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■V. armée
12 Février 1869.
ir» e.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée ani intérêts matériels et spirituels
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. occupent
vos pensées — ( PhiHppiens., IV. 8.)
SOMMAIHE ; — Ui/giène populaire: Erreurs e» préjugés en cas de maladie. —
Chronique religieuse. — Chronique politique. — Chronique locale. —
Correspondance.
HYGIÈNE POPULAIRE
ERREURS ET PREJUGES EN CAS DE MALADIE.
Le sujet dont nous venons vous entretenir, ami lecteur,
est de ceux où, à peu d’exception près, chacun se croit
compétent, et souvent plus compétent que pas un autre,
un sujet où les plus ignorants disputent la palme aux plus
instruits. . '
N’importe cependant; c’est précisément à ceux qui ont besoin d’être éclairés que nous désirons nous adresser , dussions-nous répéter pour notre compte le mot célèbre d’un
ancien général grec sur qui levait le bâton un de ses collègues irrité de son opposition: «Frappe, mais écoute».
Qu’il y ait des erreurs et des préjugés en médecine (1),
c’est^ ce que l’on ne conteste guère. Mais quelle en est la
(1). Voir sur ce sujet et sous ce titre l’ouvrage de M. Châtelain, docteur à
Préfarget ( canton de Neuchâtel ), que nous avons pris pour guide.
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source ? Où faut-il la chercher ? Da«s quelle classe de la société ? Dans quels individus ? Ici se produit une extrême
divergence d’opinions. L’homme qui a fait de la médecine
une étude spéciale , l’occupation de sa vie, le champ de
ses expériences , prétend naturellement que les erreurs et
les préjugés en question sont le fait de ceux qui, ignorant
la structure du corps humain et le jeu des organes, sont
par là même incapables d’observations exactes, incapables
de déterminer la cause du mal et par conséquent d’y appliquer le remède convenable. Ces derniers, au contraire,
ne voient d’erreurs et de préjugés que chez ceux qui ont
étudié la médecine , qui connaissent la conformation du
corps et l’action réciproque des organes, et qui par conséquent n’entendent rien à remettre en place un membre
dérangé et moins encore à administrer un remède en cas
de maladie interne ou cutanée.
Chose étrange I Tandis que , dans les autres sciences,
dans les autres arts, et même dans les simples métiers,
on reconnaît la compétence des experts et des hommes
spéciaux ; tandis que Ton respecte l’avis ou le jugement
d’un avocat en matière de droit, d’un peintre en matière
de peinture, d’un industriel en matière d’industrie ou de
commerce, voire môme d’un cordonnier en matière de
bottes, dès qu’il s’agit de maladies ou de médecine, chacun prétend savoir sans avoir rien appris. Que les connaisseurs rient à leur aise des sottises qu’ils entendent débiter,
cela ne fait rien ; ce sont eux qui ont tort.
D’où peut provenir une pareille disposition, que Ton
retrouve en tout pays et dans toutes les classes de la société ?
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Elle provient sans doute de ce que chacun prétend interpréter à sa manière, et trop souvent selon son goût
ou son caprice , les phénomènes de sa propre constitution.
Les impressions extérieures et intérieures se transmettent à
notre cerveau les unes par les nerfs, les autres nous ne
savons comment, le cerveau les communique à l’âme pensante , nous ne savons par quel moyen ; elles deviennent
alors des sensations que chacun s’efforce d’expliquer à sa
manière.
Jusque-là , rien de plus légitime , car notre corps nous
touche de fort près ; et s’il n’est pas notre moi, ainsi que
plusieurs le prétendent, il en est du moins une partie fort
importante. Ses douleurs sont nos douleurs; ses jouissances
sont nos jouissances ; nous sommes poussés, d’instinct, à
rechercher tout ce qui contribue à son bien-être, comme
aussi à éviter tout ce qui peut lui causer une souffrance.
De sorte que non-seulement on se sent vivre , mais l’on
s’écoute vivre, l’on s’observe , et l’on cherche à se traduire
ses propres impressions.
C’est bien. Mais ici commence l’erreur. Que chacun ait
le droit de sentir à sa manière , on ne peut le contester ;
mais que chacun veuille l’expliquer à sa guise , sous l’empire du caprice et de l’ignorance , voilà le mal. Quelqu’un
dira peut-être : je m’appartiens, et j’ai le droit d’interpréter
moi-même mes sensations et de me traiter en conséquence.
