1
Année Huîlième.
I
PRtX D'ABBONNEXtENT PAR AN)¡
Uaîie . L. 3 11 î,
Trtijs lis pays rl('l’t'iiioi'i |i
<ie posUt
A m^riqnf
Oi» ji'iibojiTie ;
ï’^otir VIñtéi'iem- chez s\ÏAÎ. Ii'jm
fiiietflurs ôt lîbsrHires ‘ (It! :
Torre Pellice.
t'oïip VExiérieura^ Bureau d'Ad }i
ujinistration.
N. 17
28 Avril 1882
Un ou plusieurs numjàpos s^p*-)
rés, demandés avant le ii>
rape 10 cent ohacunA i* »
Annonoes: 2& centimes par ligri^.
L*t8 enViuis d'argent Bt fònt^ie'i'
lettre recommandée on
mandais sur le Bureau dte- Pe-'
rosa Argentina, j
l'our la RÉDACTION adre»*se)
ainsi : A la Direc"ion dù Téwoi«/
Pomaretto iPlper -lo) Italie,
î'our I’ADMINISTRATION adresser ainsi ^ A 1*Adfn:iniÊtTatjoD dil>
jnéjweiw, Pomaretto ;PÌD€toJ^J}
Italie. •
LE
ËCHO DES VALLÉES VAUDOISES
I i
Paraissant chaque Vendredi
Kotis s»ret témoins. Acras 1, 8.
28 Avril. •" Conférence du Val l-élis
(Smî(i?,'.Une nouvelle publication sur les
Vaudois. — 1)0 Piguerol à Pral avec Gilles
/Suite) — Hocensemeiit ilo 1881. — lievue
politique, — Sousoriplions.
‘30 Avril.
Les Vandois dans l'Umpay
Au moment où,.selon le vœu du
dernier Synode, la Table et le Comité d'évangélisation se sont accordés pour l’envoi d’un second pasteur dans cette colonie, devenue la
XVII» paroisse de l’Eglise Vaudoise,
nous croyons qu’il est à propos de
donner aux lecteurs du Témoin,
Sarticulière.raent aux lecteurs vau9Îg"quelq,Uje^ détails, très précis et
iTjes/ ÿutlientiques, sur cette intéress^nté Colonie. Nous le croyons
d'autant plus que la Table , et
probablement aussi le Comité, devront faire aux amis de notre
oeuvre missionnaire, un appel spécial pour obtenir, au moins une
partie des ressources qui leur sont
indispensables pour faire face â
ce besoin nouveau.
Suivant la vérité avee là vharite. B*. 1, )^.
Depuis la visite du Modérateur
au mois d’août 1869, la population
vaudoise du Rosario oriental. a
plus que doublé. Elle était alors,
d’environ 150 familles et de 8Ô9
personnes établies entre Je Cufre
et le Rosario, deux 'afflùents de
Plata. Il y a auÿpnrd’hui, dans ïa
même localité une population de
220 familles, et comme la moyenne
de cbacune d’elles est, non pas
de 5, mais d’au moins 6 personnes, la paroisse propreiùent dite
du Rosario se compose d'environ
1300 âmes occupant 6 lieues carrées. Elle possède 1 temple, 1
presbytère (dans un état gui laisse
beaucoup à désirer), 1 cimetière,
6 écoles sur semaine, é' écoles
du dimanche et une bibliothèqùp
de 600 volumes. !
il vient de nous arriver une
nouvelle qui nous a d’autant plus
réjoui que noos étions depuis longtemps préoccupés, de ,1a grave
difficulté qui se trouve inopinément levée. Grâce à l’énergiq,up
persévérance de ses^ démarchesj,
notre cher ami , M.' le pa,stenr
Ugou, vient d’obtenir du Gouvernement une généreuse, allocation
pour ses écoles, savoir environ
650 fr. pour chacune des écoles
2
,130-,
de quartier et 1050 pour l’école
centrale , soutenue jusqu’ici en
partie par lui et par le désintéressement du Eégent M. Gaydou.
Ce qu’il y a de particulièrement
intéressant,parle temps qui court,
c'est que, tout en fournissant ce
beau- subside , le gouvernement
reconnaît au Consistoire le droit de
nommer les régents et de faire enseignef- Bible dans les écoles.
