1
Année Dixième.
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie . . . . li. 3
.Tous les pa.Y8 <le rUnion
da poste ... * 6
^Amérique ...» 9
On s’sbonne :
Pour l'Intérienv. ofi«2!
pasteurs et les libraires
Ion
de
Tórre Pellioa,
Pour WEixiérifAiTHn Bureau d'Admioiscration.
N. 26.
27 Juin 1884
Un ou plusieurs numéros séparés, demandés avant le tirage Ì0 cent, chacun.
Annonces; 25 centimes par ligne,
Les envois d'afgenl se font par
lettre recorYiYg.andée ou par
mandali sur le Bureau de Pa*
rosa Argentina.
Pour la RÉDACTION s’adresser
ainsi: A U Dirocuon du Témoin,
Pomaretto TPinerolo) Italie,
l'our l'ADMlNISTRATION adres*
ser ainsi; A rAdininistratidn du
Témoin, Pomaretto (pinerolo)
Italie.
J
ËCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vejjiiredi
Vous mf ser«î témoins. Acrns 1..S, .Suivant la vétrité avec U charité. Ei-h iv, Ih
I..ÎO IV» mal re.
27 Juin. — Pas une gouUe de plus. l —
Chez-Iai.-M avec lui. — Correspondance. —
Clara Revel, — Variélos. — Revue folitiqm.
— Annonces; ,,
ST JUIIV
«Et leurs œuvres les suivent». Apoc.
XIV, 13.
Que les rachetés de Jésus-Christ
lesquels, après avoir combattu le
bon combat et achevé leur course,
meurent au Seigneur, c’est-à-dire,
dans l’union avec lui, se reposent
de leurs travaux , c'est l’espérance
qui les soutient et réjouit leurs
cœurs dans les jours mauvais,
surtout à l'heure du délogement.
Lorsque les ouvriers- out achevé
leur journée , le Maître les rappelle, les fait asseoir à table et les
rassasie des biens de sa maison;
— ce n’est que justice; ils s'y
attendent avéc confiance lorsqu’ils
servent un maître juste et bon. —
Comment n’en serait-il pas ainsi
pour les serviteurs du meilleur
des maîtres? Mais lorsqu’il s’agit,
comme dans le passage noté cidessus, de l’entrée dans la maison
du Père céleste et de la possession
de l’éternelld'félicité , n’itt-il pAs
à craindre que cette mention des
œuvres qui accompagnent le racheté ne donne lieu de croire
qu’après tout, les bpnnes œuvres
ont pour la possession parfaite
du salut une importance autre et
bien plus grande que celle que
leur attribuent les chrétiens évangéliques? — Il nous souvient d’avoir enteudii opposer à l’affirmation de Paul : que nous ne sommes
pas sauvés par nos cœurs , outre
celle de Jacques , que nous le sommes par les œuvres et non par la
foi seule, celle■ de l’Apopalypad:
que les œuvres sifweni dans le'repos ceux qui meurent au Seigneur,
Ce dernier argument est sans
valeur pour infirmer la doctrine
royale du salut par grâce par la
foi. il^Qur qu’il en fût autrement,
il faudrait que les œuvres du
2
fjr
.202.
chrétien, entrant dans son repos,
l’y précédassent au lieu de l'y
suivre.'Jacob désirant ardemment
appaiser la colère cî'Esaü, qui
vient à sa rencontre, avec trois
cents hommes armés , se fait précéder par un présent considérable.
Il recourt au même moyen pour
se rendre favorable le gouverneur
d’ Blgypte qui avait traité avec
rudesse ses % venus pour acheter
du blé. — C’est yne pratique en
usage dans tous les pays et chez
tous les peuples; les bons ne se
font aucun scrupule d’y avoir recours lorsqu'il est question d'obtenir ce qu’ils regardent comme
.légitime; les mauvais en abusent
pour satisfaire leurs passions. —
Mais la porte du Ciel ne s’ouvre
pas pour y laisser entrer des présents d’aucune sorte, ni celui qui
s'èn :^rait précéder pour y être
admis. — Nous n’avons rien apporté dans le monde et il est
évident que nous n’en pouvons
rien emporter, qui nous appartienne et qui soit digne de Dieu.
