1
Année Neuvième.
PRIX D'ABBONNEMENTPAR AN
Italie . . . . li. 3
Tous les pays TUnion
de poste . . . ■ 6
Amérique < , - > &
On s'nbouüe :
four i'ÎHierïôür cbex MM. leu
pasteurs et les Itbrntres de
Ttirre feJlîce.
Pour au Bureau d'Ad>
ministmtion.
N. 12.
23 Mars 1883
Un ou plusieurs numéros séparés, demandés avant le ti*
rápenlo oent. chacun.
Annonces : î25S oentinjes par ligne,
Les eiHJUis d'argent se font par
lettre recommandée ou pai
mandais sur le Bureau de Verosa Argentina/
Pour la RÉDACTION adreeser
ainsi : A la Pîrec ion du Témoin,
Poinarotio (Pinerolo) Italie.
Pour r ADMINISTRATION adresser ainsi: A r Administration du
ïVwoin, Pomaretio t Pineroloj
Italie.
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous iim serez témoins. Aotes 1, S. Suivant la vérité avec la charité. Kr. 1, R>
Soxnuiaix'©.
23 Mars. — Miiiisieur le Pasteur AméJée
Bert. — Jésus Christ eruf-irié. — La neige!
— Roganlo en haut! —iVoiiuaiies lîeiigiemcs. ~ líeme polUique. — jinnoucDS.
.25,3 iVtaris
L’amende (ou le châtiment) qui
nous donne la paix a été sur lui,
et par sa meurtrissure nous avons
la guérison, (i F,saïe jii, 5).
Ennemi de Dieu par ses pen.sées
et par se.s œuvres, souillé même
avant que de naître, atteint de la
maladie mortelle du péché dont
il était aussi incapable de se guérir
que le maure l'est de changer sa
peau ou le léopard ses taches; —
telle était la condition de l’homme
avant que Dieu lui eût révélé par
la bouche de ses prophètes son
décret miséricordieux de le racheter, par im moyen si extraordinaire qu’il ne serait jamais
monté au cœur d’aucun homme.
Ce moyen avait même quelque
clfose de si étrange, de si merveilleux, que les prophètes après
l'avoir annoncé au peuple de la
promesse, sous la dictée de l'Esprit de Dieu, s’efforçaient de le
bien comprendre et que les anges
désiraient de voir jusqu’au fond
dans ce grand mystère de piété.
(1 Pierre i, lO-lS).
Pour quelques hommes d'élite
la promesse du salut a été comme
une lumière luùsant dans un lieu
obscur, en attofflidantique; le jour
vînt. Ils disaient comme ' iTm
d’eux , le patTÎarcbe Jacob : « O
Eternel j’ai attendu tou salut; »
ce qui ne Fa pas empêché de dire
au roi d’Egypte ; « les jours des
années de mes pèlerinages ont été
courts et mauvais ». Il faut une
foi extrêmement puissante pour
vivre d’une promesse, même d’une
promesse de Dieu. Le père des
croyants ne .s’est-il pas lassé d’attendre la postérité qui lui avait
été promise, et n'a-t-il pas eu la
folle pensée de venir, en quelque
sorte, en aide à Dieu pour son
accomplissement?
Quel qu’ait été le privilège des
justes de l'ancienne alWànce , attendant la réalisation d'ilhe prb^
messe dont iis ne comprenaiéht
pas bien toute la portée, il y a
un privilège infiniment plus précieux dont ont joui déjà des ittül-
2
kA/V>»ywV/*/'/V
90.
titudes de pécheurs, et c’est celui
d’avoir vu l’accomplissement de
lii promesse et d’avoir été au bénéfice de cet accomplissement.
Il n’a jamais été suscité de prophète plus grand que Jean Baptiste dont le Sauveur déclare qu’il
est même plus qu’un prophète;
toutefois, ajoute-t-il, le plus petit
dans le Royaume do Dieu est plus
grand,que lui ». (Luc. vu, 26 28).
