1
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N. 18.
1 Mai 1890
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LE TEMOIN
ECHO DES YALLÉES YAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me earez témoins. Act-1,8. SuivantlaTérité avec la cfiarité. Eph. ÎV, 15. Que tonrfegne Vienna, llntth. VI, 1'
Soin maire:
Il pardonne abondamment — Auguste
Caffarel ou le soldat Adèle — Correspondance — .Souscriptions pour le bicentenaire — Chronique vaudoise — Non-,
Telles religieuses — Revue Politique —
Avis.
-.•V' ...
Esaie lv, 7.
{¿illocution du D.r Piernon au Ciabas)
Abondance du pardon de Dieu.
\ . L’abondance du pardon de Dieu
'peut. être considérée a) dans ses
rapports avec notre salut; h) dans
ses rapports avec le service que
nous devons à Jésus-Christ.
a) La religion, cbi'étienne se distingue entre toutes les autres en
ce qu’elle enseigne que Dieu pardonne abondamment. Les religions
inventées par les hommes nous représentent un Dieu constamment
irrité, un Dieu qu’il faut calmer
par des sacrifices. Il est même des
formes erronées du christianisme
qui indiquent les pèlerinages,-les
mortifications de la chair etc., pour
apaiser la divinité et pour la rendre
propice aux hommes. La religion
chrétienne seule enseigne que Dieu
est déjà réconcilié avec le pécheur.
Pour vous représenter quelle doit
•être l’attitude dq .pécheur envers un
Dieu qui pardonne, je me servirai
d’une comparaison. Supposez que
fàie offensé mon ami qui me traduit
(M. H. MeiUe)-ét qu’à son tour il
m’ait aussi'Offensé. Nous nous tournons le doS'(comme vous le voyez),
chacun* T^arde. de son côté, chacun
va soft, chemin et nous marchons
tous les deuç'dans une direction
oppos^.
Supposeiz maintenant que je me
sois réconcilié avec lui et. que lui
ne le soit pas avec moi, je me tournerai vers lui, je le regarderai mais
il ne regarde pas encore vers moi.
Si, au contraire, noüs sommes tous
les deux en paix, voici dans quelle
attitude nous sommes placés l’un
envers l’autre, nous nous regardons
en face, nous nous embrassons, nous
sommes bons, amis.
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De la même manière, Dieu est en
Christ réconciliant le monde avec
soi, et ne leur imputant point leur
péché. Il,se tourne vers le pécheur,
mais celui-ci persévère dans sa mauvaise voie. Vous, mes chers amis,
retournez à Dieu et marchez dans
ses sentiers. Une fois réconciliés
avec Dieu, nous devons raconter
comment 11 nous a ramenés à Lui.
C’est ce que nous faisons en nous
occupant des missions.
b) Saint Paul, pendant la tempête
parle de Celui «à qui il est et
qu’il sert » et il exprime parla toute
la substance du christianisme. En
recevant le pardon nous devenons
*un avec Christ; nous étions esclaves
du péché, mais ayant été rachetés
par Dieu, c’est à Lui que nous appartenons - « à qui je suisl » ~ Jésus-Christ nous appartient aussi et
prier en son nom n’est autre chose.
nom de notre union
que prier au
avec Lui.
Si quelqu’un a trouvé son chemin
hors d’une forêt obscure, il rentrera
dans cette Forêt pour indiquer à ses
compagnons d’infortune le moyen
d’en sortir à leur tour. De même,
si j’ai trouvé le Sauveur, je dois le
faire connaître à ceux qui vivent
encore loin de Lui. ,11 existe des
millions d’âmes qui n’ont jamais
connu Jésus-Christ.
I^e travail peti être long ; un
Adoniram Judson peut employer 19
ansi pour convertir 18 Birmans ;
d’autres missionnaires peuvent travailler pendant 14 ans panni les
cannibales des îles de l’Océan^acifique, sans avoir obteiru une seule
conversion. Mais 1’ un d’eux a traduit r Evangile de S. Jean dans le
langage de ces cannibales, et un jour
il lit à haute voix les belles paroles
de Jean III. 15: Dieu a tant aimé le
monde...