Ajoutêns qtte la-paroisse pourvoit âiiÎ’entretienvde son-pasteur
et qui l’annéie dernière if a été
recueilli dans son sein, et pour
ses besoins’divers, une somme
d'environ quinze mille francs% Que
nos chers frères du Rosario nous
permettent de souhaiter, dans leur
propre intérêt, que Ja libéralité
du’Go‘Uverneinent stirïiule leur propre libéralité, etqué s’ils peuvent
sans s'imposer aucune gêne, faire
face' à leurs propres besoins, ils
sé'' souviennent de cès f20 familles
établies qu,eîqués lieues plus loin,
quoique dans la même province,
arrivées pourla plupart ces années
dernières ou qui sont à leur début,
c-’'estià-dire n’ayant pas toutes le
néeeèsaire.
C'és.t essentiellement en faveur
dé.cès famille s,, établi es sur la. rive
droite du Rosario, sur les petites
rivières au Sauce et du Riaquelo,
à 3, 4,, 5 et 12 lieues de Colonia
Valdense, que l’on aréclamé depuis
trois ans, èt enfin obtenu, le ministère ' d’un second pasteur. Le
groupé principal, composé de 40
familles, qui ont déjà un local
d'école, est à Cosmopol\ta, grande
plaine ondulée, comme du reste
lé' pays tout entier, que l’on voit
depuis la Colonia Valdense, située
de l'àutre côté du Rosario, et
s'étendant jusqu’à la Plata. C’est
là que s’établira, dès qu’il pourra
s’y léger l’un des deux pasteurs,
ét qu'il pourra faire une œuvre
d’évangélisation en faveur des familles espagnoles , ou de natio
nalités étrangères, qui en occupent
une partie.
Les 26 familles du Sauce et les
20 de Riaquelo seront à sa charge,
etles 17 qui sont établies à laTranquera, so trouvant à égale distance
de Cosinopolita et de la Colonie,
pourront être visitées à tour par
chacun des pasteurs.
La population vaudoise dans la
province du Rosario oriental s’étend maintenant lelong de la Plata, '
ou du golfe qu’il' forme vers son
embouchure, sur un espace de
plus de 12 lieues., jusqu’aux portes
de Colonia, capitale de la province
et son port principal, qui est
en communication régulière avec
Buenos-Ayres. Nos deux pasteurs
n’oublieront pas que 20 familles
vaudoises sont établies à S. Carlos,
dans la province de Santa Fé (République-Argentine) et plusieurs
autres, dont nous .ignorons le
nombre précis,beaucoup plushaut,
dans la colonie Alexandra. Deux
ou trois visites par an , surtout
pour leur- distribuer la Cène, seraient pour ces chers compatriotes
de véritables fêtes , en attendant
que, si leur nombre se multiplie,
ils puissent aussi jouir d'un ministère régulier.
C’est M‘. le ministre Pi Bounous,
j'usqü’ici évangéliste à Turin , qui
a été choisi pour remplir cette
mission lointaine, qui ne lui offrira
plus, tant s’en faut, les difficultés
que ses aînés ont rencontrées.
Il' n’èii' a pas moihs besoin que
ses frètes et collègues dans lé mini stèté*, comme tous ceu]c qui ont
à cœur l’avancement du* règne de
Dieu par le moyen de l’Eglise Vau- ,
doise, se souviennent de lui dans
leurs prières.
3
.151..
(liHiféreiicc <Ih Vai Télis
iVüir k vnin. tC'j
Les conditions d’admission des nou''ieaux membres de l’église donnent
lien k une discussion ample, animée
et fraternelle. Les opinions sont partagées , et chacun énonce la sienne
avec autant de rnodération que de
franchise.
