1
Année Huiliéme.
PRIX D'ABBONNEMENT PAR AN
Italie . . .. 3
Tous les pays de* l’Union
de poste ... « 6
Amérique ... » 9
On s’iiboTine :
Pour VJntérieitr chez MM. Je»
pasteurs .et ^les libraires de
Torre Fe II ice .
Four r£'ft?íeWeaif au Bureau ï'Adininistretion.
N. 39
29 Septepibre 1882
Un ou plusieurs numéros séparés, demandés avant 1« tirage iO cent. cbacAin.
Annonces; 25 centimes par ligne,
I.es enuois d'argenl se font^par
lettre recommandée ou par
mandats sur le-Bureau de Pelosa Argeniîua.
Four la RÉDACTION adresser
ainsi; A la Pireciion du Témoin,
Pomaretto ('Pineroloi Italie,
l’out l’ADMlNISTRATlON adresser ainsi; A rAdministratîpn du
l’étîîoiH, Pomaretto ( Pinerolo_)
Italie.
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissa,ut cinaque Vendredi
rows me serez témoins. Aotes 1,;8.
5tiiivant la vérité AVec la charité. Ei>. 1,15
Son>rMla ire.
Çppiïiuuicatjons oifiRiellos. — a®, Septembre- ~ Le députations étraDgères au
Synode de 18,82,, i/suitej. — Les Temples
d’^ngrogue fmite e finj. — Société d’bi.stoire vaudoise. - —Sous
criplipD.
GOlUSKimnOPiS OFFiClËLLËS
Nous adhérons 'de grand cœ^r
à la demande de la Table en lui
donnant, ¡dans notre journal, tout
l'espace dont elle pourra avoir
besoin pour ses communications
officielles aux paroisses de l’Eglise
Vaudoise.
Elle n’entend nullement par là
assumer une part quelconque ide
¡responsabilité 'dans la marche ,du
joUirn,al, itii, dans tout ce qui ne
se publie pas sous, son nom.
Nous tenons, de notre côté, à
déclarer que nous n’aurions jamais
consenti à l'arrangement proposé,
s’il avait, dans la moindre mesure,
restreint la liberté que nous voulons garder entière et absolue avec
la responsabilité de notre publi
cation.
La Rédactjon.
Nous avons dès aujourd’hui, à
faire aux paroisses une communication que sans doute elles ^.ttendàient, si même elles n’en .attendent pas deux de même nature.
Les Consistoires de l’Eglise Vaudoise sont invités à faire sans
retard, et par telle voie qu’ils jugeront la meilleure, une cdllecte
en fiiyeur de leurs frères, les Vaudois de Brunissard, paroisse d’Arvieux, victimes d’un terrible incendie, qui sur 29 maisons, n’en
a épargné que 4. — Le montant
d(3 la collecte devra parvenir à la
Table avant la fin d’octobre prochain. — Il serait superflu d'insister sur le devoir d’assister et
de consoler des frères dans leur
épreuve.
SQ Soptenalbr'©
O Dieu 1 donne tes jugements
au roi et (a justioe «u fils
du roi. Ps. Lxxli, 1.
Si, comme cela paraît hors de
doute, nous avons dans ce psaume
la fin des prières de David, fils
d'Isaï (u. 29), jil est extrêmement
intéressant de voir comment chez
le vieux prophète-roi, Tintérêt
pour la prospérité du peuple qu’il
2
,.306^
a gouverné pendant 40 ans , s’unit intimement au souci pour son
jeune successeur et au zèle ardent
pour la gloire de Dieu. Ce dernier
sentiment domine et absorbe enfin
tous les autres, et David y donne
essor dans cette admirable strophe
finale: Béni soit l'Eternel Dieu,
le Dieu d’Israël, qui seul fait des
choses merveilleuses ! Béni soit à
jamais son nom glorieus; ! Que toute
la terre soit remplie de sa gloire!
Amen! Amen! —v. 18-19.
