1
Seconde Année.
29 Septembre I87ü.
39.
LE
«Jovtmal do F [Égalise Évangéliq[U.o Vavxdoise
Paraissant chaque Vendredi
Vou» me serez témoins. Actes I. 8.
Suivant la vérité avec la charité.
Prix db t'ABOHNBMKNT PAR AN
Italie ... h 3
Tous les paya de l'Union de
poste (Europe) . . » G
Etats-Unis .... » 8
On s'abonne: à Pignerol au Bureau de l'administration Maison Micol.
A La Tour chez M. Cîilli libraire.
A Turin chez M. Goss, via Pio Quinto, n. 15.
A Pomaretchez M. Lantaret Past. Directeur.
Un Numéro séparé; 10 centimes.
Annonces à la 4.e page 25 centimes par ligne.
SoTiinaal r©.
lin fruit visible du réveil eu Ecosse. —
Le'caillou blanc. — Nouvelles religieuses
H faits divers. — Divers. — Chronique
vaudoise. — Revue politique.
(Jg freit visible do réveil en Ecosse
IV.
Ce qui donne lieu à espérer
que l’influence du dernier réveil
religieux se fera encore ressentir
pendant longtemps au sein du
peuple écossais , c'est que J’aclivite chrétienne qu’il a produite
et que nous considérons comme
un des fruits les plus marqués de
ce mouvement, s’étend bien à toutes les classes de la société, à
toutes les conditions , à tous les
âges, mais a sa source principale
dans la jeunesse. Jeunes et vigoureuses recrues de l'armée de
Christ , qui ont de bonne heure
respiré cette atmosphère bienfaisante d’aciivité et de consécration
au service du maître, qui en ont
fait une partie d’eux mêmes. L’habitude de leur vie, consiste à
travailler pour Christ. Or que ne
peut-on attendre d’elles dans la
suite, alors que déjà à présent
elles sont si pleines d’ardeur et
d’énergie , toujours au premier
rang là où il s'agit de la gloire
de Celui qui les a appelées ?
Quelle douce, quelle précieuse
espérance, quel gage pour l’avenir ! Et dans celte jeunesse il y
a une classe toute spéciale que
je voudrais présenter à mes lecteurs dans ce dernier article; c’est
celle des étudiants en théologie
parmi lesquels le réveil a produit
des fruits remarquables. Non seu
lement en a-t-il augmenté sensiblement le nombre et voit-on des
personnes qui dépassent la cinquantaine s’asseoir humblement
sur les bancs du New-Collége à
côté de compagnons de dix-huit
à vingt ans ; mais il a fait comprendre à plusieurs d’entre eux
qui y étaient venus s'asseoir, entraînés par le courant ou l’habitude plus que poussés par une
vocation véritable, qu’il faut être
soi-même dévoré du zèle de la
maison de Dieu ponr pouvoir enflammer les autres. — Futurs
. ministres de l’Evangile , ils ont
compris que le commencement de
leur oeuvre ne devait pas dater
du jour de leur installation comme
pasteurs, mais du jour même où
ils avaient senti l’amour de Christ
jrendre possession de leur cœur;
jeunes gens , ils se sont tournés
tout de suite vers les jeunes gens
pour leur faire connaître d’aimer
ce qu’ils avaient reçu eux mêmes.
Comment s’y prendra-t-on ? 1] faut
frapper l’imagination ou du moins
éveiller l’attention pour avoir un
public de jeunes gens et surtout
de la classe de ceux auxquels ils
s’adressent. 11 ne faut pas chercher à les amener à l’église ou
dans une salle destinée à des réunions religieuses; ce nom seul
suffirait pour les en éloigner; il
faut les prendre sur leur propre
terrain. Et ce terrain quel est-il?
Dans ce cas, cela a été la scène
d'un théâtre comique, où pendant
la semaine accouraient en foule
des jeunes gens de la classe du
peuple , mais qui fermé aux représentations publiques le jour de
dimanche , s'ouvre le soir vers
huit heures à la prédication de
l’Evangile faite par l'un ou l'autre
des éindiauts du collège à quelques centaines de personnes qui
y ont été invitées au moyen d’un
vrai déluge de billets imprimés
distribués à la main le soir précédent dans les rues d’Edimbourg.
