1
Troisième Année.
16 Novembre 1877.
iN. 46
J^o\xr*na.l cle l’É3g*lîse Bva.iàg'éllquLe Vaixdoiso
Votis me seres témoins. Actes 1. 8.
Paraissant chaque Vendredi
Suivant la vérité avec la charité. Ep. 1. 15,
Prix un l’aeonnkmknï par an
Itaiie . . . - L. 3
Tous les pays de l'UnioD de
poste.............. > (5
Amérique .... . » 9
On s'abonne:
Pour l’iniï'rieu-r chez MM. les pastears et les
libraires de Torre-Pellice.
Pour riîaîWrieitr au Bureau d'Administration.
Un numéro séparé; 10 centimes.
Annonces; 25 centimes par ligne.
Les enroi's d'argent ae font par lettre recommandée ou par mandais sur le
Bureau de Peroso. Argentina.
Pouf la Rédaetlon adresser ainsi: A la Direction du Témoin. Pomarello (Pinerolo! Hälfe,
Pour l’Admlnisiralion adresser ainsi: A l’Administration du Témoin, Pomaretlo (Pinerolo) Italie.
nantxalif©. j
Conférence pastorale et de Régents. —
L’iristilution dite des Artigian'élli Valdesi.
— Infirmerie protestante de Marseille. —
Chronique vaudoise. — Revue politique —
Dons en faveur rie.s incendiés du Crouzet.
CONFERENCE PASTORALE
et de Régents
Ainsi que nous l’avions annoncé
dans noire avant dernier numéro,
la conférence du Val-Pérouse s’est
réunie à Pomaret le 9 courant.
Une circonstance tou4-à-faii inattendue, mais dont ils ne pouvaient
pas se dispenser de tenir compte,
n’a pas permis au pasteur et à
l’évangéliste de Turin de s’unir à
leurs collègues; le pasteur de Praruslin a été retenu par une indisposition plutôt sérieuse, et celui de
Pramol a annoncé, dès le commencement, que l’état de sa santé ne
lui permettrait plus d’intervenir
aux conférences, si ce n’est dans
sa propre paroisse. Le nombre
des pasteurs s’est donc trouvé
réduit à deux, mais la présence de
M. le prof. Rivoir, de l’évangéliste
M‘‘ Th. Roslan, celle des MM.
Micol de Villesèche, et Ch. A.
Tron de Périer a comblé le vide
laissé par les absents, sans diminuer nos regrets de cette absence.
Cette conférence, avions«nous
également annoncé, devait coïnci*
der avec celle des Régents de la
section de Martin et Pérouse,
Si à une douzaine de régents paroissiaux en activité ou émérites,
nous ajoutons les délégations des
paroisses; si surtout nous ajoutons
que 70 régents de quartier étaient
encore réunis au Pomaret pour
l’Ecole de Méthode, nous aurons
indiqué les éléments dont se composait l’assemblée réunie dans le
temple de 2 à 5 heures.
Par un très regrettable malentendu qu’elle a été la première à
déplorer, la paroisse même de
Pomaret n’a été qu’assez faiblement représentée par ses membres
les plus rapprochés et qui ont pu
être prévenus
Dans une réunion d'édification
qui'avait eu lieu à l’école paroissiale a 11 heures, la conférence
s’était préparée au travail de l’après-midi. Elle avait-aussi-nommé
son bureau en appelant à la présidence M’' H, Bosio pasteur à
S‘ Germain , et en-lui adjoignant,
comme vice-président, M. Jâcob
Trou régent paroissial de Masse!,
et comme secrétaires MM- Phil,
Rostan ministre, et H. Guigou
professeur.
Après la lecture du procèsverbal de la conférence de Saint
Germain, le président rappelle que
le sujet à l'ordre du jour est la
question des Ecoles du Dimanche,
sur laquelle M'^ D. Gaj, pasteur
de Prarustin ,-devait présenter un
rapport, ce qu’il n’a pas pu faire.