La grâce d’avoir cru, le sceau
du St. Esprit, la joyeuse assurance
de posséder l’héritage des saints
dans la lumière, tout cela vient
de Dieu et nous n’avons aucun
mérite de l’avoir accepté. — Même
en pouvant dire avec St. Paul que
la grâce de Dieu envers nous n’a
'pas été vaine, nous n'aurons pas
la présomption d’offrirau Seigneur^
comme prix de notré* admission
dan.s le Ciel, ce que sa grâce aura
opéré en nous et par nous.
Mais alors que veut dire cette expression: leurs œuvres les suivent?
Tout simplement ce qu’elle dit. Le
chrétien ne se fait pas précéder, *ni accompagner par les œuvres
que Dieu avait préparées afin qu’il^
marchât en elle.s. — Même il ne
s’en fait pas suivre. Il les a si
bien oubliées, qu’il sera tout
émerveillé lorsque son Sauveur
les lui rappellera. Quand est-ce,
lui dira-t-il, que je t’ai vu avoir
faim et que je t’ai donné à manger?
etc. — Les hommes pourront bien
rendre un bon témoignage à tel
de leurs semblables, dire, par ,
exemple, comme les Juifs de Capernauni du centeuier romain:
il aime notre nation et nous a
bâti la Synagogue ; ou comme les
femmes de Joppe disaient à Pierre
combien Dorcas avait fait de robes
pour les pauvres. — Mais jamais
un chrétien, en face delà mort,
n’a raconté avec complaisance ce
qu’il a fait pour le Seigneur. Son
bonlieur sera de rappeler avec
adoration ce que le Seigneur a
fait pour lui.
Pas une goutte de plus!,
Daniel étail devenu un ivrogne consommé. La bouleille avait acquis sur
lui un tel ascendant qu’il était malheureux et intraitable lorsqu’il n’avail
pas les moyens de satisfaire sa passion, Sa femme avait déjà beaucoup
.souffert à cause de lui, et ne pouvant
plus y tenir , elle était retournée avec
ses petits enfants sous le toit paternel. Toute sa fortune avait fini à
l’auberge, et il traînait maintenant
une pénible existence en rendant quelques services à un voisin qui l’avait
connu dès son enfance et qui espérait
encore le voir se réhabiliter.
L’aubergiste lui a.vait donné à boire
aussi longtemps que l’argent tombait
sur son comptoir; mais Daniel étant
3
----803
maintenant réduit à la plus grande
misère, personne ne lui faisait plus
crédit et il se voyait mis de côté
comme un citron dont on a exprimé
tout le jus.
Un soir, par un beau clair de lune,
le malheureux Daniel rodait avec sa
soif d’ivrogne autour de l’auberge;
il se hasarda même d’entrer en suppliant l’aubergiste de lui faire crédit
au moins pour un verre de vin. _
~ Pas une goutte de plus, Daniel,
répartit l’aubergiste d’un ton sec et
résolu.
Après un moment d’hésitation, le
malheureux buveur s’en alla tout
triste, et prenant le premier chemin
qu’il trouva devant lui, il s’achemina
lentement en roulant dans son esprit
de très pénibles réflexions.
— Pas une goutte de plus, Daniel!
se disait-il en lui même. Oui, parce
que je n’ai plus d’argent à lui apporter. 1! a tout avalé, ce mangeur de
fortunes, ce faiseur d’ivrognes, même
les souliers que ma femme avait au
moyen de ses épargnes achetés pour
notre petite Jeanne........ Eh bien,
¡’accepte! pas une goutte de plus!
J’avais jadis de beaux et bons habits,
et je n*ai plus que des haillons pour
me couvrir le corps. Pas une goutte
de plus à l’auberge jusqu’à ce que
j’aie de’nouveau des vêternents aussi
bons que ceux que j’avais lorsque
nous nous sommes mariés Marie et
moi.
