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le année
Avril 1866.
N:' A.
L'ÉCHO DES VALLÉES
—( NOUVELLE SÉRIE )—
Que toutes les choses qui sont vt^ritables.... occupent
vos pensées — ^ Philippiens., IV. 8. )
SOMMAIRE •— Instruction et éducation. I.e hiit do nos études. — l'nriétés. Lu
rêve dans l'omnibus de la Tour. — Nourelles religieuses. L'auto-da-fè de Burletta. — Avis. — Conditions d'abonnement.
1KSTRICTI0]\ ET EDICATIOI^
LE BUT DE NOS ÉTUDES.(' )
Un premier tort de l’impatience tpii nous travaille , c’est
d’avoir abaissé le but tpie nous devons nous proposer dans nos
études. Or notre but, c’est de faire des hommes avec les
enfants qu’on nous confie. — « Soyez des hommes », disait
S. Paul à certaines gens qui se flattaient d’étre déjà mieux
que cela. — « Donnez-nous des hommes et non des bacheliers », demandait à tous les professeurs de France un
ministre d’état bien connu.
Or, sans nous piquer ici d’une exactitude scientifique,
l'homme, à nos yeux, peut se prendre à trois hauteurs différentes.
A la plus grande élévation vous voyez cet esprit dont le tout
est de servir avec affection le Seigneur, étant servi lui-mômo
par un corps et par une âme. Plus bas, mais infiniment plus
bas , nous trouvons cette âme immortelle, que servent un
corps et des organes , douée elle-même de facultés merveilleuses. Enfin, et plus bas encore , nous n’avons plus sous
( 1 ) 'Voir dans le de mars ; De l'impatience dans les éludes.
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le nom d’homme qu’un corps servi par une âme. ün connaît le
prernier à ce cri : « mon âme a soif de Dieu ; elle a soif d’un
Dieu vivant ». Le second veut de la lumière ; toujours plus de
lumière ! Et quant au troisième , il n’a plus qu’un soupir :
« Oh qui me fera voir des biens ! »
A laquelle de ces trois hauteurs voulons-nous maintenir
notre but? — La question semble superflue. Il a été décidé
que le Collège Yaudois donne aux jeunes gens qui le fréquentent une culture classique et une éducation chrétienne. Est-ce
donc un cours de religion que l’on demande?— Nullement.
« Il y a », disait un professeur italien, « autant et plus de
» véritable éducation dans une opération d’arithmétique bien
» faite que dans tout un catéchisme appris par cœur ».
Au lieu d’une opération d’arithmétique, mettez « toutes les
études », et, malgré ee qu’elle oiTre d’un peu malin, la proposition de notre savant compatriote aura sa bonne dose de
justesse. En catéchisme appris par cœur, qu’est-ce en ciîet
sinon le moyen le plus leste et le plus court de faire sa religion,
ou plutôt de s’en défaire? Et s’il faut l’apprendre autrement,
c’est trop long.
D’autre part, des études bien faites , si elles ne peuvent répondre à toutes les nobles curiosités de l’esprit, ni satisfaire
les saintes inquiétudes de l’ame, ont toujours de quoi les exciter
elles réveiller. 11 n’est pas jusqu’aux mathématiques, partout
si mal accueillies, qui ne soient à même de nous dire avec un
docteur juif : « que Dieu fait toutes choses avec nombre et
avec mesure », et avec un philosophe païen , que « Dieu est
toujours géomètre ». Dans chaque auditoire, si nous avions
toujours en vue notre but, nous pourrions écrire ce qu’on
lisait à la porte du père de l’anatomie : « Ce n’est pas une
» leçon qu’on vient ouïr ici, mais un hymne au Créateur ».
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Seulement pour ((ue nos études aient sur le catéchisme l’avantage que leur accorde le professeur Lessona , il faut (pi’ellos
soient bien faites. Mais comment les fera-t-on bien si l’on doil
en même temps les faire vile ? Une machine seule serait capaljle
de remplir à la fois ces deux conditions. Pour des professeurs,
pour de bons élèves, la chose est impossible...., à moins
toutefois qu’ils ne soient eux-mèmes des machines.
Aussi combien n’est-il pas dillicile de .se rnaintenir à celle
hauteur ! Et que de fois , perdant de vue notre but principal,
nous baissons jusqu’à ne j)lus voir devant nous que des intelligences, des roseanxpensants h cultiver ! Encore si l’on pouvait
garder ce niveau ! Mais rien n’est ai.sé à descendre comme h;
courant ; le monde supérieur, l’idéal, comme on dit, une fois
j)erdu de vue , l’àme plie ses ailes et s’abat découragée. E’essentiel étant de faire son chemin dans le monde , la voie la
plus courte sera la meilleure ; et s’il sufTit pour réussir d’avoir
la main déliée , l’œil exercé , on laissera la pensée pour s’occuper de l’œil, et l’entendement, pour dresser la main. Cel
càge-ci est l’àge d’or de l’école technique ou profe.ssionnelle.
