès qui nous
¿.«J'
' reste à faire et ne nous relâchons point.
'peu d’industriels, peu de commerçants,
fort peu de représentants dans les car
D’autres orateurs parlant dans le
^jnême sens, disent que si un peuple
5loit regarder aü passé, pour conserver
ses bonnes traditions et se retremper
dans le glorieux souvenir de ses anpj^tres, il doit surtout regarder à l’avenir
I^Nous devons être un peuple de progi ès,
^ avoir l’esprit ouvert à tout ce qui est
^ lumière, vérité, justice, de quelque côté
que cela vienne. Soyons dignes de nos
^ ancêtres, mais soyons aussi dignes de
r nos arrière-neveux. — D’autres insistaient encore sur le devoir de la tolérance
du respect des opinions, que nous
î; réclamons à juste titre pour nous-même,
mais que nous devons également praÿ' tiquer envers ceux qui ne pensent pas
% comme nous, et qui n’cn sont pas pour
li,çela moins sincères. — Plusieurs orateurs
®expriment leur satisfaction de voir la
. fête du 17 Février célébrée avec un
nouvel enthousiasme, on se réjouit de
|, vpir les dames prendre part au ban- quet et l’on porte la santé de la femme
tfaudoise, digne compagne de l’homme
dans la souffrance comme dans la joie.
On souhaite qu’en pénétrant peu à
peu dans toutes les carrières, Vaudois
pf' et Vaudoises apportent partout ce levain de foi, de pureté, de droiture,
d’amour de la vérité et de la justice
J.^'qüi doit distinguer le chrétien où qu’il
se trouve et quoi qu’il fasse. On insiste
tç sur le devoir de la fraternité et de la
solidarité vaudoises.
R’ Les discours se prolongent jusqu’ à
h. \\2 et l’on quitte la salle presque
^ à regret, tant on jouit de se trouver
ensemble. Nous souhaitons que la traî dition se maintienne et que le banquet
du 17 Février réunisse chaque année
Se nombreux convive pour fêter ensemble cette date mémorable.
— Le soir, à S.te Marguerite, la soirée
traditionnelle de l’ Union Chrétienne.
Salle plus que bondée. Non seulement
lès deux ou trois étages de bancs que
J:V; l’on échafaude en pareille occasion
^' étaient aussi rempli qu’ils pouvaient
l’être, mais les auditeurs Se serrait
à étouffer, debout, partout où une petite
place pouvait être occupée, et ceux qui
malgré leurs efforts n’avaient pu entrer
tâchaient d’entendre si non de voir
quelque chose de corridor ou des fenêtres. Récitations, chants et dialogues
ont été exécutés avec entrain, a la
satisfaction de l’auditoire.
Saint-Jean. — Le 17 Février a été
célébré avec entrain dans cette paroisse
' et a donné lieu à trois fêtes parfaitement réussies.
A 10 heures il fallait voir plus de
300 enfants de nos écoles, endimanches
7 et chargés de drapeaux italiens, venir
én procession solennelle des Airals et
remplir le temple avec les adultes qui
les attendaient aux Blonats. Le pasteur leur lut un psaume e'i puis l’édit
d’émancipation qu’il leur expliqua; après
quoi ce furent les enfants qui jusqu’à
midi intéressèrent vivement l’assemblée
par leurs chants et leurs récitations.
A midi, tandis que les enfants prenaient leur réfection dans la cour de
la grande école des Blonats, les adul■ tes avaient le dîner traditionnel dans
la grande salle de l’Union Vaudoise.
'L'influema de ces jours-ci et les nombreux décès récents, qui ont plonge
dans le deuil plusieurs familles, réduisirent le nombre des convives cette
- 3
fois à une soixantaine ; mais le banquet, parfaitement servi par M. Bleynat
de la Pension Bel-Air, ne laissa rien
à désirer. Des toasts applaudis furent
portés par le pasteur, par M. le commandeur Massonat, par M. Ghigo, M.
