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M. B. Léger, pasteur
2 copies PERRERO
Année XXXIX.
4 Novembre 1904.
N. 45
L’ÉCHO DES VALLÉES
IPAKA.ISSJVIV'X' V13ÎJVr>RE>I3I
Prix d’abonnement par an:
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S’adresser pour la Rédaction à M. N. Tourn, prof., 7hrre Pellice,
et ponrl'Administl’ation à M. Alex. Rivoir, instit.. Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux da commencement de l'année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables .... clignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE ;
Conférence du Val Pélis — Le Dimanche
de la Réfonnation — La jalousie du
serviteur de Dieu — Le professeur
Edouard Barde — A la veille — Avertissement nécessaire — Menus propos
— Chronique — Ouvrages reçus —
Nouvelles et faits divers —• Revue
Politique.
Conférence du Val Pélis
La conférence du Val Pélis est convoquée pour Jeudi lo Novembre, à g
heures du matin, à Rorà.
Sujet à l’orflre du jour :
* Une visite du pasteur à chaque
famille de sa paroisse ».
Rapporteur ; Le Doct. Th. Gay,
pasteur. Sujet: (Héb. X. 23, 25.)
La veille il y aura des réunions dans
les principaux centres de la paroisse.
T.es membres des conférences du Val
S.t Martin et du Val Cluson sont cordialement invités.
A. Balmas.
Le Dimanclie de la Reformation
La fête de la Réformation, c’est-àdire le dernier Dimanche d’Octobre
qui est consacré par les protestants à
la commémoration de la Réformation,
a cette année un intérêt tout particulier pour notre église vaudoise, parce
que nos frères de l’autre côté du Col
de la Croix inaugurent ce jour-là, à
Gap un temple qui rappelle éloquemment le réformateur qui a le plus de
droits à la reconnaissance et à l’admiration des Vau dois, je veux dire Quülauine Fard. Gap était son pays natal
et fut le théâtre de ses héroïques exploits en faveur de l’évangile tant au
commencement qu’à la fin de sa longue
et glorieuse carrière de réformateur.
Henri Arnaud était d’Embrun; Guillaume Farel était né pas très loin de
là, en 148g. Il était donc des nôtres en
tant qu’appartenant à une région depuis longtemps habitée par les Vaudois
et baignée du sang de leurs martyrs.
N’est-il pas naturel que nous nous sentions rattachés à lui plus encore qu’à
Calvin, Zwingli et Luther ?
D’ailleurs c’est Farel qui a donné le
branle à la Réformation parmi ces populations de langue française de la
Suisse auxquelles nous devons tout.
Accompagnons-le de Gap à Paris
quand il y arrive vers 1512 pour étudier à l’Université, et nous assisterons
aux tout premiers commencements de
la Réformation.
Zwingli commença en 1516 et Luther
en 1517 ; mais dès 1512, l..efèvre d’Etaples enseignait à l’Université de Paris,
la justification par la foi qu’ il avait
trouvée dans une de ces premières
Bibles imprimées par Faust en 1462 et
vendues à 60 écris l’exemplaire.
Farel fut le disciple le plus ardent
de ce premier réformateur, et l’accompagna huit ans plus tard dans son refuge de Meaux auprès de l’évêque Briçonnet et l’assista dans la publication
de son Nouveau Testament français
en 1524 ; puis quand ce protecteur
leur fit faux bond, il s’en vint prêcher
à Gap et y fit tant de conversions que
la persécution éclata , si terrible qu’il
dut se réfugier en Suisse.
A Bâle, à Monbéliard, à Strasbourg,
il prêche avec feu et succès ; mais la
Suisse Romande devait être son vrai
champ de travail. Il y commence son
œuvre en 1526 à Aigle (Canton de
Vaud) comme maître d’école sou.s le
nom d’Ursinus, mais dès que ses leçons
lui ont gagné un renom mérité , il
reprend son vrai nom et se remet à
prêcher.
Il assista parmi 350 ecclésiastiques à la dispute de Berne qui dura
du 7 au 25 Janvier 1528 et eut pour
résultat la proclamation de la Réforme
à Berne ; puis, fort de l’appui des Bernois, il amena à la Réforme Neucliâtel
et bon nombre d’autres villes en peu
d’années.
En 1533 il est à Genève et y arrête
Calvin (qui s’y trouvait de passage) le
sommant de se consacrer à la Reformation de cette ville et y travaille si
bien avec lui qu’ils en font « la JC(une
du protestantisme».
Qui dira tous scs voyages, toutes ses
souffrances, tous scs labeurs pour la
Réformation de la Suisse Romande ?
Vers la fin de sa vie, vieillard de 70
an.s, il veut encore essayer de réformer
son pays natal. Le revoilà à Gap remuant les foules; on l’empri-sonne; des
amis le font évader dans un panier,
et il peut retourner mourir en Suisse,
à Neuchâtel où il avait été pasteur un
quart de siècle, le 13 Septembre 1565,
un an après son ami Calvin.
Quelle fortune laissaient-ils à leurs
héritiers ces hommes qui avaient tant
fait pour l’église de Christ ? Calvin
laissa 125 écus, et Farel 120 livres
neuchâteloises. Mais ils laissaient à
l’égli.se des richesses inappréciables.
Mais il y a plus. Farel a directement
travaillé pour l’église vaudoise en deux
circonstances spécialement. là’abord, en
1532, au temps de la per.sécutiou conduite par Pantaléon Bersour, il est venu
aux Vallées, à notre Synode de Chan
foran persuader nos pères d’entrer résolument en alliance avec les frères que
I)ieu venait de leur donner en Suisse.
