1
Comcle-eourariI avec la Postt
PRIX D'ABONNKMBNT par an
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Robert (Pignerol) et
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et se paye d’avance.
ivNNEK XXI. i\. 4
24 Janvier 1895.
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le tirage, 10 centimes chacun.
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le Prof. H, Meille, Torre PelWce, et pour r Administration
à M. Jean Jalla, prof., Torre
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payé 0»10 centimes.
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAÜDOISES
Paraissant chaque Jeudi
'^ous me aereï témoins. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne, il«tth. VI, 10
Si O m in U 1 r :
Le vent souffle — Nécrologies — Chronique
Vaudoise — livaiigélisation __ Revue
Politique — Remerciement — Souscription — Avis.
LE VENT SOUEELE
Pendant les années qu’il consacra
à ses éludes liUérairés et philosophiques Mac-Cheyne reçut quelques
impressions sérieuses, mais aucune
pénétra bien avant dans son
Poeur. C’est la mort de son frère
3îné David qui l’arracha à son somhieil de mort et iirtroduisit dans son
^murie premier rayon de la lumière
*^ivine.
Ce ne fut qu’à un petit nombre
«•j’amis, dont les sentiments ôtaient
harmonie avec les .siens, qu’ il
connaîti'e ce qui s’était passé
lui. K cette é|ioque il était bien
rare que les âmes inquiètes de leur
®alut recherchassent les conseils de
pasteur. Une réserve de con''mntiou i;égnait même parmi les
vivants et fidèles, fl sernj presque qu’ils eussent honte
Fils de l'homme. , ,
, . *^a lumière ne brilla d’abord que
Reu faiblement et si lentement qu’il
laissa encore plusieurs fois en^
traînera prendre part à des ])laisirs
tout à fait mondains. Cela dura deux
ans, mais un trouble croissant s’emparait de son cœur. Le Saint-Esprit
poursuivit son œuvre dans son àrne
eu lui donnant la conviction île plus
eu plus profonde de son impiété et
de son entiéi’e corruption natoi'dle--v
mais il n’estima son âme sauvée que
du moment où il fut entré dans le
sanctuaire, s’appuyant uniquement
sur l’œuvre du Rédempteur,
G’ est au moment où ses yeux
devinrent capables de sonder le ciel
et l’enfer, et que son cœur sentit
l’amour d’uii Dieu réconcitié que lui
vint la pensée de consacrer sa
vie à proclamer le salut.
En 1831 Mac-Cheyne commença
ses études théologiques qu’il fit avec
grand soin. 11 fut un des membres
les plus actifs et les plus dévoués
des diverses sociétés qui s’étajent
formées, parmi les étudiants, dans
le but de s’édifier mutuellement par
l’étude de la Dible et [tar la prière,
de faire connaître l’œuvre des missions et de faire des visites d’évangélisation dans Ig.s iiuarliers le.« plus
négligés de la ville.
il est fort intéressant de remarquer
r émotion profonde qu’ il éprouva
;S,
2
26
quand, pour la preraiére fois, il vil.
que le Seigneur avait daigné se
sei vir de lui pour amener une âme
à (Ihrist: « Quelle, bénédiction d’être
témoin des premières angoisses d’une
àrne réveillée.,. Cette bonne nouvelle m’a fait plus de bien que mille
sermons. 0 mon Dieu ! je le l'ends
grâces de ce que tu m'as lait voir
cette œuvre merveilleuse, quoique
j’eti aie été le spectateur rempli
d’adoration bien plutôt que l’instrument B.
Ce fut donc avec la foi dans le
cœur (ju’il .s’engagea dans le saint
ollice du ministère, recevant du Seigneur lui-même la verge avec la(pjelle il devait faire des miracles.
A- *
*
l.e 7 novembre 1835 Mac-Cheyne
commença les travaux de son ministère, en (pjalité de collègue de
M. John Bonar, dan.s les paroi.sses
l'éunies de l^arbert et de Duniplace
qui ne renfermaieul pas moins de
0000 ârnes; — Souvent les deux
pasteurs s’unirent dans la prière
pour demandei' que les canaux des
cieux s’ouvrissent sur les deux églises. Il y eut là des âmes sauvées.
Dés l'entrée de sa carrière MacCheyne ne donna à ses auditeurs
que ce dont il s’était nourri lui-même.