Veut-on la mesure de la chiite qu’ont faite les études? Que
l’on compare ce que vaut aujourd’hui le mot spéculer avec ci'
qu’il valait encore il n’y a ipEun siècle : entre ces hautes et
généreuses curiosités de l’esprit humain qu’on appelait alors
des recherches spéculatives, et les idées quelque peu équivoques
de calcul que réveille dans notre esprit ce qu’on nomme de
nos jours la spéculation, U y a toute la longueur de la ligne que
nous avons parcourue de haut en bas. Ah ! qu’il est facile en
éducation de descendre jusqu’à ces modernes savants pour
qui la pensée n’est plus que la transpiration d’un cerveau riche
en phosphore , et dont la philosophie se résume en cet adage
tout nouveau : « Dis-moi ce que tu manges et je te dirai
» qui tu es ! »
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Mais qu’avons-nous voulu dire en signalant la pente rapide
que semblent parcourir les études? Entendons-nous qu’il faille
faire peu de cas de la culture intellectuelle et même de l’exercice corporel? Loin de nous celte folle pensée. Et comment
pourrions-nous atteindre nous-mêmes le but élevé que nous
nous proposons, si nous venions à négliger cette culture fondamentale , indispensable de l’esprit humain ? Parceque c’est
en vue d’une seconde nature que nous travaillons, serait-il
sage de négliger la première? Autant vaudrait soutenir qu'il
est indifférent de savoir de quel bois on fera ses flèches, ou
sur quel sauvageon l’on entera l’arbre nouveau. Sur la ligne
droite , qui va de notre œil à notre but, il y a place à toute
l’instruction nécessaire pour fournir à la société les hommes
dont elle a besoin, et au royaume de Dieu ses plus parfaits
instruments. Le mal c’est de quitter cette ligne en baissant ;
car baisser ici c’est dévier ; et dévier au point de départ c’est
entrer dans une erreur infinie et se perdre avec ceux que l’on
devait sauver.
Or rien ne nous sollicite à cette fatale déviation comme
cette hâte insensée d’arriver à un terme quelconque , je veux
dire au premier qui nous offre une place, un gagne-pain. Pour
descendre d’une éducation vraiment humaine , c’est à dire
chrétienne, à une éducation purement intellectuelle, et d’une
éducation libérale à l’éducation toute réaliste et matérielle
(lui nous envahit, il suffit de se sentir pressé, talonné. Qu’on
nous pousse , et l’école au lieu de donner au pays et à l’Eglise
des hommes, aura donné au magasin quelques bons commis,
à l’hôtel des garçons, aux riches touristes des valets. —
Qu’avons-nous dit ? De bons domestiques, de bons commis ,
de bons artisans ....? Mais pour cela même il faut des hommes
et des hommes au plus haut titre. Ce que nous aurons fait
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— 5:1 —
au contraire, ce sera d’a\oir augmenté le nombre de ces
êtres qui n’ont plus ni terme ni but, et pour qui aller en
avant ou en arrière c’est tout un. Nuages sans pluie, ils vont
où les chasse le vent, aussi incertains dans leur direction
qu’indifférents au mobile qui les pousse. Que si parfois ils ont
l’air de poursuivre quelque chose comme un but, regardez
bien ; ce but n’est qu’un cerceau qui va où ils veulent, qu’une
plume qu’ils vont soufflant devant eux, jusqu’à ce qu’ils
l’abandonnent comme ils ont fait de tout le reste.
VARIÉTÉS
Un rêve dans l’OninIbus de la Vour
ou une vielle aux Artigianelli VaMegi,
L'n matin du mois passé j’étais au nombre des malheureux que
renfermait dans son sein le primitif et cahotant véhicule qui fait le
trajet entre Pignerol et la Tour , et que mes lecteurs connaissent
tous par une douloureuse expérience. Après avoir maugréé pendant
quelques instants contre l’indignité du service ( chose que tous ceux
qui en profilent ont l’habitude de faire depuis longtemps, et feront
durant de longues années encore) .j’avais pris mon mal en patience,
m’étais installé dans l’un des coins, et ma nuit précédente ayant été
peu bonne , bientôt, grâce au balancement et aux gémissements
plaintifs de notre coche . je m’endormis profondément. Ce fut alors
que je fis le rêve que j’ai décidé de vous raconter.
Mais, — dira quélqu’un de mes lecteurs, — l'Echo des Vallées n’a
pas été rappelé de la tombe, où il gisait depuis tantôt quinze ans,
pour donner asile dans ses colonnes aux rêveries et aux chimériques
élucubrations du premier venu. — D’accord , répondrai-je ; mais
prenez patience un instant , et vous conviendrez avec moi que les
honorables rédacteurs de i’Echo ne pouiTont mieux remplir leur
programme et atteindre le but qu’ils se proposent , qui est le bien
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de notre chère Patrie Vaudoise, qu’en publiant des rêves semblables
au mien et en en favorisant par tous les moyens possibles la
réalisation.
Voici donc quel était mon rêve. J'étais à Turin , dans une des
nouvelles rues qui relient le bourg de S* Sauveur au nouveau jardiu
du Valentin : devant une jolie maison, portant le numéro 34, était
arrêté un gros char autour duquel se tenait une troupe de jeunes
garçons qui semblaient attendre avec impatience qu’on leur donnât
le signal de débarrasser le chariot de son contenu. Je m’approchai ,
et l’un d’eux , interpellé par moi sur la nature de cet envoi , me
répondit ; « Eh ! c’est le char qui apporte aux Artigianelli les dons des
» Vallées». A cet instant celui qui paraissait leur directeur donna
ordre de se mettre à l’œuvre, ce que tous firent avec empressement.