Ils ont renoncé pour cela à Ui figure
antique particulière qui distinguait nos
ancêtres, et ont adopté le type des Rélimmés ; mais ils ont gagné des amis
fidèles qui ne leur ont jamais fait défaut et qu’ils se sont attachés dès lors
puissamment en payant do leurs deniers 500 écus d’or pour donner aux
RéÍormes français la première Bible
on leur langue qui fut imprimée (aux
trais des A^audois) à Serrières (Neuchâtel) en 1535.
Vingt-cinq ans après le Synode de
Chanforan, Farel paie de nouveau de
sa personne en faveur des Vaudois.
L’cJit de Mars 1557, affiché partout,
condamne tous les pasteurs des Vallées
et ceux qui refuseront de les livrer.
Aussitôt Farel part avec Théodore de
Rèze pour l’Allemagne et y plaide si
bien notre cause auprès des princes,
que ceux-ci obtiennent que ce cruel
édit reste lettre morte. En voilà assez
pour rendre ce Farel, que son origine
et son caractère méridional rapprochent
de nous plus que les autres réformateurs, particulièrement cher aux Vaudois. et nous faire jouir avec nos frères
de ( r.'ip de l’inauguration d’un temple
proti'.staut dans la ville de Farel !
^ ?{î
Mai .S cette fête de la Réformation
doit-elle seulement nous rappeler le
pas'^é? xN’a-t-elle rien à nous dire pour
le présent ?
LVxmvre de la Réformation est-elle
achevée? Non! Il lui faut encore conquérir plus^d'un pays, le nôtre avant
tout. ]T c’est nous, A^audois, qui devons y travailler. Notre peuple Italien
professe encore les mêmes erreurs et
idulàtrios contre lesquelles se sont élevés
les Réformateur.s. A l’œuvre donc, avec
toujonr.s plus de zèle, et que notre
œuvre d’évangélisation devienne vraiment l’œuvre de tout le peuple Vaudois.
Ft chez nous mêmes, dans nos Aballóos, N’y a-t-il plus rien à reformer ?
Notre credo et notre culte sont orthodoxes ; mais notre vie l’est-elle sur tous
les ])oints et toujours?
Ah ! la grande Réformation que l’évangile vent produire dans le monde
c’est celle des mœur.s ; et partant, celle
du c(Eur, car c’est du cœur que procèdent les sources de la vie.
S.t i’aul écrit aux Romains (XII, 2)
« Ne vous conformez point au siècle
présent, mai.s .s«//î;2’ traih'^formês par le
rm<iiir,dlrni,mt de votre esprit». C’est vraiment d’une transftrrmation que nous
avons besoin et colle ci ne s’obtient
(pie par la reformation ou le renouvellement de notre esprit, de nos goûts,
de nos désirs, de nos habitudes.
à
A quoi sert-il de professer un credo
diffèrent de celui des masses, si nous
vivons de la même vie que ceux dont
nous condamnons les croyances ?
Une croyance ne vaut quelque chose
que si elle se traduit dans une influence
puissante sur la vie de chaque jour.
Que l’esprit du monde fasse place à
l’Esprit de Dieu ; que l’esprit de mensonge, d’envie, d’impureté, d’avarice,
de chicane, de médisance, de rancune,
d’ambition et de vanité, soit remplacé
par un esprit de vérité, de charité, de
pureté, de désintéressement, de paix,
d’édification, de pardon, d’humilité et
de sérieux ; et le monde verra que
nous sommes vraiment réformés. Sinon,
si nous avons le credo réformé et la
vie mondaine, on pourra dire que nous
sommes des êtres déformés. Oh ! que
la fête de la Réformation puisse être
celle de notre réformation morale !
Te(.)filo Gay.
La jalousie du serviteur de Dieu
2 Cor. II. 2, 3.
La jalousie de Dieu est toute à notre
avantage. Il veut que nous soyons à
Lui de tout notre cœur, de toute notre
âme et de toutes nos forces. Il n’admet
pas que nous soyons partagés entre
lui et quelqu’un autre. « Tu n’auras
point d’autres dieu devant ma face......
Gardez-vous d’oublier l’alliance de l’Eternel votre Dieu, qu’il a traitée avec
vous... car l’Eternel ton Dieu est un
feu consumant, le Dieu fort qui est
jaloux ». « Ainsi parle l’Eternel des
armées: Je suis ému d’une grande jalousie pour Jérusalem et pour Sion »
Dans sa jalousie, il garde son peuple
de l’idolâtrie et de la corruption, il le
châtie, le purifie, le rachète, le rétablit
et le sauve.
Le serviteur de Dieu entre dans les
vues de son Seigneur, et il est jaloux
de ceux à qui il a annoncé l’Evangile
d’une jalousie de Dieu. Par le fait qu’ils
ont cru à sa prédication, à son enseignement, il les a unis à un seul époux,
et son ardent désir est de les présenter
à Christ comme une vierge pure. Mais
il y a des dangers, le serpent est toujours prêt à renouveler ses séductions
et s’il a séduit Eve innocente, il cherche à détourner les croyants de la
simplicité qui est en Christ.
Quel est le but de toute l’œuvre du
serviteur de Dieu ? Il veut unir, fiancer
les âmes à Christ. Il le leur présente
comme le seul époux qui leur convienne.