Son s'tyle était remai’quable (|e clarté
et de Irasparence.
I^es cbose,s qu’il prêchait furent
d’abord entre les mains du Seigneur
un moyen de Loucher et d’amollir
son propre cœur bien plus encore
([ue ceux de ses auditeurs. Mais la
tièche qui devait atteindre des centaines (i’âmos devenait de plus en
plus acérée.
A suivre.
LE ir EDOUARD ROSTAF
Edouard Roslan iia/juit à S. Germain le 12 Mai 1820. « 11 passa ses
premières années au 'sein d’une fa
mille pieuse et fut souvent caressé
par le bon vieux pasteur Monnet,
son grand père, dont il rappelait à
tous la simplicité et la débonnaireté».
a On le vit ensuite à l’école latine
du Pomaret, puis au collège de la
Tour d’où, pour pouvoir entrer à
l’Université de Turin, il alla s’asseoir
quelques mois sur les bancs de l’Académie de Genève » (1848-49). Il y
puisa son amour pour la botanique
et devint un des meilleurs élève.s
du prof. Alphonse de Candolle qui
resla son maîtr e vénéré, auprès dunuel il trouva des conseils excellents et empressés longtemps après
avoir quitté la Suisse.
Nous n’avons aucun doute que si
Edouard Roslan avait joui d’une
position absolument indépendante il
ne se fût voué au service de la science
dont il était véritablement amoureux,
c’est le mot. Mais on ne vit pa.s de
l’herbe des ohamp.s et de la rosée
qui les couvre et il dut penser à se
tracer une carrière honorable en
mênrie temps que rémunératrice. Le
choix non plus ne pouvait être douteux. Son oncle était docteur, il désirait le voir" embrasser sa profession; il fut médecin.
Il le devint après un séjour de
trois ans à l’Université de Turin
(1850-53). Nul doute que pendant
les longs mois d’études il ne fût des
plus assidus dans les auditoires, les
amphithéâtres d’anatomie, les salles
de clinique; mais, les cours terminés,
les examens passés, le voilà redevenu botanicien, le voilà parcourant
(le son pied infatigable les Vallées
et les Alpes Cotüennes, restant parfois hors de la maison jusiiu* à 15
jours sans donner signe de vie à
des parents qui se rendaient beaucoup mieux compte que leur enfant de la durée inquiétanti!; (le ses
voyages.
Diplômé en 1854, il épousa en
1855 M.lle Louise Vinçon de S. Germain qui lui donna 11 enfants dont
3 mou)‘urent en bas âge et 8 vivent
actuellement, 6 garçons et 2 filles.
3
27
Sa carrière de médecin commença
au Viliar où il ne demeura guère.
C’est, aux Vais Pérouse et S, Martin
qu’il devait consacrer sa vie, résidant à S. Germain, de 1857 à 1858;
au Perrier, de 1859 à 1863; de nouveau à S. Germain, de 1864 à 1869;
encore au Perrier de 1869 à 188'2
et enfin à S. Germain de 1882 à
1895.11 a donc exercé la médecine,
et il l’a exercée, nous ne craignons
pas de le dire, beaucoup plus au
profit de nos populations que pour
son avantage, l’espace de quarante
années.
Mais avant de caractériser de plus
près cette activité bienfaisante, qu’ii
nous soit permis, profitant de l’obligeance d'un membre de la famille
de notre regretté docteur, de citer
ici quelques événements n’ayant pas
de rapport direct avec ses occupations, professionnelles, mais qui nous
montrent,d’un côté quel vaste champ
embrassaient ses recherches, et de
l’autre combien de personnes appartenant aux cercles les plus variés
s’entendaient pour lui témoigner
leur respectueuse affection.
En 1856, le 25 Février, il reçoit
une lettre d’Antinori, secrétaire particulier du Grand Duc de Toscane
le remerciant pour l’envoi de plantes à l’herbier du musée de Florence.
En 1861,1e 1 Février, il est nommé
surintendant des écoles du mandement du Perrier,
En 1863, il est nommé membre
ellèclif de la Società Italiana di
scienze naturali e di botanica, de
Florence.
En 1863 en Juillet, il est présent
a la réunion de la Société de Botanique de France, au Mont Genis.