Cela- .«e comprend sans peine
par quiconque a fait la double
expérience de Chercher et d'attendre le pardon, et de l'avoir reçu.
Plein de confiance en la parole
du Fils de Dieu, que quiconque
cherche trouve, que Dieu donne
son saint Esprit à ceux qui le lui
en demandent, un pécheur dont
les'yeùx se sont ouverts et dont
la conscience est troublée, demande, prie, supplie, crie à Dieu
pour obtenir son pardon; il lutte
avec Dieu comme Jacob et ne le
laisse point aller avant d’avoir
été béni. Tôt ou tard, (car l’heure
de^îDieu n’est pas notre heure).
Bon âme est délivrée, la paix et
la joie remplissent son cœur; il
n-attendoplus, il possède; il ne
lui resteiqu'à tenir ferme ce que
il a. Mais:!tous ne possèdent pas
cette paix ; et,plût à Dieu que ces
multitudes qui aujourd'hui se pressent dans nos temples y fussent
accourues poussées tout-au moins
par mnodésir sincère et par un
pressant besoin de réconciliation
avec Dieu, de, pardon et de paixl
C@: que nous avon.s voulu en plaçant, sous les yeuxide nos frères
et ide no;s amis le passage inscrit
en tète.ide ces lignes c'est de les
rendre attentifs surtout à cette
parole : « l'amende qui nous donne
la ¡paix,»:. Il n'est plus, question
sioxplenaent de la faire attendre,
de faire espérer et dé.sirer cette
paix,.sans, laquelle il n'y a pas de
bonheur, mais de la donner, c’està-dire, aussi de la recevoir. Or
la grande et capitale question pour
quiconque célèbre aujourd’hui le
souvenir de la mort de JésusChrist, c’est de savoir s’il est déjà
devenu pour lai Je prince de paix.
Ce qui constituait la disposition
essentielle du juif pieux , l’attente
delà consolation d’Israël, ne suffit
plus aujourd’hui pour quiconque
a entendu le message du salut.
Celui qui a été la victime volontaire de propitiation pour nos
péchés ne promet pas le pardon,
ni pour demain, ni pour aucun
des jours qui .suivront, mais il
donne la paix aujourd’hui à quiconque regarde à lui avec foi et
vient à lui pour avoir la vie.
Cherchez soigneusement dans
les discours du Sauveur et dans
sa doctrine telle qu’elle a été développée et exposée par ses apôtres ; vous n’y trouverez pas une
seule promesse faite à ceux qui
se proposent d’accepter plus tard
le pardon, d’être plus tard rendus
participant du don céleste. Le
Fils de Dieu ne s’est pas abaissé
jusqu'à l'homme perdu pour faire
luire,.à ses yeux l’espérance d’être
un jour sauvé. Il est venu chercher et sauver les brebis perdues ,
les prendre dans ses bras pour
les mettre en sûreté dans sa bergerie. Le sang qu’il a répandu sur
le Calvaire serait un prix hors de
proportion avec une simple espérance, dont la réalisation dépendrait d'ailleurs toujours de l’homine lui-même.
i; Grâces soient rendues à Dieu
notre Père I c’est le droit d’être
appelés ses enfants qu’il donne à
tous ceux qui reçoivent son Fils
bieu-aimé, et ils en, ont dans leur
cœur un témoignage assuré par
le Saint Esprit. Quiconque espère
seulement, craint aussi, or, la
crainte, dit St. Jean', cause de la
peine, et celui qui craint n’est
pas accompli dans la charité. ’
Sans doute l’enfant de Dieu a
besoin que sa paix soit multipliée
et que son Seigneur lui accorde
àf,.