Passe encore ; mais que l’on se constitue ensuite le médecin d’autrui, voilà ce qui ne peut être toléré. L’art de
guérir est aussi difficile qu’il est excellent ; les plus experts
en pareille matière se trouvent souvent dans l’incertitude ,
dans l’hésitation et dans de cruelles anxiétés ; que sera-ce
donc de ceux qui n’en possèdent pas les premiers éléments?
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« La vie est courte, l’art est long, 'l’occasion est prompte
à s’échapper, l’empirisme est dangereux, le raisonnement
est difficile » (Hippocrate).
C’est dans la prétention de savoir ce que l’on ignore que
se trouve la première source et la plus féconde des erreurs
et des préjugés en cas de maladie.
Nous nous proposons de passer les autres successivement
en revue.
(?HxronijC(ue rcUjtcuse.
Los oocners de Berlin, sont actuellement au nombre de 2600.
— Il y a ijuatre ans dit le Témoignage, quelques personnes en se rendant à
ré<ilise , passèrent à côté d’une file de voitures et de fiacres dont les cochers,
tristement assis sur le siège, attendaient le bon plaisir du public. Frappées
par ce spectacle, ces personnes résolurent de faire quelque chose pour ces
pauvres gens. Elles achetèrent de bons livres et en envoyèrent à trois cochers,
qui n’avaient pas fait difficulté de donner leur adresse. Au bout de huit jours,
une femme devait reprendre ces livres et en apporter d’autres en échange.
Les cochers lurent ces livres, et leur famille avec eux. Dans la seconde
semai ne, cinq lecteurs se présentèrent, dans la troisième, sept ; au bout
de quinze mois, il y en avciit cent et dix. Aujourd’hui il y en a 360. Deux
femmes s’occupent de l’échange des livres, deux missionnaires vont de famille
en famille, et déjà il y a des cochers qui ont renoncé à sortir le dimanche
matin pour pouvoir suivre le culte public. — Commencez toujours.
tVIinistres d© rJBvangil© à Madrid. Des quatre prédicateurs
qui annoncent maintenant l’Evangile dans la capitale de l’Espagne, deux sont
particulièrement chers à l’Eglise Vaudoise, M' J. G. Curie, pour avoir été, :üy a moins de dix ans, son évangéliste plein de zèle à Aoste et à Courmayeur,
et M' Ruet ( le père spirituel de Matamores ), pour avoir été amené à la cou-' *
naissance de l’Evangile par le moyen .de M' Meille, alors évangéliste à Turin. ,
Leur œuvre est donc un peu la nôtre, et nous ne perdrons rien à demander au^
Seigneur de vouloir les diriger et les bénir dans tout leur travail. ’ ’
Uixe lettre de M” Oixrl© informe le public que jusqu’à ce jour
il n’y a point à Madrid de lieu de culte central pouvant contenir ne fût-ce
qu’une centaine de personnes. Barcelone, Séville, Malaga ont déjà leurs lieux
de culte décents et spacieux ; mais dans la capitale, tout se fait dans ime
simple chambre où l’on réunit vingt auditeurs, et dans un autre local au bout
de la ville, où une soixantaine de personnes peuvent trouver place. Or il nous
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faut, dit Mr Cui'ie, « il nous faut à toute force un lieu de culte central et convenable. Qu’on nous vienne donc en aide !... Les moments sont précieux; si
nous n’arrivons pas à prendre possession d’un lieu à nous, qui engage ou
force l’autorité future à reconnaître un fait accompli, je ne sais si nous pourrons facilement nous maintenir, vu que la liberté d’aujourd’hui peut n’être
plus la liberté de demain. Notre comité, — ajoute le pasteur do Madrid», —
vient de signer une circulaire aux églises de l’étranger afin de réclamer leur
appui prompt et efficace ».
La LU>lo en Kspagiio. Je suis heureux de vous dire, écrit encore Mr Curie vers la moitié de janvier, que je viens d’établir à Madrid un
grand dépôt de Bibles, pour le compte de la Société biblique de Londres, et
des ÿous-dépôts dans plusieurs grandes villes de province. La Parole de Dieu
ne tend publiquement et beaucoup de traités religieux se répandent au milieu de
la classe moyenne et de la classe pauvre. Les esprits sont iortement attirés vers
la question religieu.se à cause de la guerre impitoyable que nous fait le clergé.