Il ajoute qu’il n’y a plus lieu,
parmi nous, à démontrer l’utilité
et la nécessité des écoles du dimanche dont la cause est depuis
longtemps gagnée. A ce propos
un membre de la conférence exprime des doutes fondés sur le
fait que, dans certaines localités,
jes parents n’accompagnent jamais
leurs enfants. A quoi l’on répond
que du moins ils les envoyent et
que d’ailleurs il vaut même mieux
que les grandes personnes ne paraissent pas, afin que le Directeur
de l’école ne soit pas tenté de
s’adresser à elles plutôt qu'aux
enfants.
C’est donc de l'organisation
même des écoles que la conférence
doit s'occuper et c’est ce qu’elle
a fait longuement et d’une manière
qui a paru vivement intéresser
l’assemblée. Le système dit des
groupes a été unanimement reconnu comme le mieux adapté à
nos circonstances et à no.s besoins.
C’est naturellement la question des
moniteurs qui a eu la plus large
part dans l’entretien. Comme.il a
été recona^j^. les groupes ne
doivent pas se composer de plus
de 6 ou 8 enfants, il en résulte
que dans une écolo un peu considérable, le nombre des moniteurs
doit l’être aussi. Mais où les
prendre? Là est la grande difficulté!, outre les deux qualités
indispensables de connaître et d’aimer le Seigneur et d’aimer les
enfants, il en faut une troisième
qui est tout aussi rare, savoir
d’être en état de parler un peu
correctement en même temps que
simplement.
Cette difficulté est de beaucoup
diminuée par le fait qu’il s’agit
non de faire un discours, mais
simplement de parler dans l’intimité et, même à voix basse à
quelques petits enfants de manière
à être compris d’eux. Cela sera
toujours possible ù la condition
que l’on parle avec amour des
choses que l’on a connues et expérimentées. A la question : qui
seront donc les moniteurs? l'on
répond: tous les chrétiens jeunes
gens ou hommes faits, jeunes
filles ou jeunes femmes qui s'intéressent au salut des enfants et
aux progrès de la piété.
2
«•:
18G
LE TSHOIN
mainteuir l’unile dans l’enseigne
Après cette indication générale,,
il y a une classe particulière de
personnes qui, parmi nous, est appelée à rendre aux écoles du dimanche de précieux services, et
semble indiquée plus que tout
autre pour y fonctionner comme
moniteurs, souvent même comme
directeurs ; ce sont les régents des
écoles de hameau ou de quartier.
Ils s’occupent des enfanta pendant
toute la semaine, ils les connaissent, les comprennent et ont dû
s’étudier à en être compris. Nous
allons pins loin; ils doivent les
aimer car c’est la condition sans
laquelle nous ne comprendrions
pas qu’ils pussent tenir une semaine au poste qu’ils occupent.
Ils ont lu chaque jour à l’école
cette Bible qui est en particulier
le livre du dimanche; de toute
manière, ils sont des moniteurs
nés, du moins en règle générale,
car les exceptions ne manqueront
pas.
L’on objecte qu’un grand nombre
d’entr’eux n’enseignent pas dans
leur propre paroisse et que, au
bout de 4 à 5 mois, ils devront
y retourner. C’est un inconvénieût
sans doute, moins grand toute
fois, qu’on ne pourrait le croire,
puis qu’après avoir fonctionné pendant quelque mois comme moniteurs dans une autre paroisse, ils
seront mieux préparés pour rendre
les mêmes services dans la leur
'propre.
La réunion que, selon une excellente coutume, les régents doivent présider dans leur école n’est
pas un empêchement sérieux; avec
un peu de bonne volonté de la
part de tout le monde, il sera facilement levé.
Les réunions régulières des moniteurs seront pour le Directeur [
des écoles du dimanche un moyen j
excellent, non seulement pour |
ment, mais aussi pour ajouter ce
qui pourrait manquer à la capacité de tel d’enlr’eux. i
Sans préciser la durée absolue |
de l’école et la disti'ibution du
temps entre les différentes parties
dont elle se compose, la confér
retic^a a été d’avis que la part des,,
moniteurs, pour peu qu’ils soient
à la hauteur de leur tâche, doit
être, au moins égale ' à celle du
directeur, lequel est surtout appelé
à résumer la leçon, et à s’assurer
par un petit nombre de questions
que les enfants l’ont bien comprise;
la durée même de l’école ne doit
pa.s dépasser une heure, dont le
quart environ sera consacré au
chant et à la prière.