Ces paroles touchau les peuvent
être pour vous ou pour l’un de
vos semblables, mais pas pour nous,
lui dit un chef, qui l’avait prié de
les lui répéter.
— Ces paroles sont pour quiconque;
aussi pour vous et pour tous les
vôtres.
— Dés lors, fit le chef, votre peuple
sera mou peuple et votre Dieu sera
mon Dieu, car je n’ai jamais entendu
parler d’un Dieu qui aime les pécheurs.
Il y a maintenant 750,000 convertis
dans les lies de la Polynésie Occidentale.
En 1857, une grande famine désole
l’Inde. Un ingénieur donne de l’ouvrage à des milliers d’affamés et les
réunit le soir pour les évangéliser.
Il connaissait juste assez leur langage pour pouvoir répéter les paroles de Jean III, 16. Quand un de
ses ouvriers se convertissait, il l’engageait à répéter par cœur ce même
verset, de sorte que dans un an des
milliers de personnes entendirent
l'Evangile par ce moyen, et en 1858
l’on comptait 10,000 convertis —
plus qu’au temps des apôtres.
Or nous pouvons tous être des
missionnaires auprès de ceux que
nous rencontrons.
Une petite fille de Buffalo voit un
jeune ouvrier; elle s’approche et lui
mettant la main sur l’épaule elle dit:
— Hans, j’aime Jésus; l’aimes-lu
aussi?
— Mais qui est Jésus? Je n’ai
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— 139
jamais entendu parler de Lui, répondit l’enfant. *
— Va à Jésus, dis-lui que tu es
un grand pécheur, et demande lui
son pardon.
Un enfant peut donc être un pré
dicateur de l’Evangile et servir Dieu
par ce moyen.
E. Bonnet.
Auguste Caffarel, ou le soldat fidèle
(Suite, votr N. 17).
A la suite de cette lettre, copiée
de l’original, se trouvent quelques
lignes de Josué Meille, adressées
très probablement à la mère d’Au
guste :
« Voilà exactement ce qu’Auguste
m’a écrit. La conscience a porté
Auguste à obéir à Dieu plulêt qu’aux
hommes; la mienne me porte à
approuver hautement sa conduite.
Nier qu’il y entre de la religion, dans
cette génuflexion, c’est nier une
chose évidente. C’est violenter la
conscience que de la forcer à faire
ce qui lui répugne en matière de
foi. Je lui écris dans ce sens.,.. Je
puis vous dire que, non seulement
la conduite d’Auguste n’a fait que
augmenter pour lui mon affection
et mon estime; mais que toutes les
personnes pieuses et éclairées d’ici
partagent mes sentiments à cet égard.
Ainsi bénissez plutôt Dieu de vous
avoir donné un (ils qui vous honore
et qui se montre un digne Vaudois.
J. Meille. »
X X
On peut comprendre aisément
l’émotion causée par l’arrivée de la
triste nouvelle dans le cercle des
• parents et des amis d’Auguste. Cette
émotion se reflète dans les deux
lettres qui vont suivre et qui étaient
bien faites pour apporter consolation
et espoir au jeune détenu. La premiéi’e est de M. David Vola.
< St, Jean 18 Mars 1844.