Cougn, M. Ayassot, et la fête fut dignement close par une collecte en faveur de l’Union Vaudoise qui produisit
frs. 25,60.
A huit heures du soir 250 personnes
trouvèrent moyen de s’entasser dans
la grande école des Blonats pour assister à la soirée donnée par l’Union
Chrétienne de jeunes gens, qui dura
deux heures et demies et réussit à satisfaire même les plus exigeants. Sans
doute la Société Chorale de St. Jean
(dont les demoiselles portent presque
toutes la coiffe Vaudoise) contribua
beaucoup à ce succès par ses chœurs
magnifiques ; mais le vrai talent et le
travail persévérant de nos braves jeunes
gens y eut sa large part ; et nous les en
félicitons sincèrement, et leur souhaitons
de pouvoir l’année prochaine donner
leur fête dans une salle qui leur permette de faire mieux encore et de se
faire applaudir par quatre ou cinq cents
auditeurs.
Conférences aux salles de l’Union Vaudoise. Le pasteur de St. Jean y a donné
Jeudi 12 courant une conférence sur
les Grands pionniers de la Mission en
Afrique, où il a retracé les travaux
de Vander-Kemp, Moffat et Livingstone.
Le premier Jeudi de Mars à 8 h. du
soir. M. le prof. J. D. Rivoir nous y
parlera du modérateur Bert.
Bobi. La fête du 17 février a été
célébrée cette année avec un entrain
tout spécial. L’Union Chrétienne qui
en avait pris l’initiative a voulu aussi
en faire généreusement les frais. Ce
qui fait que les 280 enfants de nos
écoles, qui occupaient à eux seuls la
moitié du temple, ont été particulièrement gâtés. Pain, oranges, chocolat ils
n’ avaient jamais été a pareille fete.
Après un culte approprié à la circonstance, on entendit pendant une heure
et demie non moins de 24 pièces entre poésies, dialogues et chants. La
neige que tout le monde fut étonné
de trouver le matin, n’a pas empêché
les plus petits d’accourir des hameaux
les plus éloignés, et même de faire en
corps et bannières déployées une promenade jusqu’aux confins de la paroisse.
Après les petits vint le tour des
grands, et une quarantaine de convives
parmi lesquels un bon nombre de dames firent honneur à un banquet où
on porta de cœur la santé du Roi.
Les souffrants ne furent pas oubliés,
et une collecte improvisée produisit la
petite somme de frs. 12,70 en faveur
du Refuge. B- G.
ViUesèclie.
Clos de Riclaret, le 16, 2, 1)03.
Cher rédacteur.
Désireux de donner le plus tôt possible à vos lecteurs une idée de la fête
du 17 Février dans notre paroisse de
Villesèche, mais réfléchissant que par
le temps qui court vous aurez peu
d’espace à m’accorder, je ferai tous mes
efforts pour m’approcher de la concision Lacédémonienne.
Dès la veille, une douzaine de feux
de joie, s’allumaient tout à coup, au
signal donné par un coup de fusil, sur
tous les sommets environnants, la plupart accompagnés de feux d’artifice
annonçant aux spectateurs, peu habi
tués chez eux à cette espèce de passe
temps, que le lendemain, on célébrerait, outre l’émancipation, une autre
fêle à laquelle on tenait tout autant.
Au coup de neuf heures, le jour attendu, tous les enfants, conduits par
leurs maîtres et maîtresses, précédés
et suivis d’une grosse foule d’adultes,
gravissaient, sautant gaîment sur le
léger tapis de neige tombé pendant
la nuit, la route qui, en serpentant au
milieu du vignoble, aboutit au hameau
de Ville.sèt he, ancien chef-lieu. Le vieux
temple, restauré depuis quelques années,
se remplit en un clin d’œil, parterre
et galerie, tant et si bien qu’il fallut
quérir force bancs des maisons voisines
pour asseoir tout le monde.