De nos jours, où la puissance
souveraine se partage entre ceux
qui régnent et ceux qui gouvernent, le prophète aurait compris
dans sa requête, outre le roi qui
a besoin de connaître les jugements de Dieu, les ministres qui
gouvernent en son nom , les magistrats qui’’administrent la justice et ’en particulier les parlements en qui réside le pouvoir
législatif. — Déjà St. Paul veut
que l’on prie pour les rois et pour
ceux qui sont constitués en dignité, » (i Tim. Il, 2), et cela dans
son propre intérêt, « afin que nous
puissions mener une vie paisible
et tranquille en toute piété et
honnêteté ». Si la pluie tombe en
abondance sur les sommets des
montagnes, les sources seront alimentées elles vallées et les plaines abondamment arrosées."
Nous ne craignons pas de porter
un jugement téméraire en affirmant que chez les peuples de race
latine, républicains ou constitutionnels, il monte peu de prières
au trône de la grâce, en faveur
des hommes, quel que soit le
titre qu’ils portent, sur les quels
pèae la lourde responsabilité du
gouvernement, Lorsque les affaires
du pays marchent à la satisfaction
du plus grand nombre (chose plutôt rare) on pense que cela va
continuer, sans effort, et sans que
l’on s'en mêle. Parfois aussi dans
l’impatience où l’on est d’avoir
mieux encore, on met tout dou
cement, ou violemment, de côté
ce gouvernement qui a pourtant
du bon; on le reconnaît, avant
ou après. Mais sont-ils nombreux
les chrétiens qui prient de cœur
et d’une manière constante, pour
le roi et pour le fils du roi, pour
ses ministres et ses conseillers,
pour tous ceux, en un mot, qui
sont revêtus d’une autorité dont
ils peuvent faire un emploi bienfaisant ou funeste, selon la sagesse
qu’ils auront reçu du Seigneur,
ou la passion charnelle dont ils
pourraient être eux-mêmes les esclaves?
On a dit, avec beaucoup de raison, che chaque peuple a le gouvernement qu'il mérite. Au lieu
donc de se plaindre, d'accuser,
de s'insurger, peut-être, comme
il serait plus simple, plus chrétien
et plus sôr, de demander à Celui
qui tient dans ses mains les cœurs
des grands, aussi bien que ceux
des petits, d’incliner les cœurs
des gouvernants à la justice et à
,1a bienveillance; de les éclairer
et déles diriger par son Esprit,
en sorte que le pouvoir dont ils
sont les dépositaires fût'employé
à la gloire de Dieu et au bien des
peuples qui leur sont commis I
Et si l’on nous objectait qu’il ne
faut pas prier pour un despote,
pour un oppresseur du faible, un
brocanteur de la justice, nous répondrions que ce sont précisément
ces hommes là qui ont le plus
besoin de nos prières. Nous dirions ensuite à ce contradicteur:
avez-vous donc si petite opinion
de l’efficace de la prière, pour
douter que, répondant aux ferventes supplications de quelquesuns de ses enfants, Dieu ne puisse
changer les loups en agneaux et
l’épine en myrthe? Pour nous le
devoir de prier pour ceux qui
nous gouvernent demeure en tout
temps et dans toute son étendue.
Mais il y a un autre côté de la
que.stion qui nous occupe, qui
3
___307---.^.,.
iinpoíse au chrétien un autre devoir d’une importance presque
égale, et dont il nous reste à
parler.
Sous l’alliance mosaïque, le peuple d’Israël n’avait aucune action
appréciable sur la manière dont
il était gouverné. Son roi était
l'oint de l’Eternel et le pouvoir
dont il était revêtu ne connaissait
de bornes que celles que Dieu^luiméme avait établies. Les grands
du royaume, les généraux et les
courtisans , eurent bientôt une
influence généralement peu favorable à la prospérité du pays ;
mais la masse du peuple travaillait, payait des impôts souvent
très lourds , et fournissait des
soldats, sans avoir aucune ingérence dans les affaires de l’Etat.