.l’avais une montre; elle est aussi
partie, pas une goutte de plus, Daniel,
jusqu’à ce que tu aies une montre
aussi belle que celle <jue lu as mise
en gâge chez-l’aubergiste.
J’avais cinq belles vaches dans mon
écurie, elles fournissaient en abondance du lait, du beurre et du fromage pour l’usage de la famille et
pour le marché, d’où je rapportais
avec l’argent touché bien des choses
utiles à la maison.
Ce fai.seur d’ivrognes a aussi mangé
mes vaches; mais allez, je ne boitai
pas une goutte de plus à l’auberge,
aussi longtemps que je li’aurai pas
en ma possession cinq vaches aussi
belles que celles que j’avais. Et après
cela je me garderai des auberges et
des aubergîs'tes comme l’on se garde
du feu qui voms dévore.
El ces vieilles poches qui sont rnainlenant toutes trouées, elles étaient
autrefois bien garnies de pièces blanches et jaunes. Pas une goutte de
plus, Daniel, avant que lu n’aies de
nouveau la bourse garnie. Et alors
je la donnerai à garder à ma femme,
et non pas à ce gros escroc qui s’est
engraissé à mes dépens.
En faisant ces réflexions qui auraient eu tout autant de valeur il y a
dix ans, Daniel était arrivé près de
la ferme qui lui avait appai’lenu jadis.
11 s’appuya sur la cloison et rêva
longtemps en silence.
— Autrefois, reprit-il à dire à part
lui, celte maison m’appartenait, ces
champs aussi, ainsi que ces prés fertiles et cette vaste forêt. C’est ici que
je suis né, et que mon père et ma
mère sont morts, cette mère dont
j’ai fait descendre les cheveux blancs
avec douleur au sépulcre........ C’est
ici que j’ai conduit ma jeune épouse
et que j’ai passé avec elle les plus
belles années de ma vie...... jusqu’à
ce que ce misérable est venu ouvrir
son auberge ici près. Et maintenant
tout cela est à lui, la maison, les
champs, et tout ce que nous possédions. Oh! le fou que j’ai étél
C’est dans cette chambre au midi
que ma petite Jeanne est née, et c’est
la que je l’ai entendue pour la première fois m’appeler papa. Oh comme
elle était triste, la chère enfant, le
jour où elle me vit prendre ses bottines neuves que j’apportai à l’aubergiste pour obtenir de quoi boire. Je
vois encore ses beaux yeux remplis
de larmes , quand elle me disait de sa
petite voix déjà tremblante à cause
de la maladie dont elle était a*tleinte:
— Oh papa î Ne va plus à l’auberge !
ne frappe plus maman] Oh papa reste
avec nous!
Je vois encore la chèrë enfant, sa
figure pâle, amaigrie et défaite; .mais
elle ne peut plus retourner vel's moi.
Elle est morte faute de soins, et j’ai
sur la conscience ce départ prématuré.
Ohl si je l’avais soignée!....
4
-.201 ■
Et ma chère femme? Oh ! que je me
suis conduit vilainement envers elle,
' qui est si douce et si bonne! J’ai
honte de moi même et de mes actions.
Je comprends que ses parents, qui
l’aiment mieux que je n’ai su le faire,
depuis l’ouverture de cette maudite
gargolte, n’ayent plus voulu la laisser
avec moi, et qu’ils ne me permeltent
pas d’aller chez eux pour vivre avec
elle. Mais tu n’auras pas une goulle
de plus, Daniel, jusqu’à ce que ma
bien aimée Marie et les enfants quinous restent soient réunis avec moi
ne formant qu’une heureuse famille.
Oh Seigneur, aide moi dans l’accomplissement de ce devoir sacré!
(La fin prochainement).
Chez-lui... avec lui
Si quelqu’un entend ma voix et
■m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui,
et je sotiperai avec lui et lui avec moi.