Quelques membres de l’assemblée
l'ont bon accueil à l’idée mise en
avant par le rapporteur et consistant
à n’admettre que dans la paroisse
les catéchumènes qui pourront entrer
plus tard dans l’église, quand ils auront les dispositions requises pour
pai'ticiper à la Sainte Cène. On délivrerait à ces jeunes gens un certificat
d’instruction religieuse suffisanie, et
ils seraient soumis à un stage d’un
an au moins avant de s’approcher de
la Table du Seigneur. A l’appui de
cette idée on avance, — outre les
considérations énoncées dans un précédent article, — le fait que l’on
ferait ¡du tort aux catéchumènes en
les admettant trop vite à la Sainte
Cène lorsqu’ils n’ont pas les dispositions nécessaires pour un acte SI important. Il est ajouté à l’appui de la
même thèse qu’il n’est pas sérieux
d’exiger des promesses si solennelles
de la part d’enfants qui promettent
tout ce que l’on veut, mais ne con
naissent pas toujours l’immense portée des engagements qu’ils viennent
prendre et sont loin d’avoir la force
de les maintenir. Avec un certificat
d’admission dans la paroisse les catéclinmènes ne seraient pas refusés
et, par là, ni découragés ni éloignés ;
pendant que avec le stage d’un an
ils pourraient acquérir les dispositions qu’ils n’ont pas , et réfléchir à
la portée des promesses qu’on exige
d’eux pour les admettre dans l’église.
D’autres membres de la conférence,
sans contester lesiavantages attribués
aux mesures proposées croyont qu’elles ne sauraient contenir îe remède
aux maux que nous déplorons tous.
Après un stage d’un an ou deux nos
jeunes gens seronl^ls rééllement
mieux disposés et lafiieux préparés
qu’ils ne l’étaient au moment où ils,
ont terminé leur instruction ireHgieuse? Comprendront-ils mieux là
portée, des promesses qu’on èxige
d’eux? Se prêteront-ils de bon'gré à
ce stage? N’est-il pas à supposer que
ceux qui s’y souinettraienl sont précisément ceux qui n’en ont mas besoin , vu qu’ils ont déjà les âisposi*tions requises pour communier ?iO’«h
autre côté n’est-ü pas Tort à craindre
que ceux qui auraient besoin 'du
stage soient ceux-là même qui refusent
de s'y soumettre ? Et quels moyens
aurions-nous pour les y s'oumetlre
malgré eux, surtout avant d’avoir
acqui.s à celte innovation 'llappui de
la majorité au moins des membres
de l’église? Vouloir noos passer ide
cet appui serait causer une agilation.
nuisinle, et appliquer un remède qui,^
— sans être pire que le mal, — ne '
parviendrait pas à le guérir d’une
façon radicale.
Tous ont été unanimes cependant
en admellanl qu’avant d’appliquer-ces
mesures il faudrait en .saisir l’église
entière, éclairer l’opinion publique
en vue de la modifierisi; possiblei et
n’agir que dhme façon rigoureusement constitutionnelle. Mais il en est
qui se demandent shT y avait réellement dans l’église primitive une.distinction entre paroisse et église au&si
tranchée que celle qù’on propose die
nos jours. ’ iiio
En outre, qu’en feraient-ils les catéchumènes d’un certificat sd’instriiotion suffisante et de la subséquente
admission dans la paroisse sans pouvoir communier? Très ¡probablement
ils ne s’en contenteraient pas, .ét ais
pourraient vous.demander poqnquêl
motif vous voulez retarder Iteuïiiadmission à la Sainte Cène après avoir
déclaré et certifié qu’ils sont suffisamment instruits pour cela. Siulfincon
duite est le motif que vous allégueii,
nous pencherions pour n’admeltpe
celui qui en serait coupable ïii»darts
la paroisse ni dans l’éigli&el',! aussi
longtempstqu’il n’aura Ipas donné de
signe de repentance ; donc pas ¡ de
4
„132.
,,<W/VWl."v
stage dans la paroisse et pas de cerliflcat dont il pourrait faire un mauvais usage d’aulant plus que nous
n’aurions pas jugé ce tel disposé pour
la communion.il faut bien nous dire
qu’ils ne se contenteraient pas du
cértificat ; c’est la communion qu'il.s
veulent; ou la communion, ou rien.
Que si on les admet dans la paroisse
avec faculté de communier, — bien
entendu lorsqu’ils sentiraient en eux
leiS'dispositions pour le faire, ~ vous
les verrez arriver tous dès le premier
dimanciie de communion, aucune voulant laLsser supposer qu’il n’a pas
les dispositions vouluesu Des essais
ont été faits dans ce .sens, mais ils
n’ont pas abouti.