Lo culto public à >Xad.r*lcl. Le 24 janvier , le télégraphe apportait l’agréable nouvelle que ce jour-là même les protestants avaient pour la
première fois célébré dans cette ville un service religieux public, et cela sans
le moindre désordre.
Oollectes pour 33arlotta. Le comité institué en avTil 1866 pour
recueillir les dons qui pourraient se faire en faveur des victimes de Barletta,
vient de publier son compte rendu dans VEco délia Verità. On y voit que le
produit des collectes s’est élevé à francs 16105 dont plus de moitié a été employé déjà pendant ces trois années en secours à des veuves , à des orphelins
ou à d’autres victimes. Le résidu, qui est de sept mille trois cent cinquante
neuf francs (7359, 76), paraît destiné en partie à continuer l’éducation de quelques orphelins. (Eco délia Verità, 6 février.)
L’Egçlls© libre. Tel est le nom de bon augure que s’est donné le
nouveau journal religieux qui, depuis le commencement de l’année, se publie
chaque semaine à Nice sous la direction de M' Leon Pilatte. — Nous n’avons
pas besoin de dire avec quel plaisir nous avons vu arriver cette feuille. Indépendamment des liens ecclésiastiques et fraternels qui nous unissent au principal rédacteur de ce journal, rien ne pouvait nous être plus agréable que de
voir notre collègue mettre sa plume et son talent au service d’une cause qui
nous est commune. — Remettre en pratique des vérités qui dorment dans
certains règlements à nous connus, soutenir que le chrétien est un homme
nouveau, que ne font ni la naissance, ni le baptême, ni 1a profession traditionnelle et passive, que les croyants ont seuls droit de cité dans l’église, que
l’église elle-même doit vivre indépendante et libre au milieu de la société
civile aux yeux de qui elle est appelée à glorifier son Roi, c’est assurément
une tâche digne de tous nos efforts. — Bonne réussite par conséquent à l’E(jlise libre, et beaucoup d’abonnés surtout dans nos Vallées ! — La feuille est
aussi bien imprimée qu’elle est vaillamment rédigée, et l’abonnement n’est
que de francs 7, 50 par an. ''
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Chronique poltitqur bo la qutnsatnr.
Italie. Après l’ordre du jour pur et simple voté par la Chambre le 26
du mois dernier sur les interpellations relatives aux affaires de l’Emilie, le
Gouvernement a retiré au général Cadorna le mandat qu’il lui avait donné
pour lé rétablissement de l’ordre et de la tranquillité dans les provinces de
Reggio, Parme et Bologne.
Une Commission a été chargée de former une enquête sur les derniers troubles qui ont eu lieu. On en attend le résultat.
A peine la lutte politique engagée à la Chambre par l’opposition a-t-elle été
terminée, les députés de tous les partis désertèrent en masse la salle des
cinquecento, et l’assemblée réduite à un nombre insuiSsant pour continuer
ses délibérations, dut bientôt s’ajourner au 16 courant, pour la reprise de
ses travaux.
La Commission parlementaire chargée d’examiner le budget de la guerre
pour 1869 a augmenté d’environ 4 millions le chiffre propose par le Ministre
de la guerre, et a proposé le rétablissement de trois commandements militaires.
On sait que ces derniers, au nombre de cinq, ont été abolis en 1867 par un
vote du Parlement. L’armée nous coûtera cette année 145 millions et demi ;
voilà nos économies.
S. M. Victor Emmanuel est à Naples depuis le 31 janvier. Accompagné par
Mf le comte Menabrea, ministre des affaires étrangères, et rejoint plus tard
par le général Cialdini et les ministres de l’intérieur et des finances, l’accueil
que lui ont fait nos populations méridionales n’a pas été moins cordial, ni
moins enthousiaste que celui que le Prince de Piémont et son auguste épouse
la Princesse Marguerite ont déjà rencontré avant lui.
La mort du docteur Charles Cattaneo, survenue à Lugano le 5 courant, vient
d’enlever au vieux Mazzini un de ses plus fidèles partisans. L’Italie à laquelle
le défunt eût pu être très-utile, perd en lui im publiciste de renom et un
écrivain distingué.