En 1867 en Septembre, il est
nommé delegalo scolastico mandamentale de S, Second.
En 1869 le 10 Avril, Devincenzi,
directeur du musée industriel de
Turin, le remercie pour l’envoi d’une
caisse de minéraux. En 1871, le 9
Janvier, il est nommé membre du
Comité pour l'infànzia abbandonata.
Depuis 1867 il est membre directeur et correspondant du Comizio
Agrario de Pignerol.
En 1882, le 13 Avril, il voit se
réaliser un de ses plus chers désirs
par la fondation de la Société d’Iiistoire Vaudoise, dont il suit le développement avec une sollicitude
toute •paternelle. Nous tenons à relever ici qu’il avait accordé une
faveur toute spéciale . a i dernier
projet de celte société, c’ est à dire
la formation d’un dictionnaire des
principaux dialectes vavdois, œuvre
à laquelle il entendit contribuer pai'
de.s notes innombrables prises au
cours de ses incessantes pérégrinations, du bas de la Vallée jusqu’aux
rochers reculés du Cournau et de
l’Albergian.
Un homme passionné comme lui
pour lea i-echerches scientifiques de
toute espèce, surtout botaniques,
géologiques, historiques, anthropologiques, linguistiques, ne pouvait pas
ne pas se lier avec nombre de personnages célèbres au dehors de nos
Vallées, car hélas au dedans, comme
le fait justement observer un de nos
corre.spondants, « la science pure
n’est guère comprise ». Nous nonarnons parmi ceux avec les(juels il
entretint des relations plus ou moins
prolongées et inlimes; Parlatore de
Florence, Garuel de Pise, Casati de
Naples, Gibelli, Gaslaldi, Lombroso,
baron Manno de Turin, et d’autres,
à la lettre, innombrables.
Il contril)ua d’une rnanièi'e efficace
à l’acheminement de celte entreprise
colossale qui s’appelle la Flora lialiana. La Société Botanique d’Edimbourg lui fit rhonneur de le compter
au nombre de ses correspondants.
Quant à ses envois de plantes, ils
parvenaient jusqu’en Allemagne, en
France, en RVissie, en Autriche-Hongrie, en Amérique et au Cap de
Bonne Espérance — ce qui ne veut
nullement dire qu’il oubliât les siens
comme en font foi la belle collection
minéralogique et l’hei'lnér très cora
-'U*
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4
¡R- ■
4 Si. H,
¥
- 28
]ilel. (lonl. il lit (Ion à nos établissorneiits (rinsiruclion supérieure.
Mais revenons maintenant à noire
docteur Ro.slan et à son activité
parmi nous et revenons-y accompagnés de c|iieli(u’un qui a été à
même de le connaître de près et
parla même de beaucoup l’apprécier
(d l’aimer.
« Les connaissances médicales du
!)'■ Roslan », noua dit-il, «étaient
réelles, et il avait soin de les augmeider et [tréciser par la lecture
des ' rneilieurs livres écriLs sur la
maliére. Quoiqu’il n’eût pas pris,
il s’en faut, à la Faculté ce qu’on
y prend maintenant, il devint un
osléli'icien si habile et si recherché
que son activité s’étendit bien au
(lelà des limites qu’il s’était fixée.s ».
« Longtemps il caressa l'idée de
t'omire les remèdes moins dispendiimx en uUlisant les vertus des
plantes; il fit de très sérieux elîorts
dans ce but et s’attira de sanglants
reproches de la part des intéressés.
Il élait guidé en cela par son amour
pour les pauvres qui souvent, à
cause de.s liants prix d’alors, ne pouvaient se procurer les remèdes dont
le iresoin était urgent».
ft lin vue des pauvres on l’a vu
pousser plus loin le dévouement. H
acceptait,comme rélribntion des services qu'il rendait, toute .sorte de
denrées, bien moins pour l’usage
(ju’i) en luisait, que pour donner au
malade la satisfaction de s’être ac(|uiUé Et (p.te de sommes qu’il aurait dû, d’après ses registres, exiger
et que par boulé de cœur, il n’a
jamais exigées, ni même l’éclarnées!