; Les innovations proposées ne produiiaient donc pas les résultats qu’on
en espère. Mais il y a plus, disent
, les plus âgés d’entre les membres
de la conférence nous n’avons pas
le droit de les appliquer. Lorsque
le catéchumène est convenablement
instruit, et que sa conduite ou son âge
ne constituent pas un empêchement
à son admission , -• nous n’avons
pas le droit de le repousser, — pas
même ce|ui de retarder sa- réception
en le faisant passer par le stage dans
la paroisse. Ce catéchumène vient
faire son examen, il confesse son
état de péché, il affirme qu’il croit
0Bi Jésus-Christ comme en l’unique et
[larfait Sauveur de son âme, il prend
■engagement de>faire, — avec le secours de Dieu, — des Saintes. Ecritures la règle de sa conduite comme
elles sont déjà la règle de sa foi. Qui
oserait prendre sur soi la responsabilité de l’éloigner de la Table du
^Seigneur? La Table du Seigneur n’est
pas notre table, et il ne nous appartient pas d’en écarter ceux qui affirment d’y être direciemêiit invités par
le père de la famille. Le Seigneur a
instruit ses disciples pendant trois
ans, puis il leur a donné la Sainte
Gène ; et ils n’étaient pas tous ce
qu’ils auraient dû être puisque tous
Vabandonnèrent en moins de 24- heures, (Matth. 26, 56).
b Le vrai remède au mal que nous
déplorons sè trouve» croyons-nous,
dans un réveil religieux. Des chrétiens étant donnés, nous aurons par
là même de bons communiants; mais
aussi longtemps que les catéchumènes
n’auronl pas donné leur cœur à Dieu,
les autres mesures ne sauraient être
efficaces.
Est-ce à dire alors qu’il n’y ait
rien à faire en vue de ce résultat
après le quel nous soupirons tous ?
— Loin de là. Demandons à Dieu ce
réveil religieux , — nous ne disons
pas « mouvement religieux » car il
en est dans lesquels n’est pas or
tout ce qui brille, — nous voulons
dire le changement du cœur en vertu
duquel nos catéchumènes abandonneront le péché et se donneront à
Jésus. Demandons-le sans relâche ce
changement, et demandons-le avec
foi en nous disant bien qu’à Di(3ti
toutes choses sont po.ssibles. Et avec
cela instruisons nos catéchumènes le
plus .soigneusement et le plus longuement que nous le pourrons. Que les
pasteur.s, les anciens, les parenl.s
agissent .sur les catéchumènes en leur
donnant de bons exemples, et en
priant pour eux.
La prochaine conférence aura lieu,
D. V., à La Tour dans la première
quinzaine de novembre prochain, et
M. le pasteur B. Gardiol est chargé
de présenter un travail sur Les meilleurs moyens d’étudier la Parole de
Dieu dans les assemblées religieuses.
E. Bonnet, past.
iliic nouvelle publication
sur les \anilois
'Voir Ier -V" 10 H 13 de isss)
ni.
Les « ambassadeurs suisses » — par
où il faut entendre les délégués des
cantons évangéliques de la Suisse,
dont nous avons dit ci-devant, qu’ils
.s’étaient hâté.s d’accourir, pour tâcher
de soustraire, par leur médiation
auprès du duc, leurs corèligionnaires
Vaudois, à la destruction dont ils
5
...133.
étaient menacé.';, -- sont le seul obstacle qui s’oppose encore à l’immédiate exécution (ie.s plans de Catinal.
-Aussi qu’on lise, dans quels termes
irrités il parle d’eux et de leur mission paciiicatrice, dans une lettre à
Louvois, datée de Turin, 4, avril
1686.