Quand l’auditoire eut enlevé un premier chant de louange et écouté la
lecture de Néhémie VIII, i-io, le pasteur, résumant les versets qu’ il avait
lus, nous peignit en quelques traits
portant coup les tristes temps des persécutions et de l’oppression, puis invita
petits et grands, d’un côté à aimer
toujours plus cette patrie qui leur ouvrait les bras, et leur jeune roi qu’ils
voyaient emboîter si fidèlement le pas
de son vénéré père de douce et impérissable mémoire; de l’autre à profiter
de la précieuse liberté qu’a inaugurée
l’acte d’émancipation pour s’affermir
dans la connaissance et dans la pratique des vérités salutaires, que leurs
pères avaient aimées plus que leur vie.
Une fervente prière termine cette première partie du programme de la journée.
La parole est ensuite donnée aux
enfants, dont bon nombre montèrent
légèrement sur l’estrade à côté de leurs
maîtres, du pasteur, et des autorités
civiles et ecclésiastiques et récitèrent,
sans f'èmpha.se et le ton déclamatoire
qu’ils prennent trop aisément, un bel
assortiment de dialogues et de poésies.
Ils furent écoutés avec un intérêt dont
un orateur titré aurait à mon avis eu
le droit d’être fier.
Comme en ce moment le pasteur
s’avançait pour clore le service, le syndic
de Faët l’arrête et le priant de surseoir
un instant, dépose sur la table un gros
écrin, portant en or les trois initiales
du cher pasteur J. P. M., et contenant
une douzaine de services en argent
massif, et le prie en l’embrassant de
vouloir accepter ce témoignage de reconnaissance que lui offre la paroisse
entière en souvenir du 30.0 anniversaire de son installation à son service,
avenue le 5 janvier 1873.
M. Micol, surmontant avec peine
l’émotion dont son cœur est plein, rappelle tous les autres témoignages qu’il
a reçus, remercie chaleureusement les
donateurs, et déclare que, s’il a fait
tout le bien qu’il a pu, c’est poussé et
soutenu à la fois par la promesse qu’il
avait faite à Dieu et par la constante
affection dont il se sentait entouré. Un
chant d’actions de grâce et la bénédiction terminent l’émouvante cérémonie.
L’assemblée s’écoule lentement, en défilant devant l’écrin qui contient le cadeau qu’elle a offert si généreusement.
Arrivés aux Clos, les enfants, dans
un ordre presque militaire s’installent
dans les nombreuses .salles d’école à
côté du temple neuf repeint à l’intérieur, et savourent sous les yeux de
beaucoup de mamans le pain, le saucisson, le torchet et le verre de vin
servis par leurs maîtres respectifs. Quand
ils ont tranquillement repris le chemin
de leurs demeures, sous la douce chaleur du soleil qui fond la neige, et le
visage rayonnant de la joie pure et
profonde qui remplit leur petit cœur,
alors, mais seulement alors les adultes
à leur tour, au nombre, me dit-on; de
120, prennent place dans la grande
école pressés comme des anchois, et
silencieusement d’abord, puis un peu
plus bruyamment, usent largement des
mets qui leur sont servis, au prix trop
modique d’un franc cinquante centimes,
par de braves jeunes gens, membres de
l’Union Chrétienne. Le repas terminé,
ils acclament sur la proposition du pasteur, d’abord le roi Victor Emanuel,
puis le député Facta qui, suivant une
aimable habitude, a dans une lettre
salué l’assemblée et au quel il est télégraphiquement répondu séance tenante.
Le syndic de Bouvil en quelques
mots bien sentis propose qu’un reliquat
de 18 francs de la collecte pour le cadeau au pasteur soit envoyé au Refuge
Charles-Albert, et l’ancien Massel, prenant la balle au bond, prie chaque
convive d’offrir quelques centimes pour
augmenter cette somme, que M. Rivoir,
chapelain du Refuge, apportera plus
volontiers grosse que petite. Fr. 16,65
recueillis séance tenante, portent la collecte à 36,65.