3
>91.
grâce sur grâce,,, pour so'îi .afferinisseiiient ; mais s’il souhaite avec
ardeur et s’il cherche auprès de
son Sauveur ces grâces nouvelles
et plus abondantes, c’est parcequ’il en connaît l'incomparable
douceur. Son Sauveur a été battu,
navré, froissé à sa place, lui procurant un pardon complet, un
salut parfait; c’est pour cela qu’il
peut se réjouir d’une joie ineffable et glorieuse.
Motisienr le l'asleur \méf)ée Beri
Le plus jeune de nos qualrc pasteurs émérites vient d’entrer dans
son repos. M. le chev. Âm. Bert est
mort mercredi 14 mars, subitement;
dans sa campagne de Sainte-Marguerite, et un nombreux convoi s’est
joint à sa famille, le samedi 17, pour
accompagner sa dépouille mortelle à
sa dernière demeure terrestre.
Nous n’aimons pas les panégyriques ; cependant quand il s’agit d’un
homme qui a appartenu au public, nous devons au public de lui
rappeler ce qu’il a été, ce qu’il ,a
fait et quels sont les titres qu’il a à
notre aueclion et à notre reconnais
sance.
M. Am. Bert est né à la Tour an
commencement de l’année 18Ü9, il
venait d’achever depuis peu de jours
sa 74® année, quand Dieu l’a rappelé
de ce monde. Il avait eu pour père
l’un des hommes les meilleurs et les
plus aintables et l’un des pasteurs
tes plus distingués et les plus fidèles
de son temps,
M. Pierre Bert envoya son fils Amédée,: bien Jeune encore, faire son'collège et ensuite, .ses études pour le
St. Ministère à Genève. Ce fut là qu’à
peine âgé de 23 ans il reçut l’imposition des mains. De retour dans sa
patrie, il fut appelé comme pasteur
à Bodorel, la dernière en rang de
nos paroisses, selon la division qui
existait encore à cetle époque. —
M.- Bert ne resta que peu de temps
à Rodoret, car déjà en;.i183ïi, sop
beau-frère le nasteun X ,P. Bqnjpujj
ayant accepté rappel de laj pacqtss.e
de St. Jean, M. Am. Bert aljade reni-;
placer ,à Turin comme ohapelain jdes
Légations protestaiites..C*;e5l dans ce
poste et dans cette ville, qqe np,tre
frère regretté a déployé sa,pljiÇ'grande
activité pendant 33 ans. çqyX'on, d’abord comme chapelain puis , ¡/peu
après 1848, comme pasteur déTuytp,
notre 16® paroisse. ,, ,
Dans celle position' il’a pù/'ren'cire
de grands'services à' .ses eoréligiph-,
naires vaudois, suisses, àlIemaTlds/è^t
de nalionah'tés diverses. 1?ar'lis'aii Ardent et convaincu; dé la''.liberté'dë
conscience et de culte, if accontait
partout ÒÙ il savait, pouiTà'it
aider de sa' parole et de sort âpdyfë
les nombreuses victinies, du '’dësjjelisme clérical el de ’l’mlôlérartçé'.’'I(
sympathisait avec toutes ces' ■¿bp’ffrances. Grâce à Pappu.i et â'dg, firolection des ambassadeurs proiestarifs
et surtout du ministre dii- Rtii<''dë
Prusse, le comte Waldburg-Truchsess,
il pouvait satisfaire cé besoin ; d’activité et de sympathie et pénétrer dans
les prisons où gémissaient biert-'dëS
malneiireux.; il se faisait l’avocat les
enfants soustraits à leurs .parentsiponr
être élevés dans le ca'thdlicismeviet
souvent il a réussi au delà, deitoute
espérance, dans-un temps où dn Ambassadeur protestant à qili on Avâit
enlevé sa fille n’a pu obtenir justice
de la part du Gouvememeut du roi
Charles .âlbert. Son activité ne se limitait pas à Turin, il était' le'pàsleur
et le protecteur des prolestaiits-;dis•sémines dans tout'le-Piémont.jisil ab
lait présider' leurs cultes! dans l-eurs
maisons, baptiser leurs enfaqtsyieiisevelir leurs mofls,'et quelle;(pèinè
ne s’est-il paS' donnéelî poui obtènii'
une sépulture honorable'àmos'icorëiigionnaires-, ohjetsi.du mépris» d’un
clergé et. d’un peuple de fanatiques
et d’ignorants 1 Un fait suffifcupouf
manifester sou zèle protestant, son
patriotisme vaudois et .son courage
civique, c’est celui du,major B;, raoil
à Aoste au service du roi, etienseveli dans un sentier. M. Bert eut
4
-92
une part fort louable dans la réparation que Charles Albert fit accorder aux cendres du major. —
Ce fut lui qui les accompagna aux
Vallées où elles furent transportées
aux frais du monarque. Il nous raconte, lui-même, ce lait, dont les plus
âgés d’entre nous se souviennent,
sans mentionner toutefois ce qu’il lui
fut donné de faire dans celte occasion.