Il n’en est plus de môme,
aujourd’hui. — Là où un pays
se gouverne et s’administre par
le ministère d’hommes librement
nommés par les citoyens, chacun
de ces derniers est revêtu, de
par la loi, d’une partie aussi petite que l’on voudra, mais toujours d’une part appréciable du
pouvoir souverain.-Cette part si
minime qu’elle soit, peut quelquefois avoir une extraordinaire importance. Le vote, d’un simple
agriculteur, d’un tailleur ou d’un
menuisier, peut faire siéger dans
les Conseils communaux un administrateur honnête et intelligent,
àijla ;place d'un égoïste et d'.un
malhonnête. Cew même Ivote peut
envoyer! !à< la .Chambrei lun ¡hommè
supérieur de caractère et» de talent , à l’exclusioh d’un intrigant
ambitieux, peu scrupuleux dans
l’emploi des moyens de parvenir
aux dignités et à l’argent. Et si
telle est l’influence que peut exercer chaque citoyen d’un pays libre , il nous parait qu’aucune considération d’ordre religieux ne
doit détourner le chrétien de
l’exercice d’un droit si important.
Mais notre article s’est allongé
plus que nous ne l'avions prévu
et nous en renvoyons la fin au
prochain numéro.
lies députations étrant^éres
au Synode de I88S
Outre les deux frères qui ont adressé
la parole au Synode dans la journée
de mardi (rév. Murray el pasteur
Dhombres), nous avions à notre assemblée deux délégués de l’Eglise
Libre d’Ecosse (rév. Walker et Miller),
un délégué de l’Eglise Réformée de
France (pasl. Fournier), un délégué
de la Société Gustave-Adolphe (RI. Pétersen), un délégué de la Société
Evangélique de Genève (prof. Thomas),
un délégué du Comité Central de la
Fédération internationale pour l’ob.servation du dimanche (M. Deluz), et
un délégué de la Société des Missions
de Paris (pasl. Appia). L’Eglise Presbytérienne d’Angleterre avait aussi
désigné deux délégués qui, dé même
que le vénéré docteur Stewart, n’ont
pu SC rendre au milieu de nous. Nous
avions, par contre, quelques frères
venus, sans mandat officiel, soit des
llSuTes-Alpes (pasteurs Nicol et Brunei), soit même des côtes de la mer
Baltique (past. Stark de Riga).
Nous n’avons pas la prétention de
reproduire ici les discours que ces
frères, venus de contrées si diverses,
ont adressés au Synode; nous désirons noter les choses les plus utiles
et iniéréssantés. . ' r -'
! , '. I ; ' ; , .. . . , { . j . ; ; : - ' f ; ' • ' ’ • j i ■ »
,,-Rétt.,) VFqte: ;
«C’est un !grand plaisir pour!moi
de me trouver, pour la seconde: fois,
à votre Synode. L’Eglise Libre d’Ecosse a une grande affection pour
vous. Elle l’a montré dans les lettres
que votre président a lues el nous a
chargé de vous , le répéter de vive
voix. Je ne veux pas vous faire de
compliments, mais vous dire quelque
chose d’utile. Laissez-moi exprimer
le grand plaisir que j’ai éprouvé en
apprenant aujourd’hui, que vous entrez dans l’œuvre des missions.
4
.,-308
» Quant à nous, le dernier recensement portant sur la fréquentation
des églises nous a révélé sur l’étal
religieux de l’Ecosse, des choses qui
nous ont surpris. On a constaté qu’un
grand nombre ne fréquentent pas du
tout l’église et que plusieurs ne sont
pas réguliers. Ces découvertes ont
réveillé les églises'et l’on s’est occupé
des moyens de remédier à ce mai.
On a travaillé avec plus d’ardeur à
soutenir la mission intérieure, Puis
nous avons beaucoup fait pour rendre
nos services du dimanche plus attrayants. Auparavant le chant était
pauvre, les sermons très-longs et les
prières n’étaient pas ce qu’il fallait.
J’ai l’impression qu’il y a lieu aussi
à des progrès, parmi vous, sous ce
rapport. J’ai assisté à deux services
et j’ai trouvé le ‘sermon inutilement
long et le chant lugubre. St. Jacques
a dit; quelqu’un est-il dans la joie,
qu’il chante des cantiques; mais, si
j’avais été joyeux, le chant de cette
église m’aurait rendu triste. Nous
avons trouvé que même dans les paroisses de campagne il était possible
d’avoir de beaux chants et des sermons adaptés et intéressants.