Jetons un coup d'œil dans la
salle; les loges, les fauteuils, les
bancs, tout cela regorge de monde,
attiré par la nouveauté; sur l’avant
scène une table, quelques chaises
et la Bible. — Quand le silence
s’est un peu rétabli , on entonne
un cantique auquel, vu leur popularité, bon wombre s’unissent; puis
une prière. et une courte mais
fervente alloc'ution. C’est un contraste saisissant; là où le soir auparavant retentissaient des chants
bachiques et de grossières plaisanteries, retentissent aujourd'hui les
louanges de Dieu, les paroles de
salut et de vie éternelle qui deviennent d’autant plus frappantes
qu’elles sont adressées avec force
et conviction à des jeunes gens
par des jeunes gens qui peuvent
les comprendre mieux que personne, puisqu’ils se trouvent sur
le même terrain; qui comme eux
sont soumis aux tentations de cet
âge , mais qui sont plus forts
qu’eux, car • ils ont vaincu le
malin; • jeunes gens ([ui les aiment, s’intéressent au salut de
leurs âmes, pareequ’eux mêmes
ont senti ce que c’est que d’être
sauvés.
C’est là de la semence jetée;
cette semence il faut la cultiver;
ces jeunes gens il ne faut pas les
abandonner. Pour cela les étudiants du New-Collége ont commencé une mission dans les quartiers où se trouvent logées les
personnes qu’ils ont principalement en vue; c’étaient d'abord
2
154
LU TEM01>
des visites à domicile, ^de petites
réabioDs. des écoles du dimancbe.
on sentit cependant bien vite le
besoin d’avoir une église, et un
missionnaire à poste fixe pour que
l’œuvre n’eût pas à souffrir des
changements qui se font chaque
année dans les classes du Collège.
Aussitôt dit, aussitôt fait: on
trouve dans un de ces quartiers
une vieille église appartenant à
une congrégation qui désire se
transporter plus au centre: elle
coûte 40000 francs : on ne s'arrête
pas pour si peu ! Mais il faudra
encore 4000 francs pour le missionnaire....! On les trouvera; et
les voilà en campagne, remplaçant
des pasteurs et demandant du
haut des chaires qu’on vienne à
leur secours ; les voilà se côtisant
eux-mêmes, se tenant les uns les
autres jusqu’à ce que l’on ait
trouvé la somme requise. Quelle
préparation pour le ministère, et
combien l’on peut attendre et espérer pour l’avenir d’une Eglise qui
a compris ce que c’est que de travailler pour le maître. — L’avons
nous compris dans la notre ? Que
Dieu nous garde du danger d’être
seulement une Eglise de professants !
O SeigTieur, ô Sauteur, que nos œuvres te loueot
Mai» qu’avec nos ado.bnts, nos œuvres soient d’ac
'cord'
Qui fait peu. t'aime reu. qui se home U te oroire .
Ne te croît pouu encor, Sîiiitfur des croyants!
LE CAILLOU mm
A ueiuiqui vaincra, je lui donnérai— un caillou blanc —
( Apoc. 2,11,.
Lorsque l’art d’écrire était encore inconnu ou très peu répandu
parmi le peuple et qu’il s'agissait
de passer aux voix pour quelque
nomination ou pour quelque délibération , les électeurs ou les
votants portaient à Turue des cailloux noirs s’il voulaient condamner
ou répondre négativement à la
question placée par le président,
et des cailloux blancs s’ils voulaient absoudre ou répondre affirmativement. Plus tard les cailloux ont été avantageusement remplacé par des bulletins pour les
votations par scrutin secret. On
comprend par là que donner un
caillou blanc à {quelqu’un signifiait tui donner un vote favorable.