La paroisse de Turin lui est redevable du développement donné à son
hôpital ; par son activité et par ses
soins il a puissamment contribué à
faire accorder aux protestants de l’ancienne capitale du royaume un cimetière convenable, et" grâce à son
intervention et à l’appui de son puissant ami lecomte Walaburg-Trucbsess,
d’autres villes ont obtenu les mêmes
avantages.
Il a pu suivre de près en 1847 et
en 1848 les diverses phases de l’avènement de nos libertés et de notre
émancipation, et il a été l’un des
premiers à s’en réjouir. Il a raconté
ces évènements dans son ouvrage intitulé I Valdesi.
Lorsque les vaudois et d’autres protestants de Turin se constituèrent en
paroisse, M. Bert continua à être leur
pasteur, jusqu’à ce qu’une grave maladie le força à demander son éméritation. Dès ce moment M. Bert se
relira à la ’four, dans sa campagne
de Sainte Marguerite; mais dans cet
asile destiné au repos, M.'Bert se
remit bientôt à l’activité : les travaux
littéraires, souvent des articles de
journaux, la visite des écoles primaires dont il fut pendant longtemps,
et jusqu’à sa mort, le proviseur poulie Mandement de la Tour, la conciliature dont il s’occirpa jusqu’à ses
derniers moments avec un intérêt,
un zèle et un entrain tout-à-fait juvénile, tontes ces choses furent un
besoin pour lui. Le Gouvernement du
roi reconnut ses services en lui accordant, à deux reprises, des distinctions honorifiqnes, et il s’est acquis
en même temps la reconnaissance de
ses concitoyens et particulièrement
de ses coreligionnaires.
Nous ne nous sommes pas proposé
de faire l’éloge de notre vénéré collègue et frère ; il savait mieux que nous
que c’est de Dieu que nous tenons
la force, le talent et l’activité pour
le bien, que c’est Lui qui produit
en nous le vouloir et le faire, qu’à
Lui seul par conséquent appartient la
louange et la gloire. e. m.
Jésus>Chrisl cruciGé
«Jésus-Christ est comme une montagne, du sommet de laquelle le regard embrasse toute l’étendue d’un
pays et en atteint les dernières limites. A mesure que vous montez,
et dès le premier plateau, votre œil
s’étend plus loin que du bas de la
montagne. A chaque pas votre horizon
s’agrandit ; mais si vous voulez tout
embrasser, il faut gravir jusqu’à la
cime. De là vous voyez ce que vous
aviez déjà vu de moins haut, et vous
voyez de plus ce qui ne se peut voir
que diï sommet. Or, le dernier sommet de Jésus-Christ, si l’on peut
ainsi parler, c’est Jésus-Christ crucifié. De cette hauteur on voit tout ce
qui se peut voir, on connaît tout ce
qui se peut connaître; la vue dont
on jouit de si haut réunit et résume
tout.