« Mon très-cher neveu. Ta lettre
datée du 10, mise à la poste le 13,
et que nous avons reçue hier au
sortir du sermon nous a d’abord fort
émus. Après ce premier mouvement,
nous avons laissé pleurer les tantes, et
ton grand papa et moi nous nous
sommes fort réjouis. Tous tes vrais
amis aussi se sont réjouis de ce que
Dieu t’a donné la force de le confesser, et de confesser ta foi devant
les hommes, même au péril de peines corporelles. Tes professeur.? aussi
sont glorieux d’avoir un disciple
aussi lidèle. Tous nous voyons déjà
là un fruit du Collège. Au reste,
mon cher Auguste, prends courage
et te confie entièrement à la bonté
et à la providence de Dieu. Il a
commencé son œuvre en toi, et si
tu es fidèle, il l’achèvera. Ne te
laisse pas effrayer par les menaces
du Code Pénal militaire....... les lois
humaines ne peuvent rien contre
les droits impre.scriptibles de la
conscience. Sois bien persuadé que
nous ne te laisserons pas écraser....
Loi's même que tu serais appelé à
souffrir un peu, si tu tiens ferme,
tu seras très utile à tes compatriotes
(dans le sens de coreligionnaires)
qui ont la faiblesse de fléchir le
genou devant Baal. li suffit de ton
cas, soutenu avec dignité et fermeté,
pour que notre Gouvernement doive
prendre une mesure à notre égard,
en fait de pareils actes religieux.
Que le bon Dieu veuille te donner
la force de supporter toutes ces
épreuves et de le confesser franchement devant les hommes! Tiens
donc toujours terme,'én t’appuyant,
non sur l’homme mais sur Dieu
seul. J'ai lu et médité le Code militaire. A ton cas on ne peut pas
appliquer les art. 216-218, qui parlent d’insubordination au service
militaire, tandisque dans ton cas ce
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serait insubordination au service
religieux, où le Vaudois militaire
n’ entre pour rien , et cela lors
même qu’il y aurait une loi précise..,
puisque les droits de la conscience
sont plus forts que toutes les Ioi.s
humaines et que les canons. Voici
une requête que tes Trais amis dé■sireraient que tu présentasses à ton
Colonel, si l’alTaire se faisait sérieuse.
Veuille donc la copier toi-même,..,.
la dater de ton cachot, et la faire
présenter au Colonel par ton défenseur.... »
« Mon Colonel. — J’ai été inscrit
en Janvier dernier et amené au
dépôt de Suse, où je demeurai 15
jours. Conduit à la messe avec les
autres conscrits, ma conscience ne
me permit pas de fléchir le genou
à l’élévation de l’hostie; cet acte
d’adoration tout naturel pour le catholique qui admet la présence
réelle et corporelle de J. C. dans
l'hostie, ne peut que répugner profondément à ta conscience du protestant qui n’admet pas une telle
croyance. A Gênes, je suivis la même
ligne de conduite. A la première
messe mon sergent me menaça du
cachot, si un pareil acte se renouvelait. Le Dimanche suivant je sus
obéir encore' à la voix de ma conscience et aucune observation ne
me fut faite. J’eus donc lieu de
croire que mes supérieurs ne considéraient point l’acte de génuflexion
comme obligatoire pour un militaire
protestant. J’étais d’autant plus fortifié dans, cette manière de voir
qu’on m'a assuré qu’une circulaire
du Ministère de la Guerre et Marine adressée en 1831 ou 1833 à
tous les régiments, dispensait les
militaires protestants d’assister au
service de la messe.
Appelé, le 9 Mars courant, à monter ma première garde au palais
ducal, à l’approche du saint sacrement, j'exécutai toutes les manœuvres ordonnées en pareilles circonstances; mais aux mots: Ginocchio
terra! une lutte terrible s’engagea
entre la voix du capitaine et la voix
de la conscience. — La conscience
l’emporta et je restai debout; malgré
les observations du capitaine, je
restai debout encore au retour du
St. Sacrement, ne pouvant considérer
un pareil acte de génuflexion que
comme un acte d’adoration reli
gieuse.