Le vote favorable des hommes,
d’une assemblée délibérante, est
généralement agréable ; mais ici
ce n’est pas un homme seulement
ni une assemblée d’hommes qui
donne un vote favorable ; c’est
Dieu lui même qui met dans notre
main un caillou blanc. Il est donc
d’une grande valeur le prix qu’il
oiFre aux vainqueurs dans la lutte
contre le péché! '
Le vote favorable de Dieu, du
juge de nos actions, de nos paroles et de nos pensées ! Voilà
une chose précieuse entre les précieuses ! Etre approuvés de Dieu
dans ce que nous faisons, disons
et pensons, est le meilleur témoignage que le cœur de l'homme
puisse jamais désirer. Comme il
est doux et encourageant ce témoignage pour celui qui sait se
passer des applaudissements des
hommes et ambitionne par dessus
tout l’approbation de son Dieu !
Quand j'ai fait tout ce qui dépend de moi pour accomplir mon
devoir, que m’importe si les hommes jettent dans l’urne une pierre
noire contre moi? Dieu y met un
caillou blanc; et cela est plus que
suifisant pour remplir mon cœur
de joie, même lorsque les hommes
font ce qu’ils peuvent pour y jeter
l’amertume. Laissez le grand sanhédrin se réunir, laissez venir les
scribes, les pharisiens, même les
h}'pocrites, laissez les jeter dans
l’urne des cailloux noirs pour condamner Jésus comme s’il était
un malfaiteur! Dieu oppose à tout
cela un caillou blanc et déclare
dans sa Parole que son Fils bienaimé est innocent, saint et juste,
et que s’il est pendu au bois infâme ce n'e.st point qu’il l'ait mérité, mais il va souffrir à notre
place et pour nous acquérir le
salut.
Laissez venir les mondains, les
sages de ce inonde, les esprits
faibles , qu'on est convenu d’appeler les «esprits forts »; laissez
venir les scribes et les pharisiens
de nos temps; qu’ils se réunissent tous pour lancer leurs cailloux noirs dans l’iirne immense
de l’opinion publique contre les
disciples du Crucifié. Dans cette
même urne ne manqueront pas,
les cailloux blancs déposés par
les personnes éclairées, sérieuses,
loyales et honnêtes, qui jugent
impartialement et favorablement
les enfants de Dieu, Mais quand
même ces derniers n’y seraient
pas , notre paix est parfaitement
assurée par le fait que Dieu nous
donne son approbation et que son
Esprit témoigne à nos esprits que
nous lui appartenons. ‘
Contentons nous pour le moment de cette voix intérieure qui
nous donne la certitude que Dieu
est avec nous, nous approuve et
nous soutient dans notre pénible
pèlerinage. Mais lorsque les vivants et les morts entourent le
trône de l’Agneau pour entendre
la sentence qui sera sans appel
— alors le caillou blanc nous sera
donné en présence de l’univers
entier, — et les hommes, les anges et les démons sauront que
Dieu nous donne un suffrage favorable.
En attendant souffrons avec patience et avec résignation le mépris et l’opprobre des hommes.
— Nous jouirons et nous triompherons pendant toute l’éternité
et une paix indicible inondera notre
âme lorsque Dieu nous dira: *ceia
va bien, bon et fidèle serviteur;
lu as été fidèle en peu de chose,
je t’établirai sur beaucoup ; entre
dans la joie de ton Seigneur •.
(M.4.TÏH 25, 21)
'' (A suivre J.
Ubers
Mgr."*Guibert, évêque de Gap, vient
d’adresser à son clergé des instructions
sur les devoirs du prêtre tomhant la
politique. C’est un langage si différent
de celui auquel nous ont hnbilués les
hommes de son bord, que nous voulons en offrir quelques citations à nos
lecteurs.
«L’autel n’est pas fait pour êire
collé à un trône de roi ou d’empereur
ni au siège d’un piésident de la république, ni aux fauteuils d’un sénat,
ni à une banquette d’une Chambre de
députés. Su place est dans une région
plus haute et plus sereine, pour commander le respect aux hommes honnêtes de tou.s les pai'tis, qui sont tous
appelés à y venir ensemble répandre
leurs priéies, y chercher la force et
la consolation dont ils ont besoin.