Aux amis, en particulier, il n’a jamais rien su demander, car l’amilié
lui était aussi chère et nécessaire
que la bienfaisance »,
« Les distractions qu’on lui a reprocliées étaient rachetées par son
alTabililé, son obligeance, son empressement à se mettre en roule
quels que fussent le temps et les
chemins, les conseils hygiéniques
qu’il donnait dans toutes les maisons
où il entrait, pensant toujours moins
à son avantage particulier qu’au
bien-être de ses semblaldes ».
« Il élait très agréable aux pasteurs, qui étaient tous ses amis, de
le savoir auprès d’un malade; il
,s’est souvent agenouillé auprès du
lit d’un patient donl il venait de
constater la gravité du ma! ».
« Aussi souvent que ses occupations lui eu laissaient la liberté, il
assistait au culte public et souvent
se permettait de suggérer au pasteur
le sujet sur lequel il ferait bien de
parler, instruit qu’il était par un
contact direct avec les personnes,
et par des confidences qu’on ne
lait guère qu’à l’homme de l’art. »
En 1857-58 il aida M. Elisée Gostabel^ à fonder l’école du Dimanche
de S. Germain, Il exerça plusieurs
fois ainsi qu’au Pei'i ier la charge d’ancien el encouragea de louLes ses forces l’éLablissement de réunions sérales. «Il fut un des plu.s puissanls^^3ollaboraleurs du pasteur rralofs pou P
l’établissement (l’un culte dans cette
localité. Lorsqu’il put être question
d’y bâtir un "temple, il souscrivit hardiment pour la somme de fr. 200
et il manifestait une joie enfantine
et presque bruyante à la vue d’une
assemblée nombreuse et recueillie. »
« Peu de personne.s, même de
celles qu’y poussait leur position,
ont aimé notre église à l’égal du
bon docteur. 11 mettait la main de
graricl cœur à tout ce qui pouvait
contribuer à sa prospérité lemporelle ou spirituelle. Il n’y a pas
jusqu’à son patois qui n’ait eu
une large part à son intérêt; il le
tournait et re'ournait presque avec
le même sentiment qu’un avare son
trésor. »
« Au reste, malgré les faiblesses
nombreuses qui s’attachent à toute
vie humaine, on pourrait résumer
celle du Docteur par les paroles de
Paul de Phil. IV, 8. »
Jusqu’ici notre aimable informa
■■ -I
5
- 29
leur (1). Qu’il nous soit permis,
puisqn’à nous est échu le plaisir
d’écrire ces ligues, de dire ici,
comme directeur de nos élahlissements d’instruction supérieure, combien ralïecLion du D” Rostan pour
uoti'e jeunesse nous a souvent et
vivement touchés. S’agissait-il de
minéraux ou de plantes à pourvoir
pour le collège il était toujours
prêt; s’agissail-il d’entreprendre avec
ttos étudiants et nos jeunes filles
une course Lolanique, non seulement
il acceptait avec un empressement
l’invitation qu'on lui faisait d’y prendre part; mais, nous disait ce malin
même M. Maggiore, il se serait fâché
tout ronge si on l’avait oublié. Pourquoi ? Etait-ce dans l’espoir de trouver
avec eux quelque chose de nouveau ? Mais les Alpes Cotliennes
n’avaient plus do secrets pour lui.
Etait-ce pour avoir le plaisir de
leur faire trouver de jolies fleurs
et de leur en dire le genre, l’e.sjiéce,
le nom“? Sans doute; mais c’était
surtout pour fondre avec ces jeunes
cœurs son vieux cœur resté si jeune,
qu’il accourait au moindre signe,
de S. Germain à la Tour. Oui, c’est
pour cela que sa mort a semblé
à tous un événement inattendu, précipité. C’est parccque ce noble cœur
n’avait pas eu le temps de se ra . lenlir, quand il cessa de battre.
Il n’est plus au milieu de nous;
"’mais son nom y vivra, aussi longtemps que les plus jeunes parmi
nous pourront en paiÎer à ceux qui
les suivront. Que dis-je, il vivra aussi
longtemps que nos montagnes se>'onl parcourues par • des amateurs
;de Heurs alpestres.