Mais les heures s’écoulaient rapidement et le sujet était loin
d’être épuisé. Le pasteur et les
délégués de S* Germain avaient
annoncé qu’ils seraient forcés de
partir à 5 heures. On aborda la
question très importante aussi de
de la matière même à'traiter dans
les écoles du dimanche. La Bible
sans aucun doute, mais plus particulièrement les récits bibliques.
— N’y aurait-il pas, demande-ton, de très grands avantages à
adopter pour les enfants Le Messager des Ecoles du Dimanche et
pour les moniteurs VEducation
chrétienne publiée par le Comité
de Lausanne? Un membre de la
conférence, qui d’ailleurs recoimait
la très grande utilité de ces pubblicalions, qui recommande les feuilles et veut' que les enfants les reçoivent mais surtout pour s’en
servir comme de livre de lecture,
présente deux objections: 1“ Nos
écoles dans la plupart de nos
paroisses ne durent que 6 à 8
mois, et là où elles sont annuelles,
le chiffre des enfants s’abaisse de
moitié pendant plusieurs mois; en
s’astreignant à suivre scrupuleuisement l’ordre des sujets indiqué*
dans les feuilles, on s’expose à
laisser de côté les parties peutêtre les plus importantes de l’histoire biblique : 2“ D'un autre côté
n’est-il pas à craindre que le Directeur de l’école, grâce au travail
tout fait, et très bien fait, qu’il
trouve dans son manuel, VEducation chrétienne, ne finisse par
se dispenser lui-même de toute
peine pour préparer sa leçon?
Malgré ces objections, auxquelles leur auteur lui-même n’a pas
donné une force absolue, la conférence reconnaît la très grande
utilité des publications dont il s’agit et les recommande à quiconque
s'occupe de nos écoles du dimanche, et cela à la double condition
que tous les enfants, sans exception, reçoivent la feuille, et que
par les soins des Consistoires, les
moniteurs"aient: â le.ar disposition
quelques exemplaires de VEduca
tion chrétienne, lesquels, à la fin
de chaque annee, iront enrichir
la bibliothèque paroissiale.
Cinq heures avaient sonné et la
séance fut terminée comme elle
avait commencé par le cl .-nt, et
par la prière. L’on avait auparavant décide, sur la proposition du
président, que la prochaine conférence aurait lieu dans la quinzaine du mois de Mai prochain ,
à Turin ou à Pramol, selon que
les représentants de ces paroisses
le préféreraient, que le sujet à
l’ordre du jour serait le catéchumènat, et que M. le pasteur J. P
Meille était chargé de faire sui
cette question un rapport par écrit
ii'ilislilulioil
dite des irtigianelli Valdesi
depuis sa fonda Jon en 18S6 jnsqu'àlaiin de 1376
A. Fondation de l'établissement.
• 11 n’est personne qui ayant été à
môme de connaître d’un peu près la
condition sociale des liaoilants des
vallées vaudoise« du Piémont, n’ail été
frappé, comme d’une grande lacune
s'ajoutant à beaucoup d’autres, du peu
ou' point de développement, que les
différentes branches de l'industrie privée ont acquis au sein de celte population, objet du vif intérêt des cliréliens
évangéliques du monde entier. Non
seulement les professions diverses de
maçon, serrurier, chaipentier, charron
cordonnier , tailleur, tisserand, relieur
etc. y sont exercées avec une infériorité très marquée ; mais, chose étrange
et pourtant trop vraie, la pluparLde
ceux qui s’y .adonnent au lieu d’être
des vaudois, sont des catholiques romains venus de la plaine et qui trouvent dans l’exercice de ces professions
non seulement, de quoi subsister eux
et leurs familles, mais souvent encore
de quoi s’emichir, et cela sur ce
même sol que ses fils abandonnent
chaque année par centaines, pour demander à l’étranger et jusqu’aux lointains parages de l’Amérique du Sud ,
un pain , qu’ils prétendent leur, être
refusé dans leurs montagnes, et qu’il.s
ne se procurent qu’au prix des plus
grandes faligues quant au corps , et de
beaucoup plus grands périls quant à
leur âme. »
L’industrie privée au sein des vallées laissée aux mains des étrangers ,
la population vaudoise s’appauvrissant-j
sur le sol qui lui devrait suffire et.