» Noire église emploie largement
la presse. Avec les progrès accomplis
dans les écoles depuis la Réfprme,
nous croyons qu’il est nécessaire de
procurer à la jeunesse une littérature
supérieure pour développer rinleliigence et l’intérêt pour rEgli.se. Un
comité, présidé par te doct. White,
consacre ses forces à cet objet. Il a
publié déjà un bon nombre de livres
traitant des sujets bibliques, ou faisant connaître une partie de l’histoire
de l’église ou de la patrie.
» En connexion avec cette œuvre,
nous avons un joiiriial missionnaire
destiné à maintenir l’intérêt du peuple pour la cause des missions. Il
avait d’abord une circulation de 40.000
exemplaires. Depuis que nous y avons
inlroduit aussi des articles d’édification et d’histoire religieuse il est arrivé à 70.000 et notre espoir est d’arriver à 100.000 et de l’avoir dans
chaque famille de notre église.
» Nous sommes tous obligés d’examiner ce qu’il nous faut faire pour
rétablissement d'n régne de Dieu.
Dieu l’a commandé, le salut des Ames
l’exige, le bien du monde aussi. Au
reste; il y a une grande force dans
le mol dé ce chef qui, plaçant ses
soldats en face de l’ennemi, leur disait: voyez, il nous faillies mer, ou
ils nous tueront. J’ai élé dans plusieurs cathédrales et j’ai prié' pour
qn’ell'es devinssent des lifeiix de prédication évangélique comme cela est
arrivé en Ecosse et en Angtelerre.
Pour moi, la chose est non seulement concevable, mais certaine. La
vérité esl grande, elle prévaudra ».
(Applaudissements}.
lîüv. Donald jliilîer (en italien) :
« Je me sens autorisé à, dépasser
mon mandat et à saluer l’Eglise Vaudoise an nom du presbytérianisme
écossais. S’il y a des choses qui empêchent la complète union de nos
églises presbytériennes, il en est plusieurs qui les unissent,; l’une esl
l’intérêt qu’elles nourris.sent,Î30ur l’Eglise Vaudoise. Leur vœu èi le mien
esl que Dieu vous rende dignes de
votre “vocation, qu’il achève en vous
l’œuvre de la foi afin que le nom de
Dieu soit glorifié en vous.
» La mémoire du doct. Robertson
est vivante parmi vous. II était un
de ceux que Dieu avait appcl¡és à
soutenir l’Eglise Vaudoise. Les* rangs
de ces vétérans s’éclaircissent; Qui
S rendra leur place?— Ayez foi en
feu ; s’il est nécessaire que votre
église soit aidée avec de l’argent
étranger, le Seigneur y pourvoira.
Mais qui sait si une nouvelle èi*e. ne
va pas commencer, où grâce au développement de la foi, du dévouement, de la libéralité chrétienne,
vous n’aurez plus besoin d’argent du
dehors et où vous comprendrez que
l’argent étranger empêche le dévelop:
peinent de la vie spirituelle à l’intérieur. Le Comité d’Evangélisation et
la Table diront alors : Timeo Dañaos
et dona ferentes. Vous n’avez pour le
•moment, rien à craindre de moi, car
je vièns les poches vides.
5
-309.
)) Notre église a ses défauts; cependant ce qu’elle a fait, avec l’aide de
Dieu, peut servir de stimulant à votre
église. Nous avion.s à résoudre ce
problème: comment faire subsister
une église sans les .subventions de
l’Etat? — Lorsque en 184.3, les 470
pasteurs signèrent l’acte de séparation , le problème était difficile. Chai
mens basant ses calculs sur les contributions des masses, comptait que
la première année on aurait obtenu
100.000 livres st. Il ne manqua pas
de prophètes de découragement. Le
problème,, toutefois, a été ré.solu.
