1
Année Septième.
r Juillet 1881
N.
LE TÉMOIN
ËCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous iito serti témoins. Actes 1, S. Suivant la vérité avec la charité. Ep. 1,15,
PRIX D'ABBONNBMENT PAR AN Italie - ■ L. 3 Tous les pajs de l'Union de poste ... >6 Amérique ... . > P On s'abonne : Pour rjiîfértewr che? MM, Irh pasteurs et les libraires de Torre Pòllice. Pour r¿’£cféríé!U»"aiaBureau d'Ad- ministiaiion. Dn ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés av&nt le ti- rage 10 cent, chacun, Annoûces: 25 centimes par U^ne. Les envois d'av'gent se font par lettre recommandée ou par mandats sur le Bureau de Pe- rosa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser uiini ; A la Direction du Temoim, Pomaretto (Pinerolo) Italia. Pour r ADMINISTRATION adresser ainsi : A l'Administraiion du Témoin, Pornaretto i PineroloJ Italie
Sommalr*©.
P Juillet. — Correspondance. — Un
israélilo sans fraude. ! — Ajourd’hui. —
Bibliographie. — Nouvelles religieuses. —
lUoue polüique.
JlllllOt
L’allenle d’une révélation nouvelle.
Les hommes qui ayant appris à
connaître la Parole d,è ;Dieu et en
parlicnlier riîvangile|,|iTouvenl cette
paroleii"trop positivj&jri#*^ étroite,
cherchent autjiip ^’^ux une religion
qui réponde rtfitpx à leurs caprices,
Ketraneher ici,'"mouter là, corriger,
expliquer très Jfcrement ce qu’ils
n’osent pas rejeter, c’est ce qu’ils
pratiquent sans scrupule et sans
remords. Lqs uns le font plus poliment, les autres plus grossièrement,
le résultat est rnême, comme
l’était le but: se mettre ^.son aise,
se faire soi-même son lit^rdans lequel on se couchera une fois pour
toutes et pour ne plus y revenir.
On rencontre à chaque pas de ces
hommes qui se sont arrangé une
religion, qui ont choisi dans la Bible
les quelques portions ou passages
qui leur conviennent, et qui se refusent à sortir de là. Nous n’entendons naturellement parler que de
céux qui ont senti la convenance
de s’occuper de la qiniMinn iitfiliTri *m
gieuse; il y en a malheureusement
et môme plus qu’on ne le pense ,
parmi nous, aussi bien qu’ailleurs,
dont on peut dire que la vie de
leur âme est le dernier de leurs
soucis. Ces pauvres aveugles ouvriront-ils les yeux avant qu’il soit
trop tard? Dieu seul le sait, car
lui seul dispose des moyens etficaces pour donner l’intelligence.
Quant à ceux qui adaptent la
Parole de Dieu, non pas à leurs
besoins réels, luais à leurs passions
mondaines et qui en font souvent
de véritables caricatures, il est fort
à craindre qu’ils ne découvrent un
jour à leur confusion et pour leur
condamnation qu’ils se sont taillé
une couverture, trop étroite, en tous
sens, pour les mettre à couvert de
la colère de Celui dont on ne se
moque jamais impunément.
2
-,206,
Il y a une Iroisième classe do
personnes, peu nombreuse partout,
à laquelle on ne peut reprocher ni
une indifTérence stupide pour les
choses du ciel, ni un Coupable abus
de la Parole de Dieu. Ce sont ces
hommes d’élite, pleins des plus
nobles aspirations, cherchant sincèrement toujours plus de lumière et
une vue plus complète de la vérité,
des quels le seul tort, mais tort
très grave, ■ est de prétendre parvenir à la lumière de la vérité par des voies de leur choix
autres que celle que Dieu a choisie
dans sa suprême sagesse et qu’il
nous a révélée par sa Parole. « La
religion, dit T. Mamiani dans son
dernier ouvrage qui a pour litre:
La Religione delï avvenire, doit aussi
enseigner celle autre dogme (c’est
le douzième et dernier) et cela avec
une entière confiance, savoir: « que
nous attendons tous de la bonté
et de la miséricorde divine une révélation plus large et plus féconde
que les révélations passées'; car certainement les hommes honnêtes
doivent, un jour ou l’autre, se rencontrer dans un môme sanctuaire
et adorer Dieu d’une même foi et
par un même culte, ou tout aumoins avec des différences telles,
qu’elles puissent visiblement s’accorder et harmoniser ensemble. Ce
à quoi prépare, à mon jugement,
et d’une manière efficace la transformation qui s’accomplit sons nos
yeux de cet Orient décrépit, enlacé
et serré par les bras puissants et
obstinés de l’Europe; car l’Orient
a été de tout temps la patrie solennelle de la religion».