... Qu’on ne mêle pas le clergé,
et qu’il prenne garde lui-même de se
laisser mêler aux tempêtes et aiixjorages
3
LE TÉMOIN
i55
politiques de notre temps. 11 ne doit
epouser aucun parti, parcequ’il se doit
à tons les partis, aux partis vaincus
comme aux partis vainqueurs, pour
les rapprocher et les unii- dans la concorde et la paix. Ce n’est qu’à celle
condition qu’il peut exercer son action
salutaire, et accomplir la divine mission
dqnt il est chargé....
Le prêtre, sans doute comme tout
autre citoyen, est parfaitement libre
d’avoir inaividuellemenl son opinion
politique, et personne n’a le droit de
lui en faire un crime. Il peut croire
que telle forme de gouvernement convient mieux que telle autre au pays ;
il peut préférer la république à la
monarchie, ou la monarchie à la république; il est libre également, mais
toujours en dehors de son ministère,
d’exprimer son opinion personnelle et
de la défendre comme telle, avec la
prudence et la modération qui convient
à sa dignité sacerdotale.
.Mais ce que nous blâmons ce serait
d’en vouloir rendre la religion solidaire, parceque la religion est et doit
demeurer lout-à-fail étrangère à ces
systèmes, et que se servir d’elle pour
étayer un parti c’est un abus sacrilège
qui la compromet indignement.
.... La propagation de l’Evangile
ne s’est faite et ne peut se faire, surtout aujourd’hui , qu’avec la croix.
Voilà l’unique étendard du vrai et sincère apostolat : la croix ! Mais la croix
seule et une ! Gardez-vous donc d’y
attacher aucun emblème, aucun drapeau de parti; car, à la première renconlie, l’ennemi du drapeau tirerait
sur la croix elle-même , qui sei'ait,
par votre coupable imprudence, insultée et profanée!
vait garantir la liberté de conscience
et de culte aux chrétiens évangéliques
de ce royaume, reçoit, dans l’application , des atteintes de plus fen plus
nombreuses, et qui mettent celle précieuse liberté en très grand péril. Que
ceux qui savent prier se souviennent,
devant Dieu , de leurs frères dans la
foi qui habitent l’Espagne!
Antéfivtêe. — Les quelques chiffres
ci-après donnent une idée de l’extraordinaire développement des différentes
communions evangéliquas pendant le
siècle qui s’est écoulé depuis la fondation de la grande république des
Etats-Unis. De 1776 à 1876, les méthodistes ont vu le nombre de leurs
pasteurs de 20 porté à 20.453; les
naplistes, de 370 à 19.517; les presbytériens de 140 à 7.954; les congrégationalistes de 575 à 3.233; les Luthériens de 25 à 2.062; les réformés
allemands de 25 à 623; les réformés
hollandais de 25 à 476; les épiscopaux
de 250 à 3.140; les inoraves de 12 à
75. On compte environ 60.000 ministres
de tout culte, aux Etats-Unis.
Houücllca reltigtcuses
SuiMe. — La société des missions
de Bâle vient de célébrer son 61® anniversaire. — Celte société compte 34
stations éparses en Chine, en Afrique
et dans l’Inde; 175 missionnaires européens, dont 108 hommes et 67 femmes el 227 aides indigènes des deux
.sexes. L’institut lui-même a compté
pendant l’année 96 élèves.
AUetnagne. — M. A.Ehrmann de
Slrasbonrg, mort depuis peu, a fait
à différentes institutions religieuses,
scionlifiqncs et de bienfaisance de sa
ville natale, des legs dont le total
s’élève à 1.511.000 fr. répartis comme
suit; séminaire protestant de Strasbourg, Ir. 150.000; œuvre de bienfaisance des pauvres honteux fr. 150.000;
société des Instituteurs émérites protestants fr 20.000; caisse générale des
veuves de pasteur fr. 20.000; fondation
et entretien d’un asile civil de convalescents: IV. 1.000.000.