Betenu par la curiosité, qui, je l’avoue, est, même dans mes rêves,
un de mes défauts prédominants, je demeurai immobile, contemplant
avec un étonnement toujours crois.sant toutes les richesses qui sortaient de ce char merveilleux. C’étaient des sacs de farine de maïs ,
dons des paroisses de la Tour et de S‘ Jean, — des pommes de terre
du Villar et de Pramol, — des châtaignes de diverses provenances ,
— du beau charbon de Rora, — des lentilles et des fèves de Massel
et de Maneille , — deux petits tonneaux renfermant un échantillon
des produits des vignobles de Prarustin et de Pomaret pour les
élèves malades et pour les bien portants dans les grandes occasions,
— trois fromages, dont la vue et le parfum faisaient songer à Boby ,
— deux terrines de beurre fondu , don de la Paroisse d’Angrogne ,
dont la Société du filage envoyait aussi une excellente pièce de toile
pour chemises, — des gilets et des bas en laine tricotés par quelque
bonne vieille dans les longues soirées d’hiver.... Je ne sais ce que
j’aurais encore vu sortir de ce char enchanté, mais, hélas! je fus
réveillé en sursaut par les claquements de fouet de notre cocher : je
n’étais pas à Turin, rue Berthollet, mais sur la grande place de la Tour.
Et maintenant que vous connaissez mon rêve, il est juste que vous
appreniez les circonstances qui l’avaient produit. Le jour avant j’étais
descendu à Turin pour affaires : après avoir arpenté pendant tout le
jour les rues de l’ex-capitale , je me rendis vers les 6 heures chez
le pasteur M' M. à qui je désirais faire une petite visite. Je le trouvai
sur le pas de sa porte, se disposant, me dit-il, à aller à l’établissement
des Artigianelli ; avec sa bienveillance accoutumée, il m’invita à l’ac-
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compagm-r, proposition que j’acceptai avec grand plaisir. Sous sou
escorte je visitai de la cave au grenier la nouvelle maison qu'un
généreux anonyme vient d’élever , et qui, placée près du nouveau
jardin public, unit tous les avantages de la campagne à ceux de la
ville. Nous parcourûmes successivement les différentes pièces de la
maison , et partout je pus constater la plus grande simplicité jointe
à une propreté exquise et á un ordre parfait. — Mais ce que j’avais
encore plus à cœur de voir que la ruche , c’étaient ses habitants :
aussi quand mon aimable guide manifesta l’intention de partir, je lui
demandai l’autorisation de rester jusqu'à l’arrivée des élèves. 11 accéda
à ma demande , étant, me dit-il , tout heureux de voir l'intérêt que
m’inspirait cette œuvre qui lui est si chère.
Vers 7 heures les jeunes garçons commencèrent à arriver de l'ouvrage et á 8 ils étaient tous réunis autour d’une grande table où une
bonne soupe au riz , du pain et du fromage formaient les éléments
d’un copieux et sain souper. La table desservie, après quelques instants
de récréation , tous se mirent à l’ouvrage et aux gaies causeries et
aux francs éclats de rire succéda un profond silence. Ce soir là il n'y
avait pas de classe proprement dite : chacun se livrait à l’occupation
qu’il préférait. Qtielques uns . â qui cela peut être utile pour leur
vocation et qui suivent les cours donnés par la ville . dessinaient
fort joliment , d’autres s’efforcaient de mettre au net les leçons de
religion qu’ils reçoivent, besogne difficile pour des esprits peu habitués
à rédiger des cours, d’autres copiaient des chants, ou étaient absorbés
dans les mystérieux labyrinthes d’une opération d’arithmétique ;
celui-ci couvrait une grande page de barres plus ou moins droites ,
celui-là étudiait ses versets pour l’école du dimanche. Le maître ,
dont on ne saurait assez reconnaître et louer la patience et le dévouement, allait de l’un à l’autre corrigeant , conseillant, encourageant.
Enfin 10 heures sonnèrent ’. cahiers , livres et portefeuilles furent
cachés dans une armoire ; après le chant de quelques bea ix versets
de cantique , la lecture d’une portion des Écritures et une fervente
prière d’humiliation et d’action de grâces prononcée au nom de tous
par le cher Econome, les élèves vinrent lui serrería main ainsi qu’à
moi, puis se retirèrent tranquillement dans leurs dortoirs, heureux
d’aller goûter un repos bien nécessaire et bien mérité après une
longue et laborieuse journée.
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11 me serait difiicile de vous dire l’émotion que j’éprouvai en reconnaissant au milieu de cette joyeuse famille les pauvres enfants
que j’avais vus autrefois vagabonder dans nos campagnes, et mendier
d’une maison à l'autre l’asile et le pain qui leur sont maintenant
assurés. Je rentrai chez moi et mon premier mouvement fut de me
jeter à genoux et de bénir Dieu de ce qu’il avait mis au cœur de quelques uns de ses fidèles de s’intéresser au sort de ces orphelins et de
ces abandonnés et de pourvoir à leur avenir matériel et spirituel.