Voilà comment un penseur de
premier ordre. Tune des gloires les
plus pures de ritaljè., eGrivaîu.d’élite
et philosophe chrétien , méconnait
la portée absolue de la révélation
de Dieu dans cel Evangile qu’il
parait connaître si bien, dont il ne
parle qu’avec la plus respectueuse
admiration et dont il fait l’éloquente
apologie auprès de ceux qui ne
prennent conseil que de leur raison.
Dieu n’a pas sn, ou n’a pas voulu
achever la révélation de soi-même
et de son amour, à l’homme sa
créature de prédilection: il reste à
manifester aux générations à venir,
des formules enveloppées jusqu’ici
de mystère, que l’humanité acceptera
sans trop de peine et clans lesquelles
les hommes exprimeront leur foi et
leurs espérance communes et adoreront ensemble le même Dieu d’amour. Nous avons dit des formules,
car il ne peut plus être question
de vérités nouvelles ni de faits nouveaux, puisque l’essence môme de
Dieu qui est amour s’est révélée d’une
manière glorieuse et parfaite dans
le sacrifice du fils unique du Père.
Si l’Eviingile est la puissance de
Dieu à salut à tout croyant, que
faut-il de plus pour la rédemption
des pécheur!? Faudra-t-il rendre le
salut plus fatale encore, en'sorte
que, en définitKie\ ceux-là même le
possèdent qui n'dllt justifié la sagesse de Dieul Et É)fes motifs tout
puissants que Jésus et ses apôtres
présentent aux chrétiens pourqu'ils
s’aiment cordialement les uns les
autres, ne les convainquent pas,
nous renonçons à comprendre qu’il
y ail d’autres arguments plus efficaces pour fondre la glace des
cœurs et Jes remplir de celle charité qui est le lien de la perfection
(ou des parfaits).
Et d’ailleurs où est-il enseigné,
dans la parole.de- Dieu^ -que c’est
3
w^/vv^IVVVVW^<^/V^‘^
sur la Ierre déjà qu’il doit y avoir un
seul troupeau et un seul berger ? Ce
serait certes un spectacle sublime,
digne de l’admiration desanges, siparlout où il y a, dans les villes, comme
dans les villages, des hommes sur
qui le nom de Christ a été invoqué,
tous ceux qui se réclament de ce
nom béni fléchissaient ensemble le
genou devant lui pour rendre d’un
même cœur el d’une même âme ,
un culte en Esprit à leur commun
Père! Mais encore une fois, il n’est
pas permis an chrétien d’attendre
et d’espérer rien dé pareil. On méconnait, en se livrant à une si magnifique espérance, la nature môme
de l’Evangile et l’œuvre de Jésus
Chrisl, qui est une œ.uvre s’accomplissant, il est vrai, au sein des peuples, mais sauvant individuellement
et un à un, tous ceux qui la reçoivent avec une humble reconnaissance.
Lorsque le riche égoïste et sans
entrailles’, étant les tourments et
pensant à ses frères, auxquels il a
probablement été en scandale el
qui vont venir le rejoindre, demande
à Abram qu’il envoie Lazare pour
les avertir afin qu’ils se convertissent, Abram lui répond: Ils ont
Moïse el les prophètes, qu’ils les
écoulent, el s’ils ne les écoulent
pas ils ne seraient pas convaincus
■lors même que quelqu’un des morts
ressusciterait. A plus forte raison ,
serait-il dit à ceux qui demandent
ou qui attendent une révélation nouvelle , plus large el plus féconde
que les précédentes;
« Vous avez non seulement Moïse
el les prophètes, mais Jésus-Clirisl le
fils bien aimé du Père, le chemin,
la vérité et la vie, et les apôtres
du Sauveur; si cela ne vous suffit
pas, aucune révélation nouvelle ne
peut vous sauver. El si quelque
chose de nouveau vous est nécessaire, c’est le don du Saint Esprit
qui seul peut rendre vivante la
parole de Dieu et dont la mission
parmi les hommes est précisément
de rendre témoignage à Jésus-Christ
el à la pleine suffisance de la rédemption qu’il nous a acquis par
(?î^orrc0ponbancc
14 juin 18 1.