— L’article 11® de la
nouvelle conslilulion espagnole qui de
(STKrontque
La conférence pédagogique de la seconde section, comprenant les vallées
de saint Martin el Pérouse, annoncée
dans le dernier numéro du Témoin a
eu lieu au Pomaret le 26 courant, sans
la participation d’aucun des membres
du Comité au nom duquel celle conference avail été publiée. Un double
inconvénient est résullé de cette abstention, sans doute involontaire; 1. une
perle de temps, car , pour attendre
quelques inslilniem s dn Val-Pélis, l’on
n'a oiiveil la séance qu’à 11 h, an lieu
de 10; 2. l’absence de tout programme
et de tout sujet à l’ordre du jour. Les
10 instituteurs présents el nn nombre
égal d’amis des écoles, se demandaient
en vain les uns aux antres quel était
l’objet de celle réunion.
Cependant on était là, el on ne voulait pas être venu en vain. Aussi les
préliminaires ne prirenl-ils que deux
minutes el sous la |né.sideiice de M.
le Prof Rivoir la séance fut ouverte
par un cbanl el la lecime du Ch. 12
de I’Ecclksiaste.
A défaut d'un sujet ¡n écis, connu
d'avance et sur lequel on eût pu se
pi'éparer . il y en avait pins d’iin qui
était lâmiliei aux membios de la conférence, on pi’oposa de s’enli elenir sur
la place que la Bible doit avoir dans
l’Ecole vandoise, et sur la méthode tà
suivi’e dans cette branche de l'enseignement. En appuyant cette proposition, un membre de l'as.semblée iil observer que l’on peut. en traitant ce
sujet important entre tous, se rattacher
à celui qui a été t’objel principal de
la conférence de la Tour, c’est-à-dire
à la méthode intuitive , seulement en
employant ce tei'ine dans son sens ély
mologique regarder dedans. L’instituteur, comme le pasteur, doivent surtout
regarder à l’intérieiir de l’enfant, du
jeune homme, ou de l’homme, à son,
âme immortelle, à son coeur d’où pro-:
cèdent les sources de la vie. L’inslruc-t
lion toute seule a peu d’utilité, c’est
à peine si l’on peut dire qu’elle soit un
bien. Elle est déjà ailleurs, en Alle-<
magne et en Suisse, p. e.,un redoutable
danger. Veillons à ce qu’elle ne le devienne pas chez nous. Du reste l’insliluleur qui peut, en toute liberté,
invoquer pour reprendre, ou seulement instruire son élève, le témoignage de Dieu, est revêtu d’une autorité
bien plus grande que celle que lui ,
donnerait sa capacité ou même l’usage ’
des menaces et des châtiments. — Il
faut en outre regarder dedans, afin de
connaître le caractère de l’enfant, ses
penchants dominants, ses défauts et
ses qualités, puisque s.ins cette connaissances rinsliluleur fait souvent fausse
route el dépense son travail en pure
perle. On est unanime pour reconnaître
la grande importance et l’absolue nécessité de l’étude de la Bible dans les
écoles vandoises, essentiellement, si
non uniquement, dans sa partie historique. Quelle sera sa place dans l’ordre
des leçons? La première, malgré l’inconvénient signalé des arrivées tardives,
qui viennent interrompre, et quelque
peu troubler celle première leçon.
Mais il ne faut pas confondre la leçon
de Bible avec la lecture de la Bible
pour l’édific^rtion.CeUe dernière ne peut'
prendre qu’une petite place, mais il faut
3u’ellc eu ail une, comme elle l’a déjà
ans plusieurs école.s. Que le culte qui
commence l’école ne prenne pas plus
de 10 minutes sur la leçon de Bible
el qu’il se compose de la Iccinre de
quelques versets des Proverbes, d’iine
très courte prière el du cbanl d’un
petit cantique. —Commencée par l’invocation el la supplication, la journée
de travail doit se terminer par l’action
de grâce. Si tout cela se fait avec
sérieux, r enfant lui-même finira
par recevoir cet esprit de prière,
celle liabiliide el ce besoin de prière,
qu'un membre de l’assemblée voudrait
voir se produire chez les enfants et
par eux dans les familles.