Mais à cette pensée d’action de grâces et de reconnaissance vint
bientôt, sans que je susse trop comment, s’en joindre une autre de
regret et presque de boute. Voilà , me disais-je , un établissemement
fondé en vue des Vallées, et pour leur bien: — les Vallées l’ont-elles
compris et ont-elles correspondu à ce que l’on faisait pour elles ? —
Depuis sa fondation il a reçu dans son sein presqu’uniquement des
vaudois : maintenant encore ceux-ci sont dans la proportion de 17
sur 20. — Pour cette œuvre il a été dépensé jusqu’ici L. 74,265, les
frais de bâtisse y compris. — Et les Vallées qu’ont-elles fait ? — Si
aux L. 167 qui ont été données depuis 1856 jusqu’à 1865 nous
ajoutons le tiers des pensions, que l’on peut supposer avoir été fourni
par les Vallées proprement dites, nous avons une somme qui ne constitue que la 32"*® partie de la dépense totale.
Est-il juste maintenant, que quand les Vallées ont les ^{e et plus du
bénéfice, elles ne concourent que pour ’132 de la dépense ? Est-il juste,
est-il honorable pour elles de laisser à la charge des étrangers l’entretien de leurs propres enfants? II.est vrai que nos Vallées sont
pauvres, que l’argent y est bien rare, ces dernières années surtout :
mais n’y aurait-il pas moyen pour elles, si elles le voulaient vraiment,
de faire quelque chose de plus ?
Plein de cette dernière pensée , je me pris à passer en revue nos
difi’érentes paroisses, leur ressources, leurs produits, et je m’endormis
bien avant dans la nuit en faisant le compte des denrées qu’elles
pourraient fournir), denrées, qui le Lendemain matin, comme vous le
savez, arrivaient déjà dans ma fertile imagination à Turin.
Vaudois qui me lisez, voulez-vous que char“ pommes de terre, maïs,
charbon, lentilles et châtagines, toile et bas de laine, n’aient pas été
un vain rêve ? Voulez-vous que moi, qui pourtant suis des vôtres ,
ne passe pas pour un songe-creux aux yeux de tout le monde , et
surtout à ceux des honorables membres du Comité , à qui la des-
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cription du char merveilleux a sans doute fait venir l’eau à la bouche ?
Eh bien, suivez mon conseil ; que chacun de vous donne quelquechose , un peu de son superflu ; la première année le char n’aura
pas des dimensions colossales , mais chaque année il s’accroîtra. Le
tout c’est de commencer. —
Vaudois qui me lisez , souvenez-vous que vous êtes , et que vous
vous vantez d’être les descendants de ces hommes, qui ne traversèrent
tant de persécutions et ne sortirent vainqueurs de tant de luttes que
parceque ils avaient pour étendard et pour unique règle de vie la
parole de notre Dieu. Qu’y lisaient-ils, et qu’y lisons-nous ?— «Celui
» qui a pitié du pauvre , prête à l’Eternel , et II lui rendra son
» bienfait. — N’oubliez pas aussi d'exercer la charité et de faire part
» de vos biens , car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices , — car
• pourvu que la promptitude de la bonne volonté y soit, on est agréa» ble à Dieu selon ce qu’on a, et non selon ce qu’on n’a pas. » ■—
Puissent les paroles qui terminent le rapport de cette année
trouver un écho dans le cœur de tous ceux qui les liront: « Oui,—
disent les fondateurs de cette belle œuvre , — que tous ceux qui
» peuvent faire quelque chose le fassent dans la mesure de leurs
• moyens, et de la manière qu'ils jugeront leur convenir davantage.
» Tel qui ne peut le faire avec de l’argent , peut le faire avec des
» objets en nature , et à nous tout sert, tout profite : et le peu de
» celui qui ne peut donner que peu sera reçu avec la même vecon» naissance que le beaucoup de celui qui peut donner davantage.
» Mais que chacun le fasse pendant qu’il en est temps, selon la recom» mandation apostolique, car il est aussi pour les œuvres de bienfai» sance un lendemain dont il n’est pas en notre pouvoir de disposer.
» Aujourd'hui donc , que notre prière trouve , auprès de tous ceux
» auquels elle parviendra, l’accueil favorable que nous lui souhaitons,
» que nous espérons pour elle ! Et que le Seigneur, qui est puissant
» et miséricordieux pour le faire , rende au centuple à chacun de
• ceux qui s’y seront montrés sensibles , ce qu’ils auront fait pour
» Lui dans la personne de nos orphelins ! » —
Les dons en argent ou en nature, seront reçus chez D. Muston Pharmacien, à la Tour.
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NOUVELLES LOCALES
L’AUTO-DA-PÈ DE BARLETTA.
— 19 MARS 1866 —
Nous arrivons lard pour parler de l’événemenl ¿jamais déplorable
que la ville de Barletta vient d’inscrire dans ses annales à la date du 19
mars 1866. — Encore ne pourrons-nous le faire, pour cette fois , qu’en
traduisant de VEco délia Verità la lettre déjà si connue, de l’Evangéliste
Gaetano Giannini.