Ma conduite pourra paraître à plusieurs une grande insubordination
à la discipline militaire; cependant
je proteste hautement de m.on sincère dévouement et de ma fidélité
au service de S. M. C’est animé de
tels sentiments que j’ai quitté le toit
paternel et que j’ai endossé l’habit
militaire avec tout l’entraînement
du jeune âge; mais avec le désir de
servir mon roi, je portais en moi
le désir bien naturel de servir mon
Dieu d’après la religion de mes
pères, et il m’était doux de penser
que ces deux services étaient parfaitement conciliables, le Code Civil
reconnaissant aux Vaudois l’exercice
de leur religion dans les Etats de
S. M. et le Gode Sacré ordonnant
de rendre à la fois à César ce qui
appartient à César, et à Dieu ce qui
appartient à Dieu. J’aimais aussi à
me représenter la fidélité à mon
Dieu comme une garantie de fidélité à mon roi.
Un cas qui peut avoir quelqu’ana
logie avec le mien: dans les tribu
naux civils de l’Etat, on ne fait pas
prêter serment aux Juifs en mettant
la main sur les Evangiles, comme
font tous les autres sujets, mais ils
le prêtent en mettant la main sur
la Bible. Pourquoi cette différence?
Par la raison toute simple qu’ils ne
croient pas à VEvangile ! On respecte
donc la conscience du Juif, et l’on
ne respecterait pas la conscience du
militaire chrétien Vaudois, qui répugne à faire un acte d’adoration
au passage du St. Sacrement, parcequ’il ne croit pas à la présence
réelle et corporelle de J. C. dans
l’hostie ! »
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tt Mon Colonel, ces sentiments que
je prends la liberté de vous faire
connaître, expliqueront, j’espère, la
ligne de conduite que j’ai cm devoir
tenir. J’attends de votre sagesse que
jugeant, avec discernement et équité
les motifs qui m’ont fait agir, vous
voudrez bien ne pas mettre, au nombre des indisciplinés et des rebelles
un jeune conscrit qui tient à honneur
de servir loyalemement et consciencieusement son roi, et que vous voudrez bien prendre telle mesure pour
ne pas exposer ma conscience à de
telles épreuves ni compromettre
ma fidélité au servire militaire. —
Agréez M. le Colonel, les sentiments
de ma haute considération et de mon
respect. (Tu signeras) Auguste Gaffarel, Vaudois, grenadier dans la 2*"
compagnie, 13’ régiment »
¡A suivre).
CORRESPONDANCE
Monsieur le Directeur,
Voüs pardonnerez à un homme
de la campagne de vous adresser
ces lignes, que vous aurez la bonté
de corriger; mais je ne puis à moins
de le faire car je sens que je manquerais à un devoir de la conscience
en me taisant. — Toutes les fois
que Pâques s’approche j’éprouve un
sentiment de tristesse à cause de la
réception des Catéchumènes. Il y
en aura certainement parmi eux de
bons, qui se préparent à la Communion avec sérieux et qui sont
sincèrement désireux de servir le
Seigneur, mais la plupart....je les
connais, je les rencontre dans la rue
lorsqu’ils sortent des écoles, et je
les suis, lorsqu’ils sortent du temple
pire que légers. J’entends de leur
apres rinstrucüon du Dimanche. Je
les vois légars et souvent encore
bouche des discours frivoles, des paroles corrompues, même le nom de
Dieu pris en vain. Et quant aux
jeunes filles, elle's se surveilleront
peu! être un peu plus, pour l’apparence;- mais je crains qu’il n’y ait
beaucoup de mondanité dans le
cœur du plus grand nombre; et
qu’elles ne désirent ardemment la
fin de l’instruction pour pouvoir
s’amuser. Et ce que j’ai observé
moi-même, tout le monde peut l’observer à commencer par les anciens
et les pasteurs. Pourquoi donc leur
faire promettre dans l’Eglise des
choses très belles sans doute mais
qu’ils ne tiendront pas? car ils ont
assez compris avec la tête les vérités
de la Parole de Dieu, mais leur
conduite montre’qu’ils ne les ont
pas reçues dans leur cœur. Et
pourquoi établir comme membres de
l’Eglise des personnes qui n’ont pas
même la première condition pour
occuper dignement cette charge, celle
de croire en J. C. comme leur Sauveur? Voyez-vous Monsieur le Directeur, vous trouverez peut être que
je vois les choses trop en noir;
mais soyez persuadé que jamais nos
Eglises des Vallées n’auront une vie
prospère, aussi longtemps qu’année
après année, nous introduirons régulièrernent dans leur sein des personnes indifférentes ou même incrédules
et corrompues, en tout cas non converties, Une fois dedans, elle exercent
leur mauvaise influence sur tout
leur entourage, et une fois dedans
qui les fera sortir? Comment? d’un
côté nous cherchons à raviver le feu
dans nos églises et de l’autre nous
y jetons, deux fois par an, dessus
de l’eau froide?