Etrangor. Nous ne nous trompions pas : la révolte de la Réunion a
eu son écho dans la colonie algérienne. Le soulèvement d’une tribu du sudouest menaçait d’envahir, le mois dernier, une grande partie du territoire
déjà soumis à la colonisation, lorsque le colonel de Honnis avec 1200 hommes
mit en déroute l’armée des dissidents réunie à Agh Madhi au nombre de
3000 cavaliers et 800 fantassins, qu’il put refouler au loin vers le sud de l’empire du Maroc.
— Un décret du ministre espagnol Zorilla a occasionné l’affreux assassinat
de Mr Guttierez de Castro, gouverneur civil de la petite ville de Burgos. Il
s’agissait d’inventorier, comme Pordonnait le gouvernement de Madrid, les
archives, bibliothèques et collections appartenant aux maisons religieuses de
la péninsule ; le gouverneur de Burgos se présentait le 26 janvier dernier (le
jour après l’inauguration d’un temple protestant dans la ville de Madrid) devant
le chapitre de la cathédrale, pour procéder à cette opération avec l’assistance
de son secrétaire, lorsque, tout à coup, le peuple fanatisé par le clergé s’élança contre lui, armé de haches et de goignards, et le sacrifia impitoyablement à sa cruelle vengeance. On raconte avec horreur que les restes
sanglants de cette victime furent traînés par lambeaux dans les rues de
Burgos. On s’étoniMrait d’une telle cruauté même chez les peujiles barbares,
si on ne savait pas que l’Espagne fut le berceau de l’Inquiation, la terre
classique du fanatisme et de la superstition I
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Le bruit répandu par le journal VEpoca de Madrid que le gouvernement
provisoire avait l’intention de substituer un Directoire exécutif au choix d’un
monarque, a soulevé de graves appréhensions dans tout le monde politique.
Les noms de Serrano, Prim et Figuerola sont publiquement désignés à former
ce triumvirat, parcequ’ils rallieraient ainsi les trois grands partis politiques
actuellement existants, les unionistes, les progressistes et les aémocrates.
— On attend pour dimanche prochain la réponse définitive de la Grèce au
sujet de la déclaration de la Conférence. Le roi Georges semble se trouver
dans de bien graves perplexités, car quoique personnellement enclin à une
politique de conciliation , il n'ose cependant pas heurter de front l’esprit belliqueux, et l’opinion surexitée des Hellènes qui ne demandent qu’à se mesurer
avec les Turcs. Rien d’étonnant si ce mécontentement allait devenir dans
quelques jours le signal d’un grand incendie sur les rives du Bosphore.
dtrontC|ue locale.
Torre Pellice. Conférences populaires. 4® conférence, mercredi, 3 février. Salle
comble. M' le professeur Charbonnier entretient son audictoire des erreurs et
préjugés en cas de maladie, d’une manière à la fois très-captivante et très-humoristique. Comme on peut s’en assurer en lisant le présent numéro , l’Echo
va profiter largement de cette bonne fortune ; car on ne saurait croire combien , en grattant le sol vaudois, on peut trouver au-dessous de préjugés et
d’erreurs de ce genre. A peine les applaudissements avaient-ils cessé que l’on
eut, par surcroît, l’agréable surprise d’entendre un chœur de jeunes filles exécuter , dans la pièce attenante, un chant italien avec beaucoup d’ensemble et
de goût.
— Soirées littéraires. Dans ce même local s’est pressé un nombreux public
invité par la société de la Balsille à une soirée littéraire , samedi 6 février.
Des chants, des récitations tour-à-tour sérieuses ou enjouées, des travaux
par écrit ( sur les sujets de la morale indépendante et des affections de famille )
et enfin la représentation du malade imaginaire, tel a été le programme de
cette soirée. Nous n’avons trouvé à nos jeunes gens qu’un seul tort un peu
sérieux: ils auraient dû, sans y mettre de façons, exploiter la curiosité du
public, et consacrer la recette à quelqu’œuvre charitable. Nous espérons
qn’ils ne s’en feront pas faute dans une autre occasion.
Corresponbfance.
Monsieur le Rédactewr.