» S’il s’agit de connaître ce qu’est
l’homme, qui nous l’apprendra mieux
que l’horreur inexprimable de cette
mort, où l’excès de la souffrance
s’aggrave encore de l’excès do l’ignominie, où dans le calice des douleurs
TingraliUide et la trahison expriment
toute leur amertume, d’où la gloire
et la pitié sont absentes, et dont Dieu
lui-même détourne ses regards et retire ses consolations? Si c’est à cause
de l’homme qu’un être "parfaitement
juste souffre toutes ces choses, qu’estce que l’homme, combien son mal
était-il désespéré, et en même temps
combien sa dignité, son excellence
5
■ 93
primitive sont grandes ! Qu’est-ce, eii
effet, dans la pensée de Dieu, qu’un
être pour qui Dieu lui-même a consenti à mourir? Regardez donc et
dites : Voilà l’homme ! — S’il faut
connaître, non plus l’homme tel qu’il
est, mais l’homme tel qu’il doit et
tel qu’il peut pire, qui vous l’ap
Erendra mieux que cette croix où un
ornme jusie, mais un homme, prenez-y garde, meurt pour les hommes
injustes, où une âme humaine déploie tout ce que l’homme a jamais
pu concevoir, et n’a jamais réalisé,
d’abnégation , de magnanimité, de
douceur, de puissance morale; que
celte mort qui, rapprochée de toutes
les morts les plus généreuses dont
l’histoire nous fasse mention, laisse
bien loin derrière elle tous ces glorieux trépas, et ceux mêmes qu’elle
a inspirés? Regardez donc encore,
et dites encore: Voilà l’homme! Estce assez? Non, c’est Dieu lui-même
que vous avez besoin de voir et de
connaître. La vue de la croix vous a
humiliés, je le veux; elle a exalté
votre sens moral et vous a rendu le
sentiment de votre primitive destination et de votre service raisonnable,
je le veux encore. Mais ces pierres
d’attente seraient éternellement des
pierres d’attente et ne supporteraient
jamais rien, si Dieu restait pour vous
le Dieu inconnu vers lequel votre respect cl votre amour ne se dirigent
qu’en hésitant, et loin duquel ils
meurent en chemin. Mais dans la mort
de son Fils il vous dévoile son visage
tout plein de mcséricorde et de majesté, il se montre comme un Dieu
vivant entre les bras duquel il n’est
plus terrible, mais il est doux de
tomber, comme un père en un mot,
qui fut toujours père, mais qui vous
le déclare aujourd’hui. De même il
fut toujours saint; mais l’avez-vous
jamais su, vous êtes-vous fait au
moins une idée de ce que c’est que
la sainteté de Dieu, jusqu’au moment
où Dieu a consenti que, pour arracher les hommes au péché, son Fils
Irès’-sainl souffrît une telle contradiction et de telles indignités de la part
des hommes pêcheurs? Aviez-vous
compris jusque-là que la souffrance
et le péché étaient étroitement unis,
étaient inséparables, et, pour tout
dire, ne faisaient qu’un? Or, un regard, un seul regard vous dit tout
cela, vous apprend tout ce que vous
deviez apprendre, vous ôte toutes
les frayeurs excepté la frayeur du
mal, vous rend à la fois un maître
et un père, vous assure dans le ciel
un ami et un intercesseur, dissipe
dans votre esprit les ténèbres du
doute, donne un mot à l’énigme de
la vie, et vous fait jeter l’ancre d’une
joyeuse espérance au-delà du voile de
la mort ».
« 11 sort de la croix, quand on la
contemple, une lumière qui dévore
toutes les ténèbres, et un éclair de charité qui consume toutes les haines ».
A. ViNET.
La Neip!