< Il se fait encore des allées et
venues qui passent par les mains des
ambassadeurs suisses, pour iinir par
des espèces de conventions qui tien
nent de l’accomodement ; cela me
paraît présentement seulement arrêté
par l’opiniâtreté qu’ils ont (les Vaiidois) d’avoir une permission générale
de SC retirer, à tons ceux qui voudront abandonner le pays. Ces mauvais manèges m’ont paru si peu convenir à l’état pré-senl des choses, qu’il
y a plus de. huit ou dix jours que
j’ai pressé Son Altesse Royale de se
mettre en état de faire marcher les
troupes, et que l’espérance de la
soumission de ces peuples ne suspendît pas lin moment l’exécution
des mesures et des résolutions qu’on
avait prises. Gomme j’ai vu toutes
les troupes du roi arrivées, et que
toutes mes instances n’avaient point
réussi, je me suis joint avec monsieur
l’ambassadeur, pour les représenter
plus vivement aux ministres et à
Son Altesse Royale même, au quel
nous prîmes la liberté de dire tous
les inconvénients de ces incertitudes,
et combien il était peu convenable
A sa dignité, et au secours qu’il recevait du roi, dans celte occasion,
de laisser voir à ces gens là que l’on
avait quelque inclination de finir le.s
choses sans se porter sur les lieux.
11 fut si pressé par nos bonnes raisons, qu’il en eut quelqu’impatience
et nous dit que son conseil et lui
avaient résolu devant que de rien
ébranler, d’attendre le retour du secrétaire de l’ambassade (suisse) qui
fut hier au soir, que l’on m’a dit
n’avoir point encore rapporté la décision des choses demandées à ces
peuples par Son Altesse Royale. Je
ne serai pas fâché de les voir dans
le cas que je leur' ai prédit, après
tout ce que je me suis donné la li
berté de leur dire, qui est que les
suisses ont trouvé le moyen de les
amuser et de les induire à une négociation, en leur faisant entrevoir
des. facilités d’accomodement., . La
marche des troupes, ou seulement
les ordres donnés pour marcher, auraient, avec toutes les vraisemblances
possibles, déterminé ces peuples à
là soumission. Les ambassadeurs suisses et eux ont raison de suspendre
leurs résolutions, puis que si visiblement Son Altesse Royale suspend
les siennes ».
Et si telle est l’humeur du général, impatient d’en venir aux mains,
en face de ces lenteurs , quelle ne
sera pas celle du puissant ministre,
et celle surtout du royal Seigneur de
l’un et de l’autre ? La lettre suivante,
où celte irrita tion perce à chaque ligne
et presque à chaque mot, fut la réponse que Louvois fit à lut,dépêche,
de Câlinât ¡que nous venons de transcrire ;
« Monsieur, le Roi a vu avec surprise, par vos dernières lettres aux([uelies je répondrai, urlicte par article. par l’ordinaire prochain , la
manière dont monsieur le duc de
Savoye en use à l’égard de ses sujets
religionnairesi et le secret qu’il vous
fait 'et à M, Darcy (l’ambassadeur
français) de tout ce qui sc négocie
à eet égard, Comme Sa Majesté a uji
intérêt considérable , pour l’entière
conversion de ses sujets de Dauphiné,
que la religion protestante soit entièrement détruite dans les/étais de
M. le duc de Savoie, et ¡queiS. M.
ne juge pas à propos devSOuiFrir que
son ambassadeur ni celui qui i commande scs troupes soient qussi peu
con-sidérés qu’il paraît que ? vous et
M. Darcy l’êtes , par le peu de part
que l’on' vous donne de ce qui se
passe, en une chose que M. le duc
de Savoie a entrepris à la sollicitation
du Roi , et de laquelle il ne peut
sortir sans la protection de M. et
l’assistance de ses troupes î- elle a
trouvé bon d’envoyer à M. Darcy,
par le courrier exprès qui vous rendra celte lettre, des ordres très-précispour itémoigner à M. !le duc de
6
,134^
Savoie ia surprise avec la quelle S. M.