Que ces paroles nous rendent bien
compte de la nature et des privilèges
de la véritable foi 1 Une âme croyante,
c’est une âme qui demeure avec Jésus
dans une relation vivante et constante,
qui l’a reçu chez elle, qui s’assied
avec lui à la même table, comme
nous recevons un parent, un ami;
avec cette différence pourtant; qu’un
ami n’occupe qu^me chambre de notre
habitation, tandis que Dm veut lem,plir dé sa présence toute notre âme;
avec cette autre différence, qu’un
ami reçoit à noire table les mets que
nous lui oiTrons, tandis que Lui veut
nous y nourrir de son pain; et avec
cette troisième différence, qu'un ami
doit bientôt nous quitter, tandis que
Lui s’offre à ne plus nous quitter,
à demeurer toujours avec nous. Tout
cela semble étrange à beaucoup qui
s’appellent Ghi'éliens. Ils donnent volontiers le nom de piétisme à la doctrine de la demeure réelle et vivante
du Adèle en Christ et de Christ dans
le Adèle; et si quelqu’un leur dit,
qu’il sent, à n’en pas douter, que
Christ demeure, aime souffre et tra
vaille en lui, ils l’accusent facilement
d’être un hypocrite ou un illuminé ;
ou bien, lorsqu’une pareille accusation
est impossible ils affirment qu’il est
un homme exeptionnelleraent méritant, qui a reçu ce que le commun
des Chrétiens ne peut songer à recevoir, Et cependant, ce que dit ici le
Seigneur Jésus: «J’entrerai chez lui
et je souperai avec lui », ne l'availil pas dit auparavant?
N’avait-il pas dit: «Si quelqu’un
I m’aime, il gardera ma parole, et
mon Père l’aimera; nous viendrons
à lui et nous ferons notre demeure
chez lui?» — Et Paul, lorsqu’il
exhorte les chrétiens de Corinthe à
s’examiner, à s’éprouver eux-mêmes
quel signe leur donne-t-il pour reconnaître si leur foi est; réelle?, La
présence de Jésus dans leur cœur:
«Ne reconnaissez-vous pas que Jésus
Christ est en vous? à moins peutêtre que vous ne soyez réprouvés».
— Le même Apôtre en nous parlant
de sa foi, ne nous la représente-t-il
pas comme une vie en Jésus? Ne ditil pas. «Si je vis, ce n’est plus moi
‘qui vis, c’est Christ qui vit en moi;
et si je vis maintenant dans la chair,
je vis dans la foi au Fils de Dieu
qui m’a aimé et qui s’esl livré luimême pour moi?» — Maintenant,
que conclure de ces déclarations "si
ce n’est que la foi véritable est une
communion vivante avec un Sauveur
vivant et demeurant en nous; que
ceux qui prêchent cette doctrine et
qui professent que Jésus demeure en,
eux, peuvent n’êlre pas hypocrites
mais parfailement sincères; qu’ils ne
sont ni des illuminés ni des Chrétiens
de mérite exeplionnel, mais de simples croyants; et que d’autre part
ceux qui se contentent de croire,iCn
un Jésus fils de Dieu, devenu homro,e,
mort pour nos péchéSj ressuscité, et
qui se trouve maintenant, ils ne savent pas où, en tout cas, pas dans
leur cœur, n’ont pas la véritable foi.
Et qu’il en spit ainsi, les faits, se charr
gent de nous le prouver, ils nous
prouvent que l’on peut croireep Jésus
de cette manière, là et rester les, esclaves de l’égoisme et des gutbes pas;
e
5
205
sions et nfi porteur aucun, fruit ; tandis
qu’on ne peut pas avoir Jésus vivant
et agissant en soi sans travailler, sans
se dévouer, sans se sacrifier. Cette
dernière, est la seule foi efficace, la
seule qui puisse sauver. Il est donc
de la plus haute importance, notre
félicité éternelle en dépend, que nous
la possédions; que Jésus enti’e en
nous, soupe avec nous et nous avec
lui. H. M.