Ce frère bien aimé , auquel nous envoyons d’ici nos cordiales salutations , est un simple ouvrier-charpentier de Florence. — Arrivé à
Barletta au milieu de juillet 1865 , il y présida jusqu’à la ün du mois
d’août de petites réunions où il lisait et expliquait l’Evangile « en
donnant , comme il dit, tout ce qu’il avait reçu lui-même du Seigneur Jésus ». — De retour à Pesaro , où l’attendaient sa femme et
ses quatre enfants , il reçut bientôt de ses amis de Barletta des lettres si pressantes qu’il crut devoir céder à leurs instances , et se séparer une autre fois de sa famille. — Les réunions de Barletta furent
donc reprises à la fin du mois de décembre 1865.
De ce moment tout alla si vite et si bien , paraît-il, que la haine
du clergé en fut réveillée. Grossières injures du haut de la chaire ,
menaces par lettres ou en pleine rue , ce n’était rien de nouveau.—
Il n’y avait pas grande chose à craindre non plus de ce défi, d’un
prêtre qui, le 8 mars , mettait l’Evangéliste en demeure de se mesurer
avec lui dans une discussion publique. Toutefois ce ne fut qu’en tremblant et en implorant de tout son cœur l’assistance de Dieu que l’humble
charpentier releva le gant qui lui avait été jeté. — Le défi accepté,
il va sans dire que M.'' Giannini n’eut plus d’autres nouvelles de la
discussion publique. — Le plus simple disciple de Jésus-Christ armé
de sa Bible est un rude épouvantail pour un prêtre de Rome. N’avaiton pas d’ailleurs un argument supérieur à toute l’éloquence d’un
Capucin de carême : le flambeau et la massue ? — M.’’ Giannini va
nous dire si l’on sut y recourir. — Mais c’est dans VEco délia Verità
qu’il faut lire en italien cette lettre si pleine de candeur et de charité chrétienne. Elle respire comme un parfum de pardon et d’apaise-
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menk dont on a le plus grand besoin au milieu des scènes de carnage qu’elle décrit.
Honoré Monsieur,
. . . Barletta est une ville agricole , qui ne compte pas moins
de dix mille cultivateurs parmi ses habitants. C’est, vous dire que la
populace ne manque pas plus là que dans toute autre ville d’Italie , et
que les prêtres devaient y avoir beau jeu pour prêcher leur croisade
contre les évangéliques. Je dois pourtant à la vérité de déclarer aussi
que les artisans et la classe cultivée y aiment sincèrement la liberté
et qu’ils savent l’apprécier dans toute son étendue ; plût à Dieu que chaque ville d’Italie pût s’honorer d’une population aussi libérale que
celle de Barletta! — A part les paysans , c’est une justice à rendre à
ce peuple, qu’il n’a point oublié son Hector Fieramosca dont il a tout
le patriotisme.
J’en viens au fait douloureux et mémorable; mais la plume me
tombe de la main. — I^e 19 mars 1866 vers 3 IjS heures , m’étant
avancé à la fenêtre , un furieux me menaça ouvertement de la mort.
— Ayant raconté la chose au maître de la maison , M "■ Philippe Fusco , il me conseilla de fermer les croisées , après quoi l’on s'assit
sur le canapé. Au même instant deux jeunes garçons , enfants de nos
frères , arrivent et se jettent à mon cou en disant: « M.''Gaetano, la
populace demande votre sang, votre mort «. — M."" Fusco étant sorti
sur la galerie, et voyant la foule arriver, n’eut qu’une pensée , celle
de sauver ma vie en me conduisant sur une terrasse et en me montrant la directidn que j’avais à prendre à travers les toits. — Voyant
que les deux jeunes garçons me suivaient; — « Enfants , leur dis-je,
laissez-moi seul. » — « Non , firent-ils, nous voulons mourir avec
vous. » — Ainsi , nous allions ensemble d’un toit à un autre toit. —
Déjà nous venions de trouver une cachette , quand le propriétaire nous
repoussa du ton le plus rude. — Force nous fut de nous remettre à
la garde du Seigneur et de reprendre notre marche à travers les toits.
— Arrivés au bord d’une terrasse je saute à bas , puis je descends
mes deux jeunes amis. — Même manœuvre à une seconde terrasse.
— Voyant alors une porte entrebâillée, nous nous y glissâmes tout
doucement pour aller nous blottir tous trois sous un lit qu’il y avait.
— A demi morts de frayeur ces chers enfants unissaient à ma prière
leurs faibles soupirs , mais c’est à peine si nous osions respirer, les
gens de la maison allant et venant à deux pas de nous pour voir de
la fenêtre le triste spectacle. Tout à coup se montre à la fenêtre....
un chanoine ! Notre cœur se glace d’effroi 1 ..
Dès que le soir fut venu je profitai de l’obscurité pour prendre avec
moi mes deux compagnons , et pour regagner la maison de M.'' Fusco.