La voilà cette neme que plusieurs
n’attendaient plus! Et en quelle abondance ! Tous en parlent, jolusieurs se
permettent même d’en discuter ie.s
avantages et d’en relever les inconvénients. Quel trésor pour l’été,
disent les uns ; quel danger de nouvelles inondations si les chaleurs allaient revenir pour la faire trop vile
fondre, disent les autres. Elle tombe
du ciel où nos murmures ne sauraient
la faire retourner; c’est Dieu qui
l’envoie et nous la recevons comme
un bienfait. C’est Lui qui a dit à la
neige; Sois sur la terre. (Job xxxvii,
6). Elle contribue à ta gloire de Dieu
puisque le psalmisle s’écrie en disant:
Louez le Seigneur, feu, grêle, neige
et vapeur. (Ps. cxLvm, 7, 8). Que
devraient faire les hommes pour la
gloire 'de Dieu, puisque même la
neige est invitée à louer l’Eternel !
6
,94
L’as-tu bien examinée la neige qui
tombe? As-tu remarqué son admirable
structure, toi qui la foules aux pieds,
as-tu considéré en quelles nombreuses
formes géométriques elle s’offre à ton
regard étonné, quelle immense variété de petites étoiles elle présente?
Dieu tire sa gloire aussi de cette partie de l’œuvre de ses mains.
Regarde-la tomber, un flocon après
l’autre, avec une persistance monotone mais constante, jusqu’à ce qu’elle
couvre le sol d’une couche épaisse.
Ou’est-çe qu’un flocon de neige ? c’est
un rien; c’est cependant avec ses
riens que se couvrent nos montagnes,
que se comblent les vallons et les
abîmes et que se forment tes terribles avalanches. C’est ainsi que les
minutes et les heures sont considérées comme des riens par ceux qui
n’ont pas appris à racheter le temps;
mais ces riens forment les siècles et
constituent l’éternité. C’est ainsi que
les fautes, que le langage des hommes appelle des riens, les petits (?)
péchés aux quels nous ne prenons
pas assez garde, forment une masse
énorme, une vraie montagne de péchés, qui écrase la conscience si nous
ne déposons pas ce lourd fardeau
aux pieds de Celui qui a porté nos
péchés en son corps sur le bois.
Regardez dans le cimetière, où la
neige qui descend lentement mais
constamment, a presque fait disparaître les inégalités de niveau qui
existaient entre les tombes. Plus de
diiférencc entre la tombe du riche et
celle du pauvre; le petit et le grand
sont là ; tout est nivelé et nous sommes beaucoup plus égaux devant la
mort que nous ne le sommes devant
la loi. Personne n’est assez grand
pour pouvoir échapper à la mort et
personne n’est trop petit pour en
être épargné.
Mais qu’elle est froide, quoi qu’elle
éblouisse les yeux quand le soleil
darde ses rayons sur sa surface polie!
Sera-t-elle plus froide que ne le sonp
nos cœurs envers Dieu et envers nos
semblables? Il n’y a que le soleil de
justice qui porte la santé dans ses
rayons qui puisse opérer le dégel dans
nos âmes, et y déposer l’étincelle de
feu sacré qui nous embrase d’amour
pour lui et pour nos semblables.
Voyez comme elle pst éclatante de
blancheur cette neige qui descend
dans les jours sombres! C’est à elle
qu’est assimilé l’ancien des jours dont
le vêtement est blanc comme neige,
(Dan. VII, 9) tout comme l’Ange du
Seigneur dont le visage était comme
l’éclair et le vêtement comme la neige
(Matth. XXVIII, 3). Ah ! que ne suisje moi aussi blanc comme la neige
par la pureté et par la sainteté de ma
vie! Lave moi. Seigneur, et je serai
plus blanc que la neige. (Ps. li, 7).
— Rassure-toi , mon âme, tu as
la promesse du Dieu fort quand les
péchés seraient comme le cramoisi,
tu seras blanchis comme la neige.
(Es. I, 43). E. B.
Itegarde en haut!
— Sais-tu grimper ? demanda un
capitaine à un jeune marin avant de
le prendre à son service.