Man cher Directeur,
Comme vous m’avez dit, si j’ai bien
compris, que vous publierez dans
le numéro de , celle semaine ma lettre
de l’année dernière, ou plutôt une
de mes lettres {car vous devez en
avoir plus d’une en portefeuille, si
elles n’ont pas été jetées), je profite
de la pluie pour en préparer une
autre. Cela me reposera du travail
de ce matin, devenu un peu pesant
pour mon âge. On a beau dire que
lorsqu’on a Te coup à faucher, c’est
un amusement plutôt qu’une fatigue;
moi qui étais connu pour le plus
habile faucheur du village presque de
la Commune, je ne manie plus guère
la faulx que pour encourager mes
fils et leur enseigner cette partie très
importante de l’art de l’agriculture.
Le cadet a du goût à la chose et c’est
plaisir de le voir se jouer, en faisant
plus de travail que son frère aîné,
qui au bout d’un quart d’heure arrose
le pré de ses sueurs.
Mais je m’oublie en pensant à mes
garçons que j’entends préparer leurs
faulx pour demain malin. Que voulez-vous ! les pères ont certaines faiblesses qu’il faut leur pardonner. —
C’est encore de sépultures et de convois funèbres que je veux parler,
convoi du pauvre, convoi du riche;
je pense que dans tous les pays du
4
-.908.
monde ü y a entre les deux une différence considérable; à cela il n’y a
aucun remède. Il y a cependant quelque chose à faire à l’égard du pauvre
et c’est de veiller à ce qu’il y ait
assez de porteurs pour que ses proches parents, quand il en a, ne soient
pas obligés d’accomplir eux-mêmes
cet office. Pourquoi n’imiterait-on pas
partout l’exemple d’une de nos paroisses qui se charge entr’autres de
l’accomplissement de ce pieux devoir?
On me trouvera probablement absurde si j’avoue n’avoir aucun goût
pour la couleur noire qui a été choisie,
je ne sais ni cjuand ni par qui, comme
un signe extérieur de deuil; mais
comme je ne saurais pas expliquer
ni justifier ma répugnance, je me
garde d’insister, sachant qu’il ne faut
pas disputer des goûts.
■ Ce que je puis justifier c’est la
profonde répugnance que m’inspire
ce que dans certaines localités de
nos Vallées, on regarde' comme des
signes obligés de la douleur que l’on
est censé éprouver. Il y a quelques
années (je raconte ce fait comme
exemple), j’ai été appelé à assister
aux funérailles d’un parent assez éloigné, avec lequel j’avais eu de bons
rapports. En entrant dans la maison
mortuaire, je fus accueilli par des
cris et des lamentations que je trouvais bien un peu exagérées, mais
a'e m’efforçai de calmer par les
3ures paroles de consolation que
je sus trouver. Ceux qui arrivèrent
après moi reçurent le même accueil
désespéré et consolèrent de jeuir
mieux ces pauvres éplorées. J’oubÜaïs
de dire que c’étaient les femmes et
filles qui se répandaient ainsi en gémissements et en pleurs; les hommes
étaient plus calmes. Au moment où
le convoi se mit en marche les crié
redoublèrent avec véhémence et se
prolongèrent avec quelquès interruptions, jusqu’au cimetière. Un dernier
éclat se fit entendre au moment où
la première pellée de terre tomba
sur le cercueil; puis la douleur se
calma par degrés et au retour il n’y
paraissait plus. Si je n’étais pas venu
de loin, ma qualité de cousin ne
m’aurait pas empêché de refuser
toute participation au repas des funérailles. Mais fatigué et affamé comme
je l’étais, j’ai fait taire mes scrupules
et me suis assis avec une douzaine
d’autres parents ou amis, devant une
table- copieusement servie.