— Malheureusement il 'était plus difficile de monter que de descen-
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dre. — -Cependant, comme il y avait sur les toits des morceaux de
tuf, je m’en fis un appui pour les pieds, et nous nous hissâmes de
notre mieux. — Restait l’autre terrasse , et l’escalade ici n’était pas
chose aisée. — J’avais pourtant réussi à faire monter un des enfants
et â monter moi même , aidé des deux côtés par mes jeunes amis ,
lorsque au moment où je tendai la main au second pour l’amener
à son tour : — « Arrêtez 1 nous dit une voix , vous êtes sauvés ». —
Je me présentai alors à cet homme (1) lui demandant merci pour moi
et les deux enfants. — Il nous rassura d'un ton fraternel et aifectueux ;
— puis étant redescendus il alla nous cacher dans une chambre parfaitement sûre.
» Comme on était déjà bien avant dans la nuit , je pensai à renvoyer
chez eux les enfants l’un après l’autre. Le premier eut la joie de retrouver son père en vie ; mais l’autre ne trouva plus qu’un corps inanimé; une main barbare avait percé le pauvre Ruggero d’un coup
de poignard. — Mon second souci fut de faire savoir au Sous-Préfet
que ma vie était sauve et que j’allais m’en remettre à lui pour ma
sûreté ultérieure.
» A cet effet mon protecteur envoya chez le Préfet son propre frère
le chanoine Ricci (2), et une heure après nous vîmes arriver, suivi
d’une quinzaine d’hommes , un Capitaine inspecteur des douanes avec
l’ordre de me melti e en sûreté au château militaire ».
Ayant ainsi raconté sa propre délivrance l’Evangéliste Giannini reprend le fil des évènements au moment où il avait quitté M.’’ Philippe
Fusco : — nous continuons à traduire: —
• Après avoir pourvu à ma sûreté , le propriétaire de la salle que
j’occupais ( M.'' Fusco ) étant descendu au bas de l’escglier , trouva sa
femme déjà blessée au front et cherchant à parer d’une main les coups
de bâton dirigés sur elle et sur l’enfant de cinq mois qu’elle avait au
bras. — Le mari l’arrache à ses bourreaux et la met en sûreté. —
Pendant ce temps la populace se livrait au pillage dans l’appartement
de M.'^ Louis Pétrucci , où ayant surpris un de nos chers amis, Beppino del Curato, ces forcenés le massacrèrent , puis du haut du balcon le jetèrent dans les flammes. — Quand ils eurent tout brûlé dans
la demeure de M.'' Pétrucci , ce fut le tour de ma salle : — « Frères
de Barletta, leur dit alors avec un rare et noble courage le maître de
la maison , ne suis-je pas votre ami , votre frère? « — « Hé bien ,
disaient ces hyènes , livrez-nous le protestant ! » — En vain mon maître se défendait-il en disant que « le protestant avait disparu , » on
lui asséna sur la tète un coup de bâton. — Une petite contestation
s’étant élevée pour savoir s’il valait mieux s’emparer de la victime
toute vivante ou la mettre à mort immédiatement, notre homme profita de ce moment de confusion pour s’évader en prenant comme nous
le chemin des toits. — Pour se dédommager on livra la maison au
H) Mr Ricci.
(3) Probablement celui qui lui avait fait tant peur.
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pillage d’abord , puis aux flammes , si bien que de ce bâtiment il ne
reste que les murs nus et noircis. — Si un vase a pu résister , c’est
qu’il était de fer. — Deux mille ducats ne payeraient pas cette perte.
■— Mais pour me sauver, cet homme ( M.'' Fusco ) n’a eu égard ni à
ses biens , ni à sa famille , ni à sa propre vie. Qui pourra lui refuser
sa profonde reconnaissance pour tant de dévouement?
» Le même sort était réservé à un autre de nos chers frères nommé
CrucoUchio, un marchand de vin — Ce qu’on ne put emporter de
vin, d’huile ou d’autres liquides, on le répandit, puis on mit le feu
à la maison.
» Un quatrième frère, après avoir vu son lit et fous ses meubles dévorés par les flammes , fut lui-méme traîné hors de la maison pour
être mis à mort. Vainement quelques citoyens tentèrent-ils de le sauver en prenant la croix (!) des mains de ses bourreaux pour la placer
sur les épaules de la victime , qui à genoux ne cessait de dire à
haute voix que Christ était son Sauveur; une main infernale lui enfonça dans la poitrine un poignard, et une autre vie s’éteignit. — Ce
frère bien-aimé s’appelait Agostino Ruggero ; il laisse une femme convertie au Seigneur, plus deux enfantfe dont une fille de douze à treize
ans, et un jeune garçon de 14 ans , celui qui me suivit sur les toits.
— Cette famille faisait la gloire de notre Congrégation de Barletta ,
et je m’assure que les frères ne l’oublieront pas.
» Un cinquième frère, le perruquier Verdi, eut la vie sauve, mais
tous ses meubles furent fracassés.