<!Torre0|)oiibance
¡nslitut Dietz, niez a/iî I.ohn Allemagne.
UNE JOURNÉE À EMS!
Le 16 juin! N’est-ce pas là un jour
mémorable pour notre Institut? Certainement, aucune d’entre nous ne
l’oubliera- de sa vie !
Ecoulez: Depuis deux jours l’Empereur d’Allemagne était à Ems, ville
célèbre par ses eaux thermales, où
il a l’habitude de se rendre chaque
année. Notre Directrice nous avait
promis de nous y amener pour y voir
Sa Majesté, comme cela avait déjà eu
lieu deux ou trois fois; aussi, ce
bien-heureux lundi;, était-il attendu
avec une impatience impassible à décrire. Enfin, le voilà!
A quatre heures et demie ta cloclie
de la pension nous: donne te signal
du réveil. Nous nous levons joyeusement, et, à six heures, lé train nous
emporte rapidement vers le but tant
désiré!
Trois jeunes filles d’entre nous, une
Allemande C, v, d. M., une Anglaise
M. W. et une Italienne A. A, avaient
été choisies pour présenter à l’Empereur chacune un bouquet aux couleurs ti’icolores de sa nation. Au
bout de trois, quarts d'heure environ,
nous étions à Ems; la station, les
bâliments, les ponts qui ijnissent Içs
rives charmantes de ta Lahn, tout
était couvert de guirlandes, de cou^
roiuies, de fleurs. Les drapçauîc flot
laienl, partoql .i^ous là fraîche brise,
Malgré de temps pluvieux, la ville
avait lin air de fêle. Une foule compacte encombrait la place (c’était
l’heure de la distribution des eaux);
et i’air retentissait dos notes mélodieuses de l’orchestre. Notre premier
soin fut de nous diriger vers un des
nombreux étalages de fleurs,, pour
nous poui'voir chacune d’un petit bou^
quel de Kais&rblumen (bluets des
champs) fleurs favorilqs,, de j’Enaperenr. Puis, corame i) n’aÎlait paraîtra
que vqrs neuf ben res;, npus nous
promenâmes, en allendanl, sous les
Colonnades, où à la vérité nous
n’cùmes pas le temps de nous, ennuyer, car nous ne tardâmes pas à
nous apercevoir que nous et nos bouquets tricolores, devenions les objets
de la curiosité publique. Nombreuses
furent les questions que l’on nous
ad ressa. Chacun paraissait s’intéresser à cet Institut qui devait être pré,
senlé à Sa Majesté! aussi les consmls;
de ces braves gens ne nous firent-ils
pas défaut. Ainsi le temps passa,
mais la pluie recommençant à, tomber
nous nous réfugiâmes dans l’enceiple
où Sa Majesté ne devait pas larder à
venir. Chacun était là, popsçé paf
le même désir. On se presse, on se
range pour livrer passage; le silence
s’élablil... les hommes se découvrent.,.
Enfin, le voilà,., précédé, d’pn sqtr
gneui- de sa cour, suivi par,d’auD'CSj
On respire à peine!... Il.paÿse,! duel
beau vieillard à cheveux blancs} Quel,
noble, et vénérable visage! Et quelle
expression, de bienveillance répandue
sur tous ses traits! L’on sent que
«le voir c’est l’aimer!», — Il se dirigea vers la source;: et après avQtq
pris son verre d’eau, il se dispo.sa(ii
faire un tour de promenade,, qu’il
continua tranquillement et sans paraplujq, comme s’il eût fait le temps
le plus radieux,, quoique, ju.sle en ee
momqnl; le bondes du ciel .semhlassent
s’êlre rompuos. Il va sans 4ire qu’uné
foule nombreuse le suivit|; mais pour
nous, nous restions, dans la crainte
de le manquer à so,n retour, car selonj
le_conseil de spn Chambellan, ,çe u'èj
lait qu’à, ce ihoment,que nous dovipps
6
lui présenter nos' hommages. Il ne
tarda pas à revenii': Quoiqu’il parût
fatigue, il s’arrêta avec bienveillance,
et ce fut pour nous un moment bien
solennel que celui où M"® Dietz,
notre Directrice, nous présenta à l’Auguste Souverain. La jeune Allemande,
d’abord, l'Italienne et l’Anglaise ensuite, offrirenttour à tour leurbouqueL
qu’il parut accepter avec plaisir. Il
adressa à chacune des parolesaimables,
s’informa depuis combien de temps les
étrangère^'' étaient en Allemagrie, Si
elles connaissaient déjà bien la langue
et il sembla s’intéresser particulièment aux Italiennes, vu que c’était
la premières fois que nousavions l’honneur de lui être présentées. Il demanda
combien nous étions, si les Allemandes apprennent l’italien, puis remarquant que la plupart des pensionnaires étaient légèrement veluses,
il nous'recommanda d’avoir soin de
ne'pàS' prendre froid par ce mauvais
temps’l ce disant, il nous salua
et pasSA outre, laissant dans nos
cœurs un souvenir ineffaçable de sa
bonté, de sa simplicité et de sa grandeur!.'.'.