Plusieurs choses m’ont fait de la
peine dans le fait que- je viens de
raconter. Ce sont surtout ces cris
prolongés et les pleurs qui, à certains
moments, m’ont paru bien peu naturels. Un homme de la localité auquel
j’en fis l’observation me répondit:
Que voulez-vous qu’on y fasse ? c’est .
la coulûme et si l’on s’avisait de ne
pas la suivre, on passerait aussitôt
pour des gens sans cœur et sans affection naturelle. — Ce que c’est que
la tradition et combien il est difficile de s’en affranchir même lorsqu’on
ne l’approuve plus 1 Quant à moi je
ne puis m’empêcher de croire, que
plus on se lamente en criant fort et
long temps, et moins l’on prouve que
l’on a le deuil dans le cœur; la vraie
douleur n’est pas aussi bruyante que
celà. Je suis persuadé que les pasteurs
des paroisses où cette coutûme s'est
conservée encore, feront une œuvre
excellente en travaillant à l’abolir.
Ce repas des funérailles qui est
quelquefois un véritable festin ne me
va pas non plus.On a beau dire qu’il
ne serait pas convenable de renvoyer
à jeun les parents et amis venus peutêtre de fort loin. Ce n’est pas le temps
de se réjouir ensemble, de manger
copieusement, ensorte que la maison
du deuil devienne le même jour, une
maison de festin. Toutes les raisons
du monde n’empêcheront pas qu’une
chose pareille ne soit très inconvenante. Et que les morts sont vite
oubliés! Je ne pense pas que pendant
tout le repas dont j’ai parlé, ceux-li
même qui avaient tant pleuré quelques heures auparavant aient mentionné deux fois le cher défunt! —
II me semble que tout le monde gagnerait à ce que cliaoun ne se fît
pas plus beau ou plus triste qu’il
n’est et qu’il ne manifestât que les
sentiments qu’il a dans le cœur, quand
d’ailleurs ils ne sont pas malhonnêtes.
5
^209
La sincérité, la franchise, la véracité,
sont un bien précieux à acquérir et
une belle et grande coutume à introduire parmi nous, en haut, en bas,
dans toutes les classes et à tous les
âges.
n m’a fallu six heures pour écrire,
il vous en faudra bien deux pour
corriger. Ayez patience. Votre reconnaissant frère Jacques.
|]ii istaélile saus frainle.
Nos lecteurs veulent-ils faire la
connaissance d’ün homme qui, s’il
n’est pas recommandable par ce qu’il
dit, l’est au plus haut degré par la
franchise (quelques uns seraient tentés
de djre l’audace) avec laquelle il le
dit? qu’ils lisent le fragment ci-après,
Jue nous empruntons à l’Eglise Libres
'un écrit sorti de la plume d’un haut
dignitaire de l'Eglise romaine, l’évêque de St. Louis, dans le Canada,
sur l'intolérance de cette église.
« Nous accordons que l’église ca^
tholique est intolérante, c’est-à-dire
qu’elle fait tout ce qui est en son
pouvoir pour extirper l’erreur et le
péché. Mais Cette intolérance est la
conséquence même deson infaillibilité.
« LlEglise catholique seule a le droit
» àlêbre intolérante, car elle seule est
» vérité et possède la vérité. L’héré» sie est à ses yeux un péché grave
» qui mérite la mort.
» L’Eglise supporte les hérétiques ,
» là où la force des'fchoses l’y con» traint, mais elle les hait mortellement
» et emploie|toutes”ses forces pour
s les anéantir.
» Lorsqu’un jour les catholiques
» auront la majorité, ce qui ne man» quera pas d'arriver un jour ou l’au1 tre, alors,la liberté religieuse pren» dra fin.
» Nos ennemis savent bien que
nous ne valons pas mieux que notre
Eglise, et quant à ce qui regarde
l’Eglise, on en connaîtThistoire, On
sait ce que fît l’Eglise catholique visà-vis des héfétiques, ce qu'elle ferait
encore aujourd’hui par'itout là où
elle a la puissance en mains. Nous
sommes Icnn de nier ces données historiques, ou de blâmer les saints et
les Rincés dé l’Eglise d’avoir fait ce
qu'ils mit fait.