— Oui, capitaine, dit le jeune
homme en prouvant son dire par une
ascension rapide sur l’un des mâts
du vaisseau.
Mais quand il fut parvenu à une
certaine hauteur, la tête commença
à lui tourner et pris par le vertige,
ils’écria:
— Je tombe ! Je tombe !
— Regarde en haut mon garçon !
lui cria le capitaine; regarde en haut
et descends lentement; tu ne tomberas
pas.
11 en est de même de nous. Si nous
regardons en bas nous voyons'les
vagues agitées et nous preno'ns peur
d’être engloutis par les tempêtes que
nous essuyons dans le cours de notre
vie. Mais si nous regardons à Dieu
avec foi, nous n’aurons aucune crainte
de faire naufrage et nous arriverons
à lui sains et sauf. e. b.
7
íioimeUcs reUc^icii0cs
Italik. — Vlialia Evamjelica publie, dans son dernier numéro, la
première pai’lie d’une conlerence trèsintéressante lue dans la salle de Ms.saci’aiiOM Evangélique po^tr la jeunesse
de Florence par M. Jules Parise dont
le sujet était Véiablissement de colonies évangéliq^ues en Italie. Nos vœux
les plus sincères sont que la parole
convaincue du conférencier lui gagne
des partisans parmi ceux qui peuvent,
et que la noble idée qu’il poursuit
depuis longtemps, et dont l’effectuation serait si utile matériellement et
religieusement parlant, devienne enfin
une réalité.
— Une nouvelle que toute la population vaudoise apprendra avec
transport et actions de grâces envers
Dieu, c’est celle que lundi, 19 du
courant, des bannières llottaient au
vent sur le toit du Temple Vaudois
en construction à Rome : signe que
le moment si désiré approche où il
pourra être ouvert au culte « en
esprit et en vérité » qui est celui que
le Seigneur réclame ue ses adorateurs
et qui lui est agréable. Vraiment
« l’Eternel nous a fait de grandes
choses; nous en avons été réjouis».
(Ps. cxxvi, 3).
Suisse. — La question de la séparation de l’Eglise et de l’Etat portée,
pour la seconde fois devant le Grand
Conseil du Canton de Zurich, n’y a
pas eu meilleur accueil que la première: 17 voix contre 115.
France. —^Un chrétien de ce pays,
M. Eugène Leris a légué, par testament, à différents établissements ou
sociétés de bienfaisance, une somme
s’élevant à près d’un demi-million.
Angleterre. — Les réunions de
Moody et de Sankey continuent à attirer partout où ils se présentent,
des foules immenses. À Belfast une
réunion réservée aux personnes déjà
converties, ayant été annoncée pour
8 -heures du matin, dès 7 heures
2.000 personnes avaient rempli la
salle.
Dans la même ville, à l’occasion
d’une réunion destinée spécialement
aux femmes, M. Moody a dû faire
successivement quatre discours dans
une après-midi, la salle capable de
contenir 3.000 personnes, s’étant vidée à quatre reprises, et s’étant
quatre fois remplie d’auditeurs nouveaux.
Allem.agne. - On raconte des choses
réjouissantes de l’œuvre d’évangéli.salion que M. de Schlûmbacb (secrétaire général de la Confédération ab
lemande des Unions chrétiennes de
jeunes gens d’Amérique) a récemment
commencée à Berlin, sous les auspices
du pasteur Stoecker et de quelques
autres amis de la mission intérieure.