Excusez, cher rédacteur, si au lieu
d’une créature pleine de vie, de grâce
et de couleur locale, qu’a été la fête,
je ne vous en ai donné qu’un squelette,
et recevez, etc.
reporter.
Massel, le 18 Février 1903.
Cher M. le Directeur.,
Hier avec tous les enfants de nos
écoles, accompagnés de leurs parents,
nous avons pu célébrer notre fête qui a
été des plus intéressantes. Dialogues, poésies, chœurs, chants, souvenirs vaudois
tout a contribué à rendre la journée très
agréable.
Croyez-moi, Mons.r, votre tout dévoué
J. J. R. Tron, pasteur.
Turin, le 18 Février 1903.
Turin a été le berceau de notre « risorgimento », et la ville où l’édit de notre émancipation fut signé en 1848; aussi
ne serait-il pas juste que la paroisse
vaudoise qui réside dans l’ancienne capitale du Piémont laissât passer sous
silence la date si importante du XVII
Février. Un banquet fraternel réunit à
midi dans la salle annexe de notre chapelle de 8. Donat un certain nombre de
membres de la famille vaudoise de Turin.
Le même soir, la chapelle de 15 Via
Pio Quinto était bondée d ’ auditeurs.
La réunion présidée par M. Giampiccoli, et à laquelle MM. les pasteurs
Longo et Peyrot prirent part, fut rendue
plus intéressante par la présence de M.
le comm. Am. Bert, fils du vénérable
pasteur qui représenta si bien les Vaudois en 1848. Il voulut bien, sur l’invitation de ses collègues, adresser la parole à l’assemblée, qui fut vivement intéressée en entendant le récit d’un témoin
oculaire des faits passés il y a 55 ans.
La soirée fut dignement terminée par
une collecte en faveur du Refuge Charles
Albert.
Puissent ces anniversaires laisser une
profonde trace de bénédictions dans les
cœurs de tous ceux qui y prennent part.
Elles ne le feront que si elles apprennent aux Vaudois qu’ils doivent aspirer
à une émancipation plus précieuse que
l’émancipation politique. Aussi longtemps
que l’Evangile n’aura pas pénétré leur
vie, et que l’Esprit de Dieu ne les aura
pas régénérés, ils seront moins libres et
4
_ 4 —
moins émancipés que nos ancêtres aux
temps des plus grandes persécutions.
D. P.
Fleurs du Ciel — Poésies par Adèle
Lopresti-Jalla (lmp. Besson. Fr. 1,50).
« Si mes poésies peuvent faire quelque
bien, ne fût-ce qu’à une seule personne,
je suis responsable de produire ce bien »,
nous dit l’auteur dans sa préface. Et
c’est en nous plaçant à ce point de vue
surtout que nous pouvons juger et apprécier les 70 poésies, aux sujets très
variés, que M.me Lopresti-Jalla offre au
public vaudois. On nous accuserait de
flatterie si nous soutenions ici qu’ elles
ont toutes la même puissance d’inspiration, que la prosodie et le choix des
termes sont toujours irréprochables; mais
d’un autre côté nous serions injustes si
nous ne reconnaissions à l’auteur les
qualités essentielles du poète : l’élévation
de la pensée, la soif de l’idéal, l’amour
du vrai et du beau, une sensibilité exquise. Ajoutez une quantité de beaux
vers bien frappés, dont le critique même,
qui oublie volontiers que « l’art est difficile », doit se déclarer satisfait; ajoutez
les applications idéalement évangéliques,
la constante préoccupation de faire planer
le lecteur dans une région plus élevée,
plus près du Ciel, et vous n’aurez résumé
que bien imparfaitement les mérites de
notre auteur. Lisez : « Qui me rendra... »
« aux rêveurs » ; lisez « En souvenir de
H. Meille, la première partie surtout ;
lisez les huit vers exquis de « J’ai vu le
vice hideux....» Lisez-les toutes sans
vous presser. Les « Pleurs du Ciel » vous
feront parfois rêver, souvent penser, et
vous éloigneront comme toute poésie digne de ce nom, ne fût-ce qu’un instant
des vulgarités et du terre à terre de
notre vie de tous les jours.