T> L’hérésie est un péché mortel qui
tue l'âme et jette l’homme tout entier,
corps et âme , dans le feu de l’enfer.
En outre, l’hérésie est un mal contagieux qui met en danger^ le bien
être de quantité de générations présentes et futures.
B Voilà pourquoi les souverains
vraiment chrétiens détruirontjde fond
en comble dans leur pays, l’hérésie,
tant qu'il sera possible de le faire.
» Si aetmllement nous ne pourchassons pas les hérétiques, cela n'arrive
¡fue parce que nous sommes encore
trop faibles pour le faire, et pensons
que par là nous ferions plus de mal
à l’Eglise que dé bien ».
Voilà, n’est-il pas vrai, ce qui
s'appelle parler clair ? Et cè que dit
l’évêque de St. Louis n’a rien qui
doive nous surprendre. C’est le terme
nécessaire, fatal, auquel doit aboutir
un système d’après leqüel la puissance et l’autorité diVÎnes sont mises
au service et, en quelque sorte, livrées à la merci dès faiblesses él des
passions humaines. Quand un homme
se fait Dieu, il n’y a sorte d’extravagance dont il ne soit capable. L’histoire de tous les temps et de tous Içs
peuples le prouve surabondamment.
Le vicariat divin et l’infaillibilité attribués au souverain pontife, par les
conséquences qui en dérivent, meWent
le sceau à cetté preuve.
Aujourd'hui..
Il a été dit que le chemin de l’enfer
est pavé de bonnes résolutionsî Bien
des gens désirent se donner à Jésus.
Mais pas encore aujourd’hui. La conversion est renvoyée à demain, et
quand dem»ain arrive, c’est encore
au jour suivant que l’on renvoyé,
jusqu’à ce qu’il soit trop tard. On
attend toujours le moment favorable
pour aller à Christ. Quel moment'
6
—2101,
plus favorable qu’aujourd’hui? Gar ■
il est dit: Je t’ai exaucée dans le
temps favorable, et je t’ai secouru
au jour du salut. Voici maintenant
ce jour favorable, voici maintenant
ce jour du salut. (2 Cor. *VI, 2).
Aujourd’hui est tout ce que nous
possédons. Ne te vante j>as du jour
de demain, car tu ne sais ce qu’il enfantera. Qui pourrait dire où il sera
demain? Peut être dans le tombeau,
— peut être sur son lit de mort,
sans connaissance, avec l’intelligence
obscurcie et dans l’incapacité d’flcver
son âme à Dieu par la prière. Si tu
refuses de te convertir aujourd’hui,
il est fort probable que demain ton
cœur soit encore plus endurci; et
que la conversion devienne de plus
en plus difficile. Pendant que d’un
côte ton corps s’affaiblit de jour en
jour, et que les facultés de ton âme
perdent de leur énergie, les mauvaises habitudes se fortifient toujours
davantage. Et si tu allais renvoyer
encore la conversion, elle deviendrait
toujours plus improbable, jusqu’à ce
qu’elle fût impossible. Car le temps
viendra où l’arbre sera abattu; et
dis-toi bien que là où il tombe il
reste. Tu as commencé par la grâce,
de Dieu, une nouvelle année, mais
tu ne sais si tu pourras en voir la
fin. Donne ton cœur à Jésus dès le
commencement; marche dans les voies
du Seigneur dès aujourd’hui. Comme
l’année se renouvelle, demande à
Dieu de te donner aussi un cœur
nouveau, plein d’amour pour lui, et
plein de gratitude pour l’Auteur de
ton salut.
storia della Bifornaa In Ualla
narrata col s'ttssidio di nuovi docïimenti da Emilio Comba Professore
di Storia nel Collegio valdese di
Firenze, — Volume Primo — Introduzione.
Ce n’est pas en quelques jours que
l’on peut lire avec tout le soin qu’il
mérite un ^volume de 586 pages, y
compris les documents à l’appui qui
n’en sont pas la partie la moins intéressante. Si nous ne sommes pas
prévenus par quelque ami plus compétent , nous ne manquerons pas de
donner à nos lecteurs une idée de ce
livre que nous ne connaissons nousmêmes encore qu’en partie.