A 'peine la porte du palais s’élailellé refermée sur lui, qu’un seigneur
de la; coirr Cevint sur ses pas, ef
s’adressant à nous en italien.^doiice
musique sur la terre étrangère!) il
nous demanda si nous étions de
Turih , ''qùeb est Je nom de notre
ville- si ribüs' avions commencé l’étud'è' de ^’allemand en Italie, et si
nous pouvions déjà bien le parler.
Puis il âjoiUa: « E scriveranno in
Itàlia’che hanno veduto l’Imperatore!!
Oh! se lo scriverèmol e ce ne
rammenteremo tulia la vital » —
«Ebbene, a rivederci », dit-il en nous
saluant, et il s’éloigna. El nous, en
avions-nous de la joie!!
Après cette entrevue nous fimes
une excursion sur le sommet d’unecolliriê d’où nous embrassions d’un regard la gracieuse cité, et une grande
étendue de la charmante vallée traversée par les eaux paisibles de la'
Lahn. CeUe vallée et ces collines, ne
nous firent-elles pas soupirer en pensant à d’autres montagnes, etàœau
tres vallées, bien plus chères à nos
cœurs .^1...
Nous passâmes encore une partie
de notre journée au Sckweitzerhaus
et nou.s revînmes le soir à Diez, enchantées et heureuses! — Ainsi s’écoula le 16 juin. Que de semblables
jours reviennent souvent pour l’Institut Dietz et que lé Seigneur conserve longtemps encore le bon Empereur Guillaume à l’affection de son
peuple! !
Les Ilaliennes de l’Institut Dietz
M. B.
G. L.
C. G.
A. A.
CLARA RÉVEL
Née à St. Jean le 24 janvier 1853,
elle a terminé sa trop courte carrière le 23 juin 1884 dans son cher
hôpital de Pomaretjs dont eilOiavait
clé, pendant un peu plus de sept
ans, la Directrice intelligente et dévouée. .
Ceux qui ont eu le privilège d’être
en relation “intime avec elle savent
quelle richesse d’affection s’unissait
en elle à la douce gaîté de son caractère et au sérieux de sa piété. —
Même ceux qui ne l’ont connue, pour
ainsi dire, qu’en passant, ou par
les soins qu’ils en ont reçu, garderont
longtemps le souvenir de la douceur
sereine qui respirait dans tous ses
traits et que sa longue maladie n’a
fait que rendre plus expressive encore.
Ayant donné de bonne heure son
cœur au Seigneur, elle s’élait sentie
pressée de le servir dans la personne
des malades pauvres, sans avoir la
moindre idée de faire par là quelque
chose d’extfaordinaire. Pendant sept
ans elle a poursuivi mode.slement et
joyeusement son œuvre si belle, sans
se laisser rebuter ni décourager par
aucune de ces misères qui abondent
dans les hôpitaux, petits ou grands.
7
„207-.