- j. c.
NouYellfis et faits divers
Rome. M. L. Bossi écrit au Semeur
Vaudois, à propos de la Commission
pour la propagation de la foi, récemment instituée par le pape :
Cette Commission s’est mise tout de
suite à l’œuvre ; elle a appelé à Rome
le R. P. Luddi, dominicain, qui devait
tenir une série de conférences dans
l’église des Saints Apôtres sur Le protestantisme dans ses relations avec le dogme,
la morale et le' culte. De nombreuses
affiches sur les portes de toutes les
églises de Rome invitaient les fidèles
à ees conférences, très importantes. La
première conférence devait avoir lieu
le 30 janvier. Mais, chose nouvelle, une
bonne partie de l’auditoire était composée de protestants. Au dernier moment on annonça que le R. P. Luddi,
étant indisposé, un autre orateur allait
prêcher. Celui-ci, au lieu d’arguments
solides, ne fit que lancer une série
d’insultes vulgaires à l’adresse des protestants. Bref, ç’a été une déception
complète....
Le R. P. Luddi est retourné dans
son couvent, refusant de prêcher contre
les protestants ; et voici pourquoi :
Dans la réunion de prières de l’Alliance évangélique de Rome, tenue 4e
2 février, M. Nagni, un ex-moine luimême, a raconté qu’étant lié d’amitié
avec le R. P. Luddi, qu’il avait connu
au couvent, aussitôt après avoir appris
que celui-ci était venu à Rome pour
nous combattre, lui écrivit une lettre,
en le priant, au nom de leur amitié,
de ne pas accepter cette tâche.
Il lui fit comprendre, par des passages de la Sainte-Ecriture, qu’en acceptant il aurait combattu le SaintEsprit.
M. Luddi arriva à Rome le 28 janvier, et le 30 il doit avoir reçu la lettre
de son ami. Il aurait dû prêcher le
soir ; mais, au dernier moment, il s’excusa en prétextant une indisposition.
Aussi fut-on obligé de lui donner un
remplaçant.
L’Italie a fait une enquête sur la
fortune du pape. Elle l’évalue à deux
milliards 120 millions. Cette somme
donnerait une rente annuelle de 120 millions, soit dix millions par mois, 2
millions par semaine, 411 mille francs
par jour, 11 mille francs par heure,
285 fr. par minute, environ 5 francs
par seconde. A cela il faut ajouter les
revenus du denier de Saint Pierre, les
versements des congrégations et des
couvents, etc.
Genève. La Commission chargée par
le Consistoire de Genève d’étudier l’opportunité d’accorder le vote aux femmes
en matière ecclésiastique s’est prononcée pour l’affirmative. Une pétition
que l’on avait fait circuler parmi les
femmes en faveur de cette réforme fut
présentée au Consistoire avec 2369 signatures.
Le recensement de 1901 a constaté
que le chiffre de la population de Genèvé était de 165.517 habitants, dont
42.596 étrangers, parmi lesquels 26.192
Erançais et 9.857 Italiens. On compte
51.221 protestants, 52.638 catholiques
(romains ou nationaux), et 1.658 ressortissants de cultes divers. La prédominance de la confession catholique
est uniquement due à la population
étrangère et flottante. La population
suisse, à Genève, compte 46.050 protestants et 16.407 catholiques.