Je sais bien. Monsieur le Directeur
que c’est facile de trouver à redire
à ce qui s’est fait jusqu’ici et je sais
qu’avant de changer il faut y réfléchir, il faut y aller avec toutes les
précautions pour ne pas se trouver
plus mal après qu’avant; mais ayant
bien pensé à la chose il m’a semblé que je devais au moins proposer un changement et le soumettre
à l’examen des pasteurs, des anciens
et de tous les chrétiens sincères de
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nos églises. Ils voudront bien prendre en considéraüon ce qtie j’ai à
dire et peut être m’en dit^ leur
avis ici sur les colonnes de votre
journal, pour qu’il profile à un
grand nombre, si toutefois vous le
permettez (1).
(à suivre)
(1) Je crois bien ! Red.
S0USCB1PT10N8 POUR LE BICEÎiïENAiRE
Justet Etienne (Brà)
Fr. 10.
Chronique Vaudoise
ÏORRE Pellice. — Soirée de la
BalsiUe. Jeudi passé, la société de
la Balsille a donné au public de la
Tour une de ces soirées qui sont
toujours les bienvenues et qu’on
désire voir se répéter le plus sou-,
vent possible. Nous ne pouvons
mentionner en détail les morceaux
qui ont été lus et récités. Nous dirons seulement que nous “avons
entendu, avec un plaisir spécial,
deux pièces, dues à_ la plume de
deux de nos étudiants MM. E. Tron
et J. Roslan. La première, eti prose
française est un drame intitulé les
Bostagnols o« le Pardon; la seconde
en poésie italienne, a pour titre
Aile Valu Valdesi. Nous ajoutons
3ue si le succès de la soirée a été
û au bon vouloir déployé par tous
les étudiants du collège supérieur,
le trattenimento a eu lieu con fatica
spéciale de l’étudiant Francis Monney qui a rempli, d’un bout à l’autre de la soirée, les rôles les plus
disparates, avec un égal bonheur.
L'étudiant Jourdan a su égayer son
public en représentant admirablement le domestique délié bien que
lourd en apparence, Jin «quoique
voulant paraître la simplicité même.
Les chœurs, chantés dans les inter
valles et dirigés par M. Forneron,
ont été fort appréciés. Nous apprenons que les résultats tangibles de
la soirée ont été satisfaisants. Tant
mieux ; car quoi de plus honnête
que de vouloir payer le loyer de la
chambre qu’on occupe, et de recommandable que de vouloir remplacer
par une bannière neuve, le vieux
drapeau de la Balsille, déjà éprouvé
par mainte intempérie et complètement ruiné à la suite des fêtes du
Bicentenaire?
Qu’il nous soit permis de conseiller
à nos jeunes amis d’apporter encore
plus de soin, si cela leur est possible,
à la préparation de leurs accademie à
l’avenir. Il était facile, en effet, de remarquer ça et là quelqu’embarras
dans l’expression à prendre, dans
l’attitude à garder, ou dans la réplique à faire. Des répétitions plus
nombreuses et plus soignées et
peut-être plus de temps laissé aux
acteurs pour apprendre leur partie
absolument par cœur, éloigneront
sans doute ces inconvénients.