Les 470 pasteurs sont aujourd’hui
1045 et les contilbutions sont arrivées l’année dernière à 608.000 livres
St. équivalant à 15.200.000 francs.
Certes nous avons des personnes riches; mais ces quinze millions sont
formés en grande partie par de petites. sommes. On ne néglige pas d’enseigner le devoir de donnei' libéralement et systématiquement, comme
aussi on ne néglige pas d’employer
une organisation capable de fonctionner avec régularité. Le 10 de chaque
mois le Cohailé financier reçoit pono
luelleraenl les versements de plus de
1000 trésoriers représentant 11.000
collecteurs, et il publie le montant
dans un journal.
L’Eglise Libre a travaillé à former
des congrégations dans les quartiers
les plus pauvres, et les plus négligés,
comme aussi dans les Highiands. Dès
le commencement elle a été une église
missionnaire, car « le champ c’est le
monde ». L’an dernier 83,000 liv. st.
ont été recueillies pour les missions.
Les enfants des écoles du, dimanche
en ont rècueilli 2000. Les résultats
de ce travail, je ne puis vous le dire
en ce moment. Nous sentons qu’une
grande responsabilité pèse sur nous
pour nos vastes colonies, si vastes,
que le gouverneur de Madras a pu
(lire que si l’on prenait pour unité
de mesure l’Inde anglaise, on trouverait qu’elle est plus petite que
l’Australie occidentale qui est une
autre de nos colonies., Si l’on comparait cette dernière à l’Amérique du
nord, elle s’y trouverait comme une
tasse dans une soucoupe. Restent
quarante autres colonies dont plusieurs sont fort étendues. Avant l’an
2000 on reconnaîtra que la plius haute
mission de l’Angleterre aura- été de
répandre des copie.s d’elle-même. Dieu
a particulièrement béni nos missions
chez les païens, pendant l’année dernière. Je vous félicite, comme Eglise,
d’avoir trouvé deux de vos enfants
prêts à s’offrir pour les missions. Si
tous imitaienl le frci’e Jacques qui
souscrivait dans le Témoin pour 8
francs avant de rien connaître de ce
qui est arrivé plus lard, vous auriez
assez d’argent pour maintenir des
missionnaires en Afrique. Ne méprisez
pas le jour des petits comménoemenls.
Dieu opère de grandes choses par le
moyen des minorités. Celui qui a Dieu
de son côté a toujours la majorité.
Quand Buxlon se leva dans le Parlement anglais pour proposer,. l’abolilipn de l’esclavage il dit que c’était
là le commencement d’un mouvement
qui ne se terminerait pas jusqu’au
triomphe complet. Son passage favori
était : celte guerre ne vous appartient
pas à vous, mais à Dieu , (2 Chron.
XX, 15).. Ce Synode sera mémorable.
C’est ici le commencement d’un mouvement qui ne prendra fi,n que lorsque
sera accomplie la parole : je le donnerai pour ton héritage les nations
et pour ta possession les bouts de la
terre ». (Applaudissements).
Les Teiuplcs d’4ngrogne
(foir le N. 38).
Les nouveaüx temples.
Notre travail serait incomplet si
nous ne disions quelque chose des
temples qui ont été construits à Angrogne tout récemment.
Après 320 années d’existence le
Temple du Serre était réduit en 1875
dans un état vraiment déplorable.
Les personnes qui osaient encore y
meure les pieds, le faisaient an péril
de leur santé, tant on s’y trouvait
mal. Les murs étaient tout lézardés,
6
-.àio-,
et le toit qui laissait librement passer
la pluie en plus d’un endroit, était
devenu une espèce d’épée de Damoclès pour ceux qui se plaçaient dessous, Les fenêtres, étroites comme
celles que l’on fitisait au moyen âge,
ne lai.ssaient pénétrer qu’une lumière
douteuse, et c’est à peine si l’on y
voyait pour lire pendant les journées
sombres. Chacun sentait qu’il n’était
ni convenable ni possible d’aller en
avant ainsi.