Danemark. A propos de vote des
femmes on annonce que le roi de Danemark vient de ratifier une loi votée
par l’Althing (Diète) l’Islande accordant aux femmes non mariées ou veuves l’éligibilité pour le conseil municipal, le conseil général, et pour les
fonctions de la préfecture.
Revue Politique
Au nom de seize députés du groupe
socialiste, l’hon. Mirabelli dépose une
motion à la Chambre invitant le Gouvernement à proportionner les dépenses militaires non seulement aux entrées actuelles du pays, mais surtout à sa puissance
économique et à transformer petit à petit
l’organisation militaire présente en une
autre plus conforme à l’esprit des temps
nouveaux et à la défense bien entendue
de l’état. La discussion, commencée samedi et continuée mardi, est de celles
qui passionnent l’assemblée, d’abord par
son importance intrinsèque et aussi parce
que la majorité menace de se scinder,
les députés ministériels qui ne siègent
pas à l’extrême gauche ne pouvant évidemment pas appuyer une motion qui,
adoptée, entraînerait après elle les plus
graves conséquences. L’armée en sortirait esautorata et c’est ce que voudraient
les socialistes malgré les affirmations
contraires de MM; Ferri, Mirabelli, Pellegrini et consorts. Voilà le danger de
certaines amitiés, de certains compromis
voulus par la politique !
Le Gouvernement est donc dans un
bel embarras, et ce n’est pas l’opposition constitutionnelle qui voudra l’en tirer.
Les amis de M. Sonnino n’ont pas jusqu’ici participé à la discussion et il semble qu’ils ne reculeraient pas devant la
perspective de voir battre le Cabinet
par ses amis d'hier et cela sur une
question qui intéresse à un aussi haut
degré la sûreté de l’état et toute notre
organisation militaire. I)e vilains corbeaux
flairant les cadavres... de gens qui ne
veulent pas mourir. Plusieurs orateurs
étant encore inscrits, pour et contre la
motion, on n’aura pas de vote avant
jeudi ou vendredi.
Le 3 mars prochain une fonction
solennelle, pour célébrer le 25.me anniversaire du couronnement du Pape, aura
lieu dans l’église de St. Pierre. Le pape
s’y rendra suivi de sa cour en grande
pompe, de tout le collège des cardinaux,
de quelques centaines d’évêques, du corps
diplomatique, et entouré de sa garde
d’honneur en brillant uniforme. Soixante
mille personnes seront là pour admirer
la simplicité apostolique de l’humble vicaire de J. C.
Barletta a célébré, la semaine dernière
le 4.me centenaire du fameux défi de
13 chevaliers italiens contre 13 français
dont le récit a été surtout popularisé par
le roman bien connu de d’Azeglio. Les
maires des villes qui ont fourni les combattants se sont fait représenter à ces
fêtes desquelles les autorités militaires
et politiques se sont abstenues par un
excès d’égard pour la France.
— La question du Vénézuela est enfin
réglée par les protocoles signés vendredi
dernier à Washington. On y a reconnu le
bien fondé des réclamations présentées
par les trois puissances et les dommages
envers les personnes et les propriétés
seront liquidés par des commissions ad
hoc à Caracas. Les dommages causés à
l’Italie par la révolution de 1898-1900
seront payés sans révision ou discussion
ultérieure. La question des indemnités
dues aux puissances qui n’ont pas participé au blocus, sera déférée au tribunal
de la Haye. Le • premier payement de
5.500 liv. sierlingsera fait incessamment
en faveur de l’Italie et de l’Angleterre.
L ’ Allemagne percevra les indemnités
qu’elle réclame, en cinq versements mensuels à partir du mois de mars. Le 30 010
des recettes des douanes des ports de
la Guayra et Puerto Cabello suffiront
pour payer toutes les indemnit's dans
l’espace de dix ans. Enfin, les puissances
alliées s’engagent à lever le blocus et
à restituer les captures faites au cours
de celui-ci. Cette solution pacifique d’une
question que l’intervention du gouvernement des Etats-Unis pouvait rendre
bien dangereuse a été accueillie partout
avec un sentiment de soulagement.