Nous désirons aussi entroduire auprès de nos lecteurs , surtout des
vallées, l’ouvrage tout récent de notre
jeune ami M. l’Evangéliste H. Meille
publié sous le titre de
Note suUa Epistola di San Paolo ai
Fiüppesi per Enrico Meille.
Et enfin, nous aurons, non pas
tant à reparer un oubli, qu’à payer
une dette envers M. le Prof Geymonat,
auteur d’une introdution à la dogmatique, suivie de la première partie de
la dogmatique elle-même.
Pour peu que nous tardions à nous
acquitter de ce devoir, nous aurons
très probablement à annoncer aussi
la publication d’une nouvelle traduction italienne du Nouveau Testament,
par le troisième de , nos professeurs
de Théologie, M. Albert Rével.
L’Eglise vaudoise n’aura qu’à se
féliciter sans réserve, si au travail et
aux succès littéraires de ses professeurs, correspondent le travail et les
progrès des elèves aux quels ils doivent le meilleur de leurs forces et de
leur temps.
ilouuellee religteueee
Italie. — La semaine dernière
a été consacrée presqu’en entier aux
étudiants de VEcole de Théologie de
l’Eglise Vaudoise â Florence. Le nombre des examinés a été de douze;
trois, messieurs Jalla,dHuston et Buffa,
n’ayant plus qu’un ou deux de leurs
examens généraux à subir , et la soutenance de leur thèse; deux, messieurs
Rodio et J. Pons, de la 3?,;année, et
7
ill.
sept de la deuxième. La année par
suite de la décision prise par le Synode de l’année dernière de retenir
un an de plus au collège de La Tour
les élèves qui se destinent à la Théologie, n’était pas représentée.
Le résultat pour les trois premiers
a été une moyenne de 8 pour messieurs Jalla et Muston, et de 7 pour
M. Buffa. Pour les deux de la 2'”®
année il a été de 81|100 pour M. Rodio
et de 75[i00 pour M. Jean Pons. Les
points les plus élevés ont été obtenus
§ar deux élèves de la deuxième année,
3l100 par M'' J. Pietraj de Livorno,
et 87il00 par M'' P. Lantaret du Pomaret. Malheureusement dans ce'tte
même classe la promotion a dû être
renvoyée à cet automne, s’il y a lieu,
pour trois étudiants et définitivement
refusée à un quatrième. Nous nous
limitons, pour aujourd’hui à ce simple compte rendu au moyen de chiffres. Peut-être, une fois ou l’autre
le ferons-nous suivre des réfléxions
qu’il appelle tout naturellement.
Suisse. — Les Assemblées religieuses
de Genève qui ont eu lieu la semaine
dernière, ont été, cette année, particulièrement intéressantes , surtout
celle du 22 consacrée à la Société
Evangélique dont on fêtait ce jour là
le cinquantième anniversaire. Beaucoup ae pasteurs , élèves de VEcole
de Théologie fondée par cette Société,
s’y étaient donné rendez-vous des
divers pays de l’Europe. Les circonstances ayant empêché ceux d’Italie
de s’y rendre en personne, la V. Table a eu la bonne idée de les faire
représenter, et avec eux l’Eglise Vaudoise, par son vice-modérateur, monsieur le pasteur J. P. Pons de La Tour,
Espérons que nous aurons par lui,
sur cette lete d’un caractère particulièremept intéressant, tous les détails
qu’il est naturel que nous désirions.
— Le Synode de ['Eglise catholique
nationale de la Suisse, s’est tenu
cette année, à Bâle, sous la présidence de l’Evêque Herzog. Il résulte
du rapport présenté par ce dernier, que l’Eglise se compose actuellement de 4'2 paroisses officielles et
de 7 communautés libres, desservies
par 59 ecclésiastiques. Le Jura bernois
paraît avoir été le terrain le moins
propice à cette église, puisqu’on n’y
compte* plus que 7 paroisses, la plupart en train de se dissoudre.
Allemagne. — Ici aussi a eu lieu,
les 8 et 9 juin, dans la ville de Bonn,
le Synode des vieux Catholiques, sous
la présidence de l’évêque Keinkens.
Cette Eglise compte actuellement en
Allemagne 9Æ communautés dont 34
en Prusse, 17 en Bavière, 38 dans
le Grand Duché de Baden, 4 dans
celui de Hesse, et \ dans la principauté de Birkenfeld.