Tes parents aiment que leurs filles et
leurs fils soient bien mariés, mais quelquefois, ils se trompent dans leurs
conseils. Lorsque le serviteur de Dieu
2
invite les âmes à s’unir à Christ, il est
sûr de ne pas se tromper. Quiconque
répond à son appel, trouve réellement
en Christ un époux unique.
Il est « le plus beau des fils de
l’homme ». Les peintres et les sculpteurs
essaient de représenter sa beauté, mais
elle est si parfaite et si spirituelle,
qu’elle doit leur sembler très difficile
à saisir, et impossible à reproduire
d’une manière parfaite. David était
beau, mais quelle tache dans sa vie !
Jésus Christ est « sans tache ni défaut »,
et il nous aime I nous pécheurs !.
Il est riche. L’on aime bien les partis
avantageux ! Jésus-Christ, n’est pas riche par millions et par milliards, il est
« héritier de toutes choses », en Lui
sont réunies toutes choses, tant ce qui
est dans les deux que ce qui est sur
la terre, et en lui sont renfermés tous
les trésors de la sagesse et de la science.
Et avec cela, il aime les plus petits,
les plus pauvres, ceux qui reconnaissent leur pauvreté, leur petitesse.
Il est puissant. Il a toute puissance
dans les deux et sur la terre. Il commande au vent, à la mer, aux poissons;
il commande aux malades et aux morts,
aux démons, et aux anges puissants
en force. Il soutient toutes choses par
sa parole puissante. Et il aime les
faibles.
Il est compatis.sant. Bien des maris
sans être mauvais, ne comprennent pas
les souffrances, parce qu’ils n’ont jamais
été malades. Mais Jésus-Christ a souffert
tout ce qu’un homme peut souffrir.
Et il a souffert, il est mort, lui juste
pour nous injustes, preuve évidente
qu’il nous aime et dans son amour, il
compâtit à nos infirmités.
Il est le même hier, aujourd’hui,
éternellement. Ici-bas, à un moment
venu, un époux manque à l’autre, mais
Christ demeure, « et dans sa grâce,
— de nous jamais il ne se lasse.
Oh ! quel amour I »
Après avoir uni les âmes à Christ,
le serviteur jaloux d’une jalousie de
Dieu, veut qu’elles restent fidèles à leur
époux. Ici-bas, ce sont les fiançailles,
plus tard auront lieu les noces (Matth.
XXII, Apoc. XIX). L’Eglise rachetée,
nettoyée, sanctifiée, doit paraître devant
Christ glorieuse, n’ayant ni tache, ni
ride, ni rien de semblable, mais sainte
et irrépréhensible. Et le ministre de
Christ prie pour les membres de l’Eglise et dit : « I.e Dieu de paix veuille
vous sanctifier parfaitement, et que tout
ce qui est en vous, votre esprit, votre
âme et votre corps soient conservés
irrépréhensibles pour l’avènement de
notre Seigneur Jésus-Christ».
Le serpent ancien, s’il peut, il empêche les pécheurs de venir à Christ,
et une fois qu’ils ont commencé à regarder à Christ, il tâche de les détourner.
Au besoin, il emploie les petites persécutions et les moqueries. II dénigre
Christ et son service, et il exalte le
monde et ses joies. Il a toujours de
son côté, à son service : la convoitise
des yeux, la convoitise de la chair, et
l’orgueil do la vie, et pour en cacher
les tristes conséquences, il ment et dit
encore: «Vous ne mounaz nullement».
Il est même capable de se changer en
ange de lumière et de vous parler de
Christ, de son Evangile, de son Esprit,
pour vous séduire et vous éloigner de
Christ.
Le ministre de Christ jaloux de vous,
d’une jalousie de Dieu, vous fait part
de ses craintes et il vous dit de la part
du Seigneur : « Résistez au diable, et
il s’enfuira de vous». Et pour cela, restez fidèlement unis à votre céleste époux.
Croissez dans sa connaissance et dans
son amour. Ayez souvent sa photographie devant vos yeux, rendez-vous
compte de toute sa beauté et de son
amour en lisant et méditant les Evangiles, de sorte que son image se reproduise dans votre cœur et dans votre vie.
Lisez et relisez souvent ses lettres
qu’il nous a fait écrire par la plume de
ses apôtres.
Cherchez-le à la droite de Dieu, en
vous adressant à lui, par la prière.
Cherchez-le, et exaltez son nom, dans
les assemblées au milieu desquelles il
a promis de se trouver.
Nourrissez-vous de lui, dans le repas
de fiançailles qu’il a établi lui-même
comme témoignage de son amour, de
la nouvelle alliance en son sang, jusqu’à ce qu’il vienne, et vous prenne
pour être avec Lui.
Oli! quel beau jour! Sauveur fidèle,
Quand nous appuyant sur ton bras.
Bans la demeure paternelle,
Nous porterons nos pas.
J. D. H.
Le professeur Ed. Barde
M. le professeur Ed. Barde vient de
nous quitter pour une patrie meilleure!
Voilà les paroles sinistres, que les assidus de Victoria-Hall entendirent résonner dimanche matin, à travers les
immenses galeries de ce bâtiment.
Accablé par cette nouvelle inattendue
je me précipitai vers l’Oratoire, où quelques étudiants frappés de stupéfaction
lisaient un ordre du jour les convoquant en assemblée extraordinaire le
lundi matin à onze heures. Le départ
de notre cher professeur nous était
ainsi presque confirmé, et lorsque le
lendemain nous réunit dans la grande
salle de l’auditoire, personne n’ignorait
plus le bue de la réunion !