’ H sera nommé aussi souvent que
l’un d’eux, découvrant au pied d’un
t’ocher ou sur les bords d’une pe
■ —_ia---
■ (Ij Nous sommes redevables des détails
qui précèdent à M. H. Rostan frère du
uéfunt, à M. le D.r Amédée Rostan son
filSi et d’une manière toute particulière à
M- le Prof. Rivoir du Pomaret. Tout ce
qui dans cet article se trouvé entre guillemets est de CO dernier.
louse que la neige a de la peine à
quitter, une certaine petite étoile
azurée, se courbera vers elle et
murmurera en la cueillant: Gentiana Bnsiani.
H. M.
M.me MARTHE BOUVIER
Lo 7 Janvier s’éteignait à la Farcoula de Prarustin la vie de M.me
Marthe Bouvier. Elle n’était encore
qu’élève de l’école de filles de Prarustin, lorsque celui qui devait être
son époux, le toujours regretté M.
Bouvier, vint s’y établir comme
maître. Gomme elle avait su se mériter son affection, ainsi le secondat-elle fidèlement dans sa longue et
Inenfaisante carrière. Ijeur famille
fut très nombreuse et se trouve
actuellement dispersée, on peut bien
le dire, sur toute la surface de la
terre; une de ses filles en effet occupe la cure de Massel, deux sont
en Irlande tandisqu’ une autre est
missionnaire aux Indes. Quant aux
fils, l’un est à Londres, un autre en
France, un troisième en Californie.
Mais si les nécessités de la vie les
avaient éloignés de leur mère et
leur avait empêché de la soigner
dans ses vieux jours, rien n’ègale
la tendre sollicitude dont ils la suivirent constamment de loin, et quel
bonheur pour eux lorsqu’ils pouvaient, ne fùt-ce que pour quelques
mois ou quelque,s .semaines, se re-’
trouver ensemble sous le toit paternel. lœ nombreux convoi funèbre,
malgré un temps des plus défavorables, montra bien de quelle estime notre sœur, pourtant si humble, jouissait au milieu de cette
paroisse que le long séjour qu’elle
y avait fait avait transformé pour
elle en une grande famille. Que les
parents de la défunte veuillent recevoir l’expression de toute notre
sympathie.
6
- 30
CHRONIQUE VAÜDOISE
TÛRRE PELLICE. Deuil. Notre
frère M. Oriésime Revel'vient, d’être
de nouveau douloureusement frappé
par la mort soudaine, survenue le
22, de son petit garçon, MAEIO
ARNALDO, âgé de 7 mois, dont les
traits lui rappelaient d'une manière
frappante l’épouse qu’ il a perdue,
et sur lequel il avait concentré une
double aiïection et bâti tout un
avenir de bonheur. Il connaît l’affection de ses collègues et de ses
nombreux amis. Mais que pouvon.snous pour lui? Nous nous bornerons
à lui rappeler et à rappeler aux
membres de ses deux familles la
parole que porte le petit livre des
frères Moraves pour le jour 23 : «Tu
entends, ô Seigneur, les vœux de
ceux qui soulfrent et tu affermii^
leur cœur ». Ps. X, 17.
PIGNEROL. Société de théologie.
À cause du mauvais temps le nombre des pasteurs venus à la séance
de lundi dernier n’a été que de dix.
M. Henri Meille a lu un travail sur
« la personne et l’œuvre du S. Esprit
dans l’Ancien Testament », lecture
qui a donné lieu à un entretien
prolongé et qui a tout naturellement
gli.ssé dans la direction de nos préoccupations actuelles; le besoin c’està-dire de voir le S. Esprit puissamment à l’œuvre parmi nous. M. le
pasteur Pascal a bien voulu se
charger d’un travail analogue pour
la prochaine séance. 11 étudiera « la
personne et l’œuvre du S. Esprit
dans le Nouveau Testament ».
TURIN, Le onze de ce mois,
à 9 heures du malin, un modeste convoi funèbre, pi’écédé par
un pasteur Vaudois et un capitaine
d’artillerie et suivi par un piquet
de soldats de cette arme, partait de
rhôpilal militaire de Turin pour
l'endre les derniers honneurs à la
dépouille mortelle de Jean Pierre
Ribet de Ciabrans, soldat du 29.me
régiment, qui avait été tué deux
jours avant par un coup de canon
accidentel.
Deux belles couronnes, offertes
l’une par les officiers du régiment,
l’autre par les compagnons d’armes
du défunt, oi'oaient le char funèbre.
I/Union Chrétienne était des mieux
représentées.