H. M.
Voulez-vous venir au chiot? —
A une heure au dessus du Pradutour, au confluent de la Comba
de Soiran et de l’Angrogne, qui
descend du lac, se trouve un joli
plateau, au milieu duquel s’élève,
à l’ombre des frênes et des cerisiers,
le petit village du Chiot.
C'est là que nos pères, merveilleusement délivrés à la Balsille, se
retirèrent après les escarmouches
de Galmound et le combat de Pramol- {17 Mai),
C’est là aussi qu’il reçurent, le
i8 Mai i690, par les envoyés de
Victor Amédée II, les première.?
nouvelles de la paix dont ils avaient
si grand besoin.
Un événement de cette importance
doit être rappelé au souvenir des
Vaudois.
Aiissi compton.s-nous. Dieu voulant, en faire la commémoration
7
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dans la localité même qui en fut le
theatre, il y a 200 ans, et au moment qui sera reconnu le plus propice.
A bientôt des indications plus détaillées sur cette réunion, à la quelle
nous invitons dès maintenant tousles Vaudois qui désirent y prendre
part.
Ângrogne, 30 Avril 1890.
E. Bonnet, pasteur.
D. Peyrot, pasteur.
Nous savons, de source certaine,
que M. le pasteur Micol est en train
d’organiser une fête toute semblable
qui aurait lieu à la même époque
à Villeséche. Tant mieux; ainsi les
habitants de la vallée de St. Martin pourront prendre part à cette
nouvelle commémoration, sans avoir
à franchir la grande distance qui
les sépare du Chiot.’
Rédaction.
Nouvelles Religieuses
L'accroissement des luthériens
aux Etats Unis — De toutes les
dénominations religieu.ses qui existent aux. Etats-Unis, celle qui s’accroît le plus rapidement, dit le Témoignage, est sans contredit la luthérienne : De 1884 à 1888, les
communautés allemandes n’ont pas
construit moins de 1532 temples
nouveaux.
Le paganisme et le christianisme
dans l’Inde: — Le Brahma - Somadi, cette forme philosophique qui
tendait à amalgamer l’hindouisme
et le christianisme, a tellement décliné que son journal a dû être .supprimé. M. Mozoondar, son rédacteur,
en prenant congé du peu de lecteurs
qui lui étaient restés fidèles s’exprimait ainsi;
«. Christ est une terrible réalité,
destinées de l’Inde dépen
- ces
dent de la solution que nous trouverons au problètnq que forme sa
personne et son œuvre, ainsi que la
position que nous prendrons vis-à-vis
de lui. Ne nous retirons donc pas
dans l’obscurité, en nous contentant
de quelques elïbrts isolés et faits au
hasard, mais plaçons-nous en plein
jour pour résoudre ce grave problème : Qui est le Christ et qu’est
il ? »
L’Evangile aux îles Samoa. —
L’Ecole théologique de" Malna
(Iles Samoa) dirigée parle missionnaire Newell, compte 106 éléve.s
adultes dont 46 sont mariés et 26
jeunes garçons. Tous se préparent
à devenir évangélistes soit aux Samoa mêmes, soit à la Nouvelle Guinée ou dans d’autres îles païennes.
Le 8 novembre dernier le roi Maliétoa a été .solennellement réinstallé
sur le trône par les représentants
de l’Allemagne, de l'Angleterre et
des Etats-Unis. Un fait réjouissant.
c’est que, dans l’accord survenu
entre les puissances sus-nommées,
figure un article interdisant la vente
des boissons spiritueiises aux indigènes de Samoa et des îles du Pacifique.