Le département était au complet ainsi
que les théologiens, mais l’atmosphère
qui nous environnait était si lourde,
si remplie d’angoisse, qu’on constatait
de suite qu’une immense catastrophe,
avait frappé la famille Oratorienne. —
« Messieurs les étudiants, dit enfin le
président, que vous dirai-je ; les .sentiments qui me possèdent sont si tristes,
l’abîme qui vient de s’ouvrir devant
nous est si vaste et si profond que mon
tout s’y perd. Elevons nos regards vers
l’invincible et souvenons-nous, dit-il, en
élevant la voix, que la devise de notre
cher défunt était : « Si notre Dieu est
pour nous qui sera contre nous ! »
Quoique la paix fit son entrée après
la prière, ce fut d’une voix tremblante
par l’émotion que M. le professeur
Ruffet, nous traça rapidement le crédo
de l’Elu. « Oui messieurs, ajouta-t-il, le
dernier représentant, dans l’Eglise Nationale de Genève, de l’école positive,
dite ancienne, qui croit en l’autorité
complète de l’Ecriture et qui s’y soumet, vient de disparaître ; qui de nous
prendra sa place ? »
Jeunes gens, s’écrie-t-il avec force,
gardez ce que vous avez reçu de lui,
et lorsque, en face de l’école négative
enlevant feuillet après feuillet et ne gardant que ce qu’il lui convient, c’est-àdire la couverture, de cette Bible qui
a été la force de tous les martyrs, sachez y résister. Mettez-vous en travers
du courant, tout comme notre cher ami.
et pareillement à lui, la force, la bénédiction et la couronne sera votre partage éternel !
Cette après-midi, mardi, à une heure
et demie, s’effectua le transport à Vandœuvres, de la dépouille mortelle de
notre cher professeur. Une foule immense rendait les honneurs à Florissant.
Dans l’église de Vandœuvres les délégués de la Société Evangélique, du département de Théologie, des facultés
libres de Genève, Lausanne, Neuchâtel,
des étudiants, etc. etc., expriment leur
sympathie à tous ceux que la mort du
professeur Ed. Barde a éprouvés et
constatent le grand vide produit par
la disparition de ce guerrier, tombé sur
le champ de bataille.
Le soir il y eut une grande assemblée commémorative à la salle de la
Réformation, où plusieurs milliers de
personnes entendirent une foule d’autres
délégués venus de Paris, Bâle, Lyon,
etc,, apporter leur faible tribut au défunt
en rendant publiquement témoignage
de ce qu’il a été pour les sociétés qu’ils
représentent et le vide immense dans
lequel elles ont été plongées par son
départ.
Edouard Barde, fils aîné du professeur Charles Barde, chrétien fervent et
promoteur d’un grand réveil religieux
à Genève, naquit à Genève le 3 Octobre 1836. Ses études brillamment achevées, et sa thèse sur Néhémie soutenue
avec succès dans sa ville natale, il fut
consacré au Saint Ministère en Décembre 1861. Parlant couramment l’allemand, l’anglais et le français, il y prononçait des allocutions avec un accent
si naturel qu’on le prenait tour à tour
pour un anglais, un allemand et enfin
un français. Revenu à Genève en 1863
il remplit diverses fonctions ecclésiastiques et collabora à la « Semaine Religieuse», dont il fut dès lors un collaborateur assidu. Elu en 1865 pasteur
à Vandœuvre il y resta 14 ans et sut
se captiver tous les cœurs par le dévouement et l’activité dont il fit preuve
dans ce ministère. Il quitta cette paroisse en 1879 appelé par la direction
générale de la faculté libre de Genève,
à occuper la chaire d’exégèse du Nouveau Testament. Il l’a occupée constamment pendant ces vingt-cinq dernières années et son vœu le plus ardent était de pouvoir y remonter bientôt.
Il savait rendre son enseignement si
fécond et si agréable, comme aussi il
avait le secret de le débarrasser de
toute inutile austérité, que des étudiants
de tous les centres évangéliques venaient suivre ses leçons. Son cours était
remarquable soit par la solidité du fond,
soit par la beauté et la clarté de la
forme. 11 savait joindre à beaucoup de
précision scientifique, le charme d’exposition qu’il possédait à un degré très
rare. Derrière le professeur, dont l’enseignement était sans cesse remis au
point, on retrouvait toujours le chrétien vivant, à la parole chaleureuse et
convainquante.
Son activité était si grande que le
mot «vacance» ne lui était guère connu
et si on a quelque chose à lui reprocher c’est cela, nous disait un professeur. Président du Comité international
des Unions Chrétiennes, prédicateur à
la Madeleine, président de la .Société
des Missions, président pendant plusieurs .sémestres du Département de
l'héologie.. il avait tant d’occupations
en dehors de ses cours, que notre esprit se demande, quelle était la force
qui le gouvernait ; « La foi en Christ,
comme fils de Dieu », nous disait M.
le professeur Frank Thomas, et il a
raison !
Toujours souriant, toujours prêt à
venir en aide, en toute circonstance, à
ceux qui s’adressaient à lui, il représentait dignement le Maître. Certes elles
seront nombreuses les perles qui brilleront sur son front dans les parvis
célestes en retour des âmes qu’il a attirées au Père. Sa perte est un deuil
pour le protestantisme tout entier,
Charles Bianquis.
N’oublions pas que M. Barde portait
aussi un vif intérêt aux œuvres de notre
Eglise et que c’est au sein de sa famille
que M. W. Meille avait trouvé un des
plus fermes soutiens du Eefuge.