« D’autres amis parvinrent à sortir de la ville ; mais le cordon était
tiré et Dieu seul pouvait délivrer ses enfants. — A la nuit tombante
un prêtre s’offrit à eux se donnant pour leur ami ; il eut avec eux
un entretien puis il disparut. — Il ne tarda pas à le voir revenir à
cheval accompagné d’une multitude de campagnards qui devaient
tomber sur nos frères. — Ceux-ci de prendre la fuite et de courir
se cacher qui de çà qui de là pour échapper au danger. Remercions
le Seigneur de ce que la nuit vint les dérober à ces Sarrasins, qui passèrent sans les voir à côté de quatre de nos amis , blottis sous un
arbre. — A trois ou quatre heures de la nuit chacun put rentrer sain
et sauf dans la ville....
» Des trois évangéliques mis à mort un seul était communiant. —
Un jeune homme pris pour un protestant fut tué à coup de pierres,
et son corps traîné par les rues. De ceux qui criaient : vive la sainte
Foi, il y en eut neuf de tués et plusieurs de blessés. — Pour avoir
une certaine ressemblance avec moi , le Délégué reçut un coup de
poignard dont il pensa mourir. Plus graves encore furent les blessures
que remporta un de ses gardes, — notre frère en Jésus-Christ. Bien
plus : le Sous-Préfet lui même , s’il voulut échapper à la fureur du
peuple qui s’était porté à la Sous-Préfecture où il croyait me trouver
moi-même, dut se réfugier sur une terrasse. Les portes furent enfoncées
et le Sous-Préfet atteint d’une tuile à la tête ».
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L’auteur de la lettre fait ici, en passant, le compte de l’argent qui
lui fut volé à lui-même par ces fanatiques, — puis il continue:
« Les premières arrestations furent celles de trois prêtres et d’un
capucin ; — Le lendemain, mardi, vers cinq heures du soir on put
compter jusqu’à soixante douze personnes que l’on emmenait du
château militaire aux prisons de Trani. — Le mercredi 21 mars plus
de quarante nouvelles arrestations, entr’autres celle d’un riche monsieur
f gran signorej , qui avait la noie des familles à sacrifier à la fureur
du peuple. La dite note ne contenait pas moins de 72 familles (je dis
familles et non personnes ). Chez un chanoine on trouva des effets
appartenants à mon maître. Etant dans le château, je pus voir de
mes yeux tout ce monde, comme aussi la plupart d’entr’eux me virent
dans la cour , la pipe à la houche.
Un monsieur de Barletta , — notre frère en J. C. — avait à peine
appris mon arrivée au château, que déjà il me venait voir., et m’ayant
trouvé sans chapeau , il me donna 20 francs pour m’en acheter un ,
ainsi que telle autre chose dont j’aurais pu avoir besoin. Quant à la
nourriture , ih le Commandant Joseph Riobatti prit soin de moi *ni
plus ni moins que si j’avais 'été son propre enfant, au point qu’il
s’inquiétait de voir que je ne mangeais pas. — Qu’il me soit permis
de le remercier pour son bon cœur —
Le 23 mars, — vendredi, comme le Commandant venait de rentrer
au château , il me dit ; si vous voulez partir ce matin, le Sous-Préfet
m’a donné 50 francs avec une feuille de route. — J’avais alors auprès
de moi Mr A. Passaro et d’autres frères encore. — Quand je me fus
décidé à partir , M"' Passaro me donna le bras, et nous quittâmes le
château pour nous rendre au chemin de fer par les rues les plus
centrales. Je me vis un moment entouré de plus de cinquante de
nos frères. Les larmes coulaient de tous les yeux. L’artisan quittait
son ouvrage pour voir passer la victime désignée.
Chacun me saluait, tant le riche que le pauvre ; des personnes
auxquelles je n’avais jamais parlé , venaient m’embrasser. A la gare
nous trouvâmes un grand nombre de chers amis : je profitai de l’occasion pour adresser aux frères deux mots sur la nécessité de tout pardonner , ce qui produisit une bonne impression, même sur ceux qui
n’étaient pas des nôtres. La locomotive nous emportait déjà que tous les
chapeaux s’agitaient encore pour me saluer. On vit même des femmes
me souhaiter le bon voyage. — Je laisse au lecteur le soin de se représenter celte scène émouvante.
Le sang de nos frères est le triomphe de l’Evangile, et le feu qu’on
vient d’allumer à Barletta ne s’éteindra pas de si tôt. — Il n’y a
qu’une voix pour demander un temple , et au lieu d’un prédicateur,
c’est deux qu’on en veut à présent. — Dieu a un grand peuple dans
ces provinces méridionales, et il serait fort à souhaiter que nos amis
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voulussent penser un peu à cette population, dussent-ils môme pour
cela prendre aux grandes villes quelques uns des Evangélistes qu’elles
ont de trop. —
Votre ajféctionné frère en J. C.
Gaetano Giannini.
AVIS.
Nous sommes invités à reproduire la Circulaire que voici, adressée aux
Chrétiens Evangéliques par le Comité Evangélique Central en faveur
des victimes de Barletta.