Aussi les Angrognins s’aidèrent ils
à la construction du nouveau temple
que nous ayons bâti tout près de
l’emplacement de l’ancien, mais au
levant du clocher. Ils donnèrent un
peu d’ai'gent, tout le bois de charpente , et une quantité considérable
de journées de travaux gratuits. Voyant cet élan de bonne volonté de
la pari des paroissiens, de nombreux
amis vinrent à notre secours, et le
nouveau temple fondé le 22 juillet
1875 put être inauguré le 26 octobre
1876. Que Dieu soit béni pour cette
nouvelle marque de sa bonté envers
nous !
A Pra-du-toiir — au fond de la vallée
d'Angrogne, et à deux heures de
marcne du centre de la paroisse —
il y avait depuis 1831 (11 septembre)
une chapelle papiste dédiée à Notre
Dame des Grâces et à S. Charles j
mais les Vaudois n’y avaient aucun
local pour leur culte, si ce n’est
l’école du quartier bâtie par le Général Beckwith bienfaiteur des Vaudois. 11 y a cependant là haut, d’après
le récensement que nous avons fait
il y a deuTi ans, 2-47.. protestants
distribués eh 56 familles,' sans compter 277 .papistes répartis, en 46 familles I soit en tout 102 familles qui
donnent ensemble 524 âmes humaines.
Il y a parmi les papistes beaucoup
d’ehlants trouvés envoyés là haut en
pension par l’évéché de Pignerol.
D’accord avec la Table Vaudoise et
avec le Rev. J. N. Worsfold, digne
promoteur et principal soutien de
l’entreprise, nous nous hâtâmes d’acheter, la Rocca de Pra-du-tour dans
le but d’y bâtir un temple. Ce grand
rocher est situé au centre de la
bourgade ; et dans une magnifique
position qui est à l’abri des avalanches et qui domine le vallon. En
assurant à l’Eglise Vaudoise la propriété de ce rocher et du petit plateau qui le recouvre, nous avons
profité des expériences faii.es par Don
Passaleva (jadis curé de S. Laurent)
qui avait conyoité du regard celte
espèce de citadélje pour y bâtir un
temple en l’honneur de Notre Dame
des Grâces. Heureusement pour nous,
le propriétaire ne voulant pas entendre chanter la messe sur la Rocca
de Pra-du-tour, refusa la très jolie
somme' qui lui fut offerte (3000 fr.
en or nous a-t-on dit) et Don Passaleva dut se contenter des froides
rives de l’Angrogne. Est ce pour se
consoler de cet échec qu’ÎI a fajl
écrire au dessus de la porte de sa
chapelle : Secus decursus aquarum
plantavit vineam justorum. ? ( 11 a
planté la vigne des justes le long des
eaux courantes). H a été observé qu’à
plus de 1000 mètres au dessus du
niveau de la mer, et dans un vallon
froid , la vigne ne saurait produire
des fruits bien savoureux.
La pierre fondamentale du temple
vaudois de Pra-du-tour fut placée le
27 juillet 1875, et le 3 Septembre
1877 cet édifice sacré fut inauguré
en présence d’une assemblée de près
de 3000 personnes qui furent obligées
de se réunir dans un pré voisin. Le
toit de la maison la plus proche fut
transformée en chaife sur la quelle
montèrent de nombreux Orateurs, et
parmi eux M' Worsfold lui-mêmé.,
: La chapelle est très jolie et peut
côbt.enii' ' 200. personnes:'enyirop. Au
dessus de la porte ori lit cés parole^
du Psaume XVlll v. 2; « L’Eternel
» est mon rocher, ma forteresse et
» mon libérateur; mon Dieu Fort est
V mon rocher, je me retirerai vers
i lui ». De l’un des côtés du vestibule
qui aboutit au temple se trouve
l’inscription suivante: « Alla gloria
di Dio — ed — a — perenne ricordanza — dell’antica — Scuola Teologica dei Barbi — educatori di pastori , hi evangelisti e di martiri —
e delle vittorie quivi concesse —• dal
iiif
7
~311,
Signore degli eserciti — ai Valdesi
perseguitati — innalzossi questo monumento - A. D. MDCCCLXXVII — »
et de l’autre côté, sur un autre
marbre on lit: «Colle volontarie oblazioni —- dei Valdesi e dei loro correligionari — essendo benemerito
promotore — il Rev. J. N. Worsfold
A. M. — Rettore di Haddlesey — La
Tavola Valdese — eresse quest’edifizio
— destinato — all’istruzione ed alla
religiosa edificazione — della popolazione evangelica valdese — di Pradeltorno— 1877 ».