Eéd.
A LA VEILLE
Quelques jours seulement nous séparent de r heure solennelle où les
électeurs politiques de notre patrie vont
être appelés à remplir un des plus importants devoirs tout en exerçant le
i beau droit de citoyens libres. Droit de
choisir des hommes qui les représentent au parlement national; dwon*d’exercer ce droit en toute conscience et
honnêteté, en mesurant la portée de
l’acte qu’ ils vont accomplir.
Le moment est peut-être plus grave
qu’on ne pense. Enhardis par les succès
remportés aux élections de 1900 et
par l’influence, parfois délétère, qu’ils
ont su exercer sur le Ministère, les
partis subversifs sont entrés en lice,
confiants dans une prochaine victoire
que r indifférence et les divisions intestines des libéraux, espèrent-ils, vont
leur rendre plus certaine. A nous, constitutionnels, de prouver, qu’ils se sont
trompés dans leurs prévisions optimistes.
— Mais à quoi bon, direz-vous, venir
nous parler à nous, électeurs du Collège de Briquéras, de candidats se
rattachant aux partis subversifs, tandis
qu’ il est notoire que celui sur lequel
le grand nombi'e va s’affirmer se réclame du parti libéral non seulement,
mais a pleinement adhéré au programme
de M. Giolitti, combattu par ces mêmes partis subversifs ? Le candidat des
adversaires aussi proteste de son attachement aux institutions qui nous régissent et il fait déclarer par son organe de Pignerol qu’il n’est rien moins
que socialiste. — Nous ne voulons
nullement mettre en doute les affirmations du candidat de Bibiane et de
Briquéras ; mais comme nous n’avons
pas l’habitude de jouer sur les mots,
nous tenons à avertir les électeurs ingénus, I® que l’avocat Giretti est le
candidat de VAmmti, l’organe du socialisme révolutionnaire dont il est le
correspondant d’occasion ; 2^ que le
groupe socialiste de Torre Pellice a
décidé de s’affirmer sur son nom, comme
celui de quelqu’un qui, sans être inscrit
au parti, en partage jusqu’à un certain
point les aspirations ; 3® que si l’av.
Giretti, réussit à s’assurer un siège à
Montecitorio il ne votera pas pour le
programme du ministère actuel qui est
le nôtre à tous, et que très vraisemblablement il sitigerait à LE. Gauche.
Qu’on se le dise, à la plaine et à la
montagne. En votant pour M. Giretti
nous signerions au moins un compromis
avec les ennemis de l’ordre de choses
actuel et ce n’est absolument pas ce
que nous entendons faire.
Il ressort nettement de ce que nous
3
'i —
venons de dire qu’il est de toute né
cessité d’accourir aux urnes après demain 6 c., non seulement pour donner
un témoignage d’affection à notre ancien
député M. le conira. Soulier mais
surtout pour empêcher, qu’ tm autre
candidat dont les opinions politiques ne
cadrent nullement avec celles de la majorité des électeurs du collège de Briquéras,
ne réussisse à compromettre une victoire qui est certaine si seulement nous
voulons tous nous déranger quelques
heures pour accomplir notre devoir. Ni
abstentions ni défections, et votons
compacts pour le comni. Eiii'ico Soulier, au risque de nous voir traiter une
fois encore d’intransigeants et de <pecoroni ».
Avertissement nécessaire
La Sentinella nous apprend que la
direction de l’Ecole latine a décidé de
rendre facultative l’étude du latin pour
les jeunes filles qui fréquentent l’Ecole.
Elle exprime l’espoir que cette mesure
attirera au Pomaret un plus grand nombre de jeunes filles de la Vallée, qui
pourront se préparer pour l'Ecole normale de la Tour.
Or, que la direction de l’Ecole fasse
ce qu’elle juge bon et utile pour la
prospérité de l’établissement et pour
le bien de la population à laquelle il
est destiné, c’est à quoi nous n’avons
garde de trouver à redire. Mais nous
ne voudrions pas que les élèves et leurs
familles fussent induites en erreur sur
les conditions d’admission à l’Ecole Normale qui vient de s’ouvrir à la Tour.
Non seulement la lettre du règlement
tel qu’il a été voté par le synode ne
permettrait pas d’admettre des élèves
qui n’auraient pas obtenu la promotion
(ou admission) régulière à la quatrième
année du gymnase ou ne posséderaient
pas des titres équivalents, mais toute
élève que nous admettrions à notre
Ecole sans qu’elle fût munie de titres
donnant droit à l’admission aux Ecoles
normales de l’Etat, se trouverait de par
les lois et règlements officiels, dans
l’impossibilité, après les trois ans d’études, de se présenter à l’examen de
brevet, autrement dit de licence normale.
Cela étant, si nous voulons éviter à
nos élèves de pénibles déceptions et
en même temps établir notre Ecole
normale sur des bases solides, il est de
toute nécessité que nos conditions d’admission soient les mêmes que celles des
Ecoles normales du gouvernement, savoir :
I® la promotion (ou admission) à
la 4.me du gymnase, avec les examens
supplémentaires de dessin, calligraphie
et travaux féminins — ou bien
2° la licence de l’école technique,
avec l’examen supplémentaire de travaux féminins — ou encore
3O la licence de l’école complémentaire.