Entre les nombreux malades avec
lesquelles son devoir la raeUail en
contact, journalier, plnsieurs avaient
succombé à celte inexorable maladie
qui fail les désespoir des médecins.
— Lorsqu’elle se sentit elle-même atteinte, il était déjci trop lard pour y
porter un remède efficace. En vain le |
Comité qui appréciait hautement les
services de M"'* Clara Rével et qui
aurait voulu, à tout prix, prolonger
cette existence si précieuse pour nos
pauvres malades, se décida-t-il a
l’envoyer pour l’hiver, sous un ciel
plus doux que ne l’est celui de nos
vallées. Les quatre mois qu’elle a
passés à l’Asile Evangélique de Nice,
entourée d’affection et de soins, n’ont
pa.s arrêté les progrès du 'mal qui la
rainait sourdement. * >
Son ardent désir était désormais
de revoir tous' ses bien-aimés et de
venir mourir dans son cher Poraaret;
la bonté du Seigneur l’accomplit, malgré les difficultés très grandes d’un
long voyage à faire dans le pauvre
état où elle se trouvait déjà réduite.
Même elle a survécu trois mois à son
retour. !
Humblement soumise à la volonté
de son Dieu, elle s’attendait à lui
pour toutes choses, recevant avec gratitude chacun des jours qu’il ajoutait
à sa vie et les moindres adoucissements qu’elle ressentait dans son
pauvre corps dévoré par la fièvre. —
La sainte parole était sa nourriture
journalière et la source où elle puisait sans cesse une paix nouvelle, et
une espérance plus ferme. — On a
pu la voir croître, de jour en jour,
dans celte vie cachée avec Chi'isl en
Dieu, et qu’elle possède maintenant
dans sa plénitude. Selon sa ferme
attente, elle est maintenant auprès
du Bon Berger cl dans la maison du
Père, où une place avait été préparée
pour elle.
Sa longue maladie a été pour tous
ceux qui ont été témoins de sa patience inaltérable de son humble
soumission et de sa foi aux promesses
de son Sauveur, une manifestation
éclatante de la puissance de l’Evan
gile et une prédication qui ne sar^
pas perdue.* •
Le vide qu’elle laisse après elle ne
sera pas comblé; mais aucun de ceux
qui l’ont tendrement aimée ne voudrait la rappeler. ; / i
Ne se Irouvera-t-il pas dans nos vallées quelques jeunes personnes qui se e
sentent appelées du Seigneur à suivre
notre chere amie dans la noble earrière qu'elle avait embrassée? it •
®anitC0
Les fruits d’un petit traité
La personne à laquelle Vine Ilàll
présenta Ie.s trois premiers exemplaires
de son petit livre, «L’ami du pécheüri',
les repoussa rudement en _ disant:
«Elles rie serontd’auçurieutiljléâp'ersonne*. Et cependant ce petit messager méprisé, a parcouru depiiîs lors
le monde entier, et a servi, tnlre
les mains de Dieu, à la conversion
de milliers d'âmes. On en a publié
jiisqu’ici 290 éditions en S3 langues,
formant un ensemble d’un million deux
cent soixante huit mille exemplaires.
Un colporteur frappe à la porte d’une
maison et vend un traité. Le maître
de la maison le pose sur une table,
et son fils le lit. Le traité était «Le
l'oseau froissé», du doct. Sibb, et
ce jeune homme Richard Baxter. Converti par ce moyen, il écrit «Le
Repos des Saints». Ce livre est une
révélation . pour le doct. Doddridge
qui écrit à son tour «Naissance et
progrès de la Religion dans l’âme».
Cette publication est bénie pour William Wilberforce auquel nous serons redevables plus lard du «Christianisme Pratique », voUinie que Legb
Richmond dit avoir' été l’instrument
de sa conversion; et Legb Richmond
écrira à son tour : « La fille du Laitier » ;
et qui pourra dire tout le bien dont
ce petite fraité a déjà été la cause!
Extrait du Watc/imatm.