M. de Schlûmbach agit d’accord avec
le pasteur de chacune des paroisses
dans lesquelles il travaille et ne cherche à atteindre que les masses devenues étrangères à l’Eglise. Ses réunions , annoncées par cartes, ont
attiré un chiffre d’auditeurs de plus
en plus grand, 200, puis 500, puis
700, puis 1.000. Beaucoup de personnes réveillées ont exprimé, oralement ou par écrit, leur reconnaissance à M. de Schlûmbach. Tantôt
c’est un ivrogne qui invoque son
appui moral, tantôt c’est une recélense qui se décide, sous son influence, à restituer le bien mal acquis;
tantôt c’est un socialiste impie qui
revient de ses erreurs et qui ramène
'plusieurs de ses camarades avec lui;
tantôt c’est une jeune fille vicieuse
qui confesse ses péchés et qui change
de vie. L’Union chrétienne de jeunes
gens et l’Union chrétienne d’horaines
de la paroisse de Nazareth ont repris
vie et gagné beaucoup de nouveaux
membres, tous actifs ; dans la même
paroisse, la fréquentation du culte
public a tellement augmenté, qu’il a
fallu multiplier les services.
(Setnaine ReligieuseJ.
Russie. — Les personnes converties
au protestantisme par les prédications
de Lord Radstok, et se réunissant
sous la direction de M. Paschkoff et
d’autres membres de l’aristocratie
russe, n’ont pas reçu l’autorisation
8
.96 .
de continuer leurs classes pour l’enseignement de la Bible et leurs réunions de prières, pour le reste de
la saison.
Amérique. — Un héritage de deux
millions se rattachant à la découverte
d’une Bible! Le fait si incroyable qu’il
paraisse, est pourtant réel ! Le voici
fidèlement extrait de la Semaine Religieuse qui le tient de bonne source,
sans doute, et l’accompagne de réflexions qui sont bien k leur place :
« Les héritiers d’une dame américaine ont offert dix mille francs à
quiconque pourra leur rapporter certaine vieille Bible de famille qui a
été égarée, et dans les premiers feuillets de laquelle ils espèrent trouver
•des preuves à l’appui de leurs prétentions à un héritage de plus de
deux millions. On suppose que le
précieux volume se trouve enfoui dans
la poussière de cpielque grenier du
Connecticut. — Combien de Bibles
seraient tirées de lii poussière et ouvertes avec émotion si l’on pouvait
espérer y trouver des titres à un héritage de deux raillions! El pourtant
ïoüle Bible est un testament qui donne
à tout croya.ht des titres à un héritage' 4 qui ne se peut ni gâter, ni
Souiller, ni flétrir, et qui nous est
réservé dans les cieuxii.
' nu
ISeouc i^oUttqttc
Mtniie. — La Chambre s’est prorogée jusqu’au 5 avril après avoir
voté le budget du Ministère des affaires étrangères et l’exercice provisoire pour tout le mois procham.
Le discours par lequel Mancini a
répondu aux attaqfies de quelques
députés contre sa gestion a produit
une très bonne impression en Autriche
et en Allemagne.
Déprétis est de nouveau sérieusement malade.
Leurs Majestés, le Roi et la Reine
ont assisté au lancement du Lépanto
h Livourne après avoir passé deux
jours à San Rossore.
Ft-a^ve. — Les démonstrations
des anarchistes ont eu plus d’importance, grâce à certains journaux , à
l’étranger qu’à Paris même; et dimanche dernier, -18 mars, anniversaire de lu Commune, la tranquillité
n’a pas été troublée.
Anffietet'i’e. — Ce pays de la liberté n’est pas exempt non plus des
tentatives criminelles des anarchistes,
pétroleurs, nihilistes, internationaux,
car c’est tout un. On a tenté de faire
sauter le palais de 'Westminster,, et
si l’on n’a pas entièrement réussi,
le dommage est assez considérable.
Les auteurs de l’attentat ne sont pas
encore connus.
Su,î»se. — Le Pape a nommé Monseigneur Mermillod évêque de Lausanne_ et de Fribourg. Monseigneur
Mermillod avait pris le titre d’évêque
de Genève, dont il avait été exilé.
Genève qui faisait autrefois partie de
l’évêché de Lausanne, auquel elle
doit revenir, ne veut pas reconnaître
cette nomination.
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