Les jeunes filles qui, fréquentant l’Ecole Latine, ne prendraient pas les leçons de latin, et ne pourraient par
conséquent pas entrer à l’Ecole normale
par la qxnie de l’admission à la q.e du
Collège, devraient donc prendre une
des deux autres voies indiquées ci-dessus, de préférence la dernière. C’est sans
doute ainsi que l’entend le directeur
de la Sentinella, mais comme ses paroles peuvent être prises dans un tout
autre sens, il est bon de mettre les
choses au point, afin de prévenir tout
malentendu.
MBÎIVU® JL*Le 01^0«
Le chapitre des chapeaux.
Il paraît qu’Aristote dans ce fameux
chapitre, retrouvé par Molière, a tort
de dire « qu’il faut que nous nous couvrions » la tête.
C’est du moins ce qui m’a paru résulter d’un article virulent écrit contre
le couvre-chef où un chauve probablement l’accuse d’une quantité de méfaits surtout de faire tomber les cheveux.
Il est de fait que la vigueur de la
chevelure tend à décliner chez les hommes, cela s’accentue de génération en
génération, pourquoi ? Cherchez... le
chapeau.
C’est lui qui prive les cheveux de
la lumière vivifiante du soleil, d’une
libre ventilation, c’est lui qui entrave
la circulation, c’est un terrain de culture excellent pour les microbes, or
ceux-ci sont parmi les principales causes
de la calvitie, donc à bas le chapeau !
En effet, voyez plutôt : la couronne
de cheveux non couverts par le chapeau persiste. Les rhumes etc. ne seraient pas plus fréquents: simple question d’habitude.
Doucement, direz-vous, l’on peut bien
renverser une dynastie, l’on ne peut
abolir une mode de but en blanc.
Aussi je ne vous conseille qu’une
chose : portez des chapeaux légers, ce
sera toujours un progrès. Mg.
La Tour. M. Grosclaude, secrétaire
temporaire du Comité international des
Unions chrétiennes, a visité cette semaine
les Unions de la Tour. L’objet principal
de sa venue était la reconstitution de
l’Union de la Ville. Une réunion a été
convoquée au Collège mardi soir dans
ce but. M. Grosclaude et M. Falchi ont
fait appel à la bonne volonté et au
dévouement de tous pour faire revivre
une société qui, bien constituée, aurait
une activité si vaste et si variée à exercer dans notre petite ville. Après une
assez longue discussion sur le sujet, un
ou deux anciens membres de l’Union
de la Ville ont déclaré que la Société
était maintenant « solidement constituée *, qu’elle avait loué un nouveau
local et se proposait, entre autres choses,
de faire une œuvre d’évangélisation
parmi la jeunesse de la Tour. Nous
voulons espérer que les faits correspondront à cette déclaration, qui n’a
pas laissé d’étonner quelque peu l’auditoire qui venait d’entendre les appels
mentionnés ci-dessus.
— La fête des arbres a été célébrée
jeudi 27 octobre à Pianpra. La journée
était magnifique et c’était plaisir de
voir la bande joyeuse des élèves petits
et grands des écoles élémentaires —
auxquels s’étaient jointsc eux du Collège
et de r Ecole supérieure avec la plupart des professeurs — gravir avec
entrain les pentes de l’Envers. A 10
h. H4 tout le monde était réuni sur le
plateau entre la Colette de Pianpra et
Roca Bera, y compris les écoliers de
Rora qui avaient tenu à se joindre à
leurs condisciples. Il y avait même des
cyclistes qui avaient conduit ou porté
leurs byciclettes jusque là-haut. La séance est ouverte par M. l’assesseur
Emile Eynard qui remercie au nom du
municipe de la Tour ceux qui, de cette
commune ou de celle de Rora, se sont
rendus à la fête. Puis M. l’instituteur
Alex. Rivoir, chargé du discours de
circonstance, rappelle le but de la fête
et le devoir que nous avons tous de
protéger les plantes et de travailler au
reboisement de nos montagnes. Quelques autres orateurs prennent encore
la parole, et des chants sont exécutés
par les élèves des écoles de la Tour et
de Rora. Ensuite on procède à la plantation des conifères que le gouvernement a envoyées tout exprès (il y en
avait plusieurs centaines). La cérémonie
terminée on se disperse pour le repas
champêtre, non sans avoir posé en
groupe devant une machine photographique.
Rodoret. Malgré une pluie battante
et un air qui ne se ressentait que trop
de la proximité de la neige qui tombait abondante un peu plus loin. Dimanche 30 courant a été un beau jour
de fête pour cette paroisse.
A 11 heures une assemblée imposante remplissait le temple pour assister
à l’installation de son nouveau conducteur M. F. Balmas et souhaiter, en
même temps, une cordiale bienvenue à
son aimable compagne qui n’ a pas
craint de s’éloigner de Genève pour
suivre son mari dans une de nos paroisses de montagne.
Après une allocution du pasteur de
Perrier-Maneille — spécialement délégué par la Commission exécutive du
District » — qui a rappelé quels sont
les devoirs mutuels du pasteur et du
troupeau d’après I Thés. V, 12, 13, M.
Balmas, se basant sur Ephés. IV, 1-3,
a dit à l’assemblée quelles sont les dispositions dans lesquelles il se propose
d’exercer son ministère et combien il
compte — ainsi que sa compagne —
sur l’affection et la coopération de tous
ceux qui s’intéressent aux choses de
Dieu.
Des chants bien exercés et chantés
avec entrain par toute l’assistance ont
sensiblement contribué à la solennité
du culte.