8
»
té'
-'2i38^
íh:
•Vi
tfteime i^oUttque
Mtntie. — La CLambi e íJeé députés
a examiné le budget du.ministère do
lUnléi'ieiir, el, á cette &ccaáion, Dcprétis a fait une question de cabinet
de l’approbation dé sa politique; nu
■dre ou joiir proposé par Minghetli
01
et ensùite par Mordini, qui se l’est
»appraprié, et accepté par Déprétis
a été voté par tous les partisans du
ministère; mais les dissidents sont
sortis de l’a&sêmblëe qui ne s’est plus
trouvée en h'onibré, de sorte que la
votation devra être répétée.
_ Ont approuvé la politique du ministère 22fi députés et l’ont désapprouvée
17. Les chefs de l’opposition, excepté
N^icolera, se sont abstenus.
_ Dans la province de Rovigp les
moissonneurs se sont mis en grève
et prit cdriiritis des désordres. Il est
il c.raindre qpe .dans celte province,
coraiit),y,é!rt,général en Italie, le triivail
des ouvriers né spit pas toujourf ’sufi^^'anafrippt rétribué. Dans Ip |Ças acijupl lê^ rnoisspnneurs demànqént le
■ÎDiO, pu blé |■écolté au lièu, du/Î5b(0.
Cès pteleniipns nous pqpissent exa■gèréé.s. Mais H y a qui souffle sur le
fo
eu.
Ui;
Une explosion épouvantable a eu
lieu dans la fabrique de poudre de
Pputrempli, apparienanl à M' Boo^ani.
Tout cet établissement n’est plus qu’un
amas de décombres d’où l'on a déjà
retiré une, trentaine de morts et plusieurs blessés. Un bois de cliàtaigners
situé derrière la fabrique est tout
dévasté.
Le soldai Misdea, l’assassin de huit
de se-s compagnons a été exécuté,
d’après les lois militaires, malgré la
dépêche inopportune de l’archevêque
de Naples, adressée a S. M. le roi
Humbert. "
France. — Le choléra a éclaté à
Toulon. La maladie a été, croit-on,
apportée du Tonfciri par le navire de
gupfre La Sarthe. Des précautions
sont prises pour circonscrire l’epidérnie à Toulon même; et des mesures
d’hygièné sont prescrites par les an
ÍI
lorités à Marseille, à Lyon, à Pàris
et dans les ports italiens.
Le Sénat a approuvé à la seconde
lecture la loi sur le divorce par 153
voix contre 116.
- ^ Anaièterre, tt Uc g'OU verneniOn l
anglais s’est entendu avec le gouvernement français au sujet de la conférence sur l’Egypte, et le résultat
de cette entente a été transmis aux
dernières puissances qui y ont généralemènl adhéi’é
A.iinonoe
Avis aux Parenis
dont les enfants sont înscrltis
pour la cure de B4INS DE MER
— Le départ de la gare de Turin
pour S’anoHnaiira lieu, D. V; hmei’crcdi
2 juillet prochain à 9 h. 40 m. du
matin, de manière à permettre à
ceux qui’viennent des Vallées d’arriver
pleinement à terrms, on prenant le
'premier train de Torrc-PeÛicè ou de
Pinêrolo.
Le retour de la mer aura lieu,
D. Vi (sauf avis contraire) le 23
juillet, par le train de Savona, entrant en gare à Turin à midi el i2
minutes.
Nous rappelons aux parents, ou à
qui pour eux, deux choses également
importanlès: 1° Que les enfants qui
arriveraient à la gare de Turin trop
tard pour partir avec le reste de la
petite bande, perdront, par le lait
même, leur droit (i la cure, à moins
que ceux de qui ils dépendent prennent sur eux de les faire arriver à
destination; 2° que le soin soit d’amener, soit de reprendre leurs enfants
aux heures ci devant indiquées, est
complètement à leur charge.
J. P. Mkille Pasteur.
iînNKà'1' UoiiF.HT, Geranï et Aflinitiisfraleur.
Pignerol, Imiifim. Cliiiinlore et Mascarclti
1