même i’enricliir; Celle populalionabandonnant ses foyers pour aller dans un
paysétrangei'à la l’enconlre de beaucoup
de souffrances et de périls; íes vallées ,
envahies par une peuplade supersli- .. '
tieu.se et souvent immorale, voilà ce
qui ressort des lignes, que nous avons i
3
LE TÉMOIN
187
citées plus haut et, par les quelles
s’ouvre le « Premier rapport suri’InsliLution dite des Arligianelli Valdesi. •
Certes le mal, tel qu’il se révélé à
nous, est des plus graves et nous ne
sommes pas étonnés d’entendre l’auleur de ce rappiiirt‘^hous dire, que des
remèdes qu’ori apportera à ce mal
dépendra notre avenir comme peuple
et comme Eglise.
“ 11 faut, ajoute-t-ii, sous peine de
nous voir mourir de consomption spirituellement aussi bien que matériellement, que l’iiiduslt'ie Jtri^ée dans
nos montâgnës7 iïê’"s^
presque exclnsiï d^ gens diï dehors
au~grânÆAéti:imenLdesgensl(u'^ëaârs~.
mais Y devienne l’alTaire toute spéciale
de ces dernüêrs, et remplaçant à beaucoup d’égards le terroir qui lui manque,
fournisse à nos corrcligionnaires, avec
le pain qui leur est indispensable,
l’occasion d’oftVir à leurs concitoyens
de la plaine, le double et bienfaisant
spectacle d’une industrieuse activité
mise au service d’une vie sainte et
coniplélemenl soumise h l’Evangile.
Tout cela doit être ; et si cela n’est
pas un jour et même bientôt ; si l’état de
choses actuel devait durer longtemps
encore, non seulement notre population se condamnerait de gaîté de cœur
à une pauvrelé déshonorante, mais la
gi'ande et noble mission qui lui est si
évidement dèvoulue, lui échapperait à
tout jamais.
Il faut.... cdà doit êlre, rien de
plus clair, mais comniieru atteindre
ce but si désirable? Celte questionne
laissa pas que de préoccuper celui que
Dieu voulait mettre à la létc de cette
œuvre. 11 la tourna et retourna longtemps dans son esprit et finit par s’arl'êler au projet suivant:
« Ouvrir à Turin une maison au
sein de laquelle un certain nombre de
jeunes gens, de préférence orphelins,
seraient recueillis, pourvus de tout le
nécessaire, tant nu spirituel qu’au temporel et convenablement formés aux
différentes industries que l’on sent le
besoin d’introduire dans les ¡/allées ,
le tout moyennant une légère contribution et l’engagement^ioral pris tant par
eux que par leurs parents et tuteurs,
d’allef au termè d’uii apprentissage
jugé pleinement suffisant, exercer au
sein de leurs montagnes la profession
qu’ils auraient embrassée.
C’est quelque chose et même beaucoup que d’avoir des idées nettes et
pratiques sur ce que l’on veut enlrep'rendre , mais il faut qu’à cela viennent s’ajouler les moyens nécéssaires
•pour toute entreprise. Or-cea-moyens
où les chercher, d’où les aliendre?
Le rapport que nous avons cité pins
d’une fois déjà nous dit que Dieu lui
même se chargea de repondre à eélte
question. Il fil arriver à Turin une
darne anglaise Miss Bradschau, qui
cherchait dans un voyage sur le continent l’amélioration d’une santé gra'vemenl compromise et un soulagement
à la douleur profonde que lui avait
occasionnée la perle de son père. Elle
ne fut pas plutôt mise au courant du
projet dont nous venons de parler
qu’elle donna une somme de -4000 fr.
en s’engageant en outre à subvenir
durant les trois premières années à
toutes les dépenses qui ne seraient
pas couvertes d'une autre manière.