En 1877 nous avions la chapelle,
l’école, les enfants, le logement de
l’instituteur, même l’instituteur en
vue, et point d’argent pour le rétribuer. Mais le Seigneur, dont les
bienfaits son innombrables , mit, au
cœur de la digne et généreuse Miss
Charlotte Fetherston de venir à
notre secours, et, grâce à elle, la
chapelle s’ouvre depuis lors tous les
dimanches, et l’école s’ouvre tous
les jours pour le bien des vaudois
de ce vallon.
Que Dieu bénisse tous ceux qui
nous sont venus en aide, et fasse
avancer son œuvre à Pra-du-tour,
comme dans les autres temples d’An
grogne!
Etienne Bonnet, Pasteur.
mmî D’HISTOIRE VAUDOISE
L’assemblée annuelle de cette jeune
Société a eu lieu le 6 septembre au
soir dans la salle de l’Ecole Normale
a la Tour. — Les membres fondateurs s’y sont rencontrés en bon nombre et, avec eux, plusieurs amis qui
s’intéressent à l’œuvre de la Société,
Le Docl. Rostan a présidé la séance
et nous a lu un travail intéressant
où il a esquissé, à grands traits, le
programme de la Société. Nous espérons que le Bureau ne tardera pas'
de condenser dans une circulaire les
idées émises dans le travail du Docteur Rostan. — Lorsque les Vaudois
et leurs amis verront de quelle manière ils peuvent se rendre utiles à
la Société d’Histoire, nul doute qu’ils
ne le fassent selon leur pouvoir.
Le Doct. Lantaret a communiqué,
à ce propos, la bonne nouvelle que
des amis d’Angleterre se proposent
de fournir aux Vallées une copie des
manuscrits Vaudois déposés a Cambridge.
M' le past. Appia de Paris a exprimé le vœu que te plus grand
nombre possible de documents et
d’objets anciens relatifs à l’histoire
des Vaudois fussent réunis à l’occasion
du deuxième Centenaire de la Glorieuse Rentrée.
M' le prof. Tron nous a donné
lecture d’un travail du Président honoraire D’Alexis Muston, portant pour
titre: Notes sur les deux premières
histoires des Vaudois. Il y donne
avec nombre de détails la genèse,
pour ainsi dire, des Histoires de
Perrin et de Gilles. Ce travail accompagné d’une note sur les manuscrits
Vaudois et d’expressions de sympathie pour la Société est d’un bon
augure pour l’avenir.
Quelques membres se sont souvenus du travail qui avait été recommandé dans la séance d’Avril dernier
et nous avons pu entendre la parabole du semeur en dialecte de Rodoret, de Pramoi et d’Angrogne deçà
et delà du Vengier. Le pasteur d’Angrogne nous a lu en outre un document latin fort intéressant du 1277.
C’est un acte déposé aux archives
communales de Luserne-S.-Jean et
où sont décrites les limites de la
commune de Luserne, du côté d’Angrogne, de la Tour et de Rorà. Chose
remarquable, les noms de rivières,
de roches, de towmpi etc. mentionnés
dans cet acte se retrouvent tels quels
aujourd’hui.
Une première liste de membres
honoraires, a été proposée'et adoptée
Ear la Société. Elle, comprend MM.
' Herzog, D' Blaikie , Past. Appia ,
Jules Bonnet historien, D' Rôsiger,
Alex Lombard.
Dans la séance supplémentaire tenue
à la cure de La Tour le vendredi
soir, 8 courant, ont été reçus quelques nouveaux membres parmi les-
8
quels M' Paul Melile qui a vecsé une
contribution avec deux zéros (L. 100).