*
Quelques minutes plus tard 46 convives, représentant tous les hameaux
de la paroisse, faisaient honneur au
banquet préparé et servi avec bonheur
et avec grâce par quatre ou cinq frères
de bonne volonté. Tout s’est passé au
milieu de la plus franche cordialité qt
beaucoup de vœux ont été faits —
tantôt en français, tantôt en patois —
à l’adresse du pasteur actuel et de sa
compagne, à la paroisse, et au pasteur
M, Jean Pons que la paroisse remercie
sincèrement pour tout ce qu’il a fait
pour elle au cours de son ministère
provisoire de 11 mois.
Après le chant du Gant. i45.me du
Recueil, chacun a repris le chemin du
retour satisfait et reconnaissant de la
journée qu’il venait de passer.
Massel. Aujourd’hui i.r Nov. à 2
h. pom. — présidé par les pasteurs de
Villesèche et de Perrier-Maneille — a
eu lieu l’ensevelissement de M.me Suzanne Matthieu, la digne compagne de
l’ex-régent paroissial de Maneille et la
mère du secrétaire communal du Pomaret et de notre évangéliste de Guastalla.
Au vénéré époux qui sent si profondément l’isolement dans lequel il
va se trouver et à nos chers amis
Henri et Théophile Matthieu ainsi qu’à
tous les autres membres de la famille
affligée, l’assurance de la sincère sympathie avec laquelle nous les suivons
dans leur deuil. X.
Turin. Jeudi prochain, 10 novembre,
à 8 h. ip du soir, aura lieu dans le
Temple Vaudois de Turin la consécration des deux premières diaconesses de
la Casa Italiana delle diaconesse. Toutes
les personnes qui pourront se rendre
à Turin à cette occasion, et nous espérons qu’il en viendra plusieurs aussi
des Vallées, sont cordialement invitées
à cette fête, la première de son genre
qui sera eélébrée en Italie.
— Nous apprenons avec douleur la
mort de M. l’ingénieur Adolphe Pellegrini, décédé le 2g octobre après une
courte maladie. C’est une grande perte
pour l’église de Turin dont il était un
des membres les plus influents. Nous
espérons pouvoir donner dans le prochain numéro quelques détails sur sa
vie et son activité. Que la famille affligée veuille bien recevoir l’expression
de notre plus vive sympathie.
Comme quelques électeurs de notre
collège de Briquéras pourraient être
induits en erreur par des manifestes
qui viennent d’être placardés' à nos
murs, recommandant la candidature de
M. Giretti au nom de la Società Internazionale per la Pace, Unione Lombarda,
je déclare, en ma qualité de président
de la Société de la Paix de Torre Pellice,
que cette Société est absolument étrangère au manifeste ci-dessus et n’entend
nullement faire servir la propagande
pour les idées de paix et de fraternité
entre les peuples, aux fins de ceux qui
voudraient en faire une arme de parti,
ou, pis encore, la mettre au service de
leur cause personnelle.
N. Tourn
président de la Société de la Paix
de Torre Pellice.
Le pasteur H. Tron, son fils Giorgio,
le frère et les sœurs de
Madame Adèle Tron née Gay
remercient toutes les personnes qui
leur ont donné, dans leur deuil, des
témoignages de sympathie soit par leur
présence à l’ensevelissement, soit par
l’envoi de cartes et de lettres de condoléance.
Nous bénissons Dieu, le Père de notre
Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation de ce qu’il nous a consolés abondamment, étant aussi aidés par les
prières que plusieurs personnes ont
faites en notre faveur et nous désirons
que plusieurs aussi en rendent grâces
à Dieu pour nous.
Au Foyer romand. Etrennes littéraires pour 1905. Publiées sous la direction de Philippe Godet professeur à
la Faculté des Lettres de Neuchâtel.
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4
— 4
NoQvelles et faits divers
D’après une statistique qui vient
d’être publiée, de 1899 à 1903, dans
le Grand-Duché de Baden, 530 personnes se sont séparées de l’Eglise
protestante officielle pour passer : 2 au
judaïsme, 65 au papisme, 103 à d’autres
dénominations, 355 à l’indifférence.
Par contre, 815 personnes se sont
jointes à l’Eglise, provenant: 73 du
judaïsme, 703 du papisme, 25 d’autres
dénominations, 14 de l’indifférence.
— Pour la première, une négresse
aux Etats-Unis vient d’être autorisée
à exercer la profession d’avocat, et cela
à la suite de brillants examens. Elle
s’appelle Madame S. I. L. White, de
Louisville.
« Une dépêche de Madrid, nous annonce que l’institut des réformes sociales^
après une longue et orageuse discussion,
a décidé par 13 voix contre 8, de ratifier la prohibition absolue des courses
de taureaux, le dimanche, dans toute
l’Espagne ».
L’Espagne serait-elle guérie avant la
France de l’affreuse maladie de la
tauromachie !
Du Signal.
Revue Politique
Ou constate avec satistaction dans le.s
cercles ministériels que la lutte électorale
semble s’annoncer bien pour les partis
de l’ordre. A force de s’entendre reprocher leur indifférence et leur quiétisme
politique, les constitutionnels se sont
enfin secoués, à ce qu’on dit, et vont
démentir leur mauvaise réputation. Nous
ne pouvons donc que nous féliciter de
la dernière manifestation des partis subversifs, ai c’est là ce qui nous a une
bonne fois ouvert les yeux sur les graves
dangers qui nous menacent. Permettre
qu’une plus forte proportion de socialistes révolutionnaires aillent prochainement
s’installer sous la coupole de Montée!torlo.
c’est vouloir compromettre gravement nos
libertés et nos institutions, et hâter la
grande révolution dont on a voulu nous
donner un avant-goût il y a quelques
semaines. Mais M. Ferri s’est apparemment mépris sur la portée de l’excellente
leçon de choses qu’il a bien voulu nous
faire puisqu’elle a eu pour effet de grouper
les forces libérales dans le but de les
opposer compactes aux candidatures socialistes. Si les symptômes ne mentent
pas, l’E. Gauche aura toutes les peines
du monde à conserver sa situation actuelle, et après toutes les rodomontades
de l’Avanti ce serait déjà là une victoire
significative. Il y aurait témérité et outrecuidance à espérer, avec les enthousiastes, quelque chose de mieux. Dans
ces sortes de luttes, ne pas reculer, c’est
avancer.