• Avec de tels encouragements, ajoute
le fondateur de l'Inslilulion, que nous
restaît-il que de nous mettre à l’œuvre
le plulôt possible ? Ainsi fîmes nous,
et dès les premieis jours d’oclobre
1856 l’élablissement si longtemps projeté était ouvert, et recevait peu
après son premier élève , qui ne devait pas tarder à êlre suivi de plusieurs autres. » (à suivre).
Inlirîiierie yrolesUiite tie Marseille
Nous avons repu, par la poste, le
premier rapport qui ait été publié sur
celte Irès-inlcressanle Institution à laquelle f'ainsi que nous le veirons ciaprès J les Vallées Vaudoises sont si
grandement redevables; et nous estimerions un tort à nos populations que
de n’en pas mettre sous leurs yeux au
moins un résumé qui leur fasse connaître CO qu’elles lui doivent de reconnaissance. Cette œuvre, dit le rapport
que nous analysons, compte déjà 37
ans d’existence. Elle a commencé humblement comme la plupart des'œuvres
(lésiinée à durei'. C’est le dévouement
d’une chrétienne bien connue dans
l’église protestante de Marseille, M“*»
Favier qui en a suggéré la première
idée. Vers 1839 celle digne servante
de J. C. eut la charitable pensée de
réserver dans sa propre chambre un
lit pour les femmes malades, aux
quelles en même temps que les soins
matériels les plus dévoués, elle prodiguait les consolations de rÉvangjle.
Le bien qui se fil par ce moyen fut
tellement apprécié que l’année suivahle
un comité de dames se forma dans le
but exprès d’encourager et de développer celte piénse institution, ce qui
eut lieii par ta location et l’ameublement d’une maison pouvant contenir
une quinzaine de lits. M”« Favier, loin
nalurellernenl désignée comme directrice de l’infirmerie ainsi organisée, se
consacra avec un nouveau zèle au soin
de ses chères malados (J’infinnerie,
il est bon de le remarquer , n’est ouverte qu’aux femmes); et six ans no
s’élaienl pas écoulés que, — grâces à
l’intérêt l'onjours croissant que celle
œuvre avait réussi à inspirer,) — une
maison ad hoc avait été construite
pouvant contenir une trentaine de lits
pour pauvres, |dus deux chambres
destinées aux malades payantes.
Quand après 19 ans d’un travail incessant et d’un dévouement qui ne
s’est jamais démenti ni relâché, la vénérée M“® Favier fut recueillie auprès
de Celui qu’elle avait si fidèlement
servi; ce fut sa fille JB'® Alexandrine
Favier, engagée dans celle œuvre dès
l’âge de 14 an;?, qui lui succéda, assistée d’aides aussi dévouées que sa
mère et qu’elle même, et dans le
nombre des quelles il nous est doux
de trouver un nom Vaudois celui de
Marie Combe originaire dç la paroisse
de Pomaret. C’est ainsi que l’œuvre
s'est continuée jusqu’à maintenant et
de plus en plus afl'ermie.
Qu’au point de vue matériel cette
précieuse institution ne laisse à peuprés rien à désirer, c’est ce que nos
lecteurs se figureront sans peine, en
songeant à l’esprit qui a présidé à sa
fondation, et ce que le rapport que
nous analysons affirme d’ailleurs de
la manière la plus catégorique.
Mais ce n’est pas seulement des
corps et des soins à leur donner que
se sont préoccupés, dès le début, et
constamment par la suite, les fondateurs et les continuateurs de celle œuvre excellente; c’est encore, et nous
pourrions dire surtout, des soins des
âmes. Conduire ces âmes à Christ pourqu’étles trouvent dans ce céleste Médecin non seulement un soulagement
temporaire et passager aux maux qui
les travaillent, mais la guérison éternelle, voilà le but, le grand but au
quel tendent par tonies sortes de'moyens
les excellentes chrétiennes préposées à
la direction de celte infermerie.