a appris le peu de part que l’on lui
a donné et à vous aussi de ce qui
se passe à l’égard des Vallées révoltées (on appelle cela révoltées!) de
Piémont, et combien S. M. désapprouve qu’il négocie avec ses sujets,
par l’entremise des suisses, les quels
doivent lui être d’autant plus suspects, qu’ils sofïl partis de leur pays
pour venir le menacer, s’il ne laissait ses sujets dans la liberté de religion où iis ont été jusqu’à présent;
... que les mêmes raisons qui ont
obligé lé roi d’ordonner à M. Darcy
de presser M. le duc de Savoie dé
faire' convertir ses sujets des Vallées,
font désirer à S. M. que cela s’exécute promptement, et oue l’on prenne
de telles précautions oans la conclusion de cette affaire, que S. M, soit
assurée qu’elle soit sans retour, et
que l’autorité de M. le duc de Savoie
demeure tellement affei'mie, dans cés
cantons là, qu’il n’y ait rien à craindre
que, dans quelques mois, la même
révolte récommence. Que si'M. le duc
de Savoie ne prenait pas sur cela de
telles mesures que ce qui est en cela
^intention de S. M. soit promptement
exécuté, elle se verrait obhgée de
bannir la religion protestante de ces
Vallées, par les mêmes voies que
S. M. l’a fait'cesser dans Orange, de
quoi elle d'troüvé bon que vous fussiez! informé, afin que vous puissiez
parler eOhfOrmément à ce que M. le
marquis Darcy expliquera i de ses volontés ' A quoi 'le’roi m’a commandé
d^ajoùterquB son intention n’est point
que ŸOÜs fassiez repasser ses troupes
en^iFrance, que ' vous n’ayez vu ia
religion’prétendue réformée critièremenl abattue' (et rautorité de M. le
duc dè Savoie'' tellement établie dans
les Vallées, qu’il n’y ait point à appréhender qu’il ait besoin dans la
suite dUin nouveau secours des troupes de S. M pour y faire exécutér
ses'drdres, sur quoi il parait à S. M.
que l’on ne peut s’assurer entièrement
que par un entier désarmement des
êtes des:'diles vallées j par l’étaîmênt de quelques postes l'ermés
de mlirailleé, (qui puissentu contenir
400 ou 500 hommes, les quels, étant
établis au milieu de ces vallées, empêchent ceux qui y habiteront de se
plus donner la main les uns aux autres , pour se mettre en état d’oser
résister aux ordres qui leur seront
donnés de la part de M. le duc de
Savoie f.
Résister à de telles intimations
d’un monarque comme Louis XIV
(car c’était bien lui qui parlait par
la plume de son ministre) eût exigé
de la part du duc de Savoie un sentiment de ses devoirs comme prince
et un courage pour les accomplir à
tout prix, qu’on ne pouvait supposer
chez un Jeune homme de 19 ans,
fils d’une mère complètement soumise
à l’influence des jésuites et par dessus
(Marie de Nemours, connue sous le
nom de Madama Reale) française, et
élevée à une toute autre école qu’à
celle du respect de la conscience.
Victor-Amédée 11 céda donc; il l’avait
même déjà fait avant l’arrivée de
cette sommation, et le moment est
venu pour nous d’assister k cette
lutte'qui va s’engager entre le puissant roi de Franco, et... une poignée
de montagnards sur les quels il n’avait, comme roi, aucune autorité quel
conque à revendiquer.
fA suivrej). ■
De rigiiertil ù i*rtil avec Gilles
VI.
11 est temps d’arriver au bourg qui
a donné le nom à'cette partie de la
vallée que nous venons de parcourir.
Il serait difficile de dire pourquoi on
l’a appelé Pérouse ipierreuse) et en'core plus d’expliquer le qualificatif
d'arge-ntinè qui la distingue des villes
du même nom. Mais comme le monde
est déjà vieux il a pu y avoir un temps
où où y exploitait des mines d’a'rgent.
Dans tous les cas, la semence évangélique paraît y‘avoir rencontré toujours un terrain bien pierreux. Ce
bourg n’est en effet, raenlionné dans
Gilles, qu’à l’occasion des faits d’armes
7
.135
dont il a été lelhéâti’o Souvent aussi
il apparaît, sinon Gomme le quartier
général des ennemis des Vaudois, du
moins comme un de ieuis posIGs importants!