Toujours à propos de partis subversifs,
signalons une circulaire que le ministre
de la Guerre vient d’envoyer aux commandants des corps d’année, par laquelle
recommandation est faite à tous les officiers de veiller à ce qu’aucuiie propagande subversive ne soit pratiquée dans
l’armée ; à surveiller leurs subordonnés
aux heures de sortie pour s’assurer qu’ils
ne fréquentent pas les ennemis do l’ordre ;
à avoir l’œil ouvert sur les journaux
révolutionnaires que les nouvelles recrues
surtout pourraient introduire dans les
casernes. Figurez-vous si on va manquer
l’occasion de tonner contre l’autocratie
militaire et contre la violation de la
liberté individuelle du soldat ! Mais si
les apparences sont contre ce système
inquisitorial, dans l’espèce nous estimons
que le ministre, en bon père de famille,
a toutes les raisons de prendre des mesures pour que la jeunesse inexpérimentée ne soit empoisonnée par les théories pernicieuses des ennemis de l’armée.
— Le général Afan de Rivera est mort
récemment à Naples à l’âge de 62 ans.
Député au cours de plusieurs législatures,
sous-secrétaire à la Guerre dans deux
cabinets successifs, rapporteur du budget
de la Guerre à différentes reprises, M.
De Rivera remplissait actuellement les
fonctions délicates d’inspecteur général
de l’armée.
— Trois semaines à peine nous séparent des élections présidentielles aux
Etats-Unis, mais malgré l’imminence du
grand évènement, les esprits sont beaucoup moins surexcités que de coutume.
Comme toujours, deux grands partis,
nettement tranchés, sont aux prises :
républicains et démocrates. Le candidat
de ces derniers, l’ex-juge Parker, à qui
la chance semblait d’abord sourire perd
du terrain tous les jours, et ses meilleurs
partisans lui reprochent de ne pas se
trémousser assez, de ne pas parler pour
manifester des idées.... qu’il n’a peut-être
pas. Ce qui fait que les républicains sont
à peu près sûrs de la victoire et que
leur candidat, le Y. président actuel,
M. Roosevelt, qui s’est révélé homme
d’état de premier ordre et a puissamment
contribué à l’accroissement de l’infinonce
politique de son pays au cours de ces
dernières années, continuera à gouverner
la grande nation.
— L’incident anglo-russe est en bonne
voie de solution, grâce au sang-froid du
gouvernement anglais qui ne s’est pas
laissé prendre la main par l’opinion publique, et dit-on, grâce surtout aux bons
offices de la diplomatie française. Les
grandes difficultés sont aplanies, une
double enquête préludera au règlement
des questions de détail telles que indemnisations aux familles des victimes, punition des officiers russes coupables etc.
Mais savez-vous qu’on en dit de bien
bonnes à propos de la clairvoyance de
l’amiral et des officiers de la malheureuse flotte russe ? Figurez-vous qu’ils
auraient tiré sur deux de leurs torpilleurs
manœuvrant autour de leurs vaisseaux,
eu les croyant japonais ! Le commandant d’un des torpilleurs, se croyant à
son tour attaqué par les Japonais, aurait
fait feu sur le croiseur plus proche et
blessé plusieurs marins. Quelques projectiles égarés dans ce combat singulier
auraient atteint la pauvre flottille de
pêche anglaise et occasionné les pertes
que vous savez.
— En Mandchourie les belligérants
gardent plus ou moins leurs positions
respectives et continuent les préparatifs
pour un prochain engagement. Par contre,
à Port-Arthur les Japonais gagnent tous
les jours du terrain, et on affirme à Tokio que la place ne tiendra plus long,
temps. Mais depuis quand ne le dit-on
pas ?
j. C.
Horaire d’été
La Tour-Pignerol-Turin
aecél* accél. fest.(l)
La Tour 6.10 7.40 8..B0 12.15 15.32 19.10 20.15
Briquéiaî K «. 5.34 d, 5.37 8.1 8.2 8.56 L9.1 12.41 12.44 15.54 15.56 19.36 19.41 20.30 20.23
V ■ 1 / a. 5.59 8.16 9.23 13.6 16.12 20.3 20.55
igneio V d. 6.7 8.22 9.31 13.13 18.20 20.12 21.2
Turin 7.26 9.15 10.55 14.32 17.32 (21.35 22.24
) Jours de fête des mois de juillet^ août et septembre.
Turin-Pignerol-la Tour
accél. accél.
Turin 5.35 9.15 12.55 16— 17.35 19.49
, ( ii.< 6.56 10.36 14.2 17.21 18.21 21.2
Pignerol ^
1 rf. 7.5 10.45 14.10 17.81 18.28 21.11
„ . . (a. 7.27 U.7 14.28 17.63 18.56 218"
Briquévas <
\ d. 7.30 11.10 14.30 17.57 18.58 2M
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