Le nombre des malades qui bénéficient dò leurs soins dévoués e.sl, en
moyenne, de 200 par an, fournissant,
entre toute.«, plus de 7000 journées de
présence. . .t
Quant à la natiônalilé des recouvrées
le rapport constate que, sur un total
de 2331 malades qui ont été admises
à l’infirmerie, pendant une période de
13 années, plus de la moité, 1286,
étaient de nationalités étrangères et à
répartir dans les proportions suivantes;
italiennes (ce qui revient à dire vaudoisesj! ) 626; snissesses’456; allemandes l'io; anglaises 32; hollandaises 4;
diverses 5.
Quelle preuve plus convaincante que
celle qui nous est fournie par ces simples cliiffres, de l’esprit de cliarilé et
de largeur chrétienne dans le quel
celle œuvre est dirigée!
Mais aussi, quel appel plus puissant
à tous ceux qui, directement ou indirectement, dans la personne de leurs
compatriotes, bénéficient de cet établissement, à lui venir en aide, et à lui
faire trouver pour leur part, les 20000
fr. par an dont il a besoin pour siibsistér !
Le rapport signale avec reconnaissance une collecte faite dans ce but,
en 1874 dans les églises de Gènes et
de Turin, se montant, pour celle dernière, à livres liai. 1155 50 cenlimes.
Mais, à notre grand regret, nous n'y
avons aperçu aucun envoi, d’aucune
de nos paroisses des vallées, dont les
ressortissantes sont pourtant celles,
d’entre les étrangères à la France, qui
profilent le plus largement de cette
précieuse inslilulion. Une si grave lacune ne 5era-t-elle pas bientôt com-
4
488
LE TÉMOIN
blée ? Nous l’espérons, pour l’honneur
de noire population, el de noire église
et c’est dans cet espoir, que nous l’avons signalée.
CKroiitjque
Bodorei. — On nous écrit:
Favorisée par un temps magnifique
la journée d’hier (4 novembre) a été
cxceptionellemenL inléressanle pour
celle paroisse. Présidé par M"" A. 'fron,
pasleui' de Périer-Maneille, le service
du malin a attiré une assemblée très
considérable. 11 s’agissait d’introduire
dans ses fonctions notre nouveau paslenr, M. Jean Roman , appelé par nos
snlTrages unanimes. Malgré la longueur
du service, l’atlenlion s'est maintenue
jusqu’au boul,el si malheureusement
pour noire paroisse , nous avons dû
trop souvent assister à une pareille
solennité, les e.vhoiTalions qu’elle nous
donna l’occasion d’entendre, sont de
celles qui gâgnenl à être lépélées.
Si le pasteur installant a rappelé à son
jeune frère qu’il doit s’étudier à être
un ouvrier sans reproche enseignant
purement la parole de Dieu; il nous
a d’un autre côté, placé sous les yeux
et sur la conscience le devoir d’être
soumis à nos conducteurs qui veillent
sur nos ¡unes comme en devant rendre
compte.
M. Roman, à son tour, nous a rappelé ce que l’on oublie trop souvent,
savoir que le travail du pasteur, pour
être vraiment béni de Dieu el profitable aux âmes, doit être précédé,
accompagné cl suivi des prières du
pasteur pour le troupeau et des paroissiens pour leur pasteur. Puisse cet
appel avoir été entendu el reçu par
un grand nombre de ceux auxquels il
a été, adressé !
Par la plus curieuse des inadvertences, le titre de notre notice sur
l’Ecole d’évangélisation (N. 45) a été
tronqué, en sorte que plus d’un de
nos lecteurs se sera aemandé dans
,quel pays se trouve cet établissement.
À celle question nous répondons aujourd’hui :
À Saint Philomène, près Nice, qui
autre fois était en Italie, mais qui
maintenant est en France.
Eevue poitttquc.