— Des nouvelles alarmantes continuent à arriver de la Macédoine où les
comités travaillent activement à propager
la révolution et forcent les habitants à
se joindre au mouvement insurrectionnel.
Les autorités turques surveillent activement la frontière du côté de la Bulgarie
surtout, quoique le Gouvernement de Sofia
pour donner satisfaction aux réclamations
des puissances, ait dissous les comités
macédoniens en Bulgarie. Toutes ces mesures II’ empêcheront probablement pas
que la révolution iT éclate au printemps
prochain; et la Turquie, qui ne l’ignore
pas, se prépare à la suffoquer.... à moins
qu’elle ne juge plus sage et plus opportun
de désarmer les insurgés en appliquant
aux chrétiens de 1’ empire les réformes
équitables qu’ ils attendent depuis des
INFORMATIONS.
Les demandes, pour pouvoir profiter
d’une session supplétive d’exameü à
l’Université de Turin, peuvent être présentées jusqu’au 7 mars.
— Les examens d’habilitation à l’enseignement de la calligraphie auront lien
du 15 au 18 avril. Présenter les demandes
dans le courant de février, au Proviseur
des études.
— Un concours est ouvert, pour cinq
subsides triennaux de l’arrondissement
de Pignerol, du montant de 450 francs
en faveur des étudiants des lycées (y
compris \qspareggiatiV qui aient fréquenté
un des gymnases de l’arrondissement.
Présenter les documents et les demandes
jusqu’au 10 mars.
— Du 23 au 26 mars seront appelés sous
les armes les conscrits de 1902, ainsi que
ceux de 1901 qui, à cause de leur études
ou parceque résident à l’étranger ne
s’étaient pas présentés l’an dernier.
— La députation provinciale, dans sa
séance du 22 janvier, a autorisé le payement des frais d’entretien delà route de
Luserne à Rora.
MINERVA rivista delle riviste
Rassegna Settimanale
ROMA — Corso Umberto I, 219 — ROMA
Sommario del N. IO.
T.a crisi del Marocco — Quali donne
piacciono agli uomini ? — La marina
mercantile tedesca — Gli emigranti italiani in America — La ferrovia dell’Asia
Minore e la ferrovia di Bagdad — Il
piano di Moltke per una guerra contro
la Francia nel 1859 — Il trasporto delle
ceneri di Napoleone in Francia — Le
colonie in Europa — Storia di un finanziere romano — Da una settimana
all’altra — Fra libri vecchi e
NUÒVI — Et ab hic et ab, hoc —
Rassegna settimanale della stamPA : Limitazione di produzione ,e carestia
carbone — La ferrovia dell’ Uganda —
Uno studio sui nonagenari — Il mercato
delle mogli — H lavoro straniero in
Francia — La “ Casa dei senza tetto
Abbonamento annuo : Italia L. 10
■— Estero L. 12,50.
siècles.
j. c.
SA'i
(France A. M.)
Hôtel-Restaurant populaire
DE
L’ÉTOILE BLEUE
16, me Preyre — Marché Forvillé
tenu par PIERRE BOUCHARD
originaire des Vallées
Cuisine soignée — Prix très modérés
Simplicité - Propreté - Hygiène - Morale
il Notaio ENRICO PELLEGRINI
partecipa che col 1° novembre 1902, ha
aperto il suo studio in Torre Pellice,
casa avv. Vola.
“ Lucrezia Castellano „
S’adresser a l’Imprimerie A. BESSON.
Le “ Rinnovamento „ se trouve en
vente, à Torre Pellice, chez M. Â.
Besson, imprimeur.
J. Jalla, gérant-administrateur.
La Tour — Imprimerie Besson.