Bien aimés frères en Jésus-Christ, notre unique Sauveur,
Ouel est le chrétien évangélique qui n’ait pas été profondément
ému à l’ouïe des récents massacres de Barletta ? Quel est l’homme
de cœur qui n’ait pas jeté un cri d’indignation en apprenant une si
barbare intolérance ? il ne peut y avoir , nous en sommes certains ,
ni église , ni chrétien évangélique qui n’ait fait monter sa prière au
trône de la grâce en faveur de ces frères persécutés, et n’ait demandé
à Dieu de pardonner à leurs persécuteurs. Quelques chrétiens évangéliques ont déjà fait parvenir des secours á ces frères dans l’alïliction;
beaucoup d’autres seront certainement envoyés.
Mais des assistances isolées ne pourraient pas atteindre parfaitement
le but ; et il pourrait facilement arriver que tel fût secouru au delà
du besoin , tandis que tel autre n’obtiendrait pas l’aide nécessaire.
Il pourrait arriver aussi que plusieurs qui auraient le désir de donner
ne le fissent point, ne sachant à qui envoyer leurs offrandes. Pour
parer à tous ces inconvénients on a pensé de constituer à Florence
un Comité central composé de chrétiens évangéliques, appartenant à
différentes dénominations chrétiennes et â diverses nationalités, lequel
sera chargé;
lo De recueillir les offrandes de tous ceux qui, évangéliques ou
non évangéliques, voudront contribuer à soulager les misères des
victimes de Barletta.
2o De chercher à obtenir que le Gouvernement bonifie les pertes
matérielles qu’ont subies les victimes de Barletta à cause des évangéliques.
3« De secourir tout d’abord les domestiques de la foi à Barletta ; de
pourvoir aux nécessités des veuves et des orphelins de ceux qui ont
été massacrés et de réparer les dommages matériels essuyés par les
évangéliques.
4® Dans le cas où le Gouvernement ne bonifierait ni tout ni partie
des pertes matérielles subies par les non évangéliques , de les indemniser par le produit des collectes.
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5® D’acheter ou de construire si possible un édifice modeste et
décent pour la continuation de l’œuvre de l’évangélisation.
Aujourd’hui, 12 avril 1866, les soussignés se sont réunis au nom
du Seigneur et se sont constitués en Comité sc chargeant de remplir
le mandat ci-dessus énoncé : ils espèrent qu’avec l’aide de Dieu ils
pourront le faire.
C’est donc au nom de notre Seigneur Jésus-Christ et de la charité
chétienne, que les soussignés s’adressent à tous leurs frères de quelque
nationalité qu’ils soient ou à quelque dénomination qu’ils appartiennent
et leur demandent l’obole de la charité chrétienne en faveur des
persécutés de Barletta.
Les soussignés prient les rédacteurs des journaux évangéliques de
reproduire cette circulaire , de recueillir les dons qui pourront leur
être offerts pour cet objet et de les envoyer à Florence à Mr Angelo
Guarducci Directeur de la banque Anglo-Italienne , ou à tout autre
membre du Comité.
Les listes des donateurs paraîtronCchaque semaine dans l’Eco della Verità ; le même journal publiera aussi toutes les délibérations du Comité.
Les Membres du Comité : Prof. J. P. Revel D. D. Président. — M"' Angelo
Guarducci , Dir.*' de la Banque Anglo-Italienne. — C. Webb Smith Esq.
— Rév. J. R. Mc. Dougall, Ministre de l’Eglise Ecossaise. — Rév. B.
Gualtieri. — M'' Salvatore Ferretti. — M'' Augier. — Rév. James
Franel, pasteur de l’Eglise Suisse. — Rév. G. Arpia. — Rév. Prof. P.
Geymonat. — Alexander Rankin Esq. — P. Brown Esq. — Rév. Louis
Desanctis d. d. Secrétaire.
Membres correspondants: Rév. Robert W. Stewart D. D. , Pasteur de
l’Eglise Ecossaise de Livourne. — Rév. S. Descombaz, Pasteur et Président de l’Alliance évangélique à Lyon. — Rev. Giov. Gregori Ministre
évangélique à Naples. — Rév. Simpson Iîay , Ministre évangélique a
Paierme. Mr H. Jorand , Négociant à Gênes. —Rév. J. P. Meille Pasteur à Turin. —Rév. P. Lantaret, Modérateur de la V. Table ’Vaudoise,
Pasteur au Pomaret. — M'' Hull , membre du Comité de Nice. —
Rév. H. PiGGOTT , Ministre évangélique à Milan.
Pignerol , J Chiantore Impr.
H. Jahier Gérant.
CONDITIONS DE L’ABONNEMENT.
L’ECHO DES VALLÉES paraît chaque mois.-----Prix d'abonnement annuel
payable en souscrivant : Pour l'intérieur , rendu franc de port fr. 2. 50 ; pour
l’étranger, les frais de poste en sus.
On s abonne = à Torrb-Pellicb , chez le Gérant Mr. H. Jahier Relieur
Libraire. = A Pignerol , chez Mr. J. Chiantore Imprimeur Libraire. = A
Turin , chez Mr. J. Js. Tron Libraire , pqrtici della Fiera , nun;- 25. = A
Florence à la Librairie Evangélique, rue Panzani.
Le prix des Insertions est de 50 cent, la ligne ; le prix des Annonces est
de 16 cent, la ligne.
Pour tout ce qui concerne l’administration et la rédaction , s’adresser
franco au Gérant.