Itaiie. — Le Parlement s’ouvrira
le 22 courant, au lieu du 15 comme
on l’avait annoncé. Depretis pourra présenter les conventions des chemins de
fer, auxquelles Zanardelli s’est refusé
d’adhérer. ■— Zanardelli a préféré
maintenir sa démission de ministre des
travaux publics. Celle démission a été
acceptée, el Depretis s’est chargé de
diriger le ministère des travaux publics jusqu’à ce qu’il ait réussi à trouver
le successeur de Zanardelli. En même
temps que ce dernier, ont aussi donné
leur démission Seismit-Doda secrétaire
du ministère des finances el Ronchelti
sécrélaire du ministère des travaux
publics.
Les journaux ont publié el commenté
en divers sens, le discours de Finzi
à ses électeurs du collège de Pesaro.
Dans ce discours le vieux et énergique
patriote fait le procès au ministère el
surtout au ministre de l’intérieur. Il
•
a été même question de la démission
de ce dernier et de son intention de
demander satisfaction, à l’honorable
Finzi l’un des chefs de l’opposition.
Mais l’hon. Nicolera parait y avoir
renoncé, comme aussi à intenter un
procès à son lerrible^adversaire.
L’augmentation de la richesse mobilière a soulevé des protestations
énergiques non seulement à Milan ,
mais à Gênes et ailleurs. Depretis avait
dit; pas un sou de moins; ce sont
maintenant des millions de plus; néanmoins on ne fait pas d’économies,
nous .n’avons pas la perspective de
voir supprimer le cours forcé; tout
est absorbé par de majeures dépenses
pour l’armée, pour la marine, pour les
fortifications et pour les travaux publics
si le nombre des employés est diminué,
celte économie suffira à peine pour
l’augmentation des honoraires des employés qui restent et surtout des employés supérieurs.
Le ministère se présentera devant
le Parlement un peu affaibli, croit-on;
il Irouvèra la députation sicilienne du
côté de l’opposition, peut-être aussi
les amis de Zanardelli, c’est-à-dire les
députés lombards el particulièrement
le gauche qui a pour son chef l’hon.
Cairoli. Il peut cependant encore compter sur une majorité, aussi longtemps
que les députés napolitains seront fidèles à Nicolera. —
I Wvance. — La Chambre des députés a nommé son bureau définitif
dans la personne de tous ceux qui le
composaient avant sa dissolution ; elle
a voulu signifier au gouvernement, qui
l’avait renvoyée, qu’elle se considère
comme la continuation de la Chambre
précédante- Le président, M. Grévy ,
a été nommé par 29£| voix contre 150
billets blancs des membres de là droite.
Mac-Mahon n’ayant pas réussi dans
ses tentatives de former un nouveau
ministère conservateur, MM. Broglie,
Fourtou et leurs collègues se présenteront devant la Chambre pour défendre les actes de leur administration el
pour faire voler les budgets — Il est
clair qu’ils ne pourront rester bien
longtemps à leur poste. Mais il est
impossible de dire aujourd’hui ce qu’il
en sera demain. Mac-Mahon se soumelIra-il ou se démettra-l-il?
Buei'fe d'Orient. —La situation
est à peu [irès la même: à Plewna
Osman est enfermé, avec son armée,
dans un cercle de fer el de feu. Réussira-t-il à le rompre sur quelque
point? Devra-t-il se rendre , pressé par
la faim? En Asie les Turcs sont aussi
battus; cependant ils tonnent encore
soit à Kars, soit à Ergerum.
DON.S EN EAVEÜR DES INCENDIÉS
DU CROUZET
M. Henri Gonin (Saluces) .
M. William Meille (Rome)
Première collpcte au Temple
Deuxième collecte au Temple
J. P. Meyiinr..............
Stéphanie Boero . . .
Daniel Raimas ....
Raimas...............
Cathérine Raimas ....
Daviit Monnet ancien . . .
N. N.......................
fr. S
» 30o
>’ 31 90
» 23 60
» 6
« 2
» 0 50
» 1
* 0 50
» 3
* 2
Total. 372 50
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