Au cimetière, l’assemblée, accrue
par la présence des pasteurs et de
quelques frères des dénominations
sœurs, écouta dans un profond lecueillement la lecture de quelques
versets de la Bible et les appels
adressés par le pasteur officiant, qui
prit comme point de départ la parole du Sauveur: «Veillez donc; car
vous ne savez pas à quelle heure
notre Seigneur doit venir (Mal.
XXIV, 42).
La bière fut portée jusqu’à la
tombe par quatre soldats!
Au moment de descendre le cercueil dans la fosse, le capitaine de
la compagnie prononça quelques
paroles émues en louant la conduite .
du défunt et en déplorant sa mort
prématurée.
Vos lecteurs auront lu dans les
journaux (que ne racontent-il pas?)
que la liière du jeune Bibet avait
été portée le jour précédent dans
l’église catholique et bénie par le
prêtre. Il n’en est rien; l’erreur provient de ce que les honneurs militaires ont été rendus en même
temps aux deux défunts, morts en
suite de la catastrophe; mais ce
n’est que grâce à une énergique intervention du pasteur Vaudois que
la chose fut empêchée, car le jeune
homme avait été inscrit sur le «foglio di matricola » comme catholique Romain. Le télégraphe du Perrier étant interrompu à cause de
la neige, il fallut toute une journée
de démarches de la part du dit ;
pasteur pour trouver les preuves j
que le défunt était Vaudois. Il n’a.
qu’à se louer de l’aide que lui pré- ,
térent dans ce but les officiers su- ;
périeurs.
7
— 31
Nous saisissons l’occasion pour
Recommander chaleureusemenl aux
jeunes conscrits Vaudois de ne pas
oublier de faire inscrire leur religion
sur leurs feuilles d’inscription dans
l’armée.
D. P.
ARTIGIANELLI VALDESI. Une
lettre envoyée par M. D. Peyrot à
^’Avvisalore Alpino lui apprend et
iious apprend à notre tour que la
pension mensuelle des élèves a été
Ijaissée de fr. 30 à fr. 20. l^es nou'’eaux arrivants sont soumis à un
stage de quelques mois pour s’assu>'er de leur bonne conduite et de
leurs aptitudes pour le métier qu’ils
désirent apprendre; car rétablissement ne veut pas être une maison \
de correction mais une maison d'é~
ducation chrétienne.
PARIS. Vendredi, \\ janvier, a
eu lieu, à l’Oratoire, le service d’adieux de MM. Boiteux et Davit,
missionnaires désignés pour le Zambèze. MM. Bcegner, Couve, Appia,
Prunier et les deux jeunes missionnaires ont pris successivement la
parole. On . a appris avec plaisir
dans cette séance que le délicit qui
pesait sur la Société des Missions
0st presque comblé.
C’est demain, 25 c., que M. et
M.me Boiteux, ainsi que M. Davit,
s’embarqueront à Londres pour le
Cap.
ÉVANGÉLISATION
BORDICHEBA. Asile évangélique.
Rapport pour 1894. Le premier
anfant recueilli par l’Asile y est
entré il y a 25 ans, le premier
Avril. Depuis lors 260 enfants environ, ^ont plusieurs occupent dans
I® monde une position indépendante
honorable, y ont trouvé un refuge.
Én 94 cinq élèves seulement ont
quitté la maison tandis que dix-sept
y ont été admis ce qui a fait un total
de 34; il en restait 29 au commen
cement de 95; 15 demandes ont
dû êti'e refusées pour ne pas augmenter trop les dépenses; 20 enfants • apprennent des métiers, les
plus petits suivent l’école. Ils ont
collecté entre eux 13 fr. pour les
victimes du tremblement de terre
en Sicile. Le coût journalier de
chaque enfant (nourriture, vêtement,
fi'ais généraux, soins médicaux, école)
a été de fr. 1,23. 11 n’y aura pas de
quelques années de réparations à
faire à la maison. Les armoires à
linge sont refouniies. Il faudra
maintenant renouveler les lits et
constiluer une petite bibliothèque.
Les entrées ont été de fr. 13827
Les dépenses » » 13820
En caisse au 1 JanvieiT895 » 7
Voilà aussi un établissement qui
mérite la sympathie de tous les
Vaudois et l’aide de ceux parmi
eux que Dieu a mis à même de
donner.