La Revue Universelle des Missions donne les chiffres intéressants
ci-après sur l’œuvre des Missions en
1889 : > , •
Il a été souscrit plus de 47,000,000
de francs, dont près de 25,000,000
eu Angleterre et en Europe, le reste
en Amérique pour les missions
évangéliques en pays païens. On
compte 3,202 missionnaires consacrés
et 636,470 communiants. Un mouvement réjoLiis.sant se de.ssine en
Angleterre et aux Etats-Unis en
faveur de cette grande œuvre chrétienne. Dans ce dernier pays,environ
4,750 étudiants en théologie se sont
offerts à travailler dans le champ
missionnaire,
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Reyue Politique
Le Président de la République
française est retourné de son voyage dans le raidi de la France et en
Corse. Il a été partout accueilli avec
le pius grand enthousiasme par les
populations, qui ont saisi cette occasion pour manifester leur patriotisme et leur attachement à la République, en honorant celui qui en
est le représentant. Mais ce voyage
n’a pas été seulement un évènement
important de la politique intérieure
de la France. Les manifestations de
sympathie que le Président a reçues
des puissances étrangères, et particuliérement la présence de l’escadre
italienne dans les eaux de Toulon,
auront sans doute leur influence sur
les relations internationales.
Le nouvel embassadeur de la République française à Rome, M. Billot
a été reçu solennellement par le
Roi, Il a exprimé la reconnaissance
de la France pour l’acte de courtoisie de notre gouvernement et du
Roi lui même envers le Pré.sident
de la République, et s’est déclaré
décidé à continuer l’œuvre du regretté Marjani.
L’Italie n’est pas la seule puissance
qui cherche à établir des relations
plus cordiales avec la France. L’Empereur d’Allemagne travaille dans
le même but, et il n’est pas impossible que l’on arrive, sinon à remplacer, du moins à compléter la triple alliance par un accord entre la
France, l’Allemagne et ritalie.
On prétend même que Gaprivi et
Crispi travaillent à> préparer le terrain à une entrevue qui aurait lieu
en Italie (peut-être à Turin) entre
Guillaume, Humbert et Carnot. Tout
cela est plus qu’incertain, jusqu'ici
j’en conviens, mais on peut au moins
conclure de tous ces bruits qui courent et remplissent les colonnes des
jpurnaux, qu'il se fait un travail de
ropprochement entre des nations qui
vivaient jusqu’à ces derniers temps
dans un état d’hostilité plus ou
moins apparente; ce qui nous permet d’espérer qu’au moins nous
continuerons à jouir de la paix, et
peut-être un jour d’une paix moins
coûteuse que celle qui a été jusque
ici maintenue à force d’armements.
Les ouvriers se préparent à célébrer demain Ir mai, dans toute
l’Europe, ce qu’ils appellent la/eiecÜM
Travail, mais dont ils veulent faire
une grande démonstration dans le
but d’obtenir pour leur état les
améliorations auxquelles ils aspirent
depuis longtemps. Pour le moment
ils se contentent de demander, 1® que
la journée de travail soit limitée à
huit heures-, 2® qu’ils aient un jour
de repos par semaine; 3® que l’on
fixe un minimum de salaire au
dessous duquel il ne soit pas permis
de descendre; 4^ qu’ils aient des
représentants autorisés à faire valoir
leurs intérêts auprès des patrons.
Tout se passera-t-il sans désordre?
On l’espère, mais les gouvernements
ne sont pas sans inquiétude. Crispi
a envoyé aux préfets les ordres les
plus énergiques pour que toute démonstration publique soit rigoureusement défendue et empêchée.
AVIS
Quelqu’un ayant le 14 Avril, à
la Maison Vaudoise, échangé son
couvre-chef contre un autre qui
évidemment doit lui être beaucoup
trop grand, est prié de rapporter
celui-ci à la Tipografia Alpina, où
il pourra retrouver sa propriété.
LA CONFÉRENCE du Val Pélis est convoquée pour Mardi, 6 Mai, à 9 h. du matin,
à la Tour. Les amis des autres Vallées y
sont cordialement invités.
Ernest Robert, Gérant.
Torre Pellice, Imprimerie Alpina,
H'.