IjO colline sur laquelle il est bdti,
se trouvant placée comme mie barrière en travers de la vallée, il était
naliirel qu’on en profitât pour y construire des l'ortificalions ; d'autant! plus
quie Pérouee s’est trouvé souvent tout
près dO' la frontière- Lorsque ceWe-ci
partageait en deux la Gha^elle, —^¡dè
telle sorte que le temple vaudois était
en France et la maison du pasteur,
située vis à-vis, en Italie, -- la Pérouse
était la première position où l’on pouvait essayer d’arrêter les Français venant ¡par'le Val Clusonv Aussi avaiton établi, sur le haut de la colline,
un fort qui dominait une partie de
la vallée. Aujourd’hui encore, non
seulement on appelle cet endroit le
Fort, mais on y retrouve des j'estes
desanciennesfoviifications ainsi qu’une
grande citerne. -- Lorsqu’on estimait
le (danger plus pressant, on eonslruisait en! outre wne grande' harricade
lè lone dè la colline ; de qui èut lieu
en 1628^01'29. •'
IL faut ajouter que la garaismi de
Pérouse qui .s’entendait forPbien à
molester les Vaudois ; — comme on
le voit par le récit de l’agre.ssion des
ministres Guérin et Garnier où ce
dernier fut grièvement blessé , — ne
.s’entendait pins aussi bien à résister
à l’ennemi. En 1592 Lesdignières put
arriver à une heure de marche de
Pérouse sans que la garnison du Port
se doutât dejson approche. Aussi malgré les cbonnes et hautes murailles »,
et les bonnes et fortes portes» dont
le bourg était muni, comme ih n’y
avait personne pour garder la porte
qui regarde le Val Gluson', sauf le
portier, celui-ci fut tué et les Français pénétrèrent dans la ville. Ils tuèrent le curé Bouger qui fut trouvé
dans! la rue armé d’une pique et d’un
coutelas. « C’était, dit Gilles, un infâme adultère et paillard manifeste »
aussi fut-il « laissé nud sur les quarreaux enspéctacle pourquelquesjours,
les papistes mesmes ne se soudans
du corps d’un tel scandaleu» » J Le
château bloqué^ se rendit cinq jours
aprêsi
Au printemps! de 16â0 le Val Pér
rouse ftii envahi par le bas et le.s
deux chefs français, dont l’un archevêque, oblinrent incontinent la reddition de! la citadelle de Pérouse au
moyen de deux moines qu’ils y empîoyèrem.
En suivant' le cours du Chison nous
arriverions dans la partie de la vallce
qui s’appelle spécialement Val Gluson.
Gilles aurait bien des cho.ses à nous
dire de ces communautés autrefois
entièrement Vaudoiscs ; mais comme
c’est à Pral que nous voulons aller,
il faut nous tourner vers roccidiènl,
traverser le Gluson et rerhonter le long
vallon qui débouche en;^fàcej d.é/.Î’érousé. Le Val St, Martin oi». roùjént
les eaux de la G'ermunasca, mesl /à
proprement parler, qii’uri vallon latéral dé la grande vallée qu’arrose le
Gluson. C’est, croyons-nous , à* cause
de sa longueur et de son importance
qu’il a été élevé au rang dé Vallée.j
Avant d’entrer'dans Iq Val<S.. JÜartin
il ¡nous faut cépendaiit ,encore ^‘ràyersër le, Pô,mai*et plu'a Gqlebre poiir
son jvin que pour ses, pommes. Nous
ne pouvons le pas.ser ,'sous sÜcn.ce
puisque ce pourrait bien élit' le lieu
de naissance de Gilles. On y trouve,
en effet le village des Gille.s où l'on
montre une maison appelée ül muthm
du ■ministre. Le grand-père de notre
chroniqueur s’appelait Gilles des Gilles. Il mourut en 1588 dans un âge
avancé. Il était eilcore avec son“ collègue Fr. Laurens du Val S. Martin,
disciple de l’école des Barbe.'^i
e ; î c ' i'.i bipassé le Poniarel l’on* so trou Ve' en
face de ce que Ton pourrait' appèter
les pories du Val S. Martin. C’est uti&
gorge étroite et profonde'entre dès
rochers énormes qui s’élèveni pe'iipehdicutaîrernem. Au' fond bouillonne la
Germanasque. Le long de Peau et au
pied des rocher.s passait l’élroite route
d’autrefois. Au sommet des rochers
s’élevaient des fortifications.'‘A gauchele fort' appelé Palaiis Eioüfs, bâti én
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1597 par le gouverneur Ponte de Pignerol. 11 y plaça une garnison, qui
commit plusieurs excès. Entr’autres
prouesses , ces soldats s’exerçaient à
tirer sur les Vaudois qui travaillaient
cil face du fort dans leurs vignes. Le
rocher de droite doit avoir eu aussi
anciennement une tour, comme l’indique le nom de l’endroit, la tradition
et le nom même du pont placé sur
la Germanasque à l’entrée de la gorge;
on l’appelle, ien effet le pont dei la
Tour. {A suivre).