A propos d’un programme tant pour
l’enseignement de la Bible que pour
celui de toutes les autres branches,
l’on observe d’un côté que les cbo.ses
essentielles sont conlenue.s dans celui
de la Table, aussi bien que dans celui
du gouvernement , et que d’ailleurs
chaque régent paroissial a la liberté
de le modifier selon le besoin el la
capacilé de ses élèves. — D’un autre
côté, si un programme commun a sa
grande utilité, comme une indication
de ce qu’il est désirable que l’on fasse
partout, et afin qu’une insliliileur, en
passant d’une école à l’antre, ne .soit
pas otdigc de tiop innover, il est évident que ce programme unique .sera
poursuivi à (les (iegrés divers dans le.s
écf’le:- des Vallées, suivant la durée de
4
156
LE TÉMOIN
ces écoles, la capacité de renseignant
et l'inlelligence des enfants. — Le sujet
que la conférence s’était proposé à
elle-même se ironvant épuisé, et malgré
le plaisir que l'on aurait eu à prolonger ou à reprendre une conversation intéressante et toujours simple et
cordiale, on dut se séparer vers une
heure, mais ce fut en .s’ajournant au
4 novembre et en choisissant pour
sujet à traiter: De l’élude des langues
française et italienne dans nos écoles,
de la place à donner à chacune et des
meilleurs moyens pour enseigner à les
parler et ii les écrire correctement.
Comme le 4 novembre sera l’avant
dernier jour de l’Ecole de méthode ,
l'on espère que les régents de quartier
seront hcureu.v de protiler des fruits
de cette seconde conférence.
Tarra-FetUev. — Lundi dernier
18 septembre, les pasteurs de celle
vallée, convoqués par le Modérateur,
se sont réunis dans la bibliothèque du
Collège è l’elïet d’organiser des conférences libres au sein des paroisses
du Val-Pellice. Sur la proposition du
Modérateur, l’on constitua te bureau,
en appelant aux fonctions de président
M. Matthieu Gay, le plus ancien pasteur
en activité de service et à celles de
secrétaire M. Paul Calvino.
On élabora ensuite un projet de règlement provisoire, dontjvoici les principales dispositions. Le but des Conférences est l’élude des moyens propres
à développer la vie religieuse et ecclésiastique de nos églises. Font partie
de la Conférence du Val Pellice les
membres nés du Synode, un ancien
désigné par le Consi.sloire et un membre
non l'onclionnaire de la paroisse nommé
par l’assemblée d’église. Les conférences ont lieu à tour dans chacune
des paroisses. Les membres des autres
conférences sont de droit membres de
celle du Val Pellice avec voix consultative. Le bureau, composé d’un président élu par la Conférence, d’un
vice-président et d’un secrétaire choisis
par le président, reste en fonction pendant une année et représente la Conférence d’une réunion à l’antre.
La Conférence transmet son compterendu aux autres conférences et ii la
Table. Chaque Conférence fixe le temps
et le lien de sa prochaine réunion et
détermine le sujet à traiter. Chaque
conférence dé.signe nn de ses membres
chargé de préparer un travail par écrit
sur le sujet à traiter dans la prochaine
conférence.
La paroisse de Roné jouira du privilège d’avoir dans son sein la premicre Conférence qui aura lieu , Dieu
voulant, le 30 octobre prochain, dès
9 h. du malin. Le pasteur de Rorà,
M' J. D. Armand-lbigon, est chargé
d’y pré.senler un travail ayant pour
sulcl : Les Caléchuménes. Pendant le
culte d’onverluie on inédilera l’EpîIre
aux Hébreux x (19-31). Dieu veuille
bénir ce commencement, et faire contribuer les futures conférences à l'avaneemenl de son règne parmi nous!
Turin. Maison des Arligianetli
Valdesi.— Nous extrayons du rapport
de cet utile établissement pour 1875
les détails qui suivent: Le nombre des
élèves a été porté à 24, chiffre qui
n’avait pas encore été atteint. Seiie
d’entre eux sont vandois d’origine et
huit appartiennent é des familles anciennement catholiques. Des seize paroisses vaudoises dans l’intérêt desquelles l’établissement a été essentiellement fondé, sept seulement ont su
en profiler ; les neuf autres y sont restées étrangères.