Le Doct. Rostan ayant exprimé le
désir d'être exoqéré de la cnarge de
Président effectif a été nommé par
acclamation second Président honoraire à vie. Le bureau effectif a été
nommé comme suit pour l’année
1882-1883.
Prof. B. Ti’on, Président.
Doct. Lanlaret, Vice-Préstdent.
Past. H. Bosio, Secrétaire.
prof. A. Vinay, Archimte.
Prof. B. Olivet, Caissier.
La Société a déjà un actif de 400
francs qui sera sensiblement augmenté
lorsque tous les membres auront
verse leur contribution. — Quelques
volumes lui ont été offerts : nous
espérons pouvoir en donner la liste
aux lecteurs du Témoin. Si tous les
membres se mettent maintenant à
l’œuvre comme les abeilles qui s’en
vont dans des directions différentes
faire, leur provision d,e miel pour
l’apporter à la ruche, la prochaine
assemblée de la Société ne manquera
pas d’être nombreuse et intéressante.
Reo
Miaiiê, — 8. M. le roi Rumberl,
accompagné de son frère, le duc
d’Aoste, et de Baccarini, ministre des
travaux publics, s’est rendu à Vérone,
à Legnago, à Viçence et à Rovigo,
pour y voir, de ses propres yeux, les
désastres causés par l’inondation. Il
a été si péniblement impressionné,
qu’il exprimait ses sentiments par
ces mots: désolation, désolation immense 1 S. M. a donné, sur sa cassette particulière, 100.000 francs en
faveur des inondés. Des souscriptions
ont été ouvertes dans la plupart des
villes d’Italie, même au sein des colonies italiennes de Paris, de Lyon,
de Londres et d’autres encore, en
faveur des inondés. Turin se distingue, comme toujours par sa libéralité. Quoique les eaux aient diminué,
l’inondation continue à manifester ses
tristes effets; des maisons s’écroulent
encore à Vérone; on annonce de Rovigo que la rupture de la digue de
Legnago a amené l’inondation de
40.000 hectares de terrains situés
entre Ostiglia et Possa-Polesella, habités par environ 70.000 personnes
et que 45 autres mille habitants sont
menacés. Le fléau de l’inondation s’étend par conséquent de plus en plus.
Un décret royal signé à S. Rossore
clôt la session de la Chambre des députés; un autre décret convoquera
les électeurs. Deprelis est parti pour
Stradella où il fera, le 8 octobre,
son discours pi’ogramme. U se rendra
ensuite à Turin et à Naples. L’agitation électorale a commencé et est
très avancée dans les provinces méridionales.
JBgyttte. ~ Araby est prisonnier
des anglais. Le Khédive s’est rendu
au Caire où il a été très bien ¡reçu.
On ne sait encore rien de positif sur
la réorganisation de l’Egypte. Pendant
que le Khédive déclare que ses protecteurs n’ont pas de projet d’annexion, quelques journaux prétendent
que l’Angleterre a offert à l’Allemagne
et à la Turquie des corhpensatiohs
pour l’éventuelle occupation définitive
du territoire conquis ; d’autres mettent en avant un accord avec la France
dans le même but.
Ang9etwre, — Lord Gladstone
prépare une loi pour l’abolition des
majorats, ce qui sera un coup très
fort pour l’aristoci'alie. — L’amiral
Seymour et le général Wolseley ont
été elevés, en récompense des services
rendus en Egypte, et des succès qu’ils
y ont obtenu , à la dignité de pairs
et de barons.
SOÜSC.mi'TION KN KAVEliB
piiS INClîNÎilÉS
dit, villagi' de lU-un\ssard (AreiçuxJ
M. le chev. doct. Monnet . » 80
La famille Long de f’ignerol . » 50
Le Témoin . . . . » 5
M"’® Adèle Maurin - . . » 5
M‘“® J. .Rivoir . . . » 2
N. N. Pignerol . . . b ' 2
Marguerite Garda , . » 1
Joséphine Monnet . . « 1
EnNBSî:RpBiitiT, Gérant et Adminislratfixir
Figaercl, lmp. Cliiantore et Wascarelli.