Les décisions du Synode qui n’offreht, du reste, rien de bien iraporportant, ont toutes été prises à l’unanimité.
— Un autre Synode, celui de l’Eglise luthérienne du royaume de Saxe
a siégé à Dresde, du lï) mai au premier juin. Entre autres décisions
prises par cette assemblée, il faut
noter un règlement sur la bénédiction
nuptiale, d’après lequel celle-ci est
refusée aux mariages civils qui rentrent dans l’une ou l’autre des trois
catégories suivantes; 1° Les mariages
entre chrétiens et non chrétiens; 2” les
mariages entre protestants et catholiques, lorsque la partie protestante
a expressément consenti d’avance à
l’éducation de tous les enfants dans
la confession catholique; S“ les mariages dans lesquels l’intervention de
l’Eglise apparaîtrait comme une profanation de la bénédiction divine, et
causerait une scandale public; ce qui
donne à celte résolution une importance particulière, c’est qu’elle a été
adoptée à l’unanimité moins cinq
voix.
îScüwe |ïoUttC|uc
itaîie — La Chambre a continué
l’examen de la loi de la réforme électorale. Après avoir, sur fa proposition
de l’hon. Ercole, séparée de reiisemble du projet et renvoyé à plus tard
les articles concernant le scrutin de
liste, elle a approuvé plusieurs arti-
8
des, de sorte queTon peut prévoir
qu’on en viendra enfin, d’un jo>ur à
rautre, à la votation du projet tout
entier. Il n’y a pas de doute qu’il
sera approuve; et l’on se demande
quelle sera l’attitude du Sénat, s’il
l’approuvera tel qu’il va sortir de la
Chambre des députés ou s’il y apporter^, des modifieations.
H y a eui dans toutes nos villes de
quelque importance des démonstra-,
tions provoquées par les tristes événements de Marseillè, cependant nous
constatons avec satisfaction que nous
sommes entrés dans une période de
calme et que ,grâce aux mesures prises
par le gouvernement et au bon sens
de la population, s’il y a eu des
excès en paroles, il n’y en a pas* eu
dans les actes. — La ville de Venise
est venue la dernière, et de nombreuses arrestations y ont été faites.
— Les Marseillais aussi
se sont calmés. Il n’est qu’équitable
de reconnaître que le gouvernement,
représenté par le Préfet a fait sqn
devoir. Les tribunaux se sont empressés
de juger et de punir les coupables
sans distinction de nationalité, français et italiens. Le nombre des morts
et des blessés italiens s’élève àl7; pas
un ne porte un nom vaudois.
Il est question d’accorder des congés au consul Macciô et à l’ambassadepr Gialdini.
Angîetet'tfe — La question de
Tunis commence à troubler le sommeil
des hommes politiques de l’Angleterre. A tout moment le ministère
est interrogé ou interpellé. — Mais
3uand on a la prise de possession
e Chypre sur la conscience, on ne
saurait trop élever la voix sur la
question de Tunis.
AHemaffne — Bismafk, quoique
malade, se frotte les mains et pour
cau^.
Ætutaie — Les conspirations des
nihilistes vonf leur tram.
A ïioniKî«!
jÏ Louer a Bobbio-PelUcè, pour la
saison, un appartement meuble, composé de quattre pièces (cuisine, salon,
2 chambres à coucher) avçc petit jardin. S’adresser au propriétaire Paul
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La souscription est ouverte pour
l’Italie jusqu’au 31 mai ; pour les pays
de r Union Postale jusqu’au 30 juin.
On souscrit à la Librairie Editrice;
chez le Pasteur de Poraaret ; à Florence chez M. Aug. Meille, au bureau
de l’llalin EmmjoDca ; à La Tour
chéz M^ le pasteur J. P. Pons; pour
la Suisse à l’Agence de la Société des
Ecoles du Dimanche, 1 Rue de ¡a.
Madeleine, Lausanne.
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Pigfierol Imprimerie Cliianlore et Alascarelli
l'rix (r. 1,60
En dépôt chez le pasteur de PomareL
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Pignerol, lmp. Gbiariiiore et Ji:asQafellü .