Iæs dépenses se sont élevées pour
1875 à francs 7408, 33, les comptes
ont pu être bouclés sans déficit et un
généreux anonyme vient de mettre à
la di.sposilion du Comité directeur la
somme annuelle de fis. 1150 en rente
italienne. Le montant de la rétribution
mensuelle, à la charge des parents ou
protecteurs des élèves sera à l’avenir
de francs 15, au lieu de frs. 12, 50,
et le séjour dans l’élablissement de 4
ans au lieu do 5. Celle dernière rnesurc a été prise en vue de la discipline
et d’une rotation plus rapide dans les
admissions.
La marche générale de l’Etablissement a été .satisfaisante. « Ce qui,
chez nos élèves, dit le Rapport, laisse
encore à désirer, c’est, avec une vie
spirituelle plus intense, avec des sentiments plus bienveillants et pins fraternels, les uns envers les autres, une
reconnaissance plus vive, plus sentie
pour rétablissement qui les a élevés,
et pour les personnes dévouées, qui
les entourent de leur sollicitude ».
Mais « rappelons nous, continue le
Rapport, que la vraie reconnaissance
a été, de tout temps, chose très rare
sur notre pauvre terre, et que ce que
nous reprochons à nos élèves, sous ce
rapport, Dieu a des motifs bien autrement fondés de nous le reprocher à
nous mêmes ».
Le produit du travail des enfants
s’est elevô à frs. 778, 75. Les souscriptions des membres de la paroisse
de Turin à plus de 3000 fis., les dons
do l’étranger à frs. 873, 93.
Nous recommandons vivement cet
établissement i toutes nos paroisses au
I double point de vue: à celui de pro1 filer de la faculté qu’elles ont d’y envoyer des enfants et à celui du devoir
de concourir en quelque mesure à
l’existence matérielle de celle maison
de bienfaisance chrélienne et d’utilité
publique.
Ecoue |)oUtique
tuelle da Sénat et de la Cliainbre des
dépulés. Un autre décret "fixera la recoBvocalion du Parlement.
On s’attend à ce que ce décret soit
précédé de la dissolution de la Chambre
des députés. Mais rien de certain n’est
encore connu à ce sujet.
On attend toujours les révélations du
diseoiirs de Depretis i Slradella.
— Les déplacements d’employés conti nuenl sur un vaste éclielle. Pour ce qui
nous concerne, il est question du changement du procureur du roi, le chevalier Pedrolla, qui serait transféré à
.Mba, comme président du Tribunal.
— Le sons-préfet .Av. Filippi est transféré !i Mortara.
— L’agitation en faveur des chrétiens
des provinces de la presqu’île doBalkans
et contre les Turcs s’est aussi fait jour
en Italie par un meeting convoqué à
Naples.
Mais c’est en Angleterre que celte
agitation a pris de vastes proportions.
Comme fruit de ce mouvement nous
constatons la formation de plusieurs
comités dont sept au moins recueillent
des sommes considérables pour venir
en aide aux chrétiens de la Bulgarie,
de la Bosnie, de l'Herzégovine et de
la Serbie, et spécialement aux malades
et aux blessés.
Un autre fruit de cette agitation, c’est
le changement de politique du gouvernement. (Nous y voyons un changement, quoique M. Disraeli déclare que
le gouvernemenl anglais a toujours
voulu protéger les droits des chrétiens
sujets de la Porte ). Maintenant le ministère anglais est d’accord avec celui
de Russie et s’est fait l’inilialeur d’un
projet de paix et propose une admiriislralion autonome pour la Bosnie,
rHei"zégovine et la Bulgarie, et le statu
quo ante bellum pour la Serbie et le
Monténégro. Les autres puissances, sauf
peut-être l’Autriche, qui redoute tout
ce qui fortifie l’élément slave sur ses
frontières, sont d’accord avec l’Angleterre et la Russie , pour imposer ces
condilions à la Porte. Celle-ci sera
bien forcée de les accepter, d’autant
plus qu’elles viennent de l’Angleterre
sa seule protectrice.
Si la Turquie refusait de. se soumettre , la Russie lui déclarerait la
guerre; l'Allemagne garderait la neuiralilé et par là tiendrait l’Autriche en
respect.
MtaUe. — Un décret royal en dale
du 13 courant proroge la session ac
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Pigeero! , Impr. Chiantore et Mascareili.