f'eceiisrniMtl (le 1881
Voici le,.s résultats généraux du récensement opéré le 31 décembre derniér. Nous avons en Italie une po
EIllation approximative de 28 451.493
abitants tandis qu’elle n’était que
de 26.801.154 le 31 décembre 1871.
De là une augmentation en dix ans
de 1.650 789 âmes, c’est-à-dire de
6,16 pour 1000.
Cés'28.451.493 habitants sont répartis çbtfirne suit: Piémont8.006 386,
Ligurie 892.473, Lombardie 3.669.254,
Vénilie 2.809 377, Emilie 2.184.398,
Marches 940.082, To.scane 2.207.869,
Latium 903 484, Provinces napolitaines 7.583.968, Sicile 2 937.162,
Sardaigne 682.406.
'peau.' Le lendemain, cependant, le
président de Etat-Unis les a, cordialement reçus à la Mai.son-Blanche. Le
chant de leur hymne « Réfugie-toi
auprès de Jésus » {SleaAway to Jesus),
auquel ils avaient joint l’Oraison
dominicale, a si profondément ému
•M. Arthur, qu’il s’est rais à pleurer
comme un enfant Après avoir serré
la main des anciens esclaves, il s’est
tourné vers le D' Rankin et lui a dit:
« Docteur, jamais de ma vie je n’ai
été aussi remué».
If O il II c l le ô r c l i i c U ô.e 0
. Amérique. - Les jLViiinteîf»'s du Jubilé, nom par, lequel on désigne un
groupe de. chanteurs nègres , 'qui se
.sonlfait entendre dans les principales
villes d’Europe, et ont partout excité
l’admiration par la beauté de leurs
harmonies, d’un caraclèrè exclusivement religieux donneni, à l’heure qu’il
est, des concerts dan,s différentes parties de rAmérique, Il y a peu de
temps, ils sont arrivées à Washington,
et,' soit dit à la honte des habitants
de cette ville, ils ont dû errer ¡jusqu’à
minuit dans le.s rues de la capitale
avant d’avoir trouvé un hôtel qui
voulût bien, les abriter sous son toit
et ceja à cause de Ig noirceur de leur
-■H.,,
‘■SOlISCRIPTtON
en (ûreur
rfe hi Viiutyti du ifonni'f i/' I
Liste précèdenle . Fr.: 418 85
jM. G. P. Rivoiy., Pignerol » 5
. , iVtAi, IV. 423 85
îftcmic politique
Utëtie. — La Chambre des dépUté.s
après une longue discussioncsnrüla
marine, qui a mrouli à l’adoption de
l’ordre du jour pur et simple, et sur
les dépenses ma)eures pour l’armée,
va entreprendre l’examen do traité
de commerce avec la France; l’hon.
Lampertico a présenté au Sénat son
rapport sur la loi du scrutin de liste;
le rapporteur ne se prononce pour
aucun parti, ni sur aucune de.s, questions. Le projet pour les’dépenses militaires exlraordinaires a été adopté.
On donne poui' certain qu’ensuiie
i d’une convention stipulée entre l’An! gleterre, l’Italie, la Turquie et l’Ei gypte, la souveraineté de Tlialio sur
la baie d’Assab est reconnue^ Nous
aurions ainsi une petite colonie.
Uvnftie. ~ I.e bruit a couru que
le général Igrialieff était démissionnaire; mais cette nouvel le n’est pas
confirmée.
T Le grand agitateur Paruell , libéré sur sa parole,
s’es reconstitué prisonnier,,
¡ÍRN ES'i 11 o util 1', ú'í/ íín !■ <!l -idiii (íti.sírífíf./if
PlgiuTol, huit. Cil ia.u tore cl Mascare Ut,