Prarustin, S féerier 1869.
Les quelques lignes que vous consacrez dans le N. 5 de YEcho à la visite
pastorale de Prarustin, ont besoin d’être rectifiées et complétées, ne fût ce
que pour combattre le stupide préjugé des personnes aux yeux desquelles
les pasteurs en général et votre serviteur en particulier n’ont d’autre occupation que le sermon du dimanche matin et l’instrution des catéchumènes.
Sans doute ces deux occupations sont déjà si importantes et demandent des
soins tels que je connais plus d’un pasteur qui se fait remplacer en chaire
aussi souvent que possible, ce qui ne m’est pas arrivé une seule fois dans
l’année qui vient de s’écouler, mais chacun sait aussi que les autres devoirs
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dont est chargé tout pasteur d’une vaste paroisse, l’occupent toute la semaine
et ne lui laissent point de repos le dimanche, et cela pendant les trois quarts
de l’année au moins. Sans mettre en doute l’utilité des réunions sérales d’édification , je vois avec amertume qu’on s’efforce de ravaler autant que possible
mon ministère et ma personne en cherchant à faire accroire que ce que je fais
pour l’édification n’est rien, dès l’instant que je ne vais pas présider des réunions sérales dans des quartiers fort e.xcentriques et beaucoup plus rapprochés de Pignerol que de ma cure.
Je suis fort obligé à M' Cardon évangéliste à Pignerol du concours qu’il me
prête; mais il est surpris le tout premier, j’en suis sûr, de l’e.xcès d’honneur
qu’on veut lui faire en empiétant sur le mien.
En fait de réunions, j’ai présidé, soit le dimanche, soit sur semaine, toutes
celles qu’il était possible de présider. Je me suis efforcé pendant quatre ou
cinq ans consécutifs d’en organiser une régulière et sérale dans la grande
école, et j’en ai présidé quelques unes en été comme en hiver dans tous les
quartiers. Il me semble, modestie à part, que deux et même trois fonctions le
dimanche, l’instruction religieuse, les prières au lit des malades, les oraisons
funèbres, les examens de quartier, il me semble que tout cela doit compter
pour quelque chose dans l’œuvre de l’édification.
Combien de fidèles quiTa’en ont pas connu d’autres et qui avec leur Bible
et leur conscience ont vécu et sont morts dans la paix du Seigneur sans imposer à leur pasteur la corvée de nombreuses réunions sérales ajoutées aux
autres corvées.
L’Écho dit : La signature du pasteur manque au procès verbal, cela voudrait-il dire qu’il trouve le vœu de ses paroissiens déraisonnable? Une telle
question, je suis fâché de le dire n’est pas loyale, car celui qui la fait
doit me connaître. Pour mon malheur je déteste l’hypocrisie ; j’ai déclaré
avec ma franchise habituelle à M' le Modérateur que je ne signerais pas
le procès-varbal d’abord parce qu’il ne reproduisait pas ce que j’avais dit, et
ensuite par ce que je protestais contre la manière dont la visite avait été
dirigée.
Voilà , Monsieur le rédacteur, les principales choses que j’avais le droit et
le devoir de vous dire pour que vos lecteurs entendent aussi le son de la
cloche de l’impartialité, car à Prarustin chacun sait à quoi s’en tenir.
Décidé comme top] ours à ne faire du tort à personne, je suis également décidé, à n’en subir désormais qu’à mon corps défendant. Je suis disciple et ministre de Celui qui a dit : « C’est à ceci qùe l’on reconnaîtra que vous êtes mes
disciplesj si vous avez de l’amour les uns pour les autres » Justice, égalité ,
fraternité.
Jean Jacques Parander Pasteur.
Note de la Rédaction. Nous sommes quelque, peu fâché contre M'Parander.
Il nous accuse d’avoir posé une question déloyale; mais, de grâce, comment
pouvions-nous interpréter autrement l’absence de la signature du'pasteur
dans une pièce officielle, à la suite d’un vœu de la paroisse très-moâcstemcnt
exprimé? M' Parander nous connaît.^et il eût pu s’épargner, une accusation
qui n’est pas précisément un fruit de justice, d'égalité et de fraternité. :
Pignerol, J. Cbiantore Impr.
A. Revel Gérant.
i- tii' ii'.