MESSINE. À propos de VArbre de
JSoël des écoles de Messine, l’/mparzfaie s’exprime ainsi : Nous avons
rapporté de cette fête l’impression
la plus favorable... nous avons pu
reconnaître quels principes sains
sont à la base de l’éducation que
les évangéliques donnent à leurs lils
et aux enfants que l’on confie à leurs
soins. Pour les évangéliques religion, amour de la patrie et de la
liberté et obéissance ' aux lois forment un tout harmonique. Et suivant eux ne peut être chrétien qui
n’aime pas la patrie, ne respecte pas
la liberté et ne fait du bien à personne. Avec de pareils principes ils
élèvent une génération ferme de
. caractère et forte dans les épreuves.
Revue PoJiliqiie
ITALIE. Un al)îrne appelle un
autre abîme. La chambre avait été
arbitrairement renvoyée per Crispí.
Maintenant elle est déclarée dissoute.
8
32
%■
J i“'’
V ■■
li;
If- V
r:-f
I
Tout fait prévoir que les nouvelles
élections ne se feront qu’en Avril.
Donc encore deux mois entiers de
dictature.
Dans l’Erythrée la bataille de
Coatit, commencée le 13, se termina
le 14. Baratieri commença immédiatement la poursuite de l’ennemi
et le 15 au matin il bombardait, à
Sénafé, le camp des Tigrins. La
déroute de Ras Mangascià a été
complète. Nous nous unissons de
tout cœur à ceux qui louent l’armée pour le courage qu’elle a déployé, mais ce n'est pas sans inquiétude que nous considérons l’avenir. Il faudra maintenant occuper Adua la capitale du Tigré; puis
il fau(|ra se prémunir contre les attaques probables de Ménélik et occuper une position en Abyssinie.
Où tout cela nous conduira-1-il?
FRANCE. Le congrès a nommé,
le 17. Félix Faure président de la
république. Il appartient aune famille
qui a atteint la richesse par le travail manuel. 11 est connu comme
un républicain modéré, au caractère
ionciérement droit et honnête et
aux tendances conciliantes. Les radicaux et les socialistes lui permettront-ils d’exercer sa charge longtemps? C’est ce qu’il nous faut
ardemment souhaiter pour le bonheur de notre nation voisine et pour
le nôtre.
HONGRIE. Banffy, ministre de
tendances aussi franchement libérales
que l’était Wekerle, a pris la place
de ce dernier à la tête du ministère
Hongrois.
ANGLETERRE. La police aurait
découvert les fils de nouveaux complots anarctiiques. De nombi'eux
adeptes de l’Internationale auraient
quitté Londres en toute hâte.
GUÉRRE SINO-JAPONAISË. Les
faits d’armes victorieux se multiplient du côté des Japonais. Evidemment s’ils n’avalent pas la Chine
tout entière c’est parcequ’elle est
trop vaste.
Supplément à la
SOUSCRIPTION
poor les ïictiniEs U tremlileineiit de terre
dans les C4LA.BBE8 et en SICILE
M. D, BulTa nous écrit de Messine
pour nous accuser réception de notre envoi de francs 115,90 et pour
remercier chaudement les généreux
donateurs.
La famiglia del compianto ed
amatissimo
Dott. IHdoardo llostaii
commossa ringrazia quanti si associarono al loro cordoglio ed in special
modo le rappresentanze della Società di storia valdese e dell’associazione dei medici comunali, il consigliere provinciale e la rappresentanza della Valle di San Martino,
le Società operaie di San Germano
e gli amici tutti che vollero dare
al caro estinto un’ultima prova di
stima e d’al'fetto, prendendo parte
ai suoi funerali.
Abonnements reçus;
Pour 1895; M.M. Bertalot, Angr.;
Chauvie des Odins, ih.; Ch. Gay,
Pérouse; anc. Peyrot, Crouset; Pellegriii, Perrier; Bosio, Guorgné ;
Union chrét-, Milan; Decker, Venise;
Giordano ih., Arnoletto, Rome; Sell
ih.; Bureau Postes, Lausanne; L.
Costahel, Hilversum; Col. Pechell,
Angleterre.
A S. GERMANO CHISGNE
da VENDERE piccola ca.«a di
tre membri con giardino e campo.
J. P.. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina