1
.'I
Cümpio-courani avec la Poste
PKÏX D’ABONNKMBNT PAR AN
Italie , . * Fr.
Etranger , . . i
Allemagne, Autriche-Hongrie,
Belgique, Brésil, Danemark,
Egypte, Hollande, Suède,
Suisse , par abonnement
postal, selon l'Acco?’ii de
Vienne Fr.
On s’abonne :
Au bureau d’AdmiDistralion;
Ghea MM. les Pasteurs : et à
riinp. Alpina à Torre Pellice.
ryahonnement se paye d’avance
ANNÉE XX XU. N. 51.
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le tirage, 10 centimes chacun.
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de ligne pouç 1 fois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessur,
S’adresser pour la Bédactlon et
pour V Administration A M.
Jean Jalla, prof., Torre Péfitce.
Tout changement d’adresse coûte
15 centimes, sauf ceux du commencement^ de Tannée._____
L
HO
J)ES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
'DuamoBcifestémoins. Aot.l.B. SuîTant la vérité avae la eharitd.Eph. IV, 15. Qaetod tegae Yieuua.
N O m Iti ni ■■ r,
Noël Criid'nlarme — La Pomaré — Dans
le monde littéraire — Rectifleation —
Informations — Hevue^: Politique —
Avis.
iilL
Luc I 78-79.
« Le peuple qui marchait (¿ans les
ténèbres vit une grande lumière; sur
ceux qui habitaient le pays de l’ombre de la mort une lumière resplendit». jWns'i parlait, plus de 700
ans avant Jésus-Glirist, le prophète
Esaïe; sept siècles pins tard, l’écho
de cetle promesse se fait entendre
de nouveau dans le cantirjue inspiré
du vieillard Zacharie, le père de
Jean Baptiste. Il exalte ces tendres
compassions par lesquelles Dieu a
visité son peuple ainsi que le soleil
levant, l’Orient d'e>i haut, pour
éclairer ceux qui sont d.ans les ténèbres et âjins l’ombre de la mort,
afin de diriger nos pas dans le
chemin de la paix.
Les tendres compassions, de Dieu
se manifestent non seulement par
le fait qu’il nous a visités, mais aussi
par la manière dont il l’a fait. Il
nous a visités comme l’aurore, ou
le lever du soleil. Il n’est pas venu
avec un appareil majestueux, effrayant, éblouissant, mais comme la
douce lumière de l’Orient qui inonde
petit à petit le monde • de se.s clartés
croissantes. Ne reconnaissez-vous
pas dans ce fait la marque de la
plus délicate solliciutde?
11 est venu comme l’aube du jour
afin de ménager notre faiblesse.
Notre œil est ainsi fait qu’il a besoin
de s’habituer à la lumière pour pouvoir la supporter. Il est fait pour
la lumière et la lumière est faite
pour lui, mais il faut, pour ne pas
le blesser, que le passage de la nuit
au jour se fasse graduellement. Il
en est ainsi dans la. nature. D’abord
on voit apparaître à l’horizon une
lueur pâle et grise, les objets sortent pour ainsi dire un à un de
leur confusion, leurs contours se
dessinent, leurs couleurs se révèlent,
le ciel s’éclaire sur une étendue
toujours plus grande, il fait jour ;
alors seulement le soleil lance les
premiers rayons comme des flèches
d’or. Supposez que la pleine clarté
I du midi succédât brusquement à
l'obscurité de minuit. Nous serions
aveuglés et comme frappés d’étour-
2
- 402
dissement! C’est, ainsi que si Dieu
venait à briller soudain dans toute
sa splendeur au milieu des ténèbres
morales et spirituelles où vit l’homme, celui-ci en serait beaucoup plus
effrayé que réjoui. « N'ayez point
de peur», telle est la première parole
de l’ange aux bergers de Béthléhem
pendant la nuit de Noël et tous
les détails du récit de la Nativité
nous répètent: «N’ayez point de
peur ». Voyez, c’est l’aurore du soleil
de justice; quelle lumière douce et
bienfaisante émane de ce petit enfant
couché dans la creche d’une écurie!
Ah! ne craignez pas d’ouvrir vos
yeux malades, habitués à la plus
profonde obscurité; il n’y a rien là
qui puisse les blesser. « Tout ceci,
dit admirablement Spurgeon, me
parait être un merveilleux exemple
de la tendresse des compassions divines ».
Cette venue du Seigneur et de sa
lumière, si graduelle et pourtant si
infiniment riche, si bien appropriée
a notre état et en même temps si
efficace, cela ne vous remplit-il pas
le cœur de reconnaissance ? Il n’est
pas un petit oiseau qui ne se réjouisse du lever du soleil, Dieu a
voulu que ce di.sque immense se
levât avec tant de grâce que le
moindre passereau ne pût trembler
mais fît entendre avec confiance son
joyeux chant de louange. Pas une
petite fieur ne tremble parceque le
grand soleil se prépare à inonder
les cieux de sa clarté; Dieu a voulu
qu il parût de telle manière que la
moindre corolle de la moindre fleur
s ouvrît pour boire la lumière dorée
et ,en être vivifiée. Telle est aussi
pour nous la venue du Christ; oui...
pour le moindre et le plus faible
d entre nous. Ce n’est pas une bénédiction stupéfiante qui viendrait
nous écraser en quelque sorte de
son poids énorme; ce n’est pas une
révélation mystérieuse qui nous confond par sa profondeur, mais c’est
la simplicité, la douceur même; elle
n’en est pas moms grande mais plus
grande et plus sublime parce qu’elle
est si simple et si tendre. Bénissons
donc Dieu en ce jour de ce qu’il
daigne nous visiter et de ce que,
quand il nous visite, c’est comme
l’aurore ou «l’orient d’en haut».
Noël est aussi une aurore parce
que la naissance de Jésus marque
la fin de la nuit. Mais quoi! direzvous, la nuit de la condamnation
du péché et de la souffrance a-t-elle
vraiment disparu du monde? Non,
mais si VOU.S avez commencé à vivre de la vie nouvelle, de la vie de
la foi. Christ a mis fin à votre nuit,
a la nuit de votre indifférence, de
votre incrédulité, de votre superstition, de votre remords, de votre
condamnation, de votre désespoir
peut-être. Votre clarté n’est pas encore complète, vous ne jouissez pas
toujours de la vue claire de ce soleil de justice; le ciel peut se charger de sombres nuages mais il ne
cesse pas pour cela de faire jour;
la nuit appartient définitivement au
passé. Quand le soleil est levé il y
a souvent encore des gens qui dorment dans des chambres aux volets
bien clos, aux rideaux bien tirés;
pendant toute la journée il y a
même des cavernes dans la terre
et^ des caves sous les maisons où il
fait nuit; pendant leur vie entière
certain-s malheureux ne voient jamais le soleil parce qu’ils sont aveugles; vous-mêmes vous pouvez
d un moment à l’autre leur devenir
^mblabies en fermant vos paupières.
Hesiterez-vous, à cause de cela, à
joui't que le soleil s’est
leve? Non, évidemment pas. Réjouissez-vous donc en présence de Noël,
éclatez en chants de joie et de reconnaissance. Opposez à tous vos
doutes, à tous vos découragements,
a toutes vos craintes cette affirmaraalion triomphante de l’apôtre: La
véntable lumière luit déjà, (l Jean
R, oj.
H. A,
3
- 403 —
CRI D’ALARME
L’Echo n’a pas par-lé des événements tragiques qui se sont passés
à la Tour l’autre ilimanche. Si
nous croyons devoir les rappeler
aujourd’hui ce n’est pas pour réparer un oubli, ni pour combler
une lacune, mais pour attirer l'attention de toutes les personnes sérieuses sur le déploi'able état de
choses qui rend de tels événements
possibles.
Voici, en deux mots, le fait. Des
jeunes gens commettent des désordres dans une auberge. Les carabiniers interviennent. Us rencontrent
de la résistance d’abord, puis la
révolte. Il s’ensuit une lutte dans
laquelle un carabinier reçoit deujî
coups de couteau et un garde ou
sergent de la ville est grièvement
blessé. Le carabinier qui voit sa
vie en danger fait à son tour usage
des armes, et celui qui a provoqué
la révolte tombe frappé en pleine
poitrine par un coup de revolver.
Les personnages principaux de
ce drame lugubre n’étaient pas
des Vaudois, quoiqu’il y eût plus ■
d’uii Vaudois par là tout prés. Mais
nous nous ferions complètement illusion si nous rejetions sur la partie
non vaudoise de la population toute
la responsabilité de l’état de choses
qui est à la base de tout cela.
Que de tels faits soient la conséquence plus ou moins directe des
habitudes de cabaret qui entraînent
tant de gens, à la Tour plus qu’ai!
leurs, c’est ce qui ne saurait être
rais en doute par personne. Il est
tout aussi évident que les Vaudois
ne sont pas plus étrangers à ces
habitudes que les autres.
Comment pourrait-il en être autrement, avec tant de pièges qui
se dressent partout sous leurs pas?
Sans exagération, les auberges sont
à la Tour au moins cinq ou six
fois trop nombreuses. Non seulement
le centre en est rempli, mais il y
en a dans les plus petits faubourgs,
le long- des routes qui conduisent
aux communes voisines ; partout
où il y a des gens qui passent, il
y a dea auberges placées là comme
des sentinelles pour les arrêter au
passage et les presser d’entrer. Et
toutes trouvent des gens pour les
peupler et de l’argent pour les entretenir, je laisse à penser avec
quel avantage pour l’écouoraie, l’hygiène et la moralité.
Faites le compte de l’argent que
l’on dépense annuellement dans les
40 auberges, ou à peu prés, qui
existent à la Tour et dans les environs. Faites la part des besoins plus
ou moins réels, des dépenses plus
ou moins nécessaires de ceux qui,
retenus par leurs aliaires, sont obligés
de manger à l’auberge. Supposez
que vous deviez ainsi retrancher la
moitié de la somme totale (c’est
beaucoup trop,.mais n'importe). Vous
êtes-vous jamais demandé ce que
pourrait produire l’autre moitié qui
est gaspillée en pure perte, si elle
était employée dans des dépenses
utiles et productives?
Employer utilement l’argent que
l’on dépense à l’auberge? Mais c’est
substituer la prospérité à la misère.
Four l’un, c’est améliorer son champ
et le rendre plus productif; pour
l’autre, c’est se pourvoir d’instruments qui lui feront gagner davantage en lui permettant de fournir une
plus grande quantité de travail; ici,
c’est une bonne réparation à la maison, là ce sont les moyens nécessaires pour faire apprendre un bon
métier à un enfant; partout c’est
un livret de la caisse d’épargne contenant une réserve pour les mauvais
jours, qui viendront tôt ou tard.
Mais quelque important que soit
le côté économique de la question,
te côté moral l’est beaucoup plus;
et le danger est d’autant plus grave
que nous nous laissons abuser par un
préjugé ou plutôt bercer d’une illusion très répandue dans notre pays.
4
- 404 _
Quand on nous parle des dangers
de l’alcoolisme, nous pensons à rArigleterre, à la Norvège, à la Suisse
et peut-être à la l'rance. Mais l’Italie! Mais les Vallées! Les Italiens
sont sobres, et les Vaudois, on n’en
parle pas. Et nous noua persuadons
facilement que la question de l’alcoolisme ne noua regarde pas.
Si tout le mal élait dans l'ivrognerie abrutissante, ou tout au plus
dans l’habilute invétérée de boire
plus qu’il ne faut — même alors
nous ne pourrions pas dire que le
mal n’existe pas chez nous, bien
loin de là — mais notre sécurité
aurait cependant quelque raison d’être.
Mais le mal n’est pas seulement
dans cette ivrognerie repoussante
qui abrutit l’homme et ruine sa santé
en peu de temps. Il est dans les habitudes de cabaret qui se substituent à celles de la maison. L'a vie
saine et sainte de la famille fait
place à la vie de l’auberge avec tous
ses mauvais exemples et tous ses
dangers.
On commence par perdre le goût
de 1 épargne et de l’économie, et
Ion est conduit à perdre l’amour du
travail ; on s habitue aux conversations malséantes, et l’on perd la
délicatesse de la conscience, puis le
sentiment de sa dignité j le sens
moral s’émousse et les scrupules
s en vont. On commence par jouer
pour passer le temps, et l’on finit
par la passion du jeu, digne compagne de celle de la boisson. Et
comme cela coûte, on se procure de
1 argent oû Ion peut et comme on
peut, et l’on est sur la voie de toutes
les tentations. La perte du sens moral est accompagnée de celle des
allections les plus saintes-. Plus de
famille pour 1 habitue de l’auberge
Tandis que ses enfants souffrent et
que sa femme, en pleurant, travaille
au dessus de ses forces pour leur
ôter la faim, il dépense ses dernières
ressources pour satisfaire des babi-‘
ludes qui ne lui procurent plus mê
me de jouksance; mais <jui le tiennent lié comme des chaînes qu'il
ne pourra plus rompre, parce qu’il
a perdu toute énergie. Telle est
riiisloire d’une foule de maltieureux
qui n’ont . eu au commencement,
d’autre tort que de s’engager
sur
une pente qui devait fatalement les
conduire aux conséquences les plus
désastreuses.
^ Cette dégénération morale est suivie de près de la dégénération physique dont tant de personnes, parîioulièreraent à la Tour, portent sur
elles le.s signes très visibles; au point
qu’il y a tel. nom de famille qui est
presque devenu synonyme de dégénéré.
On le voit, il ne s’agit pas d’un
danger imaginaire. C’est une cause
réelle de décadence de boire population, et nous aurions grand tort de
ne pas nous en alarmer.
Mais faisons hardiment un pas de
plu.s. A côté de l’auberge et de ceux
qui la fréquentent, il y a le café,'
qui est l’auberge comme il faut, et
ses habitués, qui sont les buveurs
comme il faut, les joueurs comme
il faut — pas tous cependant. — Ils
ne sont pas tapageurs, ifs ne boivent
que modérément, et leur 'partie n’a
d autre enjeu que la bouleille qu’ils
vident ensemble. Ils sont corrects
dans leur mise, dans leur tenue et
dans leurs discours. Personnellement
nous n’avons rien à leur reprocher.
Et cependant ces habitudes là ne
valent rien. Pensez-y bien, et vous
nous donnerez raison.
Et d’abord vous auriez tort de ne
pas tenir compte de la raison économique, Cela ne vous coûte que
quelques centimes par jour, ditesvous. Fort bien. Mais savez-vous ce
que représentent dans l’année ces
quelques centimes par jour,plus ce
que vous pourriez gagner pendant,
ce temps en travaillant chez vous?
40 ou 50 centimes par jour d’épargné.s (c’est peu u’est-ce pas?) c’est .
uti peu^^d’aisanse à côté du nécessaire. C’est une jolie petite collec
. ►
5
- 405 —
tion de bons livres et de journaux
pour l’instruction de vos enfants;
c’est une cure de bains on un séjour à la montagne pour un membre de la famille qui en aurait besoin;
c’est un peu plus de confort dans
la maison et les moyens de faire un
peu plus de bien au dehors. Cette
raison ne vous porsuade-t-elle pas?
En voici une autre que vous comprendrez aisément si vous avez du
cœur.
Cultiver les habitudes d’auberge
ou de café, c’est sacrifier la vie de
famille, c’est tout à la fois négliger
le devoir le plus sacré et vous priver
des joies les plus pures qu’il nous
soit donné de goûter sur la terre.
Vos alîaires et les devoirs de la société vous laissent si peu de temps
à consacrer à vos enfants. Pourquoi
les priveriez-vous du bonheur de
vous avoir avec eux au moins ces
quelques heures de la soirée et du
dimanche où vous êtes libre? Quelle
influence pouvez-vous exercer sur
leur éducation si vous passez régulièrement ces heures hors de la
maison? Je ne parle pas de l’exemple que vous leur donnez qui
est peut-être plus mauvais que vous
ne le croyez
Il n’y a plus de respect, entendons-nous dire de tout côté; l’esprit
d’obéissance s’en va; nos enfants
ne nous écoutent i)as; ils ne nous
donnent pas de satisfaction. 11 en
est malheureusement ainsi dans
beaucoup de familles, et il serait
peut être injuste d’en faire remonter
toute la responsabilité aux parents.
Mais nous avons le devoir de faire
tout ce qui dépend de nous pour
donner à nos enfants une éducation
soignée. Si nous ne le faisons pas
nous sommes coupables, e t nous ne
devons nous plaindre que de nousmêmes s’ils nous causent du chagrin. Or est-il possible de leur donner
une bonne éducation, d’exercer sur
eux une influence suivie, si nous
ne vivons avec eux autant que nos
occupations le permettent ? 'Nous
ne le pensons pas. Aussi nous ne
croyons pas être dans l’erreur en
affirmant que le nombre des enfants
qui tournent mal serait encore plus
grand si nous n’avions, grâce à
Dieu, de braves mères de famille
qui par leur dévouement suppléent
autant que cela est possible à ce
qui manque du côté de leurs maris,
et font à elles seules ce qui devrait
être l’œuvre de tous les deux.
Conclusion: Lais.sez la vie d’auberge, laissez les habitudes de café,
et i-evenez à la vie de famille. Vous
vous en trouverez bien. Vos enfants
en seront plus heureux, leur éducation en sera plus soignée; votre
femme vous en sera infiniment reconnaissante et vous en aimera davantage, et votre intérieur y gagnera sous tous les rapports.
Nous aurions fini si nous ne pensions qu’à ceux qui liront cet article ou l’entendront lire. Mais c’est
le très petit nombre. Que feronsnous pour ces centaines de jeunes
gens et d’hommes plus âgés auxquels nous ne pouvons faire parvenir nos appels ni par la parole ni
par la plume, et qui sont cependant
ceux qui auraient le plus besoin
d’être arrêtés sur la pente fatale?
Voilà la question qui se pose et s’impose à tous ceux qui aiment notre
peuple, pasteurs, évangélistes, membres des unions chrétiennes, aux
personnes sérieuses de toutes les
conditions. Nous espérons qu’on
nous aidera à chercher une réponse,
N. T.
LE POMARE
C’est ainsi, et non Pomaret, que
le prononce le patois, précieux auxiliaire dans la recherche des étymologies, en tant qu’il prononce
toutes les lettres qui doivent être
écrites. Ce nom signifie en eiîet:
lieu planté de pommiers et corres-
6
- 406
pond aux nombreux noms français
en ê et ée, et üaliens en eio,e/a, indiquant le genre de végétation dont
une localité est revêtue. Tels Sapée,
Rourée, Mélézée, Pinée, Nouvaré,
ée, Verné, Bessé, ée, Albarée, Gialagnaré, etc.; Pineta, Oliveto, Roverelo, Saliceto.
Il est donc évident que la vraie
orthographe du nom du quartier de
la commune de Pérouse, érigé en
commune séparée il y a 2 siècles,
est Pomaré en français, Pomareto
en ilalien, et que Pomarei et Pomarelto sont erronés, lors même
qu’on les trouve écrits ainsi dans des
documents du siècle dernier ou dans
les papiers olTiciels du Gouvernement.
D’ailleurs, la carte de Valére Gros,
composée en 1640, écrit Pomaré, les
députés au synode de 4695 viennent
du Pomaré (v. mandats aux archives de la Tableles livres du consistoire portent aussi en 1705 l’orthographe Pomaré.
, Ces preuves pourraient êtrè multipliées, si cela était nécessaire. Telles
sont les raisons pour lesquelles nous
avions depuis assez longtemps adopté là vraie forme de ce nom.
Quoique nous les eussions exposées
au pasteur actuel de la paroisse en
question, il n’a pas cru devoir s’y
rendre et a au contraire provoqué la
démarche officielle que nous participons à nos lecteurs.
Pomarat, ifi Dicembre i897.
M. le professeur Jean Jalla
Rédacteur de VEcho des Vallées
Torre PelHce.
'Cher Monsieur,
Le Consistoire de Pomaret m’a chargé de
vous prier de ne point modifier l’orthographe du nom de cette paroisse, qui est
Pomaret en. français et Pomat'ettoen italien et non pas Pomaré.
Nous ne saurions reconnaître à aucun
particulier, fùt-il le plus érudit professeur,
le droit de changer le nom, ou Ja manière
d’ecrire le nom, d’autrui, surtout quand il
s agit d’un nom s’appliquant à une collec
tivité civile et religieuse et devant avoir
des effets légaux.
Agréez, cher Monsieur, nos salutations
chrétiennes. ,
Pour le CoiLSistoire
J. Weitzecker, pasteur,
Président.
Ainsi il nous serait défendu d’observer que Praly, Bohy n’onl aucune raison d’être; il serait permis
(le forger des noms comme Gharhonier, Galvino (ce (|ue nous ne contestons pas) et il ne serait pas permis de corriger une erreur invétérée,
sans encourir les prohibitions d’un
consistoire? Heureusement que les
autorités communales et le gouvernement sont moins rigides, sans quoi,
gare à nous !
Bien qu’il s’agisse ici d’une réforme dans les noms propres qui devrait se faire sur une vaste échelle
dans nos Vallées, et bien que nous ne
reconnaissions à personne le droit de
nous contraindre dans ces questions,
nous ne voulons pas nous mettre en
campagne'pour si peu de chose. Nous
emploierons donc la forme erronée de
Pomaret, sauf àécrire Pomaré quand
la mention que nous en ferons aura
une portée historique.
En attendant, qui sait si le jour
ne viendra pas où les Poumarins
(que ne puis-je y insérer un t!)
—- pour rendre hommage à leurs ancêtres à qui il a plû de nommer ainsi
i’agréahle séjour qu’ils ont cultivé
et défendu pour le leur transmettre
— adresseront aux autorités compétentes la demande officielle de
pouvoir rétablir le beau nom du Pomaré?
Dant fructus lapides!
Dans le inonde littériiire.
Le fameux romancier français, Alphonse Daudet, est mort à Paris le
46 c. Les plus connus de ses ouvrages sont le Nabab, les Rois en
exil, Sapho, Tnrtarin, les Lettres de
mon moulin, [’Evangéliste, etc. Sa
■ l
7
407
femme, son fils et son frère ont
aussi acquis une cei taine réputation
dans la républi(|ue des lettres. Daudet était né à Nîmes en 1840.
RECTIFICATION.
Ravamesa pour Ravanu.sa n’est
pas une des plus grosses coquilles
que l’on ait vues dans les journaux ;
du reste votre prote en est innocent,
et nous aussi puisque nous n’avons
fait que la prendre textuellement de la
lettre de M' Bulla telle que la donne
le Bollettino.
Ce n’est alors pas exact que de
dire dans YEcho des Vallées que la
lettre de M’’ Buffa disait simplement
«un canonico tamburino e sacrestano D du moment que le Bollettino,
page 285, contient ce qui suit: «Tentò
» anche disturbarci nelle nostre le» zioni facendo passare e ripassare
»parecchie volte dinnanzi al nostro
» edificio scolastico uu tamburino
» sacrestano e compagnia a far ru» more col rullo del tamburo ».
Nous n’étions donc pas si loin de
la vérité en disant dans l’Echo des
Vallées: « Ils ont fait promener de» vaut nos fenêtres le sacristain qui
» frappait un tambour d’une façon
» enragée ».
E. B.
INFORMATIONS.
[..es députations provinciales de
Turin et de Goni ont fixé la clôture
de la chasse au 1 janvier 1898.
— Pour lus conscrits de 1878 il
n’existera pas de 2® catégorie.
— La junte provinciale a émis
un préavis favorable au consorzio
esattoriale de S. Second pour 18981902.
— Le conseil sanitaire provincial
s’est déclaré favorable à ¡’approbation d’une école à construire à Prarustin.
— À l’occasion des fêtes les billets d’aller et retour seront valables
du 23 au 27 décembre, et du 31
décembre au 3 janvier.
— La brigade d’infanterie Pignerol (13® et 14® régiment) est transférée de Turin à Palerme etTra|tani.
Elle est remplacée à Turin par la
brigade Corne (23’ et 24*) provenant
de Pise et Spezia.
Ileviie Politique
La Chambre a tenu lundi sa première séance après la constitution
du nouveau ministère; une vraie
séance de bataille. L’union de Rudini
et de Zanardelli dans le cabinet a
rencontré une vive opposition dans
toutes les parties de la Chambre,
la droite conservatrice reprochant à
Rudini de trop tourner à gauche,
la gauche reprochant à Zanardelli
de trop appuyer à droite et l’extrême
gauche refusant sa confiance à ce
ministère comme à l’autre et à ceux
qui l’ont précédé. Ce qui est curieux
c’est que tout le monde rend hommage à la haute valeur de ces deux
personnages, mais on ne veut, pas
les voir ensemble, parce qu’on prétend que leurs idées ne peuvent
pas s’accorder. On se plaint qu’il n’y
ait plus dans notre Chambre cea
partis bien dessinés que l’on juge
nécessaires au fonctionnement régulier'du système parlementaire, et
l’on en veut à ces deux hommes
d’empêcher par leur union la reconstitution de ces partis. Aussi
tous les chefs de groupes, Colombo,
Sonnino, Griolitti, Cavallotti, Fortis,
Turati etc. se »sont prononcés contre
le Ministère.
Après une discussion, assez calme
du reste, à laquelle ont pris part,
outre les députés sus-mentionnés,
plusieurs autr es des plus marquants,
on a passé à la votation par appel
nominal sur un ordre dujour de l’hon
8
— 408 —
Colombo, fiinsi conçu; « ÎjU Gbambre,
jugeant (jue la iiianière dont le IVlinistère a été constitué lui rend difticile de concréler et de développer
un programme organique de gouvernement, passe à l’ordre du jour ».
Sur 394 votants, 184 ont répondu
oui et 200 non; 10 se sont abstenus.
I..e Ministère est donc sorti victorieux de cette première grande bataille, mais avec une si faible majorité qu’on se demande s’il pourra
vivre. Ses adversaires le déclarent
battu et condamné. On assure cependant qu'il ne .se démettra pas,
espérant se fortifier dans la suite.
Parmi ceux qui ont voté contre il
y avait la grande majorité de la députation piémontaise; dans le nombre MM. Soulier, Facta et Marsengoüastia.
Nous sommes tout-à-.fait incompétent pour juger s’il y a plus de
raison du côté des 184 qui ont voté
contre le Ministère ou des 200 qui
ont voté pour lui. Ce que nous déplorons c’est l’état de fractionnement
de la Chambre qui fait qu’aucun
ministère ne peut compter sur une
majorité durable. 11 y a une quantité de groupes qui peuvent se trouver
momenlanément unis quand il s’agit
de renverser un ministère, mais il
n’y a pas un parti assez fort pour
tenir le pouvoir le temps nécessaire pour développer un programme. Si le cabinet actuel se démet
qui en recueillera la succession?
Quel groupe est assez fort pour devenir majorité? Il nous semble que
c’est suriout à l’opposition que l’on
devrait reprocher de manquer de
cohésion.
Après cette séance et celle de
mardi la Chambre a pris ses vacances et s’est ajourrfée au 25 janvier.
Le sénateur G. Alfieri di Sostegno
est mort.
par le Parlement d’Athènes et ratilié par le Sultan.
Le traité de paix conclu entre la
Grèce et la Turquie a été approuvé
A.'V'XS
I.es alionnés au Chrétien Evangélique recevronl,' dès janvier pi'Ochain et aux mêmes conditions, «Lrt
Liberté Chrétienne y>, dont un prospectus leur a été adressé par me.s
soins, à moins d’avis contraire de
leur part. — Je me permets de faire
observer que nous comptons tout
juste le nombre d’abonnés nécessaire pour jouir du prix de faveur,
en sorte que si un seul des souscripleurs se retirait, l’avantage qui
nous est olïért serait perdu.
Il reste encore quelques centaines
de circulaires sur l’Observation du
dimanche, que nous mettons à la
disposition des consistoires. 11 sera
répondu aux demandes qui me parviendront avant la fin du mois, dans
la proportion des exemplaires disponibfes.
Torre Pellice, le 21 Décembre 1897.
J.-P. Pons.
Brochure de IVoël.
L’Edit de Nantes et ses précurseurs ou Deux Fêtes de Noël au
XVr Siècle, par G. Appia.
Paris, Rue des S. Pères 33. —
25 cent, l’exemplaire, forte réduclion
au cent.
IIIVE JEUNE VAUDOISE
(26 ans) bien recommandée désire
se placer én qualité de bonne ou
femme de chambre dans une famille chrélienne.
S’adresser au Bureau du Journal.
J. P. Malan, Gérant
•iî
Torre Pellice — Imprimerie Alpina.